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Blues Blues Rock Contemporary Blues

Alex Lopez : un feeling boosté par l’expérience

Très ancré dans son époque, le Blues d’ALEX LOPEZ est pétillant d’autant qu’il se complète avec de multiples autres styles, tout en gardant une identité propre. Songwriter, chanteur et guitariste, l’Américain joue avec les mêmes musiciens depuis de longues années et « Nasty Crime » reflète parfaitement cette belle entente et ce feeling commun.

ALEX LOPEZ

« Nasty Crime »

(Maremil Imprint)

Arrivé en Floride pour y faire ses études, ALEX LOPEZ a passé plus de temps à jouer et à composer, et bien lui en a pris. Le chanteur et guitariste a sorti son premier album solo en 2013, « Back Bedroom Blues », et « Nasty Crime » est le sixième effort de sa courte et déjà belle carrière. Et dans un registre très contemporain, le natif de l’Ohio livre un Blues très Rock varié et original, mais pas uniquement.

Fin guitariste et possédant une voix claire et haute, ALEX LOPEZ est toujours accompagné de son groupe de longue date, The Xpress, et la complicité affichée est plus que palpable. Le groove de Steve Roberts à la basse et de sa batteuse Kana Leimbach combine à merveille avec les envolées de l’orgue de Kenny Hoye. Aussi bien entouré, le songwriter a le champ libre et tous les atouts pour mener à bien ce nouvel opus.

Très affûté, il a co-produit « Nasty Crime » avec George Harris (Cheap Trip, Rick Derringer, Brian Johnson d’Ac/Dc) et à eux-deux, ils ont parfaitement capturé l’esprit et l’essence du style d’ALEX LOPEZ. Rock et fougueux, (« World On Fire », « Just Wait »), swing et délicat (« When The Sun Goes Down »), funky (« Nasty Crime ») ou en mode acoustique (« The First Time »), il ne s’interdit rien laisse son talent s’exprimer.

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France Post-Metal

Cancel The Apocalypse : unplugged Metal [Interview]

Avec des instruments essentiellement dédiés à la musique classique, dont la moitié du groupe est issue, CANCEL THE APOCALYPSE a décidé de produire un Post-Metal, mais en version acoustique…! Fort d’un premier album, qui a autant surpris que séduit, le quatuor fait son retour avec « Terminus Stairway », sorte d’OVNI musical rapidement addictif. Arnaud Barat, le guitariste, revient sur la démarche du combo et ses multiples inspirations. Entretien.

– Avant de parler du nouvel album, Audrey et toi, vous avez une formation classique spécialisée en musique baroque, et le groupe est complété par Mathieu et Karol qui viennent quant à eux du Rock et du Metal. A quel moment avez-vous eu le déclic pour fonder CANCEL THE APOCALYPSE ?

Il n’y a pas eu vraiment de moment particulier. L’idée a fait son chemin progressivement avec certaines évolutions du Metal depuis la fin des années 90. On a d’abord adoré des morceaux comme « Kaiowas », « Jasco » et « Itsari » de Sepultura, qui introduisaient la guitare acoustique dans des albums de Metal. Ensuite le « S&M » de Metallica, où c’était tout l’orchestre qui faisait son entrée, et puis il y a eu System of A Down et ses sonorités arméniennes. A partir de là, on a vraiment eu le fantasme de créer un projet, dont le concept reposerait là-dessus : faire du Metal acoustique. La volonté était d’essayer de remplacer la guitare électrique par une guitare sèche, la basse par un violoncelle et d’essayer de faire en sorte que ça tienne la route face à un chant et une batterie Metal. On peut dire que pour nous le déclic a été de voir Matthieu œuvrer dans My Own Private Alaska. On avait trouvé la voix qui correspondrait, la personne adéquate pour tenter le coup. Mais il a fallu encore attendre quelques années pour qu’on ose lui proposer et que les choses se fassent.

– Ce qui est surprenant chez CANCEL THE APOCALYPSE, c’est cette quasi-absence de distorsion dans le son et vous affichez pourtant une puissance étonnante. Là aussi, c’est un parti pris, voire une contrainte, que vous vous imposez ?

Oui, oui, complètement, c’était un parti pris, mais plus vraiment une contrainte à partir du moment où on a eu la sensation que ça fonctionnait. Et en effet sur les deux albums, il n’y a qu’un endroit où il y a de la distorsion, c’est sur le refrain du morceau qui donne son nom au groupe, « Cancel the Apocalypse ». Et encore, c’est un choix de mix qui ne vient pas de nous, mais qu’on a décidé de garder comme un clin d’œil.

– On ne va pas se mentir, sur le papier, on pense à Apocalyptica. Est-ce qu’à l’époque, leur démarche vous a marqué, motivé, influencé ou juste piqué votre curiosité ?

