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Heavy metal Progressif

Nawather : l’Orient à portée de riffs

La forte empreinte de ses racines rend le Metal Progressif de NAWATHER aussi expressif que racé. Ayant trouvé le juste équilibre avec ses traditions, le sextet tunisien présente un deuxième album aussi massif que délicat, où le duo vocal se fond dans des sonorités orientales malmenées par des riffs de guitares imposants et une rythmique déchaînée. 

NAWATHER

« Kenz Illusion »

(M&O Music)

Depuis 2013, NAWATHER fusionne un Metal Progressif avec de fortes influences puisées dans la musique traditionnelle de son pays, la Tunisie, Après un très bon premier album, « Wasted Years », le quintet signe un deuxième opus encore plus incisif et porté sur ses origines autant que sur un registre puissant et explosif. « Kenz Illusion » allie sonorités orientales et growl massif avec brio.

Mené par la voix puissante et envoûtante de sa chanteuse et ponctuée par les soubresauts presque Death de son chanteur, le groupe doit l’enregistrement de ses nouveaux morceaux à son bassiste. NAWATHER a ensuite confié les pistes à un maître du genre : Fredrik Nordström dont le mix est encore une fois un travail d’orfèvre, et le Scandinave a même su s’orientaliser pour rendre « Kenz Illusion » aussi captivant que percutant.  

Sur les bases d’un Metal Progressif assez technique et efficace, le sextet est parvenu à garder son jeu très accessible et l’utilisation du kanoun (instrument à cordes pincées de la famille des cithares sur table) sur l’essentiel de l’album offre un résultat étonnant. Combinant l’ensemble à merveille avec les riffs acérés de son guitariste, NAWATHER affiche une belle originalité (« Breath Of Jasmin », « Falleg », « Immortal Greed »).

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Progressif Rock

Autómata : une vague d’émotions

Autoproduit et enregistré à l’ancienne en studio (normal, quoi !), ce premier EP/LP éponyme d’AUTOMATA navigue dans un océan Post-Rock, où les accalmies succèdent aux fulgurances décibéliques. Très organiques, ces cinq morceaux évoluent dans une intensité consciente où l’énergie côtoie la douceur dans une belle harmonie.

AUTOMATA

« Autómata »

(Independant)

Né sur les cendres de Lovely Girls Are Blind, AUTOMATA a vu le jour suite à un changement de personnel, qui a offert une nouvelle impulsion au quatuor parisien. Et contrairement à son patronyme, le groupe n’a rien de mécanique, bien au contraire. Son Post-Rock est aussi langoureux qu’insaisissable et laisse place à un imaginaire tout en contraste dans un univers instrumental où les sentiments s’entrechoquent. Mouvementé mais pas chaotique.

Tout en nuance, AUTOMATA invite à un voyage délectable, où quelques tempêtes viennent ponctuer une atmosphère globalement apaisante et bienfaisante. Dès « Tanger » et ses neuf minutes, on se laisse guider par ce flot de guitares que le côté très progressif mène à des sommets d’émotion. Et pour un premier enregistrement sous cette configuration, le groupe se montre aussi serein que solide.

De cette belle luminosité instrumentale, quelques voix s’échappent comme celles venues de Mongolie sur « Church » ou encore d’autres plus robotiques sur « 3×3+5 ». Ce sont d’ailleurs étonnamment sur ces deux morceaux plus courts qu’AUTOMATA se fait plus sombre avec des riffs plus épais et musclés. Enveloppé dans cette poésie musicale, le quatuor captive et envoûte sur « Verdik » et « Automate » à la fois puissants et planants.

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Heavy metal Progressif

Evergrey : la belle envolée

Depuis 1998, EVERGREY trace son chemin avec brio. Trop souvent comparé à Symphony X et Dream Theater, le quintet suédois a facilement trouvé sa voie et parfaitement su imposer un style très personnel. « Escape Of The Phoenix », douzième album du groupe, est à classer parmi les meilleurs de sa discographie.

