Catégories
Doom Heavy metal

[Going Faster] : Endtime / Crimson Tower

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

ENDTIME – « Impending Doom » – Heavy Psych Sounds Records

Ce premier effort des Suédois d’ENDTIME fait presque froid dans le dos. Le simple nom du quintet résume à lui seul les intentions de ces nouveaux venus sur la scène Doom Metal. Composé d’anciens membres d’Obnoxius Youth, Undergang, Taiwaz et Noctum, les Scandinaves n’en sont pas à leur coup d’essai et parviennent sur « Impending Doom » à rassembler la quintessence d’un registre nihiliste, ténébreux et horrifique. ENDTIME n’est pas là pour faire dans le détail et parvient en l’espace de cinq morceaux plombants et pachydermiques à vous décoller le cerveau avec une facilité presque malsaine. Puissant et ravageur, le combo se présente sur des titres très bruts où il joue sur les sonorités et les ambiances de manière démoniaque. 

CRIMSON TOWER – « Aeternal Abyss » – Morbid and Miserable Records

Il y a quatre ans, c’est sous le nom d’Eternal Abyss que CRIMSON TOWER a vu le jour le temps d’une démo. Rebaptisé, le trio de São Paulo s’est aguerri comme en témoigne « Aeternal Abyss », son premier album. Dans la lignée de Pagan Alter et Candlemass, les Brésiliens couvrent un spectre musical qui mêle Doom Old School avec des fulgurances Heavy Metal, elle aussi très classiques. Sombre dans son ensemble, l’album souffre encore de quelques imperfections, notamment au niveau de la production, mais les morceaux qui le composent respirent le Metal originel. Très à l’écoute de son époque, CRIMSON TOWER laisse parler la puissance à travers un Heavy Doom solide, qui ne demande qu’à être peaufiné. Un premier essai plein d’envie et de détermination.

Catégories
Groove Metal Heavy metal Metal Progressif Thrash Metal

Cobra The Impaler : morsure de Metal

L’énergie déployée par les Belges sur leur premier album fait plaisir à voir et surtout à l’entendre. Grâce à des morceaux dynamiques et mélodiques et un Metal à la fois massif et tranchant, COBRA THE IMPALER combine un Heavy Metal très actuel avec des envolées progressives intelligemment arrangées. « Colosal Gods » est taillé pour s’inscrire dans la durée.

COBRA THE IMPALER

« Colossal Gods »

(Listenable Records)

Pour son premier album, COBRA THE IMPALER n’a pas fait les choses à moitié. Cela dit avec un tel line-up, on pouvait attendre (et s’attendre) à quelque chose de solide de la part de son leader et guitariste Tace CD (ex-Aborded) à l’origine du projet. Il a enrôlé Dirk Verbeuren (Megadeth), le frontman Manuel Remmerie (Majestic Sun), James Falck (guitariste) et Michele De Feudis à la basse (The Almighty Mighty).

Très bien armés, les Belges ont donc bien des atouts et « Colossal Gods » est un opus très abouti, musclé et remarquablement bien mixé par Ace Zec (Haester, Customs), qui est d’ailleurs devenu le batteur officiel du quintet, le cogneur de Megadeth n’étant présent que sur l’enregistrement. Bien huilé et puissant, le Metal de COBRA THE IMPALER va puiser son style dans des registres aussi vastes que le Groove, le Thrash, le Heavy Metal, le Progressif avec même quelques touches Stoner façon Mastodon.

Affichant une dextérité imparable, les Belges impressionnent grâce à un jeu racé, des mélodies accrocheuses et des breaks aussi lumineux qu’aériens. COBRA THE IMPALER ose développer un style plein d’audace et de relief, bien porté par une production limpide et moderne (« Tempest Rising », « Blood Eyes », « Scorched Earth »). Intelligent dans son approche, le quintet enchaîne les riffs acérés, les rythmiques relevées et le duo au chant qui fait des merveilles entre growl dévastateur et chant clair.

