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Fusion International Rock

Dan Reed Network : connexion rétablie [Interview]

Les plus jeunes n’ont peut-être pas en mémoire DAN REED NETWORK, formation issue de Portland, Oregon. Pourtant au beau milieu des années 80, le groupe a marqué toute une génération. Pionnier du Rock Fusion aux côtés de King’s X, RHCP et un peu plus tard RATM, les Américains sont enfin de retour, sous le même line-up ou presque, avec « Let’s Hear It For The King », un sixième album toujours aussi haut en couleur, Funk et terriblement Rock ! Entretien avec son chanteur et compositeur Dan Reed.

Photo : Anders Gustafsson

– Avant de parler de ce nouvel et très bon album, peux-tu nous dire de qui est aujourd’hui composé DAN REED NETWORK, plus de 30 ans après sa création ? Ce sont les mêmes musiciens ?

Ce sont tous les mêmes membres du groupe, à l’exception de notre nouveau claviériste Rob Daiker. Et Dan Pred, le batteur avec qui je joue depuis le lycée alors que nous avions 16 ans, le guitariste Brion James et le bassiste Melvin Brannon font partie du groupe depuis notre formation en 1984.

– Sans entrer dans le détail, il s’est passé beaucoup de choses depuis 1988 et pourtant « Let’s Hear It For The King » n’est que le sixième album du groupe. Sans parler de régularité, n’as-tu pas quelques regrets de ne pas avoir été plus prolifique avec le groupe ?

Non, je n’ai aucun regret de ne pas avoir fait plus de musique. J’ai aussi sorti six albums solo et instrumentaux au cours de cette période, produit un long métrage, dirigé une boîte de nuit pendant trois ans et j’ai eu la chance de parcourir le monde en étudiant différentes cultures. Le seul regret que j’ai est d’avoir quitté le groupe en 1993 sans prévenir les autres membres du groupe. Cela a été une erreur égoïste de ne pas faire de projets pour l’avenir de tout le monde après notre séparation.

– A ses débuts, DAN REED NETWORK évoluait avec des groupes comme King’s X, RHCP et RATM. As-tu aussi le sentiment que c’était une époque bénie en termes de créativité par rapport à aujourd’hui et à ce style surtout ?

Je ne sais pas si c’était une bénédiction ou non, mais je pense que c’était une période vraiment excitante pour la créativité musicale et l’épanouissement de différents styles. Je me sens honoré que DAN REED NETWORK soit considéré comme l’un des nombreux groupes révolutionnaires, qui ont essayé de mélanger les genres.

Photo : Amanda Rose

– Avec ce nouvel album, on retrouve tout ce qui fait l’identité du groupe : l’esprit Rock, Funk et Soul avec de fortes mélodies. Cela fait combien de temps que vous êtes sur l’écriture de « Let’s Hear It For The King » ? Car il est aussi très actuel…

Merci ! Toutes les chansons du nouvel album ont été écrites en 2019 et enregistrées en janvier 2020. Puis, le Covid est arrivé et a repoussé la sortie de l’album jusqu’à cette année. J’ai pu lire que les paroles semblent être une sorte d’état des lieux du monde d’aujourd’hui en 2022. Peut-être que nous avions vu l’avenir dans nos cœurs en écrivant ces morceaux ? Je sens que le conflit et la division entre les partis politiques de gauche et de droite nous poussent à nous confronter au lieu de nous rassembler. Et c’était déjà vrai en 2019, autant que maintenant.

– Je te suis depuis les débuts du groupe et je trouve ce nouvel album assez surprenant sur beaucoup d’aspects. On peut le percevoir comme une certaine renaissance. C’est aussi dans cet état d’esprit que tu le vois et que tu l’as composé ? 

Notre objectif avec cet album était de rendre hommage à nos racines, ce groupe qui remplissait les clubs à la fin des années 80… tout en essayant en même temps de créer la musique que nous aimons aujourd’hui en 2022. Notre seule ‘règle’ était d’écrire et d’enregistrer des chansons qui seraient géniales à jouer en live. J’espère que nous y sommes parvenus. Au final, ce nouvel album est une sorte d’album-concept dans le sens où il vaut mieux l’écouter du début jusqu’à la fin. Et j’espère qu’à la fin de l’album, l’auditeur se sentira un peu plus inspiré pour se battre pour son avenir.

– Etonnamment, l’album sonne aussi peut-être plus européen qu’américain. C’est une démarche que tu as souhaité ? On a un peu le sentiment que tu t’es démarqué de la scène de Portland des débuts. C’est le cas ?

DAN REED NETWORK se démarquait déjà complètement de la scène de Portland dès le début. Mais il y avait beaucoup de très bons groupes de Rock et d’incroyables groupes de funk, qui jouaient à Portland à l’époque. Nous voulions mélanger ces deux styles, un peu comme Mother’s Finest, Sly And The Family Stone… et même les premiers albums d’Aerosmith pour créer de la musique Funk avec un esprit Rock’n’Roll.

