Catégories
Hard FM Melodic Metal

Eclipse : so catchy !

Fer de lance du Metal mélodique suédois aux côtés de H.E.A.T notamment, ECLIPSE ne cesse de compter un public de plus en plus nombreux tout acquis à sa cause. Avec « Megalomanium », le combo offre certainement son opus le plus mainstream de sa carrière, ce qui ne signifie pas non plus qu’il soit mauvais, bien au contraire. Les Scandinaves restent combatifs et véloces.

ECLIPSE

« Megalomanium »

(Frontiers Music)

Dixième album studio pour la formation scandinave, auquel il faut ajouter le très bon double-album, « Viva la VicTOURia », sorti il y a trois ans. Toujours emmené par Erik Mårtensson (chant) et Magnus Henrikson (guitare), ECLIPSE se montre de plus en plus rassembleur et accessible au fil de ses productions, et il faut reconnaitre que « Megalomanium » flirte clairement avec l’AOR, une première pour le groupe.

Bien sûr, ECLIPSE délivre toujours ce Hard Rock mélodique, qui l’a envoyé sur les scènes du monde entier, mais le virage entrepris il y a quelques albums est manifestement beaucoup plus FM et grand public qu’auparavant. Cela ne veut pas pour autant dire que le quatuor a perdu de son énergie et de son mordant : ils sont juste dilués dans des morceaux aux refrains hyper-fédérateurs et aussi très formatés.

Succédant à « Wired » (2021), « Megalomanium » se veut donc très accrocheur, un peu dans la lignée de White Lion et Bon Jovi dans leurs meilleures années, ce qui est loin d’être péjoratif. L’entrée en matière se fait avec « The Hardest Part Is Losing You », qui se vient se nicher dans un coin de la tête et n’en sort plus. Et ECLIPSE continue sur sa lancée avec la même dynamique (« Got It ! », « Anthem », « The Broken », « High Road », « Forgiven »).

Catégories
Modern Metal

Edge Of Paradise : Metal Eden

Il y a des groupes dont on sent la progression et la maîtrise au fil des albums, tout en prenant soin de ne pas camper sur leurs acquis. C’est très précisément l’impression que donne EDGE OF PARADISE avec « Hologram ». Le combo de Los Angeles conforte un style original toujours aussi Metal, mélodique, mais où l’aspect orchestral passe dorénavant au second plan, avec des claviers qui servent surtout de nappes qui viennent poser des ambiances très variées.

EDGE OF PARADISE

« Hologram »

(Frontiers Music)

En un peu plus de dix ans de carrière, les Californiens d’EDGE OF PARADISE se sont essayés à plusieurs styles et il semblerait que ce cinquième album soit enfin celui qu’on attendait d’eux, et celui sans doute qu’ils avaient aussi envie de proposer. Moins pompeux musicalement, même si quelques touches symphoniques persistent, le groupe paraît concentrer sur un Modern Metal plus incisif, massif et toujours aussi mélodique, accrocheur et pêchu.

Si, a priori, « Hologram » ne s’inscrit pas dans une trilogie, il s’impose tout de même dans la suite logique de ses deux prédécesseurs : « Univers » (2019) et « The Unknow » (2021). Très bien produit par Howard Benson, ce nouvel opus déploie une incroyable énergie que l’on doit en partie aux deux guitaristes, Dave Bates à la lead et David Ruiz à la rythmique. Mais EDGE OF PARADISE reste un quintet uni et la démonstration est éclatante.

Mené par leur époustouflante frontwoman, Margarita Monet, qui est aussi aux claviers, le groupe est d’une détermination contagieuse, passant de passages puissants à des atmosphères plus calmes. Au chant, l’Américaine use d’un éventail impressionnant, capable soudainement de se faire féroce autant que sensuelle sur des morceaux véritablement taillés pour la scène (« Hologram », « This Is Personal », « The Faceless », « Don’t Give Up On Me », « Basilisk »). EDGE OF PARADISE est au sommet de son art et c’est incontestable.

Catégories
Hard Rock Melodic Metal Rock/Hard

Joel Hoekstra’s 13 : un élixir de mélodie

On connait assez mal les talents de songwriter de JOEL HOEKSTRA, même s’il marque de son empreinte le monde du Hard Rock et du Heavy Metal depuis plusieurs décennies au sein de plusieurs institutions du genre. Soliste hors-pair et incomparable faiseur de riffs racés, il présente aujourd’hui le nouvel opus de son projet solo, « Crash Of Life ».

