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Heart Line : conquérant [Interview]

Deux ans après le début de l’aventure, HEART LINE n’a plus rien à prouver comme en témoigne la qualité artistique et technique des albums du quintet. Avec « Back In The Game » et plus récemment « Rock’n’Roll Queen », le groupe apporte beaucoup de fraîcheur et de modernité à un style qui peine pourtant à se faire une place en France. Cependant, les efforts des Bretons portent leurs fruits, puisque l’accueil de leurs deux réalisations est unanime et les projets ne manquent pas. Etat des lieux et plongée dans l’avenir de HEART LINE avec Yvan Guillevic, son guitariste, producteur et compositeur.  

Photo : Cédric Andreolli

– Lors de notre dernière interview à la sortie de « Back In The Game » il y a deux ans maintenant, on avait beaucoup parlé de la création du groupe et de vos objectifs. Quel bilan dresses-tu aujourd’hui de l’aventure HEART LINE ?

Le bilan est super positif, car on a fait deux albums en un an et demi et on a quand même réussi à tourner. D’ailleurs, nous sommes actuellement toujours sur la route. On a fait quelques festivals et d’autres arrivent bientôt. L’objectif premier, qui était de faire un vrai disque avec un vrai groupe et pas quelque chose de collaboratif, est rempli. On fait de la scène et des albums et nous allons également sortir, en accord avec le label (Pride & Joy – NDR), un EP en décembre. Nous sommes très contents, car l’accueil du deuxième album est encore meilleur que pour le premier et tout ça est vraiment très positif !

– Dès le début, vous avez signé chez Pride & Joy, label sur lequel vous êtes toujours bien sûr. Finalement avec le recul et les très bonnes retombées des deux albums, est-ce que tu penses qu’un label français aurait été aussi efficace ?

Non, car il n’y en a pas dans le genre de toute façon. Et puis, je n’avais pas du tout visé la France pour le premier album. On a juste contacté un gros label, et sur recommandation, qui nous a répondu des mois et des mois plus tard. Alors que sur 10/12 envois ciblés, j’ai eu des réponses positives et il n’a fallu que six jours pour signer avec Pride & Joy ! Le constat est là et je crois que la France n’est toujours pas concerné par le Rock/Hard mélodique et c’est toujours aussi compliqué. Donc, je pense que nous avons eu raison de signer là-bas.

Photo : Steph Pictures

– Justement pour rester sur la France, on sait que le style n’a jamais eu de représentants ayant percé ou marqué les esprits, même à la grande époque. Je pense que HEART LINE possède très largement tous les atouts pour tenir cette place. Quelles seraient les choses à améliorer ici, selon toi ?

C’est compliqué, en fait. Par exemple, on a le ‘Hellfest’, qui est un festival énorme et il y a un gros réservoir de personnes qui écoutent du Metal en France. Ce n’est pas comme si on n’en écoutait pas. En gros, ce sont les médias, qui ne s’intéressent absolument pas à ce genre de musique. De temps en temps, pour faire un petit sujet, ils vont te parler de Metallica ou de Gojira, puisque c’est le seul groupe français vraiment costaud dans le monde. On a de très bons groupes, de très bons musiciens, ce n’est pas le souci. Mais pour les gros médias, ça reste quelque chose de bizarre, d’un peu rigolo et il n’y a donc aucun support. La France n’est pas un pilier Rock. Dès qu’on se promène ailleurs, on le voit bien. Quand on entre dans un bar ou un hôtel, on entend du Rock et du Hard Rock, mais pas chez nous. On est vraiment sous-représenté, et notamment en termes de Hard Rock.

– Malgré deux très bons albums, c’est dommage que HEART LINE ne tourne pas plus dans l’hexagone. Ne serait-ce pas le bon moment pour vous d’aller voir à l’étranger, dans des pays plus demandeurs ?

