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Hard Rock

Nitrogods : la vérité de la scène

NITROGODS en concert, c’est de la dynamite ! Et ce n’est pas ce très bon double-album live qui va venir contredire cette évidence. Entre Hard Rock survitaminé et gros Rock surpuissant, le trio allemand allume tout ce qui bouge à l’instar de Mötörhead à qui le combo est régulièrement comparé. Une immersion réjouissante dans la fosse aux lions avec ce très bon « Ten Years Of Crap ».

NITROGODS

« Ten Years Of Crap »

(Massacre Records)

Si les albums live à l’ancienne vous manquent, ce double-album de NITROGODS va raviver en vous de beaux souvenirs. Il fut un temps, pas si lointain, où les groupes livraient des témoignages authentiques et forts en émotion de leurs tournées. Et c’est très précisément ce que font les Allemands avec « Ten Years Of Crap », célébrant une décennie de Hard Rock musclé et très Rock’n’Roll.

Et ce son et cette ambiance, on les doit à Jack Lee Man, ingé-son de Saxon, qui a parfaitement capté les deux très bonnes prestations du power trio le 6 avril 2019 à Hanovre, à domicile, et le 28 décembre de la même année à Berlin. NITROGODS se montre aussi pêchu que puissant, et la communion avec son public fait franchement plaisir à entendre sur les 19 morceaux.

Les Teutons ont mis l’accent sur leur premier album éponyme (2012) avec sept titres, le reste étant issu des trois autres avec seulement deux extraits de « Rebel Dayz », dernier opus du combo. NITROGODS déroule donc ses classiques avec fougue (« Black Car Driving Man », « Rancid Rock », « Back Home », « Damn Right », « Rats & Rumours », « Wasted In Berlin », …). Un Live qui fait du bien et qui met la patate !

Photo : Claus Larcher
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France Hard US

Last Temptation : un puissant carburant [Interview]

Fort d’un deuxième album très réussi et rivalisant haut la main avec les meilleures productions de Hard US actuelles, LAST TEMPTATION livre un « Fuel For My Life » torride, musclé et accrocheur. Mené par son frontman Butcho Vukovic, une rythmique basse/batterie imparable et un Peter Scheithauer dont les riffs et les solos débordent d’une énergie brute, le quatuor possède tous les atouts pour s’imposer durablement. Puissant, créatif et mélodique, le groupe s’apprête maintenant à défendre ce bel opus. Son fondateur et guitariste nous en dit un peu plus…

– Avant de parler de ce nouvel album, j’aimerais que l’on revienne sur ta déjà longue carrière. Tout d’abord, pourquoi es-tu revenu en France il y a un peu plus de dix ans, alors que tu étais reconnu et bien en place sur la scène américaine ?

Je vois que l’interview commence fort ! (Rires) En fait, je suis revenu faire des dates avec Killing Machine (AC/DC au stade de Nice et Stade de France), le Wacken Open Air, Graspop, Foire aux vins de Colmar, Bulldog Open Air, BloodStock, etc… Ma femme américaine est tombée amoureuse de l’Europe et voulait rester et avoir cette expérience, mais surtout avoir une vie plus sédentaire ! On est resté et trois ans après on a divorcé ! (Rires) Par la suite, j’ai séjourné entre la France et les Etats-Unis. C’est vrai qu’en ce moment, ça me manque.

– Tu as joué et enregistré avec le gratin mondial du Hard Rock et du Heavy Metal et partagé la scène avec des grands noms également. Est-ce que ce sont toutes ces rencontres et ces collaborations qui t’ont permis de trouver et d’affiner ton style, ton jeu et surtout ton son ?

Bien sûr, cela a joué un rôle dans ma façon d’approcher les solos, les grooves, les attaques médiator, etc… J’ai eu la chance de jouer avec Bob Daisley, et si au début on avait des prises de tête, il m’a beaucoup apporté. On en rigole maintenant. Puis, jouer avec des super batteurs tels que Eric Singer, Stet Howland ou encore Pat Torpey, tu n’as pas le choix que d’être en place. Mon oreille a changé au fil du temps. Vivre dans un pays qui baigne dans le Rock et Metal fait qu’elle s’habitue à certains sons et aussi certains grooves. Le meilleur exemple que je puisse donner, c’est le blues. Même s’il y a de bons bluesmen en Europe, on entend immédiatement la différence avec les Ricains. Bref, Robert Johnson ne vient pas d’Auvergne. Maintenant, le son de base vient de ton jeu, de ton attaque et de tes doigts. 

