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Stoner/Desert

Hebi Katana : en quête d’identité

A travers un Stoner Doom varié, le trio japonais HEBI KATANA a articulé un premier album éponyme assez complet. Si l’intention est louable, le trio devra gommer encore un peu l’impact de ses influences sur ses morceaux et définir un style plus personnel. Mais les premiers pas sont encourageants.

HEBI KATANA

« Hebi Katana »

(Independant)

Si on connait surtout le Japon pour sa scène extrême et notamment Death Metal, de jeunes pousses s’essaient aussi au Stoner comme c’est le cas avec HEBI KATANA. Dans un registre plutôt Doom et Heavy, le trio basé à Tokyo sort son premier album en autoproduction, et il laisse entrevoir de bonnes dispositions.

Avec un esprit très sabbathien, HEBI KATANA livre huit titres et deux interludes instrumentales et acoustiques où le combo passe en revue ses nombreux et variées influences passant des 70’s aux 90’s l’espace d’un riff ou d’un break. Et si les Nippons ratissent si large, c’est aussi et sûrement pour faire état de leur éventail musical.

« Directions For Human Hearts », qui ouvre l’album, est probablement le morceau le plus expérimental de l’album. Ensuite, le proto-Doom laisse sa place à des titres qui vont jusqu’à puiser dans le Grunge et le Hard Rock (« Reptile Machine », « Struggle With A Lie »). HEBI KATANA doit encore affiner son style et se faire plus original, mais les bases sont bonnes.

Bandcamp : https://hebikatana.bandcamp.com/album/hebi-katana

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Stoner/Desert

Komatsu : une lumineuse asphyxie

Le moins que l’on puise dire, c’est que les neufs nouveaux morceaux qui composent « Rose Of Jericho », le quatrième album de KOMATSU va faire trembler quelques murs. Le Stoner teinté de Metal et d’ambiances bluesy est probablement le meilleur proposé par les Néerlandais depuis dix ans.  

KOMATSU

« Rose Of Jericho »

(Heavy Psych Sounds Records)

Avec les musiciens de KOMATSU, tout commence et se poursuit dans leur ville natale d’Eindhoven aux Pays-Bas. C’est là que tout démarre en 2010 avec un premier EP l’année suivante avant « Manu Armata » deux ans plus tard. Encensé par la presse, le nom du quatuor arrive aux oreilles du grand Nick Oliveri (ex-Kyuss, QOTSA) qui posera sa voix sur deux morceaux de leur deuxième album « Recipe For Murder One » en 2016.

Après « A New Horizon », son troisième opus, KOMATSU entre en studio à Eindhoven pour y concocter « Rose Of Jericho », enregistré et mixé dans sa ville. Est-ce la raison pour laquelle le quatuor est si inspiré ? Une chose est sûre, ce quatrième sonne et résonne de manière massive et profonde. Son Stoner Rock a pris une réelle envergure et le combo se présente aujourd’hui comme l’une des valeurs sûres européennes.

Depuis sa propre capitale du Rock néerlandais, le groupe s’est même auto-qualifié ‘supermassive mothersludgers’, c’est dire l’ambition de ses membres. Et force est de constater que ça leur va plutôt bien. Entre Stoner et Metal, KOMATSU alterne avec des  titres épais et costauds et d’autres plus bluesy et mid-tempos. « Rose Of Jericho » est un album qu’on saisit pour ne plus le lâcher. Une bombe !

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Stoner/Desert

Supermoon : un envoûtant voyage mystique

Pour les Grecs de SUPERMOON, s’immerger dans la mythologie tient presque du réflexe. Et c’est à travers un Desert Rock à mi-chemin entre le Psych et le Space-Rock que le quatuor a composé cette première autoproduction éponyme très aboutie et planante. Un voyage musical très énergique aux belles envolées.

SUPERMOON

« Supermoon »

(Independant)

Sorti en tout fin  d’année, ce premier album éponyme de SUPERMOON est une belle surprise. Originaire d’Athènes, le quatuor livre une autoproduction entre Desert et Psych avec des rythmiques parfois Doom et le plus souvent atmosphériques. Les Hellènes nous plongent dans un univers très spirituel où il est question de nature et de mythologie notamment.   

SUPERMOON propose de longues plages instrumentales bardées de guitares hypnotiques et aux riffs faisant la part belle aux mélodies. Sans forcer le trait, le groupe se veut avant tout hypnotiques et part facilement dans des envolées musicales apaisantes (« Mantra », « Mandala »). On y trouve quelques pointes de Stoner, qui apportent une belle énergie malgré l’omniprésence de morceaux mid-tempos (« Serpent Spirit »).