On a eu quelques opportunités qui ne se sont concrétisées, mais qui étaient vraiment réelles. Aujourd’hui, on en a d’autres. Je ne veux pas en parler tant que ce n’était pas fait, mais il ya des choses très intéressantes, qui sont en route en Europe. On travaille actuellement beaucoup là-dessus. Pour ce qui est de la France, le réseau est compliqué. La musique ici a toujours été un peu mise de côté. Pourtant, il y a du public. Il suffit de voir le ‘Hellfest’ une fois encore. Dernièrement, je suis allé voir Ghost à Rennes et c’était rempli ! Il y a des gens pour aller aux concerts, il faut juste les mobiliser.

Et puis, sans tirer dessus puisque j’ai eu un ‘Tribute Band’ pendant un moment, les organisateurs ne prennent plus aucun risque et ils ne programment plus que ça. Donc, pour ceux qui font qui font de la musique composée, ça devient très difficile. C’est une vraie épidémie ! C’est un peu dommage, parce qu’ils feront quoi dans 10/15 ans ? Ils vont reprendre qui ? Il n’y aura plus personne ! (Sourire) C’est un peu ce qu’on vit en France, car les organisateurs vont au plus simple. Il n’y a plus de recherche d’artistes, comme il pouvait y en avoir avant. Il reste bien sûr des festivals et des programmateurs qui jouent le jeu. Mais c’est vrai pour tout le monde, et pas uniquement pour nous, à ce niveau-là.

Photo : Mat Nina Studio

– Revenons à « Rock’n’Roll Queen » qui, musicalement et au niveau de la production aussi, élève encore le niveau d’un cran. Est-ce que sa conception et sa réalisation ont suivi le même processus que pour « Back in The Game » ?

Oui, c’est exactement le même processus et la même façon de réaliser. Cette fois, on a eu plus de temps, on a été plus attentif aussi pour ne pas refaire les mêmes petites erreurs que sur le premier. « Back In The Game » est très frais, rapide, composé en trois semaines et enregistré assez vite. Il y avait un côté très intéressant qu’on ne regrette absolument pas. Pour « Rock’n’Roll Queen », on voulait quelque chose de plus construit, de plus travaillé et surtout prendre notre temps. On a fait des concerts, des résidences et on se connait beaucoup mieux aujourd’hui. Cela nous a permis de nous focaliser aussi sur certains titres et travailler plus en profondeur nos morceaux.

– Et on te découvre aussi comme producteur, dorénavant confirmé. C’est un domaine dans lequel tu t’épanouies également ?

J’ai toujours produit mes disques et ça en fait beaucoup. C’est vrai que personne ne s’en est vraiment aperçu. Et on est aussi dans un métier où il faut commencer à savoir tout faire soi-même, car être dépendant des autres devient très compliqué. Et puis, j’ai toujours fait de la prod’ pour pas mal d’artistes. Cette fois et avec l’aide de Jorris Gilbaud, qui a une oreille en or, cela nous a permis d’affiner tout ça. La production est quelque chose que j’aime énormément et que je tiens à continuer de faire. Parfois, c’est un peu pénible de tenir les deux rôles, à savoir guitariste et producteur, mais au final, cela te permet aussi de contrôler l’ensemble. Car cela peut aussi arriver que, lorsque tu vas en studio et que tu laisses quelqu’un d’autre produire, tu perdes des choses. Mais pour HEART LINE, comme je sais que je veux entendre, je pense que c’est plus sage de rester le producteur du groupe.

Yvan et Patrick Rondat à l’Océanis de Ploemeur le 23 septembre dernier
Photo : YD – Photographies

– Patrick Rondat, grand guitariste et rare ‘guitar-hero’ français fait également une apparition sur l’album. Comment s’est faite votre rencontre ?

