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France Metal Progressif Rock

LizZard : pertinent et protéiforme [Interview]

A la fois Metal et Rock, Psyché et Progressif, les Français de  LIZZARD ont trouvé leur formule : un subtil mélange très personnel, très construit et organique. C’est en Allemagne que le groupe est allé enregistrer son quatrième album, sorti en février dernier, et il en ressort un « Eroded » solide, massif mais également aérien et atmosphérique. Retour avec William Knox, bassiste du combo, sur ce nouvel opus et sur la démarche artistique de ce trio atypique.

– « Eroded », votre quatrième album, est sorti en février dernier et il montre encore une belle évolution dans votre musique. Tout d’abord, j’aimerais qu’on revienne sur votre passage de Klonosphere à Pelagic Records. Qu’est-ce qui vous a motivé et comment cela s’est-il passé ?

En Europe, il n’y en a pas tant que ça de labels qui évoluent dans le style qu’on fait, alors on a vite fait le tour en termes de choix. A partir de là, c’est l’envie de toucher un public plus large, tout simplement, qui nous a fait signer chez Pelagic Records. Ils ont une bonne réputation et collent à ce qu’on fait que ce soit musicalement ou esthétiquement. On avait déjà été en contact avec eux sur une tournée fin 2019, et le courant est bien passé, alors c’était assez logique pour nous de vouloir faire un bout de chemin avec eux !

– A la sortie de l’album, vous avez déclaré que ce nouvel opus était un message d’espoir pour avancer vers des destinations plus lumineuses. Pourtant, vous vous êtes imposés un confinement d’un mois en studio à Berlin avant même la pandémie. En plus d’être paradoxal,  c’est assez prémonitoire, non ?

Oui ! Après bien sûr, il y a une différence entre se confiner par choix pour des raisons de tranquillité, qui nous ont permis de se concentrer et de se mettre dans l’ambiance de l’album, et le vrai confinement qu’on a tous connu par la suite. Mais le thème de l’album était prémonitoire, c’est assez clair maintenant avec le recul. Le message qu’on a voulu faire passer que ce soit dans les textes, ou également par la musique et ses ambiances, sur « Eroded » on savait (comme beaucoup le savent) qu’on va droit dans le mur pour ce qui est de l’espèce humaine et du bien-être de la planète toute entière, ce n’est pas nouveau. Mais il s’avère que les conséquences arrivent de plus en plus vite, en boule de neige, alors à nous tous de réagir avant que ce ne soit trop tard. Mais on reste quand même sur l’idée qu’il n’est jamais vraiment trop tard, et de là né l’idée de lumière au bout du tunnel, c’est quand tout va très mal que les gens finissent par réagir seulement. On y est.

– Il y a toujours cette incroyable unité et complicité au sein de LIZZARD et cela s’entend  vraiment. En 15 ans, le line-up n’a pas bougé, ce qui est d’ailleurs toujours étonnant pour un groupe. C’est de là que vous puisez cette force créatrice ?

On se connait forcément très bien maintenant, humainement puis de manière créative, on sait ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins, et ça nous permet d’aller droit au but. L’alchimie entre les membres est toujours beaucoup plus important qu’on le croit dans n’importe quel groupe, et quand on a la chance d’en arriver à faire quelque chose d’harmonieux et abouti il faut le saisir, ne pas le gâcher. Pour l’instant on a toujours tous les trois la même motivation qu’au départ du groupe, alors tant que c’est là : on ne lâche rien ! Certainement qu’un jour ça changera, ou ça évoluera, mais aujourd’hui on n’y pense même pas.

Photo : Audrey Saint-Marc

– Musicalement et même si vous restez toujours aussi pêchus et incisifs, « Eroded » montre un visage plus atmosphérique et protéiforme, tout en étant éthéré et chaleureux dans le son. Là encore, LIZZARD a évolué et reste assez insaisissable. Malgré tout, vous semblez ne faire aucun compromis. Comment se passe le processus d’écriture au sein du trio ?