– Tu as traversé les années 90 avec Stream et Belladonna, les années 2000 avec Killing Machine et Temple Of Brutality et maintenant LAST TEMPTATION. Quel regard portes-tu sur ces différents groupes ? Tu vois ça comme des expériences à chaque fois différentes, ou plutôt comme une évolution naturelle de ta carrière ?

Bon déjà, Stream, depuis le début, c’est mon bébé. Je l’ai créé quand j’avais 17 ans, tout d’abord en France, et ensuite j’ai continué aux US. Je peux même dire que LAST TEMPTATION est dans la continuité de Stream (surtout de l’album « Nothing Is Sacred »).

Quant à Belladonna, c’est une histoire en soi. J’avais des maquettes que j’avais enregistrées à Los Angeles et je cherchais un chanteur. Je suis allé au Foundation (un peu le MIDEM du Metal à l’époque) et j’ai vu Joey. J’ai commencé à lui envoyer des maquettes et il me les renvoyait avec son chant. À l’époque, Stream avait un deal avec USG/Warner Brother, je leur ai donc proposé ce projet. On avait même déménagé à Syracuse pendant quatre mois. 

De retour à Los Angeles, toujours avec Stet, on répétait et on faisait la fête jour et nuit. On jammait sur des riffs et après quelques semaines, je trouvais que j’avais des morceaux assez Old School Metal pour faire un album dans cette direction. Quand on répétait, Mike Duda venait tenir la basse. Mike Vescera étant un ami à Stet, on avait notre chanteur. Killing Machine était né. On a sorti le premier album avec de bons retours de la presse. Quelques temps après, Stet ‘s’échappe‘ en Floride. Au même moment, je travaillais sur un nouveau Killing Machine avec David Ellefson, Jimmy DeGrasso et James Rivera (ce qui donnera « Metalmorphosis ») et j’ai suivi Stet en Floride. Il me l’a vendu comme le nouveau Paradis ! (Rires)  Bon, c’était effectivement paradisiaque. J’ai fait écouter à Ellefson, deux jours après, on le cherchait à l’aéroport direction le studio. Quant à Todd Barnes, je l’avais vu dans un club à L.A. (le Coconut Teaser) et j’ai adoré sa prestance scénique et sa voix puissante. Ce look redneck : ‘je vais te tuer, si tu souris’ ! (Rires) Cet album m’est très cher. Ce fut la première d’un groupe qui savait ce qu’il voulait : pas d’ego, ni de problème relationnel. Sur scène, c’était très fort et les tournées, c’était des vacances… fatigantes, mais fun ! (Sourires)   

Je vois cela plutôt comme tous les styles de Metal que j’aime. Bien entendu, chaque album et chaque tournée t’amènent de nouvelles expériences et cela te forge tant au niveau musical qu’humain. Evidemment, cela m’a fait évoluer musicalement, car tu joues avec des gens très différents et tu as la chance de pouvoir comparer différentes approches de travail et de jeu.

Peter Scheithauer – Photo : Joël Ricard

– Depuis trois ans maintenant et un très bon premier album éponyme, LAST TEMPTATION suit son chemin. Tu as monté le groupe avec Butcho Vukovic (ex-Watcha) au chant. Sur le précédent opus, il y avait des invités prestigieux. Quelle était l’idée de départ avec tous ces guests ?

