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Rock

God Is An Astronaut : post-Rock spacial irlandais

Chaque nouvel album de GOD IS AN ASTRONAUT est un petit événement en soi. Le post-Rock des Irlandais a de quoi séduire et pour son dixième album, « Ghost Tape #10 », le groupe a délaissé les sons électroniques pour revenir à l’essence même de son style organique et épuré. Une petite merveille.  

GOD IS AN ASTRONAUT

« Ghost tape #10 »

(Napalm Records)

Voilà maintenant près de deux décennies que GOD IS AN ASTRONAUT mène sa barque de façon assez discrète, toute en ayant fédéré un grand nombre de fans de son post-Rock instrumental. Respecté comme étant l’un des groupes référence du registre, le quatuor irlandais se démarque à nouveau avec un dixième album créatif et immersif.

Fondé par les frères jumeaux Niels et Torsten Kinsella, on éprouve toujours autant de plaisir à suivre l’inspiration du guitariste et pianiste Jamie Dean, qui fait autant preuve d’imagination que de dextérité (« Adrift », « Spectres »). Tout en mouvement, GIAA peut aussi compter sur son second guitariste, Jimmy Scanlan, qui apporte une belle férocité à « Ghost Tape #10 ».

Bruts et profonds, des morceaux comme « Burial », « In Flux » ou « Barren Trees » développent des atmosphères saisissantes, captivantes qui sont la patte très personnelle de GIAA. Frôlant la transe, les Irlandais nous promènent dans des contrées musicales presque méditatives (« Luminous Waves ». Et on notera enfin la présence de l’incroyable violoncelliste Jo Quail qui illumine l’album.

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Neorhythm : l’âme russe côté sombre

En seulement trois ans, NEORHYTHM en est déjà à sa dixième production entre singles, EPs et albums compris. Conquérant et conceptuel dans son approche, le duo russe développe sur des thématiques liées à la planète et la nature humaine un Groove Metal aux accents Death et progressifs très abouti et massif.

NEORHYTHM

« Evils »

(Independant)

Si la légende veut que le duo se soit formé en Laponie, c’est bel et bien de Saint-Pétersbourg que le tonitruant duo est originaire. Très prolifique, NEORHYTHM revient déjà avec « Elvis », un nouvel EP de quatre titres très peu de temps après leur dernier album en date, « Terrastory ». Conçu comme un lien avant le prochain opus, le combo continue d’explorer les vices des hommes et de leur société. 

Malgré des titres en anglais, c’est pourtant en russe que NEORHYTHM s’exprime, ce qui rend leur Groove Metal teinté de Death Progressif encore plus percutant et obscur. Il faut aussi dire que le duo a pour habitude d’utiliser le latin, l’anglais et le grec ancien dans ses textes. Et « Elvis » arrive comme un coup de massue, où le groupe mélange très habillement ses influences assumées que sont Pantera, Death, Meshuggah ou Gojira.

Sur des riffs aussi tranchants qu’acérés, le combo distille un Metal très travaillé et à la production irréprochable et qu’il a lui-même réalisé. Dès « Servitude » puis « Lies », le ton est donné et entre growl puisant, chant Thrash ou phrasé parlé, NEORHYTHM multiplie les pistes et sur un groove dévastateur pose un chant en russe qui offre une belle dimension. Plus Metal Progressif sur « Avarice » et « Wrath », le duo régale, et on attend l’album avec impatience.

www.neorhythm.bandcamp.com

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Non classé Soutiens

Nine Skies : accordé !

Le groupe NINE SKIES (Rock Progressif) a hâte de vous présenter son nouvel album : « 5.20 » avec la participation d’un quatuor à cordes. Tout en acoustique, le groupe va encore nous faire rêver…

C’est le bon moment pour les aider. A défaut de concerts, pour l’instant, ça se passe par là :

https://www.kickstarter.com/projects/nineskies/album-520

Je ne manquerai pas de mettre en ligne la chronique et l’interview du groupe, réalisée lors de la sortie du deuxième album, dans les jours à venir. Et je vous tiendrai bien sûr au courant.

En attendant, NINE SKIES n’attend que vos étoiles pour faire briller les cieux !