Au tout début du groupe, à l’époque de notre démo « La Criée » et du premier EP « Vénus », on avait déjà ce côté atmosphérique, mais qui était plutôt mis en avant. On construisait autour de thèmes aérés avant d’arriver sur bosser des structures plus bétons et en faire des morceaux. Donc à partir de jams ambiants, on travaillait et on arrivait au final avec quelque chose de moins structuré qu’aujourd’hui. Sur « Out Of Reach » et « Majestic », c’était plutôt le contraire, béton d’abord sans trop de passages psyché. Au fur et à mesure des années, on a un peu inversé ou plutôt équilibré notre méthode sans trop y faire gaffe, et maintenant sur « Shift » et « Eroded » je dirais que les morceaux sont construits autour de riffs de guitare, avec des déclinaisons de passage ambiants, qui servent à la fois aux morceaux et à l’album dans son ensemble. Et ça donne ce que tu décris dans ta question. La plupart des riffs sont composés par Mat à la guitare acoustique, et on se rejoint tous les trois en répète à l’ancienne pour en faire des morceaux.

– « Eroded » se distingue aussi par cette séparation entre une première partie musclée et une seconde plus épurée et même délicate. Pourtant, l’unité entre les morceaux est évidente. Pourquoi avez-vous scindé l’album de cette manière et d’où est venue l’idée ?

Tout simplement parce qu’on pense à la fois au format vinyle qu’au format numérique, et qu’on a envie que l’auditeur puisse écouter la face A et la face B comme deux ‘minis albums’ qui sont autosuffisants. Deux visions du même thème. C’est important pour nous d’emmener l’auditeur quelque part, sans qu’il s’ennuie ou s’endorme sur la route, que ce soit en concert ou sur album. C’est donc toujours un challenge pour trouver l’ordre des morceaux qui va bien, qui marche à la fois pour une écoute intégrale, et en même temps si on écoute une seule face du vinyle. On peut aussi écouter la face B avant s’enchainer sur le face A, ça fonctionne aussi ! Mais c’est différent.

– Au-delà d’un jeu chirurgical et très organique, la production signée Peter Junge rend vos morceaux très généreux et très énergiques. Avez-vous étroitement collaboré ou au contraire lui avez-vous laissé carte blanche ?   

Je pense qu’on est assez difficile en termes de peaufinage, mais en même temps un producteur trouve ça plus facile quand il bosse avec des artistes qui savent exactement ce qu’ils veulent et ce qu’ils cherchent. Après trois albums, je pense qu’on en est là, on sait ce qu’on veut, et surtout ce qu’on ne veut pas. Donc il n’a pas carte blanche, mais on est toujours ouvert à des idées de prod’ : on est surtout à la recherche d’énergie, et une ressentie de performance, plutôt qu’une répétition. Et ce n’est pas si facile à faire pour rendre un mix à la fois dynamique et vivant, mais moderne et léché en même temps. Je pense que c’est la force de Peter sur cet album, il a su garder le côté live sans faire de compromis sur la pertinence de la production. Mais après on n’est jamais satisfait à 100% de notre travail, et on sait déjà ce qu’on a envie de changer pour le prochain !

– Pour conclure, comment définissez-vous le style de LIZZARD qui, là encore, est très contrasté ? Power Rock, Metal Progressif, avant-gardiste, psychédélique ?

Pour définir un style on est plus ou moins obligé d’utiliser beaucoup de mots, et en même temps plus on définit, plus on s’éloigne quelque part de ce qu’est la musique, c’est-à-dire l’unicité d’un groupe de zique. On se considère comme un power trio, quelque part à mi-chemin entre le Rock et le Metal, avec un côté Prog et un côté Psyché. Voilà, j’espère que tout le monde sera d’accord ! Mais certainement que tout le monde aura un avis différent !

« Eroded », l’album de LIZZARD, est disponible depuis le 19 février chez Pelagic Records

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Stoner/Desert

Live In The Mojave Desert Vol.4 : Stöner

Oser s’appeler STÖNER lorsqu’on se revendique du style du même nom, cela requiert une certaine assurance et surtout une expérience et un talent irréprochables. Et cette légitimité, on la retrouve évidemment chez ces deux monuments et fondateurs du Stoner Rock, Brant Bjork et Nick Oliveri. Nouveau projet, nouveaux morceaux et une énergie et une créativité intacte montrent toute la classe de ce duo haut de gamme.

