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Alternative Rock Stoner/Desert

Dirty Black Summer : à l’américaine !

Avec « Great Deception », les Azuréens proposent un EP de six titres, qui devient rapidement addictif. Issus de formations plutôt extrêmes, les musiciens de DIRTY BLACK SUMMER livrent cette fois un Stoner Rock penchant très sévèrement vers un Alternative Rock très américain. Relevé et affichant puissance et fermeté, le quintet nous embarque dans un registre irrésistible en surfant sur une belle dynamique.

DIRTY BLACK SUMMER

« Great Deception »

(Nova Lux Production/Season Of Mist)

Qui aurait cru que des membres de Svart Crown, In Other Climes et Wormsand se retrouveraient, un peu forcés par la situation sanitaire quand même, dans une nouvelle entité musicale si éloignée de leurs terrains de jeu habituels ? C’est pourtant la belle surprise créée récemment par DIRTY BLACK SUMMER et un premier EP oscillant entre Alternative Rock et Stoner, et franchement bluffant pour une production hexagonale. « Great Deception » a un parfum d’Amérique savoureux.  

Certes, les ombres de Soundgarden et Nickelback planent sur les compos du groupe, mais avec un accent tout de même nettement plus marqué par le Stoner Rock. Grosse rythmique, guitares épaisses et une voix rappelant inévitablement Chad Kroeger (« Know Better »), DIRTY BLACK SUMMER propose un registre aussi rafraîchissant que convaincant et fédérateur. Assez inédit en France, les chœurs sont mis en avant avec une justesse rare et franchement remarquable (« You And I »).

Certains trouveront dans « Great Deception » une petite pointe de nostalgie, et pourtant le quintet sonne résolument moderne. Soutenu par une production efficace et massive, DIRTY BLACK SUMMER propose des morceaux solides, parfaitement interprétés et avec un parfait équilibre entre des mélodies accrocheuses et des riffs très rentre-dedans (« Forget My Name, », « Your Great Deception »). On aurait cependant largement pu se passer de « Womanizer » de la jolie Britney Spears, qui reste forcément aussi essentielle que l’originale.

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Hard Rock Rock US

Wildstreet : sleazy et horrifique

De prime abord, WILDSTREET semble tout droit débouler de Californie et pourtant, c’est depuis New-York que le quintet compose et distille un Hard US Sleaze et Glam à souhait. Avec un petit côté horrifique qui tranche avec l’habituel style ensoleillé, les Américains se sont forgés une réelle identité et surtout un son très personnel. Troisième album et première signature avec ce « III » dont l’explosivité va vite se propager.

WILDSTREET

« III »

(Golden Robot Records)

Depuis 2006, WILDSTREET secoue l’underground new-yorkais grâce à un Hard US très Sleaze qu’on a d’ailleurs plutôt l’habitude d’entendre du côté de Los Angeles. Malgré deux précédents albums et une multitude de morceaux sortis uniquement sur le Net, le fougueux quintet à l’allure très Glam n’est toujours pas parvenu à traverser l’Atlantique, mais « III » devrait fortement y contribuer.

Alors qu’il évoluait jusqu’à présent en indépendant, le gang vient enfin de signer son premier contrat, ce qui devrait lui permettre de prendre la lumière et ce troisième album, chaud comme la braise, ne va pas laisser indifférent. WILDSTREET est fin prêt et même si « III » a été concocté entre 2018 et 2019, il sonne très actuel et n’a pas franchement pas à rougir face aux récentes productions, loin de là.

Ces dernières années, WILDSTREET a écumé les scènes de son pays aux côtés de grands noms et le moins que l’on puisse dire est que l’expérience accumulée lui a donné des ailes. Mixé par Jon Kaplan (Paul McCartney) et masterisé par Howie Weinberg (Def Leppard, Korn), « III » regorge de pépites et redonne ses lettres de noblesse à un style immortel (« Tennessee Cocaïne », « Mother », « Three Way Ride », « Midnight Children ») Un régal ! 

