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Alternative Rock Progressif Rock Hard

Blind Ego : une impulsion claire

Sous ses allures un peu sophistiquées, tant dans l’aspect purement sonore qu’à travers des titres aux structures parfois complexes et très finement exécutés, BLIND EGO réussit parfaitement à se rendre accessible. Grâce à des refrains addictifs et porté par un groupe très expérimenté, « The Hunting Party » navigue entre Rock et Hard sous une impulsion très progressive. Limpide et accrocheur, le groove est omniprésent et joue sur les atmosphères brillamment, histoire de nous guider vers des cimes musicales suspendues.

BLIND EGO

« The Hunting Party »

(Gentle Art Of Music)

Kalle Wallner est un musicien très occupé. En marge de son groupe de Rock Progressif RPWL (les initiales du nom de ses membres) fondé en 1997, il a aussi sorti un album solo (« Voices » – 2022) et le revoici aujourd’hui avec le cinquième opus de son autre projet BLIND EGO qu’il guide depuis 2007. Toujours en collaboration avec le parolier Dominik Feiner, il présente sur « The Hunting Party » un nouveau chanteur, qui n’est autre que Kevin Kearus et qui œuvre sur la scène MetalCore avec Cyant et The Legend : Ghost. Une belle acclimatation.

Sur cette nouvelle réalisation, l’Allemand est à la guitare bien sûr, ainsi qu’à la basse et aux claviers. Il a tout de fois confié la batterie à Michael Christoph et les claviers, en plus du mix et du master, au ‘L’ de RPWL, c’est-à-dire Yogi Lang, aussi co-producteur. Assez différent de ses autres formations, BLIND EGO évolue dans un style que l’on peut qualifier de Rock/Hard, avec quelques touches d’Alternative et, forcément, de Prog. On ne se refait pas et l’ensemble donne beaucoup de saveurs à ce « The Hunting Party » cristallin et enivrant.

A la fois lumineux et aérien, le petit côté floydien de BLIND EGO met en avant les parties de guitares de Kalle Wallner, tout comme la performance vocale de son nouveau frontman. Rapidement captivant, « The Hunting Party » montre une parfaite fluidité musicale et artistique. Chacun est dans son rôle et à sa place pour offrir le meilleur à des compositions irréprochables (« In A Blink Of An Eye », « The Stranger », « Spiders », « Boiling Point », la ballade « When The Party’s Over » qui clôt le disque et le morceau-titre). Un bel édifice !

(Photo : AlexeyTestov)

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Alternative Rock Rock Hard

Black Smoke Trigger : the great mix

Grosse prod’, riffs musclés, solos bien sentis et un chant puissant posé sur une rythmique massive, voilà la somme des ingrédients savamment dosés du premier effort complet des quatre ‘All Black’ qui composent BLACK SMOKE TRIGGER. Avec « Horizons », ils distillent un Alternative Rock aux accroches Hard Rock, aux influences grungy et à l’énergie débordante. Après quelques dates qui ont marqué les esprits outre-Manche et à Paris, l’aventure ne fait que commencer pour ce turbulent combo.

BLACK SMOKE TRIGGER

« Horizons »

(Independant)

Et si la nouvelle sensation Rock/Hard venait de Nouvelle-Zélande ? Récemment apparu en première partie de Bruce Dickinson en Angleterre il y a quelques mois et chez nous, BLACK SMOKE TRIGGER avait fait forte impression, malgré un seul EP sorti en 2019 à son actif. Ce premier album était donc très attendu et il ne déçoit pas. Ce savoureux mélange de post-Grunge et d’Alternative Rock/Metal, mâtiné d’un Pub Rock irrésistible cher à leurs voisins australiens est franchement accrocheur et a de quoi séduire le plus grand nombre.