Avec Butcho, on avait commencé sur un groupe un peu différent. Plus 80’s avec Affuso (Skid Row) et Rod (WASP). Au fur à mesure que je faisais des démos, j’avais beaucoup d’autres riffs qui sonnaient plus à la Sabbath ou Ozzy. Cela m’a donné envie de les envoyer à Bob Daisley (avec qui on s’est toujours dit que l’on referait un album ensemble). Il était excité à l’idée de faire cet album et les titres que je lui envoyais lui plaisaient beaucoup. Vient l’heure fatidique du chanteur. J’ai envoyé des démos à Butcho en lui précisant que Bob était très, très, très difficile au niveau vocal et guitare, et Bob a adoré. Le premier album est parti sur l’idée de « Nothing Is Sacred », donc avoir des musiciens auprès de nous que l’on a toujours appréciés et nous on fait ce que l’on est. C’était aussi très voulu à ce moment par notre label.

– De qui est aujourd’hui constitué LAST TEMPTATION ? Un certain Farid Medjane (ex-Trust, Face To Face) vient de vous rejoindre. Comment cela s’est-il passé ? C’est une recrue de choix…

Aujourd’hui, LAST TEMPTATION est une forte formation avec Butcho au chant, Julien ‘Baloo’ Rimaire à la basse, moi aux guitares et, maintenant, Farid a la batterie. J’avais vu des vidéos de Farid avant de faire le deuxième album et c’était mon premier choix. Mais j’étais persuadé qu’il vivait dans le Sud et je voulais une formation rythmique autour de Strasbourg, afin de pouvoir répéter assez souvent. On enregistre donc l’album avec Vincent Brisach à la batterie. Le Covid étant constamment présent, on n’a pas pu vraiment jouer live. En parlant avec Christian de l’agence No Name (avec qui l’on collabore en plus de Gérard Drout Productions), j’ai appris que Farid n’habitait pas loin de chez moi ! Le reste a coulé de source et est allé très vite. 

– « Fuel For My Soul » vient tout juste de sortir et c’est une belle et grosse claque ! Comment s’est passé l’enregistrement et avec qui avez-vous travaillé ? Il présente aussi un son très américain…

Merci beaucoup. On a beaucoup répété les titres que l’on avait sélectionnés sur toutes les démos que l’on avait. Puis, on est rentré en studio et on a enregistré l’album en une semaine, tous ensembles pour garder ce feeling live et groovy. Puis, overdubs chant et guitares. On a ensuite envoyé les prises à un mixeur. Le son nous définit vraiment bien. On savait comment on voulait faire sonner l’album et j’ai assez l’habitude de produire des guitares en studio. On voulait garder l’esprit live, mais avoir un son plus précis. Le fait que l’on donne le mix à une personne qui n’avait pas travaillé sur les enregistrements a donné une autre dimension. On lui donnait la direction globale du son, mais en plus il avait une écoute plus fraîche que nous.

– J’ai lu que vous aviez composé 40 morceaux avec Butcho pour ce nouvel album. Vous en avez finalement gardé 11 et ils sont tous aussi solides que percutants. A l’heure où fleurissent les EP, c’est énorme d’écrire autant de titres ! Vous en avez gardé quelques uns pour la scène, le prochain album, ou alors c’est la crème de la crème et le reste va disparaître ?

Encore une fois merci. Il y a de très bons titres dans le lot que l’on a mis de côté, car on voulait aussi avoir un certain flow. Mais pour répondre à ta question, on ne garde rien. On part du principe qu’à cette période, on avait une certaine vibe et donc un certain feeling au niveau de l’écriture. Nous sommes déjà sur le prochain et on remarque que c’est un autre album. Certes, c’est du LAST TEMPTATION, mais un autre album.

– Musicalement aussi, on sent que vous avez nettement pris une nouvelle dimension au niveau de l’écriture. C’est enfin le LAST TEMPTATION que vous vouliez afficher avec Butcho dès le départ ?

Comme dit le premier album, c’est un peu comme les premiers pas. On sait où on veut aller, mais ce n’est pas encore bien défini. Là, on a une vraie formation musicale, on est ensemble et on a pu répéter les morceaux avant de les enregistrer. Nous voulions un relief différent sur cet album. Tout comme nous aimerions avoir un autre relief sur le prochain. On arrive à cette homogénéité et avec l’arrivée de Farid, cela se confirme.

