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Stoner/Desert

Hebi Katana : en quête d’identité

A travers un Stoner Doom varié, le trio japonais HEBI KATANA a articulé un premier album éponyme assez complet. Si l’intention est louable, le trio devra gommer encore un peu l’impact de ses influences sur ses morceaux et définir un style plus personnel. Mais les premiers pas sont encourageants.

HEBI KATANA

« Hebi Katana »

(Independant)

Si on connait surtout le Japon pour sa scène extrême et notamment Death Metal, de jeunes pousses s’essaient aussi au Stoner comme c’est le cas avec HEBI KATANA. Dans un registre plutôt Doom et Heavy, le trio basé à Tokyo sort son premier album en autoproduction, et il laisse entrevoir de bonnes dispositions.

Avec un esprit très sabbathien, HEBI KATANA livre huit titres et deux interludes instrumentales et acoustiques où le combo passe en revue ses nombreux et variées influences passant des 70’s aux 90’s l’espace d’un riff ou d’un break. Et si les Nippons ratissent si large, c’est aussi et sûrement pour faire état de leur éventail musical.

« Directions For Human Hearts », qui ouvre l’album, est probablement le morceau le plus expérimental de l’album. Ensuite, le proto-Doom laisse sa place à des titres qui vont jusqu’à puiser dans le Grunge et le Hard Rock (« Reptile Machine », « Struggle With A Lie »). HEBI KATANA doit encore affiner son style et se faire plus original, mais les bases sont bonnes.

Bandcamp : https://hebikatana.bandcamp.com/album/hebi-katana

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Extrême

Horskh : une énergie synthétique

Dans un univers très électronique arborant un chant brutal et des sonorités dans la veine des premiers Junkie XL ou de Prodigy, HORSKH présente un deuxième album peut-être plus adapté aux dance-floors qu’aux fosses des concerts (qui nous manquent tant !). Entre Metal Indus et Electro-Rock, le trio brouille un peu les pistes.

HORSKH

« Wire »

(Independant/Blood Blast Distribution)

Après deux EP et un premier album (« Gate » en 2017), le trio français fait son retour avec un deuxième opus en forme de coup de poing. Les 12 morceaux de « Wire » qui s’étalent sur une grosse demi-heure sont autant de beignes en pleine face. Fort d’une énergie omniprésente et directe, HORSKH assène ses titres dans une urgence presque épileptique rassemblant un grand nombre d’influences dans un maelstrom très compact.

Présenté comme un album de Metal Indus, j’avoue être un peu perplexe. En effet, il faut attendre « Trying More » pour distinguer les premiers sons de guitares, alors que le groupe compte deux six-cordistes. Certes, au niveau de la puissance affichée par HORSKH, ainsi que sur le chant, on est bel est bien dans le Metal et le côté Indus est lui aussi incontestable. Cependant, la mainmise des machines sur l’ensemble de « Wire » domine largement.

Du coup, on pense beaucoup à KMFDM, Treponem Pal, Ministry et d’autres, mais manque ce côté organique qui enflamme et libère. Très Electro de bout en bout, l’album pèche sans doute par un son très froid et synthétique… assez loin du Metal donc. Très produit, « Wire » révèle cependant des moments forts (« Mud In My Wheels », « Common Crimes », « Pull The Wire »). Alors, HORSKH : Metal Indus ou Electro-Rock ?    

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International Stoner/Desert

Ikitan : le son des pierres

IKITAN

Suffisamment originale pour être remarquée, la démarche du trio italien IKITAN sur son premier EP est une réussite totale. Son Stoner Psych Rock rayonne sur un seul et même morceau, « Twenty-Twenty », dont les solides fondations permettent aux Transalpins de belles évasions sonores. Rencontre avec des musiciens libres et décomplexés…

– Avant de parler de « Twenty-Twenty », j’aimerais que vous nous présentiez le groupe en quelques mots…

IKITAN est un un trio instrumental de Gênes en Italie, et nous jouons un genre qui peut être défini comme du post-Rock lourd avec une pincée de Stoner et de Progressif. Le groupe est né en septembre 2019, et est composé de Luca Nash Nasciuti (guitares), Frik Et (basse) et Enrico Meloni (batterie). Notre nom vient d’une source non-certifiée trouvée par Luca sur le Net un peu par hasard. Ca signifie « Le Dieu du son provenant des pierres ». Il a vraiment adoré et c’est une source d’inspiration depuis, et il sonne parfaitement pour le groupe. Depuis, nous avons appris que cette signification n’existait pas… Mais cela n’a plus vraiment d’importance. IKITAN est le Dieu du son des pierres, point final. (Rires)

– « Twenty-Twenty » est votre premier EP. Pourquoi avez-vous décidé de ne proposer qu’un seul morceau, même s’il dure 20 minutes ? Et rassurez-moi, vous en avez d’autres dans votre répertoire ?