Mixé et produit par Nick Raskulinecz (Alice In Chains, Korn, Foo Fighters) entre Nashville et Hawke’s Bay sur leur île, « Horizons » est une réalisation très mature, équilibrée et sacrément costaude. BLACK SMOKE TRIGGER fait preuve de force et de vigueur, tout en développant des mélodies efficaces et des refrains qui restent en tête. Le quatuor ne bouleverse pas las codes établis, mais délivre beaucoup d’envie et de fraîcheur sur une dynamique très Rock, parfois Hard, et de solides fondations.

C’est vrai que chez les formations issues du Classic Rock, rien ne bouge beaucoup depuis des années, mais BLACK SMOKE TRIGGER affiche pourtant beaucoup d’originalité grâce à une vision moderne du genre et une interprétation à la fois explosive et délicate. En utilisant à bon escient des guitares acoustiques, le groupe apporte une sensible et captivante approche des émotions sans pour autant lever le pied (« Phantom Pain », « KMTL », « The Way Down », « Perfect Torture », « Set Me On Fire »). Une belle surprise !

Photo : Maryanne Bilham

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Rock Hard Rock US

Mr. Big : dix de der

MR. BIG, c’est un peu la classe incarnée. Des parties de guitares exceptionnelles, une basse chimérique imparable et un chanteur d’une justesse imperturbable. Ajoutez-y un batteur qui respire en rythme et vous obtenez un groupe auquel il est difficile de trouver à redire. Et c’est vrai qu’il est difficile de reprocher quelque chose aux Américains. Cela dit, l’inspiration ne se commande pas, elle est plus ou moins présente selon les productions. Et dans ce cas, « Ten » est sans doute la raison, qui vient mettre fin à une belle histoire du Rock.

MR. BIG

« Ten »

(Frontiers Music)

Clap de fin pour le supergroupe qui livre actuellement sa tournée d’adieu. Avec une carrière faite en partie de grands succès et scindée en deux époques pas franchement égales, MR. BIG tenait à faire un ultime cadeau à ses fans, tout en rendant hommage à son défunt batteur, Pat Topet disparu en 2018, et sans qui le quatuor ne souhaitait pas poursuivre l’aventure au-delà. Même l’excellent et expérimenté Nick D’Virgilio derrière les fûts ne semble avoir pu changer la donne, malgré un jeu comme toujours irréprochable.

Avec un break entre 2002 et 2009, le groupe aura marqué les esprits depuis sa création il y a 36 ans et aura même servi de tremplin à beaucoup d’amoureux de musique, qui ont pu s’initier au Hard Rock en douceur. Et rien que pour ça, MR. BIG restera dans les mémoires. Il faut dire que, techniquement, Billy Sheehan (basse), Paul Gilbert (guitare) et Eric Martin (chant) sont toujours au-dessus du lot. Certes, le frontman de la formation a perdu en percussion, mais sa voix se fait aussi plus Soul et bluesy que jamais : un virage bien négocié. 

Alors quelle tonalité a cette dernière réalisation ? Même s’il n’est certainement pas l’album le plus accrocheur du combo, « Ten » laisse l’impression de musiciens qui se font plaisir, qui restent des maîtres du groove et que l’expérience a rendu irrésistibles. Rien de très nouveau donc, mais MR. BIG garde intacte cette facilité tellement évidente à enchaîner les morceaux rythmés avec de ballades, dont il a le secret depuis ses débuts (« Good Luck Trying », « Right Outta Here », « Sunday Morning Kinda Girl », « Courageous »). Merci pour tout.

(Photo : Joel Barrios)

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Alternative Rock Rock Hard

Collateral : melody maker

Après un premier album éponyme en 2020 très remarqué en Angleterre et qui a bénéficié d’une version remixée il y a deux ans (« Re-Wired ») avec des guests comme Jeff Scott Soto, Phil X et Joel Hoekstra, COLLETERAL apporte beaucoup de fraîcheur au Rock anglais. Très américain dans l’approche et dans le son, le combo réunit avec une touche très moderne tous les ingrédients à même de réunir les fans de Rock au sens très large du terme. Avec son côté très ’stadium’, il devrait rassembler les fans d’une époque estampillée FM comme ceux de l’actuel Alternative Rock.