On se connait depuis très longtemps sur les réseaux, mais finalement sans bien se connaître. Et puis, je suis fan de sa musique et de son jeu. Je l’avais fait venir il y a plus de 20 ans dans un masterclass ici en Bretagne. D’ailleurs, je ne suis même pas sûr qu’il s’en rappelle ! En fait, c’est lui qui me l’a proposé. Il m’a dit qu’il avait beaucoup aimé le premier album et qu’il adorait ce genre de musique. Il voulait faire quelque chose sur le prochain disque et je n’ai pas été long à lui répondre que j’en serai ravi ! Pour être honnête, je ne suis pas trop fan des guests sur les albums. Quand il y en a trop, tu perds aussi de l’identité du groupe. Mais quand Patrick te propose de jouer sur ton album, tu te débrouilles ! (Sourire) On avait un morceau dans les tiroirs, qui pouvait parfaitement coller avec ce désir de Patrick de faire de l’AOR. Je lui ai envoyé le titre et il m’a très vite rendu sa partie. Tout s’est fait vraiment très simplement.

– Pour conclure, parlons un peu de cet EP prévu pour décembre. Quand penses-tu mettre tout ça en boîte, à moins que ce soit déjà fait, et quel en sera le contenu ?

Je ne peux pas en dire trop pour le moment, si ce n’est que ce sera un cinq-titre et que sa sortie est prévue pour le 8 décembre. Il n’est pas encore enregistré, nous allons le faire courant octobre et toujours chez Pride & Joy. Pour le reste, je tiens à garder un peu de suspense… (Sourire)

L’album « Rock’n’Roll Queen » de HEART LINE est toujours disponible chez Pride & Joy.

Retrouvez la première interview du groupe…

… et la chronique du nouvel album :

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Hard FM

Vega : melody makers

Décidemment, le Hard FM (AOR, Melodic Hard Rock, etc…) est en pleine effervescence et surtout se découvre une seconde vie, nettement plus dynamique, audacieuse et technique qu’il a pu l’être durant son âge d’or dans les années 80/90. Et si VEGA profite de cet engouement, il est loin d’être un nouveau venu sur la scène Hard Rock. Créé en Angleterre il y a plus de dix ans, la formation présente un « Battlelines » généreux et solide.

VEGA

« Battlelines »

(Frontiers Music)

Fondé en 2009 par son chanteur Nick Workman, VEGA sort aujourd’hui son huitième album. Si les Britanniques ne bénéficient pas encore d’une grande notoriété dans le reste de l’Europe, ils peuvent compter sur une solde fan-base sur leur île, où ils enchainent les concerts. Et avec « Battlelines », le quintet pourrait se voir ouvrir des portes, d’autant que son Hard Rock mélodique à de quoi séduire de nouveaux adeptes au-delà de ses frontières.

Côté line-up, on note l’arrivée sur ce nouvel opus de Mark Trail à la basse, tandis que le groupe est stabilisé depuis 2020 et « Get Your Teeth » et « Anarchy And Unity ». Cet équilibre se ressent vraiment sur les morceaux de « Battlelines », composé par le leader du combo et Pete Newdeck, le batteur qui est aussi producteur. VEGA semble avoir trouvé un nouveau souffle, grâce à une remise en question étonnante.

Les deux guitaristes, Marcus Thurston et Billy Taylor, s’en donnent à cœur-joie et le travail sur les riffs, les chorus et les solos est remarquable. Entraînant et accrocheur, VEGA se montre costaud et les 12 titres devraient faire un carton sur scène (« Heros And Zeros », « Battlelines », « Don’t Let them See Your Bleed », « Run With Me », « Not Enough »). Très convaincant avec des mélodies aussi fédératrices, les Anglais viennent de frapper un grand coup.

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Hard Rock

H.E.A.T : the power of adrenaline

Présenté comme une compilation par plusieurs medias, « Extra Force » n’en a pourtant pas tous les attributs. Tout d’abord, on découvre deux inédits (« Freedom » et « Will You Be »), deux reprises du groupe chantées par l’actuel frontman et enfin six extraits live. Pas vraiment l’allure d’un Best Of donc, même si l’essentiel du contenu n’est pas une surprise. Cependant, H.E.A.T a bien fait les choses et l’adrénaline est au rendez-vous.

