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Alternative Metal

Five Finger Death Punch : mainstream power

Les albums se suivent et se ressemblent chez FIVE FINGER DEATH PUNCH, un peu comme si tout ce qui se passait à Las Vegas devait rester à Las Vegas… pour mieux tourner en rond. Avec « AfterLife », son neuvième album studio, le quintet distille avec insistance un Alternative Metal solide, mais sans imagination et très peu personnel.

FIVE FINGER DEATH PUNCH

« AfterLife »

(Better Noise Music)

En un peu plus de 15 ans d’existence et une petite dizaine de réalisations, FIVE FINGER DEATH PUNCH est parvenu à se faire un nom et même une jolie place sur la scène Metal mondiale. Et pourtant, en dehors d’une belle puissance affichée, le groupe de Las Vegas peine, selon moi, à s’offrir une réelle identité musicale. Et « AfterLife » vient en faire l’éclatante démonstration tant les directions sont multiples, s’entrecroisent parfois et se télescopent souvent.

Ce neuvième album des Américains vient encore piocher à droite, à gauche, un peu partout et surtout là où ça fonctionne. Si l’idée de tous les groupes est bien entendu de fédérer autour de sa musique, encore faut-il que ce soit la sienne. Car chez FIVE FINGER DEATH PUNCH, on a très souvent la forte impression de squatter le salon de Pantera, de Rob Zombie, de Metallica, de Machine Head et même, c’est de plus en plus flagrant, celui de Nickelback.

Mais au-delà de l’absence d’une personnalité forte et donc identifiable, reconnaissons au quintet une qualité d’interprétation indéniable. Très groove sur « IOU », frontal sur « AfterLife » et « Roll Dem Bones », un brin Electro/Indus sur « Judgment Day » et très mainstream sur « Gold Gutter » et « All I Know », FIVE FINGER DEATH PUNCH fait le tour du proprio sans sourciller et en toute décontraction. « AfterLife » n’est pas un mauvais disque, mais il se fond dans un dédale de convenances.

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Power metal Thrash Metal

Syryn : sans concession

Avec son deuxième album, SYRYN lâche une petite bombe. Combinant Thrash, Heavy et Power Metal, les Canadiens n’y vont pas par quatre chemins et présentent des titres efficaces et musclés avec un sens de la mélodie très aiguisé. Porté par une frontwoman capable de toutes les émotions, « Heads Or Tails » est un album complet et affûté.

SYRYN

« Heads Or Tails »

(Independant)

Deux ans après son premier album, « Beyond The Depths », le groupe de Calgary a consolidé son style et se présente avec le solide « Heads Of Tails ». Entre Thrash, Power Metal et avec un léger soupçon symphonique, SYRYN navigue dans des eaux troubles d’où émane une puissance ravageuse. Le quintet y développe une thématique basée sur le voyage d’une sirène (forcément !) pour y dépeindre avec force les émotions de notre quotidien.

Menés par leur frontwoman Sloan Voxx, dont la performance est féroce et mélodique, les Canadiens maîtrisent de main de maître ce « Heads Or Tails » aux multiples ambiances, aux fulgurances parfois extrêmes et aux refrains accrocheurs. Les riffs et les solos des deux guitaristes de SYRYN multiplient les atmosphères avec autant de lumière que d’aspects sombres et ténébreux. Une dualité imparable.  

Intense et racé, le quintet accueille également la chanteuse Amanda Kiernan (ex-The Order Of Chaos, ex-into Eternity) sur « Succulus Queen » et Craig Carswell (Dorians Mirror, Court Of Cardinals) sur « Fistfull Of Daggers ». D’ailleurs sur ce dernier titre, la bassiste Lyxx Rose et le batteur Bryan Campbell sont d’une explosivité sans concession. SYRYN livre un deuxième opus en forme de tempête décibélique. 

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Post-Metal post-Rock

Russian Circles : intense noirceur

A l’image de sa pochette, il fait très sombre sur le huitième album de RUSSIAN CIRCLES. Dans la pénombre de « Gnosis », le trio évolue avec une radicalité qui tranche un peu avec le reste de discographie. Toujours instrumentale, le post-Metal des Américains saisit et hypnotise de la plus belle des manières.

RUSSIAN CIRCLES

« Gnosis »

(Sargent House)

Grâce à un style unique, RUSSIAN CIRCLES s’est imposé en l’espace de huit albums et des prestations live hors du commun sur la scène post-Metal et post-Rock mondiale. Musicalement assez proche de God Is An Astronaut, les Américains œuvrent dans un registre plus froid fait de tumultes souvent agressifs et minimalistes. Et « Gnosis » en est le parfait exemple.