COLLATERAL

« Should’ve Known Better »

(Big Shot Records)

A en croire la presse spécialisée d’outre-Manche, ce nouvel album de COLLATERAL retranscrit parfaitement toute l’énergie déployée en live par le groupe. On est donc en droit d’attendre un disque costaud et déterminé. Et il faut reconnaître que la formation du Kent est séduisante à bien des égards. Dans un Alternative Rock à la Nickelback et un Hard Rock soft façon Def Leppard ou Bon Jovi, les mélodies sont mises à l’honneur, ce qui n’empêchent nullement son guitariste, très en verve, et son frontman notamment d’apporter un souffle très véloce à un « Should’ve Known Better », séduisant et accessible.

Et si la rythmique basse/batterie (Jack Bentley-Smith et Ben Atkinson) n’est bien sûr pas en reste, COLLATERAL doit beaucoup à son chanteur, Angelo Tristan, au timbre très personnel et à la puissance vocale remarquable. Mais le frontman n’est pas le seul garant de l’identité musical du quatuor. Son guitariste, Louis Malagodi, imprime littéralement de son jeu les compositions de ce « Should’ve Know Better » très varié et entraînant. Et enfin, le relief de ce deuxième opus prend toute sa dimension grâce à la production de Dan Weller (Enter Shikari, Kris Barras, Bury Tomorrow). Un  travail d’orfèvre.

Visiblement, les nombreuses tournées des deux dernières années ont fait beaucoup de bien à COLLATERAL, dont les nouveaux morceaux sont très fédérateurs. Les Britanniques imposent leur marque sur des refrains entêtants et une redoutable efficacité dans le songwriting. On peut déjà imaginer l’impact sur scène de chansons comme « Glass Sky », « Original Criminal », Teenage Dream », « No Place For Love » et « Final Stand ». Parfois un peu convenu et attendu sur certains passages, « Should’ve Known Better » s’adresse à un vaste public sans se perdre dans le côté émotionnel du genre.

Photo : Blackham
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Rock Hard

Lee Aaron : under cover

C’est avec beaucoup de caractère et en restant elle-même que LEE AARON s’est essayée, avec talent et réussite, à l’exercice des reprises sur ce « Tattoo Me ». D’ailleurs, pour qui ne connaitrait pas les originaux, on pourrait presque penser un opus original tant elle est parvenu à imposer son style. Vocalement, elle passe d’un titre à l’autre en les faisant siens et on n’y voit que du feu. Toujours accompagnée de son groupe de longue date maintenant, elle se fait vraiment plaisir… et nous avec !

LEE AARON

« Tattoo Me »

(Metalville Records)

Malgré 18 albums à son actif et une récente intronisation au ‘Walk Of Fame’ canadien l’an dernier, LEE AARON ne s’était jamais prêtée au jeu de l’album de reprises. Et c’est en se remémorant la phrase de la grande Joni Mitchell, qui disait en substance : « Les chansons sont comme des tatouages », qu’elle a eu l’idée de rendre hommage à son tour aux artistes qui ont forgé son parcours et son identité musicale. La chanteuse s’est donc plongée dans ses souvenirs et a parcouru les disques des pionniers qui l’ont inspiré pour dresser une liste et ensuite enregistrer « Tattoo Me », tout en gardant sa patte et ce son qui lui est propre.

Assez éclectique dans l’ensemble, et forcément très Rock voire Hard Rock,  LEE AARON a eu la judicieuse idée de se distinguer des traditionnels disques de covers en reprenant des morceaux un peu moins connus, tout en traversant les décennies à travers un choix de 11 chansons parfois étonnant. Assez peu conventionnelle, la tracklist de l’artiste propose un large éventail passant d’Alice Cooper (« Is It My Body ») à Nina Simone (« The Pusher »), notamment. C’est chez elle et entourée de ses musiciens habituels que « Tattoo Me » a été produit par la frontwoman et mixé par Frank Gryner (Rob Zombie, Larkin Poe, Def Leppard).