JOEL HOEKSTRA’S 13

« Crash Of Life »

(Frontiers Music)

Guitariste de Whitesnake, Trans-Siberian Orchestra et Revolution Saints, le virtuose américain trouve tout de même le temps de se consacrer à son projet solo. Et « Crash Of Life » est déjà le troisième album du JOEL HOEKSTRA’S 13, composé d’une petite troupe d’élite. Les riffs tombent en cascade, les mélodies sont plus accrocheuses les unes que les autres et lorsqu’on peut s’offrir Jeff Scott Soto pour les chœurs, c’est que tout va bien.

Toujours entouré du bassiste Tony Franklin (ex-The Firm, Blue Murder), du batteur Vinny Appice (Ex-Black Sabbath, Dio), du claviériste Derek Sherinian (Sons Of Apollo, Dream Theater) et pour la première fois de Girish Pradhan (Girish And The Chronicles) au chant, la formation de JOEL HOEKSTRA a fière allure et la machine est bien huilée. Et entre Melodic Metal ou Heavy AOR, le groupe rayonne et s’impose avec clarté.

Musicalement, JOEL HOEKSTRA’S 13 évolue en terrain connu et pourtant le quintet ne manque pas de fraîcheur et d’envie et il ne se contentant pas de s’assoir sur une technicité et une expérience de longue date. Tout en puissance sur « Everybody Knows Everything », le groupe se met en ordre de marche et bouscule tout (« Damaged Goods », « Far Too Deep », « You’re Right For Me », « No Tonight »). Très bluesy dans la voix, le nouveau frontman fait des étincelles et l’on sort de « Crash Of Life » le sourire aux lèvres.

Catégories
Melodic Metal Metal Indus Modern Metal

Endless Exam : une énergie submergeante

Pour son premier opus, le combo finlandais frappe fort et affiche même une belle audace. Loin des clichés habituels, ENDLESS EXAM fait preuve de beaucoup d’aplomb, d’une grande liberté et la pertinence des arrangements de « Voice Of Passion And Agony » conjuguée à une envie plus que palpable, des riffs racés, des solos bien sentis et surtout une chanteuse dont le charisme éclabousse l’album, font de lui une réalisation très réussie.

ENDLESS EXAM

« Voice Of Passion And Agony »

(Inverse Records)

« Voice Of Passion And Agony » est le genre de disque qui fait du bien par les temps qui courent. ENDLESS EXAM, pour son premier album, bouscule les codes du Metal actuel grâce à une modernité et une fougue exacerbée, ainsi qu’un côté théâtral qui ne manque ni d’originalité, ni de fraîcheur. Formé en 2020, le groupe a déjà sorti quatre singles, tous très bien accueillis tant par la presse que par le public et le quatuor ne manque franchement pas d’ambition.

En s’appuyant sur des claviers pour développer les atmosphères et donner du relief à ses morceaux, ENDLESS EXAM s’est créé un univers à la fois décadent et très bien structuré. En frontwoman de choc, Nina Kuronen libère une incroyable énergie et se montre capable de se fondre dans n’importe quel registre, du Heavy à l’Indus. Hyper polyvalente, elle capte l’attention en maniant la douceur et la férocité avec une grande habileté.

Bâtis comme des tableaux, les dix titres de « Voice Of Passion And Agony » sont dotés d’une dynamique qui donne une belle unité à l’ensemble. Sans forcément jouer sur la vélocité, ENDLESS EXAM navigue entre les émotions avec un aspect très fédérateur, notamment dans les refrains qui restent rapidement gravés («  The Voice », « I Ain’t Your Toy », le génial « Wilride », « Consealed Truth », « Mother of Mercy », « Solaced Mind »). Envoûtant !

© 2021 Nina Mönkkönen +358504633473, all rights reserved
Catégories
Melodic Metal Metal Progressif Modern Metal

Disillusive Play : à la croisée des chemins

Techniquement imparable, l’effort de DISILLUSIVE PLAY se porte pourtant sur les mélodies et le côté très fédérateur d’un style qui navigue entre Rock et Metal, Heavy et Hard Rock avec des touches progressives aériennes. Beaucoup de registres et de couleurs musicales se croisent donc et se fondent sur « Songs Of The Non-Existent », un opus très bien réalisé et doté d’un équilibre et d’une structure très travaillée. Les grecs n’ont rien laissé au hasard.

