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Red Red : futur Blues

Percutant, langoureux, joyeux ou plus sombre, RED RED multiplie les atmosphères pour rendre son Southern Blues le plus attachant, le plus véritable et aussi le plus moderne possible. Et le pari est réussi sur « The Alabama Kid », un album si coloré et diversifié dans ses sonorités, qu’on se perd entre le climat d’un désert aride et l’asphalte des métropoles d’un morceau à l’autre. Créative et sans doute un peu visionnaire, cette association transatlantique de musiciens chevronnés s’engage dans une voie très personnelle savoureuse.

RED RED

« The Alabama Kid »

(Naked)

Après un long chemin entrepris pour forger leur style et peaufiner leur identité musicale, mais aussi à devenir une machine redoutable sur scène, les membres de RED RED livrent enfin leur premier effort vinylique. Et le périple proposé par la formation belgo-américaine est chaleureux et dépaysant à bien des égards. On voyage ici dans le sud des Etats-Unis sur la base d’un Southern Blues Rock savamment épicé de Bluegrass, de Country Outlaw, de Psych et d’autres surprises, qui jalonnent ce très bon « The Alabama Kid ».

Dès les premières notes de « Lay me Down Marie », on est happé par le souffle chaud qui se dégage du jeu très organique et terriblement vivant du quintet. RED RED sait où il va et lorsque la technique se met au service du feeling, la connexion est instantanée. Le combo se promène dans un univers, où l’on retrouve l’âme du Southern Rock sur des atmosphères Blues très roots, mais pas seulement. Et guidé par son guitariste et frontman Tom Beardslee, originaire de l’Ohio, l’authenticité est évidemment au rendez-vous.  

Le groupe n’en finit plus d’étonner et de surprendre. Pas question de rester dans un registre respectant à la lettre les traditions. Bien au contraire, RED RED est solidement ancré dans son temps et le DJ belge Courtasock vient nous le rappeler avec des scratches et des ambiances aussi bienvenues que bien senties (« Spoon And The Flame », « Long Black Train », « I Gotta Know », « The Cuckoo » et le morceau-titre). Entre Drum’n Bass et Boogie Blues, les Américano-belges réinventent le Blues avec talent et une fraîcheur réconfortante.

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Blues Rock Bluesy Rock

Little Bob : petit coup d’œil dans le rétro

Déjà cinq décennies pour LITTLE BOB au service du Rock Blues, et du Blues Rock c’est selon, et une grosse vingtaine de réalisations à son actif. Depuis la ‘Story’ jusqu’au ‘Blues Bastards’, le Normand d’origine italienne traverse les époques et les modes avec classe et surtout avec une ténacité exemplaire… à l’image de son talent. Presqu’introuvable aujourd’hui, « Time To Blast » ressort en version dépoussiérée, avec un livret de 16 pages digne de ce nom et un son qui fait honneur à ce bel opus.  

LITTLE BOB

« Time To Blast »

(GM Records)

Ben alors ? Je croyais qu’on avait dit pas de rééditions, ni de compilations et de singles (et même d’EP !). C’est vrai sauf qu’il s’agit de LITTLE BOB, l’une des trop rares icônes Rock de ce pays et que « Time To Blast » est sans doute l’un des meilleurs disques du Havrais. Et pour être complet, il n’est plus disponible depuis 15 ans et il a été entièrement remasterisé et bénéfice d’une nouvelle et inédite pochette. Et pour les collectionneurs, en plus de sa sortie en CD, il paraît aussi pour la première fois en vinyle.

« Time To Blast » a vu le jour en mai 2009 sur l’excellent label Dixiefrog et le taureau présent sur la cover originelle en disait déjà long sur son fougueux contenu. Huitième album sous le nom de LITTLE BOB, après la ‘Story’ et avant les ‘Blues Bastards’, il est certainement l’un des plus inspirés tant le Rock rugit à travers un Blues explosif, d’où émanent une sincérité et une authenticité qui sont d’ailleurs la marque de fabrique de notre inépuisable rockeur national depuis ses débuts.