Catégories
Blues Rock Folk/Americana International Soul / Funk

Harlem Lake : au service du feeling [Interview part.1]

Véritable révélation Americana Blues Rock venue des Pays-Bas, HARLEM LAKE a sorti il y a quelques semaine un superbe premier album, « A Fool’s Paradise Vol.1 ». Dans un registre très Southern, le quintet affiche une étonnante maturité et un style déjà très personnel. Guidé par la voix exceptionnelle de Janne Timmer, également parolière, le groupe traverse des contrées Blues, Rock et Soul avec une aisance désarmante et un feeling incroyable. Entretien en deux parties avec la chanteuse du groupe, qui nous en dit un peu plus sur le processus de création et la démarche artistique de HARLEM LAKE…

Photo : Melle de Groot

– La première chose qui surprend à l’écoute de « A Fool’s Paradise Vol.1 », c’est la découverte de votre pays d’origine, la Hollande. On a franchement l’impression d’entendre un groupe du sud des Etats-Unis. Vous avez grandi avec le registre Southern américain qu’il soit Rock, Blues ou Soul ?

Merci, c’est un vrai compliment ! Enfants, nous avons grandi avec beaucoup de styles de musique différents. Et à l’adolescence, nous avons tous découvert le Blues chacun à notre manière. Pour Dave (Warmerdam, piano, claviers – NDR), ce fut grâce à un accordeur de piano qui, après avoir accordé le sien, lui a joué du Boogie Woogie. Et il s’est avéré qu’il s’agissait de Mr Boogie Woogie, l’un des meilleurs pianistes néerlandais. Pour ma part, j’ai toujours adoré Joe Cocker et Sonny (Ray, guitare – NDR), quant à lui, porte vraiment l’héritage du Blues en lui. Nos parents écoutaient des artistes Rock plus grand public comme Dire Straits, Fleetwood Mac, Genesis et Pink Floyd. Et si on commence à creuser à partir de là, on finit toujours par se retrouver à la croisée des chemins !

– HARLEM LAKE a été fondé par votre pianiste Dave Warmerdam, avant d’être rejoint par Sonny Ray à la guitare et toi au chant. Ensuite, Benjamin Torbijn et Kjelt Ostendorf ont constitué la rythmique. Vous évoluez tellement naturellement ensemble que votre album sonne comme une évidence. Comment se sont passées ces rencontres, car il y a un tel feeling entre vous ?

Sonny et Dave se connaissaient de leur scène Blues locale, car ils viennent de la même région. Dave et moi, nous nous étions déjà rencontrés à plusieurs reprises durant notre adolescence. On avait l’habitude d’aller voir les groupes du coin en concert et lors des tremplins organisés dans un lieu près de chez nous : le Duycker. Le groupe a vu une vidéo où je chantais un classique du Blues, « Oh Darling », et ils m’ont invitée pour un concert-test en en forme d’audition. Sonny a été très enthousiaste et nous sommes devenus amis assez rapidement. Ça a vraiment matché ! Cependant, l’année dernière n’a pas été facile et nous avons dû nous séparer de notre ancienne section rythmique. Mais Kjelt (Ostendorf, bassiste – NDR) s’était déjà joint à nous quelque temps auparavant pour des sessions de pré-production, car notre précédent bassiste n’était pas disponible. Il joue également sur la plupart des chansons du disque. Et enfin, Benjamin (Torbijn, batterie – NDR) avait déjà joué avec Sonny auparavant dans un autre groupe et cela a tout de suite été évident quand nous l’avons invité à jammer.

Photo : Julia Bo Heijnen

– Vous avez composé et monté un répertoire très abouti en peu de temps, ce qui est très rare dans ce registre. Et les concerts ont rapidement confirmé votre talent. Vous avez senti tout de suite que votre musique s’imposait d’elle-même ?

Je pense qu’il n’y a pas de réponse simple et rapide à cela. Lorsque vous écrivez un morceau, vous pensez à la chanson et au message que vous voulez y mettre. La chose la plus importante est que nous aimons ce que nous faisons, et pendant l’écriture des chansons, nous nous concentrons uniquement sur la musique, tout le reste passe au second plan. Mais c’est vrai qu’il nous est arrivé d’écrire des morceaux qui ont immédiatement sonné. C’est un sentiment très excitant et grisant, lorsque vous créez quelque chose et que vous le ressentez tout de suite. Pour la plupart des chansons qui figurent sur « A Fool’s Paradise vol.1 », j’avais ce sentiment. Mais bien sûr, certains morceaux ont eu besoin de plus d’attention et d’être plus travaillés que d’autres.

– On l’a dit, HARLEM LAKE marie habillement les différents courants Southern avec une base Rock fortement teintée de Blues et de Soul. Vous avez l’intelligence de mettre votre technique au service d’un feeling incroyable. L’important est d’abord de donner une âme à vos morceaux ?