Photo : Laurence Harvey

– La musique n’est pas non plus le seul art que tu pratiques et auquel tu t’intéresses très sérieusement. Peux-tu nous dire un mot au sujet de tes activités annexes ?

Mes projets parallèles, comme la réalisation de films et la peinture d’art abstrait, sont devenus de plus en plus un objectif principal au même titre que la musique. La pandémie m’a permis de me concentrer sur ces autres formes d’art, car nous n’étions plus en mesure de tourner. Alors, j’ai passé plus de temps avec ma famille, à écrire des scénarios et à peindre. J’ai eu la chance d’avoir reçu beaucoup de soutien pour mes œuvres et cela m’a permis de pouvoir être plus souvent chez moi, et moins dans les aéroports.

– Pour conclure, j’imagine qu’avec un tel album, la scène doit vous manquer même s’il vous avez déjà commencé de tourner. Avec une telle carrière, comment vas-tu concevoir la set-list ? Tu vas donner la priorité à « Let’s Hear It For The King » ?

J’ai, en effet, très envie de faire des tournées, que ce soit avec DAN REED NETWORK, mon trio où je joue davantage de guitare électrique comme avec Danny Vaughn de Tyketto. Nous avons sorti notre premier album début 2020, « Snake Oil and Harmony », juste avant que le virus ne bloque le monde. Donc finalement, je reprendrai la route vers la fin de cette année et j’espère qu’en 2023, nous ferons davantage de tournées mondiales avec DAN REED NETWORK !

Nous aimons toujours faire honneur à notre discographie entière et jouer nos anciens morceaux préférés. Et nous avons l’intention d’inclure au moins six chansons du nouvel album sur scène. Mais nous aimons aussi changer les choses et jouer différents sets chaque soir… Donc, on ne sait jamais vraiment ce que nous allons jouer, mais une chose est sûre : ce sera une célébration de la vie en sueur, groovy et Rock !

Enfin, merci à toi, François ! J’ai beaucoup apprécié tes questions et ton regard sur le nouvel album. Et oui… nous reviendrons en France, c’est sûr ! (Sourires)

Le nouvel album de DAN REED NETWORK, « Let’s Hear It For The King », est disponible chez Drakkar Entertainment et  sur : www.danreed-network.com

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Rock Rock Hard

Def Leppard : Sheffield United

Sept longues années après leur dernier album éponyme, le quintet anglais refait surface après avoir déjà présenté trois singles. Toujours dans le même registre, DEF LEPPARD livre « Diamond Star Halos », un opus dans la lignée de sa discographie, sans trahir le Rock Hard qui a fait sa réputation et son succès.

DEF LEPPARD

« Diamond Star Halos »

(Virgin Records/Universal)

Si ce que vous préférez chez DEF LEPPARD, ça reste DEF LEPPARD, alors ce douzième opus des Anglais devrait vous combler. Cela dit, on est toujours en droit d’attendre un peu de sang neuf et d’innovation, mais ça reste assez rare dans les actes. En ce qui concerne « Diamond Star Halos », le quintet fait le job et le fait toujours très bien. Certes, les 15 nouveaux morceaux ne sont pas essentiels, mais ils ne sont pas désagréables pour autant et présentent même quelques bonnes surprises.

On ne reviendra pas sur les trois premiers singles déjà dévoilés, « Take What You Want », « Kick » et « Fire It Up » qui sont pourtant les meilleurs titres de l’album. DEF LEPPARD a bien fait les choses et on reconnait là le professionnalisme du groupe, puisque les trois chansons ouvrent « Diamond Star Halos ». A noter aussi la présence fantomatique de T-Rex sur l’essentiel du disque, à travers une influence musicale évidente jusque dans le titre de cette nouvelle réalisation, qui est plus qu’un clin d’œil.

Musicalement, DEF LEPPARD se présente uni comme jamais, même si le groupe a dû jongler entre l’Angleterre, l’Irlande et les Etats-Unis pour mettre au point ces 15 nouveaux titres. Et ce changement de méthode ne semble pas avoir perturbé le groupe de Sheffield. Derrière son frontman Joe Elliot, les guitaristes Phil Collen et Vivian Campbell restent inspirés, tout comme la rythmique menée par Rick Allen (batterie) et Rick Savage (basse). Autrement dit, on ne change pas une équipe qui gagne.

Sur une production comme toujours irréprochable assurée par le groupe lui-même avec son ami et ingénieur Ronan McHugh, on retrouve le son si personnel de DEF LEPPARD. Les Anglais font ce qu’ils savent faire de mieux, à savoir un Rock musclé et mélodique (« SOS Emergency », « Liquid Dust », « U Rock Mi »). Fidèle à leur légende, les vétérans soufflent le chaud et le froid en alternant des titres plus tempérés, mais accrocheurs (« Unbreakable », « All We Need »).