Avec toujours cette empreinte 70’s, LITTLE BOB livre de très bons morceaux sur des rythmes saccadés, des changements de tempo bien sentis, de belles guitares et une basse ensorceleuse. « The Phone Call », « The Scream Inside », « I’m Alive », « Take It As It Comes » et « Ringolevio Is Far Away » prennent aux tripes et à l’âme, tout comme la reprise de « Guilt » de Barry Reynolds que chantait aussi Marianne Faithfull, ainsi que « Devil Got My Woman (I’d Rather Be The Devil) » de Skip James. Pas l’ombre d’une ride !

La pochette originelle de « Time To Blast » sorti en 2009

Retrouvez l’interview de LITTLE BOB…

… Et la chronique de son dernier album « We Need Hope »

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Blues Rock

Blood Brothers : une indéfectible fraternité

Dans son rôle de producteur et de patron de label, qui mieux que Mike Zito en personne pouvait le mieux saisir toute la dynamique et l’énergie à l’œuvre ces deux soirs, où ce superbe « Live In Canada » a été capté ? En tournée avec son compagnon et frère de coeur Albert Castiglia, les deux musiciens ont fait rayonner leur Blues Rock en partageant la scène pour donner vie à un opus éponyme sorti ensemble quelques mois plus tôt. Superbement produit, on a le sentiment d’y être et chaque note est un émerveillement… très électrique !  

BLOOD BROTHERS

« Live In Canada »

(Gulf Coast Records)

Réunis pour la première fois en mars dernier sur un album éponyme produit par Joe Bonamassa et Josh Smith et qui a squatté les charts Blues US, Mike Zito et Robert Castiglia, alias BLOOD BROTHERS, en avaient profité pour prendre la route et livrer leurs morceaux sur scène. Et c’est à White Rock, en Colombie-Britannique au Canada, qu’ils ont  fait une paire de concerts les 19 et 20 mai. Un public incroyable, un groupe en très grande forme, il n’en fallait pas plus aux deux bluesmen pour immortaliser leur venue.

Nés à quelques mois d’intervalle, Albert l’aîné des deux à New-York et Mike à Saint-Louis dans le Missouri, les deux guitaristes, chanteurs et songwriters ont déjà été compagnons de label, durant un temps chez Ruf Records, avant de l’être depuis un moment et durablement sur celui de Zito, Gulf Coast Records. Enregistrer et tourner sous le nom de BLOOD BROTHERRS, dans cette configuration très familiale, n’a donc rien de très surprenant, d’autant que la connexion entre nos deux virtuoses est exceptionnelle.

Afin de bien distinguer Mike Zito et Albert Castiglia, les connaisseurs auront perçu que le premier joue sur Fender et le second sur Gibson, ce qui donne une première indication. Vocalement, plongez-vous dans leur discographie respective, qui s’élève tout de même à 36 albums cumulés, et vous pourrez profiter pleinement de BLOOD BROTHERS. Au programme ici, l’ensemble de l’opus studio, bien sûr, ainsi que « Gone To Texas » de Zito et le « Rockin’ In The Free World » de Neil Young, escale canadienne oblige, dans une version incandescente.

Photo : Danya Artimisi

Retrouvez les chroniques des derniers albums de Mike Zito et Albert Castiglia :

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Blues Blues Rock Contemporary Blues

Kenny Wayne Shepherd : un scintillement éternel

Même si la concurrence est féroce, mais loyale et amicale, il faut reconnaître que KENNY WAYNE SHEPHERD est sans doute le meilleur bluesman et songwriter de sa génération. A l’instar de Stevie Ray Vaughan en son temps, il donne un nouveau souffle au Blues Rock depuis de nombreuses années maintenant, au point d’être devenu incontestable. Avec « Dirt On My Diamonds Vol 1 », il montre un talent intact et une inspiration toujours aussi vive. Un diamant dans un écrin de Blues…

