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Doom Rock Stoner/Desert

Los Disidentes Del Sucio Motel : dissidence post-Rock

Contourner l’évidence et les codes semble avoir été le leitmotiv de ce quatrième album de LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL. Si la touche et l’esprit Stoner Doom sont toujours présents, le quintet français s’est ouvert une nouvelle voie qui conduit « Polaris » dans un post-Rock convaincant et immersif.

LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL

« Polaris »

(Klonosphere/Ripple Music)

Après 15 ans d’activité et le très bon « Human Collapse » il y a cinq ans, LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL fait son retour avec « Polaris », qui marque encore le franchissement d’un cap pour le quintet. Toujours sur une base Stoner Doom, c’est plutôt dans un esprit post-Rock aérien que se déploie ce quatrième album. Consistant et intense, le registre des français prend encore de l’ampleur.  

Fuzz, Progressif et très Psych, LDDSM n’a pas délaissé son identité sonore construite autour de gros riffs, de mid-tempos hypnotiques et de cet esprit très jam, qui fait sa signature. Et avec son irrésistible polyphonie menée par Nicolas Foucaud, Daniel Scherding et Katia Jacob, les Strasbourgeois sont aussi incisifs que planants et font une belle place aux parties instrumentales (« Earthrise »).

Assez Grungy sur « Blue Giant » et « Horizon », LDDSM joue la carte de la diversité pour nous guider dans un univers musical qu’il maîtrise parfaitement (« The Plague », « Alpha Ursae Minor »). Loin d’être plombant, « Polaris » propose des moments plus légers et très convaincants (« The Great Filter »). En se démarquant d’un Stoner et d’un Doom trop prononcés, le quintet s’ouvre une brèche post-Rock originale.

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Doom Extrême International Stoner/Desert

Acid Mammoth : une ascension à marche soutenue [Interview]

En l’espace de seulement trois albums et d’un split EP, le quatuor grec ACID MAMMOTH s’est fait une solide réputation dans l’univers Doom européen. Une position qu’il faudra maintenant confirmer sur scène, dès que possible. Une chose est sûre, on a franchement hâte de les découvrir en concert et prendre en pleine face le Stoner Doom lourd et épais des Hellènes. Entretien avec Chris Babalis Jr., guitariste et chanteur du combo.

– Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ACID MAMMOTH n’évolue pas  vraiment à l’allure d’un pachyderme. Trois albums et un split EP en trois ans : la cadence est soutenue. On a presque le sentiment que vous êtes dans l’urgence, c’est le cas ?

C’est vrai que nous avons été très occupés ces deux dernières années. Nous n’étions forcément pressés, mais le processus de chacun de ces albums s’est déroulé de manière assez fluide et naturelle. Nous avions beaucoup d’idées de chansons, donc c’était logique pour nous de les enregistrer plutôt que d’attendre. Nous avons pris notre temps avec « Acid Mammoth » et le suivant « Under Acid Hoof », avec des sorties espacées de trois ans. Quant à « Doom Sessions Vol.2 » et « Caravan », nous pouvons remercier les confinements pour avoir été une source d’inspiration. Dès que nous avons été coincés chez nous, écrire de la musique et être créatif était le seul moyen de préserver notre santé mentale en ces temps sombres. C’’est pour ça que nous avons pu enregistrer ces deux disques en si peu de temps.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut rappeler qu’ACID MAMMOTH est aussi une affaire de famille, puisqu’on te retrouve aux côtés de ton père aux guitares, et vous êtes tous des amis d’enfance. Comment cela se passe-t-il au sein du groupe ? Qui écoute qui ? C’est qui le patron ?