Nous avons commencé à jouer dès notre première rencontre début octobre 2019. Et certains riffs de « Twenty-Twenty » proviennent même de ces jams ! Nous enregistrons toujours ce que nous jouons, car chaque note est importante et peut devenir une chanson à part entière. Les erreurs sont particulièrement cruciales et peuvent parfois mener à quelque chose de complètement nouveau. En ce qui concerne le morceau, au printemps 2020, nous avions suffisamment de matériel pour sortir trois chansons différentes. Mais compte tenu de la situation causée par le Covid, nous nous sommes dit que c’était une chance de mettre le mot fin à cette première partie de l’histoire du groupe. Et comme personne ne savait ce qui allait se passer par la suite, nous avons voulu inscrire ce moment sur CD. Au final, la chanson dure 20 minutes et 20 secondes. L’album est intitulé « Twenty-Twenty » et il est sorti le vendredi 20 novembre 2020. Ca fait beaucoup de 20 ! (Rires)

Pour rendre le projet encore plus spécial et aller au bout de notre effort, nous l’avons sorti sous forme de digipack en édition limitée avec une affiche et un autocollant. L’ensemble a été réalisé par Luca Marcenaro qui a fait un travail formidable. Et puis, nous ne nous soucions pas beaucoup de tout ce qui est commercial ou adapté pour la radio. Mais nous avons pris les choses au sérieux en décidant de nous en tenir à nos premières intentions.

Nous voulions faire quelque chose d’unique, nous différencier dans cet océan de groupes et faire nos débuts avec cette chanson difficile à approcher, mais totalement écoutable, et c’est sûrement la chose dont les gens se souviendront d’IKITAN ! De plus, nous sommes de grands fans du post-Rock et de Progressif, où si votre chanson ne dure pas au moins 10 minutes… vous n’êtes vraiment personne ! (Rires) L’idée vient aussi de là.

Et bien sûr que nous avons plus de chansons ! Beaucoup de riffs sympas ont dû être laissés de côté quand nous nous sommes concentrés sur cette idée de 20 minutes 20 secondes. Ils trouveront donc leur place dans de futures versions.

– Ce qui ressort d’IKITAN est ce très fort esprit Jam qui règne dans le groupe. Ca vient votre façon de composer ? D’être complètement libre ?

Jammer est une chose très naturelle pour nous. Nous avons tous eu beaucoup de groupes dans nos vies, et il y a toujours eu cette approche dans l’apprentissage d’une chanson. De fait, la phase de composition est totalement libre et axée sur le jam. Quand nous entrons en  répétition, aucun de nous n’offre de chansons complètes ou d’idées définitives aux autres. Nous laissons toujours la musique nous guider et l’improvisation joue donc un rôle-clé. Et puis, nous nous amusons beaucoup. (Rires)

N’oublions pas, quand on parle de liberté, que nous sommes un groupe instrumental. Ne pas avoir de chanteur nous donne une totale latitude dans l’approche intro-couplet-refrain. Nous avons donc une belle opportunité, avec IKITAN, d’expérimenter et de rassembler une large gamme de styles. Ce qui est cool, c’est que nous avons appris à nous écouter attentivement. De cette façon, nous parvenons à avoir un son cohérent.

Nous partageons aussi l’amour de certains groupes, le plus important étant probablement Tool. Mais à part cela, nous avons des antécédents variés et tout cela se mélange dans un mix un peu dingue de post-Rock, de Progressif, de Metal, de Stoner et de Desert Rock. C’est tout ce que nous aimons et nous essayons de varier notre musique le plus possible.

– Sur « Twenty-Twenty », vous alternez les ambiances passant d’un Stoner Psych à des moments plus Heavy et presque Desert Rock. Ce morceau était aussi l’occasion de montrer toutes les facettes d’IKITAN ?