KENNY WAYNE SHEPHERD

« Dirt On My Diamonds Vol 1 »

(Mascot Label Group)

De quelle meilleure manière KENNY WAYNE SHEPHERD pouvait-il célébrer la sortie de son dixième album studio qu’en le présentant sur deux volumes ? C’est souvent un cap dans la carrière d’un artiste et l’Américain a souhaité le faire le mieux possible, d’autant que celui-ci, ainsi que le second volet, sont déjà enregistrés depuis quelques années, avant la pandémie. Au sortir du Covid et avant un retour à la normale, il a préféré sortir le live « Straight To You Live » et ensuite se consacrer aux 25 ans de « Trouble Is », joyau de sa discographie.

« Dirt On My Diamonds Vol 1 » a été enregistré à Muscle Shoals en Alabama, terre de Blues s’il en est, aux studios Fame et pour la troisième fois avec Marshall Altman à ses côtés. Tenir le rang après le somptueux « The Traveler » était un sacré challenge, mais à écouter KENNY WAYNE SHEPHERD sur ce nouvel opus, quatre ans plus tard, il s’agit d’une simple formalité. Le musicien a encore beaucoup de choses à dire, beaucoup de riffs incandescents à jouer et de lumineux solos à livrer… et on ne s’en plaindra pas !

Car le guitariste de Louisiane vit littéralement son Blues et le son de sa Stratocaster est devenu une signature familière. Ce nouvel opus est aussi très cuivré avec cinq morceaux sur huit, aussi groovy et enflammés les uns que les autres (« Sweet & Low », « Man On A Mission », « Bad Intentions » et le morceau-titre). Et avec son ami Noah Hunt, le duo vocal fait des étincelles, y compris sur la reprise d’Elton John, « Saturday Night’s Alright For Fighting ». Le Blues Rock de KENNY WAYNE SHEPHERD percute, amuse et séduit avec brio !

Photo : Jim Arbogas

Retrouvez la chronique de l’album « Trouble Is…25 » :

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Blues Rock Heavy Blues

Thomas Frank Hopper : red rockin’ devil

Avec une approche très live et un son inspiré du Sud des Etats-Unis, THOMAS FRANK HOPPER nous fait voyager dans les grands espaces, grâce à un registre Blues Rock relevé, mélodique et que le groupe qui l’accompagne rend littéralement lumineux. Guitariste accompli, le Belge se révèle également redoutable vocaliste, tant il mène ce « Paradize City » de main de maître, malgré sa jeune expérience. Incandescentes, ses compositions affichent déjà une belle assise et une créativité certaine.

THOMAS FRANK HOPPER

« Paradize City »

(Independant)

Contrairement à sa compatriote Ghalia Volt, le guitariste et chanteur THOMAS FRANK HOPPER n’a pas encore franchi l’océan qui le sépare des Etats-Unis, et c’est depuis sa Belgique natale qu’il distille son Blues Rock. Deux ans après « Bloodstone » où il avait déjà montré de bien belles choses, avec « Paradize City », le songwriter se montre plus audacieux et aussi plus brut dans son jeu. Assez Heavy dans l’ensemble, sa nouvelle réalisation est avant tout très roots et sans artifice.

Particulièrement bien entouré, THOMAS FRANK HOPPER évolue en quintet, ce qui donne sa pleine dimension à des morceaux finement ciselés. Même si ce deuxième album s’inspire des piliers et fondateurs du genre, il s’inscrit terriblement dans l’air du temps, celui du Blues et du Rock. Ainsi dans les arrangements et la production, on perçoit quelques inspirations puisées chez Jack White, Larkin Poe bien sûr, QOTSA et Rival Sons. Mais le Belge affiche un répertoire très personnel, et pour cause !

