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Post-Metal post-Rock

IAmber : dantesque

Dans une mélancolie presqu’addictive où viennent se joindre colère et fracas, IAMBER se présente avec un nouvel opus déroutant, qui vient secouer les émotions avec minutie. Avec « Mercurial Shakes », c’est à un vrai travail d’auteurs que ce sont livrés les quatre membres du combo nordique. Tour à tour post-Metal, post-Rock, Noisy et Sludge, le groupe pulvérise les codes et délivre une empreinte musicale faite d’instinct et d’énergie brute.   

IAMBER

« Mercurial Shakes »

(Wormholedeath Records)

Affilier IAMBER au Post-Metal n’est certes pas une hérésie, mais cependant à l’écoute de ce troisième album, les pistes explorées sont si nombreuses que ce serait tout de même un peu réducteur. Usant de sonorités post-Rock, Noisy et même Sludge sur des passages fracassants, les Scandinaves multiplient les soubresauts avec une incroyable dextérité et des élans exaltants d’une grande beauté. Crépusculaire et magique.

D’une froideur hypnotique, le quatuor finlandais évolue dans un univers bien à lui, maniant à l’envie les sonorités extrêmes ou délicates. Il en va de même pour le chant, qui passe d’une clarté mélodique à un scream ravageur. Toutes ces variations sont guidées par un son très organique et saisissant de puissance. IAMBER cultive un environnement plein de relief basé sur une dynamique de chaque instant, qui prend vite aux tripes.

Martial ou langoureux, le groupe nous trimbale sans complaisance dans une fuite en avant effrénée comme pour mieux nous perdre. Mais on est vite rattrapé par cette intensité omniprésente, qui vient sonner le réveil des sens (« I Am The Boundary », « Atomist », « Tourbillon », « Each One A Setting Sun »). IAMBER écrase autant qu’il séduit et la force que dégage « Mercurial Shakes » est d’une rare singularité.     

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Hard Rock

Lordi : monsters awards

Délicieusement horrifique, tellement fun et terriblement Rock’n’Roll, LORDI reste fidèle à lui-même et son leader et maître à penser n’est toujours pas à court d’idées. Cette fois, c’est dans les pas d’une association de scénaristes hollywoodiens du début du siècle dernier que nous embarquent les monstres sur ce « Screems Writers Guild » accrocheur et toujours aussi bien produit.

LORDI

« Screem Writers Guild »

(Atomic Fire Records)

Après avoir sorti le monumental « Lordiversity », coffret de sept albums inédits, et enchainé les concerts, LORDI fait déjà son retour deux ans tout juste après ses dernières réalisations. Probablement saisi d’une frénétique créativité, le quintet finlandais signe avec « Screem Writers Guild » son 18ème album en trois décennies d’une belle carrière. Qu’il est loin le temps de l’Eurovision…!

Pour ce nouvel opus, le groupe présente son nouveau guitariste Kone venu remplacer Amen, parti pour incompatibilité après 25 ans de bons et loyaux services. Et il faut reconnaître que LORDI ne perd pas au change, puisque le nouveau six-cordiste, dont on ne connait pas non plus l’identité, se fond parfaitement dans l’univers monstrueux des Scandinaves et de ses nouvelles compos.

Après avoir parcouru et s’être immergé dans sept styles différents sur « Lordiversity », le combo renoue avec son registre de prédilection : un bon vieux Hard Rock aux saveurs 90’s mélodique, entraînant et fédérateur. Et dans le domaine, on peut dire sans se tromper que LORDI s’y connait et maîtrise son sujet. Ce nouvel effort est joyeux, vivifiant et blindé de titres entêtants.

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Rock Progressif

Overhead : opened spirit

L’une des plus créatives de sa génération, la formation finlandaise a le don de présenter des albums de plus en plus originaux. Cette fois, c’est carrément avec un double-album composé de morceaux immersifs et ensorceleurs qu’OVERHEAD revient sur le devant de la scène avec une séduisante réalisation de haut vol pour ce « Telepathic Minds » teinté de musique du monde. Un modèle de finesse et de Rock Progressif intense et inventif.

OVERHEAD

« Telepathic Minds »

(Independant)

Loin d’être des inconnus pour les amateurs de musique sans frontières, OVERHEAD réalise pourtant une carrière bien trop discrète. Toujours autoproduit, le quintet sort un double-album, son sixième, et celui-ci est éblouissant de classe et de beauté. Si « Telepathic Minds » marque sans doute un summum pour les Scandinaves, il risque aussi de marquer les esprits dans le monde progressif et même au-delà.