Cet album n’a pas été construit avec la ferme intention de mettre en valeur la variété de ce que nous jouons, certainement pas. Il se trouve que nous jouons de cette manière, car nous avons un fond artistique commun. « Twenty-Twenty » peut être considéré en trois chapitres que nous avons voulu simplement assembler en une chanson. Nous visons à être aussi différents dans nos futurs morceaux. Il n’y a pas de limite.

Sans prétention, nous aimons que notre musique ait du caractère, et soit même surprenante si possible. Nous voulons créer des paysages et des voyages sonores. Parfois ça vient du post-Rock, d’autres fois c’est plus Progressif ou alors totalement Stoner… En gardant cet esprit de liberté, nous pourrions avoir des chansons plus courtes ou même avec des voix à l’avenir… qui sait ! (Rires)

– Depuis quelques temps maintenant, l’Italie occupe une place de choix en ce qui concerne le Stoner en général avec de très bons groupes et labels. Qu’en pensez-vous et quel regard portez-vous sur cette scène émergeante et même très installée ?

L’Italie a en effet une scène Stoner formidable et dynamique. Ce que vous pouvez voir de l’étranger n’est que la pointe émergée de l’iceberg. En Italie même, certaines choses sont de véritables joyaux cachés. Beaucoup de groupes sympas sont autoproduits, donc ils ne sont pas couverts par les médias grand public, ou même par des blogs ou des sites Web gérés par des fans.

Nous sommes de Gênes et ici la scène Stoner et Rock (sans parler d’autres scènes comme celle du Prog qui est également très active) compte d’excellents groupes, tels que Isaak, CRTVTR, Stalker, Burn the Ocean, Kurt Russhell, NAAT et beaucoup d’autres. Rassurez-vous, l’Underground est incandescent par ici !

« Twenty-Twenty » d’IKITAN est disponible en édition limitée (200 copies) sur Bandcamp : https://linktr.ee/ikitan

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Hard Rock Stoner/Desert

Douce folie moscovite

Bercé par le son et la créativité des années 90-2000, les Russes de STARIFIED signent un troisième album ancré dans son temps et terriblement efficace. La rugosité de leur style n’a d’égal que la qualité mélodique de ce Stoner d’une richesse incroyable.  

STARIFIED

« Fat Hits »

(Ripple Music)

Un Stoner aux multiples facettes, des mélodies imparables, des refrains entêtants et surtout de la folie à tous les étages : voici les ingrédients de « Fat Hits », troisième album de STARIFIED récemment signé chez Ripple Music. Et le label californien ne s’y est pas trompé (une fois encore !), car le trio russe brasse autant qu’il rassemble et de QOTSA à Led Zeppelin ou Pearl Jam et Black Sabbath, le spectre est large.

Heavy et terriblement groove, le combo possède d’énormes atouts que ce mix de Stoner, de Metal, de Grunge et de Psych rend assez unique. Evoluant en trio depuis deux ans, STARIFIED présente une formule étonnante. Mené par leur fou furieux chanteur-batteur aussi doué que complet, les Moscovites brillent aussi par la qualité des compositions du guitariste et du bassiste.  

Excellemment masterisé par Magnus Lindberg qui sort ici de sa zone de confort, « Fat Hits » est bel et bien constitué de succès en puissance. Grâce à un songwriting de haute volée, les dix titres de l’album sont solides, très bien arrangés et redoutables d’efficacité (« Scapegoat », « Don Loco », « Wider Lane », « Pick a Fight », « Same Old River »). STARIFIED pose les socles d’une carrière qui prend enfin son envol et de belle manière. 

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France Post-Metal Progressif

Maudits : béni et inspiré [Interview]

En se lançant dans un post-Metal Progressif et instrumental, MAUDITS ne s’est pas facilité la tache. Mais après le split de leur groupe, le trio ne comptait pas rester les bras croisés, et l’inspiration les titillait autant que les idées fusaient. Olivier Dubuc (guitares et effets) revient sur ce premier album éponyme très réussi.

– MAUDITS a sorti son premier album il y a quelques mois, et il fait suite au split de The Last Embrace dont vous étiez tous membres. Très abouti et particulièrement bien produit, il propose un Metal post-Progressif puissant et fluide. Quel regard portes-tu sur cette réalisation quelques mois après sa sortie ?