Plus surprenant tout de même, la présence du pianiste Mike Garson (David Bowie) vient apporter à DEF LEPPARD un supplément d’émotion non-négligeable sur « Goodbye For Good This Time » et « Angels ». La star de la Country Music Alison Krauss, récemment apparue sur un album aux côtés de Robert Plant, est aussi de la partie sur les morceaux « This Guitar » et « Lifeless ». Assez conventionnel dans l’ensemble, on aurait pu espérer un rôle à contre-emploi, par exemple, pour plus de résonnance.

Finalement, les Britanniques livrent un album très convenable et très homogène. Bien sûr, on ne va pas demander à un groupe de cette trempe de tout chambouler du sol au plafond. Pourtant, on aurait pu s’attendre à un peu plus de folie de la part de DEF LEPPARD qui, avec ce « Diamond Star Halos », aligne tout de même 15 nouveaux morceaux. Cependant, on peut toujours compter sur Joe Elliot et ses hommes pour rendre de la bel ouvrage. 

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Classic Rock Glam Rock International

Gyasi : extravagance Glam [Interview]

Perché sur ses talons, guitare en bandoulière et tenues flamboyantes, GYASI vient livrer une vision toute personnelle du Glam Rock, en se permettant même de mettre un sérieux coup de pied dans la fourmilière. Dans un Classic Rock et un côté instinctif insaisissable, le guitariste et chanteur américain livre un nouvel album, « Pronounced Jah-See », emprunt de liberté et loin des conventions. Rencontre avec un artiste volontairement sorti des sentiers battus pour mieux exprimer sa vision d’un Rock déjanté, accrocheur et plein de feeling.

© Scott Willis Photography

– Beaucoup aux Etats-Unis te présentent comme un nouvel artiste, mais tu as déjà sorti un EP « Peacock Fantasies » en 2018 et un premier album, « Androgyne » l’année suivante. Tu ne sors donc pas de nulle part. Toi qui agrandis dans un chalet au cœur des bois de la Virginie-Occidentale, comment es-tu arrivé à la musique ?

Eh bien, comment la musique est-elle entrée en moi serait plutôt la question. Elle semble avoir été là depuis le début. J’ai dansé sur des disques dès que j’ai pu marcher (je me souviens en particulier d’avoir beaucoup dansé sur Bob Marley). Et j’ai commencé à jouer sur une batterie de fortune sur les Beatles vers l’âge de quatre ans en me prenant pour Ringo, puis j’ai eu une guitare à six ans. J’ai eu la chance que mes parents aient une collection de disques incroyable et j’écoutais tous cette grande et belle musique à laquelle la plupart des enfants de cette époque n’étaient pas exposés, avec en premier du Blues, du Jazz et du Rock’n’Roll. La musique a toujours été naturelle pour moi. Quelque chose que j’ai ressenti et appris comme une langue et plus j’apprenais, plus je voulais apprendre. Bien sûr, j’ai continué à l’étudier au Berklee College of Music, mais le feeling et la façon dont je fais de la musique sont restés intacts.

– Tu es aujourd’hui installé à Nashville, The Music City. Pourquoi le choix de cette ville ? Elle s’est imposée à toi ? Parce que, finalement, le son de Los Angeles n’est pas si éloigné de ton registre…  

Elle ne s’est pas imposée à moi, même si nos chemins se sont croisés à plusieurs reprises… J’ai choisi Nashville juste parce que c’était le bon endroit. J’y avais fait quelques sessions d’enregistrements pour un autre artiste et j’ai été vraiment impressionné par la communauté musicale, ainsi que par tous les studios et la scène qui ressemblait vraiment à un paradis pour les artistes. Je vivais à Boston et je n’avais pas les moyens d’y rester, ni de survivre à un autre hiver en Nouvelle-Angleterre. Et New York et Los Angeles me semblaient inaccessibles, car le coût de la vie y est très élevé. Nashville offrait beaucoup d’avantages, et c’était plus petit et beaucoup moins cher pour y vivre (à l’époque, car les choses ont beaucoup changé depuis). Ce n’est pas non plus trop loin de la Virginie-Occidentale, donc je peux toujours me rendre à la ferme facilement. J’ai eu aussi beaucoup de soutien à L.A. DJ Rodney Bingenheimer a été l’une des premières personnes à défendre ma musique et à la diffuser à la radio. Je veux vraiment aller y jouer quand je peux.

– Est-ce que, justement, c’est depuis que tu vis dans le Tennessee que tu as véritablement trouvé ton style et le son que tu voulais développer ? 