« Live In The Mojave Desert Vol.4 »

STÖNER

(Heavy Psych Sounds Records)

Ce volume 4 est sans doute le plus attendu de la série des « Live In The Mojave Desert ». Il n’y a aucune trace discographique de ce nouveau combo, mais ce line-up en forme de retrouvailles va titiller les fans les plus fervents de Stoner Rock. Alors quoi de plus normal que d’appeler une formation qui regroupe les grands Brant Bjork et Nick Oliveri : STÖNER ? Une évidence qu’ils incarnent tous les deux.

Les deux musiciens ont fondé Kyuss avant de se retrouver au sein de Mondo Generator et de se lancer chacun dans des projets aussi multiples que devenus mythiques : Fu Manchu, The Bros, Queens OF The Stone Age et des expériences personnelles toujours novatrices et inspirées. Alors quand on incarne un style à ce point-là, la création ensemble de l’entité STÖNER sonne comme quelque chose de naturel et même de légitime.

C’est sous la forme d’un trio (dont je n’ai pas trouvé le nom du batteur), que les deux légendes proposent un set très brut sur des titres joués pied au plancher, radicaux et incarnant parfaitement l’esprit premier du style (« Rad Stays Rad », « Own Yer Blues », « Nothin’ », « Evil Never Dies », « Tribe/Fly Girl »). Un volume 4 qui tient toutes ses promesses avec un STÖNER qu’on espère vite retrouver sur disque et sur scène.

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Heavy metal

Bewitcher : la messe est dite

Bewitcher a vendu son âme au Rock’n’Roll et au Heavy Metal sans sourciller… et cela s’entend sur ce très bon deuxième album du trio américain. Brut et rugueux, le son de « Cursed Be Thy Kingdom » vibre des émanations sataniques et infernales des riffs torturés et de la rythmique sauvage et massive du combo. BEWITCHER promet l’enfer et le livre sur un plateau ! 

BEWITCHER

« Cursed Be Thy Kingdom »

(Century Media)

Ce nouvel album de BEWITCHER remonte tout droit des entrailles de l’enfer. « Cursed Be Thy Kingdom » sent le souffre blasphématoire et obsédant de l’underground américain. Originaire de Portland, Oregon, le ténébreux trio vient de rejoindre Century Media et offre un deuxième opus à la croisée des chemins d’un Rock’n’Roll rugueux et d’un Heavy Metal pur et dur, voire légèrement Speed et Thrash.

Après une première démo produite par Joel Grind (Toxic Holocaust) et un album qui leur a ouvert bien des portes, BEWITCHER est parti du côté de Los Angeles enregistrer son troisième méfait. Mixé par Cameron Webb (Megadeth, Motörhead), « Cursed Be Thy Kingdom » dispose d’un son puissant et très compact, qui retranscrit parfaitement l’esprit des morceaux dont les riffs cognent sans relâche (« Satanic Magick Attack », « Electric Phantoms »).

Lancinant et gras à souhait sur « Mystifier (White Night City) » et « Valley Of The Ravens » à l’esprit presque Doom, BEWITCHER avance sur une solide rythmique sombre d’où jaillit  un peu de clarté à travers quelques solos de guitares bien sentis (« Death Returns… », « Metal Burner », « The Widow’s Blade »). Satanique par conviction, le trio américain semble plus s’en amuser et exprimer ses nombreux péchés dans une ambiance de messe noire.

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Doom Stoner/Desert

Heavy Trip : gargantuesque et transcendant

C’est dans les grands espaces canadiens que HEAVY TRIP, qui porte bien son nom, est allé puiser l’inspiration pour livrer un Stoner Heavy et Doom de haute volée. Dès son premier album, le trio se fait aussi hypnotique que fracassant et laisse place à toute sorte de rêveries malgré l’épaisseur de son jeu. Une grosse, grosse claque !