Avec Sean Kelly (guitare), Dave Reimer (basse) et John Cody, LEE AARON semble littéralement s’épanouir sur des titres qui ne sont pas si souvent repris, hormis peut-être le « What Is And Should Never Be » de Led Zeppelin ou « Someone Saved My Life Tonight » d’Elton John. Et quel plaisir d’entendre sa version de « Go Your Own Way » de Fleetwood Mac ou « Even It Up » de Heart. On notera aussi « Tattoo » qui ouvre les festivités, dont l’original est de The 77s, ou encore « Hole » des Américains de Malibu et « Are You Gonna Be My Girl » des mythiques Australiens de Jet. Bravo, Madame !

Retrouvez les deux interviews de Lee Aaron accordées à Rock’n Force :

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Hard Rock Rock Hard

Peter Wilson : une leçon de résilience

« Freedom’s Door » résonne presque comme une délivrance, un cri du cœur, et de colère aussi, lancé par STEVE WILSON qui a traversé de multiples épreuves lors de la création de son aventure en solo. D’origine jamaïcaine par son père, il n’est pas resté insensible à la montée de l’extrême droite chez l’Oncle Sam entre autres, et est parvenu à canaliser cette rage sur des morceaux dynamiques et puissants, en livrant ses sentiments sans détour sur des mélodies accrocheuses. Beau boulot !

PETER WILSON

« Freedom’s Door »

(Dr. Music Records)

Pour son premier album solo, le chanteur de Four Trips Ahead sera passé par toutes les émotions, les plus belles comme les pires. Composé durant la difficile période de pandémie et alors que les Etats-Unis connaissaient de grosses tensions sociales et politiques, il a également subi la perte de ses deux parents avant de devenir père lui-même presqu’au même moment. Et cet ascenseur émotionnel se ressent sur les 12 titres de « Freedom’s Door », auxquels PETER WILSON offre une performance vocale exceptionnelle.

Nul doute que l’ensemble de ces évènements est directement lié à l’intensité qui règne sur cette nouvelle réalisation. Par ailleurs, le frontman et songwriter s’est entouré de musiciens hors-pair pour faire briller ses morceaux, et PETER WILSON a également fait appel à une équipe cinq étoiles pour les réaliser. Derrière la console, on retrouve Roger Lian (Pantera, Slayer, Rush), au mix Nick Cipriano (Twisted Sister, Dream Theater) et enfin Nik Chinboukas (Trans Siberian Orchestra) à la production. Autant dire que ça sonne !

Musicalement, le New-Yorkais présente son registre comme du Hard Rock moderne, et ce n’est faux en soi. Seulement, et même si l’énergie et l’explosivité des chansons parlent pour lui, « Freedom’s Door » est plus Rock que Hard, ce qui n’enlève absolument rien à la qualité du disque. Au niveau du chant, PETER WILSON n’est pas sans rappeler Corey Glover de Living Coloür et Ayron Jones dans le ton et le timbre, avec un soupçon de Paul Rodgers pour la fougue. Ce premier effort de l’Américain s’écoute sur la longueur et avec plaisir !

Photo : Maria Vullo
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Classic Hard Rock Rock Hard

Rival Sons : coup double

Ils sont rares les artistes qui parviennent à faire la quasi-unanimité chez les fans de Rock, de Hard et même de Metal. Pourtant, depuis quelques années, RIVAL SONS est sur le point de réussir ce tour de force. Au début de l’été, « Darkfighter » a provoqué un séisme avec cette approche nuancée et vibratoire si particulière. « Lightbringer » est exactement dans la même veine et prolonge le plaisir avec beaucoup d’intensité et d’émotion.

RIVAL SONS

« Lightbringer »

(Low Country Sound/Atlantic Records)

Présenter deux albums d’un même groupe à quelques mois d’intervalle est plutôt inhabituel. Et lorsque les trois sont bons, le groupe et les albums, c’est un vrai plaisir… devenu tellement rare. En juin dernier, en sortant « Darkfighter », RIVAL SONS avait déjà annoncé qu’un second opus arriverait en complément du premier. Si la surprise n’en est donc pas une, le résultat, en revanche, va bien au-delà des espérances. « Lightbringer » fait plus que tenir ses promesses, il vient couronner une inspiration hors-norme.