Non, j’avais vraiment développé mon style et le son juste avant de m’y installer. Je travaillais dessus depuis longtemps. J’ai toujours été un peu une pieuvre avec les bras tendus dans de nombreuses directions. J’ai donc eu du mal pendant un certain temps à comprendre comment transformer toutes ces différentes influences en quelque chose qui fonctionne. Je savais ce que je voulais faire, mais je ne savais pas comment. Je suis passé par beaucoup de choses en recherchant mon identité de musicien. J’avais un groupe de Rock à Boston, qui était un genre de Rock Garage très brut, et c’est là que j’ai écrit mes premières chansons et où j’ai commencé à développer mon écriture, mais ce n’était pas encore tout à fait ça.

Après Berklee, ce groupe s’est séparé. Alors je suis retournée en Virginie-Occidentale et je me suis lié avec de vieux amis pour essayer de créer un groupe et j’ai rapidement réalisé que cela n’allait pas fonctionner de manière cohérente. J’avais toutes ces idées de chansons et j’ai compris qu’attendre de trouver un groupe ne mènerait nulle part. Alors, j’ai finalement décidé de faire tout moi-même. J’ai acheté un magnétophone huit pistes et j’ai installé un home-studio en Virginie-Occidentale. J’ai demandé à un excellent musicien de session, appelé Ammed Solomon, de jouer de la batterie et j’ai enregistré la plupart des chansons de cette façon, en trouvant comment enregistrer et mixer au fur et à mesure. Ainsi libre, j’ai finalement pu combiner toutes ces idées comme je le voulais. Et ça a marché. C’était la véritable expression de moi-même, au-delà de la musique. Puis, j’ai déménagé à Nashville juste après avoir enregistré tout ça en 2017, pour monter un groupe. Ca s’est avéré beaucoup plus facile quand tu as déjà la musique et le concept en place. Et j’ai trouvé un groupe incroyable, qui a vraiment élevé l’ensemble du projet.

– Tu viens tout juste de sortir « Pronounced Jah-See », ton deuxième album. Avant de parler du contenu, j’aimerais que tu m’expliques un peu son titre. C’est un clin d’œil à l’album de Lynyrd Skynyrd (« Pronounced lĕh-‘nérd ‘skin-‘nérd »), car le côté rastafari ne se ressent pas vraiment dans cette nouvelle réalisation ?

(Rires) Non, le côté rastafari n’est pas encore sorti ! Peut-être dans le futur ! En fait, je m’inquiétais sur le fait d’utiliser le mot ‘Jah’ pour ne pas y être associé, mais cela semblait être la façon la plus précise de le prononcer. Je suppose que ‘Jossie’ fonctionne aussi. Je ne savais pas que Lynyrd Skynyrd avait sorti un album, qui s’appelle comme ça ! Patrick d’Alive Records m’a dit que ce disque servirait de carte de visite. Donc sachant que tu portes ton nom toute ta vie, j’ai pensé que je ferais mieux de régler tout de suite le problème. Sinon, cela aurait probablement été la première question de chaque interview. J’avais essayé de trouver un nom pour le projet en pensant que le mien serait trop difficile à prononcer pour les gens, mais j’ai réalisé que je ne pourrais pas le cacher de toute façon. J’aime aussi le fait que ce soit un peu ambigu. Donc, pour répondre à ta question, c’est vraiment le bon. C’est comme ça qu’on prononce mon nom.

– Tu incarnes une sorte de renouveau du Glam Rock, au sens premier du terme. Forcément, tu te présentes comme un artiste fortement marqué par les années 70, qu’a priori, tu n’as pas beaucoup connu. C’est un désir de revenir aux prémisses du Rock avec tout ce qu’il comportait d’extravagant et d’anticonformiste ?

Je suppose que c’est en partie cela, l’extravagance. Je pense que le Rock’n’Roll devrait être une expérience sans limite, qui transporte l’auditeur. Mon travail est certainement anticonformiste, car c’est quelque chose contre lequel j’ai lutté toute ma vie. L’endroit où j’ai grandi était extrêmement conventionnel. Tout le monde était dans les mêmes choses, habillé de la même manière et parlait de la même façon. J’étais totalement en dehors de tout ça et cela m’a même aliéné. C’est donc un thème central de ma musique, l’idée de ne pas se conformer. Et il y a beaucoup de ça aussi dans le Rock des années 70. Mais je voulais surtout écrire la meilleure musique possible et pouvoir m’exprimer. La plupart de mes artistes et de mes disques préférés ont été réalisés à la fin des années 60 et au début des années 70, donc naturellement, cela s’en ressent. C’est vrai que je n’ai aucune expérience directe avec les années 70, mais c’est plus l’esprit de cette musique qui m’intéresse plutôt qu’un son en particulier. La liberté, la rébellion, la flamboyance et l’inspiration sont ce qui m’attire. Et le côté visuel est un autre élément important pour moi. La narration à travers le théâtre est quelque chose que je voulais incorporer dans la présentation de ma musique, afin de transmettre les chansons plutôt que de simplement les chanter. Je pense que cela ajoute de la profondeur quand c’est bien fait. C’est quelque chose que je ne vois pas beaucoup dans le Rock’n’Roll en ce moment. Et il y a aussi les solos de guitare, beaucoup de solos de guitare !