Dans une sorte de transe collective, SUPERMOON se fait parfois même très chamanique (« The Dome »), grâce à des voix lointaines et très posées. Vasilis Tsigkris, maître d’œuvre et tête pensante du combo, et ses trois complices livrent un album captivant et varié où le fuzz a sa place aux côtés de riffs plus soutenus, le tout avec élégance. Entre Space-Rock et Desert Rock, les Grecs se montrent très mystiques.

https://supermoongr.bandcamp.com/

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France Stoner/Desert

Grandma’s Ashes : une autre dimension du Stoner [Interview]

Fortes d’un premier EP impressionnant à bien des égards, « The Fates », Eva, Myriam et Edith bousculent les codes très établis du Stoner en y insufflant des touches progressives, un travail exceptionnel sur les voix et une musicalité basée sur des mélodies imparables. GRANDMA’S ASHES revisite le genre avec audace dans un univers très personnel. Rencontre avec le très inspiré trio français.

Photo : Angela Dufin

– Vous avez tourné pendant trois ans (la belle époque !) avant d’enregistrer votre premier EP, « The Fates ». C’est devenu une démarche très rare aujourd’hui que de vouloir d’abord faire ses preuves sur scène. Vous aviez besoin de cette légitimité avant le disque ?

Non, jouer en live a toujours fait partie intégrante de notre processus de création, faire des concerts pendant trois ans avant d’enregistrer l’EP était une façon de construire notre univers, d’apprendre à se connaître musicalement, humainement, d’essayer des choses et de voir ce qui fonctionne ou pas. Il nous a fallu ce temps pour être satisfaites et mûrir avant de se dire qu’on était fin prêtes à figer une part de notre musique et à la donner à notre public.

– Vous devez justement avoir un répertoire suffisamment étoffé pour sortir un album complet. C’est la situation actuelle qui vous a fait opter pour ce format, ou vous semblait-il le plus adapté à une première sortie discographique ?

L’album est en préparation mais notre première sortie est un EP 5 titres, ce qui est plutôt habituel pour un groupe en développement comme le nôtre. Nous voulions proposer une première introduction à notre univers tant visuelle que sonore.

– Certes, la question est récurrente mais fonder un trio entièrement féminin était-il votre idée de départ, ou est-ce que les choses et les rencontres se sont faites naturellement ?

Les rencontres se sont faites naturellement, nous nous sommes rencontrées par des annonces sur internet avec l’envie commune de faire de la musique et des concerts. Aujourd’hui, nous sommes nombreuses sur la scène Rock, nous pensons qu’il est temps d’accepter que les femmes puissent collaborer par passion avant tout et par affinité, et non pas à des fins autres que musicales, c’est une chose qu’on ne questionne pas dans les groupes 100% masculin. (Nous sommes d’accord et c’est d’ailleurs une démarche que je soutiens depuis très longtemps –NDLR).

– GRANDMA’S ASHES propose un Stoner très élégant, alternant des côtés massifs et des passages plus doux et très progressifs. Votre spectre musical est vaste, c’est une façon de ne pas se cloisonner dans un registre prédéfini et de sortir un peu des codes du style ?

Exactement, nous pensons qu’une bonne manière de se réapproprier le Stoner est d’y ajouter des aspects qu’on ne retrouve pas habituellement dans ce style de musique. C’est à partir de ce constat que nous avons commencé à ajouter des rythmiques un peu plus complexes, un côté très mélodique et des ambiances. Nous avons inséré petit à petit des éléments qui nous plaisent dans des genres musicaux très variés (de la musique classique à la Pop, tout y passe!) pour finalement arriver à cet équilibre entre gros riff efficaces, Prog et mélodie. Puis, les groupes de Rock sont peut-être un peu trop cloisonnés dans des sous- genres aujourd’hui. On croise rarement du post-Punk et du Prog dans une même programmation par exemple, alors que cela ferait peut-être du bien à la scène de s’hybrider.

Photo : Angela Dufin

– Il y a également un gros travail sur les voix, où on vous retrouve d’ailleurs parfois toutes les trois. C’est assez inhabituel dans le Stoner pour être souligné. On a le sentiment qu’elles sont aussi essentielles que les riffs de guitares. C’est le cas ?