Il n’y a pas de patron dans le groupe, nous travaillons tous ensemble pour atteindre les mêmes buts et les mêmes objectifs. Le simple fait que nous nous connaissons si bien nous permet de travailler encore plus facilement, car nous ne sommes pas seulement les membres d’un groupe qui se rencontrent une fois par semaine pour les répétitions, mais de très bons amis qui traînent ensemble tout le temps. Bien sûr, avoir mon père dans le groupe rend l’équipe encore plus forte, car notre lien indéfectible père/fils nous permet de travailler harmonieusement et ensemble les guitares. Dimos et Marios sont aussi ravis de travailler avec lui car, après tout, ils l’ont bien connu avant qu’on joue tous ensemble. Et nous partageons tous la même fascination pour Black Sabbath. En grandissant et à travers différentes générations bien sûr, on a pu se réaliser à travers le groupe, en jouant ensemble des airs de ‘Sabbath’ et en partageant la même passion pour le Heavy.

– Après un premier album éponyme et autoproduit, vous signez chez l’excellent label Heavy Psych Sounds Records, reconnu pour son catalogue exceptionnel. Quelle a été tout d’abord votre premier sentiment ? Un certain accomplissement, une fierté ?

Nous sommes vraiment fiers de faire partie de la famille HPS et de faire partie de cette liste d’artistes incroyables et que nous admirons. HPS a été formidable depuis le premier jour et nous sommes vraiment heureux. C’est un peu comme notre maison maintenant, après quatre albums sortis chez eux. Nous avons hâte de voir ce que nous ferons ensemble à l’avenir. Si tu me disais quand nous avons commencé ce groupe que, non seulement nous signerions avec Heavy Psych Sounds, mais aussi que nous ferions quatre albums ensemble, je ne l’aurais pas cru. Nous les avons contacté pour une signature potentielle après l’enregistrement de « Under Acid Hoof », et Heavy Psych Sounds nous a accueilli après la première écoute du disque !

– « Under Acid Hoof » sort donc en 2019 et on découvre le Stoner Doom puissant du groupe. Même si on sent encore une certaine influence sabbathienne, le chant surprend par sa clarté et une certaine douceur très contenue. C’est à ce moment-là que vous avez peaufiné et que vous avez affirmé vraiment votre style ?

Nos influences sabbathiennes sont présentes et ce n’est pas un secret : nous sommes tous de grands fans. Cependant, nous essayons de présenter notre propre version du Doom. Nous intégrons toutes ces influences, en essayant toujours de produire quelque chose d’authentique et personnel, même si ce n’est peut-être pas quelque chose de nouveau ou de révolutionnaire. Nous n’avons jamais cherché à révolutionner le genre, nous sommes d’abord des fans, puis des musiciens. Tout ce que nous avons toujours voulu depuis le début était de créer ensemble des morceaux que nous aimons. Nous avons réussi à cet égard, car nous sommes vraiment satisfaits de chaque disque que nous produisons. Chacun est fait avec beaucoup d’amour. Il peut en effet y avoir une certaine douceur à certains moments dans nos chansons, car nous voulons leur apporter une sensation apaisante, une atmosphère familière qui vous fait vous sentir chez vous à chaque fois que vous faites tourner nos disques.

– En septembre dernier, vous figurez sur le volume 2 des « Doom Sessions » de votre label aux côtés du groupe 1782. Comment s’est passée cette nouvelle expérience, où vous signez trois inédits franchement massifs. Vous n’avez pas été tentés par une collaboration directe avec 1782 ?

C’est vraiment génial de partager un disque avec 1782. C’est un groupe de Doom fantastique, ainsi que des gars formidables. Il y a des différences dans nos sons respectifs. 1782 adopte un son plus vintage et Old School dans leurs albums, qui fonctionne très bien et vous emmène directement aux profondeurs de l’enfer. Au contraire, nous adoptons un son plus cristallin et plus moderne dans nos chansons. Chaque style fonctionne parfaitement pour chaque groupe et malgré nos différences, les deux styles s’accordent très bien. C’est un disque vraiment sombre et occulte, et nous croyons fermement que les deux groupes ont tout donné pour produire des chansons qui nous parlent vraiment plutôt que d’adopter une approche « gardons les bonnes chansons pour le prochain album », qui aurait entaché la sortie.