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France Thrash Metal

Dead Tree Seeds : le respect des traditions [Interview]

A force de préciser systématiquement quand il s’agit de Thrash Metal qu’il est Old School, pourquoi ne pas se résoudre au fait que c’est l’essence-même du style et qu’il est inamovible et intemporel ? C’est en tout cas, le parti pris de DEAD TREE SEEDS qui revient sous les projecteurs avec un très bon deuxième album. Old School certes, mais résolument moderne dans le son, l’approche et la production, le quintet francilien monte en gamme comme l’atteste la puissance de « Push The Button ». Entretien avec Alex, batteur indéboulonnable du combo depuis ses débuts. 

– La première chose qui interpelle à la lecture de votre biographie, ce sont les innombrables changements de line-up. Depuis Triakanthos, on les compte plus. Pourtant malgré tout, vous n’avez cessé de tourner. Vous êtes sacrément tenaces, dis-moi ?

Oui, c’est clair et ce qui est important de rappeler, c’est qu’à fois il n’y a eu aucune animosité. Ce sont des changements simplement liés à la vie avec des départs dans d’autres pays, des changements d’activités professionnelles ou juste le fait d’arrêter la musique pour faire autre chose. Il n’y a jamais rien eu de dramatique ! On continue d’y croire, on aime ce qu’on fait et je pense que ce nouveau line-up, musicalement et humainement, est vraiment stable. C’est plus costaud déjà, et puis on a aussi vieilli et ça nous permet de voir l’avenir plus sereinement.

– D’entrée de jeu, vous avez annoncé la couleur avec un Thrash Metal orienté Old School. C’est le style qui vous parle le plus, même si vous avez fait évoluer votre registre vers une orientation plus technique ?

En fait, on n’y prête pas vraiment attention, ce n’est pas intentionnel. C’est vraiment instinctif, c’est notre style de prédilection. Il n’y a aucun calcul. Il se trouve juste que lorsque chacun apporte quelque chose, c’est ce qui en ressort naturellement.

– Justement, on assiste depuis quelques temps à l’émergence de multiples courants avec des aspects plus progressifs, d’autres tirants sur le Death et bien sûr un groove que vous vous êtes d’ailleurs appropriés. On a le sentiment que votre désir est vraiment d’aller à l’essentiel. C’est le cas ?

Le désir est simplement de faire ce qu’on aime, tout simplement. Certains titres sont peut-être plus techniques, mais on garde cette puissance que dégage le Thrash Metal. C’est vraiment notre subconscient qui parle.

– Depuis 2013, vous évoluez sous le nom de DEAD TREE SEEDS. C’était important pour vous de changer de nom, pour peut-être aussi donner une nouvelle impulsion au groupe ?

C’était même obligatoire ! En fait, après pas mal de péripéties, nous nous sommes retrouvés à trois dans Triakanthos avec une pleine liberté sur le répertoire du groupe et la suite à donner. Le nom du groupe est celui d’un arbre d’Amérique, et nous nous sommes fait la réflexion qu’il était finalement mort. Mais il restait les graines, d’où le nom « les graines de l’arbre mort » : DEAD TREE SEEDS. Et musicalement aussi, on était vraiment parti sur autre chose.

– Est-ce que, malgré tous ces changements de line-up, il reste une ligne directrice à DEAD TREE SEEDS, moi qui n’ai malheureusement pas pu écouter votre premier album ?

Oui bien sûr, notre ligne directrice reste la puissance telle qu’on la perçoit. Ce qui est marrant, c’est notre premier album était composé d’anciens et de nouveaux morceaux. Cette fois, l’approche est très différente : c’est plus travaillé et plus approfondi. Et le fil rouge reste le Thrash Metal Old School, tel qu’on le ressent. 

– Depuis une dizaine d’années que vous évoluez sur la scène Thrash hexagonale, quels sont les changements ou les évolutions que vous avez pu noter. Est-ce que, selon vous, le style a gagné en visibilité et s’est développé sur la scène française ?