Comme beaucoup d’autres, Mike Sullivan (guitare), Dave Turncrantz (batterie) et Brian Cook (basse) ont composé ce nouvel opus à distance. Une situation qu’ils ont donc subi et dont il est ressorti une férocité parfois étourdissante (« Tupilak », « Conduit », « Vlastimil »). Et pour mieux matérialiser sa rage et sa colère, RUSSIAN CIRCLES a eu la riche idée d’enregistrer « Gnosis » en conditions live.

Evoluer de manière instrumentale permet aussi au trio de concevoir plusieurs dimensions et ainsi s’évader sur chaque textures créées (« Gnosis », « Betrayal »). Et dans le domaine, RUSSIAN CIRCLES n’est pas à court d’idées, loin de là. Dans toute cette noirceur, le combo clôt pourtant cette nouvelle réalisation avec « Bloom », qui laisse entrevoir un peu de lumière. Exceptionnel !

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Hard Rock Metal Progressif

A-Z : abécédaire progressif

Virtuose et très technique, le groupe fondé par Ray Alder et Mark Zonder, qui ont navigué ensemble sous le pavillon de Fates Warning un temps, sort son premier album éponyme. Progressif et mélodique, le Metal du quintet flirte avec le Hard Rock 70’s sur des morceaux très calibrés interprétés par des musiciens triés sur le volet.

A-Z

« A-Z »

(Metal Blade Records)

A-Z, comprenez ‘A through Z’, est l’initiative mise en œuvre par le chanteur Ray Alder (Fates Warning) et le batteur Mark Zonder (ex-Fates Warning, Warlord). Désireux tous les deux de se lancer dans un nouveau projet et de relever un autre défi, les Américains renouent avec la musique qui les a toujours fait vibrer, à savoir un Hard Rock Progressif estampillé 70/80’s et remis au goût du jour.

Alors qu’ils n’avaient rien enregistré ensemble depuis 2004, la connexion n’est pas rompue et la complicité entre le frontman et le cogneur est intacte. Bien sûr, A-Z fait irrémédiablement penser à Fates Warning malgré une approche différente. En effet, le groupe propose un registre beaucoup plus accessible, sur des mélodies entêtantes et un style légèrement moins technique.

Pour les accompagner sur ce premier album éponyme, Alder et Zonder se sont adjoints les services de Philip Bynoe à la basse (Warlord, Steve Vai, Nuno Bettencourt), Joop Walters à la guitare (Steve Walsh, Simon Phillips) et le français Vivien Lalu aux claviers (Steve Walsh, Jordan Rudess). Avec ce casting trois étoiles, A-Z livre un opus agréable, très bien réalisé, mais qui manque peut-être d’un peu de folie.

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Classic Rock Proto-Metal

Siena Root : une énergie vibratoire

Avec une approche originale, SIENA ROOT se fait hypnotique sur son nouvel album, « Revelation », qui revêt une multitude de facettes étonnantes. Porté par la fascinante voix de sa chanteuse, le quatuor de Stockhölm donne dans un Rock vintage, très revival et mariant habillement un Rock musclé avec des ambiances planantes. Magistral et authentique.

SIENA ROOT

« Revelation »

(Atomic Fire Records)

Les années 60 et 70 ont été particulièrement fertiles en termes de Rock notamment. C’est de cette période très créative que s’inspire SIENA ROOT depuis deux décennies. En élaborant un Rock revival que le groupe qualifie lui-même de ‘Classic Roots Rock ‘ fortement teinté de proto-Metal, les Suédois sont parvenus à créer un style bien à eux à travers un mix décapant et captivant.

Expérimentés et affûtés, Zubaida Solid (chant), Sam Riffer (basse), Love Forsberg (batterie) et Johan Bergström (guitare) nous emportent dans un tourbillon vintage vivifiant et parfaitement maîtrisé. SIENA ROOT manie les mélodies et les harmonies musicales pour sonner avec une justesse irrésistible et une fluidité totale, balayant une large gamme de registres.

« Revelation », qui est le huitième album du quatuor auquel s’ajoutent deux Live, démarre fort sur un proto-Metal aux saveurs Hard Rock et aux riffs puissants (« Professional Procrastinator », « No Peace »), puis bascule avec « Dusty Roads » dans un style plus psychédélique où viennent s’inviter des sonorités orientales (« Leaving The City », « Madukhauns »). SIENA ROOT envoûte avec brio.