Pour rappel, l’écriture des morceaux avait commencé avant la pandémie et en reprenant là où ils en étaient, les Américains se sont aperçus que deux types d’atmosphères se détachaient. Avec suffisamment de matériel pour en livrer deux parties, RIVAL SONS vous a régalé avec « Darkfighter » et voici la belle cerise sur le gâteau : « Lightbringer ». Si « Feral Root » (2019) avait déjà secoué le monde du Rock et fait prendre une nouvelle dimension au quatuor, ce coup double les place au firmament.

La splendide production de Dave Cobb, grand artisan du son des gars de Long Beach, est toujours d’une authenticité brute et lumineuse. En ouvrant judicieusement avec le dantesque « Darkfighter » et ses neuf minutes, RIVAL SONS présente la parfaite transition entre les deux disques. Porté par un Jay Buchanan magnétique au chant, un Scott Holiday étincelant à la guitare et guidé par une rythmique lourde, « Lightbringer » est envoûtant de bout en bout, notamment sur l’incroyable « Before The Fire » et « Mosaic ». Abyssal !

Retrouvez la chronique de « Darkfighter »…

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Heavy Rock Power Rock Rock Hard

Heavy Water : business family

Même s’il est le fils d’une légende du Heavy Metal, Seb Byford n’entend pourtant pas marcher dans les pas de son père musicalement. Cela dit, il est parvenu à l’embraquer dans l’aventure HEAVY WATER loin de l’institution Saxon. Avec « Dreams Of Yesterday », l’ambiance est plutôt Rock, même si quelques sonorités assez Old School et un brin Hard Rock émanent de ce deuxième effort rondement mené par le mythique frontman et sa progéniture.

HEAVY WATER

« Dreams Of Yesterday »

(Silver Lining Music)

Si le rapprochement artistique père/fils qui a donné lieu à « Red Brick City » il y a deux ans en pleine période de Covid, il semblerait que la Byford Family ait décidé de récidiver et d’inscrire HEAVY WATER dans le temps. Même si Biff a depuis sorti « Carpe Diem » et le navrant « More Inspirations » avec Saxon, le duo créé avec le fiston n’a pas été un one-shot, puisque les revoilà avec « Dreams Of Yesterday », un deuxième album varié et solide, dans la lignée du premier.

A la guitare et au chant, Seb paraît toujours tenir la boutique avec force et talent, Biff assurant la basse et les chœurs avec son inimitable timbre de voix. Loin de son Heavy Metal habituel et même s’il avait laissé entrevoir d’autres registres sur les deux non-essentiels opus de covers de Saxon, c’est assez surprenant de le retrouver dans certains styles abordés sur « Dreams Of Yesterday ». Mais il ne fait que tenir la basse sur HEAVY WATER… et d’ailleurs cela s’entend !

Le groupe a trouvé ses marques et même s’il se cherche encore un peu, une empreinte et une identité commencent à se dessiner. Très ancré dans les années 80 et 90, HEAVY WATER rappelle autant Led Zeppelin que Soundgarden ou Alice In Chains et penche sur des titres assez nerveux dans un Rock Hard classique, bluesy parfois, alternatif et légèrement Stoner (« Another Day », « Be My Savior », « Don’t Take It Granted », « Castaway »). Un peu éparse, mais très soudé !

Photo : Steph Byford

Retrouvez la chronique du premier album :

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Power Rock Rock Hard

Seraina Telli : rockin’ rainbow

Après quatre petites années au sein de Burning Witches (2015-2019), la frontwoman helvète a décidé de changer de voie et de se lancer seule dans un registre musclé, certes, mais loin du Metal qu’elle assenait auparavant. Plus féminines aussi, les compositions de « Addicted To Color » n’en demeure pas moins solides et entêtantes. Avec ce très bon deuxième album, SERAINA TELLI montre beaucoup de caractère.