HEAVY TRIP

« Heavy Trip »

(Burning World Records)

En livrant un premier album de cette trempe, HEAVY TRIP met tout de suite les choses au clair. Ça joue et en bons Canadiens, ça envoie du bois. Le trio de Vancouver propose un opus éponyme en forme de gigantesque jam, où la lourde rythmique combine avec une basse groove et des guitares flamboyantes. Entièrement instrumentaux, les quatre longs morceaux sont aussi Acid que Psych.

Grasse et aérienne, la déferlante de riffs s’abat massivement dès les premières notes de « Lunar Throne » que HEAVY TRIP réussit parfaitement à faire monter en puissance avec une assurance qui fait vite oublier qu’il ne s’agit que de sa première réalisation. La production très organique de l’ensemble invite au voyage et on se laisse perdre dans les interminables et transcendants solos (« Mind Leaf »).

Peu à peu, l’esprit s’envole et les pensées vont se nicher dans les montagnes de la côte de la province de la Colombie-Britannique, où HEAVY TRIP a façonné son Stoner Psych aux frontières du Doom et du Heavy (« Treespinner »). Mélodique et addictif, le trio est plus que généreux en riffs hallucinatoires et la rythmique métronomique prend des allures de marteau-pilon sur « Hand Of Shroomr », le coup de grâce.

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Stoner/Desert

Live In The Mojave Desert Vol.2 : Nebula

Deuxième escale dans le désert de Mojave en Californie avec des maîtres en matière de Stoner Rock : NEBULA. De retour depuis quelques années maintenant, le trio américain continue d’ensorceler avec ce son puissant et si distinctif et sa prestation, comme toujours très aboutie, se consume dans l’atmosphère si particulière de ce lieu unique.

« Live In The Mojave Desert Vol.2 »

NEBULA

(Heavy Psych Sounds Records)

Avec seulement cinq albums en 20 ans, NEBULA s’est élevé au rang de groupe mythique du Stoner Rock. Incontournable et restant une référence pour les générations qui ont suivi, le trio californien avait pourtant fait une ‘pause indéterminée’ de 2006 à 2019, soit une période plus longue que leur activité-même. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour alimenter la légende du trio déjà forgée par un style unique.

S’il ne reste aujourd’hui de la mouture originelle qu’Eddie Glass (ex-Fu Manchu) à la guitare et au chant, NEBULA reste un combo majeur, ce qu’on avait d’ailleurs déjà pu constater sur le très bon « Holy Shit » paru en 2019 peu après sa reformation. Et les Américains semblent bien décidés à rester aux affaires comme en témoigne ce très bon concert enregistré en octobre 2020 dans le désert de Mojave.  

On retrouve donc Tom Davies (basse) et Michael Amster (batterie) aux côtés de Glass pour un set envoûtant et toujours aussi pêchu et aérien : le propre du nébuleux trio. Réputé pour ces prestations hypnotiques, NEBULA s’approprie cette atmosphère désertique d’entrée de jeu avec l’excellent « To The Center ». Et les riffs massifs fuzzent de toute part sur un rythme effréné (« Giant », « Wall Of Confusion », « Messiah »). Les Californiens rayonnent !

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Blues

Slim Paul : docteur feelgood !

La musique de SLIM PAUL vient du cœur et s’en va directement toucher l’âme. Deuxième album pour le Toulousain dans sa nouvelle vie d’artiste après des années au sein de Scarecrow pendant plus d’une décennie. C’est dorénavant en trio avec des musiciens dont la complicité paraît tellement naturelle que le chanteur, guitariste et songwriter lance une invitation Blues très apaisante à travers ce « Good For You », dont la production est d’une justesse remarquable.

SLIM PAUL

« Good For You »

(Regarts/Old Pot Records/L’Autre Distribution)

En l’espace d’un album, « Dead Already » (2018), SLIM PAUL s’est forgé une belle réputation an arpentant les scènes de France, d’Europe et aussi d’Amérique du Nord. Autant dire qu’en si peu de temps, le musicien n’a pas beaucoup quitté sa guitare et n’a pas non plus lâché son micro. Cela dit, le Français n’est pas un nouveau venu, loin de là… car l’aventure a commencé il y a une quinzaine d’années.