– Justement, « Pronounced Jah-See » est assez déconcertant, car tu y joues des morceaux très dépouillés et d’autres plus orchestrés. Et tes chansons sont aussi dans l’ensemble assez courtes. On aurait pu penser à des titres plus longs pour installer justement une ambiance très 70’s, et on a l’impression que tu joues plutôt la carte de l’efficacité. C’est le cas ?

Ouais, en général, j’aime que les chansons soient concises. Beaucoup de morceaux sont développées en concert avec de nouvelles sections entières et des improvisations, mais sur disque, j’ai toujours essayé d’obtenir le meilleur dans un délai très rapide, parce que je sais à quel point la durée d’attention des gens est courte. Je pense qu’à un moment donné, je vais m’étendre davantage sur disque, mais pour l’instant, je me contente d’avoir une approche directe.

– A l’écoute de l’album, on ressent également une forte énergie live, très électrique et brute. Tu l’as enregistré en condition du direct, car il en ressort l’authenticité et le côté frontal de la scène, des concerts ?

Oui, il y a une performance live au cœur de chaque chanson. Pas de clic. Pas de copier-coller. Ce n’est pas comme ça que j’aime travailler. La majorité des morceaux a été réalisée en live avec un batteur et moi, puis en overdub. Je joue quelques titres comme « Fast Love » entièrement seul, en superposant les parties sur une seule prise de voix/guitare. Sur « Godhead », toute la piste est en direct. J’essaie toujours de capter l’énergie première d’une chanson. Habituellement, je ne les livre au groupe que juste avant l’enregistrement. Donc, c’est frais et le jeu est toujours instinctif, car il n’y a pas assez de temps pour trop cogiter.

– Outre ta voix et les textes, dont la variété peut d’ailleurs étonner, l’instrument central est la guitare. Que ce soit en version acoustique ou électrique, on retrouve cette même intensité. Il y a là aussi un côté très hybride autour d’un univers singulier et très personnel. J’imagine que tu composes tes mélodies et les textes autour de la guitare ?

Oui, la guitare est mon instrument et j’en joue depuis l’âge de six ans. C’est ma façon la plus pure de m’exprimer musicalement. Cela me semble tellement infini ! J’aime bien commencer parfois avec les claviers, ou même la basse, ce qui a donné des chansons sympas, mais je reviens toujours à la guitare comme pièce maîtresse et centrale.

– Une autre chose peut surprendre, c’est ce son très anglais, alors que tu es américain. C’est la musique qui t’a bercé, ou c’est parce que tes idoles de jeunesse sont britanniques ?

Les gens me l’ont déjà dit. Je suppose que c’est simplement parce que beaucoup de mes idoles sont britanniques, et c’est la musique qui m’a le plus influencé. Mais il y a aussi plein d’artistes américains que j’aime beaucoup comme Bob Dylan, Lou Reed, The White Stripes, Robert Johnson, The Doors, John Fahey… Je pense que c’est au niveau vocal qu’on l’entend le plus parce que mes chanteurs préférés ont tendance à être anglais. J’ai toujours été attiré par les chanteurs exceptionnels, Robert Plant étant le meilleur d’entre eux.

– Enfin, « Pronounced Jah-See » est très varié avec de l’harmonica et des cuivres aussi. Avec quelle formation te présentes-tu sur scène ? Parce que si ta musique peut sembler assez épurée, elle n’en demeure pas moins très arrangée…

J’adorerais ajouter un claviériste dans le futur, mais pour le moment, nous travaillons à faire au mieux en quatuor. Je joue aussi occasionnellement de l’harmonica, et pour l’instant les cuivres n’existent que sur les enregistrements de l’album.

L’album de GYASI, « Pronounced Jah-See », sera disponible le 27 mai chez Alive Natural Sound.

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Rock

meliSsmelL : poésie militante

Chaque album de MELISSMELL a quelque chose de réjouissant et par les temps qui courent, celui-ci fait beaucoup de bien. « Les Enfants De Maldonne » dépeint le quotidien de notre société avec conviction en appelant autant à la révolte qu’au réveil populaire. Une leçon de vie et de politique en mode chanson Rock de grande classe.

MELISSMELL

« Les Enfants De Maldonne »

(Dionysiac Records/L’Autre Distribution)

Apparue sur les écrans et dans toutes les bonnes oreilles en 2011 avec le titre « Aux Armes » devenu emblématique, MELISSMELL en a fait du chemin depuis. Aujourd’hui, elle nous revient avec un quatrième album, une fois encore sous forme de brûlot, mais pas seulement. « Les Enfants De Maldonne » est une décharge de chanson Rock balancée par une artiste fougueuse et directe, aussi engagée qu’enragée.  