Photo : Petter Hilber
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Metal Progressif

Vanden Plas : un bond dans le passé

C’est en présence de ses plus fervents fans que les maîtres du Metal Progressif allemands ont enregistré « Live & Immortal », fusionnant littéralement avec un public uni et enthousiaste. Avec une énergie intense, VANDEN PLAS offre un concert majestueux, où le quintet fait une réelle démonstration de force en mariant des mélodies atmosphériques d’une grande finesse à des fulgurances Metal puissantes.

VANDEN PLAS

« Live & Immortal »

(Frontiers Music)

Suite à l’excellent concept-album « The Ghost Experiment » sorti en deux parties (2019-2020), on pouvait s’étonner de voir VANDEN PLAS revenir si tôt avec un nouvel opus studio. Peu ou pas défendu sur scène, faire une telle impasse serait même un sacrilège. Et c’est sans doute pour cette raison que les Allemands livrent un double live dans lequel ils régalent une fois encore.

Enregistré le 30 décembre 2016 dans leur ville natale de Kaiserslautern, « Live & Immortal » dévoile une prestation exceptionnelle et même inattendue du quintet. En effet, sur plus d’une heure et demie, VANDEN PLAS y interprète l’essentiel de ses réalisations « Chronicles Of The Immortals », sorties respectivement en 2013 et 2014. Et pour info, le concert sort également en DVD.

On se replonge donc dans ses deux disques majeurs de la carrière du groupe germanique avec des titres comme « Holes In The Sky », « Iodic Rain », « Postcard To God » ou « Christ O », ainsi que des morceaux jamais joués en live comme le monumental « The Final Murder ». Limpide et puissante, la production de « Live & Immortal » rend parfaitement compte de la grande qualité de VANDEN PLAS sur scène.

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Modern Metal

Stryfe : un théâtre Metal très contemporain

Aux frontières du Heavy Metal et du Metal Progressif, STRYFE évolue dans un Modern Metal racé, mélodique et très percutant. Malgré le soleil de la Californie, le quatuor développe un style assez dark dans un registre très technique et massif avec une aisance toute naturelle. A coup sûr, « Cursed Theatre » ne fera pas seulement trembler Los Angeles !

STRYFE

« Cursed Theatre »

(Independant)

Originaire de la cité des anges, STRYFE sort son premier album en indépendant, et la première question que l’on peut se poser est de savoir comment un groupe d’un tel niveau ne soit pas encore signé. La production est irréprochable, le son massif et la qualité des morceaux ne laissent rien au hasard. Le quatuor californien livre là un disque qui rivalise avec n’importe quelle réalisation  actuelle.

Par ailleurs, bien malin celui (ou celle bien sûr !) qui pourra définir au plus près le style de STRYFE. Si les Américains évoluent dans un Modern Metal très pêchu, ils n’hésitent pas à brouiller les pistes, ou plutôt à enrichir leur jeu, de sonorités Hard Rock, Heavy Metal et progressives. Un bel alliage qui donne à « Cursed Theatre » une saveur très particulière et un configuration assez unique.

Sombre et puissant, STRYFE joue sur l’incroyable voix de son chanteur et le travail très pointu de son guitariste. Et la rythmique n’est pas en reste. Très technique, le combo se meut souvent dans un Metal Progressif tout en insistant sur des mélodies très inspirées (« Deception », « Duplicitous », « Fake », « Born Again », « Highlands »). Avec un tel album, on devrait très rapidement entendre parler du quatuor.

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Viking Metal

Amon Amarth : the way to Valhalla

AMON AMARTH continue de parcourir les mythes et légendes nordiques avec le poing levé, le glaive tranchant et surtout un Viking Metal qui se réinvente quelque peu. « The Great Heathen Army » regorge de mélodies entêtantes, d’une énergie sauvage et d’une volonté guerrière. Les Suédois donnent l’assaut avec brutalité.

AMON AMARTH

« The Great Heathen Army »

(Metal Blade Records)

L’armée viking menée par le frontman Johan Hegg est en ordre de marche et ce douzième album d’AMON AMARTH s’inscrit dans la droite lignée de la discographie des Suédois. Avec un Death Metal mélodique qui penche clairement vers un Thrash souvent très Heavy, le quintet ne s’est pas pour autant endormi et « The Great Heathen Army » reste dans la configuration  ‘rouleau compresseur’ de ses prédécesseurs.