H.E.A.T

« Extra Force »

(earMUSIC)

Surfant sur le succès de « Force Majeure » sorti l’an dernier presque jour pour jour, et surtout sur le retour en grâce de son chanteur originel Kenny Leckremo en lieu et place d’Erik Grönwall parti chez Skid Row, H.E.A.T réapparait avec une nouvelle galette. Légèrement hybride dans la forme, on y retrouve deux titres studio, deux autres réinterprétés par l’actuel frontman et six live très énergiques. Les Suédois font revivre le Hard 80’s avec beaucoup de talent, d’enthousiasme et cela s’entend sur « Extra Force ».

Sans doute désireux de marquer son territoire, Leckremo s’est même fendu du réenregistrement de deux morceaux devenus des classiques sans lui : « Rise » et « One By One ». Cette grosse décennie d’absence, entre 2010 et 2022, a vu H.E.A.T prendre du volume et c’est très probablement ce qui a motivé cette étonnante prise de positon. Cela dit, elles ont fière allure et ces nouvelles versions prennent carrément un bon coup de jeune, tant la production s’inscrit dans celle du précédent disque.

Après cette mise au point, H.E.A.T livre six titres enregistrés en concert l’an dernier, où l’on retrouve d’ailleurs « One By One », ainsi que « Back To The Rythm » et « Nationwide », extraits de « Force Majeure ». Pour le reste, le quintet reprend ses standards, à savoir « Rock Your Body », « Dangerous Ground » et « Living On The Run ». Les Scandinaves confirment qu’ils sont vraiment un groupe de scène et, poussés par leur public, ils dégagent beaucoup de puissance mêlée à un tsunami mélodique. Imparable.

Retrouvez la chronique de « Force Majeure » :

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Hard FM Melodic Metal

Eclipse : so catchy !

Fer de lance du Metal mélodique suédois aux côtés de H.E.A.T notamment, ECLIPSE ne cesse de compter un public de plus en plus nombreux tout acquis à sa cause. Avec « Megalomanium », le combo offre certainement son opus le plus mainstream de sa carrière, ce qui ne signifie pas non plus qu’il soit mauvais, bien au contraire. Les Scandinaves restent combatifs et véloces.

ECLIPSE

« Megalomanium »

(Frontiers Music)

Dixième album studio pour la formation scandinave, auquel il faut ajouter le très bon double-album, « Viva la VicTOURia », sorti il y a trois ans. Toujours emmené par Erik Mårtensson (chant) et Magnus Henrikson (guitare), ECLIPSE se montre de plus en plus rassembleur et accessible au fil de ses productions, et il faut reconnaitre que « Megalomanium » flirte clairement avec l’AOR, une première pour le groupe.

Bien sûr, ECLIPSE délivre toujours ce Hard Rock mélodique, qui l’a envoyé sur les scènes du monde entier, mais le virage entrepris il y a quelques albums est manifestement beaucoup plus FM et grand public qu’auparavant. Cela ne veut pas pour autant dire que le quatuor a perdu de son énergie et de son mordant : ils sont juste dilués dans des morceaux aux refrains hyper-fédérateurs et aussi très formatés.

Succédant à « Wired » (2021), « Megalomanium » se veut donc très accrocheur, un peu dans la lignée de White Lion et Bon Jovi dans leurs meilleures années, ce qui est loin d’être péjoratif. L’entrée en matière se fait avec « The Hardest Part Is Losing You », qui se vient se nicher dans un coin de la tête et n’en sort plus. Et ECLIPSE continue sur sa lancée avec la même dynamique (« Got It ! », « Anthem », « The Broken », « High Road », « Forgiven »).