EVERGREY

« Escape Of The Phoenix »

(AFM Records)

Etonnamment, Tom Englund, le chanteur et guitariste d’EVERGREY, est l’un des rares à avoir apprécié 2020 ! Le leader du groupe a profité de cette période confinée pour se concentrer sur l’écriture et l’enregistrement de ce douzième album. Et les Suédois ont pris leur temps pour concocter ce « Escape Of The Phoenix », qui fait partie des grands millésimes du quintet.

Suite à la trilogie qui a assis sa notoriété, EVERGREY a décidé de revenir avec un opus plus classique dans la forme, laissant de côté les concept-albums. Et la puissance et l’énergie qui émanent de l’album confirment de la grande forme du combo, qui n’a pas pour autant délaisser le côté dark de son style et qui a fait sa réputation. Tout en percussion et sur près d’une heure, les Scandinaves régalent.

Comme toujours la performance vocale de Tom Englund et le jeu de Jonas Ekdahl à la batterie (les pères-fondateurs) illuminent l’album de même que les solos racés et mélodiques d’Henrik Danhage. Irrésistible sur « Forever Outsider », « In Absence Of Sun » et maître du crescendo suer le mid-tempo « Where August Mourn », EVERGREY accueille même James LaBrie de Dream Theater sur le très relevé « The Beholder ». Solide et inspiré.

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Hard Rock

Alice Cooper : les fantômes de Detroit

Pionnier et mythe du Hard Rock, c’est avec un album-concept consacré à sa ville de Detroit que le légendaire frontman livre son 27ème album à 73 ans. Et en éternel jeune homme qu’il est (« I’m Eighteen »), ALICE COOPER reste théâtral, inspiré et vient apporter de l’électricité à sa cité industrielle en friche. « Detroit Stories » est un grand et bel album où le chanteur ne fait pas dans la demi-mesure : un  monument qui vient s’ajouter à sa belle discographie.

ALICE COOPER

« Detroit Stories »

(EarMusic/Warner)

50 ans après leur collaboration sur « Love It To Death », le grand ALICE COOPER retrouve son ami et producteur Bob Ezrin pour un nouvel album hommage à sa ville natale, Detroit, Michigan. Avec dans l’idée de rassembler une majorité de musiciens de la ville, ce « Detroit Stories » sent le Rock et l’acier, et la guest-list est impressionnante tout comme son contenu est exaltant et explosif. Avec toujours autant d’humour, l’Américain déclare sa flamme à la cité qui l’a vu naître.

Particulièrement attendu, ce nouvel album est à coup sûr l’un des meilleurs livré par l’icône américaine depuis des années. Très électrique sur les 15 morceaux (dont quatre reprises) qui le composent, « Detroit Stories » voir défiler quelques 25 musiciens qui enflamment et donnent une sensation très festive aux côtés d’un ALICE COOPER en grande forme et intemporel. Etonnement, ce nouveau cru sonne assez 70’s et la verve toujours tranchante du frontman est intacte.

En s’appropriant « Rock’n’Roll » du Velvet Underground (!), mais surtout « Sister Anne » du MC5, « East Side Story » de Bob Seger (également présent sur l’album), « Our Love Will Change The World » d’Outrageous Cherry, ALICE COOPER fait plus qu’un clin d’œil à sa ville et la chaleur des interprétations témoigne d’une joie communicative. D’ailleurs, la présence de Ronnie Montrose, Steve Hunter ou Joe Bonamassa notamment y est pour beaucoup.

Musicalement, le style du chanteur ne veut toujours incisif : « Go Man Go », « Social Debris », « Hail Mary », « Detroit City 2021 », « Independence Dave » ou « Shut Up And Rock » et le réjouissant « I Hate you ». Très R’n B sur « $1000 High Heel Shoes » ou Heavy Blues sur « Drunk In Love », ALICE COOPER fait le show. Plus sombre sur « Wonderful World » et « Hanging On By A Thread (Don’t Give Up) » pourtant plein d’espoir, « Detroit Stories » est exactement ce qu’on attendait du maître.