Alors honnêtement, ça a juste piqué notre curiosité lorsqu’ils ont émergé avec leurs reprises de Metallica à quatre violoncelles. Ça confirmait l’idée que l’instrument se prêtait bien au Metal. Mais on n’est pas des gros fans d’Apocalyptica pour autant…

– Parlons de « Terminus Stairway ». Votre premier album, « Your Own Democracy » (2016), ayant reçu un très bel accueil et surpris beaucoup de monde, est-ce que vous aviez un peu plus de pression cette fois, ou c’est quelque chose à laquelle vous êtes imperméables et qui ne vient pas troubler votre travail ?

On a quand même pris beaucoup de temps pour sortir ce deuxième album, et puis pour nous CANCEL THE APOCALYPSE doit rester un truc où on s’amuse avant tout, où on fait les choses à l’envie. Les morceaux de « Terminus Stairway » se sont additionnés progressivement les uns aux autres au cours des dernières années. On en jouait déjà certains lorsqu’on tournait pour « Our Own Democracy » et les derniers-nés ont quelques mois, c’était donc un processus long. On n’a donc pas été troublé par la pression, on s’est juste demandé quelle direction on voulait donner à l’ensemble pour se faire encore plus plaisir. Là, le choix a été de renforcer encore le côté ‘musique de chambre’ par l’ajout de l’alto, que ça donne plus de corps au son. Puis après, on a forcément l’espoir que si ça nous plait à nous, ça plaise à d’autres, mais on ne joue pas notre ego là-dedans. On prend les choses comme elles viennent.

– A l’écoute de vos nouveaux morceaux, on a l’impression que vous vous basez sur un schéma de chanson Rock au sens très large pour composer. L’influence classique se ressent surtout dans les arrangements et le choix des instruments. Est-ce que finalement la musique classique contemporaine n’est pas trop éloignée en termes de structures d’écriture ?

Oui, c’est une très bonne remarque. Lorsque je compose les bases des morceaux, je le fais toujours dans une optique de chanson Rock de 3 minutes 30, avec des modèles très universels comme les Beatles ou Nirvana. Et c’est certain que si les choix de structure de base s’apparentaient à de la musique classique contemporaine, sans cadre de temps ou de répétition de cellules musicales, sans jamais aucune notion de couplet/refrain, ça rendrait le propos complètement opaque, voire prétentieux… On préfère, en effet, nourrir les morceaux par des choix d’harmonie et d’arrangements à l’intérieur d’une structure simple.

– Est-ce que, même inconsciemment, votre ambition avec « Terminus Stairway » est de rapprocher les publics classiques et Rock/Metal, qui se croisent assez peu ? Le guitariste Yngwie Malmsteen était allé dans ce sens dans les années 80 avec des solos et des mélodies inspirés de Paganini, notamment…

Oui, c’est même très conscient, mais on sait aussi très bien aussi qu’on court sans doute derrière des moulins en essayant de faire ça, ce qui n’est pas très grave non plus. (Sourires)

– CANCEL THE APOCALYPSE dégage beaucoup d’émotion musicalement, et il en émane aussi beaucoup à travers les voix. Les deux se complètent très bien et se retrouvent même à un niveau égal. Qu’est-ce qui influence le plus l’autre dans la composition d’un morceau ?

Alors forcément, vu que le travail se fait d’abord au niveau instrumental, Matthieu à la lourde charge d’essayer de composer sa voix sur une base pré-existante. Mais la composition de base se fait toujours avec le fantasme de ce qu’il pourrait faire par-dessus, avec une vision imaginaire de ce que sera le rendu final. Il y a donc une influence dans les deux sens qui fait que, pour l’instant, on ne s’est jamais retrouvés réellement bloqués. Il n’est même pas sûr que Matthieu ait déjà dit : ‘non, celle là je vais rien pouvoir en faire…’ depuis qu’on a commencé à travailler ensemble sur le projet.

– Il y a également une chose qui caractérise CANCEL THE APOCALYPSE, jusque dans votre nom : c’est votre engagement. Il est à la fois humain, social, politique et écologique. On a presque l’impression que c’est le point de départ du groupe. Cela fait partie des motivations premières, de mettre en musique des revendications et surtout des valeurs universelles, qui se perdent aussi d’ailleurs aujourd’hui ?

CANCEL THE APOCALYPSE, c’était avant tout une rencontre humaine. Des gens avec des goûts, des valeurs humaines et des positionnements approchants. On n’a pas vraiment la volonté d’être un groupe militant, mais forcément ça doit se ressentir dans nos textes, dans notre façon de communiquer parfois et c’est super si ça se ressent un peu dans notre musique. Mais en fait, on souhaite que cet aspect ne dépasse pas le cadre musical ‘subjectif’ et on préfère l’assumer dans nos vies personnelles, dans notre boulot et notre vie de tous les jours, par nos actes et ne pas faire du groupe un truc moraliste ou un peu lourd. Le nom CANCEL THE APOCALYPSEen lui-même est d’ailleurs autant une ‘prière’ qu’une blague de départ entre nous.