La voix est toujours aussi éraillée, presque cassée, mais la force qu’elle dégage témoigne d’une puissance portée par une rage constante. Si son style peut parfois paraître trop radical, c’est que MELISSMELL porte en elle, et à travers sa musique, le cri de la révolte contre une injustice omniprésente. Et le propos est toujours juste, souvent colérique, sincère aussi et finalement très touchant.

Parce que tout est toujours politique chez MELISSMELL, son nouvel album l’est aussi, comme une évidence (« Petite Chanson Du Maquis », « Notre Siècle a 20 ans », « Berezina »). Mais l’Ardéchoise ne donne pas dans la gouaille, car si le verbe est haut, la sensibilité n’est jamais très loin (« Animale » et le très bluesy « La Prière »). Entre émotion brute et contestation, l’appel à un sursaut collectif de la chanteuse reste revigorant et salutaire. Bravo et merci.

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Blues Blues Rock Rock

Edgar Winter : au nom du frère

Rock, Blues, robuste, généreux et guidé par une émotion très palpable, cet album hommage à son frère Johnny par EDGAR WINTER reflète avec un grand respect et une volonté de très bien faire l’immense parcours d’un guitariste hors-norme qui aura marqué tant de musiciens de Blues et conquis tant de fans à travers le monde. « Brother Johnny » ne verse pas dans la nostalgie, mais plutôt dans la fierté d’un beau travail accompli.

EDGAR WINTER

« Brother Johnny »

(Quarto Valley records)

Rendre un hommage appuyé à son frère aîné était apparu comme une évidence à EDGAR WINTER, cadet de feu-Johnny. Bien entendu axé sur les guitares, avec des six-cordistes prestigieux à l’œuvre sur « Brother Johnny », l’album se veut et se présente comme un grand voyage musical, qui traverse la vie et l’œuvre du Texan en passant par toutes les émotions et avec une classe ultime dans laquelle le guitariste se serait sûrement reconnu. Et forcément, de grands noms du Blues qu’il a directement influencé sont présents sur l’album.

Sur 17 titres et une heure et quart de Blues Rock, de Rock et de morceaux intemporels, « Brother Johnny » d’EDGAR WINTER nous transporte à travers la très prolifique discographie de l’Américain. Et sa Gibson Firebird résonne toujours avec l’éclat qu’on lui connait entre les mains d’un tel prodige. Pour la petite (et triste) histoire, Johnny Winter nous avait quitté le 16 juillet 2014, dans un hôtel du District de Bülach en Suisse, deux jours après sa toute dernière prestation mondiale, au ‘Cahors Blues Festival’ en France.

Sur une production brillante signée Ross Hogarth, on mesure l’immense héritage laissé par Johnny, et qui mieux que son frère EDGAR WINTER pouvait constituer un tel casting ? Ainsi, on retrouve Joe Bonamassa, Doyle Bramhall II, John McFee, Robben Ford, Billy Gibbons, David Grissom, Taylor Hawkins, Warren Haynes, Steve Lukather, Michael McDonald, Keb Mo, Doug Rappoport, Bobby Rush, Kenny Wayne Shepherd, Ringo Starr, Derek Trucks, Waddy Wachtel, Joe Walsh, Phil X et Gregg Bissonnette. Que la fête est belle !

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folk Rock

Makadam : à fleur de peau

Les plus belles musiques sortent souvent d’une guitare acoustique avant de s’étoffer, de prendre du relief et de l’ampleur, afin de mieux mettre en évidence des textes où le fond et la forme jouent à égalité. C’est très précisément ce que les Brestois de MAKADAM sont parvenus à réaliser sur un premier album, « Mauvaise Herbe », où le Rock se fond dans une Folk, parfois teinté de Pop, toujours saisissant.

MAKADAM

« Mauvaise Herbe »

(Independant)

Fondé en 2018, MAKADAM est un groupe de Brest. Cela a toute son importance car, pour celles et ceux qui connaissent la ville, la musique du quatuor en est le reflet partait. Sorte de poésie urbaine à écouter face à la mer, les onze chansons de « Mauvaise Herbe », premier album des Bretons, reflètent d’autant de moments de vérité, que de réflexion, sur un quotidien auquel chacun pourrait, ou l’a été un jour, être confronté. Bercé par une Folk Rock attachante, ce premier album s’écoute comme on regarde un film.   