– Si les ombres de Zakk Wylde et de George Lynch, époque Dokken, se font sentir dans ton jeu, LAST TEMPTATION possède désormais un style très identifiable et un jeu explosif. Même s’il sonne très moderne, il y a un agréable parfum 90’s. Ce sont finalement les années que tu trouves les plus créatives et celles qui t’inspirent encore le plus ?

Décidément je n’arrête pas de te remercier ! (Rires) En fait, j’aime vraiment toutes les périodes des 70’s à maintenant. Si je devais définir les décennies pour moi, ce serait 70’s avec Iommi et Van Halen, 80’s : Lynch et 90’s : Dimebag et Cantrell. Ce mix fait surement partie intégrante de mon jeu et de mon écriture. En termes de groupes, cela va de Kiss à Pantera.

– Enfin avec un album aussi costaud et si bien réalisé que « Fuel For My Soul » sous le bras, j’imagine que la scène doit plus que vous titiller. Qui a-t-il de prévu de côté-là ?

Nous sommes comme des lions en cage ! (Rires) Tout d’abord, le Hellfest le 18 juin à 14:20 MainStage 2 (Et on y sera – NDR). On est super excités. Nous avons des choses de prévues, mais on ne peut pas encore les annoncer. Mais on a hâte de rencontrer tout le monde. Ça va faire du bien de pouvoir s’éclater à nouveau et reprendre là où on s’est arrêté en 2020 !

L’album de LAST TEMPTATION, « Fuel For My Soul », est disponible depuis le 20 mai Crusaders Records

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Hard Rock

CoreLeoni : modern vintage

Vétéran incontournable de la scène européenne depuis trois décennies, Leo Leoni a toujours son étincelante Gibson, et elle fait dorénavant briller son nouveau groupe CORELEONI depuis trois albums. Avec « III », les Suisses commencent à trouver leur véritable identité musicale, forgée dans un Hard Rock mélodique et relevé. Une éternelle jeunesse.

CORELEONI

« III »

(Atomic Fire Records)

Depuis 2018, le légendaire guitariste et fondateur de Gotthard, Leo Leoni, continue d’entretenir la flamme du Hard Rock classique et vigoureux qui brûle en lui. Après un « Greatest Hits, Part 1 », « puis « II », CORELEONI enchaîne assez logiquement avec « III » et tout de même avec quelques changements. L’excellent Ronnie Romero, parti chez MSG, laisse sa place à l’Albanais Eugent Bushpepa, qui s’avère être un redoutable vocaliste lui aussi.

Si l’ombre de son ancien groupe plane toujours sur CORELEONI, le six-cordiste se détache de plus en plus de son répertoire d’antan et parvient sans mal à se renouveler. Il faut reconnaître que l’arrivée de ce nouveau chanteur au style plus personnel apporte beaucoup de fraîcheur à ce troisième opus. Soudé, le quintet avance comme un seul homme sur des morceaux musclés, toujours très Rock, ainsi que des ballades plus délicates.

Fidèle à sa réputation, ça sent bon la Les Paul et les Marshall chez CORELEONI, ce qui maintient une certaine intemporalité dans les nouveaux titres des Helvètes. Classique et à la fois très actuel, « III » regorge de morceaux taillés pour la scène comme « Let Life Begin Tonight », « Purple Dynamite » ou « Guilty Under Pressure ». Et en plus des dix nouvelles compos, le groupe livre une version explosive de « Jumpin’ Jack Flash » et quatre autres de Gotthard.

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Hard Rock

Graham Bonnet Band : la légende continue

Depuis la scission de son groupe Alcatrazz, le chanteur anglais évolue avec son GRAHAM BONNET BAND, qui rivalise tranquillement et perpétue donc un effort de longue haleine. Parfaitement accompagné, l’iconique frontman se montre toujours aussi performant sur ce « Day Out In Nowhere » de très bonne facture.