– Pour conclure, si vous deviez faire évoluer le groupe musicalement pour lui apporter encore plus de profondeur et peut-être de puissance, quel instrument trouverait sa place chez CANCEL THE APOCALYPSE ?

On aurait des tonnes de fantasmes par rapport à ça en fait ! Difficile d’en choisir un ! Alors en vrac : un quatuor à corde, voire un orchestre, des instruments indiens ou africains, des samples electro ! (Sourires)

L’album de CANCEL THE APOCALYPSE,  « Terminus Stairway », est disponible depuis le 10 juin chez Inverse Records/Klonosphere.

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Metal Progressif

Iotunn : l’aventure spatiale continue

Dans une atmosphère épique aux frontières du Space-Rock dans l’esprit et Si-Fi dans sa conception, IOTUNN avait sorti il y a tout juste un an « Access All Worlds », un album étonnant de Death Progressif parfaitement produit. Aujourd’hui, le quintet revient avec un titre-medley de plus de 16 minutes dans une configuration acoustique particulière et convaincante.

IOTUNN

« Access All Worlds – An Acoustic Voyage »

(Metal Blade Records)

Il y a cinq ans débarquait IOTUNN avec « The Wizard Falls », un premier album déjà très abouti. Puis, l’an dernier, c’est avec « Access All Worlds » que le jeune groupe danois confirmait tout son talent et son audace à travers un album étonnant et très mature. Après un changement de chanteur, le quintet avait trouvé sa voie.

Forts d’un incroyable soutien malgré l’impossibilité de défendre son deuxième opus sur scène, les Scandinaves ne sont pourtant pas restés les bras croisés. Pour remercier des fans de plus en plus nombreux, IOTUNN avait diffusé une vidéo sous la forme d’un medley parcourant « Access All Worlds » dans un esprit et des arrangements cosmiques.

Evoluant dans un registre Death Progressif, c’est cette fois en acoustique que se produit le combo danois. Et la surprise est de taille, tant les mélodies sont présentes, enveloppantes et invitent à cet « Acoustic Voyage ». Alors oui, de l’audace, il en fallait. IOTUNN a parfaitement sur relever le défi à travers un unique morceau de plus de 16 minutes. Magistral !

Retrouvez l’interview du groupe :

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Metal Progressif

Wilderun : symphonie organique

Relativement discrets sur la scène Metal Progressive international, les Américains sont pourtant l’une des formations les plus créatives et audacieuses de cette dernière décennie. Avec ce quatrième album, « Epigone », WILDERUN associe avec talent des sonorités Folk acoustiques avec un Metal dévastateur et fulgurant.

WILDERUN

« Epigone »

(Century Media Records)

C’est depuis Boston, Massachusetts, que WILDERUN élabore son Metal Progressif teinté de Folk depuis 2008. Avec « Epigone », le quatuor va encore plus loin pour livrer un quatrième album très immersif et même introspectif. En allant plus en profondeur que sur « Veil », leur précédent opus, les Américains montrent un aspect très fort et toujours aussi organique de leur style si personnel.

En proposant un voyage, car il s’agit bien de cela, aussi sophistiqué, complexe et ambitieux, WILDERUN a décidé d’aller au bout des choses et explore de très belle manière des contrées étonnamment contrastées, fouillées et bâties sur des compostions aux arrangements de haut vol. Grâce à une exceptionnelle dextérité, le groupe parcourt des champs émotionnels souvent opposés.

Après une mise en bouche Folk et acoustique (« Exhaler »), le quatuor hausse le ton avec des morceaux qui s’étendent en longueur, ainsi qu’en intensité (« Woolgatherer », Identifier »). Son Metal Progressif est en perpétuelle évolution et le combo fait preuve d’une créativité incroyable comme sur les vingt minutes de « Distraction », scindé en quatre parties époustouflantes. Réjouissant !  

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Hard Rock

[Going Faster] : Riot At The Moonshine Bar / The Order

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

RIOT AT THE MOONSHINE BAR – « Ratmob » – Independant

Si l’Allemagne sort moins de grands groupes de Hard Rock que jadis, le style reste solidement ancré dans son patrimoine musical, et RIOT AT THE MOONSHINE BAR vient confirmer cette richesse. Pour son premier EP, le quintet du nord du pays a très bien fait les choses et la production réalisée part Jörg Seeman (leur ingé-son live) tient parfaitement la route, offrant brillance et fraîcheur aux six titres. Instinctifs et mélodiques, les Germains livrent un Hard Rock, certes classique, mais inspiré, dynamique et percutant. Loin de renier ses influences issues des années 70 et 80, le groupe les remet vraiment au goût du jour grâce à une tonalité résolument moderne et à même de fédérer les amateurs de Hard Rock à l’ancienne comme les plus jeunes. RIOT AT THE MOONSHINE BAR se démarque par ses compos directes, sensibles et accrocheuses. Un premier essai très réussi. 