– Il y a quelques jours, vous sortiez « Caravan » que vous avez écrit, enregistré et produit en plein confinement. Qu’est-ce que cette situation a apporté à ce troisième album ? J’imagine que les conditions étaient très particulières ?

Composer les chansons de « Caravan », tout en étant coincé à la maison, a été une belle expérience, apaisante même. L’enregistrement de l’album n’était pas du tout problématique, car Athènes venait de sortir du premier confinement, donc c’était génial. Cependant, dès que nous avons commencé à mixer l’album, la ville a subi à nouveau un verrouillage total. Puis la situation a changé et certainement pas pour le meilleur. Faire la post-production de l’album sans pouvoir se rencontrer a été une tâche vraiment ardue, car presque tout devait être fait à distance. Il y a eu quelques visites secrètes au studio très discrètement, mais il a définitivement fallu beaucoup d’énergie pour que ça marche. En fin de compte, nous sommes tous très satisfaits du produit final et je ne pense pas que le son et la qualité auraient été différents de toute façon. Nous avons tous les cinq, y compris notre ingénieur du son, travaillé dur pour réaliser et apporter notre vision comme elle était initialement prévue.

– « Caravan » est très mélodique et pourtant très lourd et épais. Malgré le très Stoner « Berserker », l’ensemble se fond dans un Doom profond. Il y règne pourtant une certaine luminosité, comment l’expliquez-vous ?

« Caravan » reflète vraiment notre humeur pendant cette période sombre, cette frustration de ne pas pouvoir réaliser notre passion au maximum et d’attendre que les choses s’améliorent à nouveau. Il y a une certaine mélancolie dans son essence, un sentiment morne de désespoir et de destin imminent qui se réalise à travers quelques morceaux plus mélodiques. Il conserve sa lourdeur : c’est encore 40 minutes de Doom lourd et très fuzz, mais aussi plus personnel. On aurait pu jouer la sécurité et sortir un copier-coller de « Under Acid Hoof », mais aucun de nous ne le voulait. Nous voulions sortir quelque chose qui nous parle vraiment et reflète nos pensées et nos sentiments à un moment où nous avions le plus besoin d’écrire de la musique. C’était aussi le seul moyen de préserver notre santé mentale, en bloquant nos frustrations.

– Là encore, vous avez fait appel à votre producteur Dionysis Dimitrakos, qui commence à bien connaître ACID MAMMOTH. Ce qui surprend en écoutant les deux derniers albums à la suite, c’est que les deux ne forment presqu’un tant l’unité sonore et musicale est manifeste. C’était votre volonté ?

Dionysis est comme le cinquième membre du groupe. Il a travaillé très dur pour retranscrire notre vision, tout en y mettant ses formidables compétences, ainsi que son identité sur les albums. Il fait tellement partie intégrante du groupe car, sans lui, nous serions complètement différents en termes de son et d’esthétique. Il y a définitivement une unité musicale, ainsi que de continuité entre les deux albums. Nous avons trouvé notre son et nous n’avons pas l’intention de faire de changement majeur à l’avenir. Nous voulons être cohérents, et nous avons toujours voulu que le lien entre les albums soit aussi fluide que possible. Il y a bien sûr des différences entre les deux disques. « Caravan » est sans doute plus organique que « Under Acid Hoof », mais les deux possèdent le même caractère.

– Enfin, vous reprenez sur « Caravan » le même concept graphique que sur « Under Acid Hoof ». Est-ce à dire que les couleurs rouges et noires, qui enveloppent les spécimens présents sur les pochettes, sont devenues l’identité visuelle d’ACID MAMMOTH ?