Avec l’audace comme leitmotiv, l’histoire des Finlandais a débuté avec une trilogie où ils ont posé les jalons d’un style unique avec « Zumanthum » (2002), « Metaepitome » (2005) et enfin « And We’re Not Here After All » (2008). En l’espace de quelques années, OVERHEAD avait déjà impressionné et conquis de nombreux fans. La suite est aussi belle avec deux très bons albums studios et des concerts mémorables.

Cinq ans après « Haydenspark », c’est donc avec le majestueux « Telepathic Minds », couché dans un magnifique double-digipack, que la formation nordique continue son chemin. Sur une production exceptionnelle et tout en relief, OVERHEAD nous embarque dans un voyage d’une heure et demi à travers un Rock Progressif coloré, fait de variations en tout genre et de sonorités universelles. Un moment fort !

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Hard Rock

Leaflet : inter-générationnel

Accrocheur et vivifiant, ce deuxième album de LEAFLET brille pourtant par la qualité de ses refrains et de ses mélodies. Les Finlandais offrent un nouvel opus rayonnant et assez original dans son contenu. En effet, « Something Beyond » traverse des décennies de Hard Rock sans jamais s’essouffler et grâce aussi à un frontman de haut vol.

LEAFLET

« Something Beyond »

(Rockshots Records)

A mi-chemin entre un Hard Rock moderne penchant vers l’Alternative Metal et l’héritage assume des années 80 et 90, LEAFLET mène sa barque depuis dix ans maintenant et il faut bien avouer que le style du quatuor s’affine de plus en plus. Dans une formule deux guitares/basse/batterie/chant qui a fait ses preuves, cette deuxième réalisation des Finlandais respire le Rock par tous ses pores.

Six ans après « Outta Door » où le groupe affichait déjà de belles choses, « Something Beyond » se montre bien sûr plus mature, plus direct aussi et surtout maîtrisé de bout en bout. Mené par Jaakko Leaflet au chant et à la guitare, LEAFLET se montre d’une étonnante variété qui tient en équilibre entre des influences américaines allant d’Extreme à White Lion jusqu’à Alter Bridge et une production très nordique.

Préférant porter son effort sur les mélodies plutôt que d’enchaîner les riffs, les Scandinaves font preuve d’une songwriting efficace et harmonieux. Musclé et dynamique, LEAFLET lâche les chevaux sur des chansons rapidement addictives (« Earth », « Alone-Alive », « Someone Somewhere », « Resonate » et le morceau-titre). Très actuel et rappelant pourtant au bon souvenir d’une belle époque, le combo séduit par sa fraîcheur.

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Dark Gothic Metal Progressif

Rioghan : un lustre boréal

Sur des structures musicales très élaborées, une production aux petits oignons et grâce à des musiciens en complète maîtrise, les Finlandais de RIOGHAN surprennent avec « Different Kinds Of Losses », qui est pourtant seulement leur première longue réalisation. Mené par une chanteuse dont la voix possède une puissance telle qu’elle peut emprunter une multitude de chemins, le trio rayonne grâce à une technique hors-pair et un souffle artistique impressionnant, savamment distillé dans un Metal Progressif assez dark.

RIOGHAN

« Different Kinds Of Losses »

(Inverse Records)

Après avoir suscité l’intérêt et la curiosité avec un premier EP « Blackened Sky » sorti en mars 2021, RIOGHAN se livre cette fois, et enfin, sur un premier album complet, qui ne manque pas de piquant. Très original, le groupe est le projet initial de la chanteuse et poétesse Rioghan Darcy, aka Jenni Perämäki, dont la voix se fait porte-parole d’une identité musicale très forte et mouvante. Car à travers son Metal Progressif, le trio verse également  dans des atmosphères gothiques avec quelques aspects extrêmes déchaînés.

Composé du trio Teemu Liekkala (guitares, basse, claviers et production), Valtteri Revonkorpi (batterie) et de sa frontwoman, RIOGHAN a su parfaitement s’entourer, car on retrouve les collaborations de Jonas Renkse (Katatonia), Einar Solberg (Leprous) et Teemu Koskela (ex-Celesty) sur ce « Different Kinds Of Losses » aussi bien produit que sa conception est riche. Avec une vocaliste à même de se faire aussi délicate que rageuse, le trio avance avec une assurance de musiciens plus que confirmés.