THE ORDER – « Out Of Order » – Massacre Records

Après le très bon « Supreme Hypocrisy » sorti l’an dernier, THE ORDER s’est retrouvé le bec dans l’eau faute de pouvoir defender son album sur les scènes européennes comme prévu. Peu importe, le quatuor de Hard Rock suisse en a profité pour enregistrer cinq de leurs morceaux en version acoustique, chose qu’il n’avait jamais fait en 15 ans de carrière. Produit par le groupe lui-même, « Out Of Order » offre un son de grande qualité et surtout une interprétation pêchue. Emmené par un Gianni Pontillo impérial au chant, THE ORDER revisite avec un plaisir évident ses titres préférés. Parcourant leurs albums « Rockwolf », « Metal Casino », « Son Of Armaggeddon » et bien sûr « Supreme Hypocrisy », les Helvètes réactualisent, et hissent même niveau artistique, cinq de leurs classiques avec brio. Du Hard Rock acoustique de haut vol.

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Blues France

Louis Mezzasoma : une inspiration très actuelle [Interview]

Elevé dans le chaudron, LOUIS MEZZASOMA fait partie de cette nouvelle génération, qui a parfaitement digéré la culture et l’Histoire du Blues pour être à même d’en proposer sa propre version. Créatif et audacieux, le Stéphanois a livré il y a quelques mois un troisième album, « Mercenary », aussi surprenant qu’envoûtant. Rencontre avec ce musicien pluri-cordistes très inspiré et à l’approche très personnelle du Blues.

Photo : Nanou

– Tout d’abord, comment en arrive-t-on à incarner et ressentir autant le Blues lorsqu’on a à peine 30 ans et que l’on vient de Saint-Etienne, qui n’est pas vraiment le berceau du genre ?

A vrai dire, je ne me pose pas la question, je le fais ! Cette musique, c’est moi, c’est qui je suis. Il se trouve que cette musique s’appelle le Blues. Pour moi, c’est très important d’être soi-même, certains se sont trouvés en adéquation avec eux-mêmes en faisant de la poterie, du fromage de chèvre ou je-ne-sais-quoi. Pour moi, c’est sortir ce que j’ai au fond de mes tripes, au fond de moi-même. C’est ça, le blues. Je crois que je suis une espèce d’énergumène qui a tendance à foncer, à ne rien lâcher. C’est comme ça que j’ai fait ma place et que je continue de le faire.

Pour parler un petit peu de ma ville, oui, Saint-Etienne n’est pas vraiment le berceau du Blues, mais j’ai eu la chance de voir passer pas mal de monde dans le coin. Aussi bien des locaux que des artistes internationaux. Il faut reconnaître qu’on a quelques lieux encore bien friands de bon Blues.

– Ce troisième album marque un cap dans le son et aussi dans tes compositions. On a presque l’impression qu’il y a eu un déclic, une sorte de maturité atteinte. C’est aussi ton sentiment ?

Pour moi, ce nouvel album est vraiment un beau sommet atteint. J’écris mes chansons quand l’inspiration vient et non sur commande. Au fur et à mesure, on a arrangé et structuré le “guitare/voix” initial. Cet album n’est pas issu d’un déclic, mais bien d’une progression, d’une évolution et d’une affirmation de ma part, qui s’est faite au fil des années, à jouer, à écouter de la musique, à faire des concerts et à voir d’autres artistes en live… et petit à petit trouver ma place. Il s’agit vraiment d’un album produit pour lequel on a eu une vraie préparation, qui nous a permis d’être prêts pour le studio et d’aller chercher le son dans les détails. Je suis vraiment très fier de cet album « Mercenary ».

– Les textes de « Mercenary » sont très personnels et plein d’émotion. Très souvent, les bluesmen s’inspirent de leur vie pour chanter le Blues. C’est ce que l’on ressent chez toi : une authenticité et une sincérité évidente. Qu’est-ce qui t’inspire ? Ton vécu ou est-ce que tout est fictif ?

Toutes les chansons sont inspirées d’histoires vécues. Je me permets, pour l’écriture, de narrer et de romancer, mais sans donner tous les détails de ce qui m’est arrivé. Ainsi, l’auditeur peut se faire sa propre interprétation de la chanson et éventuellement s’y projeter et voyager.

L’inspiration vient de mes rencontres, de voyages, des concerts que j’ai pu faire, mais aussi de ce que je peux ressentir à un moment donné. Certaines chansons viennent d’une expression, d’une phrase que j’ai entendue et qui m’a parlé, inspiré.

Pour faire le lien avec l’actualité, car l’album a été enregistré en Juillet 2020 en pleine pandémie. L’enfermement n’est, dans mon cas, vraiment pas propice à l’inspiration. C’est bien l’ouverture vers le monde, les autres et les différentes cultures qui sont sources de création.