C’est une question difficile ! La plupart des chansons commencent par un feeling à partir duquel la musique évolue. Il nous pousse à prendre la guitare, à nous asseoir derrière le piano ou à chanter. Sonny et Dave ont le talent de traduire leurs sentiments en musique et je suis souvent capable de les mettre en mots et en mélodies. Les ingrédients les plus importants pour qu’une chanson vous touche est très probablement l’honnêteté et l’intention qu’on y met. Sans cela, ce serait juste creux et froid.

Photo : Cem Altınöz

– Les chansons sont littéralement transcendées par le feeling, l’émotion et ta puissance vocale, que l’on peut d’ailleurs aussi retrouver chez Sharleen Spiteri notamment. De quoi parlent vos textes et est-ce la musique qui vient se poser sur les paroles, ou l’inverse ?

Les thèmes principaux de notre premier album sont l’amour, la perte, le désir et ce que tout ça peut nous apprendre. Il s’agit de grandir à travers la douleur et de trouver la force d’affronter et d’apprendre, au lieu de retomber dans des schémas toxiques. Il faut apprécier ce que nous avons, tout en aspirant à ce que nous n’avons pas encore. Le titre « A Fool’s Paradise » fait référence au phénomène de vivre dans un monde où rien n’est ce qu’il paraît. Nous avons tellement grandi ces dernières années que nos chansons racontent les leçons que nous avons apprises et les nouvelles visions du monde que nous avons aujourd’hui. Par ailleurs, sur l’album, nous essayons de décrire le fait que tout le monde a des imperfections et éprouve des difficultés, et que ce serait un paradis de fous, si on pensait être les seuls dans ce cas ! (Rires)

En ce qui concerne le processus d’écriture, il diffère selon la chanson. La musique ou les paroles peuvent venir en premier, et cela dépend aussi si la chanson est écrite par l’un d’entre nous ou par l’ensemble du groupe. Cela peut arriver que le groupe soit en train de composer et qu’en même temps j’écrive les paroles, comme pour « Deaf & Blind ». Il est aussi arrivé que Dave produise entièrement un morceau et me l’envoie. Ce fut le cas pour « A Fool’s Paradise », par exemple. Parfois, j’écris des paroles sous forme de poème, je n’y touche pas pendant des mois et quand la bonne musique arrive, je les ressors comme pour « Please Watch My Bag ». Pour « The River », Sonny a sorti un riff de guitare, nous nous sommes assis à côté avec Dave et la chanson s’est faite ainsi. Nous n’avons pas vraiment de méthode, et très souvent, en utiliser plusieurs nous permet de découvrir beaucoup de choses.

– Outre les mélodies qui sont terriblement efficaces, il y a un énorme travail sur les arrangements, qui peuvent d’ailleurs rappeler les premiers albums de Tedeschi Trucks Band et d’autres grosses formations Blues et Soul. Chaque détail compte et pourtant l’ensemble est si fluide. On vous sent vraiment pointilleux et tellement libres à la fois. C’est un drôle de contraste, non ?

Oui, c’est vrai. Nous nous efforçons toujours d’obtenir une musique de grande qualité avec beaucoup de technique, mais nous nous laissons aussi beaucoup aller en suivant le feeling de l’un d’entre-nous. Lorsque nous discutons sur certaines parties de nos morceaux, nous arrivons facilement à mettre nos égos de côté pour être totalement au service de la chanson. Cela dit, c’est Dave qui a la plus grande influence sur les arrangements, tout simplement parce qu’il a une très bonne oreille et un grand feeling. Il sait mieux que personne élever une chanson. Par ailleurs, c’est un processus qui prend beaucoup de temps et qui demande beaucoup de tentatives, et pas toujours réussies d’ailleurs. C’est vrai que l’âme d’une chanson, comme nous en avons parlé plus tôt, prend forme et grandit pendant le processus d’écriture. Les détails et les arrangements que l’on ajoute ensuite sont là pour renforcer cet ensemble et laisser ressortir les parties les plus importantes, que ce soit un gros riff de guitare, le texte ou tout le travail fait en amont sur la mélodie.

A suivre…

Retrouvez la chronique de l’album :

Catégories
Punk Rock Stoner/Desert

The VillainZ : une ode aux plaisirs !

