Avec désormais deux EP et deux albums à son actif, WHEEL semble durablement installé dans la sphère Rock et Metal Progressif. « Resident Human » vient confirmer les attentes placées dans le groupe anglo-finlandais. Très atmosphérique et envoûtant, ce nouvel opus traverse le temps et les styles avec justesse, en mariant les belles mélodies et des passages denses et robustes.
WHEEL
« Resident Human »
(Odyssey Music)
On attend bien souvent d’un deuxième album qu’il soit celui de la maturité. Même si l’expression est assez galvaudée, il faut reconnaître que dans le cas de WHEEL, elle s’applique parfaitement. Avec « Resident Human », les anglo-finlandais confirment l’explosivité et la créativité que chacun avait pu apprécier sur « Moving Backwards ». L’identité sonore du quatuor est nette et la maîtrise musicale imparable.
Mené par un James Lascelles impérial à la guitare et au chant, WHEEL trouve sa place sur l’échiquier du Metal Progressif quelque part entre Tool et Riverside, autant dire que techniquement ou au niveau des mélodies, le groupe place la barre très haut. Sur une thématique nourrie de science-fiction, le combo nous embraque dans un road-trip spatial où s’entremêlent Rock Progressif 70’s avec de puissantes sonorités actuelles.
Très bien produit, « Resident Human » fait la part belle aux parties instrumentales, où le groove de Santeri Saksala (batterie) et Aki Virta (basse) est omniprésent, tout comme les solos racés et expressifs de Jussi Turunen. Le quatuor ne se refuse rien et multiplie des atmosphères lumineuses et inspirées (« Movement », « Hyperion », « Fugue », « Old Earth »). Ce deuxième album marque l’entrée de WHEEL par la grande porte de la cour des grands.
Un album rassemblant ADRIAN SMITH, guitariste d’Iron Maiden, et le virtuose inclassable aussi funky que Metal ou Bluesy RICHIE KOTZEN pouvait être assez inconcevable sur le papier, et pourtant le duo livre un superbe « S/K » dans un esprit Rock US accrocheur et très fun. Ici, pas de compétition ou de surenchère guitaristique, mais plutôt une belle connivence et une complémentarité évidente entre les deux musiciens.
ADRIAN SMITH / RICHIE KOTZEN
« S/K »
(BMG)
Si certaines collaborations peuvent étonner, et celle entre ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN peut en faire partie de prime abord, elles débouchent souvent sur de bien belles surprises. Au-delà d’un side-projet de plus, ce sont l’amitié et le respect mutuel qui ont réuni ces deux grands musiciens. Tous deux guitaristes et chanteurs, on les retrouve également à la basse et à la batterie (pour l’Américain) sur de nombreux morceaux, preuves de la grande polyvalence artistique des deux artistes et leur côté multidisciplinaire.
Sobrement intitulé « S/K », c’est autour d’un Rock US teinté de Hard Rock, de Classic Rock et de quelques touches Blues que se sont retrouvés les deux virtuoses. Loin du registre d’Iron Maiden pour ADRIAN SMITH et assez éloigné de ses productions en solo et surtout de son jeu avec Poison ou Mr Big pour RICHIE KOTZEN, l’Anglais et l’Américain montrent un visage qu’on ne leur connaissait pas forcément et la fusion est jubilatoire et inspirée. Le duo se fait vraiment plaisir et cela s’entend.
Après avoir dévoilé le très bon single « Taking My Chances » en décembre, on découvre enfin ce « S/K » enregistré dans la douceur des eaux turquoise des îles Turques-et-Caïques dans les Caraïbes. Entre « Scars », « ‘Til Tomorow » « ou « Running » (le meilleur titre de l’album), ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN nous régalent à travers des titres accrocheurs, mélodiques et punchy. A la batterie, Nicko Mc Brain vient même prêter main forte sur « Solar Fire », tandis que Tal Bergman (Billy Idol, Joe Bonamassa) se partagent le reste de l’album. Réjouissant !