GRAHAM BONNET BAND

« Day Out In Nowhere »

(Frontiers Music)

Légende vivante du Hard Rock britannique, l’ancien frontman de Rainbow, MSG, Impellitteri et surtout d’Alcatrazz est de retour avec son dernier projet en date et un troisième album étincelant. Regroupé autour du très bon Conrado Pesinato à la guitare, de Beth-Ami Heavenstone à la basse, de Shane Gaalaas derrière les fûts et d’Alessandro Bertoni aux claviers, le GRAHAM BONNET BAND semble plus que jamais à son meilleur niveau.

Poursuivant le travail commencé avec Alcatrazz, le chanteur élabore un Hard Rock classique, vivifiant et s’inscrivant parfaitement dans son temps. Vocalement irréprochable et en grande forme, l’Anglais emmène tout son monde avec force sur des morceaux pêchus et aux mélodies très accrocheuses. Servi par une production aux petits oignons, GRAHAM BONNET BAND se fait plaisir et régale.

Toujours aussi sophistiqué et technique, la musique du quintet s’en demeure pas moins très fédératrice et laisse une impression d’extrême facilité (« Imposter », « Day Out In Nowhere », « Jester »). GRAHAM BONNET BAND compte aussi quelques invités prestigieux comme Jeff Loomis (Arch Enemy), John Tempesta (The Cult, White Zombie) ou Roy Z (Halford, Dickinson) venus embellir l’ensemble. Energique !

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AOR Hard Rock Melodic Metal

Jeff Scott Soto : la force de la mélodie

Entouré d’un groupe qui lui est entièrement dévoué, JEFF SCOTT SOTO sort déjà un nouvel album, en solo cette fois, et cette huitième réalisation est probablement l’une des plus personnelles qu’ait chanté le frontman de Sons Of Apollo. Avec « Complicated », le chanteur se livre dans un univers Hard Rock mélodique souvent FM qui lui correspond complètement et à travers lequel sa voix prend toute son ampleur.     

JEFF SCOTT SOTO

« Complicated »

(Frontiers Music)

JEFF SCOTT SOTO n’est pas un chanteur très prolifique, mais un véritable boulimique du micro. Arborant l’un des plus longs CV du Hard Rock et du Heavy Metal, l’Américain d’origine portoricaine n’aura attendu que six petits mois après son album de duos (« The Duets Collection Volume 1 ») pour présenter son huitième effort en solo. Et toujours entouré du même groupe, « Complicated » est un très bon cru.

Très bien accompagné par Alessandro Del Vecchio (basse, claviers) qui a co-écrit et produit l’album, d’Edu Cominato (batterie) et sa frappe de feu et de Fabrizio Sgattoni (guitare) qui se fait réellement plaisir sur des riffs bien sentis et des solos de furieux, JEFF SCOTT SOTO semble avoir trouvé un groupe à la hauteur de son énorme talent de chanteur. Ainsi, après « Wide Awake (In My Dreamland) », le line-up reste inchangé.

La voix solide, le frontman se balade dans des registres qu’il maîtrise si bien qu’il en est souvent déconcertant de facilité. Bien sûr, son Hard Rock flirte avec le FM et l’AOR à un point qu’on l’imagine toujours avec W.E.T., mais JEFF SCOTT SOTO sait aussi se montrer plus mordant tout en restant très mélodique (« Last To Know », « Home Again », « New Horizon »). Avec une palette vocale aussi large, l’Américain régale dans un style bien à lui.   

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Hard Rock Heavy metal Metal Rock

Motor Sister : à plein régime

Deuxième album pour MOTOR SISTER qui abandonne les reprises pour se lancer dans un répertoire original. Avec « Get Off », le super-groupe se dévoile un peu, sans pour autant affirmer un style encore très identifiable. En passant d’un Hard’n Roll musclé à des titres Thrash presque Punk et d’autres plus Heavy ou Rock, le quintet peine un peu à se trouver.

MOTOR SISTER

« Get Off »

(Metal Blade Records)

Au départ, le chanteur Jim Wilson voulait juste se faire plaisir avec quelques amis sur des reprises de son groupe Mother Superior. Plutôt bien entouré, l’Américain a tapé dans l’œil du label Metal Blade Records et un premier album de covers, « Ride », est sorti en 2015. Explosifs, les morceaux ont repris vie et finalement MOTOR SISTER s’est soudé autour d’un line-up assez haut de gamme.