Franchement, on est très content. Il est toujours difficile d’avoir du recul sur une prod’ quand on a la tête dedans depuis sa conception. Mais les retours que l’on a eus depuis sa sortie nous ont confirmé que l’on avait fait les bons choix ! Honnêtement et à titre personnel, pour une fois depuis le début de ma vie musicale, je suis quasi satisfait à 100% à tous les niveaux : musique, mix, mastering, artwork et promo. On peut dire que ce premier album m’a quelque part « guéri » du split difficile de The Last Embrace, et a eu un rôle thérapeutique musicalement.

– Justement, la variété des sonorités et la multitude des styles pourraient dérouter et pourtant « Maudits » est très mélodique, très technique et accessible. Et malgré le registre instrumental, il est finalement très fédérateur. C’était l’objectif ?

Non avec MAUDITS, il n’y a aucun objectif autre que d’être à 100% égoïste ! Nous apprécions un grand nombre de styles et notre parcours musical à tous les trois nous a amené à travailler dans des univers musicaux variés : Rock Progressif, Black Metal, Doom, HardCore, Dub, Trip-Hop ou encore Folk. Je pense que MAUDITS représente en quelque sorte une synthèse sans compromis de cette expérience bâtie durant toutes ces années. Tant mieux si c’est fédérateur ! Cette musique sort des tripes et représente ce que l’on est avec sincérité.

– Les arrangements très soignés et les cordes apportent un vrai plus à l’album. Vous semblez être vraiment allés au bout de vos envies…

Effectivement, nous ne nous sommes absolument rien interdit. Nous avons toujours énormément apprécié les arrangements de cordes et on a estimé qu’en ajouter à certains endroits apporterait un vrai plus et une dimension « cinématographique », qui colle bien avec notre musique. Nous avons donc confié cela à notre vieil ami Emmanuel Rousseau (entre autre claviériste du groupe 6’33) avec qui nous avons d’ailleurs enregistré la basse et 90% des guitares. C’est un excellent arrangeur et il s’est aussi chargé des quelques claviers et sons électro présents sur l’album. Nous avons également collaboré avec la violoniste Caroline Bugala, que l’on connait depuis un bon bout de temps (elle intervient sur les trois derniers The Last Embrace). Ses parties et son feeling illuminent l’album, qui n’aurait pas la même saveur sans elle. Nous sommes donc toujours aussi satisfaits actuellement et si c’était à refaire, nous ne changerions rien !

– Votre album est sorti au cœur d’une année très compliquée particulièrement pour le monde du spectacle. Il n’y a pas un trop fort goût d’inachevé de ne pas avoir pu défendre votre album sur scène dans la foulée ?

C’est sûr que nous aurions beaucoup aimé pouvoir défendre immédiatement en live cet album et nous nous étions préparés d’ailleurs dans ce sens. Il y a donc forcément quelque chose « d’incomplet ». Après, on essaie de voir le bon côté des choses et cela nous a permis de nous consacrer sérieusement à la promo en compagnie de Klonosphere, de mettre en place les supports vidéos et d’avancer très largement sur la composition de deux futures sorties ! 😉

– 2020 est presque derrière nous, encore un petit effort. Comment envisagez-vous l’an prochain et est-ce que vous parvenez à vous projeter un peu malgré tout, et à mettre des choses en place ?

Oui, nous avons beaucoup avancé et composé à distance durant les deux confinements. Les maquettes du prochain album ont été achevées à 90% lors du premier, et celles d’un EP de versions réarrangées de trois morceaux ont été faites durant le deuxième. Nous allons certainement enregistrer l’EP début 2021 et, en attendant de pouvoir rejouer live dans de bonnes conditions, essayer de mettre en place des captations live un peu originales pour soutenir cette sortie. Donc, honnêtement, quoi qu’il se passe, nous avons de quoi faire. Nous allons continuer à avancer et à faire vivre ce projet qui nous tient énormément à cœur !

MAUDITS – « Maudits » – Klonosphere

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France Rock Stoner/Desert

Sur la même longueur d’onde

COFFEE AT NINE

Organique et puissant, ce premier EP éponyme de COFFEE AT NINE  montre une maturité étonnante. Le trio montpelliérain fait preuve d’originalité dans un registre Desert Rock aux accents Stoner et Grunge.  