Avec des sonorités rappelant U2, That Petrol Emotion, The Pretenders et plus discrètement The Cranberries, BURSTING WONDERLAND sort son premier album dont les compositions peut-être encore un peu timides, montrent une émotion, une fougue réjouissante et une belle fraîcheur. « David Vs Goliath » est enthousiasmant autant qu’encourageant.
BURSTING WONDERLAND
« David Vs Goliath »
(M&O Music)
Si vous connaissez un peu l’Irlande, vous avez connaître le genre de Rock, au sens premier du terme, qu’on y joue. Simple, épuré et authentique, BURSTING WONDERLAND s’inscrit dans cette veine de groupes à l’énergie pure et véritable. Et c’est dans cet état d’esprit que le duo basé à Galway sort son premier album, où il exprime une belle diversité musicale.
Né de la rencontre entre la Polonaise Ania Chmielewska et Mimmo Ripa, lui-même italien, ce projet atypique et très Rock fleure bon l’air du pays du shamrock. BURSTING WONDERLAND réussit un bel assemblage aussi sensible que punchy, dû en partie au chant très expressif de sa chanteuse et aux thèmes empruntés.
Sensible dans les textes, le duo développe des sujets actuels avec une vision très posée et originale. Musicalement, on voyage entre Rock très brut rappelant les formations irlandaises référentes et un côté plus américain, façon Pearl jam ou Avril Lavigne à ses débuts. BURSTING WONDERLAND charme autant qu’il fédère sur ce premier album très sincère et méritant.
RED CARDELL, ce sont des milliers de concerts depuis 1992 et une communion de chaque instant avec son public. Alors en cette période sombre et trouble, le groupe est orphelin et laissé à l’écart par cette situation inédite. Mais les Finistériens ne sont pas restés les bras croisés, loin de là, et décident aujourd’hui de faire un beau cadeau à leurs fans avec ce « Climatik » sensible, touchant et plein d’espoir.
RED CARDELL
« Climatik »
(Coop Breizh)
L’emblématique groupe breton RED CARDELL s’est retrouvé, comme tout le monde, le bec dans l’eau et surtout privé de son terrain de jeu : la scène. C’est en préparant leur futur set acoustique prévu pour la reprise des concerts en jauge réduite que les Quimpérois ont eu la très bonne idée de prendre trois jours, les 5, 6 et 7 octobre dernier dans le studio Le Chausson de Plestin Les Grèves, pour réenregistrer de nouvelles versions entièrement acoustiques de neuf morceaux de leur vaste répertoire.
C’est donc avec un regard nouveau et sous une autre lumière que RED CARDELL revisite en acoustique ses chansons qui ont laissé tellement de beaux souvenirs en concert. Extraites des albums « Un monde tout à l’envers », « Rock’n roll Comédie », « 3 », « Douleur », « Sans Fard », « Rouge » et « Courir », elles font étonnamment écho à la pénible période que nous vivons. Visionnaire et intemporel, le quatuor avance avec toujours cette même intensité et une sincérité incroyable. Les frissons parcourent une fois encore cet album…
Neuf titres ont donc été enregistrés en session live en studio, tandis que la chanson « Climatik » est extraite d’un concert unplugged au Théâtre de Morlaix en juin 2018, tout comme « Comme une pierre qui roule » et « Le Fond », issues de ce même concert. L’émotion qui émane de ces morceaux, que l’on connait pourtant très bien, rappelle ô combien RED CARDELL a fait de l’authenticité sa marque de fabrique (« A Rochechouart », « Si Mille Choses », « Fantômes », « Le Petit Bistrot »).