Âmes sensibles, prenez un peu de recul et éloignez les enfants. THE VILLAINZ ne fait pas dans la dentelle et s’en moque. Diabolique ? Provocateur ? Déluré ? Le quatuor phocéen est tout cela à la fois, et même plus encore. Entre Power Rock et Stoner Punk, le combo livre un premier album mature et sans concession, avec un titre qui parle de lui-même. Du plaisir en somme…

THE VILLAINZ

« Sexy & Arrogant »

(Wormholedeath Records)

Avec THE VILLAINZ, ça ne rigole pas. Ou plutôt si, mais dans un univers assez subversif et souvent hors-cadre. Mené par le sulfureux duo composé de Jess (chant) et Nic K. (guitare, chant), les Marseillais expriment en musique leur passion, et sans doute aussi une certaine addiction, pour le sexe, l’alcool et l’horreur. Accompagnés par les turbulents Tom C. (basse) et Kris C. (batterie), la machine est déjà bien huilée et rugit de plaisir.  

Depuis sa création en 2016 et un premier EP éponyme l’année suivante, THE VILLAINZ n’a pas dévié d’un iota de son identité première à la fois énigmatique et exubérante. Leurs prestations scéniques sont chaudes comme la braise, grâce aussi à la présence incendiaire d’une frontwoman qui n’a pas froid aux yeux et qui ensorcèle pour mieux séduire. Et sur « Sexy & Arrogant », un sommet est atteint par le groupe.

Si certains y verront une sorte de foutoir punkisé, mais les nouvelles compos et surtout la production de ce premier album confirment plutôt la qualité instrumentale, dotée de paroles un peu limites dans un ensemble qui est un coup de fouet percutant et procure bien des récréations (« Bloody Milk », « No Apologies », « You make Me Hot », « I’m Such A Bitch »). THE VILLAINZ exulte et exalte avec fougue et sensualité dans un Stoner Punk décapant.  

Catégories
Rock Progressif

Road Trip : sortie de route psychédélique et progressive

Présent depuis de nombreuses années dans le circuit musical anglais et plus précisément dans le petit monde du Rock Progressif, Dave Hulatt sort le premier album de son projet solo, ROAD TRIP. Producteur, compositeur et interprète de tous les instruments sur « Merry Go Round », le Britannique s’est créé un univers très personnel et sans frontière artistique.

ROAD TRIP

« Merry Go Round »

(Epictronic Records)

Musicien, songwriter et producteur chevronné, c’est pourtant son premier album sous le nom de ROAD TRIP que vient de sortir le Britannique et multi-instrumentiste Dave Hulatt. Après un EP « Sun Daze », sorti en 2015, et qui était surtout un pur projet solo, « Merry Go Round » montre un éventail bien plus large de l’univers progressif et constitué de rêveries du guitariste anglais.

Musicien de session, Dave Hulatt a joué aux côtés de Nick Turner et Dave Anderson d’Hawkwind, c’est donc assez naturellement que l’on retrouve une touche psychédélique sur ce premier opus. Mais le terrain de jeu de ROAD TRIP est bien plus complexe et riche qu’il n’y parait. Dans la tradition d’un Rock Progressif très british, les neufs titres naviguent entre Rock, Folk et Psych.

Dans la veine de Rush, de Led Zeppelin ou de Nick Drake, « Merry Go Round » montre toute l’étendue du savoir-faire de l’artiste au niveau du mix et de la production, mais aussi et surtout de son talent de compositeur et d’interprète (« Crack In Space », « Light Of Perfection », «  The Rabbit Hole Of Time »). ROAD TRIP propose un beau voyage à travers des sonorités captivantes et sensibles.

Catégories
Doom Post-Metal Psych

King Bastard : une odyssée cathartique

Montrer autant d’audace et d’assurance dès son premier album est une chose plutôt rare. Avec « It Came From The Void », KING BASTARD s’embarque dans un vagabondage spacial et agité à travers un Doom puissant, moderne et psychédélique où le quatuor flirte avec le post-Metal. Presqu’entièrement instrumental, l’opus des New-Yorkais côtoie le surnaturel avec minutie.

KING BASTARD

« It Came From The Void »

(Independant)

Rarement un album aura aussi bien porté son titre. « It Came From The Void » résume à lui seul les intensions et l’aboutissement des compositions du quatuor new-yorkais. Et il s’agit d’un trip musical dans les ténèbres de l’espace auquel nous invite KING BASTARD et dans lequel il nous propulse sans prévenir. Et si ce premier opus autoproduit ressemble à s’y méprendre à une jam cosmique, il n’en est pourtant rien.