Nous pouvons remercier Branca Studio pour les pochettes. L’esthétique honore et complète parfaitement notre musique. Nous pensons que cette combinaison de rouge et de blanc jaunâtre apporte un certain côté vintage et Old School, comme un film d’horreur des années 60. Et la combinaison avec les riffs Doom Metal conduit l’ensemble à un résultat vraiment épanouissant. En effet, ces deux couleurs sont devenues notre identité visuelle, mais cela ne signifie pas que nous ne sommes pas disposés à utiliser des couleurs différentes à l’avenir. Mais oui, nous sommes tous d’accord pour dire que le rouge, en tout cas, est la couleur d’ACID MAMMOTH puisqu’elle est présente sur nos trois albums.

« Caravan » est disponible depuis le 5 mars chez Heavy Psych Sounds Records.

Bandcamp : https://acidmammoth.bandcamp.com

Retrouvez la chronique de « Caravan » : https://rocknforce.com/acid-mammoth-cest-la-que-les-atheniens-aneantirent

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Stoner/Desert

Yawning Sons : l’attraction solaire du désert

On y croyait plus et pourtant, malgré les emplois du temps chargés de ses membres (et de ses guests !), YAWNING SONS nous fait la joie et le bonheur d’un retour plus d’une décennie après son premier et unique opus. Avec « Sky Island », la légende du Desert Rock nous prend par la main : direction le désert de Joshua Tree pour un album renversant et radieux.

YAWNING SONS

« Sky Island »

(Ripple Music)

Quand en 2009 sort l’album « Ceremony To The Sunset », les fans de Desert Rock crient à juste titre au génie. Ce premier opus né de la collaboration entre les pionniers américains du genre, Yawning Man, et le combo post-Rock Sons Of Alpha Century devient vite une référence ultime en plus d’un disque culte. 12 ans plus tard, les visages s’illuminent de nouveau pour le retour de YAWNING SONS et son incroyable line-up. Les membres originels sont toujours là et la superbe brochette de guests aussi.

Placés entre les mains du magicien John McBain (Desert Sessions, Monster Magnet), les huit morceaux de « Sky Island » nous propulsent dans la chaleur et sous le soleil radieux du désert de Joshua Tree, où a été enregistrée cette nouvelle production de YAWNING SONS. Immergé dans une réverb qui fait écho à des riffs planants et des atmosphères envoûtantes, ce deuxième album regorge de diamants progressifs où post-Rock, Fuzz et Shoegaze s’entremêlent naturellement (« Adrenaline Rush », « Cigarette Footsteps »).

Submergé par la communion incroyable avec son environnement, la musique de YAWNING SONS éblouie autant par la chaleur qu’elle dégage que par l’éclat des compositions (« Low In The Valley », « Shadows And Echoes »). Bercé par les chants hypnotiques de Mario Lalli (Fatso Jetson), Scott Reeder (Kyuss, The Obsessed), Wendy Rae Fowler (Earthlings?) et Danny Brown (Hermano), « Sky Island » resplendie par son côté apaisant et les vibrations fusionnelles des musiciens (« Passport Beyond The Tides », « Gravity Underwater »). Un must !

Bandcamp : https://yawningsons.bandcamp.com  

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Stoner/Desert

Greenleaf : rêveries hallucinatoires

Les cadors du Stoner Rock Suédois se sont servis de la situation bloquée de 2020 pour composer et enregistrer « Echoes From A Mass », un album taillé dans la roche la plus dense. Avec Karl Daniel Lidén aux manettes, un ancien de la maison, GREENLEAF a mis tous les atouts de son côté pour cet atomisant huitième opus.

GREENLEAF

« Echoes From A Mass »

(Napalm Records)

Avec les rééditions de trois albums cultes de Dozer et la récente sortie d’un EP, « Vultures », par le label italien Heavy Psych Sounds Records (Merci !), on n’attendait pas forcément de si tôt GREENLEAF avec un nouvel opus. Et pourtant, c’est avec ce très bon « Echoes From A Mass » que Tommi Holappa et sa bande se présente et, une fois encore, les quatre Suédois sont toujours aussi inspirés et leur Stoner parfaitement huilé.