Enregistré sans public, « Climatik » est un avant tout un cadeau aux fans, aux Bretons et à tous les mélomanes en manque de concerts. Alors, en attendant de retrouver le groupe sur les planches, on se régale des nouvelles interprétations de « La Scène », « A Montparnasse », « Rock’n Roll Comédie » ou du grand classique « We’ve got to be alone », toujours aussi passionné et prenant. Disponible sur toutes les plateformes numériques, « Climatik » est en téléchargement gratuit jusqu’au 22 mars, alors ne traînez pas !
Après 45 ans de carrière, des milliers de concerts et des épreuves de la vie qui auraient pu avoir raison de son envie et de sa motivation, le légendaire rockeur hexagonal LITTLE BOB est de retour en ces temps compliqués avec une énergie positive et communicative. Révolté et poignant, le chanteur livre ce « We Need Hope » plein d’espoir, de hargne mais aussi de tendresse et de sincérité.
LITTLE BOB Blues Bastards
« We Need Hope »
(Verycords)
Roberto Piazza, alias LITTLE BOB, nous fait le plaisir d’un 23ème album, toujours entre Rock’n’Roll et Blues mais qui a cette fois une tonalité toute particulière. La légende française du Rock semble vouloir conjurer le sort qui s’est abattu sur lui à travers 13 morceaux où se s’entrelacent avec fureur et pudeur des sentiments de révolte (“Bella Ciao“), de tristesse ainsi que d’espoir et d’amour. « We Need Hope » est probablement la production la plus intime et la plus touchante du chanteur.
C’est à Londres qu’il est parti retrouver son souffle et l’envie de continuer à distiller de qu’il sait faire de mieux après la disparition de sa muse. Et la petite flamme scintille toujours dans le cœur de LITTLE BOB. Comme un réflexe naturel, on retrouve les Blues Bastards au grand complet : Gilles Mallet (guitare), Bertrand Couloume (contrebasse), Mickey Blow (harmonica), Nicolas Noël (piano) et en alternance à la batterie son neveu Jérémie Piazza et Mathieu Poupard, enfant du pays.
Conçu avant la crise du Covid, « We Need Hope » est porteur d’attentes et se veut fédérateur en cette période torturée. Si ce nouvel album est marqué par des chansons naturellement dédiées à sa femme (« You Can’t Come Back », « Made For Me » et le magnifique « Bello Della Vita » en italien, sa langue maternelle), il reste très Rock et pêchu (« I Was A kid », « Walls And Barbed Wires »). LITTLE BOB n’a rien perdu de sa superbe et chante le Rock et le Blues comme il le vit… intensément.
Le rockeur havrais livre en fin d’album trois reprises irrésistibles et fidèles à son image et son parcours. On retrouve avec plaisir « Natural Born Boogie » d’Humble Pie, « Where Have All The Good Times Gone » des Kinks et le somptueux « Freedom » de Richie Heaven, immortalisé à Woodstock. Malgré un passé récent compliqué et douloureux, LITTLE BOB est plus que jamais fidèle au poste et répond avec classe, le Rock’n’Roll et le Blues chevillés au corps. « We Need Hope » fait autant de bien aux oreilles qu’à l’âme.
S’il y a un album qui est attendu depuis des mois et fait beaucoup parler malgré la sortie de quatre singles, c’est bien « The Bitter Truth ». Dans cette période compliquée, EVANESCENCE a dû composer avec la crise, mais a finalement réussi à suivre le programme que les Américains s’étaient fixé… la tournée mondiale en moins, bien sûr. Will Hunt, excellent et très polyvalent batteur du quintet, revient sur la genèse de cette nouvelle production et le retour au son originel de la formation.
– « The Bitter Truth » sort enfin. On a l’impression que ça a été un sacré périple. Même si vous avez été très occupés ces dernières années, ça doit être une grande satisfaction de pouvoir le livrer aux fans malgré cette époque compliquée, non ?
Oui, c’est le fruit d’un long travail que nous avions commencé bien avant la pandémie. Nous avons composé les morceaux comme d’habitude quand le confinement nous est tombé dessus. L’album est prêt depuis un bon moment, et après quelques titres dévoilés : il sort enfin ! (Rires) Ca a été un périple très intéressant, et nous ne pourrions en être plus fiers, car c’est un album incroyable !