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Extrême

Âge ⱡ Total : la force d’un collectif ténébreux

Affichant des morceaux longs de quatre à seize minutes, ÂGE ⱡ TOTAL donne un premier indice sur la teneur de son style. Très Progressif, le collectif évolue dans un Doom Ambient immersif, aussi lunaire que massif. Compact et aérien à la fois, la force du groupe réside dans l’originalité de son univers et dans la multitude des climats traversés.

ÂGE ⱡ TOTAL

« Âge ⱡ Total »

(Soza/Collectif 5024)

Né de la rencontre entre les Bordelais d’Endless Floods et des Rouennais de Greyfell, ÂGE ⱡ TOTAL forme un collectif étonnant dont ce premier enregistrement témoigne d’une belle créativité entre deux groupes pas si éloignés musicalement, et dont les univers se rejoignent parfaitement. Et ce premier album éponyme de quatre titres, longs de 43 minutes, présente une épopée assez hors-norme.

C’est dont ce collectif de neuf musiciens qui s’est attelé à la composition et à l’enregistrement de ce voyage pour le moins saisissant. Dans un registre Doom, Ambient et Progressif, ÂGE ⱡ TOTAL se fait hypnotique, lourd et livre des compositions où règne un chaos très orchestré. Car malgré ses divergences musicales respectives, le groupe est parvenu créer un son particulier et une belle osmose (« Armure »). 

Très riches et puissants, les morceaux se fondent sur une diversité étonnante mêlant machines, synthés, violon et trombone aux instruments traditionnels que sont la guitare, la basse et la batterie. ÂGE ⱡ TOTAL a même doublé les postes sur les rythmiques qui gagnent en profondeur (« Armés », « Metal ») et se retrouve même à quatre au chant, laissant paraître une multitude de possibilités particulièrement originales (« The Songbird »).

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France Stoner/Desert

Grandma’s Ashes : une autre dimension du Stoner [Interview]

Fortes d’un premier EP impressionnant à bien des égards, « The Fates », Eva, Myriam et Edith bousculent les codes très établis du Stoner en y insufflant des touches progressives, un travail exceptionnel sur les voix et une musicalité basée sur des mélodies imparables. GRANDMA’S ASHES revisite le genre avec audace dans un univers très personnel. Rencontre avec le très inspiré trio français.

Photo : Angela Dufin

– Vous avez tourné pendant trois ans (la belle époque !) avant d’enregistrer votre premier EP, « The Fates ». C’est devenu une démarche très rare aujourd’hui que de vouloir d’abord faire ses preuves sur scène. Vous aviez besoin de cette légitimité avant le disque ?

Non, jouer en live a toujours fait partie intégrante de notre processus de création, faire des concerts pendant trois ans avant d’enregistrer l’EP était une façon de construire notre univers, d’apprendre à se connaître musicalement, humainement, d’essayer des choses et de voir ce qui fonctionne ou pas. Il nous a fallu ce temps pour être satisfaites et mûrir avant de se dire qu’on était fin prêtes à figer une part de notre musique et à la donner à notre public.

– Vous devez justement avoir un répertoire suffisamment étoffé pour sortir un album complet. C’est la situation actuelle qui vous a fait opter pour ce format, ou vous semblait-il le plus adapté à une première sortie discographique ?

L’album est en préparation mais notre première sortie est un EP 5 titres, ce qui est plutôt habituel pour un groupe en développement comme le nôtre. Nous voulions proposer une première introduction à notre univers tant visuelle que sonore.

– Certes, la question est récurrente mais fonder un trio entièrement féminin était-il votre idée de départ, ou est-ce que les choses et les rencontres se sont faites naturellement ?

Les rencontres se sont faites naturellement, nous nous sommes rencontrées par des annonces sur internet avec l’envie commune de faire de la musique et des concerts. Aujourd’hui, nous sommes nombreuses sur la scène Rock, nous pensons qu’il est temps d’accepter que les femmes puissent collaborer par passion avant tout et par affinité, et non pas à des fins autres que musicales, c’est une chose qu’on ne questionne pas dans les groupes 100% masculin. (Nous sommes d’accord et c’est d’ailleurs une démarche que je soutiens depuis très longtemps –NDLR).

– GRANDMA’S ASHES propose un Stoner très élégant, alternant des côtés massifs et des passages plus doux et très progressifs. Votre spectre musical est vaste, c’est une façon de ne pas se cloisonner dans un registre prédéfini et de sortir un peu des codes du style ?