Le successeur du très bon « Hear The Rivers » sorti en 2018 est nettement moins Doom, mais le rouleau compresseur scandinave reste toujours aussi puissant et il magnétise. Avec au chant un Arvid Hällagård dont la voix captive et hypnotise, GREENLEAF semble s’orienter vers un Stoner Rock musclé rappelant les belles heures de Dozer. Mais le quatuor affiche son identité et elle est très personnelle.

Le grondement et la frappe du batteur Sebastian Olsson se fondent dans les lignes de basse de Hans Fröhling dans un maelstrom inouï et ravageur. Dès le très envoûtant « Tides » en passant par « Love Undone » ou « Neeckle In My Eyes », Tommi Holappa maltraite sa guitare jusqu’au très bluesy « Bury Me My Son » et le très Desert Rock « March On Higher Grounds ». GREENLEAF livre une nouvelle cuvée exceptionnelle dont il sera difficile d’être rassasié.

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Rock Stoner/Desert

Elefant Talk : power Rock ravageur

Composé de deux musiciens aguerris et rompus à la scène hexagonale, ELEFANT TALK livre son premier album éponyme. Dans un registre Power Rock aux frontières du Stoner, le duo avance avec une ardeur très efficace en alternant subtilement les aspects mordants et sensibles de leurs morceaux. Sans assommer complètement, le combo enflamme.

ELEFANT TALK

« Elefant Talk »

(M&O Music)

Il est de moins en moins rare de voir des rythmiques basse/batterie voler de leurs propres ailes et ELEFANT TALK est de ces duos qui, musicalement, ont ce gros potentiel et cette créativité nécessaire pour proposer un registre suffisamment riche et fourni. Composé de Gaby Vegh à la basse et au chant et de Sébastien Necca à la batterie, le combo propose un Rock musclé, mélodique et inventif. 

Réduits à la puissance et aux multiples facettes de leur instrument respectif, les deux musiciens ne manquent pas pour autant d’imagination. La complicité et la complémentarité des français sont évidentes et vont puiser dans des registres allant du Stoner au Psych, tout en gardant ce côté Power Rock direct et accrocheur. ELEFANT TALK parvient sans artifice à distiller un son massif, très dense et un brin vintage.

Sur de gros riffs bourrés d’énergie et un groove imparable à la batterie,  le duo multiplie les atmosphères en s’approchant du Stoner (« Pachydermik », « Carnivor »), d’un Rock plus fédérateur (« Save Yourself », « Time To Go ») et Psych (« Chitter Chatter »). A noter l’intervention expresse et efficace de Mr Ron ‘Bumblefoot’ Thal sur « The Hunting ». Ce premier album d’ELEFANT TALK est plein de promesses !

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Hard Rock Stoner/Desert

The Quill : granitique !

Ils avaient enregistré 20 nouveaux morceaux pour n’en garder finalement que neuf, c’est dire la qualité et l’impact de ce neuvième album des Suédois de THE QUILL. Entre Hard Rock et Stoner Metal, le quatuor n’a pas vraiment choisi et passe de l’un à l’autre à l’envie. Le résultat est là : « Earthrise » est une bombe !

THE QUILL

« Earthrise »

(Metalville Records)

Savoir si ce nouvel album de THE QUILL sonne plutôt Stoner ou Hard Rock n’a finalement pas beaucoup d’importance. Ce qui compte, c’est que cet opus des Suédois soit bon et il l’est ! Véritable institution dans son pays, le quatuor se révèle toujours aussi percutant, massif et incisif plus de 25 ans après ses débuts. « Earthrise » est solide et accrocheur de bout en bout.