Composé de la chanteuse Pearl Aday (Pearl), du guitariste Scott Ian (Anthrax), du bassiste Joey Vera (Armored Saint) et du batteur John Tempesta (White Zombie, The Cult), le combo a fière allure et s’est lancé dans la composition d’un album original, à l’exception d’une reprise de Mother Superior, « Rolling Boy Blues ». Pour le reste, MOTOR SISTER a fait dans la nouveauté et la fraîcheur.

Seulement en écumant le back-catalogue de son groupe, Jim Wilson savait où il allait et il avançait en terrain connu. S’il est légitime de vouloir écrire de nouveaux morceaux, notamment avec de tels musiciens, encore faut-il qu’il y ait une ligne directrice et une idée précise. Or chez MOTOR SISTER, ça part dans tous les sens et on s’y perd un peu. Tous les styles convergent sans véritablement se retrouver. Dommage.

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Hard 70's Psych Space Rock

The Strange Seeds : l’acidité du groove

Si des groupes comme Greta Van Fleet ou The Vintage Caravan ont montré la voie d’un certain revival du Rock estampillé 70’s, THE STRANGE SEEDS cultive aussi ses racines en y ajoutant une bonne dose de folie sur un style explosif et un son très live. Avec ce premier album, « Plant », le quatuor allemand évolue déjà sur un groove addictif.

THE STRANGE SEEDS

« Plant »

(Independant)

Fondé en Allemagne lors de longues jams, THE STRANGE SEEDS en a extrait huit morceaux, qui constituent un premier album plus que convaincant. Trempé dans des atmosphères Acid, psychédéliques et Hard Rock, le style du groupe s’imprègne de saveurs rappelant sans équivoque les années 60 et 70. Pourtant, le quatuor est loin de faire dans le réchauffé, loin de là.

La voix est rocailleuse, les riffs sont épais, la rythmique martèle et les claviers enveloppent l’ensemble dans une frénésie colorée quasi-hypnotique. Si on pouvait s’attendre à des morceaux assez longs vu l’ambiance, THE STRANGE SEEDS va au contraire à l’essentiel. Dès « Have You Ever », le ton est donné et quelques effluves Stoner viennent même se greffer sur l’album.

Capables d’être planants et fulgurants à la fois, les Allemands ont déjà les choses bien en main et l’énergie qui émane de « Plant » montre de bien belles choses (« Tales Of Blind Coffee Bread Joe », « Valley Of My Mind », « Blackcountry Exile », « Gardens Of Marrakesh »). Dans un beau revival, THE STRANGE SEEDS fait preuve d’originalité et ce premier album enregistré en conditions live est rayonnant.

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Blues Rock Classic Rock Hard Rock

Thunder : la marque des grands

THUNDER fait partie de ces groupes qui se bonifient avec le temps. Après un très bel opus l’an dernier, le quintet est déjà sur le pont avec un double-album dans les bras. « Dopamine » ne pouvait pas mieux résumer ce nouvel effort des Britanniques, tant il est varié et contient tout ce que le Classic Hard Rock a de meilleur. Heavy Rock, Blues, Southern : les Anglais font le tour de la question avec brio.

THUNDER

« Dopamine »

(BMG)

Décidemment, après plus de 30 ans de carrière, THUNDER semble plus prolifique que jamais. Après « All The Right Noise » sorti l’an dernier dans une période compliquée pour tous, les Anglais sont déjà de retour et cette fois, c’est même avec un double-album. Et à en croire son titre, « Dopamine », c’est bien ce qui parait avoir boosté le groupe. D’ailleurs, le contenu va dans le même sens, celui d’un Classic Hard Rock élégant.  

Sortir 16 morceaux sur un même disque est devenu une démarche plutôt rare de nos jours. Pourtant, contrairement à pas mal d’autres, THUNDER n’est pas allé fouiller dans ses archives ou ses fonds de tiroir pour nous proposer « Dopamine ». Les Britanniques se sont tout simplement révélés être particulièrement inspirés. Et le résultat est brillant, en plus de sa production, qui est remarquable en tous points.