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Extrême International

Iotunn : Metal, atmosphérique et cosmique [Interview]

Il y a cinq ans, « The Wizard Falls », premier effort du groupe, avait concentré beaucoup d’espoir dans ce jeune groupe danois. De là à créer un album aussi abouti et mature que « Access All Worlds », il n’y avait qu’un pas qu’IOTUNN a parfaitement franchi. Avec beaucoup d’ambitions, une technicité de chaque instant et un nouveau chanteur inspirant, le quintet scandinave a relevé le défi avec beaucoup de classe. Entretien avec Jesper Gräs, guitariste de la formation, qui revient sur la démarche du groupe.

Photo : Nikolaj Bransholm

– En 2016 avec « The Wizard Falls », vous aviez sorti un EP qui avait beaucoup surpris en raison des nombreuses voies empruntées. Avec « Access All Worlds », votre direction musicale est beaucoup plus nette. Vous aviez besoin de rassembler vos idées et préciser votre style ?

Je pense que nous étions dans une avancée très importante en 2015/16 en ce qui concerne notre son. Et nous avons travaillé intensément depuis pour améliorer encore tout ça. C’était une époque où nous avions élargi les sphères que nous explorions, et je pense que c’est à ce moment-là que le son nordique et atmosphérique nous a inspiré. Notre amour pour la musique classique a vraiment commencé à se faire aussi plus présent. Nous sentons que nous obtenons une image de plus en plus claire de nous-mêmes et de notre musique. Nous travaillons toujours dur, écrivons beaucoup et essayons vraiment de faire ce que nous n’avions pas fait auparavant pour pouvoir plus nous aventurer musicalement.

– Votre premier chanteur vous ayant fait faux bond, c’est finalement Jón Aldará (Hamferd, Barren Earth) qui vous a rejoint en apportant une grande contribution pour les textes et le concept de l’album. Avec la signature chez Metal Blade, ce sont finalement deux bonnes nouvelles, non ?

En fait, nous étions arrivés à un moment où nous devions nous séparer. Et oui, ce sont deux très bonnes choses ! Quand Bjørn (Bjørn Wind Andersen, batterie), Jens Nicolai (Gräs, son frère, guitare) et moi étions à la recherche d’un chanteur, Jón nous est venu tout de suite à l’esprit. C’était vraiment notre plus grand souhait.

Nous l’avions rencontré à quelques reprises aux concerts de Hamferd et d’IOTUNN. Mon premier concert de Hamferd (et tous ceux que j’ai vus plus tard !) a été une expérience très spéciale pour moi. J’ai vraiment été époustouflé ! Donc, quand nous sommes entrés en contact avec lui et qu’il a aimé les démos que nous lui avons envoyées, c’était un énorme soulagement. Et depuis, et notamment lors du processus d’écriture et d’enregistrement d’ « Access All Worlds », il nous a fait évoluer et il est devenu quelqu’un de vraiment inspirant et enrichissant.

Après la réponse positive de Metal Blade sur notre album et leur intérêt de nous signer, nous avons vraiment commencé à percevoir de nouveaux horizons. Nous étions et nous sommes toujours vraiment reconnaissants du partenariat avec eux, et nous avons vraiment hâte d’y aller !

– Même si on vous assimile à un groupe de Death Progressif, l’ensemble de « Access All Worlds » est très mélodique. Et cette particularité vient aussi du chant qui alterne le clair et le growl. Même musicalement, on ressent une grande liberté instrumentale. Comment avez-vous trouvé ce point d’équilibre ?

Je pense que c’est étroitement lié à cette curiosité qui nous anime. Mon frère et moi avons commencé comme guitaristes classiques dans notre enfance, et nous avons traversé tant de phases depuis. Je pense qu’elles ont laissé beaucoup d’impacts sur votre musicalité. D’une certaine manière, tout a évolué pour nous mener à cet album « Access All Worlds ». Et comme tu le mentionnes, il y a cet équilibre entre les contrastes que nous aimons vraiment explorer, et je pense que c’est une partie essentielle du son d’IOTUNN. Par exemple, les riffs Metal frappent toutes les couches de notre musique. Nous aimons vraiment trouver ces moments presque magiques, où tout se rencontre et interfère.