Toujours guidé par un Magnus Ekwall impressionnant au chant, par les riffs épais et les solos racés de Christian Carlsson et la fantastique rythmique composée de Jolle Atlagic (batterie) et Roger Nilsson (basse), THE QUILL tient la dragée haute aux jeunes formations. Les Scandinaves ont de l’énergie et de l’inspiration à revendre, et ça s’entend. Le mur de guitares est franchement  massif.

Bâti sur un Hard Rock lourd et direct très 70’s, « Earthrise » multiplie les montées d’adrénaline avec un grand savoir-faire (« Hallucinate », « Keep On Moving », « Left Train Blues ») Très Stoner sur les monumentaux « Drawft Planet » et « Evil Omen », THE QUILL régale de puissance et de mélodiques imparables. Les Suédois montent encore d’un cran et de façon magistrale.

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Stoner/Desert

Blackjack Mountain : le souffle du sud américain

Puissant et épais, percutant et massif, « Holding Time », le premier album des Américains de BLACKJACK MOUNTAIN, est tout cela à la fois. La qualité des mélodies et l’impact de son chanteur rend le Heavy Stoner du trio très Southern et Hard Rock et c’est franchement  savoureux. Un mélange parfaitement dosé offre un style rugueux, accrocheur et épicé à souhait.

BLACKJACK MOUNTAIN

« Holding Time »

(Independant)

La Georgie n’enfante pas seulement des groupes de Blues, de Country ou de Southern Rock. Il existe quelques formations qui sortent du sérail et le trio de Carrollton en fait partie. Avec un petit côté Old School, qui signifie ici que le combo respecte le passé et la tradition, BLACKJACK MOUNTAIN propose un Stoner Heavy Southern mâtiné de Hard Rock très 70’s et surtout un groove imparable. 

Sur des mélodies vocales accrocheuses et vraiment contagieuses, les Américains livrent leur premier album, « Holding Time », dont les compositions et la production sont un vrai ravissement (« What I Need », « Red Eagle »). Les basses grondantes et la fougue des rythmiques ne laissent pas de place au doute : BLACKJACK MOUNTAIN maîtrise son sujet et ce crossover volumineux sort de la brume.

Le trio poursuit sa route, balayant tout sur son passage avec des morceaux costauds et radicaux (« Devil In The Dark », « Witch Of The Swamp »). Les Sudistes balaient les courants et les modes à grand coup de riffs percutants, tout en laissant quelques respirations (« Nevermore », « Rivers Flows », « Echoes Of Time »). Comme souvent outre-Atlantique, les autoproductions surprennent par leur qualité et BLACKJACK MOUNTAIN est de cette trempe.

Bandcamp : http://Blackjackmountain.bandcamp.com/

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Extrême Stoner/Desert

Cosmic Reaper : défier la gravité

C’est sur un faux-rythme que COSMIC REAPER surgit avec un Doom Metal Psych aux subtiles sonorités Stoner à travers un premier album éponyme rugueux et granitique. Simples, efficaces et obsédants, les morceaux du quatuor Américain sont aussi épais que tranchants, et la voix lointaine et éthérée de leur chanteur tente tant bien que mal à apporter un peu de lumière à cette sombre entreprise. Un régal !

COSMIC REAPER

« Cosmic Reaper »

(Heavy Psych Sounds Records)

Avant de vous caler ce premier album de COSMIC REAPER entre les oreilles, installez-vous confortablement et prenez une bonne respiration. Le quatuor américain présente un Doom Metal aux contours Psych et la chape de plomb qui va s’abattre sur vos tympans est écrasante à tout point de vue. Véritablement sur orbite, le combo est paré pour le décollage et le voyage s’annonce mouvementé.

Originaire de Caroline du Nord, COSMIC REAPER a fait ses premières armes avec un EP, « Demon Dance », qui a vite séduit les amateurs de sensations fortes, qui se sont rapidement rués à ses concerts. Stoppés net par la pandémie, les Américains en ont profité pour composer un premier album éponyme et les sept morceaux présentés sentent le souffre autant qu’ils bastonnent et enivrent. 