D’autre part, je me rends compte (pour le côté stylistique), petit à petit, que j’aime beaucoup la musique de film (et notamment de western), et en effet mes chansons ont toujours eu tendance à nous plonger dans une atmosphère et un climat, que l’on peut retrouver dans le cinéma.

Photo : Cédric Masle

– Même s’il y a du monde sur ce nouvel album, tu as longtemps joué seul dans une configuration d’homme-orchestre. Qu’est-ce qui est le plus plaisant et le plus satisfaisant au final : être seul à la manœuvre ou jouer en groupe, ce qui grossit également le son ?

Ce qui est génial, c’est d’être seul à la manœuvre et de jouer en groupe. En effet, quand j’ai démarré en one-man-band, j’avais l’avantage de pouvoir amener mes chansons dans la direction que je souhaitais, et de me laisser porter par les émotions, le feeling du moment, notamment en fonction de la réaction avec le public. Nous avons fait quelques dizaines de concerts sous la nouvelle formule guitare/batterie, qui reste une formule réduite et dans laquelle je reste maître des changements harmoniques. La batterie me suit dans mes idées et surtout donne de l’épaisseur et de l’impact au son. Pour moi, cette idée de manœuvre est surtout valable pour la partie live, pour suivre les différentes improvisations et changement de structure s’il y en a. Pour un album, on se doit de fixer les choses et de les planifier, que ce soit seul ou en groupe.

– Justement sur « Mercenary », tu es accompagné du batteur et percussionniste Gaël Bernaud qui apporte de la puissance aux morceaux, ainsi que de l’harmoniciste Jean-Marc Henaux et des cuivres de Sylvère Décot et d’Anthony Tournier qui offrent tous beaucoup de chaleur et de diversité. C’est un large panorama dans lequel on voyage énormément. De quelle école ou famille du Blues te sens-tu le plus proche ou l’héritier ?

L’arrivée de Gaël Bernaud au sein du groupe devient vraiment officielle avec ce nouvel album. Faire un album, c’est pour moi l’occasion de présenter des nouveaux titres, mais aussi de proposer quelque chose que l’on ne trouvera pas dans le live, ou du moins pas de la même manière. C’est le moment de faire une recherche approfondie dans le son, et aussi de faire appel à d’autres musiciens. C’est pourquoi nous avons invité aux trompettes, Sylvère Décot et Anthony Tournier sur le titre « RustyMan », et Jean-Marc Henaux sur quatre autres chansons. Diversifier les instruments permet de la variété et surtout d’éviter la monotonie. J’ai toujours présenté des titres assez différents entre ballades et chansons bien énervées. Pour répondre enfin à la question, je pense venir de plusieurs familles de Blues assez différentes, mais avec une grosse influence par le Country-Blues notamment par mon jeux de fingerpicking. On va dire que mes techniques de jeu sont issues d’un Blues rural, plutôt originaire du sud des Etats-Unis. Cependant, mes manières d’amplifier les guitares font aussi le lien avec le Rock.

– On retrouve aussi cette diversité dans tes instruments que ce soit la guitare, le banjo, le dobro ou la cigar-box. Est-ce que tu les vois comme des vecteurs d’ambiances très distincts et avec lequel es-tu le plus familier et le plus inspiré ?

Les changements d’instruments à cordes et leurs différents accordages sont vraiment une source d’inspiration pour la composition de mes chansons. Et en effet ils apportent des ambiances très différentes, même si il y a un univers bien ciblé. Ma cigar-box est vraiment jouée sur des morceaux Rock, alors que ma guitare folk va plus être utilisée sur des ballades Country-Blues. Je réalise que mon dobro, joué en open D et au bottleneck, est peut être le plus polyvalent et me permet une amplitude de style entre ballade lancinante, Blues primitif ou Rock. C’est aussi l’instrument que j’ai le plus utilisé sur tous mes albums. Pour tout te dire, sur « Mercenary », j’ai utilisé sept guitares (ou instrument à cordes) différentes : folk, dobro, demi-caisse, électrique, 12 cordes, cigar-box et banjo

Photo : Nanou

– Ton Blues s’inspire beaucoup des pionniers du genre, or il n’est jamais nostalgique ou passéiste, notamment dans le son. Comment alimentes-tu ton jeu à travers des influences si anciennes, même si elles sont intemporelles ?

Malgré le genre qui ne date pas de la veille, j’écoute beaucoup d’artistes de Blues et de styles proches (Folk, Country, Rock…) d’aujourd’hui, dont certains que j’ai vu en live. Le Blues, c’est notre histoire personnelle. Peut être que si je chantais le Blues des autres, ou un Blues à l’honneur des pères du genre, je serais nostalgique ou passéiste. Mais je joue mon Blues, donc les histoires sont d’actualité, du moins de mon actualité.

