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Contemporary Blues

Monster Mike Welch : in full light

Il est l’un des bluesmen les plus brillants de sa génération et malgré tout, il est aussi d’une discrétion presqu’indécente. MONSTER MIKE WELCH impressionne autant qu’il séduit le monde du Blues depuis presque trois décennies. Enregistré en Californie, « Nothing But Tim » est l’un des disques les plus personnels de l’artiste du Massachussetts et il éblouit par la classe qu’il diffuse.

MONSTER MIKE WELCH

« Nothing But Time »

(Gulf Coast Records)

Surnommé ‘Monster Mike’ à l’âge de 13 ans par Mr Dan Aykroyd des légendaires Blues Brothers, MIKE WELCH a depuis fait du chemin et mené une belle et grande carrière. Originaire de Boston, le guitariste, chanteur et songwriter marque de son empreinte le Blues contemporain qu’il parvient à rendre lumineux grâce à son inimitable signature électrique et un toucher unique, qui le rend si identifiable.

« Nothing But Time » est son huitième album sous son nom, mais MONSTER MIKE WELCH est un musicien plus que chevronné de la scène Blues américaine. Multi-nominé et récompensé à plusieurs reprises, il a œuvré entre autres plus de 15 ans au sein de Sugar Ray And The Bluetone et enregistré avec de nombreuses pointures du genre. Ayant combattu un Covid long pendant de très longs mois, il pensait son avenir incertain, et pourtant…

Présentant 14 morceaux, dont deux reprises de Robert Johnson, une de George Harrison et un autre de Buddy Guy, le virtuose brille surtout sur ses propres compositions, où sa dextérité et son feeling célèbrent la beauté du Blues (« Walking To You Baby », « I Ain’t Sayin’ », « Losing Every Battle », « Hard To Get Along With », « Jump For Joy »). MONSTER MIKE WELCH fait un retour rayonnant et son jeu est juste exceptionnel. Une merveille !

Photo : Jo Welch
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Alternative Metal

Godsmack : changement de trajectoire

Si les riffs sont toujours massifs, les solos flamboyants, la rythmique groove et tendue et le chant perçant et captivant, GODSMACK s’apprête pourtant à changer de cap. « Lighting Up The Sky » est annoncé comme sa dernière réalisation studio. Et si c’est le cas, la formation laissera un puissant témoignage et une empreinte forte dans le monde du Hard Rock et de l’Alternative Metal.

GODSMACK

« Lighting Up The Sky »

(BMG)

GODSMACK, par la voix de son leader Sully Erna, l’a annoncé : il ne mettra plus les pieds dans un studio. Cette décision forte intervient après 27 ans de carrière et a de quoi surprendre. A l’heure où de nombreux groupes, et non des moindres, voient leurs tournées s’annuler, le quatuor a décidé de se consacrer à la scène et partagera donc sa musique de manière différente. On peut par conséquent s’attendre à quelques surprises.

A en croire les Américains, « Lighting Up The Sky » se présente comme leur ultime album. Et très franchement, à l’écoute du huitième opus du combo du Massachusetts, il y a de quoi nourrir des regrets… et pas qu’un peu ! L’Alternative Metal de GODSMACK est toujours incisif et accrocheur et les teintes de Hard Rock apporte ce côté tellement organique qui fait sa force. Quant à la production, elle reste exceptionnelle bien sûr.

Typiquement US dans le son comme dans la forme, « Lighting Up The Sky » regorge de titres pêchus et musclés comme ceux qui ont marqué la discographie de ce monument de la scène américaine (« You And I », « Red White And Blue », « Hell’s Not Dead », « Let’s Go » et le génial « Surrender »). Mais GODSMACK sait aussi donner dans la profondeur et l’émotion (« Best Of Times », « Growing Old », « What About Me », Truth »). Il va manquer !

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Dark Gothic Doom

Celestial Season : l’art du mystère

En trente ans de carrière, CELESTIAL SEASON a posé une empreinte conséquente sur le Doom, empruntant de multiples sentiers et osant des combinaisons audacieuses. Les sept musiciens qui composent cette institution se sont lancés cette année dans une trilogie, « Mysterium », dont le second volet sort aujourd’hui. Le Doom des Bataves joue sur des tonalités et des couleurs abyssales issues du Death, du Gothic avec une touche de classique et avec toute la finesse qu’on leur connait.   

CELESTIAL SEASON

« Mysterium II »

(Burning World Records)

Groupe au parcours atypique, CELESTIAL SEASON a retrouvé un second souffle depuis un peu plus de deux ans. En 2020, les Hollandais sont revenus avec la fameuse Box « The Doom Era », rompant ainsi de belle manière un silence assourdissant de 20 ans. Depuis, les vétérans du Doom se sont fixés autour d’un line-up solide de sept musiciens inspirés et créatifs et surtout un style unique en son genre.

En marge d’une flopée de singles et d’EP, « Mysterium II » est le huitième album de CELESTIAL SEASON et il surgit sept petits mois seulement après le premier volume. Avec cette seconde partie de la trilogie en cours, le sextet reprend les choses où elles en étaient et poursuit ce voyage sombre et ténébreux dans des atmosphères Death et gothiques où la mélancolie se noie dans un désespoir palpable et hypnotique.

Le travail et l’interprétation de Jiska Ter Bals (violon) et Eliane Anemaat (violoncelle), ainsi que des guitaristes Olly Smit et Pim Van Zanen font de CELESTIAL SEASON un combo hors-norme, qui prend encore de l’ampleur grâce à la voix toute en nuances de Stefan Ruiters. Et la métronomique, mais très organique, rythmique basse/batterie de Lucas Van Slegtenhorst et Jason Kohnen fait le reste. La symbiose est totale.