Les voix ont pris une importance particulière lors de notre passage en studio. Nous avions déjà conscience du côté très mélodique d’Eva, et ajouter des chœurs faisait partie de nos projets. En enregistrant, nous avons pu essayer de les empiler en chantant chacune des voix toutes les trois, plusieurs fois. Cela a donné un résultat similaire à une nappe (sur « A.A » et « Daddy Issues » notamment), c’était surprenant et beau. Nous nous sommes rendu compte que cela pouvait devenir un élément à part entière aussi bien pour souligner des harmonies que pour ajouter des textures psychédéliques, on va essayer d’explorer ça au maximum.

– Vous évoquez souvent un style narratif en parlant de votre musique. Comment cela se traduit-il concrètement, en dehors des textes bien sûr ?

Nous aimons illustrer nos textes musicalement. Nous cherchons à mettre en musique nos sentiments et nos idées, ainsi l’instrumentation est toujours en dialogue avec des images dont nous discutons ensemble. L’atmosphère, les harmonies sont donc une façon de servir la narration, mais c’est aussi nos réflexions sur les structures qui nous permettent de raconter des choses. Il est important pour nous de penser des structures de chanson mouvantes, avec de longs passages instrumentaux, des surprises comme un élément perturbateur dans une histoire… Nous nous sommes beaucoup inspirées du Rock Progressif pour cet aspect, en écoutant des morceaux de Yes, par exemple, nous avons vraiment l’impression qu’un fil narratif est déroulé, on ne retrouve pas toujours le traditionnel couplet/refrain/pont, etc. La temporalité des parties est beaucoup plus élargie et elles sont aussi très riches et développées, c’est ce que nous cherchons à agrandir.

– Ce premier EP est très mature dans les compositions comme dans sa production. Un mot enfin sur la pochette elle aussi très évocatrice et à la symbolique très forte. D’où vous est venue l’idée ? Elle est presque cérémoniale…

Lors d’un concert dans un petit bar à Montreuil, un gars est venu nous voir en fin de soirée pour nous expliquer qu’il commençait à écrire une chronique sur nous, en nous comparant aux trois Parques. Il trouvait que la voix d’Eva était similaire au fil de la vie qui se déroule, que Myriam le tissait avec ces arpèges de guitare et qu’Edith le coupait avec ses rythmiques affûtées. La métaphore nous a tout de suite séduit, et elle correspond aussi à la manière dont nous écrivons nos chansons. Dans l’EP, chacune d’entre elles parle d’un personnage dont nous tissons la destinée, qui est d’ailleurs souvent tragique. Le fait de nous représenter toutes les trois en Parques sur la pochette est aussi une manière de prévenir l’auditeur qu’il est sur le point de rentrer dans un univers où il n’a plus le contrôle, nous l’amenons dans une autre dimension au gré des changements d’ambiance.

https://grandmas-ashes.bandcamp.com/album/the-fates

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Stoner/Desert

Appalooza : cap à l’ouest… toujours

Parti à la conquête de l’Amérique il y a quelques années, APPALOOZA est parvenu à séduire un public Stoner et Rock outre-Atlantique, tombé sous le charme du registre brut et enivrant du trio breton. Le label californien Ripple Music ne s’y est pas trompé et ce deuxième album, « The Holy Of Holies », se pose tel un bloc de granit dans les grands espaces américains.

APPALOOZA

« The Holy Of Holies »

(Ripple Music)

Le Breton est voyageur et ce n’est sûrement pas APPALOOZA qui contredira ce bel adage. Formé en 2012, le trio commence par sortir deux démos avant de mettre les voiles pour les Etats-Unis. Après une première tournée, le groupe enregistre un premier album éponyme et tape dans l’œil du label californien Ripple Music où il signe pour « The Holy Of Holies ». L’histoire est en marche et la conquête commence.

Né dans la rudesse du climat breton, APPALOOZA puise pourtant sa force dans un Rock américain aussi rude que fiévreux. Dans un Stoner aux échos Grunge, le trio se nourrit de spiritualité et de mythes anciens et délivre un sentiment de liberté très palpable (« Storm », « Conquest »). Les grosses guitares et l’imposante rythmique font le reste (« Snake Charmer », « Reincarnation »).