Exactement, nous pensons qu’une bonne manière de se réapproprier le Stoner est d’y ajouter des aspects qu’on ne retrouve pas habituellement dans ce style de musique. C’est à partir de ce constat que nous avons commencé à ajouter des rythmiques un peu plus complexes, un côté très mélodique et des ambiances. Nous avons inséré petit à petit des éléments qui nous plaisent dans des genres musicaux très variés (de la musique classique à la Pop, tout y passe!) pour finalement arriver à cet équilibre entre gros riff efficaces, Prog et mélodie. Puis, les groupes de Rock sont peut-être un peu trop cloisonnés dans des sous- genres aujourd’hui. On croise rarement du post-Punk et du Prog dans une même programmation par exemple, alors que cela ferait peut-être du bien à la scène de s’hybrider.

Photo : Angela Dufin

– Il y a également un gros travail sur les voix, où on vous retrouve d’ailleurs parfois toutes les trois. C’est assez inhabituel dans le Stoner pour être souligné. On a le sentiment qu’elles sont aussi essentielles que les riffs de guitares. C’est le cas ?

Les voix ont pris une importance particulière lors de notre passage en studio. Nous avions déjà conscience du côté très mélodique d’Eva, et ajouter des chœurs faisait partie de nos projets. En enregistrant, nous avons pu essayer de les empiler en chantant chacune des voix toutes les trois, plusieurs fois. Cela a donné un résultat similaire à une nappe (sur « A.A » et « Daddy Issues » notamment), c’était surprenant et beau. Nous nous sommes rendu compte que cela pouvait devenir un élément à part entière aussi bien pour souligner des harmonies que pour ajouter des textures psychédéliques, on va essayer d’explorer ça au maximum.

– Vous évoquez souvent un style narratif en parlant de votre musique. Comment cela se traduit-il concrètement, en dehors des textes bien sûr ?

Nous aimons illustrer nos textes musicalement. Nous cherchons à mettre en musique nos sentiments et nos idées, ainsi l’instrumentation est toujours en dialogue avec des images dont nous discutons ensemble. L’atmosphère, les harmonies sont donc une façon de servir la narration, mais c’est aussi nos réflexions sur les structures qui nous permettent de raconter des choses. Il est important pour nous de penser des structures de chanson mouvantes, avec de longs passages instrumentaux, des surprises comme un élément perturbateur dans une histoire… Nous nous sommes beaucoup inspirées du Rock Progressif pour cet aspect, en écoutant des morceaux de Yes, par exemple, nous avons vraiment l’impression qu’un fil narratif est déroulé, on ne retrouve pas toujours le traditionnel couplet/refrain/pont, etc. La temporalité des parties est beaucoup plus élargie et elles sont aussi très riches et développées, c’est ce que nous cherchons à agrandir.

– Ce premier EP est très mature dans les compositions comme dans sa production. Un mot enfin sur la pochette elle aussi très évocatrice et à la symbolique très forte. D’où vous est venue l’idée ? Elle est presque cérémoniale…

Lors d’un concert dans un petit bar à Montreuil, un gars est venu nous voir en fin de soirée pour nous expliquer qu’il commençait à écrire une chronique sur nous, en nous comparant aux trois Parques. Il trouvait que la voix d’Eva était similaire au fil de la vie qui se déroule, que Myriam le tissait avec ces arpèges de guitare et qu’Edith le coupait avec ses rythmiques affûtées. La métaphore nous a tout de suite séduit, et elle correspond aussi à la manière dont nous écrivons nos chansons. Dans l’EP, chacune d’entre elles parle d’un personnage dont nous tissons la destinée, qui est d’ailleurs souvent tragique. Le fait de nous représenter toutes les trois en Parques sur la pochette est aussi une manière de prévenir l’auditeur qu’il est sur le point de rentrer dans un univers où il n’a plus le contrôle, nous l’amenons dans une autre dimension au gré des changements d’ambiance.

https://grandmas-ashes.bandcamp.com/album/the-fates

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Folk/Americana Heavy metal

Korpiklaani : au-delà du folklore

Après l’ambiance pub et pintes de bière des albums précédents, place à une déferlante de gros riffs et à un nouveau batteur qui propulsent KORPIKLAANI dans un style Heavy Metal plus marqué. Sans délaisser son côté Folk grâce au violon et à l’accordéon toujours très présents, les Finlandais livre un album frais, festif et dynamique.