Avec les réseaux sociaux, on voit apparaitre beaucoup de groupes qui font parler d’eux et peut-être même parfois un peu trop. Avant, il y avait assez peu de groupes et on en parlait. Maintenant avec le Web, on est un groupe parmi des milliers d’autres. C’est plus compliqué d’émerger aujourd’hui qu’auparavant. Après, sur la scène française actuelle, il y a vraiment de très bons groupes, qui sont malheureusement pour beaucoup noyés dans la masse.     

– Parlons de « Push The Button », qui est remarquablement bien produit et qui regorge d’excellents morceaux, le tout dans une belle homogénéité. De quelle manière l’avez-vous composé et est-ce que vous êtes partis d’anciens morceaux ou, au contraire, sur de nouvelles bases ?

De l’ancienne époque, il ne reste qu’un seul morceau, qui n’avait pas figuré sur le premier album. Entre les deux line-up, il ne reste que moi qui suis membre du groupe depuis le départ. Tout est neuf et a été composé au feeling, comme on le fait habituellement.

– Ce deuxième album sort sur le label Music Records avec une première parution en digitale cet été, puis en physique en octobre. Pourquoi un tel choix ? C’est dû aux contraintes commerciales et marketing ou, plus simplement, parce que vous êtes impatients de le faire découvrir à votre public ?

C’est un peu ça ! (Rires) On a eu des opportunités auxquelles on en s’attendait pas vraiment. Au départ, on n’avait pas de label et on devait le sortir en mars 2020 et le hasard a fait que nous sommes entrés en contact avec Music Records. On a signé chez eux, mais il y avait des sorties, etc… Donc, on s’est calé avec eux. Il y avait aussi beaucoup d’impatience, car sept ans entre deux albums, c’est très long ! On voulait vraiment sortir de toutes ces galères de line-up et véritablement se lancer ! C’est un peu pour ça que l’album sort d’abord en digital, et ensuite en physique.

– Enfin justement, les concerts reprennent peu à peu et les tournées se mettent en place surtout à partir de cet automne. Où en êtes-vous de ce côté-là, vous y travaillez aussi ? La scène reste tout de même un instant de vérité incontournable ?

Bien sûr et surtout pour le Thrash, qui est véritablement une musique de concert et de scène. Quand j’écoute du Thrash, j’ai plutôt tendance à écouter des albums live, parce que c’est là où le style prend toute sa mesure. Il y a un côté rouleau-compresseur imparable. En ce qui concerne les concerts, nous avions quelques dates en 2020, qui seront sûrement reportées à 2021 ou 2022. En fait, on attend un peu plus de perspectives et surtout de savoir qui aura survécu à la pandémie, car c’est un gros problème pour le monde de l’organisation et de nombreux lieux. A partir de ce moment-là, nous allons remonter des choses forcément !

L’album de DEAD TREE SEEDS, « Push The Button », sera disponible le 3 juillet en digital et le 2 octobre en physique chez Music Records.

Facebook : https://www.facebook.com/DeadTreeSeedsThrash/

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Alternative Rock Hard Rock Rock

Buckcherry : électron libre

Enfants terribles de la nouvelle génération Hard Sleaze/Rock US de Los Angeles, les cinq membres de BUCKCHERRY ont toujours le diable au corps et « Hellbound » sent la poudre et le souffre. Inspiré et rentre-dedans, le quintet sort les crocs (et les guitares !) et, avec un Josh Todd (chant) en grande forme, livre l’un de ses meilleurs albums.

BUCKCHERRY

« Hellbound »

(Round Hill Records)

Après avoir frappé un grand coup en 2019 avec « Warpaint », les Californiens font leur retour avec « Hellbound », enregistré à Nashville aux côtés de Marti Frederiksen, dont la grande expérience sert les morceaux avec brio. Avec une carrière en deux temps, BUCKCHERRY semble être sur de bons rails depuis 2006 et l’album « 15 », qui les avait propulsé sur le devant de la scène.