– Même si « Synthesis » est sorti il y a un peu plus de quatre ans, ce n’était pas un album entièrement inédit. Est-ce qu’il vous a guidé dans l’écriture de ce nouvel album où il y a encore beaucoup de sons électroniques ?
Oui, même si « Synthesis » était une vision plus orchestrale et électronique d’anciens morceaux dont les fans avaient l’habitude, il nous a beaucoup aidé dans l’écriture de « The Bitter Truth ». Il n’y a pas cet aspect orchestré cette fois. Nous avons décidé très consciemment que cette fois, l’album serait plus électronique. On a trouvé cette voie très intéressante et nous nous sommes éclatés à le faire. C’était vraiment le type de sons qu’on recherchait. « The Bitter Truth » a beaucoup de sens pour nous et cela nous apporté beaucoup à tous en termes de créativité et de puissance dans les morceaux. On ne l’aurait peut-être pas fait avant. C’est une très bonne chose.
– Vous n’allez sans doute pas pouvoir jouer « The Bitter Truth » en live avant un bon moment. Comment vis-tu cette situation ?
Je pense que beaucoup de monde a profité de ce break pour créer de nouvelles musiques et cela continue encore aujourd’hui. Pour nous, c’est différent car nous avions commencé le processus d’écriture bien avant tout cela. Le premier morceau est sorti au début du confinement. L’objectif à ce moment-là était de partir pour une grande tournée, qui devait commencer en avril dernier par l’Europe avec la sortie d’un second titre. Finalement, tout a été reporté en septembre et quand nous avons compris que ce ne serait pas possible encore, la tournée a été reportée à septembre prochain, soir plus d’un an après. J’espère vraiment qu’on pourra retrouver les concerts. Ne pas jouer ton nouvel album sur scène est d’une tristesse sans nom. C’est la première fois que ça m’arrive depuis le début de ma carrière professionnelle. L’album est sorti et je suis chez moi : c’est très perturbant ! J’ose espérer que les fans seront encore plus impatients de découvrir les nouveaux morceaux en concert d’ici la fin de l’année ou en début d’année prochaine. Tout n’est finalement pas si négatif que ça, je pense.
– Revenons un peu en arrière. Quand avez-vous commencé l’écriture de ce nouvel album ? Cette fois encore, il est assez sombre et très différent des précédents ? L’idée est de continuer à surprendre vos fans ?
Oui, bien sûr. Nous avons commencé l’écriture début 2019. Nous sortions du « Synthesis Tour » et nous avons un break de 4/5 jours. Nous avons très vite ressenti le besoin de retourner en studio, qui se situe à une quinzaine de kilomètres de chez nous. C’est une multitude d’émotions qui nous a envahi et poussé à composer de nouvelles choses. On avait une idée précise des morceaux et de ce que nous voulions proposer aux fans. Ca a été une période très prolifique pour nous, c’était génial. Et nous nous sommes rendu compte que notre musique était beaucoup plus Heavy et Dark, c’est vrai.
– D’ailleurs sur « The Bitter Truth », vous retrouvez Nick Raskulinecz, avec qui vous aviez travaillé sur votre album éponyme en 2011. Comment se sont passées les retrouvailles ? 10 ans plus tard, comment jugez-vous la différence de production et la manière d’aborder le nouveau son d’EVANESCENCE ?
Nous avions entre temps retravaillé avec lui pour le mix d’une reprise. Lorsque plusieurs morceaux du nouvel album ont été achevés, nous avons essayé quatre ou cinq producteurs. Tous ont apporté un nouveau son aux compositions, mais la meilleure expérience a été avec Nick, sans aucun doute. Il se souvenait très bien du groupe et nous avions eu une superbe expérience ensemble. Ca faisait donc sens de travailler avec lui, car il a parfaitement su capter l’énergie du groupe et sa dynamique. Après quelques essais, on a décidé de terminer le reste de l’album avec lui.