Photo : Nikolaj Bransholm

– J’aimerais que tu reviennes sur le concept de science-fiction de l’album. Quelle en est la trame et comment avez-vous composé les morceaux pour qu’ils forment une unité dans le récit ?

C’est Jón qui a proposé le concept de science-fiction d’ « Access All Worlds », et pendant les phases d’écriture, il a vraiment fait évoluer l’histoire. Il s’est envolé pour notre ancien studio à Copenhague, où il a écrit le chant et les paroles pendant environ dix week-ends. Et je pense que l’histoire a en quelque sorte évolué et a approfondi l’album au fur et à mesure que les parties vocales et les paroles ont pris forme. Nous parlions souvent des paroles et nos conversations étaient très animées, de sorte que l’album embrassait de plus en plus de perspectives pour devenir une histoire de science-fiction, qui reflète également l’existence et la créativité, je pense.

L’intrigue parle de voyageurs de l’espace qui partent à la découverte de vérités nouvelles et nécessaires, parce que les anciennes ont laissé le monde dans un état presque apocalyptique. Au cours de ce voyage, ils entrent dans différents mondes qui reflètent différentes manières d’être et de penser. Il s’agit donc d’oser aller là où vous n’êtes pas allés auparavant et d’embrasser tout ce que vous rencontrez sur le chemin en vous-même et autour de vous, car tout est profondément connecté. Au cours du voyage, les explorateurs rencontrent de tout : du chaos, de l’immensité, de l’anxiété, des merveilles, le vide complet, etc. Une question que nous nous posons sur deux derniers morceaux de l’album est de savoir si nous pouvons faire partie d’une réalité qui dure et si la nature humaine rend cela impossible. Mais surtout, je pense que c’est un album qui peut provoquer des sentiments divers et aussi inciter à la réflexion. Cela a été un processus très inspirant pour nous tous et nous espérons vraiment que les auditeurs pourront se connecter à la musique et aux paroles.

– « Access All Worlds » comporte une atmosphère très épique et space-rock dans l’esprit, qui correspond bien aux codes des concept-albums en général. Justement, vous êtes-vous fixer quelques règles au niveau de l’écriture, ou vous êtes-vous inspirés d’albums références ?

La règle la plus importante est qu’il n’y en a pas, je pense. C’est ce que nous aimons dans la musique. Pouvoir réellement voyager dans des endroits inconnus. C’est un type de liberté unique et c’est quelque chose qu’« Access All Worlds » représente très bien pour moi. Pendant le processus d’écriture de l’album, je ne pense pas que nous ayons eu des albums référents. Nous aimons parler de musique, mais en tant que référence dans le processus de création, cela a été beaucoup plus une question de sentiments et d’images.

– Pour un premier album complet, le vôtre est très mature, tant dans les compositions que dans son interprétation. La production signée Fredrik Nordström était-elle toute indiquée pour un disque de cette ambition ? C’était un de vos souhaits dès le départ ?

Merci ! Ce fut un processus assez long pour définir qui allait mixer et masteriser notre album. Nous avons écouté de nombreux disques et de nombreux producteurs différents, et nous nous sommes retrouvés avec Fredrik, parce que nous pensions que c’était lui qui pouvait exploiter au mieux tous ces contrastes, qui sont l’identité d’IOTUNN. Comme mentionné précédemment, l’un d’eux est dans le riffing où mon frère et moi adorons mélanger le son métallique avec le son atmosphérique. Nous voulions donc un disque où l’on ressente l’explosivité de la musique Metal et le son atmosphérique des merveilles cosmiques, et nous pensons tous que Fredrik a réussi à faire le parfaitement.

Album disponible chez Metal Blade Records

Bandcamp : https://iotunn.bandcamp.com

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Extrême

Doom Sessions Vol.3 : Italie vs USA

Ces deux-là se connaissent bien pour avoir partagé de nombreuses scènes à de multiples reprises en Europe et aux Etats-Unis. Compagnons de route, on retrouve cette fois -(16)- et GRIME sur un même disque : le volume 3 des désormais fameuses « Doom Sessions » d’Heavy Psych Sounds Records. Un rendez-vous de plus en plus incontournable pour les amateurs de sensations fortes.