C’est surtout avec son groupe déjà atypique, Scarecrow, qui mélangeait Blues et Hip-Hop, que SLIM PAUL s’est aguerri avant de s’envoler pour les Etats-Unis comme pour mieux s’imprégner de la musique qui lui colle à la peau : le Blues. C’est de cette expérience que va naître son premier album, qui voit arriver Jamo (batterie) et Manu Panier (basse), dorénavant compagnons de route.

En cette triste et longue période, « Good For You » tombe à pic et en plus de rendre le sourire apporte chaleur et réconfort. Electrique ou acoustique, Blues ou Gospel, Slide ou dobro, le Toulousain est lumineux (« When You Keep On Groovin », « Amazing you », « Tess And I »). Parfois plus sombre et féroce (« Bury Me Deep »), SLIM PAUL reste optimiste, sincère et plein d’humour (« Log Dog Blues »). Exaltant, endiablé et très touchant !

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Metal

LohArano : une fusion à la source intarissable

Madagascar, nouvelle terre de Fusion Metal ? Une chose est sûre, LOHARANO a tous les atouts en main pour faire découvrir la scène malgache. Entre riffs Metal massifs, basse hyper-groovy et batterie versatile, le trio tient plus qu’un concept : un style qui leur sort des tripes et qui perpétue une belle tradition.

LOHARANO

« LohArano »

(Libertalia Music)

Il se passe de très belles choses dans le petit monde du Metal à Madagascar, dont on ne parle pas assez. LOHARANO vient mettre en lumière, et de manière hautement décibélique, un bouillonnant vivier avec un premier EP éponyme très bien ficelé, qui laisse malgré tout un léger goût de trop peu. Entre gros riffs et tradition ancestrale, le trio livre quatre morceaux entre Metal et musique malgache dans de fortes et fraîches vibrations.

Cette première réalisation associe les rythmes locaux comme le tsapiki et le salegy avec une ferveur et une explosivité très Metal, rappelant au passage les belles formations des années 90/2000. LOHARANO assène avec force et conviction des textes forts invitant à une réflexion sur l’humain et ses racines, qui sont aussi les clefs de notre avenir comme le chante le combo, dont le nom signifie d’ailleurs ‘racine’.

Sur une rythmique au groove imparable, le trio montre une énorme intensité (« Fototra », « Tandroka »). Et malgré son jeune âge, la déjà très charismatique Mahalia Ravoajanahary, chanteuse et guitariste, mène le jeu avec un flow flamboyant dans la belle langue de l’île rouge (« LohArano », « Tempo »). LOHARANO fait des étincelles avec un style musclé, novateur et percutant. On attend l’album avec impatience.

Découvrez la musique de LOHARANO : https://wiseband.lnk.to/LohArano-LohArano

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Doom Extrême

1782 : de profundis clamavi

Est-il possible d’aller encore plus loin dans les atmosphères écrasantes et parfois presque claustrophobiques du Doom ? Le trio italien 1782 s’est certainement posé la question et s’est mis à l’ouvrage en un rien de temps. Résultat : « From The Graveyard » est un deuxième album tentaculaire et asphyxiant.

1782

« From The Graveyard »

(Heavy Psych Sounds Records)

1782 tire son nom de l’année de l’ultime procès en sorcellerie ayant eu lieu en Europe et qui vit Anna Göldi condamnée, torturée et assassinée. Autant dire que le trio sarde ne pouvait mieux planter le décor et laisser s’exprimer son Horror Occult Doom qui nous plonge dans les profondeurs abyssales de n’importe quel enfer ! Et pour plus de sensations, une écoute au casque s’impose.

Enregistré et produit par Alfredo Carboni chez lui en Sardaigne, le trio propose un son encore plus étouffant et chargé que ce qu’il avait proposé sur le très bon Volume 2 des « Doom Sessions » aux côtés d’Acid Mammoth. Cette fois, 1782 nous laisse à peine respirer pour s’enfoncer dans les ténèbres épaisses d’un Doom écrasant comme jamais. « From The Graveyard » porte bien son nom.