Le son si particulier de THOMAS FRANK HOPPER vient directement de l’instrument sur lequel il interprète la majorité des titres : une Weissenborn. Sorte de lapsteel qui se joue donc à plat, la guitare libère une chaleur et un grain proche des sonorités Southern. Dès « Troublemaker » au faux air de Queen dans la voix, la guitare se fait grinçante. Entre chansons musclées (« Tribe », « Paradize City », « April Fool », « Crossroads ») ou plus calmes (« Dog In An Alley », « Boundless »), le frontman est très convaincant dans ce bel équilibre.

Photo : Marc Gilson
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Blues Rock

Eric Sardinas : bottleneck fever

Gorgé de slide solaire et de riffs entêtants, « Midnight Junction » s’impose assez naturellement comme l’une des meilleures réalisations de Blues Rock de l’année. ERIC SARDINAS a pris son temps et ces nouveaux morceaux libèrent autant de puissance que de finesse et de mélodies. Il est aujourd’hui au sommet de son art et sa maîtrise du dobro couplée au bottleneck (et vice-versa), touche ici la perfection.

ERIC SARDINAS

« Midnight Junction »

(earMUSIC)

S’il s’est mis très jeune à la guitare dans sa Floride natale, c’est durant les années 90 qu’ERIC SARDINAS a commence à faire parler de lui du côté de Los Angeles. Repéré par un certain Steve Vai qui a fait de lui son protégé, il a même participé au fameux G3 sur deux tournées mondiales. Mais c’est le Blues qui anime sa passion pour la six-corde, notamment le dobro, et « Treat Me Right », son premier effort solo sorti en 1999 sous son nom, amorce une aventure musicale très personnelle et débridée.

Neuf longues années après « Boomerang », l’Américain refait surface avec « Midnight Junction », son sixième opus solo, et c’est un véritable All-Stars band qui l’accompagne. Interprétées par le batteur Chris Frazier (Whitesnake, Foreigner), le bassiste Koko Powell (Lenny Kravitz, Sheila E), le claviériste David Schultz (Bo Diddley, The Goo Goo Dools) et le grand harmoniciste Charlie Musselwhite, les 13 chansons sont taillées sur mesure par un ERIC SARDINAS qui rayonne littéralement.

Très roots dans le son comme dans l’approche et malgré un groupe qui joue sur du velours, le songwriter et chanteur fait preuve de virtuosité bien sûr, de feeling évidemment et affiche surtout une très grande liberté. Son Blues Rock est instinctif, électrisant et d’une authenticité qui semble même le galvaniser (« Long Shot », « Said And Done », « White Lightnin’ », « Liquor Store »). Outre les deux superbes instrumentaux (« Swamp Cooler », « Emilia »), ERIC SARDINAS reprend aussi le « Laudromat » de Rory Gallagher avec classe.

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Blues Rock

Pacôme Rotondo : l’étoffe d’un futur grand

Avec toute l’énergie que procure un enregistrement en condition live et en trio, PACÔME ROTONDO sort son premier opus et les onze titres de « World Of Confusion » sont aussi bruts qu’ils sont emprunts d’une belle virtuosité. S’il se cherche encore un peu vocalement, le Français présente une évidente maturité dans ses compositions, qui rend son Blues Rock explosif et touchant à la fois.

PACÔME ROTONDO

« World Of Confusion »

(Rock & Hall)

Si les Etats-Unis nous ont régulièrement habitués à l’émergence de jeunes talents en matière de Blues, et de guitare, c’est nettement plus rare chez nous. Alors, ne boudons pas notre plaisir ! Originaire de Roanne, PACÔME ROTONDO sort son premier album, « World Of Confusion », et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il affiche déjà de belles ambitions, un savoir-faire évident et un héritage musical conséquent et assumé, malgré ses 22 ans. Il se montre entreprenant et a fait siennes des décennies musicales qu’il n’a pourtant pas connu.