Sur des morceaux qui ne traînent pourtant pas en longueur vu le registre, RIOGHAN parvient à multiplier les ambiances au sein-même des titres pour délivrer une saveur toute particulière à son Metal très protéiforme (« Promises », « Breath », « Home »). S’engouffrant aussi dans des sonorités électroniques (« Bruises », « Innocence »), les Scandinaves montrent une audace d’une grande fraîcheur et imposent déjà une touche très identifiable grâce à un jeu très inspiré (« Lights », « Summer »). Des débuts plus qu’enthousiasmants !

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Doom Occult Rock

Ciminero : tout en symbolique

Tirant son nom des mots italiens ‘cimitero’ (cimetière) et ‘nero’ (noir), le quatuor finlandais séduit autant par le mystère dont il s’entoure que par sa musique, qui est elle aussi envoûtante à plus d’un titre. CIMINERO peut compter sur la voix de sa chanteuse pour hypnotiser les amateurs de Doom Metal et d’Occult Rock avec ce très bon « Shadows Digging The Grave ».

CIMINERO

« Shadows Digging The Grave »

(Argonauta Records)

En 2019, il ne leur a fallu que cinq petits mois après leur rencontre pour composer et enregistrer leur premier album « Subterranean Awakening ». Cette fois, un changement de batteur et l’arrivée d’un bassiste a permis à CIMINERO de peaufiner ses nouveaux titres. Et le résultat est plus que convaincant, puisque les Finlandais parviennent sans mal à nous captiver d’un bout à l’autre.

Le groupe multiplie les savants mélanges à commencer par celui d’un Occult Rock raffiné et d’un Doom Metal écrasant. Basé sur les tarots, la sorcellerie et les royaumes astraux, CIMINERO est parvenu à créer un univers mystique et sensible, où l’aspect psychologique domine. Au chant, Valentina Vigato est ensorceleuse, tandis que Jukka Aravirta ajuste les ambiances sur des guitares tout en variation.

Bardé de références ésotériques et d’atmosphères saisissantes, les Scandinaves manient le chaud et le froid avec une grande habileté et une créativité très vive (« Invoke Me », « Ring Of Perpetual Insanity », « Inner Child », « Nettare d’Estasi »). Avec sa touche italienne, CIMINERO livre un deuxième opus original, inventif et plein de surprises. A découvrir d’urgence ! 

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Stoner Metal Stoner Rock

Turned To Stone Chapter 6 : épopée nordique

Grâce à ses split-albums, le label américain Ripple Music propose toujours de belles découvertes, tout en parcourant le monde et en réunissant des groupes qui se complètent bien et qui parviennent à chaque fois à se surpasser. Avec CAPTAIN CARAVAN et KAISER, la scène scandinave montre de beaux atouts et une maîtrise du Stoner Rock et Metal.

Turned To Stone – Chapter 6

CAPTAIN CARAVAN / KAISER

(Ripple Music)

C’est déjà le sixième volet des désormais fameux « Turned To Stone » de Ripple Music, qui a eu la bonne idée, il y a un bon moment maintenant, de remettre au goût du jour les split-albums. Et cette fois, le périple Stoner proposé nous emmène dans les contrées nordiques de Norvège et de Finlande, où là aussi les riffs grondent et fuzzent avec une belle ardeur. CAPTAIN CARAVAN et KAISER sont très affûtés et prêts à en découdre. 

CAPTAIN CARAVAN

La première salve vient du quatuor CAPTAIN CARAVAN qui livre cinq morceaux d’un Stoner Rock musclé et sans détour. Depuis 2015, les Norvégiens peaufinent leur style et ont sorti un album (« Shun The Sun » – 2018), un EP et deux singles avant de se faire remarquer par le label californien. Mené par la puissante voix de son frontman, le groupe distille une bonne dose de Doom dans un registre massif.

KAISER

Un peu plus dark dans les atmosphères, KAISER fait d’avantage de place au Fuzz dans ses compos, qui s’étendent aussi un peu plus en longueur. Avec sensiblement le même parcours que leurs compagnons de route, le trio a une approche plus Metal, très compacte et intense. Les Finlandais rentrent dans le lard avec une volonté et une ferveur incroyables. D’une force et d’une créativité égale, les deux groupes régalent.