KORPIKLAANI

« Jylhä »

(Nuclear Blast)

KORPIKLAANI prend un virage important avec ce nouvel album. Jonne Jävelä, leader et tête pensante du sextet, et ses hommes semblent avoir laissé derrière eux le registre très ‘chansons à boire’ pour axer « Jylhä » dans un style plus Metal, bardé de riffs efficaces, costauds et très Heavy. Et le nouveau batteur du combo, vif et puissant, donne un visage nettement plus vigoureux à ce nouvel opus.

Toujours chanté en Finnois, les morceaux du groupe restent pourtant dans un registre Folk, où les histoires ont une place importante dans la narration des nouveaux titres. Et puis, KORPIKLAANI continue de mettre en avant le violon et l’accordéon sur ce « Jylhä », ce qui continue de maintenir cette ambiance toujours aussi festive. Car les Finlandais n’entendent pas pour autant donner un ton grave à leur musique.

Dès le titre d’ouverture, « Verikoira », le groupe donne le tempo avec une double grosse caisse très présente et de grosses guitares. Plus qu’une sensation, on retrouve cette même fougue sur le reste de l’album, qui reste aussi fédératrice et enthousiasmante (« Tuuleton », « Miero », « Anolan Aukeat », « Leväluhta »). Dans un registre proche, KORPIKLAANI rappelle beaucoup Skyclad dans une version moderne, mais moins inspirée.

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Stoner/Desert

Appalooza : cap à l’ouest… toujours

Parti à la conquête de l’Amérique il y a quelques années, APPALOOZA est parvenu à séduire un public Stoner et Rock outre-Atlantique, tombé sous le charme du registre brut et enivrant du trio breton. Le label californien Ripple Music ne s’y est pas trompé et ce deuxième album, « The Holy Of Holies », se pose tel un bloc de granit dans les grands espaces américains.

APPALOOZA

« The Holy Of Holies »

(Ripple Music)

Le Breton est voyageur et ce n’est sûrement pas APPALOOZA qui contredira ce bel adage. Formé en 2012, le trio commence par sortir deux démos avant de mettre les voiles pour les Etats-Unis. Après une première tournée, le groupe enregistre un premier album éponyme et tape dans l’œil du label californien Ripple Music où il signe pour « The Holy Of Holies ». L’histoire est en marche et la conquête commence.

Né dans la rudesse du climat breton, APPALOOZA puise pourtant sa force dans un Rock américain aussi rude que fiévreux. Dans un Stoner aux échos Grunge, le trio se nourrit de spiritualité et de mythes anciens et délivre un sentiment de liberté très palpable (« Storm », « Conquest »). Les grosses guitares et l’imposante rythmique font le reste (« Snake Charmer », « Reincarnation »).

Pourtant enregistré en Bretagne, ce nouvel album des Brestois sonne résolument américain. L’épaisseur des riffs, la lourde paire basse/batterie et la voix puissante et rocailleuse de son chanteur font de « The Holy Of Holies » un opus audacieux et explosif (« Nazareth », « Azazael », « Thousands Years After »). Ironique dans son propos sur la religion, APPALOOZA ne manquera pas de séduire par sa délicatesse très brute. 

https://appalooza.bandcamp.com/album/the-holy-of-holies

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Extrême

Angelus Apatria : 20 ans de thrasherie

Pour son vingtième anniversaire, ANGELUS APATRIA n’a pas fait les choses à moitié et livre un septième album qui s’annonce déjà comme le point culminant de sa carrière. Le quatuor espagnol présente un Thrash Metal aiguisé, racé et particulièrement percutant. Ça claque et ça tabasse !

ANGELUS APATRIA

« Angelus Apatria »

(Century Media Records)

C’est avec un très bon album éponyme que les leaders de la scène Thrash Metal espagnole font leur retour… et il est carrément fracassant. Après deux décennies entre fureur et déferlement de décibels, le combo semble plus aguerri que jamais et la férocité de ces dix nouveaux titres montre la belle détermination d’ANGELUS APATRIA, qui se démarque de plus en plus de l’influence notable de la Bay Area.

Produit par le groupe lui-même et mixé et masterisé par Zeuss (Rob Zombie, Overkill, Hatebreed, Municipal Waste), « Angelus Apatria » est probablement l’un des meilleurs albums de Thrash européen depuis un moment. Dès les premiers riffs et la virulente rythmique de « Indoctrinate », ANGELUS APATRIA donne le ton et les Espagnols ne font pas de quartier (« Rise Or Fall »).