Je vais me faire engueuler en disant ça mais perso, les vieux albums comme Robert Johnson, c’est génial pour le collectage, pour l’Histoire, pour les chansons, pour le jeu de guitare, mais c’est très dur à écouter, le son n’est vraiment pas fou. Le parti-pris pour notre album était de garder l’authenticité de la musique et des instruments, mais de traiter le son de façon moderne. On a utilisé des bons vieux micros vintage à l’ancienne avec les bons préamplis. On a fait des vraies prises de sons de batterie en s’acharnant sur le choix et les réglages de la caisse claire en fonction de chaque morceau. J’ai chanté dans un micro fait dans un obus de la seconde guerre mondial, les guitares étaient branchées dans des amplis à lampes bien crades que l’on a poussé à fond. Jusque-là, ça aurait pu marcher pour un groupe de Blues traditionnel, mais le traitement du son, lui par contre, a fait la différence. On a joué sur les effets, tordu les sons. Je pense aussi que certains arrangements comme des guitares additionnelles, des banjos et les chœurs ont eu eux aussi leur importance pour donner ce côté moderne.

– Enfin, le Blues est une musique de communion et de partage. Comment vis-tu la situation actuelle et comment envisages-tu ton retour sur scène ?

Mal… Jouer, faire des concerts c’est ma raison de vivre, c’est ma passion, mais aussi mon gagne-pain et on est en train de nous enlever tout ça. Le statut est assez précaire, mais c’est un choix pour faire ce que l’on aime. On doit faire de nombreux sacrifices pour y arriver… C’est assez dur de devoir rester en stand-by en attendant mois après mois de pouvoir reprendre. Pour vivre de la musique live, ça implique de faire des dizaines de concerts par an et chaque concert est dur à programmer, c’est un travail de longue haleine qui se fait entre six mois et un an et demi à l’avance. Depuis plus d’un an, on reporte, annule et reporte des événements déjà reportés, et c’est sans parler des lieux, des salles de spectacle et des festivals qui ferment. Je ne parle pas des Zénith ou des artistes qui passent à la TV régulièrement. Je parle des scènes alternatives trop souvent oubliées par les médias, des petits et moyens festivals, qui survivent grâce aux organisateurs et aux nombreux bénévoles qui se battaient, et se battent toujours, pour offrir de la culture, de la joie, de la convivialité et du bonheur.

Et oui, le Blues est une musique de partage, une échappatoire à la dureté de la vie pour faire place à de l’expression et de la joie. J’espère que nous sommes dans la dernière ligne droite et que nous allons pouvoir présenter ce nouvel album, « Mercenary », sur les planches très rapidement…

« Mercenary » est disponible depuis le 5 mars chez Le Cri Du Charbon.

Retrouvez la chronique de l’album :

https://rocknforce.com/louis-mezzasoma-des-emotions-essentielles/

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Blues

Louis Mezzasoma : des émotions essentielles

Sensible, furieux et aussi à son aise dans un Blues épuré que dans un registre plus Rock et musclé, LOUIS MEZZASOMA joue comme le Blues comme il le vit… avec émotion et authenticité. Complet et plein d’émotion, « Mercenary » est une vraie bouffée d’air frais, dont l’atmosphère est franchement addictive.

LOUIS MEZZASOMA

« Mercenary »

(Le Cri Du Charbon)

Sorti il y a quelques semaines déjà, il eût été dommage de passer à côté de ce très bon album de LOUIS MEZZASOMA. Après deux premiers disques, le Stéphanois se présente avec « Mercenary », petite pépite de morceaux Blues se baladant entre un style Old Time (assez Dirty d’ailleurs !) et des sonorités plus modernes et tranchantes. Accompagné par Gaël Bernaud (batterie, percussions, harmonica), le duo fait des étincelles.

Avec un début d’album électrique sur l’endiablé « Kick Some Ass », on sent déjà qu’on ne va pas s’ennuyer. Et c’est le cas ! Alternant avec maestria guitares, dobro, cigar-box et banjo, LOUIS MEZZASOMA fait preuve de variété et d’éclectisme. Rappelant les ambiances de Chicago, du Delta et du sud des Etats-Unis, le Français s’est construit un univers musical très personnel entre titres électriques et acoustiques.

L’excellente production de « Mercenary » sert des morceaux sensibles, très organiques et personnels (« Flat Land », « Who U R », « Valley Of Shadows »). Subtil et intimiste au fil de l’album, LOUIS MEZZASOMA illumine de son talent et de sa dextérité ce troisième opus très abouti. Que les riffs soient rugueux ou au contraire plus légers, on plonge littéralement dans ce Blues intemporel avec délectation (« Home Alone », « Rusty Man », « Truly Sorry »).