N’allez pas croire que « It Came From The Void » a quoique ce soit de cacophonique, il est plutôt chaotique dans sa conception, même si son aspect expérimental a été soigneusement pensé. KING BASTARD sait où il va et il y court sans aucune hésitation, ni retenue. Enregistré en conditions live le temps d’un week-end dans le Queens à New-York, ce premier effort est une déflagration Doom Psych unique.

Dans univers très cinématographique, KING BASTARD développe un style basé sur l’épaisseur et l’impact des riffs, la puissance de sa rythmique et l’exploration d’atmosphères souvent proches d’un post-Metal fracassant, fondu dans un psychédélisme de chacun instant (« From Hell To Horizon », « Bury the Survivors/Ashes To Ashes », « Blackhole Viscera »). Aussi imprévisible que libérateur, l’album est un lâcher prise total.  

Catégories
AOR Melodic Rock

Out Of This World : une renaissance

Quand le chanteur de Fair Warning, Tommy Heart, croise le chemin de l’ex-guitariste des belles années de Europe, Kee Marcello,ça fait forcément des étincelles. Sous l’entité OUT OF THIS WORLD, le duo sort un premier album éponyme de Hard FM (AOR pour les autres), où la qualité des riffs n’a d’égal que la prestation du frontman allemand. Sur « Out Of This World », le Hard version classique se modernise et reprend vie.

OUT OF THIS WORLD

« Out Of This World »

(Atomic Fire Records/ADA)

Celles et ceux, les plus valeureux, qui ont eu la chance de ne pas découvrir la musique avec le Nu Metal ou le MetalCore se souviennent certainement de l’album « Out Of This World » de Europe sorti en 1988. A cette époque, le Hard FM, qualifié depuis de Rock mélodique ou d’AOR, battait son plein et même si les claviers se faisaient souvent envahissants, les riffs et les mélodies justement n’en étaient pas moins exceptionnelles. Alors plus de 30 ans après, OUT OF THIS WORLD remet le couvert avec une grande envie, un enthousiasme intact et surtout un feeling décuplé.

C’est donc très naturellement que l’ancien guitariste de Europe, Kee Marcello, a opté pour OUT OF THIS WORLD pour baptiser sa nouvelle aventure musicale aux côtés de Tommy Heart, frontman de Fair Warning. Et l’explosif duo a complété le groupe avec un line-up à la hauteur du niveau de ce premier album éponyme. Derrière les fûts, Darby Todd (Gary Moore, Robert Plant, …) fait la paire avec le bassiste Ken Sandlin (Alien), tandis que Don Airey de Deep Purple assure les claviers sur quatre morceaux.

Pour sublimer ce casting de choix, c’est le grand Ron Nevison (Kiss, Ozzy, Lynyrd Skynyrd, …) qui signe un mix de toute beauté. Très fédérateur sur « Twilight » et « Lightning Up My Dark », plus délicat sur « In A Million Years », percutant sur « Up To You » et le très Van Halennien « The Warrior », OUT OF THIS WORLD montre avec classe et talent toute l’étendue de son savoir-faire. En bonus, le groupe propose un deuxième opus Live regroupant des classiques de Kee Of Heart, Europe et Fair Warning. Réjouissant. 

Catégories
Power metal

Power Paladin : fantaisie héroïque

POWER PALADIN est un nouveau venu sur la scène islandaise et œuvre dans un style dont il est le seul représentant de son île : le Power Metal. Ayant parfaitement assimilé les influences des pionniers comme celles de formations plus récentes, le sextet a trouvé son style dans un univers imaginaire où la mélodie guide ce premier album très accrocheur. Particulièrement rapide et sans tomber dans la démonstration, « With the Magic of Windfyre Steel » montre une réelle originalité.

POWER PALADIN

« With the Magic of Windfyre Steel »

(Atomic Fire Records/ADA)

Féru de jeux, de littérature fantastique et d’Heroic Fantasy, le sextet islandais affiche son amour pour les grandes aventures chevaleresques dès la pochette de son premier album. Et il en va de même pour les textes de cet opus entièrement enregistré et produit par le groupe. Si l’île du Nord de l’Europe fait surtout parler d’elle avec des représentants qui donnent plutôt dans le Metal extrême ou carrément le Rock Vintage, POWER PALADIN a choisi le Power Metal… et il demeure à ce jour le seul groupe insulaire du style.