– Vous avez dévoilé quatre singles avant la sortie de l’album. C’était plus par impatience, car la pandémie ne vous permettait pas de sortir directement l’album ?
Non, en fait, ça a toujours été prévu. C’était notre plan dès le départ. Nous avions prévu de sortir un titre environ toutes les six semaines, c’est pourquoi l’album sort maintenant. On voulait vraiment sortir cinq ou six chansons avant la sortie de « The Bitter Truth ». C’est vrai que le processus a démarré quand la pandémie est arrivée. Nous nous sommes dits qu’il fallait continuer, car beaucoup de gens attendaient de nouveaux morceaux. Ca faisait presque dix ans que nous n’avions pas sorti de véritable nouvel album ! Nos fans attendent et méritent plus de musique de notre part. Je pense aussi que c’est une bonne chose, car il n’y a pas eu beaucoup de nouveautés pendant cette période. Lancer l’album de cette façon était vraiment très bien.
– En l’écoutant attentivement, on a un peu de mal à le situer entre Metal et Rock, mais il reste toujours Gothic et Dark. Comment le qualifierais-tu de ton point de vue ?
C’est un album de Rock, définitivement ! Il est très Heavy et revient vraiment au son originel d’EVANESCENCE. Oui, c’est très Rock. Ce n’est pas de la soupe ! Il n’y a pas d’orchestration, par exemple. C’est très brut et groovy. Comme à nos débuts, l’objectif est de créer de nouveaux espaces dans notre son, aborder de nouvelles atmosphères et la voix d’Amy est juste incroyable de force et d’émotion. « The Bitter Truth » montre parfaitement toute la puissance du groupe et c’est vraiment ce que nous voulions : c’est une très bonne chose !
– On l’a dit, il y a beaucoup de sons électroniques sur cet album. Est-ce que ça a changé ton jeu et ta manière d’aborder ces nouveaux morceaux en tant que batteur ?
En fait, j’utilise et j’expérimente le côté électronique de la batterie depuis très longtemps maintenant Depuis environ 2002, je pense, quand j’ai commencé à jouer avec Tommy Lee. Il est très pointu dans le domaine. Il m’a notamment appris notamment à combiner les deux dans des conditions et un format Rock’n Roll. Pour ce nouvel album, c’était important pour moi d’avoir ces deux types de sets. Sur « Wasted On You », par exemple, où Amy chante accompagné au piano, j’ai d’abord mis des sons électroniques et on a tous trouvé que ça sonnait super bien et ça permettait aussi de varier les tonalités et d’apporter plus de créativité ! Ca ne collerait pas chez Ac/Dc, mais pour notre style de musique, c’est parfait ! (Rires) Nous aimons utiliser une grande variété de sons ! Mais pour moi, ça ne change pas grand-chose, ça m’offre juste beaucoup plus de possibilités, être créatif et prendre beaucoup de plaisir !
– Tu as aussi beaucoup participé à l’écriture de l’album. Comme se passe le processus de création au sein d’EVANESCENCE et quelle a été ta contribution ?
Le processus de création d’EVANESCENCE est un travail de groupe. En tant que chanteuse, Amy apporte les mélodies qu’elle nous soumet ensuite. Une fois qu’on a terminé une chanson, on revient en arrière et on regarde ce qui va et ce qui ne va pas. Parfois, elles sont achevées et non pas besoin d’être réécrites. Mais sur un morceau comme « Broken Pieces Shine », par exemple, je crois que nous avons fait huit versions avant d’en être vraiment satisfaits ! Et c’est passionnant ! Il faut que les morceaux nous parlent vraiment et qu’Amy ressente complètement le feeling des titres. On est souvent resté ensemble en studio pour réarranger et retravailler les mélodies. C’est un très bon mode de fonctionnement où tout le monde participent vraiment.