DOOM SESSIONS VOL.3

-(16)- / GRIME

(Heavy Psych Sounds Records)

En juillet 2000, le label italien Heavy Psych Sounds Records a lancé ses « Doom Sessions », composées de split-albums ou EP où deux groupes se partagent la galette. Après Conan et Deadsmoke, puis 1782 et Acid Mammoth, c’est au tour des Américains de –(16)- et aux Transalpins de GRIME de prendre chacun une face de cette troisième production.

Et c’est le quatuor californien qui ouvre les festivités avec trois morceaux peut-être plus Sludge que Doom, mais d’une redoutable efficacité. La production met en avant le registre très massif du combo, dont on note d’ailleurs quelques changements. Nettement plus mélodique, mais toujours aussi sombre et menaçant, -(16)- évolue tout en maîtrise.

La déferlante de décibels survient peu après avec GRIME, qui se rapproche quant à lui plus qu’un Doom Death profond et agressif. Sur leurs deux morceaux, les Italiens montrent une belle variation au niveau de leur son, qui se veut moins ramassé et plus percutant. Et le trio reste dévastateur et martèle ses titres avec une vigueur rageuse.

Bandcamp :

-(16)- : https://16theband.bandcamp.com/music

GRIME : https://grime666.bandcamp.com

Heavy Psych Sounds Records : https://heavypsychsoundsrecords.bandcamp.com

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Extrême Progressif

Iotunn : voyage spatial en zone de turbulence

Créatif, précis et d’une grande technicité, ce premier album est la suite logique et attendue de la part des Danois après un EP très prometteur. Avec « Access All Worlds », IOTUNN prend du galon et l’arrivée du nouveau chanteur n’est pas anodine. Le Metal Progressif du quintet s’est étoffé tout en maintenant l’équilibre entre un côté extrême et des ambiances planantes.

IOTUNN

« Access All Worlds »

(Metal Blade Records)

Avec un chanteur aux îles Féroé, c’est pourtant en Suède que les Danois d’IOTUNN sont allés finaliser « Access All Worlds ». Enregistré par Flemming Rasmussen, puis mixé et masterisé par Fredrik Nordström, le groupe s’est donné les moyens de travailler dans les meilleures conditions pour livrer un très bon album. Et après leur EP très remarqué en 2016, il fallait aussi ça aux Scandinaves pour enfoncer le clou.  

Désireux de conserver ce son très 80/90’s, « Access All Worlds » sonne pourtant très actuel dans la veine Metal Progressive de la nouvelle génération. Par ailleurs, l’arrivée de Jón Aldará (Barren Earth, Hamferd) et sa forte identité vocale apportent une diversité et surtout donne un nouveau relief à IOTUNN. Son expérience permet aux Danois de franchir ce cap qui leur manquait et le résultat est plus que convaincant.

Le quintet de Copenhague a aussi conservé son penchant pour le Space Rock dont on retrouve les influences dans les structures et les atmosphères de « Access All Worlds ». En alternant un chant clair et growl, IOTUNN garde tout son mordant et son côté extrême sur l’ensemble de l’album (« Voyage Of The Garganey », « Access All Worlds », « Waves Below », « Safe Across The Endless Night »). De vraies montagnes russes ! 

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Blues

Justin Light : un Blues resilient

Entre confinement et Brexit, JUSTIN LIGHT a eu le temps de la réflexion. Le songwriter anglais en a profité pour écrire, jouer, enregistrer et produire son premier album solo. Dans un registre Blues très British, le musicien livre un album élégant, plein d’émotion et optimiste. « Sunshine Cafe » dégage une belle luminosité musicale.

JUSTIN LIGHT

« Sunshine Cafe »

(Independant)

Après 35 ans de carrière passés à partager la scène avec de grands noms et au sein des groupes The Atomic Workers et The Sonic Jewels, JUSTIN LIGHT a profité du confinement dans son pays, l’Angleterre, pour enregistrer pendant l’été dernier son premier album solo. Et celui-ci penche cette fois pour le Blues.