Toujours guidé par son chanteur Josh Todd, dernier membre originel qui livre une solide prestation, le quintet peut aussi compter sur ses guitaristes Stevie D et Kevin Winchester qui enquillent les riffs racés et efficaces avec des solos très Rock’n’Roll et plein de feeling. L’énergie de BUCKCHERRY est contagieuse et même si les départs ont encore été nombreux, l’unité est bien réelle.

Comme d’habitude, ce neuvième album sent bon l’esprit de Los Angeles. Rafraîchissant et solide, « Hellbound » présente le groupe dans tout ce qui a de plus Sleazy, déjanté et avec une irrévérence propre à ce qu’ont toujours proposé les Californiens. Fédérateur et costaud, BUCKCHERRY livre probablement l’un de ses meilleurs albums et vu la qualité des nouveaux titres : on en redemande.

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Heavy metal

Burning Witches : diablesses métalliques

Groupe féminin dorénavant établi, les Suissesses de BURNING WITCHES livre un quatrième album épique, entraînant et aussi pêchu que mélodique. « The Witch Of The North » s’inscrit dans un Heavy Metal classique, où les riffs sont percutants et la voix de sa frontwoman enfin à son top.

BURNING WITCHES

« The Witch Of The North »

(Nuclear Blast)

Direction le grand nord pour le quintet féminin avec ce quatrième album, « The Witch Of The North », aussi Heavy qu’épique. Il faut dire que les Suissesses ont de l’énergie à revendre en raison, notamment, de l’absence de concerts qui les a privé de délivrer comme il se doit leur pourtant très bon précédent opus, « Dance With The Devil ». Un coup dans l’eau qui n’a en rien diminué la fougue de BURNING WITCHES.

Malgré le départ de la guitariste Sonia Nusselder partie fonder Crypta, groupe de Death Metal créé par d’ex-Nevrosa, le Heavy Metal du combo a trouvé une nouvelle et très forte recrue Larissa Ernst, ex-Gonoras, qui est franchement un atout de choc. BURNING WITCHES repart donc sur une nouvelle lancée et dans un registre beaucoup plus personnel. Le changement de line-up semble avoir été salvateur.

Ayant enfin digéré leurs influences, Judas Priest et Manowar en tête, les musiciennes vont à l’essentiel, sans fioriture, et avec une Laura Guldemond impériale au chant. Agressives (« Thrall », « Flight Of The Walkyries » et le morceau-titre), plus légères (« Lady Of The Woods ») et hyper-fédératrices (« We Stand As One »), BURNING WITCHES met en avant le côté épique de ses compos avec un bel éclat.

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Stoner/Desert

Monster Magnet : retour dans une époque fantasmagorique

Privé de tournées, MONSTER MAGNET s’est engouffré aux Freakshop Studios de son batteur Bob Pantella pour y enregistrer un album de reprises des groupes qui ont forgé son identité. Le Stoner Rock très brut et psychédélique des Américains est plongé dans une époque acidifiée où la créativité et l’imagination régnaient en maître.

MONSTER MAGNET

« A Better Dystopia »

(Napalm Records)

Quand on a passé la majeure partie de sa vie sur scène, se retrouver cloitré à cause d’une pandémie est bien plus qu’un crève-cœur. Et pour Dave Wyndorf, guitariste, chanteur et fondateur de MONSTER MAGNET, il n’était pas question d’un quelconque live en streaming (merci !) et le gang du New-Jersey s’est donc attelé à l’enregistrement d’un ‘album-bunker’. Et c’est dans la tumultueuse jeunesse de son frontman que le combo est parti fouiller.

Car avec « A Better Dystopia », le quintet présente la playlist de la quatrième dimension de Dave Wyndorf, et elle ne manque ni de piquant, ni d’envolées psychédéliques. Et même s’il s’agit d’un album de reprises, le son de MONSTER MAGNET, avec toute la puissance qu’on lui connait, domine les débats grâce une ardeur et une force de frappe conséquente. Ca fuzze, ça cogne et ça montre surtout que la fureur des 70’s vaut mieux que la cacophonie actuelle.   