Pourtant enregistré en Bretagne, ce nouvel album des Brestois sonne résolument américain. L’épaisseur des riffs, la lourde paire basse/batterie et la voix puissante et rocailleuse de son chanteur font de « The Holy Of Holies » un opus audacieux et explosif (« Nazareth », « Azazael », « Thousands Years After »). Ironique dans son propos sur la religion, APPALOOZA ne manquera pas de séduire par sa délicatesse très brute. 

https://appalooza.bandcamp.com/album/the-holy-of-holies

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Stoner/Desert

Qilin : une puissance chimérique

Installé entre Yawning Man et Yob, QILIN s’est frayé un chemin à travers un Stoner multiple et varié. Entre explosions sonores Sludge et Doom et des moments plus psychédéliques quasi-méditatifs, le quatuor parisien livre avec « Petrichor », un premier album abouti et ravageur.

QILIN

« Petrichor »

(Independant)

Tirant son nom d’une créature de la mythologique chinoise, QILIN allie le geste à la parole en proposant une musique très polymorphe autour d’un Stoner qui s’alimente de Sludge, de Doom et de passages très Psych. Insaisissables et puissants, les six titres de ce premier album des Parisiens sont d’une maîtrise totale, preuve en est qu’on se laisse prendre dès « Through The fire » sans mal.

Fidèle à une certaine tradition du registre Psych notamment, excepté le bouillonnant « Labyrinth », tous les morceaux de « Petrichor » affichent entre six et dix minutes… largement le temps de s’installer confortablement et de prendre en pleine face l’énergie et la lourdeur des riffs et des rythmiques de QILIN. Entièrement instrumental (en dehors de la p’tite blague de « Cold Pine Highway »), ce premier effort séduit à bien des égards.

Si beaucoup ont tendance à profiter de compositions assez longues pour faire dans la démonstration, le quatuor a, quant à lui, choisi l’efficacité pour installer son Stoner (« Sun Strokes The Wall », « Myrmidon’s Big Jam »). Multipliant les changements de rythmes et passant de passages violents très Sludge à des envolées planantes et presque Blues, QILIN fait preuve de générosité et d’une belle variété.   

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Stoner/Desert

Pink Cigs : une épaisseur très vintage

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Anglais de PINK CIGS ont parfaitement digéré l’héritage laissé par Black Sabbath, Deep Purple voire Led Zep. Ce premier album éponyme est un superbe mix vintage de ces pionniers du Hard et du Metal, auquel le quatuor a ajouté une épaisseur Stoner et Fuzz très fraîche. 

PINK CIGS

« Pink Cigs »

(Heavy Psych Sounds Records)

Le label italien a tellement aimé ce premier album de PINK CIGS qu’il lui offert une seconde vie en le rééditant en ce début d’année. Il faut aussi rappeler que sa sortie avait eu lieu au début du confinement, lui refusant toute visibilité acceptable. Et c’est vrai qu’à son écoute, c’eût été dommage de passer à côté de cette petite bombe aux saveurs vintage. Addictif dès les premières notes, « Pink Cigs » ne vous lâche plus !

Après un premier EP (« Vol.1 ») fin 2018, le quatuor de Sheffield a donc livré son premier album éponyme, un opus explosif et Rock’n’Roll à l’image des membres de ce combo brut de décoffrage. Très Stoner dans son ensemble et notamment dans le traitement du son des guitares et de la voix, PINK CIGS nous renvoie avec plaisir au Hard Rock et au Heavy Metal des 70’s.

De « Noose » à « Black Widow » en passant par les tonitruants « Leecher » ou « Whiskey Woman », le combo enchaine les riffs, se reposant sur un Heavy Blues très Fuzz, où le groove de la batterie et de la basse joue un rôle essentiel. Enregistré en 16 heures seulement à Bradford, ce premier album de PINK CIGS laisse des traces et colle de grosses baffes à chaque titre (« Devil’s Grip »). On respire !

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Extrême Stoner/Desert

Kabbalah : Les femmes de la crypte

Entre Hard Rock 70’s et Doom, le trio féminin KABBALAH s’est frayé un chemin et bâti une solide identité. Occulte, captivant et incantatoire, « The Omen » révèle une créativité limpide et tortueuse. Les trois Espagnoles traversent les âmes en perdition dans un rituel obsédant basé sur des riffs lancinants et pêchus.

KABBALAH

« The Omen »

(Rebel Waves Records)

C’est depuis Pampelune au pays Basque que KABBALAH forge son Rock Occult depuis 2013 avec tout d’abord une série de trios EP et « Spectral Ascent », un premier album sorti il y a un peu plus de trois ans. Plus affûté et inspiré que jamais, le trio féminin vient confirmer un potentiel évident avec « The Omen », qui dégage des émotions très particulières.