Massifs et racés, les riffs de Johan Söderberg et Olavi Mikkonen mènent la charge sur des morceaux sombres et épiques. Avec un style qui n’appartient qu’à lui, AMON AMARTH ne dévie pas de ses intentions premières et reste toujours aussi fédérateur porté par le chant profond et guttural de son leader (« Get In The Ring », « Dawn Of Norsemen »). Le groupe avance sur un rythme effréné avec une précision d’horloger.

Et « The Great Heathen Army » réserve encore quelques bonnes surprises, ce qui montre la faculté des Scandinaves à infuser du sang neuf dans son jeu, sans pour autant perdre de son identité. Atmosphérique sur « Skagul Rides With Me », quasi-orchestral sur « The Serpent’s Trail », AMON AMARTH s’aventure même dans des contrées Heavy Metal sur « Saxons And Vikings », hit imparable chanté en duo avec le grand Byff Byford de… Saxon ! Imposant !

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Power metal Symphonic Metal

Crystal Gates : nectar symphonique

Mélodique et symphonique, le Power Metal de CRYSTAL GATES s’inspire des cadors du genre tout en apportant de la nouveauté et une vélocité très séduisante. Guidé par une frontwoman à la voix ensorceleuse, les Uruguayens se présentent comme le renouveau du style et fer de lance d’une nouvelle génération, grâce à ce très tonique « Torment & Wonder : The Ways Of The Lonely Ones ».

CRYSTAL GATES

« Torment & Wonder : The Ways Of The Lonely Ones »

(Wormholedeath Records)

Faisant suite à leur EP « A Quest For Life » (2015) et au single « Shadowborn » (2017), CRYSTAL GATES présente son tout premier album, qui se veut pour le moins ambitieux, notamment par sa longueur. Ayant mis toutes ses forces dans « Torment & Wonder : The Ways Of The Lonely Ones », le quintet de Montevideo en Uruguay affiche un Power Metal Symphonique très bien ciselé et d’une efficacité redoutable.

Avec un line-up inchangé depuis 2019, CRYSTAL GATES montre une belle unité et la prestation vocale de Carolina Pérez assure au groupe une grande variété dans les mélodies. Sur un Power Metal racé et des morceaux mid-tempo accrocheurs, le quintet évolue dans des sphères symphoniques où sa chanteuse fait des merveilles, capable d’alterner des parties puissantes et d’autres plus délicates.

Actuellement basé à Riga en Lettonie, CRYSTAL GATES expose un registre d’une grande fraîcheur et la très bonne production de « Torment & Wonder » met parfaitement en lumière les guitares et les claviers avec des arrangements particulièrement soignés (« Alive For The Journey », « The Stars Temple », « Moonshine And Sorrow », « Nightmares » et l’excellent morceau-titre). Un très bel opus !

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Modern Metal

Urban Primate : moderne et massif

Récemment signé chez Wormholedeath, URBAN PRIMATE ressort son très bon deuxième album, sorti discrètement l’an dernier, et il compte bien déverser son Modern Metal racé et fédérateur au-delà de son Danemark natal. Et le quintet a beaux arguments et affiche une force de frappe solide et efficace avec « Desolation ».

URBAN PRIMATE

« Desolation »

(Wormholedeath Records)

Depuis 2010, le parcours de URBAN PRIMATE ne manque pas de rebondissements. Formé au Danemark, le groupe a sorti un premier album éponyme dans un style plutôt axé sur un Stoner très Rock, léger et fédérateur avant un autre EP l’année suivante. Pourtant deux ans après, le combo se met en veille presqu’aussitôt pour réapparaître en 2021 avec « Desolation » dans un registre encore différent.  

Sur ce deuxième opus, URBAN PRIMATE se montre sous un nouveau jour dans un Metal affiné, très rentre-dedans et affichant un son et un style résolument modernes et très séduisants. Malgré tout, le quintet, dont il reste Benjamin Askholm Larsen (chant), Christian Kofod Christiansen (guitare) et Jakob Andresen (batterie) du line-up originel, a conservé un côté très Rock dans l’approche.

C’est donc en pleine pandémie que les Danois ont repris du poil de la bête et se sont attelés à la composition de « Desolation », fracassante et mature deuxième réalisation. Sur les riffs de ses deux guitaristes et une rythmique implacable, les Scandinaves envoient un Metal teinté de Groove, de quelques touches de Nu Metal avec précision et puissance. URBAN PRIMATE est dorénavant prêt à déferler sur les scènes du monde entier.