Dès les premières notes de « Hellion », l’expédition spatiale commence dans une atmosphère tendue, où la production massive et puissante fait des merveilles. COSMIC REAPER a également soigné les arrangements sur ces nouveaux titres à vraiment écouter au casque (« Stellar Death », « Planet Eater », « Infrasonic ») ! Et comment ne pas succomber à « Wasteland » et ses deux parties aussi Psych qu’épaisses ? Voilà, vous pouvez respirer !

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Stoner/Desert

Thunder Horse : indomptables Texans

Le Stoner affiché par THUNDER HORSE a presque du mal à trouver sa place dans le déluge Doom et Heavy Metal de « Chosen One ». Deuxième album pour le quatuor texan qui, d’une voix lointaine et profonde sur des riffs massifs et une rythmique de cogneurs, présente un nouvel opus tout en nuances et en puissance.  

THUNDER HORSE

« Chosen One »

(Ripple Music)

Le Texan est rugueux de nature et dans le cas de THUNDER HORSE, c’est presqu’un euphémisme. Mené par son frontman, Stephen Bishop, guitariste-chanteur et pilier de la scène Metal Indus locale, le quatuor développe sur ce deuxième album un Heavy Stoner costaud aux saveurs Doom et à l’atmosphère lourde. Les Américains ne sont pas là pour rigoler et « Chosen One » surgit comme un gros coup de massue.  

Dave Crow (basse) et Jason West (batterie) gèrent avec ardeur une rythmique solide et imperturbable. Bishop assurant les parties très Doom des guitares avec une épaisseur quasi-opaque, c’est T.C. Connaly qui distille de très inspirés solos aériens, racés et épiques dans un style Heavy Metal très 70/80’s. THUNDER HORSE est de plein de surprises et elles sont carrément bonnes (« Let Them Bleed », « Rise Of The Heathens »).

Non sans rappeler les riffs tendus de Tommy Iommi et les virtuoses envolées de Michael Schenker, Bishop et Connaly se complètent et œuvrent de concert sur ce « Chosen One », dont la production est aussi authentique que ne l’est le quatuor (« Texas » et le magnifique « Song For The Ferryman »). Les quelques notes bluesy qui s’échappent des nouveaux morceaux de THUNDER HORSE apportent ce supplément d’âme à un album qui n’en manque pourtant pas.

Bandcamp : https://ripplemusic.bandcamp.com/album/chosen-one

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International Progressif Stoner/Desert

Dvne : déflagration rétro-futuriste [Interview]

Fondé en 2015 à Edinburg en Ecosse, DVNE s’est fait un nom dans le paysage Sludge Progressif européen en l’espace de trois EP et d’un album. « Etemen Ænka », le deuxième opus complet du quintet, sort dans quelques jours et promet un voyage musical mouvementé dans une ambiance Old School presque cinématographique. L’occasion de poser quelques questions à Victor Vicart, seul Français du combo, qui tient la guitare et le chant…

– Avant toute chose, j’aimerais que tu éclaircisses une petite chose, stp. L’ensemble des médias spécialisés vous considèrent comme un groupe de Metal Progressif. Si sur l’aspect progressif de DVNE nous sommes d’accord, vous êtes avant tout un groupe de Sludge issu du Rock, non ?    

Oui, en effet, nous sommes plutôt issus du Post-Metal et du Sludge. Et personnellement, je pense que le progressif est plus une approche de composition et ne constitue pas vraiment une scène à part entière.