Guitariste et chanteur, le Britannique a donc mis à profit la situation sanitaire pour composer « Sunshine Cafe », et pourtant ce premier essai solo est tout sauf triste ou morose. Plein d’humour, les morceaux de JUSTIN LIGHT respirent et véhiculent une douceur enveloppante, malgré la pandémie et le Brexit qui ont guidé certains titres.

Très british dans le son et les compos, le songwriter développe un registre très souple et délicat sans se priver d’élever le niveau à l’occasion (« Loneliness Is A Blues », « Making It Alright In The End », « Goodbye To My Poison », « Your Payback’s Overdue »). JUSTIN LIGHT régale et on perçoit très rapidement la longue expérience du musicien.

Bandcamp : https://justinlight.bandcamp.com/

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Extrême

Ephemerald : symphonie funèbre

Depuis sa Finlande natale, le quintet EPHEMERALD a entrepris de combiner un Death Metal assez classique avec le Metal Symphonique qui sévit dans ses contrées. Et il faut reconnaître que ce premier album, « Between The Glimpses Of Hope » est très réussi et, sans assommer, parvient à fédérer grâce à de bonnes mélodies et une technique irréprochable.

EPHEMERALD

« Between The Glimpses Of Hope »

(Inverse Records)

Pour leur premier album, les Finlandais frappent fort avec un Death Metal symphonique de haute volée. Tous issus de formations extrêmes, les membres d’EPHEMERALD affichent une belle force de frappe, bien aidé par une production aux petits oignons. Autant dire que ça envoie du bois, et par palettes entières. « Between The Glimpses Of Hope » fait preuve d’une belle originalité en sortant des sentiers battus. 

Réussissant une parfait équilibre entre un Death Metal tranchant et un Metal Symphonique cher aux pays scandinaves, le quintet balancent de gros riffs ravageurs, bien soutenus par des claviers qui apportent une atmosphère plus lumineuse à l’ensemble. Le batteur/cogneur n’est pas en reste et guide EPHEMERALD sur des titres massifs (« Grand Creation », « Reborn », « Into The Endless »).

Avec un growl assez en retrait sur les couplets, on retiendra surtout les refrains chantés en clair dans un registre presqu’incantatoires et très fédérateurs. Le petit côté viking ressort bien sûr sur l’album avec « I Bear Fire » notamment. Et on n’échappe pas non plus à la ballade un peu médiévale qui va bien (et qui est plutôt bien réalisée) : « All There Is ». EPHEMERALD développe un style progressif et épique bien exécuté (« Servant », « Lost »).

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Heavy metal

Wizard : les guerriers du Metal

Plus de 30 ans de carrière pour WIZARD qui n’a pas bougé d’un iota et semble même respirer le Heavy Metal à pleins poumons. Le quintet allemand reste fidèle à ses bonnes habitudes : efficaces, rentre-dedans et des refrains à faire hurler les stades. « Metal In My Head » est destiné à tous les guerrières et guerriers que le Metal fait toujours rugir.

WIZARD

« Metal In My Head »

(Massacre Records)

Avec « Metal In My Head », le quintet allemand affiche la couleur : retour à un Heavy Metal pur et dur, un vrai son de batterie (merci !) et des riffs en cascade. Et il faut bien avouer qu’avec ce douzième album studio, WIZARD vient remettre bien des pendules à l’heure en affichant une puissance de feu à faire pâlir leurs éternels rivaux : Manowar. Ca va vite et fort !

Le combo de métalleux accueille également Tommy Harting à la guitare en lieu et place de Sascha Visser, et il est tout aussi brut et sans fioriture que son prédécesseur. Pour la production, WIZARD ont fait appel à son vieil ami Martin Buchwalter (Tankard, Destruction, …) pour une production massive et compacte. Pas vraiment le temps de souffler (« We Fight »).

Musicalement, pas de surprise non plus : les Teutons livrent un Heavy Metal authentique, direct et dans la droite lignée de la tradition germanique. Enregistré pendant la pandémie, avec le soutien de Jack Daniel’s Old No .7, l’album est une ode à l’amour du groupe pour son style de prédilection (« Metal Feast », « Victory », «  Metal In My Head » « 30 Years Of Metal »).