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AOR Hard FM Melodic Rock

Heart Line : golden years

D’un statut d’incontournable dans les années 80/90 à celui de paria les deux décennies qui suivirent, le Hard FM, Melodic Rock ou AOR, c’est selon, retrouve des couleurs et redore son blason de belle manière depuis quelques temps. Sans sombrer dans un revival sans saveur, HEART LINE tire au contraire très habillement son épingle du jeu, grâce à des musiciens talentueux et une vision très actuelle, qui font de « Rock’n’Roll Queen » un disque incontournable et un véritable électrochoc.

HEART LINE

« Rock’n’Roll Queen »

(Pride & Joy Music)

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la scène hexagonale en matière de Hard FM, vulgairement appelé AOR de nos jours, est dépeuplée et presqu’orpheline. Pourtant, celles et ceux qui ont connu les grandes heures de MTV en ont été joyeusement abreuvés de longues années durant. Mais au milieu de ce désert musical typiquement français, une oasis a vu le jour il y a deux ans avec l’arrivée en trombe de HEART LINE avec un premier album, « Back In The Game », digne des meilleures productions internationales.

Affichant, c’est vrai, une certaine légèreté en raison de la mise en avant de mélodies bardées de refrains entêtants et d’un côté très accessible qui fait justement sa marque de fabrique, le style est pourtant techniquement très exigeant et même plutôt pointu pour qui vise les sommets. N’en joue donc pas qui veut ! Et c’est avec cette volonté et ce savoir-faire que HEART LINE vient frapper encore plus fort avec « Rock’n’Roll Queen », sa deuxième réalisation, toujours faite-maison, encore plus aboutie, assurée et inspirée.

Fondé par son virtuose de guitariste, Yvan Guillevic, qui produit aussi l’album, le quintet breton peut compter sur son équipe de choc, qu’il convient de citer, composée d’Emmanuel Creis (chant), Jorris Guilbaud (claviers), Dominique Braud (basse) et Walter Français (batterie). Fin et accrocheur, HEART LINE distille des compositions très matures et irrésistibles (« I Am The Night », « Call Of The Wild », « Living My Dreams », « Hard Life », « The Fire Still Burns » et le morceau-titre). Un exercice de haute voltige et de grande classe !

Photo : Cédric Andreolli
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Hard Rock

Sunstorm : summer time

S’éloignant du Hard Rock de ses débuts, SUNSTORM s’est tourné vers un Hard FM moins massif. Grâce à un grand Ronnie Romero au chant et l’excellente recrue Luca Princiotta à la guitare, le quintet maintient une certaine dynamique permettant à « Brothers In Arms » de ne pas sombrer dans la facilité.

SUNSTORM

« Brothers In Arms »

(Frontiers Music)

Septième album et second avec le chanteur Ronnie Romero (Michael Schenker, Lords Of Black) pour le groupe international, dont le line-up a d’ailleurs encore changé. SUNSTORM accueille le très bon guitariste Luca Princiotta (Doro, Blaze), qui livre une excellente prestation sur ce « Brothers In Arms », produit et mixé par son claviériste Alessandro Del Vecchio.

Depuis « Afterlife » sorti l’an dernier,  le Hard Rock pêchu et solide du quintet a laissé place à un style où la mélodie prime sur la vitesse et le côté brut, qui avait fait la réputation du groupe fondé par Joe Lynn Turner et Dennis Ward en 2006. SUNSTORM, pour des raisons évidentes (label et producteur), surfe donc sur une vague Rock mélodique en plein renouveau.

Malgré tout, le combo a gardé une certaine hargne grâce à une rythmique soutenue, mais essentiellement à l’incroyable puissance vocale de son frontman Ronnie Romero et aux solos millimétrés de Luca Princiotta. SUNSTORM conserve donc cet aspect Hard Rock plein de fraîcheur et livré avec de belles mélodies (« Games We Play », « No Turning Back », « Hold The Night », « Living Out Of Fear »).