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Folk/Americana International Stoner/Desert

Tony Reed : une vision positive de l’avenir [Interview]

Producteur reconnu dans le milieu du Stoner Rock et au-delà, le multi-instrumentiste TONY REED a mis entre parenthèse ses groupes Mos Generator et Big Scenic Nowhere pour sortir il ya quelques mois son premier album solo. Acoustique, très épuré et touchant, le compositeur américain a livré un « Funeral Suit » étonnant, sincère et très personnel. Rencontre avec ce monument de Seattle.

– Il y a quelques mois, tu as sorti « Funeral Suit » dans un registre où on ne t’attendait pas forcément. Quel regard portes-tu sur ce premier album solo avec un peu de recul ?

Au cours des dernières années, on m’a demandé de faire un album acoustique à plusieurs reprises. Certaines des chansons de « Funeral Suit » ont été écrites il y a plus de cinq ans. C’est un style dans lequel je suis aussi à l’aise que dans du Rock lourd et, au niveau des paroles, il ne s’éloigne pas trop du contenu des trois derniers albums de Mos Generator. La grande différence ici, c’est que les voix et les paroles sont présentées dans un cadre sans grosses guitares, ni de section rythmique agressive.

– Malgré de multiples productions, on te connait surtout en tant que leader de Mos Generator et plus récemment avec Big Scenic Nowhere. Qu’est-ce qui t’a poussé à réaliser un album Folk et presqu’Americana ? C’est un projet que tu mûris depuis longtemps ?

En fait, chaque chanson a été enregistrée telle qu’elle à l’exception de deux chansons initialement interprétées par Mos Generator. Ce sont presque toutes des démos. Je trouve que dans certains styles de musique, si tu passes trop de temps à améliorer la performance ou les arrangements, tu perds l’énergie et le sentiment de départ. Sur la plupart de ces chansons, j’ai enregistré la guitare très rapidement, puis j’ai enregistré les voix au moment où je les écrivais. Il y a beaucoup d’erreurs sur l’album, mais je ne pense pas que je changerai quoi que ce soit. Cela donne vraiment aux chansons une sensation différente.

– « Funeral Suit » est un album assez sombre et intimiste, presqu’introspectif. C’est la situation due à la pandémie qui a guidé ce choix, ou c’est quelque chose de plus profond ? Et il y aussi ce changement radical de style…

Toutes ces chansons ont été achevées avant la pandémie. Si je me souviens bien, les derniers enregistrements de l’album ont été faits en novembre 2019. Tu as raison de dire que c’est un album intime et introspectif. Je n’ai jamais été aussi transparent dans mon écriture. Au cours des dernières années, j’ai jeté un coup d’œil sur les choses que je n’aime pas chez moi et les choses que j’ai faites et qui ont blessé les personnes que j’aime. De nombreux textes de Mos Generator reflètent également ce type d’auto-analyse. Entre « Funeral Suit » et l’album de Mos Generator « Shadowlands », je pense avoir exorcisé ces sentiments et les avoir remplacé par une vision positive de l’avenir.

La mort de mon père en 2019 a également joué un grand rôle dans la création de cet album.  « Funeral Suit », la chanson, parle de son décès et de la façon dont cela affectera le reste de ma vie. Il s’agit aussi des êtres chers qui sont toujours là et qu’ils peuvent partir à tout moment. Alors, chérissez cette vie que vous avez avec eux. J’ai l’impression que mon père comprendrait tous ces sujets sombres sur lesquels je chante, s’il pouvait écouter l’album. Je l’aime beaucoup et je peux honnêtement dire que bon nombre de mes propres défauts de caractère sont ceux que je pouvais voir en lui. Il aurait compris cet album. Il était un grand fan de mon travail et m’appelait régulièrement pour me le dire. Je porte ces mots partout avec moi.

En ce qui concerne le style de musique, j’écris et j’enregistre de la musique acoustique depuis plus de 30 ans. Dans mes archives personnelles, il y a des centaines de chansons que j’ai enregistrées dans de nombreux styles. Certaines ont été publiées ou rééditées au fil des ans, et il pourrait y en avoir d’autres dans un proche avenir. En ce moment, j’ai cinq projets et groupes actifs qui écrivent et enregistrent. Le seul avec des horaires de répétition réguliers est Hot Spring Water. Cela ressemble beaucoup au Rock Country du début des années 70 en Californie du Sud. C’est une sorte de mix Country alternative et sombre. C’est un groupe formidable et c’est très sympa à jouer sur scène.

– Sur cet album, tu es seul aux commandes. « Funeral Suit » est un disque que tu tenais toi-même à mener de bout en bout ?

