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Blues

Ghalia Volt : une slide sous haute tension

Fougueuse et délicate, la Blueswoman GHALIA VOLT a un parcours qui force le respect. Quitter le Plat Pays pour s’expatrier au cœur des origines du Blues et côtoyer presqu’aussitôt les meilleurs musiciens du genre semble avoir été quelque chose de très naturelle pour la chanteuse et compositrice, qui livre avec « One Woman Band », un album troublant de sincérité.

GHALIA VOLT

« One Woman Band »

(Ruf Records)

Cela fait déjà quelques années que GHALIA VOLT, a quitté sa Belgique natale pour partir à la conquête des Etats-Unis. Blueswoman dans l’âme, c’est assez naturellement qu’elle s’est installée dans le sud du pays, plus précisément en Louisiane à la Nouvelle-Orléans. Elle n’a pas mis bien longtemps à séduire quelques pointures locales et la revoici avec un troisième album sensible et très roots, « One Woman Band », où elle excelle de bout en bout.

Après le très bon accueil de « Let The Demons Out » en 2017 et « Mississippi Blend » en 2019, la chanteuse et songwriter a décidé de faire fi des restrictions sanitaires due à la pandémie et de relever le défi en enregistrant elle-même tous les instruments et essentiellement en direct de son nouvel album « One Woman Band ». Et le résultat est aussi époustouflant que bluffant. GHALIA VOLT n’a (presque) besoin de personne, même si elle a co-produit ce nouvel opus avec Lawrence Boo Mitchell (quand même !).

Sur un Blues très Roots aux guitares saturées et avec une voix aussi sensuelle que puissante, la musicienne livre onze nouveaux titres entièrement écrits à partir d’une traversée des Etats-Unis. Parcourant un grand nombre d’Etats où résonne le Blues, elle en a profité pour composer des morceaux aussi profonds qu’explosifs (« Last Minute Packer », « Evil Thoughts », « Loving Me Is A Full Time Job », « Bad Apple », …). Et armée d’une Slide rugueuse et intense, GHALIA VOLT est d’une authenticité rare.   

www.ghaliavolt.com/

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Blues

Folsom : d’une profondeur transgressive

La singularité du Blues de FOLSOM vient certainement de la cohésion et de la complicité à l’œuvre entre les musiciens. Très Southern dans l’esprit, « Bonzaï » fait autant de pousses dans le Rock que dans l’Americana avec une légèreté apparente, que le quatuor aime venir balayer à grands coups de riffs puissants et épais. Un Blues-Core à la française.

FOLSOM

« Bonzaï »

(Independant)

Une bonne odeur de souffre émane de ce nouvel EP de FOLSOM. Les Parisiens ont posé six titres très Southern, passant du Blues au Rock et du Funk à la Country avec la même envie. Un large panel qui fait du Heavy Blues du quatuor un savoureux et langoureux mélange très brut, impertinent, un brin déjanté voire irrévérencieux. Autant le dire tout de suite : un régal de bout en bout, et bien trop court.

Si le nom de FOLSOM renvoie inévitablement à Johnny Cash et son légendaire concert dans la prison de la ville, c’est aussi qu’on n’est si loin de l’esprit subversif de l’homme en noir. Très roots et soigné dans le son, le combo ouvre les festivités avec le fiévreux « Son Of A Gun » avant que le morceau-titre vienne tout bousculer d’un riff acéré et costaud. Le rythme s’accélère encore un  peu plus tard avec le très bon « Free ».

Non sans humour, le quatuor livre un « Hot Dog » à température, très sudiste et épicé. Et alors qu’on s’attend à du musclé, FOLSDOM se fait funky sur « Get My Money »… enfin jusqu’au refrain qui vient dévaster la légèreté ambiante. Enfin, le bonus track, en quelque sorte, surgit avec le très Country et Americana « Covid 19 », joli pied de nez à cette époque trouble et triste. La classe !

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Blues

Zed Mitchell : Always on the road

Si le style du bluesman ZED MITCHELL est si singulier, c’est probablement car il est limpide et d’une grande justesse. Tout en feeling, le guitariste allemand fait preuve d’une profondeur musicale de chaque instant et son nouvel album, « Route 69 », empreinte de bien agréables chemins. 

ZED MITCHELL

« Route 69 »

(Z Records/TimeZone)

Guitariste et songwriter malheureusement trop méconnu du grand public, le bluesman ZED MITCHELL est pourtant considéré comme l’un des meilleurs de son registre en Europe. Après 50 ans de carrière et plus d’une vingtaine d’albums, le musicien propose aujourd’hui « Route 69 », son huitième album solo en 13 ans. Sur des guitares lumineuses, la sincérité de son jeu se révèle.

