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Hard'n Heavy

Bombus : délicieuse décadence

En s’autorisant à peu près tout, les Scandinaves s’offrent le loisir d’un opus débridé, qui peut légèrement dérouter, mais dont le Hard’n Heavy est aussi costaud que mélodique. « Your Blood » est sans doute l’un des disques les plus libres du genre depuis un moment et c’est en cela qu’il est délectable. Le groupe appuie sur ses points forts et fait ainsi émerger une avalanche de riffs rageurs, des solos bien ciselés et des parties vocales imparables et un brin nostalgiques.

BOMBUS

« Your Blood »

(Black Lodge Records)

Fondé en 2008, le combo de Göteborg n’a malheureusement pas encore reçu la lumière qu’il mérite, mais « Your Blood » pourrait bien changer la donne. Certes, il n’y a pas de grande révolution dans le Hard Rock teinté de Heavy et d’une touche Glam chez BOMBUS, mais la ténacité de son fondateur, chanteur et guitariste Fredrik Berglund, tout comme sa liberté de ton, imposent le respect. Et avec ce quatrième album, les Suédois présentent un nouveau visage et surtout une envie décuplée.

Le départ il y a quatre ans de l’un de ses piliers, le frontman et six-cordiste Matte Saker, a peut-être offert à BOMBUS le sursaut qu’il attendait. En effet, Johan Meiton (chant, guitare) et Simon Salomon (guitare) actent donc leur arrivée. Et oui, les comptes sont bons : il y a bel et bien deux chanteurs en place et un trio de guitaristes, qui se fait aussi vraiment plaisir. Les possibilités sont donc multiples et « Your Blood » est un bon compromis entre un Heavy Old School et une approche plus actuelle.

Vocalement, l’ombre de Lemmy plane sur BOMBUS, mais cela n’entache nullement son identité artistique. Au contraire, il présente des titres variés et accrocheurs (« Killers », « No Rules », « The Beast », « Lo And Behold »). Le duo au chant fonctionne parfaitement, tout comme l’armada de guitaristes (« Take Your Down », « Carmina »). Et si la production peut parfois manquer d’éclat et de relief, le résultat est plus que convaincant et on se laisse sans peine porter par le registre décalé de ce « Your Blood » rondement mené.

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Alternative Metal

Black Oak County : alternative way

Alors que son pays voit un important revival Hard Rock 90’s, c’est le moment choisi par BLACK OAK COUNTY pour évoluer dans un Alternative Metal très moderne et fédérateur. Direct et mélodique, le quatuor dispose d’une force de frappe conséquente. « III » devrait ravir les amateurs de Rock très musclé et Heavy, où les effluves d’un style plus classique et intemporel résistent bien. Une réussite totale et une belle reconversion, qui offrent un avenir radieux à la formation nordique.

BLACK OAK COUNTY

« III »

(Mighty Music)

L’histoire de BLACK OAK COUNTY a connu quelques rebondissements à commencer par un changement de nom dès sa création. Ensuite, après un premier album éponyme en 2017 enregistré chez Jacob Hansen (Volbeat, Pretty Maids), le groupe connait un succès notable, ce qui n’empêche pas son chanteur et guitariste Niels Beier de quitter le navire. Qu’à cela ne tienne, le trio sort un nouvel opus avec son bassiste René Kristensen au chant en 2019 (« Theater Of The Mind »). Et c’est il y a deux ans que l’ancien frontman réintègre le combo.

Avec Jack Svendsen à la guitare et Mike Svendsen derrière les fûts, BLACK OAK COUNTY semble plus soudé que jamais et prend même un virage important dans son aventure musicale sur cette nouvelle réalisation sobrement intitulée « III ». Arborant jusqu’à présent un Hard Rock assez classique et de bonne tenue, les Danois œuvrent désormais dans un Alternative Metal, où la présence des deux chanteurs est vraiment un plus. Et c’est sans compter sur un songwriting redoutablement efficace et une production massive. 

Co-écrit et produit par Nicklas Sonne, une sommité du milieu musical au Danemark, « III » affiche une puissance dévastatrice, des riffs lourds à souhait et des refrains implacables, le tout dans une dynamique très groove. BLACK OAK COUNTY tient le bon bout et montre de solides arguments, quelque part entre Shinedown et un Nickelback sous stéroïdes (« Crossed The Line », « Save Your Breath », « No More », « « Enemy », « Timebomb », « Fire Inside », « www.lies »). Frais et énergique, le jeu des Scandinaves est très accrocheur.

(Photo : Rasmus Alenkær)

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Heavy metal Old School

Voodoo Kiss : feel the revival

Un peu plus de deux ans après sa remise sur de bons rails, VOODOO KISS a retrouvé de la régularité et la flamme des débuts. Très Heavy avec quelques touches de Hard Rock, le style vintage des Allemands est un brin nostalgique, mais l’envie affichée fait plutôt plaisir à entendre. Avec derrière les fûts, le fondateur de l’un des plus grands rassemblements Metal annuel de Bavière, la formation dispose d’une belle visibilité et montre sur « Feel The Curse » beaucoup d’ardeur et de volonté.

VOODOO KISS

« Feel The Curse »

(Reaper Entertainment)

Avec son étonnant parcours, VOODOO KISS continue d’écrire son histoire près de 30 ans après sa création. Fondé par le batteur Achim Ostertag en 1995, le groupe lui doit son existence, bien sûr, et sa renommée par la même occasion. Car, faute de concert, le musicien avait dans la foulée mis sur pied le légendaire festival ‘Summer Breeze’ pour pouvoir y jouer. On connait la suite… Seulement, le combo retomba dans l’oubli jusqu’en 2022 après une très longue hibernation.

Aux côtés des autres fondateurs, Martin Beuther (guitare) et Klaus Wieland (basse), Gerrit Hutz (Sacred Steel) et Steffi Stuber (Mission In Black) vont venus compléter le line-up tous les deux au chant. Suivront un premier opus éponyme et « Conquer The World ! », un split-album avec leurs compatriotes de Tankard. La machine VOODOO KISS avait ainsi retrouvé un second souffle, et avec « Feel The Curse », son Heavy Metal très teuton est de nouveau en fusion.

Clairement estampillé 80’s, le quintet distille un Heavy classique et le fait de se présenter avec deux vocalistes distinctifs, femme et homme, donne du coffre à « Feel The Curse » et une certaine originalité aussi. Enregistré au printemps et sorti à l’été, VOODOO KISS n’a donc pas traîné, mais il aurait peut-être du s’arrêter un plus longuement sur la production qui manque cruellement de puissance. Cela dit, cette deuxième réalisation ravive de bons souvenirs et tient plutôt bien la route.