SERAINA TELLI

« Addicted To Color »

(Metalville)

Après seulement deux albums studio et un live avec Burning Witches, la Suissesse SERAINA TELLI a pris son envol et il faut  bien reconnaître que depuis l’an dernier et son premier opus, « Simple Talk », elle semble plus rayonnante que jamais. Le chemin qu’elle emprunte en solo est lui aussi différent de son ancien groupe avec une approche plus Rock, plus mélodique et plus ouverte. Bien sûr, il reste des éléments Hard Rock dans son jeu et on ne saurait s’en plaindre.

La trentaine épanouie, elle réussit avec « Addicted To Color » le tour de force de concentrer une belle énergie, une qualité d’écriture indéniable, une voix puissante, une grande polyvalence musicale et un jeu de guitare très efficace. Loin d’une vision souvent en noir et blanc du Rock et du Metal, SERAINA TELLI met de la couleur, de la joie et de la profondeur dans les morceaux de son deuxième album. Positive et dynamique, la musicienne creuse son sillon.

Musicalement positionnée entre Rock Hard et Power Rock, elle affiche une grande diversité et « Addicted To Color » est bien plus complet et personnel que « Simple Talk », qui ne bénéficiait pas non plus d’une production aussi ample. Evidemment très à son aise sur des titres rentre-dedans (« Songs Fort The Girls », « Be Somebody », « Boogied Man », « Left Behind »), SERAINA TELLI libère de magnifiques charges émotionnelles sur des chansons plus lentes voire acoustiques (« All Your Tears », « The Harder Way »). Bien joué !

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Classic Hard Rock Rock Hard

Rival Sons : le chaînon manquant

Depuis un peu moins de 15 ans maintenant, RIVAL SONS est tranquillement en train de rebattre les cartes du monde du Rock. Discrètement au début, le groupe est aujourd’hui légitimement sous les projecteurs grâce à un style fougueux, percutant et dégageant une sensation d’absolue liberté. Héritier du grand Zeppelin, il s’affranchit au fil de ses sorties et cette dernière, « Darkfighter », l’installe définitivement comme le successeur tant attendu.

RIVAL SONS

« Darkfighter »

(Low Country Sound/Atlantic Records)

Parce qu’il n’y a pas que Metallica dans la vie, 2023 devrait également être l’année de RIVAL SONS. Trois ans après le génial « Feral Roots » qui a fait tant de bruit qu’il a réveillé le monde du Rock, les gars de Long Beach nous font l’offrande de ce superbe « Darkfighter », articulé autour de huit morceaux reflétant parfaitement le style des Américains et qui rassemble ce qui se fait de mieux en termes de Classic Hard Rock et de Rock US. La jonction est si belle qu’elle en est évidente.

Et une fois que ce septième album sera bien digéré, RIVAL SONS nous promet la sortie de « Lightbringer » pour la fin de l’année. Pour comprendre ce coup double, il faut savoir que les Californiens avaient commencé l’écriture de celui-ci avant la pandémie et ont donc terminé le travail après. C’est donc le présentation de ces deux aspects, sombres et lumineux, que le quatuor entame avec « Darkfighter ». Et toujours sous la houlette de l’indispensable Dave Cobb, la production est brute et toujours aussi identifiable.

RIVAL SONS a distillé ces derniers mois la moitié du disque au compte goutte (ce qui est malheureux), car cette nouvelle réalisation se déguste dans son entier et dans l’ordre. Nuancé, vibratoire et aussi audacieux que perfectionniste, le quatuor fait sonner le Hard Rock avec quelques accents bluesy et acoustiques très bien sentis. Le classicisme du genre devient soudainement très moderne et laisse entrevoir un inévitable revival (« Mirrors », « Nobody Wants To Die », « Guillotine », « Horses Breath », « Darkside »). Brillant !

Photo : Pamela Littky