Le nouvel album d’EVANESCENCE, « The Bitter Truth » sera disponible le 26 mars chez Sony.
Impertinents et audacieux, les quatre jeunes musiciens de DEAD POET SOCIETY n’ont franchement pas froid aux yeux et, pour un premier album, livre une production assez scotchante. Dans une veine alternative US, le groupe désormais basé à L.A. s’engouffre dans le Rock et el Metal avec fougue et détermination.
DEAD POET SOCIETY
« -!- »
(Spinefarm Records)
Originaire de Boston où le groupe d’étudiants du Berklee College s’est formé, c’est pourtant sous le soleil californien que DEAD POET SOCIETY a littéralement éclos. Suivi par de jeunes fans, c’est en figurant sur de multiples playlists que les Américains ont commencé à se faire connaître. Et c’est depuis Los Angeles que le quatuor sort son album coup de poing.
Pour une première production, « – ! – » (« The Exclamation Album ») se veut assez frondeur dans le fond comme dans la forme. Prenant grand soin de n’entrer dans aucune case, DEAD POET SOCIETY navigue entre Rock et Metal Alternatif avec un certain talent. Carré et percutant, le combo assène de gros riffs et de belles rythmiques posés sur l’étonnante gamme vocale de son frontman.
En effet, ce qui surprend à la première écoute, c’est la performance du chanteur et guitariste Jack Underkofler capable de s’aventurer avec une aisance déconcertante presque partout (« .burymehole. », « .intodeep. », « .CoDA. », « .loveyoulikethat. »). Touchant au Modern Metal, au Stoner et même à la Pop, DEAD POET SOCIETY se perd un peu et devra vite se trouver une réelle identité musicale.
Très éclectique et cinématographique, ce nouvel album de l’extraterrestre du Massachusetts surgit au cœur d’une pandémie : le propre du zombie ! Divertissant et un peu dispersé, ROB ZOMBIE semble avoir tout misé sur une production chiadée et des arrangements très soignés au détriment de morceaux vraiment convaincants.
ROB ZOMBIE
« The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy »
(Nuclear Blast)
Après près de cinq ans d’absence, ROB ZOMBIE réapparait avec un septième album au nom interminable : « The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy ». Façon bande originale de film dont l’Américain est fin connaisseur, ce nouvel opus est une sorte de périple musical inclassable et iconoclaste, assez étonnant et toujours très bien produit…. Et parfois même un peu lisse. L’Américain s’est transformé en monsieur propre, et rien ne dépasse de cette réalisation où le sample est devenu roi.
Que tout le monde se rassure, ROB ZOMBIE fait toujours du ROB ZOMBIE ! Seulement, on peut être en droit d’attendre un peu de nouveauté et d’impertinence de la part d’un tel artiste. Si l’album s’écoute tout seul, il peine cependant à surprendre malgré des titres accrocheurs. Les 17 plages s’étalent sur un peu plus de 40 minutes, mangées par des bidouillages en tous genres, mais quelques titres parviennent à émerger dans ce qu’il reste de l’album.
Entre Metal, Electro, Indus et quelques gros riffs Stoner, le chanteur reste le touche-à-tout que l’on connait. Parmi de nombreuses expérimentations à base de samples se glissent tout de même quelques titres vraiment taillés pour la scène… mais assez peu nombreux (« The Triumph Of King Freak », « 18th Century Cannibals, Excitable Morlocks & A One-Way Ticket On The Ghost Train», « Shake Your Ass-Smoke Your Grass», « Get Loose »). ROB ZOMBIE se fait plaisir et, au final, cet hédonisme est très solitaire.
Dézinguer tout ce qui dépasse, oui, mais avec minutie et un sens aigu de la mélodie : tel est le crédo de SISTER et de son nouvel album, « Vengeance Ignited » à travers lequel les Suédois laissent éclater toute leur rage. Les Scandinaves assènent à grand coup de latte un Sleaze Metal réjouissant, enthousiasmant avec humour et folie.