Guillermo Izquierdo (guitare, chant) et sa bande s’affichent unis, font corps et l’aspect très compact et tranchant de ce septième album ne fait aucun doute sur les intentions d’ANGELUS APATRIA. Depuis « Cabaret De La Guillotine » (2018), la progression du quatuor a encore franchi un palier et cela s’entend (« The Age Of Disinformation », « Disposable Liberty », « Through The Glass »). Renversant et virulent !

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Hard Rock Rock

The Hawkins : l’art d’envoyer du bois

Après deux albums, THE HAWKINS s’est senti coupé dans son élan et s’est engouffré dans la profondeur d’une forêt suédoise, puis dans un lieu laissé à l’abandon et carrément chez son brasseur pour enregistrer cet EP très authentique. Entre Rock, Hard, Punk et Classic Rock,  les Suédois ont su parfaitement capter ces instants irrésistibles, qu’ils ont eux-mêmes mixé et masterisé.

THE HAWKINS

« Live in the Woods »

(The Sign Records)

Faute de pouvoir se produire sur scène, c’est au fin fond d’une forêt suédoise, dans une grange abandonnée et enfin dans la brasserie qui fabrique la bière du groupe que THE HAWKINS a enregistré cet EP Live d’où émane une belle énergie et qui reflète bien les performances du quatuor en concert. « Live In The Woods » contient six titres explosifs, mélodiques et Rock’n’Roll à souhait et la proximité avec les musiciens est surprenante.

Les Suédois semblent étonnamment dans leur élément et en ont profité pour expérimenter des sonorités difficiles à reproduire en studio. La réverbe naturelle de la forêt en est un bon exemple (« Hilow », « Black Gold »). Chaleureux, on sent le groupe particulièrement heureux de se retrouver dans cette configuration originale. Mené par Johannes Carlsson, guitariste et chanteur, THE HAWKINS prend une dimension étonnante.

Le Classic Rock du combo aux accents Hard et parfois Punk dans l’intention est plus solide que jamais (« Stranger In The Next Room », « Roomer »). Décontractés et très énergiques, les Scandinaves se livrent sans complexe, ce qui rend cette prestation très naturelle et directe (« Cut Moon Bleeds », « Fisherman Blues »). Franchement enthousiasmant, « Live In The Woods » montre une facette inédite de THE HAWKINS un peu plus d’un an après son premier album. 

https://thehawkinsband.bandcamp.com/album/live-in-the-woods

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Blues

Johnny Gallagher And The Boxty band : le Blues venu d’Irlande

Plus qu’aguerri à la scène, le musicien irlandais se fait plus discret sur disque. C’est pourquoi le bluesman JOHNNY GALLAGHER et son BOXTY BAND jette un œil dans le rétro avec un regard très affûté sur ce très bon « A 2020 Vision ». Incontournable.

JOHNNY GALLAGHER AND THE BOXTY BAND

« A 2020 Vision »

(Dixiefrog/PIAS)

Je n’ai pas pour habitude de chroniquer les compilations, mais celle-ci regroupant les meilleurs morceaux des cinq albums autoproduits (donc difficile à trouver) de JOHNNY GALLAGHER en vaut franchement la peine ! En effet, le multi-instrumentiste pose un regard neuf sur ses productions (de 1997 à 2018) et en a gardé la substantifique moelle, soit 14 titres essentiels à ses yeux.

Originaire du Donegal, l’Irlandais a commencé la musique très jeune, s’essayant à la mandoline, au banjo, au violon et au violoncelle avant de se consacrer sur la basse, mais surtout à la guitare et au chant. Et c’est cette voix si singulière qui fait de JOHNNY GALLAGHER accompagné de sa six-cordes l’un des bluesmen les plus demandés en Europe et dans l’hexagone.  

La musique étant chez lui une affaire de famille, c’est aux côtés de ses frères jumeaux, Pauric et James, qu’il continue l’aventure avec le BOXTY BAND. S’affranchissant des différents styles de Blues, JOHNNY GALLAGHER a dessiné les contours d’un registre très personnel. Entraînant sur « Judi », élégant sur « Spanish Fountain », solide sur « Scars And Sitches », countrysant (Oups !) sur « St Julien » et magistral sur « Nothing Toulouse », l’Irlandais régale par sa finesse et sa dextérité.