– Avec ce son brut très organique, il y a quelque chose chez DVNE de très futuriste, qui n’est pas seulement lié au nom du groupe ou au concept de l’album. Comment l’expliques-tu ? C’est une démarche artistique que l’on ne rencontre plus beaucoup…

Nous avons utilisé beaucoup de synthés sur cet album comme des vieux Junos, Moog et Prophet qui apportent énormément en termes de texture. Je pense que c’est ce qui te fait dire que notre son est futuriste. Cela dit, notre approche avec les autres instruments est assez old school, puisque nous utilisons surtout des vieux amplis des années 70/80, type Hiwatt/Marshall, que l’on retrouve dans beaucoup d’album de Rock et de Hard Rock. Nous avons aussi beaucoup travaillé avec notre producteur Graeme Young sur le son de cet album et nous sommes parvenus à retranscrire ce que nous avions en tête pendant l’écriture de l’album.

– Il y a même un petit côté ‘Blade Runner’ en fond sur l’album dans les transitions (« Weighing of the Heart », « Adræden »). « Etemen Ænka » a un côté très cinématographique dans le récit. Si l’époque n’est malheureusement plus aux clips très réalisés d’antan, quels genres d’images ou d’ambiances te viennent à l’esprit sur ce nouvel album ?

Nous avons réalisé un clip pour « Sì-XIV », dont nous sommes fiers puisqu’il colle avec l’atmosphère rétro-futuriste de l’album. Nous avons utilisé beaucoup d’effets spéciaux traditionnels. Par exemple, vous retrouvez dans la vidéo un cocon visqueux ou encore un costume totalement flippant pour notre créature. Nous avons été influencés par des artistes comme Giger/Alien. De façon plus générale, nos références viennent de la cinématographie de film d’horreur et Sci-Fi des années 80/90. Nous aimerions beaucoup faire un clip d’animation, mais cela dit j’ai souvent du mal avec l’animation 100% digitale, et je préfère les plus classiques.

– L’album développe aussi beaucoup de morceaux très instrumentaux, à un point que l’on a l’impression que certains titres pourraient presque se passer de chant… avec peut-être juste une explication dans le livret. DVNE passe ses émotions par les ambiances ?

Nous ne considérons pas le chant comme un élément qui devrait être plus en avant que les autres instruments. Pour nous, s’il ajoute quelque chose d’intéressant sur un passage, c’est très bien, mais très souvent les instruments se suffisent à eux-mêmes.

– Avec toute la puissance que dégage « Etemen Ænka », DVNE reste un groupe où la mélodie est au premier plan, selon moi (!). Et on imagine que d’autres instruments pourraient venir s’y greffer. C’est quelque chose que vous avez dans le coin de la tête ?

Carrément ! Nous voulons continuer notre évolution musicale et cela passe par l’ajout de nouveaux éléments dans l’écriture et pendant l’enregistrement aussi. C’est aussi pour ça que nous avons une invitée sur cet album (Lissa Robertson). Nous avons voulu ajouter un autre type de chant pour apporter encore plus de diversité à notre musique. Nous avons déjà de nombreuses idées pour le prochain album, notamment avec l’utilisation d’autres instruments et d’autres méthodes d’enregistrement.

– Sinon, est-ce qu’avec le Brexit les choses ont changé pour vous ? Alors que rien n’est décidé nulle part, comment voyez-vous l’avenir dans les mois à venir ?

C’est très regrettable ce qui se passe avec le Brexit. Cela ne nous inquiète pas, car nous nous sommes bien préparés pour nos prochaines tournées. C’est surtout dommage pour les groupes anglais plus jeunes qui pensent à faire leur première tournée en Europe. Je pense que la plupart ne tournera tout simplement pas et les autres le feront dans l’illégalité. Cela dit, j’espère encore qu’un accord EU/UK est toujours possible, notamment sur un visa artiste de 90 jours qui serait gratuit. On croise les doigts.

– Et on va conclure avec une question conne, comme j’aime. Finalement DVNE : plutôt Le Pilat ou Sting ?

Sting of course ! Le slip en V lui va si bien.

Le deuxième album de DVNE, « Etemen Ænka », sortira le 19 mars chez Metal Blade Records.