– Commençons par votre rencontre. COFFEE AT NINE est une aventure très récente…

Nous nous connaissons déjà depuis quelques années, on s’est rencontrés à l’école de musique où nous faisions nos études. Chacun de notre côté, nous avions nos vies et nos projets, jusqu’à que nous fassions notre premier concert en mars 2019. En nous jouions ensembles depuis trois semaines. Pour l’histoire, le groupe avait un premier line-up, sous un autre nom, et c’est l’été dernier que nous avons adopté ce nouveau nom, que nous avons choisi ensembles, et qui nous correspond.

– Quelques mois après votre formation, vous enregistrez déjà un premier EP. Votre complicité et votre complémentarité ont fait des étincelles dès le départ ?

Ça a très bien marché entre nous, dès le départ ! Après nos deux premiers concerts, nous nous sommes retrouvés autour de quelques jams et bières… On prend un réel plaisir à jouer ensemble et il faut dire que ça nous a rendu particulièrement productifs. Nous sommes vraiment sur la même longueur d’onde.

– Vous avez décidé de sortir un EP après quelques mois. Vous étiez trop impatients pour attendre un album complet ?

Dans un premier temps, faire un EP, ça nous a permis de dévoiler notre musique assez rapidement, mais aussi de pouvoir se concentrer sur un nombre minimum de morceaux afin de les optimiser pour qu’ils aient vraiment le rendu qu’ils ont aujourd’hui. Avec ça, on a pu aussi cristalliser la spontanéité du moment. On s’était formés quelques mois auparavant, et cet EP est le témoin de trois potes qui se régalent bien jouer ensemble !

– COFFEE AT NINE a un son très personnel nourri de Desert Rock et de Grunge. Ce sont ces influences (et quelles sont-elles ?) qui vous ont rapproché au moment de fonder le groupe ?

Ce sont effectivement ces influences, c’est aussi cette veine musicale des années 90 qui nous correspond musicalement. On recherche toujours quelque chose de simple, plein d’énergie et qui nous parle avec une certaine fougue. On a tous des influences diverses, allant du Metal, au Jazz et au Rock moderne. Mais c’est le son de cette période qui marche pour nous. Je pense que dans cet EP, on peut entendre des choses comme Alice In Chains, Fu Manchu, QOTSA, Soundgarden…

– Vos morceaux sont à la fois massifs et percutants et pourtant vous mettez également l’accent sur les mélodies et les refrains. Comment faites-vous la jonction entre la puissance et les harmonies ?

En gros, l’idée c’est « on veut des riffs bien épais et des refrains accrocheurs pour que tout le monde puisse s’éclater avec sa bière en concert ». On part du principe qu’on a envie de traduire notre intention dans la musique, et le partager sur scène, et de faire la fête avec les gens qui viennent nous voir. Sur cet EP pour le son, c’est Simon Pillard du Buèges Valley Recording Service, qui s’est occupé de la production de A à Z. Il a fait un travail aux petits oignons, et a su rester fidèle à ce que nous voulions.

– L’adage veut qu’il n’y ait pas de meilleure formule pour le Rock que le power trio. C’est aussi votre sentiment et le line-up le plus efficace pour ce type de musique, selon vous ?

C’est vrai qu’à trois ça fonctionne très bien, on se connait assez pour parfois lâcher les rênes en concert, écrire des morceaux et avoir les mêmes idées, et puis il faut le dire, on a fatalement plus de bières quand on est trois que quatre ! On n’a jamais vraiment réfléchi à un membre en plus, qui sait à l’avenir… Quoique non en fait !

– Malheureusement, votre EP est sorti en plein confinement. Comment avez-vous vécu la situation et comment envisagez-vous l’avenir, même si les concerts ne reprendront pas avant un moment ?

Comme tous les artistes, la situation actuelle n’est pas facile. Effectivement, on ne sait pas quand on va pouvoir retourner sur scène. Nous devions défendre notre EP en avril le jour de sa sortie, mais ça été évidemment compromis. Il en a été de même pour le tournage du clip que nous devions démarrer à cette période. Donc, on en a profité pour explorer de nouvelles idées, on va se concentrer sur l’écriture de nouveaux morceaux, et faire en sorte de partir tourner l’an prochain. On ne lâche rien et de toute façon, on est trop borné pour ça !