Ne vous y trompez pas, MONSTER MAGNET ne rend pas un simple hommage à ceux qui ont aidé à forger son style, mais leur donne au contraire un relief et une profondeur, et est aussi tripant que furieux et obscur. Et le panel est aussi large que riche : Hawkwind, J.D. Blackfoot, Poo-Bah, Table Scraps, The Pretty Things, The Scientists ou encore Macabre. « A Better Dystopia » est un bond rafraîchissant et vigoureux dans un temps qui ne souffrait pas d’uniformité.

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Extrême

Opprobre : une puissance onirique décomplexée

Pour son deuxième album, OPPROBRE vient confirmer les grandes qualités déjà aperçues sur « Le Naufrage ». Avec « Fragments De Destinées », les Français posent avec force un post-Black Metal aux contours post-Rock et Progressif. La puissance du jeu des Montpelliérains n’éclipsent pas pour autant la finesse des morceaux et la grande qualité d’interprétation du combo. Une belle confirmation. 

OPPROBRE

« Fragments De Destinées »

(Klonosphere/Season Of Mist)

Commençons par l’essentiel. Non, OPPROBRE ne va rien vous jeter dessus et non, le groupe n’a pas sombré en 2017 malgré « Le Naufrage » annoncé en titre de son premier album. Voilà, on a fait le tour des vannes pourries, alors entrons dans le vif de « Fragments De Destinées », petit bijou ancré dans un post-Black Metal tirant de belles manière vers des sonorités post-Rock et progressives. 

Très mélodique tout en restant Shoegaze, le quintet offre un digne successeur à son premier opus et il brille d’entrée de jeu par un bon mix et une très belle production signée par le combo lui-même. OPPROBRE sait où il va et cela s’entend dès la première partie de « Vertige », l’intro qui ouvre l’album. Aériens tout en restant massifs, les Montpelliérains jouent surtout sur les atmosphères de morceaux qui s’étirent habillement dans la durée.

Dans une ambiance d’un romantisme mélancolique et agité, le quintet alterne avec la même finesse un chant growl et clair, le tout en français (même si ça ne saute pas de suite aux oreilles). S’inspirant de littérature et de philosophie, l’univers d’OPPROBRE est captivant et l’attention portée aux arrangements notamment le rend vraiment saisissant (« Renouveau », « Absence », « Steppes », « L’Epreuve », « Indifférence »). Costaud et créatif.

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Metal Rock

False Memories : une plongée dark et gothique

Aux frontières du gothique dans un style évidemment assez dark, FALSE MEMORIES propose un nouvel album très maîtrisé, dynamique et que la nouvelle chanteuse, Rosella Moscatello, met parfaitement en valeur. Avec « The Last Night Of All », et en plus de sa frontwoman, les Italiens présentent de solides morceaux portés par une très bonne production.

FALSE MEMORIES

« The Last Night Of All »

(Frontiers Music)

Nouvelle signature chez Frontiers Music avec ses compatriotes de FALSE MEMORIES, qui compte déjà un album autoproduit dans lequel était d’ailleurs inclus son tout premier EP. Il faut donc penser que « Chimerical » avait conquis le label italien qui mise sur le quintet avec ce nouveau « The Last Night Of All », énergique et bien produit. Rock et Metal à la fois, le groupe livre une bonne copie.

Présente dans le combo depuis octobre 2018 la chanteuse Rosella Moscatello, qui a co-composé l’essentiel du disque avec le guitariste Francesco Savino, se montre très en valeur grâce à une large palette vocale, où la Transalpine est à son aise dans des registres très variées. Assez haut perché ou plus percutant, le chant de la frontwoman offre de belles couleurs à FALSE MEMORIES.