A l’évidence, le combo puise son inspiration dans les forêts magiques, les châteaux et autres dragons incendiaires. Avec sérieux, mais avec du recul, les Islandais s’engouffrent donc dans un univers féérique d’où il ressort un registre enjoué, puissant et où la mélodie semble la priorité. Car si ça va très vite chez POWER PALADIN, les morceaux restent très abordables et sont marqués par les pionniers du Heavy Metal que sont Iron Maiden et Helloween comme par la nouvelle vague dont Rhapsody ou HammerFall. Ça cogne, mais ça fédère !

Massifs et entrecoupés d’intros en forme de clin d’œil, « With the Magic of Windfyre Steel » met l’accent sur des mélodies addictives et des titres particulièrement bien travaillés et remarquablement arrangés. L’envie et la détermination se font sentir sur l’ensemble de ce premier album, qui ne manque pas de piquant et d’imagination (« Kraven The Hunter », « Dark Crystal », « Into the Forbidden »). Epique et multipliant les riffs aiguisés comme les solos endiablés, POWER PALADIN est séduisant à plus d’un titre.    

Catégories
Heavy metal Power metal

Crystal Throne : en ordre de marche

Jouant sur l’authenticité d’un Heavy Metal traditionnel plein de ressources et de dextérité, CRYSTAL THRONE vient de sortir, il y a quelques semaines, son premier album éponyme entièrement autoproduit. Bien réalisées, les compos du quatuor ne manquent ni de fraîcheur, ni de vélocité. Les Français se font plaisir et livrent un opus tranchant et fédérateur.  

CRYSTAL THRONE

« Crystal Throne »

(Independant)

Propulsé par son YouTuber de guitariste, Max Waynn, CRYSTAL THRONE est né dans l’Est de la France il y a un peu plus de deux ans et s’est attelé par ses propres moyens à l’écriture et à la production de son premier album éponyme. Composé et interprété par des musiciens chevronnés, « Crystal Throne » a plutôt fière allure et présente un registre massif flirtant avec le Power Metal, quelques sonorités 80’s et des ambiances progressives.

Au chant, on retrouve le frontman de The Hell Patrol, Terry DeFire, dont la voix puissante et perchée nous renvoie aux premières heures du style. La rythmique, quant à elle, est assurée par le bassiste de Catalyst, Jefferson Brand, et par le batteur de Drenalize, dont Max Waynn est d’ailleurs le guitariste, Alex Gricar. Autant dire que le combo est en terres connues et peut s’en donner à cœur-joie.

C’est donc un Heavy racé que propose le quatuor (« Rise To Glory », « Timescape » et le morceau-titre). Si les riffs sont acérés et mélodiques, les compos font ressortir le jeu très shred de son guitariste, qui gagnerait peut-être à aller à l’essentiel. A noter la présence de NeoGeoFanatic (ADX) sur « Shades Of Existence » et de Sonia Anubis (Crypta) sur « Valkyrie Ride ». CRYSTAL THRONE livre une belle et enthousiasmante prestation.

Catégories
Non classé

Over Serenity : une solide passerelle

Bardé de riffs aiguisés et porté par la voix claire et puissante de sa chanteuse, OVER SERENITY s’est construit entre la Méditerranée et la Manche, à travers l’Algérie et l’Angleterre. Aguerri et créatif, le trio sort son premier album autoproduit, « Bring To Light », dans un Alternative Metal véloce et mélodique. Une belle surprise.

OVER SERENITY

« Bring To Light »

(Independant)

Depuis quelques années maintenant, on voit naître des albums entre musiciens de différents continents, qui ne se sont même jamais rencontrés, et ce bien avant la pandémie. OVER SERENITY fait partie de ces groupes qui composent et réalisent leurs projets à distance et à l’international. Le combo a bâti un pont entre l’Algérie et l’Angleterre afin d’élaborer un Metal alternatif convaincant.

Créé il y a moins de deux ans, OVER SERENITY est composé de Nacer Mechiche (basse), Amine Zidane (guitare, basse, mix) et la songwriter et chanteuse anglaise Bethany Swift. A eux trois, et bien aidés par la technologie, ils ont tout récemment sorti « Bring To Light », un premier album abouti et concis. Très bien produits, les huit titres du groupe sont solides et mélodiques à la fois.  

Entièrement autoproduit, le trio mêle de multiples influences passant d’un Modern Metal percutant à des passages plus légers, qui mettent en valeur le travail effectué sur des refrains bien sentis (« Over Yet », « Lunar Minded », « Dark Of You », « Dream Giver »). Si la voix de sa frontwoman en rappelle certaines issues du metal symphonique, OVER SERENITY tire très bien son épingle du jeu.