SISTER
« Vengeance Ignited »
(Flick Records)
Oreilles chastes, passez votre chemin ! SISTER livre son quatrième album et les Suédois n’y vont toujours pas de main morte. Le quatuor de Stockholm a subi quelques remaniements de personnel et est aujourd’hui composé de Jamie Anderson (chant), Cari Crow (batterie), Freddan Hiitomaa (basse) et Phil Armfelt (guitare). Sur une superbe production signée par le claviériste de H.E.A.T, Jona Tee, le combo est aussi percutant qu’accrocheur et « Vengeance Ignited » bastonne généreusement.
Entre refrains hyper-fédérateurs, riffs tranchants et assassins et une rythmique basse/batterie costaude et très groovy, le Sleaze Metal de SISTER s’est vraiment étoffé et présente dix titres à faire lever les foules. Les bad-boys mené par leur excellent et hurleur chanteur font un mix irrévérencieux entre Glam déjanté et un Punk/Rock aux saveurs Metal en mettant l’accent sur des mélodies très addictives et bien senties.
Loin d’être avares de très bons solos aussi Rock’n’Roll que Heavy, le quatuor dévaste tout sur son passage avec des morceaux à faire décoller les tympans (« Spitfire », « Primal Rage », « Scream For Pleasure » ou « One Last Ride »). Le rythme effréné de « Vengeance Ignited » laisse toutefois une petite place à une étonnante ballade, loin d’être indispensable (« Whispering Winds »), mais carrément Sleaze. Bref, SISTER distribue les gaffes à tour de bras.
Sorte d’OVNI musical oscillant entre un Metal Alternatif US très accessible et des parties progressives plus complexes, les Frères Loeffler, qui ne sont d’ailleurs plus que deux, ont bâti en 27 ans de carrière un style inimitable et particulièrement créatif. Pour son neuvième album, CHEVELLE nous invite à quitter la planète Terre pour l’espace à travers des morceaux saisissants et fascinants.
CHEVELLE
« Niratias »
(Epic/Sony Music)
Aujourd’hui composé de deux des frères Loeffler, Pete (guitare et chant) et Sam (batterie), CHEVELLE donne un successeur au très bon « The North Corridor » sorti il y a presque cinq ans. Le duo de l’Illinois nous propose cette fois un voyage dans le cosmos avec « Niratias (Nothing Is Real And This Is A Simulation) » aussi planant qu’incisif, avec toujours ce mélange de Metal Alternatif US et de Progressif.
D’entrée de jeu, l’instrumental « Verruckt » donne le ton de cette nouvelle réalisation, qui s’annonce aussi musclé que mélodique et sur lequel on retrouve la technicité chirurgicale de CHEVELLE. Sur des arrangements très soignés, « Niratias » se rapproche d’un album-concept, puisque tous les morceaux sont axés sur l’espace et la place de l’homme dans l’univers (« So Long, Mother Earth », « Mars Simula »).
Agressifs, intriguants et terriblement puissants, ce neuvième enregistrement plonge le duo dans des ambiances très variées et parfaitement mises en valeur par la belle production de Joe Barresi (Kyuss, QOTSA, Tool). CHEVELLE a composé ces treize nouveaux titres en 2019 et 2020, leur donnant un recul qui leur a permis de les rendre encore plus pertinents et directs (« Self Destructor », « Peach », « Ghost And Razor »).
La voix de Pete fait des merveilles en passant d’un registre tout en émotion (« Endlessly ») à des morceaux plus puissants appuyés par de gros riffs et une rythmique massive (« Self Destructor »). CHEVELLE effectue un retour fracassant dans un registre toujours aussi bien structuré et dans lequel on ne se perd jamais. Inspiré par la science-fiction des années 70 et avec des morceaux originaux et très différents, le duo fascine (« Lost In Digital Woods »).