Dans un esprit assez vintage où l’on devine sans mal les influences très irlandaises de Gary Moore, Rory Gallagher et Thin Lizzy, PACÔME ROTONDO livre un Blues Rock audacieux, sans fioriture et efficace. Entouré du batteur Sacha Fuhrmann et du bassiste Nathan Bechet, la formule en power trio offre une rugosité et une intensité, qui ne faiblissent pas tout au long de « World Of Confusion ». Au chant et bien sûr à la guitare, le songwriter se montre même surprenant dans un style très maîtrisé.

En ouvrant avec le très Southern « Sleep With the Devil », PACÔME ROTONDO prouve qu’il ne manque pas de feeling et le morceau est plutôt bienvenu étant donné le contraste avec la suite. L’Auvergnat penche surtout sur le British Blues comme on peut le vérifier sur « Love Means Life », « Burning Winds », « You’re A Liar » ou « Furies Of pain ». Et il se fait aussi plus délicat sur les power ballades « Dancing Queen » et « I’m Insane », où brille l’harmonica de Fred Brousse. Un premier essai très réussi et convaincant.

Photo Martin Meunier
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Ghalia Volt : aux portes du désert

Dans une atmosphère très vintage, mêlant sonorités Country, Boogie, Rockabilly et Shuffle, le Blues GHALIA VOLT revêt une parure bien différente de ce à quoi elle nous a habitué. Toujours incisive et aussi un peu plus légère, elle livre un manifeste féministe d’une grande finesse d’écriture et d’une musicalité très colorée. Avec « Shout Sister Shout ! », la musicienne ouvre un nouveau chapitre de sa belle carrière sur de nouveaux horizons.

GHALIA VOLT

« Shout Sister Shout! »

(Ruf Records)

Une fois franchi l’océan qui sépare la capital belge de la Nouvelle-Orléans, GHALIA VOLT n’a pas perdu de temps et a rapidement pris les choses en main. Dès son premier album autoproduit en 2016, « Have You Seen My Woman », jusqu’à « One Woman Band » qu’elle a enregistré seule en live au mythique Royal Sound Studio de Memphis, la blueswoman est dorénavant une artiste reconnue sur la scène internationale et avec « Shout Sister Shout ! », c’est une nouvelle facette de sa personnalité qu’elle dévoile.

Après s’être exprimée dans un registre assez traditionnel et un Blues Rock électrisant, GHALIA VOLT s’essaie à autre chose en passant de la chaleur Southern de la Louisiane et du Tennessee à celle, nettement plus aride, de Joshua Tree dans le désert californien de Mojave. Et si les célèbres studios Rancho De La Luna sont surtout réputés pour leurs joutes Desert Rock, Stoner et Psych, c’est dans un style très marqué Hill Country Blues que la Bruxelloise présente ses nouveaux morceaux.

Sur ce cinquième opus, la songwriter n’est plus seule et est même particulièrement bien entourée. Sous la houlette de David Catching à la production et à la guitare, on retrouve le batteur Danny Frankel et le claviériste Ben Alleman. Avec Eddie 9V qui co-signe « Hope On A Rides », GHALIA VOLT forme aussi un duo complice. Jouant sur la diversité, la chanteuse montre une incroyable polyvalence et beaucoup de facilité (« Every Cloud », « No Happy Home », « Shout Sister Shout ! », « Can’t Have It All », « Po’ Boy John »). Très rafraîchissant !

Retrouvez l’artiste en interview…

… Et la chronique de l’album « One Woman Band »

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Blues Rock

Erja Lyytinen : le diamant de Finlande

Dès la fin des confinements, la virtuose ERJA LYYTINEN a repris le chemin des concerts avec une énergie folle et une incroyable intensité. C’est chez elle, en Finlande, qu’elle a immortalisé « Diamonds On The Road – Live 2023 » le 11 mars dernier. Parfaitement capté et remarquablement produit, c’est une véritable immersion que propose la chanteuse et songwriter scandinave. Un pur moment d’émotion gorgé de feeling.