Forcément hors du temps, mais à la fois terriblement ancrés dans son époque et son temps, les textes de sa chanteuse Cat donnent le chemin à suivre à Jérôme Brunelet (guitare), Fabien Barloy (basse) et Jean-Baptiste Mora (batterie), qui forment avec elle une belle unité dans une fusion fluide et spontanée. Dire que la musique de MAKADAM est authentique et sincère est un doux euphémisme, tant il est difficile de tricher sur les sujets abordés.

Sur une belle et solide production, « Mauvaise Herbe » pose un regard sans détour et souvent brut sur notre société où l’humain reste au cœur du propos (« La Nef Des Fous », « Colère », « Incisif »). Sans verser dans la morale, MAKADAM dépeint au contraire des sentiments qui nous animent tous avec une tendresse et une sensibilité touchantes (« L’Age d’Or », « La Fin De La Fête »).

En autant d’épisodes de vie que de chansons, le groupe se dévoile avec finesse sur des thématiques parfois crues, mais toujours criantes de justesse (« Charlie », « Résilience »). En bon camarade, le groupe accueille deux amis musiciens, venu en voisins, à savoir Mickaël Guerrand sur « Princess Horror » et Morgane Mercier sur « Boulevards Des Allongés ». Tous deux apportent un souffle supplémentaire à MAKADAM, qui n’en manque pourtant pas. Un très bel envol.

Bandcamp : www.makadam29.bandcamp.com/album/mauvaise-herbe

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Fusion Rock US

Red Hot Chili Peppers : ci-gît un piment

A grand coup de teasing, de singles et d’annonces en tout genre, le gang de Los Angeles a annoncé son retour usant de tous les coups marketing possibles. Un line-up retrouvé et une longue attente : tous les ingrédients étaient réunis pour un évident couronnement. Seulement, les RED HOT CHILI PEPPERS en ont décidé autrement en livrant un « Unlimited Love » sans relief et sans saveur, provoquant ainsi un désamour illimité. Chronique d’une mort assumée.

RED HOT CHILI PEPPERS

« Unlimited Love »

(Warner Bros Records)

Six après « The Getaway », voici donc que les RED HOT CHILI PEPPERS sortent du bois. Même si on a déjà pu découvrir, avec plus ou moins de bonheur, les trois premiers singles issus de « Unlimited Love », à savoir « Black Summer », « Poster Child » et « Not The One », il restait encore 14 autres titres à supporter. Zut ! Je suis à découvert ! Car, ne tournons pas (comme le groupe) autour du pot plus longtemps, ce douzième album des Californiens est d’un ennui profond et presque pervers. La fougue et la créativité se sont tristement évaporées.

Pourtant, les astres semblaient être alignés avec le retour de la revanche de John Frusciante à la guitare, dix ans après son départ et le double-album « Stadium Arcadium ». Rick Rubin, grand artisan du son à la production, laissait aussi envisager le meilleur… et il a d’ailleurs fait un travail remarquable. Mais ça ne suffit pas. Les RED HOT CHILI PEPPERS sont la preuve vivante que l’accumulation de talents ne suffit pas. Loin de là… L’équation reste toujours la même : il faut avoir quelque chose à dire, et pas seulement à travers des textes interminables.

« Unlimited Love » nous balade au bout de l’ennui (« It’s Only Natural », « This Are The Ways », « Whatchu Thinkin’ ») nous mettant devant le fait accompli : le groupe a définitivement perdu de sa superbe. On peut de fait aussi s’interroger sur la nécessité de produire 17 morceaux (!) s’affalant sur 1h15. Un acharnement jusqu’au-boutiste auquel RED HOT CHILI PEPPERS ne nous avait pourtant pas (tout le temps) habitué. « Freaky Styley », « Mother’s Milk » et « Blood Sugar Sex Magik » semblent si loin et déjà d’un autre temps.     

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Blues Hard 70's Proto-Metal Southern Rock

Stone Axe : la passion de transmettre

En l’espace de trois ans, STONE AXE a tenu à bout de bras et avec une immense classe l’esprit et le son des 70’s avec une vérité d’interprétation absolue. Sorti des archives du groupe, « Stay Of Execution » est un recueil de petites merveilles savamment distillées par le grand Tony Reed et le chanteur Dru Brinkerhoff. Un bain de jouvence terriblement organique.

STONE AXE

« Stay Of Execution »

(Ripple Music)

Producteur et multi-instrumentiste dont la réputation n’est plus à faire, Tony Reed est notamment connu pour être le leader de Mos Generator et de Big Scenic Nowhere, mais ce serait oublier un peu vite STONE AXE. Fondé en 2007 avec le chanteur Dru Brinkerhoff, le duo a sorti deux albums et une quantité de splits, de singles et d’EP entre 2008 et 2011.

Si « Stay Of Execution » est un vrai plaisir à écouter, il ne faut malheureusement s’attendre à un retour du groupe. Il s’agit là d’un album d’enregistrements d’inédits et de morceaux issus d’un vinyle passé presqu’inaperçu à sa sortie. L’objectif de STONE AXE a toujours été de préserver et de montrer le meilleur des 70’s et de tout ce qui fait l’essence-même du Rock.