Marco Nieddu (guitare, chant), Gabriele Fancellu (batterie) et Francesco Pintore (basse) ont également fait appel à leur ami Nico Sechi (orgue Hammond) et à leur producteur (synthétiseurs) pour accentuer les atmosphères pesantes de ce deuxième album. La texture sonore du groupe prend une autre dimension dans laquelle 1782 a parfaitement trouvé ses marques (« Bloody Ritual », « Witch Death Cult », « Sleepless Malice »).

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Blues Rock

Nell : une solide corde sensible

Dans un univers électro-acoustique et sur des textes chantés dans la langue de Shakespeare, NELL trace son chemin de bien belle manière. Son Blues Rock aux accents Folk est aussi fédérateur qu’entraînant et sensible. Et l’authenticité de l’artiste se perçoit dès les premières notes de ce « The Pace Of Life » au songwriting très efficace.

NELL

« The Pace Of Life »

(Independant)

La voix est assurée, les mots sont forts et l’ensemble est aussi électrique qu’intimiste. Pour ce nouvel EP, et après un album en 2017 (« Not That Sleek »), NELL a décidé de prendre les choses en main et se livre avec force et intensité à travers cinq morceaux, aussi efficaces que mélodiques. « The Pace Of Life » s’écoute en boucle, à un point où l’on reste même un peu sur sa faim.

Songwriter, guitariste et chanteuse, NELL est très bien entourée par la solide rythmique composée de Nicolas Marsal (basse) et Etienne Lagarde (batterie), qui apporte coffre et relief aux compositions. Entre Blues Rock et Folk, les textes de la francilienne se veulent personnels et touchants (« Mom », « Figure It Out » où elle chante même en duo et en français).

Le côté Blues Rock aux riffs épais (« The Call Of Rythm », « I Forgot To Be Pretty ») laisse aussi place à la guitare acoustique et plus légère de NELL, qui offre une belle couleur à « The Pace Of Life ». Le temps d’un titre, le très bon « Six Years », la chanteuse s’engouffre dans un mid-tempo assez Pop rappelant agréablement le duo Dun Leia par sa douceur et son côté aérien. Très réussi et addictif.

EP disponible sur : www.nellsounds.com

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Extrême Metal

Cryptosis : sortir des stéréotypes

Les vrais amateurs de Thrash Metal connaissent déjà CRYPTOSIS sans le savoir et  sous un autre nom et dans un style quelque peu différent. En effet, le trio néerlandais revient sous une nouvelle identité avec un registre beaucoup plus technique et progressif qui le rend vraiment irrésistible. Une belle claque qui laisse des traces.

CRYPTOSIS

« Bionic Swarm »

(Century Media Records)

Distillator est mort, vive CRYPTOSIS ! Désireux de ne pas rester bloqué dans un univers Thrash Metal qui semblait les étouffer, le combo néerlandais a tué le père pour mieux ressusciter dans un registre où le trio a désormais toute la latitude pour s’exprimer et explorer des contrées métalliques qui vont du Technical au Progressif, tout en gardant son identité Thrash (« Game Of Souls »).

Fini le côté Old School et place à un style très actuel et résolument moderne, le groupe va de l’avant et à pleine vitesse. Sobrement orchestré sur certains morceaux, CRYPTOSIS a opté pour un Power Thrash Progressif qui bastonne (« Decipler », « Death Technology », « Conjuring The Egoist »). Très dense, ce premier album des Hollandais multiplie les assauts à grand renfort de riffs tranchants sur un chant assassin.

Très varié sans se disperser, « Bionic Swarm » dégage une belle puissance et des atmosphères souvent frénétiques et techniquement imparables (« Prospect Of Immortality », « Flux Divergence »). CRYPTOSIS fait les choses en grand en y mettant les formes et avec une belle fluidité. Pour leurs débuts sous ce nouveau nom, les Néerlandais frappent fort et massivement… et c’est audacieux et convaincant.