Carmen, Alba et Marga mènent de main de maître cette procession Rock que l’on croirait tout droit sorti des 70’s. Si les ombres de Black Sabbath et du Blue Öyster Cult planent sur l’album, le chant clair et envoûtant guide KABBALAH dans des atmosphères rituelles et captivantes, tout en jouant habillement sur la symbolique du genre.

De « Stigmatized » à « Liturgy » en passant par le génial « The Ritual », le trio ibérique sait se faire aussi percutant que sensuel avec une délicatesse loin d’être macabre ou morose. Non, KABBALAH parvient à déchirer les ténèbres de son Rock Occult grâce à un Doom harmonieux qui le rend presqu’incandescent (« Night Comes Near », « Labyrinth », « Duna »).

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Stoner/Desert

Wedge : exaltant et positif

Formé à Berlin en 2014, WEDGE a rapidement acquis ses lettres de noblesse grâce à des concerts enflammés et à un style suintant le Rock’n’Roll à chaque note. Réduire le registre du power trio à du Stoner Rock serait simpliste, tant le groupe offre une large palette de sonorités et d’ambiances aussi captivantes que nombreuses.  

WEDGE

« Like No Tomorrow »

(Heavy Psych Sounds Records)

Imaginez la rencontre (pas si improbable que ça !) entre Led Zeppelin, Lynyrd Skynyrd, Kyuss et les Ramones, le tout saupoudré d’une touche psychédélique et vous avez une idée de l’ambiance qui règne sur ce troisième album du trio allemand WEDGE. Ca plane autant que ça cogne et surtout il se dégage de « Like No Tomorrow » de belles ondes positives et des vibrations intensément Rock’n’Roll. 

Passé à la moulinette Stoner, le Rock Garage, le Hard Rock très 70’s, le Psyché et le Rock Progressif de WEDGE prend une ampleur incroyable menée de main de maître par le power trio berlinois. Dès « Computer », les riffs gras et soyeux du guitariste-chanteur Kirik Drewinski se fondent dans le groove du bassiste et organiste Dave Götz pour atteindre des sommets sur « Playing A Role », bien aidé par le cogneur Holger Grosser.

En pleine immersion dans les années 70, WEDGE sait se faire langoureux (« Blood Red Wine ») et ne manque pas de hardiesse, ni d’humour (« Queen Of The Night »). La sensation de liberté et l’optimisme qui flottent sur « Like No Tomorrow » sont une bouffée d’oxygène et une ode à la vie (« At The Speed Of Life »). Les Allemands concluent ce superbe album avec « Soldier » qui, du haut de ses neuf minutes, résume de belle manière la musique du groupe.

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Stoner/Desert

Black Magic Tree : Fougue vintage

Chaloupé, sensuel et accrocheur, le Stoner Rock de BLACK MAGIC TREE va puiser sa source dans le Hard Rock des 70’s auquel le quintet berlinois a insufflé un côté psychédélique très moderne et inattendu. Avec « Through The Grapevine », le groupe dévoile une force qui traverse le temps.

BLACK MAGIC TREE

« Through The Grapevine »

(Karma Conspiracy Records)

Désirant porter haut l’étendard du Hard Rock des 70’s jusqu’à nos jours, BLACK MAGIC TREE reprend les codes du genre en y posant une touche singulière et personnelle. Les Berlinois ont parfaitement assimilé l’héritage de CCR, Dio et même de Lynyrd Skynyrd pour parvenir à un Stoner Hard Psych livré sur ce très bon « Through The Grapevine ».

Les sept titres de ce premier album (qui fait suite au EP « Of Animals and Men ») est une sorte d’hommage à peine déguisé au Hard Rock de la grande époque, traduit dans un Stoner Rock aussi vintage et Psych que percutant et épicé (« Mandala Lady », « Spider’s Web », « Domo »). Guidé par la voix de son chanteur Alessandro Monte dont la voix ne tremble pas, BLACK MAGIC TREE régale.

Le quintet allemand est aussi agile que massif et ses deux guitaristes s’en donnent à cœur-joie sur des morceaux accrocheurs et imprévisibles (« Beethoven », « Long Night », « Flower »). Sur de solides rythmiques, le groupe s’affirme dans une belle luminosité qui rend le jeu de BLACK MAGIC TREE irrésistible. Très bien produit, « Through The Grapevine » est sobre et créatif.