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Hard Rock

H.E.A.T. : original taste

C’est avec éclat et spontanéité que H.E.A.T. fait son retour comme au premier jour et sous son line-up originel. En effet, « Force Majeure » voit Kenny Leckremo reprendre son micro une décennie plus tard. Cela semble même avoir aiguisé l’amplitude mélodique du Hard Rock des Suédois, qui entretiennent une nostalgie enflammée.

H.E.A.T.

« Force Majeure »

(earMusic)

Avec son septième album, H.E.A.T. vient apporter de la nouveauté… avec de l’ancien ! En effet, « Force Majeure » acte le retour aux affaires de Kenny Leckremo, premier frontman du groupe à l’œuvre jusqu’en 2010. Remplacé dans l’intérim par Erik Grönwall, parti aujourd’hui chez les fantomatiques Skid Row, le chanteur retrouve sa place après un album solo, « Spectra », en 2018.

C’est donc sous son line-up initial que H.E.A.T. s’affiche et il semblerait que la composition de ce nouvel opus ait eu l’effet d’un bain de jouvence pour les Suédois. Bien sûr, Leckremo redonne beaucoup de fraîcheur et d’allant au quintet, mais sa seule présence n’explique pas tout. « Force Majeure » regorge de riffs hyper-efficaces, de solos parfaitement calibrés et d’une rythmique survoltée.

Soufflant sur les années 80 et 90 avec une vigueur très actuelle, H.E.A.T. nous rappelle bien sûr au bon souvenir d’une scène Hard Rock dynamique et créative, mais pas seulement. Dès « Back To The Rythm », le ton est donné et le combo se montre très affûté (« Hollywood », « Not For Sale », « Hold Your Fire », « Demon Eyes »). Surfant sur l’enthousiasme distillé sur « II » en 2020, « Force Majeure » s’inscrit parmi les meilleurs albums des Scandinaves.

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Sole Syndicate : au fer rouge

En présentant un album aussi abouti, le quatuor suédois réalise une belle synthèse entre un Heavy costaud et un Hard plus mélodique, voire FM, où les mélodies prennent une dimension incroyable et offrent une dimension solide à son jeu. Avec « Into The Flames », SOLE SYNDICATE s’affirme sans retenue dans un registre très maîtrisé et très fédérateur.

SOLE SYNDICATE

« Into the Flames »

(Scarlet Records)

La Suède présente bien des contrastes. Reconnue comme la terre nourricière (ou presque) du Death Metal, elle l’est aussi pour ses groupes estampillés Melodic Metal, grands faiseurs de mélodies imparables, de riffs racés et de refrains accrocheurs. Depuis 2015, SOLE SYNDICATE distille son Hard Rock très Heavy et ce troisième album pourrait être enfin celui de la reconnaissance.

Fondé par Jonas Månsson, chanteur et guitariste, le quatuor semble vraiment soudé et le Hard’n Heavy aux frontières du Hard FM (ou AOR, comme on dit aujourd’hui) fait franchement son effet, d’autant que les riffs sont aussi acérés qu’entêtants. Dans un registre assez classique, mais pas convenu, SOLE SYNDICATE fait une sorte de jonction entre un Heavy Metal très européen et un style plus américain affirmé.

Avec un naturel assez déconcertant, les Suédois, faute de révolutionner le genre, livre un bel album et « Into The Flames » présente des parties vocales toujours carrées et dynamiques. Malgré des textes surtout basés sur les récents événements pandémiques, SOUL SYNDICATE dégage une impression très positive grâce, notamment, à la prestation énorme de son guitariste et chanteur. Une très belle surprise !

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AOR Hard Rock

Saints Trade : conjurer le sort

Les Italiens de SAINTS TRADE semblent être ressortis regonflés à bloc de la période de pandémie, et surtout du confinement très strict imposé dans leur pays. Entièrement composé à cette période, le trio et ses amis livrent « The Golden Cage », qui est une belle réponse en forme d’espoir, dans un Hard Rock mélodique pêchu et véritablement pensé pour la scène. Les Transalpins entendent bien rattraper le temps perdu avec ce très bon troisième album.