Entre proto-metal (« Fell On Deaf Ears », « Metal Damage» ), Southern Rock , Blues (« Sweet Sweet Time » , « Deep Blue ») et Classic Rock (« Lady Switchblade » , « For All Who Fly », « The Last Setting Sun »), le duo propose un large tour d’horizon guidé par une constance musicale étonnante. D’une authenticité rare et avec une sincérité irréprochable, STONE AXE fait l’effet d’une douce et vivifiante piqûre de rappel salvatrice.

Retrouvez l’interview de Tony Reed à la sortie de son album solo :

La chronique de son album Folk en solo :

Et enfin, la chronique du dernier album de Big Scenic Nowhere :

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Doom Metal Rock

[Going Faster] : Messa / Wyatt E.

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

MESSA – « Close » – Svart Records

Avec ce superbe album, MESSA assoit encore un peu plus son exponentielle notoriété. Le quatuor italien, fondé en 2014, n’aura pas mis longtemps pour s’extraire de l’underground Doom transalpin. Original, immersif et également délicat et puissant, le groupe surprend par sa maîtrise et surtout son côté expérimental du style. Guidé par sa frontwoman Sara dont la voix est d’une force incroyable, MESSA joue sur des aspects sombres, occultes, hallucinés et planants sur ce « Close » de toute beauté. Désormais au sommet de la scène Doom revival, le groupe peut tout se permettre comme cette présence obsédante et transcendantale du oud, qui libère des sonorités orientales fascinantes (« Orphalese », « Pilgrim »). « Close » est un joyau dont il serait dommage de se priver, tant il franchit toutes les limites du Rock et du Metal.   

WYATT E. – « Al Bēlūti Dārû » – Stolen Body Records

Après un premier EP en 2015, puis un album en 2017, la valeur montante du Drone Doom Oriental livre un nouveau format court basé sur deux morceaux approchant chacun les 19 minutes. Avec « Al Bēlūti Dārû », le trio belge se fait ensorceleur et captivant en repoussant les limites de son propre style. Les atmosphères développées par WYATT E. nous renvoient à la thématique de l’empire néo-babylonien à travers des boucles hypnotiques dans lesquelles se confondent technologie et instruments traditionnels. Avec une magistrale production signée Billy Anderson (Sleep, Om, Melvins), les Liégeois nous font passer dans un autre monde, jouant sur le côté solaire et l’aspect sombre de son registre. Entièrement instrumentale, la musique de WYATT E. nous invite à faire un bond dans le temps.

A noter que les deux groupes sont en tournée dans toute l’Europe et seront de passage le 19 avril au Michelet à Nantes et le 20 au Glazart à Paris.

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Hard 70's

The Neptune Power Foundation : love is all

S’il n’est pas question d’amour vache sur ce nouvel album des Australiens de THE NEPTUNE POWER FOUNDATION, on en est pas très loin. En effet, « Les Démons de l’Amour » est une ode et une belle déclaration de la part du tonitruant quintet de Sydney à travers un Rock psychédélique, Metal et progressif réellement addictif et aux mélodies contagieuses, le tout dans une atmosphère 70’s sauvage et solaire.

THE NEPTUNE POWER FEDERATION

« Le Demon De L’Amour »

(Cruz Del Sur Music)

A l’aube de ses 10 ans d’existence, le quintet australien surgit avec un cinquième album constitué de chansons d’amour et très justement intitulé « Les Démons de l’Amour » (en français dans le texte). Jugeant le style un peu désuet, THE NEPTUNE POWER FOUNDATION a composé de huit morceaux d’amour, certes, mais d’un point de vue féminin, sans doute celui de sa prêtresse de chanteuse Screamin’ Loz Sutch, et il est pour le moins débridé.

Sur ce nouvel opus, les cultes obscurs, les meurtres et des histoires d’hypnotisme sont au menu de la vision très Rock et Metal qu’ont les Australiens. A grand renfort de riffs musclés, de lourdes rythmiques et d’une indomptable frontwoman, THE NEPTUNE POWER FOUNDATION offre un album à la fois démoniaque et ensorceleur dans un univers musical très 70’s, proche d’un proto-Metal façon Led Zep et Black Sabbath.

L’aspect Psych, Prog et vintage rend ces nouvelles compos entêtantes, bourrées de tension et dégageant une énergie folle. Il faut dire que les deux guitaristes rayonnent tout autant que leur diablesse de chanteuse, qui livre une prestation exceptionnelle en illuminant littéralement « Les Démons de l’Amour » (« My Precious One », « Loving You Is Killing Me », « Stay With Three »). THE NEPTUNE POWER FOUNDATION donne des preuves d’amour exaltées.