Je suis un maniaque du contrôle donc, pour moi, ce n’est pas si différent que pour d’autres disques. Je gagne ma vie en tant qu’ingénieur du son et producteur depuis mes vingt ans environ, ce qui me permet également d’avoir le contrôle sur mes chansons. Au fil des ans, j’ai sorti pas mal de disques où je joue de tous les instruments. Cela vient vraiment du fait que je ne suis pas une personne très sociale et que je passe la plupart de mon temps à côté d’un enregistreur avec toute sorte d’instrument de musique à la main. Et j’ai eu la chance de pouvoir en faire l’œuvre de ma vie.

– En plus de cet album très touchant, Il y a également eu « Lavender Blues » avec Big Scenic Nowhere cette année. Finalement, elle aura été assez riche pour toi. Doit-on s’attendre maintenant à un nouvel album de Mos Generator en 2021 ?

Bob (Balch, également guitariste de Fu Manchu) et moi avons une excellente relation musicale. Nous sommes tous les deux mélomanes et essayons de jouer et d’apprendre sans cesse. Big Scenic Nowhere est génial, parce que j’arrive à saisir de longues jams et à les rendre très structurées en studio. C’est un processus que je connais, mais que je n’ai jamais fait avec autant d’intensité. C’est vraiment un défi amusant. En ce qui concerne Mos Generator, j’ai passé l’année dernière à essayer de trouver des morceaux pour maintenir la présence du groupe auprès du public. Actuellement, je suis très heureux de travailler sur de nouveaux morceaux. Le problème est que nous ne vivons pas les uns à côté des autres. Jono (batterie) habite à 3.500 kilomètres de Sean et moi. Et en ce moment, il est très difficile de se réunir et de travailler sur de nouvelles compos. Mais nous prévoyons au moins d’écrire et d’enregistrer un nouvel album (peut-être un double) d’ici la fin de l’année. C’est notre objectif.

Bandcamp : https://ripplemusic.bandcamp.com/album/funeral-suit-blood-and-strings-acoustic-series-ch-2

Retrouvez la chronique de l’album : https://rocknforce.com/tony-reed-la-surprise-folk-du-chef

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Folk/Americana

Tony Reed : la surprise folk du chef

Malgré une discographie impressionnante et une réputation qui le précède très largement, TONY REED, leader de Mos Generator entre autre, parvient encore à surprendre, comme avec ce premier album solo, « Funeral Suit », délicat et attachant.

TONY REED

« Funeral Suit »

(Ripple Music)

Multi-instrumentiste chevronné et consacré, en plus d’être un producteur génial, TONY REED est aussi reconnu à travers les très nombreux projets musicaux qu’il a conduit (encore très récemment avec Big Scenic Nowhere). Leader du trio Heavy Rock Mos Generator, c’est en solo qu’il se présente cette fois et sous son nom.

Faisant une petite entorse à son registre de prédilection, c’est seul aux commandes que le musicien de Seattle présente « Funeral Suit », son premier album solo. Et avec sa guitare et son piano (et quelques autres instruments plus discrets), TONY REED se livre comme rarement à travers huit morceaux introspectifs, très personnels et touchants.

Dans un registre Folk Rock très Americana, le songwriter dévoile une facette qu’on ne lui connaissait pas. Délicat, légèrement progressif et toujours aussi riche et assez complexe, « Funeral Suit » est aussi immersif que varié et même émouvant sur certains passages. Décidemment, TONY REED est un touche-à-tout de génie et vient encore de le démontrer.

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Alternative Rock Heavy Rock

7 Weeks : acoustique groove

2020 aurait du être l’année de 7 WEEKS suite à la sortie du puissant et majestueux « Sisyphus », un album aussi mélodique que massif, organique et solaire. Faute de pouvoir le défendre sur scène, c’est avec un mini-album que le groupe fait son retour. Une suite finalement très évidente.

7 WEEKS

 « What’s Next ? The Sisyphus Sessions »

(F2M Planet/L’Autre Distribution)

En janvier dernier, le quatuor de Limoges sortait probablement l’un des meilleurs albums français, et même au-delà, de l’année. Dans un Heavy Rock racé, 7 WEEKS balançait avec une incroyable puissance et une production exceptionnelle, neuf morceaux super-efficaces au songwriting poussé à l’extrême, véritable concentré de mélodies.

Stoppé net dans son élan et contraint d’annuler sa tournée, le groupe a préféré se retrousser les manches et travailler sur ce mini-album, qui s’inscrit dans la lignée de « Sisyphus ». A l’entame, on découvre « Intimate Hearts », jugé trop en contraste avec le reste de l’album à l’époque par 7 WEEKS. Et l’entrée en matière est en effet musclée et assez sombre.

Un autre inédit, « My Valhalla », lui emboîte le pas sur un groove tranchant et saisissant. Accueillant ensuite son ancien guitariste sur le démoniaque « Cirkus » de King Crimson, 7 WEEKS affirme son style avec maestria. Puis, « Gone », « Idols » et « Sisyphus » sont déclinés en version acoustique dans une atmosphère aussi intimiste que lumineuse. Brillant… encore !

Photo : Ardonau