SAINTS TRADE

« The Golden Cage »

(Art Of Melody Music/Burning Minds Music Group)

Fondé en 2009 à Bologne, SAINTS TRADE poursuit sa route et, après « Time To Be Heroes » en 2019 (chroniqué à l’époque), fait son retour avec un troisième album qui vient confirmer les intentions du groupe. Basé sur le trio originel Santi Libra (chant), Claus (guitare) et Andrea Sangermano (basse), le combo s’est entouré de la même équipe de ‘guest’, venue lui prêter main forte comme précédemment.

Toujours enregistré, mixé et produit par Roberto Priori (qui signe le solo de guitare sur « Once And For All »), qui met parfaitement en valeur la musique des Transalpins, « The Golden Cage » a été entièrement composé durant le confinement de leur pays, d’où le titre de l’album. Frustrés par la situation, SAINTS TRADE livre pourtant un album très positif et plein d’allant avec des titres entraînants et dynamiques.

Toujours fidèle à un Hard Rock mélodique aux accents Hard FM et AOR à l’occasion (les synthés en moins), on notera à nouveau la participation de Paolo Caridi (Arthemis, Hollow Haze, Sweet Oblivion) à la batterie et Pier Mazzini aux claviers. Les nouveaux morceaux de SAINTS TRADE ne manquent pas de souffle et affiche au contraire une belle renaissance (« Neverland », « Casino Royale », « Mirror Of Myself », « Double Trouble »).

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AOR Melodic Rock

Out Of This World : une renaissance

Quand le chanteur de Fair Warning, Tommy Heart, croise le chemin de l’ex-guitariste des belles années de Europe, Kee Marcello,ça fait forcément des étincelles. Sous l’entité OUT OF THIS WORLD, le duo sort un premier album éponyme de Hard FM (AOR pour les autres), où la qualité des riffs n’a d’égal que la prestation du frontman allemand. Sur « Out Of This World », le Hard version classique se modernise et reprend vie.

OUT OF THIS WORLD

« Out Of This World »

(Atomic Fire Records/ADA)

Celles et ceux, les plus valeureux, qui ont eu la chance de ne pas découvrir la musique avec le Nu Metal ou le MetalCore se souviennent certainement de l’album « Out Of This World » de Europe sorti en 1988. A cette époque, le Hard FM, qualifié depuis de Rock mélodique ou d’AOR, battait son plein et même si les claviers se faisaient souvent envahissants, les riffs et les mélodies justement n’en étaient pas moins exceptionnelles. Alors plus de 30 ans après, OUT OF THIS WORLD remet le couvert avec une grande envie, un enthousiasme intact et surtout un feeling décuplé.

C’est donc très naturellement que l’ancien guitariste de Europe, Kee Marcello, a opté pour OUT OF THIS WORLD pour baptiser sa nouvelle aventure musicale aux côtés de Tommy Heart, frontman de Fair Warning. Et l’explosif duo a complété le groupe avec un line-up à la hauteur du niveau de ce premier album éponyme. Derrière les fûts, Darby Todd (Gary Moore, Robert Plant, …) fait la paire avec le bassiste Ken Sandlin (Alien), tandis que Don Airey de Deep Purple assure les claviers sur quatre morceaux.

Pour sublimer ce casting de choix, c’est le grand Ron Nevison (Kiss, Ozzy, Lynyrd Skynyrd, …) qui signe un mix de toute beauté. Très fédérateur sur « Twilight » et « Lightning Up My Dark », plus délicat sur « In A Million Years », percutant sur « Up To You » et le très Van Halennien « The Warrior », OUT OF THIS WORLD montre avec classe et talent toute l’étendue de son savoir-faire. En bonus, le groupe propose un deuxième opus Live regroupant des classiques de Kee Of Heart, Europe et Fair Warning. Réjouissant.