Musicalement, les morceaux prennent le temps de poser des ambiances saisissantes et « Mysterium II » se fait obsédant en jouant avec une grande maîtrise sur les contrastes (« The Divine Duty Of Servants », « Tomorow Mourning », « The Sun The Moon And The Truth », « Pictures O Endless Beauty – Cooper Sunset »). CELESTIAL SEASON voit et fait les choses en grand pour s’imposer avec maestria. Une habitude…

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post-Rock Progressif

Toundra : de sombres tourments

A chaque nouvel album, TOUNDRA déconcerte autant qu’il envoûte et « Hex » ne faillit pas à la règle. Fort d’un univers très personnel, le quatuor espagnol joue de sa technicité pour rendre son style immersif à travers des morceaux pourtant très pêchus et relevés. Toujours instrumental, ce huitième opus est hypnotique et musclé.

TOUNDRA

« Hex »

(InsideOut Music)

Groupe incontournable de la scène post-Rock espagnole et même européenne, TOUNDRA est de retour moins de deux ans après « Das Cabinet Des Dr. Caligari », son précédent album. Comme beaucoup, le quotidien des Madrilènes a du faire face à de nombreux bouleversements et obstacles ces derniers mois. C’est donc dans une ambiance particulière qu’a été composé « Hex ».

Bravant des conditions pénibles, inhabituelles et inconfortables, le quatuor ibérique a fait de cette période une source d’inspiration. Forcément, ce huitième album de TOUNDRA est assez sombre et tourmenté et a, par ailleurs, été conçu à l’image d’un vinyle (format dans lequel il est disponible) en deux faces bien distinctes et musicalement très différentes et complémentaires.

« El Odio », qui constitue la première partie et aussi la première moitié de l’album, s’étale sur 22 minutes d’un post-Rock à la fois immersif et entraînant. Posant une atmosphère percutante et aérienne, TOUNDRA nous propulse dans un univers obsédant. Le très Electro « La Larga Marcha », le langoureux « Watt » et bien sûr « Fin » qui vient clore l’album sont tous d’une finesse et d’une précision rare.

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Metal Progressif Rock

Mastodon : précieux et unique

Affronter les épreuves semble magnifier MASTODON et avec « Hushed And Grim », c’est à une véritable épopée musicale que nous convie le quatuor américain. Grâce à deux décennies de stabilité dans son line-up, le groupe évolue dans une dynamique exceptionnelle et livre un double-album monumental et massif avec un aspect très intime et universel : la marque des grands. Progressif, Metal et Rock, ce huitième opus traverse le temps et les styles.

MASTODON

« Hushed and Grim »

(Reprise Records)

Bien malin qui pourrait définir cette nouvelle réalisation de MASTODON, voire en faire une chronique en réussissant à faire le tour de manière précise de ce magistral double-album, qui se pose comme un chef d’œuvre. D’une richesse inouïe et d’une incroyable densité, « Hushed And Grim » brille par la créativité du quatuor qui se propulse avec talent dans des sonorités Metal et Rock, Progressives et Stoner avec un soupçon de Psych savamment dosé.

Avec David Bottrill (Tool, King Crimson, Rush) aux manettes, MASTODON distille 15 morceaux lumineux que la mélancolie et parfois la noirceur ne parviennent pas à atténuer. Certes, « Hushed And Grim » est marqué par la perte du manageur du groupe, Nick John, et pourtant le combo de Georgie a rarement semblé aussi serein et fertile, et dans un style qui englobe habillement une matière Rock et Metal colossale.   

Ce huitième album, s’il nécessite un grand nombre d’écoutes pour en saisir toutes les subtilités et les composantes, est réellement captivant pour vite devenir addictif. Musclé sur « The Crux », « Pushing The Tids » ou « Savage Lands », MASTODON est carrément stellaire sur « Dagger » et « Had It All ». D’une cohérence qui peut s’assimiler à un concept-album, « Hushed And Grim » renferme des perles musicales incroyables (« Gigantium »). Indispensable.

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Extrême

Aborym : en acier trempé

Groupe majeur du Metal Indus italien, ABORYM a beaucoup évolué au fil des albums, et « Hostile » se présente comme un point culminant de sa carrière, tant par sa longueur que la qualité des compositions. Puissant et compact, Metal, Rock et Indus, le quatuor maîtrise son jeu et ce nouvel album est une vraie bombe.

ABORYM

« Hostile »

(Dead Seed Productions)

Huitième album pour le quatuor italien ABORYM, « Hostile », qui signe ici probablement son meilleur album. Cette fois, l’investissement a été total puisque le groupe au complet s’est mis à l’écriture des 14 titres, rendant ce nouvel opus beaucoup plus personnel et révélateur du son et du style si particulier des transalpins. Et malgré la forte présence des machines, les chevaux sont lâchés.  

Passé les chuchotements de l’intro de « Disruption » qui ouvre l’album, le Metal Indus d’ABORYM reprend le dessus avec une force incroyable, et surtout grâce à la qualité du mix et du mastering impeccable d’Andrea Corvo. Si la production du précédent opus était signée Keith Hillebrandt (NIBN, Bowie), il faut reconnaître que celle de « Hostile » correspond mieux à la personnalité musicale du combo.

Particulièrement consistant, « Hostile » est très compact et le côté Metal du groupe ressort sur les riffs acérés des deux guitaristes (« Horizon Ignited », « The End Of A World », « Radiophonia »). ABORYM s’aventure même dans des contrées très Rock alternatif entre sons Electro et passages psychédéliques. Les Italiens réalisent un très bon album, balayant habillement un large spectre musical.