ERJA LYYTINEN

« Diamonds On The Road – Live 2023 »

(Tuohi Records)

Considérée à juste titre comme l’une des meilleures performeuses live actuelles en matière de Blues Rock, la Finlandaise vient confirmer sur « Diamonds On The Road » l’étendue de sa vaste palette. Ce double-album enregistré à Rytmikorjaemo, Seinäjoki, est déjà le quatrième qu’elle capture sur scène et il vient s’ajouter à ses douze albums studio. Alors que le précédent, « Lockdown Live », reste un témoignage de la période de la pandémie, on retrouve ici ERJA LYYTINEN dans une salle comble et électrisée.

Devant un public totalement acquis, la blueswoman balaie son répertoire avec talent en alternant des morceaux de ses anciens disques avec le dernier en date, « Waiting For The Daylight », qui est largement représenté pour le plus grand plaisir de ses fans… et le nôtre ! ERJA LYYTINEN reprend aussi à son compte le « Crosstown Traffic » de Jimi Hendrix avec beaucoup de personnalité. Long d’une heure et demie, « Diamonds On The Road », nous plonge littéralement au coeur du concert.

Ce qui est aussi assez renversant avec ce double-album, c’est de mesurer l’évolution de la guitariste, qui utilise jusqu’à six instruments différents qu’elle adapte aux titres joués. Son jeu est varié, explosif et l’on décèle même des touches Hard Rock, histoire d’apporter encore plus de puissance à son set. ERJA LYYTINEN nous gratifie également d’un inédit chanté en Finnois (« Vaïnämöinen Tuonelassa ») inspiré du tableau du peintre Pekka Halonen et dans une ambiance très Folk Metal. Brillante… une fois encore !

Photo : Peter Verstraeten

Retrouvez la chronique du dernier album studio de l’artiste :

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Joe Bonamassa : fastueux

Avant de reprendre le chemin des concerts (d’ailleurs a-t-il seulement arrêté ?) pour des prestations qui s’annoncent hors normes, sur mer comme sur terre et y compris avec le fameux Black Country Communion, le guitariste et chanteur se fait plaisir avec un deuxième volume de son « Blues Deluxe », paru en 2003. JOE BONAMASSA nous gratifie de huit magnifiques reprises et de deux originaux inédits, le tout avec la virtuosité et le feeling devenus sa signature.

JOE BONAMASSA

« Blues Deluxe Vol.2 »

(J&R Adventures/Mascot)

Afin de se rappeler au bon souvenir de son album « Blues Deluxe » sorti il y a 20 ans et qui l’a célébré dans le monde entier, JOE BONAMASSA nous offre un second volet tout aussi brillant et inspiré par les artistes qui ont façonné son style. C’est aussi une façon pour l’Américain de jeter un regard sur une carrière exceptionnelle, où il s’est hissé parmi les bluesmen aussi incontournables que prolifiques. Il faut reconnaître que le chemin parcouru en deux décennies est défiant, tant il incarne aujourd’hui le renouveau du Blues.

Composé donc pour l’essentiel de reprises, « Blues Deluxe Vol.2 » donne toute la mesure de la progression (et oui !) de JOE BONAMASSA en tant que guitariste bien sûr, mais surtout comme chanteur, un rôle qu’il avoue avoir toujours du mal à pleinement assumer. Pourtant, la maturité de son chant est incontestable, tout comme la finesse et la précision de son approche des standards qu’il interprète ici. Et au-delà bien sûr de la qualité de la production, les arrangements sont comme toujours très soignés.

De Bobby ‘Blue’ Bland à Fleetwood Mac en passant par Guitar Slim et Albert King, JOE BONAMASSA revient à ses premières amours, celles qui ont forgé son identité de bluesman. Repris avec toute l’élégance qu’on lui connait et avec beaucoup d’humilité, ces huit morceaux cohabitent avec deux originaux. « Hope You Redize It (Goodbye Again) » a été composé avec Tom Hambridge, tandis que son complice et guitariste Josh Smith signe « Is It Safe To Go Home ». Une fois encore, c’est du grand luxe !

Photo : Adam Kennedy