DISILLUSIVE PLAY

« Songs For The Non-Existent »

(Wormholedeath Records)

Fondé en 2014 à Athènes, DISILLUSIVE PLAY possède toutes les marques d’un groupe moderne et particulièrement bien ancré dans son temps, pour peu d’avoir l’esprit ouvert et d’apprécier différents courants du Metal et du Rock. Cinq ans après « Open Arms », son premier album, le quintet livre « Songs For The Non-Existent », un disque à dominante mélodique et progressive guidé par une chanteuse au timbre puissant.

Si sa frontwoman, Antigoni Kalamara, imprime un ton résolument Rock, DISILLUSIVE PLAY évolue dans des sphères Melodic Metal qui viennent justement apporter ce contraste original et dynamique. Grâce à des claviers bien distillés et des riffs acérés et accrocheurs, les Grecs dégagent une belle énergie et les nuances progressives de « Songs For The Non-Existent » donnent du relief et une profondeur musicale efficiente.

Très variée, cette deuxième réalisation offre une production soignée, qui met en valeur les solos rapides et virtuoses de Jim Kuikos (« Sisyphus », « Make Them All Feel Good ») et les refrains entêtants à l’œuvre ici (« Queen Of The Night », « Demons Glove »). DISILLUSIVE PLAY a également convié quelques guests et on retrouve donc Bob Katsionis (ex-Firewind) aux claviers, Iliana (Enemy Of Reality) aux chœurs et le bassiste Panagiotis Bourazanis. Un bel album.

Catégories
Symphonic Metal

Visions Of Atlantis : à l’abordage du Wacken Open Air

Si le travail de studio peut enjoliver beaucoup de choses, et c’est d’ailleurs l’objectif, il y a la vérité de la scène à laquelle on ne peut échapper. Et dans ce domaine, VISIONS OF ATLANTIS est aujourd’hui plus aguerri que jamais et notamment sa chanteuse, Clémentine Delaunay, qui mène sa troupe avec la force et la maîtrise des plus grandes. « Pirates Over Wacken » lève le voile sur la qualité des concerts de la formation devenue incontournable.

VISIONS OF ATLANTIS

« Pirates Over Wacken »

(Napalm Records)

Depuis la sortie de « Pirates » l’an dernier, son huitième album, VISIONS OF ATLANTIS est parti sur la route à travers toute l’Europe et aux Etats-Unis. Alors forcément, c’est en voisin qu’il a fait escale l’été dernier au ‘Wacken Open Air’ pour y livrer un set époustouflant. Fort d’un album qui lui a valu une reconnaissance méritée et une large exposition, le quintet a enflammé le public dès les premières notes de « Master The Hurricane » pour ensuite ne plus le lâcher.  

En l’espace de onze morceaux, VISIONS OF ATLANTIS a brandi et hissé le drapeau noir à la tête de mort au-dessus d’une assistance conquise et réactive aux hymnes pirates des Autrichiens. Qu’on ne s’y trompe pas, on est ici aux antipodes du Metal Kermesse des Ecossais d’Alestorm. Le combo a musclé son Metal Symphonique et, s’il reste toujours aussi mélodique, celui-ci a pris une dimension et une épaisseur conséquentes et affiche une assurance décomplexée.

Dans les pas de Clémentine Delaunay, qui partage désormais le chant avec Michele Guaitoli, VISIONS OF ATLANTIS enchaine les morceaux puissants et fédérateurs repris par une foule attentive et sous le charme de la frontwoman, dont la performance est solide et irréprochable. Alors, que ce soit sur « A Life Of Our Own », « Clocks », « Pirates Will Return », « Melancholy Angel » ou « Legion of the Seas », le festival allemand a tremblé sous les assauts sauvages d’un groupe très généreux.

Photo : Thomas Ranner

Catégories
Hard Rock Melodic Metal

Sole Syndicate : au fer rouge

En présentant un album aussi abouti, le quatuor suédois réalise une belle synthèse entre un Heavy costaud et un Hard plus mélodique, voire FM, où les mélodies prennent une dimension incroyable et offrent une dimension solide à son jeu. Avec « Into The Flames », SOLE SYNDICATE s’affirme sans retenue dans un registre très maîtrisé et très fédérateur.

SOLE SYNDICATE

« Into the Flames »

(Scarlet Records)

La Suède présente bien des contrastes. Reconnue comme la terre nourricière (ou presque) du Death Metal, elle l’est aussi pour ses groupes estampillés Melodic Metal, grands faiseurs de mélodies imparables, de riffs racés et de refrains accrocheurs. Depuis 2015, SOLE SYNDICATE distille son Hard Rock très Heavy et ce troisième album pourrait être enfin celui de la reconnaissance.