Grand guitariste de session, ZED MITCHELL a travaillé avec Tina Turner, Phil Collins ou encore Natalie Cole. Longtemps comparé à Mark Knopfler, Chris Rea, Robert Cray ou JJ Cale en raison de son style clair et précis, l’Allemand se distingue pourtant à bien des égards et « Route 69 » vient le démontrer brillamment. Cristalline et délicate, sa guitare se pose de façon aérienne et posée.

De « By Sundown You’ll Be Gone », « I’m Still Waiting (I see, you see) » à « Freedom Trail », « Blue In Your Eyes » ou « I Don’t Know », ZED MITCHELL va puiser au fond de son âme un Blues très personnel et presque discret malgré une technicité irréprochable. Ce nouvel album mériterait de mettre enfin en lumière ce musicien hors-pair.

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edito

Bienvenue !

Après un peu plus de deux ans de chroniques et d’interviews sur Facebook, Rock’n Force prend son envol tout gardant son esprit très libre, qui lui permet de passer d’un style à l’autre et de ne subir aucune pression quant à son contenu éditorial. L’idée est juste de partager une même passion et de le faire le plus objectivement possible.

Des grosses productions aux plus modestes en passant le plus souvent possible par des autoproductions, tout le monde a sa place dans Rock’n Force… à la seule condition que cela me touche d’une manière ou d’une autre. Le spectre est donc large et c’est tant mieux ! Et comme indiqué plus haut, le tout « sans œillères, ni notes ».

Sans œillères, car on passera tranquillement du Heavy Metal au Blues en passant par le Stoner ou le Death. Et cet esprit d’indépendance aura toujours le dessus et aucun dictat n’aura sa place chez Rock’n Force. Et enfin, pas de notes sur les albums, car nous ne sommes pas au patinage artistique et un travail artistique ne doit pas non plus être un résultat de PMU.

Le site démarre donc aujourd’hui, et son contenu va rapidement s’étoffer au fur et à mesure. Mais vous pouvez d’ores et déjà retrouver quelques chroniques et interviews réalisées ces derniers mois en fouillant un peu… Je vous souhaite une bonne lecture et évidemment Rock’n Force ne s’améliorera que grâce à vous, alors n’hésitez pas m’envoyer un petit mot !  

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Blues Folk/Americana

Larkin Poe : sisters Blues

LARKIN POE est devenu en peu de temps le duo incontournable de la nouvelle génération Blues. Très présentes sur les réseaux sociaux avec des vidéos devenues virales, les sœurs Lovell délivrent un Blues simple et efficace à base d’harmonies vocales imparables, de guitares et d’une lap steel devenue leur marque de fabrique.

LARKIN POE

« Kindred Spirits »

(Tricki-Woo Records)

En pleine promotion de leur dernier album « Self Made Man » sorti en juin dernier, le duo américain sort contre toute attente un album de reprises acoustiques enregistré durant le confinement. Une belle parenthèse, légère et douce, où on découvre les sœurs Lovell, Rebecca et Megan, sous un jour nouveau avec des chansons étonnantes, mais toujours sous l’angle Blues épuré de LARKIN POE.

Uniquement disponible sur leur site, « Kindred Spirits » propose onze covers aussi diverses que surprenantes. Assez éloigné de leur style de prédilection, LARKIN POE les a passé à la moulinette Blues pour en faire quelques perles. Parmi celles-ci, on retrouve un titre peu connu de Robert Johnson pour la caution authentique (« Hellhound On My Trail ») et quelques morceaux où on ne les attendait pas forcément.

Lenny Kravitz (« Fly Away »), Phil Collins (« In The Air Tonight ») ou Elton John (« Crocodile Rock ») côtoient des artistes plus proches des sœurs Lovell comme Neil Young (« Rockin’ In The Free World »), Bo Diddley (« Who Don You Love »), les Allman Brothers (« Ramblin’ Man ») ou Derek & The Dominoes (« Bell Bottom Blues »). A noter la très bonne version de « Nights in White Satin » des Moody Blues, validée par Justin Hayward himself. Une très belle parenthèse.

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Blues

Intense feeling

Communiant avec son public comme rarement, le KENNY WAYNE SHEPHERD BAND livre une prestation phénoménale avec une set-list exceptionnelle et une interprétation hors-norme. Son Blues Rock est à son apogée.

KENNY WAYNE SHEPHERD

« Straight To You Live »

(Provogue/Mascot Label Group)

C’est à Leverkusen en Allemagne lors de la tournée de l’excellent « The Traveler » que le grand KENNY WAYNE SHEPHERD BAND a enregistré ce majestueux « Straight To You Live ». Accompagné de Noah Hunt (guiatre, chant), Chris Layton (batterie), Joe Known (claviers), Scott Nelson (Basse), Joe Sublett (saxophone) et Mark Penker (trompette), le bluesman livre un album explosif à la hauteur de ses prestations scéniques endiablées.