Estampillé gothique et Doom Metal, c’est surtout dans un Metal mélodique moderne et assez symphonique que le groupe évolue. Entre Rock et riffs plus Metal, les Italiens proposent un album solide et très accessible. Armé de deux bons guitaristes et d’une rythmique ferme, FALSE MEMORIES mène sa barque avec assurance et vigueur. Avec « The Last Night Of All », le quintet fait une belle entrée en matière.

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Extrême Heavy metal Metal

Artillery : à bout portant

Avec « X », les Danois d’ARTILLERY signent probablement l’une de leurs meilleures productions en quatre décennies assez mouvementées. Et le quintet scandinave continue de distiller un Heavy très Speed, tout en continuant à flirter franchement avec le Thrash de ses débuts. Plus mélodique et toujours tranchant, le combo bastonne de plus belle.

ARTILLERY

« X »

(Metal Blade Records)

Après deux splits en 40 ans de carrière et de longues périodes d’inactivité, le parcours d’ARTILLERY est aussi chaotique que sa musique est puissante. Initialement ancré dans un Thrash Metal qu’il a contribué à forger, le groupe a glissé peu à peu dans un Power Metal (le vrai, le noble ! Celui des Raven, Running Wild et consorts) très Heavy faisant la part belle aux mélodies massives et percutantes. Et depuis, le quintet danois n’a pas baissé la garde.

Malgré la perte de son guitariste Morten Stützer il y a deux ans, son frère Michael et le reste du groupe ont décidé de continuer l’aventure avec Kræn Meier pour livrer son dixième album, qui est sans doute l’un des meilleurs des Scandinaves. Sobrement intitulé « X », ce nouvel opus est produit par le très bon Søren Andersen, qui connait parfaitement ARTILLERY et qui a su en tirer le meilleur.

Toujours aussi Speed dans le ton et très fluides dans la forme, les nouveaux titres des Danois sont très Heavy et l’aspect intraitable des riffs reste d’une redoutable efficacité (« I’m Your Mind », « The Ghost Of Me »). Sans renier ce qu’il a toujours fait, le groupe se montre incisif et va à l’essentiel (« In Thrash We Trust », « Turn Up The Rage », « Silver Cross »). ARTILLERY a toujours les crocs et ça fait plaisir.  

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Blues

Jessie Lee & The Alchemists : un Blues radieux

Tout en feeling, sans être trop démonstratif et malgré une virtuosité de chaque instant, JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS vient confirmer toute la classe et l’élégance aperçues sur son premier album il y a trois ans. Plein d’émotion, de douceur mais aussi d’ardeur et de chaleur, le groupe régale sur ce « Let In Shine » abouti et d’où émane une atmosphère radieuse.

JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS

« Let It Shine »

(Dixiefrog Records/PIAS)

Décidemment la scène Blues et Blues Rock française se porte de mieux en mieux en dévoilant un style et un son bien à elle, grâce à des groupes inspirés et définitivement décomplexés. Et JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS tire formidablement bien son épingle du jeu avec ce second album, où le duo formé par la chanteuse et guitariste Jessie Lee et le six-cordiste et songwriter Alexis ‘Mr Al’ Didier montre une énorme complicité.

Idéalement accompagné par Laurent Cokelaere (basse), Stéphane Minana-Ripoll (batterie) et Laurian Daire (claviers), JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS développe un groove et une aisance artistique totale. Et l’on doit certainement ce bel équilibre au fait que « Let It Shine » ait été mixé et masterisé en analogique, offrant une superbe couleur à l’album que des chœurs féminins et des cuivres viennent un peu plus faire briller.  

Alors que JESSIE LEE est vocalement impériale avec la fougue et le feeling qu’on lui connait, Mr Al et THE ALCHEMISTS font aussi preuve de beaucoup de liberté et de générosité dans le jeu (« But You Lie », « The Same », « One Only Thing »). L’album dévoile des contrées Blues majestueuses dans un ensemble très Soul, Rock, et même Southern (« You Gotta », « Let It Shine », « I Don’t Need To Say »). Eminemment solaire et bienfaiteur !