Fondé par Jonas Månsson, chanteur et guitariste, le quatuor semble vraiment soudé et le Hard’n Heavy aux frontières du Hard FM (ou AOR, comme on dit aujourd’hui) fait franchement son effet, d’autant que les riffs sont aussi acérés qu’entêtants. Dans un registre assez classique, mais pas convenu, SOLE SYNDICATE fait une sorte de jonction entre un Heavy Metal très européen et un style plus américain affirmé.

Avec un naturel assez déconcertant, les Suédois, faute de révolutionner le genre, livre un bel album et « Into The Flames » présente des parties vocales toujours carrées et dynamiques. Malgré des textes surtout basés sur les récents événements pandémiques, SOUL SYNDICATE dégage une impression très positive grâce, notamment, à la prestation énorme de son guitariste et chanteur. Une très belle surprise !

Catégories
Alternative Rock Metal Power metal

Oversense : regard sur un monde malade

Contrairement au Metal de tradition allemande, OVERSENSE prend des chemins de traverse en évoluant dans un Modern Melodic Metal qui tient autant du Rock Alternatif US que du Power Metal scandinave. Un grand écart avec ce « Egomania » très bien géré et mené de main de maître par un quatuor explosif.

OVERSENSE

« Egomania »

(Dr. Music Records)

Fondé en Allemagne en 2012, OVERSENSE présente son deuxième album, « Egomania », quatre ans après « The Storyteller » qui avait lancé le groupe. Et il semblerait que ce nouvel opus soit réellement celui de la maturité, tant la production et surtout la composition des morceaux sont d’un tout autre niveau. Le quatuor affiche une volonté et une inspiration grandissante, à l’instar d’une fan-base qui explose bien au-delà de ses frontières.

Composé depuis ses débuts de Danny Meyer (guitare, chant, claviers), Patrick Lippert (batterie), Marco Volpert (basse) et Jasmin Pabst (guitare), OVERSENSE combine des éléments Metal et Rock très actuels pour en extraire un style véloce, vivifiant et très mélodique. Ainsi, de passages de Rock Alternatif ou carrément Power Metal, le spectre toujours Heavy des Allemands est très large. Et les virevoltantes rythmiques conjuguées aux riffs racés emballent vraiment cet album.

Malgré les ambiances et les styles différents à l’œuvre sur « Egomania », OVERSENSE affiche une identité originale et cette variété sert bien les Germaniques. Puissant et très entraînant, les morceaux s’enchainent dans une belle harmonie (« Toast To The Devil », « The Longing », « Tear Me Down »). A noter les deux très bons duos avec les chanteuses Herma Sick (Sick N’Beautiful) et Ulli Perhonen (Snow White And Rose Red) qui apportent une belle fraîcheur à l’album.

Catégories
Heavy metal

[Going Faster] : Laurenne/Louhimo / Inner Stream

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

LAURENNE / LOUHIMO – « The Reckoning » – Frontiers Music

Avec ce nouveau projet, Frontiers Music fait preuve d’audace en réunissant sur un même album deux frontwomen au tempérament bien trempés et dotées d’une belle puissance vocale. Avec « The Reckoning », le label italien met en lumière les Finlandaises Noora Louhimo de Battle Beast et Netta Laurenne de Smackbound, autant dire deux très bonnes chanteuses. Accompagnées de Nino Laurenne (guitariste, producteur et mari de Netta) et Sampo Haapaniemi (batteur de nombreuses formations), elles livrent un très bon album basé sur un Heavy Metal mélodique et un brin épique, où elles font parler leur force et leur sens de la mélodique avec maestria. Complices et complémentaires, LAURENNE / LOUHIMO va ravir les fans de belles voix féminines Metal.

INNER STREAM – « Stain The Sea » – Frontiers Music

Bonne pioche pour le label italien qui est allé du côté de l’Argentine pour faire signer l’un de ses groupes les plus prometteurs pour l’associer au très prolifique producteur Alessandro Del Vecchio. A la tête d’INNER STREAM, on retrouve l’auteure-compositrice et chanteuse Inès Carolina Vera Ortiz, dont le spectre musical est aussi vaste que la pluralité des styles abordés par le quintet. Si le combo existe depuis 2008, « Stain the Sea » apparait comme le premier véritable album des Argentins. Le crossover Metal incluant du Heavy, du Nu Metal, du Gothique et de l’Electro multiplie les ambiances et les gros riffs ont une place de choix chez INNER STREAM. Très abouti et mature, « Stain The Sea » marie habillement explosivité et mélodies accrocheuses. Une réussite.