La Stratocaster en main, « Woman Like You » ouvre les festivités et Noah Hunt joue de sa voix chaud et tout en émotion et soutenu par un groupe exceptionnel. Partageant le chant avec KENNY WAYNE SHEPHERD (« My Soul »), le Blues Rock des Américains prend une dimension incroyable au fil des morceaux. Efficace mais pas exubérant, la set-list est aussi variée qu’elle impressionne (« I Want You », « Long Time Running »). 

L’énergie qui se dégage de « Straight To You Live » est tout simplement phénoménale et la session cuivre en plus des solos très affûtés et racés y est pour beaucoup. L’intensité du KENNY WAYNE SHEPHERD BAND est digne des plus grandes heures du Blues Rock et l’Américain s’impose comme l’un des plus grands bluesmen de sa génération (« Diamonds And Gold », « Take To Me Baby », « Shame Shame Shame »). Ce Live est juste essentiel.

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Blues

A cup of Blues

Moins expansif qu’à l’habitude, JOE BONAMASSA revient à ses influences Blues anglaises avec « Royal Tea » qu’il est allé enregistrer aux studios Abbey Road. En immersion à Londres, le guitariste-chanteur dévoile un aspect plus modéré, mais tout aussi virtuose. Entouré d’un groupe exceptionnel, l’Américain devrait mettre tout le monde d’accord.

JOE BONAMASSA

« Royal Tea »

(Provogue/J&R Adventures)

Pourtant exubérant avec une furieuse tendance à en mettre partout, JOE BONAMASSA livre un nouvel album étonnamment sobre. Délicat et presque mélancolique (« Why Does It Take So Long To Say Goodbye »), l’Américain renoue avec une certaine élégance tout en émotion. Même vocalement, on le sent nettement plus impliqué et concentré sur ses textes. Il faut préciser que c’est aux studios Abbey Road à Londres que « Royal Tea » a été enregistré, et que le musicien a souhaité coller au plus près à ses influences Blues britanniques. 

Très inspiré depuis ses débuts par Jeff Beck, John Mayall, Cream et Eric Clapton, JOE BONAMASSA expose cette fois-ci au grand jour les influences anglaises qui ont forgé son jeu depuis toutes ces années. Presque froid sur « Lookout man ! » ou plus aérien sur « A Conversation With Alice », la métamorphose est assez saisissante. Bien sûr, le guitariste ne joue pas petits bras et livre des solos majestueux, mais nettement moins shred qu’à l’habitude (« When One Door Opens »).

En montrant qu’il est aussi à l’aise dans son registre habituel, plus Rock et très américain, que dans un Blues typiquement britannique, JOE BONAMASSA fait une éclatante démonstration de force, tout en modération et en feeling (« Beyond The Silence »). Du morceau-titre à « Savannah » ou au virevoltant et très swing « Lonely Boy », le guitariste enchante à chaque morceau en revenant à l’essentiel et en laissant de côté les effets de manche. « Royal Tea » est de loin son meilleur album depuis très longtemps.

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Hard Rock Southern Rock

Black Stone Cherry : Kentucky rules

Quoiqu’on en dise et malgré le contexte, 2020 ne pouvait se faire sans un nouvel album de BLACK STONE CHERRY. Et « The Human Condition » se pose comme une évidence. Ce huitième album du combo du Kentucky vient mettre du baume au cœur.

BLACK STONE CHERRY

The Human Condition

(Mascot Records)

Le retour du gang du Kentucky en 2020 était plus qu’improbable sur le papier. Et pourtant, ils l’ont fait et de quelle manière ! Et dès « Ringin’ In My Head », le refrain puis le solo vous sautent autant en plein tronche. Ensemble depuis 19 ans quand même, BLACK STONE CHERRY donne une belle leçon de Rock’n’Roll et montre que le Southern a plus que de la ressource.

Robertson et sa bande se sont enfermés dans le studio de leur bassiste, Jon Lawhon, pour y concevoir ce nouvel album, tout en émotion et qui porte un regard lucide sur la situation actuelle. Ne serait-ce que la voix ensorceleuse et chaude est à même de rassembler les plus sceptiques. BLACK STONE CHERRY ne lâche rien.

Entre Southern Blues et Alternative Rock, le quatuor est toujours aussi réjouissant (« Push Down & Turn », « The Chain », « Some Stories »). Et les gros riffs pleins de chaleur consoleraient le plus triste d’entre-nous. Bien qu’enfermé, BLACK STONE CHERRY montre aussi un sacré savoir-faire, loin des grosses productions, mais tellement plus authentique et positif.