Malgré le volume de l’album, THUNDER a pris le soin de peaufiner les arrangements de chaque morceau, que ce soit avec des notes de piano ou des chœurs féminins incroyables. Pour autant, le quintet a conservé son côté musclé et ses riffs aiguisés (« The Western Sky », « Black », « The Dead City »), ainsi que ses aspects bluesy et Southern (« Big Pink Supermoon », « Even If It Takes A Lifetime »). Classieux et racé.

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Hard Rock Hard US Heavy metal Sleaze

Reckless : incendiaire et farouche

Chez RECKLESS, on a l’art et la manière de cultiver le souvenir et même de le faire briller. Sans nostalgie, le quintet italien revisite et alimente le Hard Rock des années 80 avec un enthousiasme communicatif et une envie que l’on retrouve dans un troisième album blindé de riffs sauvages, de mélodies entêtantes et de brushings impeccables.

RECKLESS

« T.M.T.T.80 »

(Sneakout Records / Burning Minds Music Group)

Lors de sa formation en 2005 en Italie, RECKLESS n’avait comme seul objectif de rendre hommage à la scène Hard, Heavy, Sleaze et Glam des années 80. Créé par A.T. Rooster, son chanteur, le groupe sort aujourd’hui son troisième album et, pour un peu, on croirait à s’y méprendre qu’il est d’époque… bien aidé tout de même par une production très actuelle et pêchue.

Avec « T.M.T.T. 80 », l’acronyme de « Take Me To The 80’s », RECKLESS nous replonge dans une époque bénie, faite de riffs hyper-Rock, de refrains accrocheurs et fédérateurs et surtout d’une gigantesque dose de fun et de bonne humeur. Ce nouvel opus est un véritable remède à la morosité et il s’écoute en boucle (« Countach », « Chic & Destroy », « Rock Hard (In My Party !) »).  

Forcément, les Transalpins nous rappellent Cinderella, Twisted Sister, WASP, Mötley Crüe et tant d’autres et on ne leur en voudra pas ! La fougue du frontman, des deux guitaristes et de la rythmique basse-batterie fait vraiment plaisir à entendre et RECKLESS utilise cette énergie débordante au service d’un style vraiment addictif (« We Are The Rock », « Raise Your Fist », « Red Lips », « Scandalo ! »). Réjouissant !

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Hard US Rock US

Dorothy : la voix à suivre

Très Rock et toujours aussi pétillante, la frontwoman Dorothy Martin sort le troisième album de son groupe, « Gifts From The Holy Ghost », où elle s’impose dans un Rock Hard US costaud. Ce nouvel opus de DOROTHY confirme une volonté et une ardeur plus que jamais évidentes. Déterminé et fédérateur, le combo affiche une fraîcheur percutante.

DOROTHY

« Gifts From The Holy Ghost »

(Roc Nation)

Avec un album de cette trempe, DOROTHY devrait asseoir de manière pérenne son statut de très bon groupe de Rock Hard US. Basé à Los Angeles et mené par sa frontwoman d’origine hongroise Dorothy Martin, le combo livre à nouveau un très bon opus entre puissance et délicatesse. Quatre ans après « 28 Days In The Valley », la chanteuse affirme son style.

« Gifts From The Holy Ghost » se distingue par un sentiment d’urgence qui le rend plus pêchu et plus rentre-dedans que ses deux prédécesseurs. Produit par le très expérimenté Chris Lord Alge (Avenged Sevenfold), les influences Rock, Heavy et bluesy de DOROTHY resplendissent et se fondent dans une unité que le groupe n’avait encore jamais atteint.

Avec le soutien de Keith Wallen, Jason Hook, Scott Stevens, Phil X, Trevor Lukather et Joel Hamilton, cette nouvelle réalisation se veut aussi solide qu’accrocheuse et la chanteuse prend une envergure nouvelle (« Beautiful Life », « Top Of The World », « Black Sheap », « Made To Die »). Entre punch et mélodies imparables, DOROTHY semble libérée et sur de bons rails.