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Heavy Psych Rock Stoner Rock

Void Cruiser : transcender l’infini

Entraîné par des guitaristes rivalisant de fuzz, un chanteur pleinement libéré et ténébreux et une rythmique assommante, VOID CRUISER parvient à faire jaillir un groove surpuissant sur des mélodies ténébreuses, parfois lugubres, dans une quête effrénée d’espoir et d’une luminosité qui se fait pourtant rare dans ce Stoner Heavy Psych, où la mesure et la tempérance n’ont pas leur place. « Call Of The Void » appelle à un lâcher-prise sans retenue.

VOID CRUISER

« Call Of The Void »

(Argonauta Records)

Depuis un peu plus d’une décennie maintenant, les Finlandais de VOID CRUISER assènent leur Stoner Heavy Psych avec une progression qui se lit au fil des albums. S’il reste quelques réminiscences du Grunge très 90’s qui a été la base de son jeu sur « Overstaying My Welcome » sorti en 2015, le quintet lorgne aujourd’hui sur un style plus efficace, direct et massif qu’auparavant. Une manière d’affirmer une puissance qui déborde sans relâche sur ce nouvel opus à l’esthétique sonore très travaillée.

Car, ce qui impressionne dès les premières notes de « Dragon’s Tail » qui ouvre les hostilités, c’est cette incroyable férocité portée par un chant à la fois agressif et mélodique qui surprend. VOID CRUISER sait comment emporter l’auditeur dans un registre très maîtrisé. L’imposante rythmique basse/batterie donne le ton à des morceaux qui cognent en emportant tout sur leur passage. Pourtant le quintet joue avec les atmosphères, comme pour mieux nous guider dans son monde tortueux.

Les titres de « Call Of The Void » dépassent tous (ou presque) les six minutes et il est parfois même difficile de reprendre son souffle. Mais VOID CRUISER sait aussi imposer des ambiances plus mélancoliques et envoûtantes (« Wiser Man », « When Gravity Pulls »). L’autre marque de fabrique du groupe est ce mur de guitare implacable, épais et qui frôle parfois même la saturation (« Happiness », « Woe », « Pariah »). A noter aussi le groove massif de ce troisième album qui libère des compos souvent sombres, mais captivantes.

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Blues Rock

Erja Lyytinen : lumineuse

Entièrement produit par ses soins, ce nouvel opus d’ERJA LYYTINEN scintille littéralement grâce à un jeu libre, fin, sauvage et inspiré. La Blueswoman finlandaise montre sur ce magnifique « Waiting For The Daylight » tout l’éventail de son grand talent, que ce soit à la guitare ou au chant. Puissant et très délicat, ce nouvel album confirme, s’il en était besoin, sa grande qualité d’interprétation et son inspiration.

ERJA LYYTINEN

« Waiting For The Daylight »

(Tuohi Records)

Récompensée d’un European Blues Award en 2017, ERJA LYYTINEN semble avoir entamé un nouveau chapitre de sa carrière. Déjà visible sur l’album « Another World » (2019) puis sur son « Lockdown Live 2020 », cette distinction prestigieuse a littéralement donné des ailes à la Finlandaise et est venue renforcer une maturité artistique évidente. Avec « Waiting For The Daylight », son douzième opus, la chanteuse et guitariste rayonne grâce à un jeu étincelant.

Enregistré dans sa ville natale d’Helsinki, ERJA LYYTINEN a tenu à peaufiner et à éprouver ses nouveaux morceaux lors de nombreuses répétitions avec son groupe. Composé de Liro Laitinen (batterie), Tatu Back (basse) et Harri Taittonen (claviers), le quatuor est parvenu à donner un aspect live incroyable et le défi que la songwriter s’était donné est relevé haut la main. Les musiciens sont parfaitement affûtés et la chanteuse a tout le loisir de laisser parler sa guitare.

Derrière une apparente douceur, la Scandinave est une redoutable six-cordiste et elle livre un nombre incroyable de riffs soutenus et groovy. Le style d’ERJA LYYTINEN s’articule autour de belles mélodies et surtout d’une série de solos, de chorus et de parties de slide imparables. Dans un Blues Rock très actuel, elle grandit sur des chansons intenses et pleines d’émotion (« Bad Seed », « Last Girl », « Diamonds On The Road », « Love Bites », « The End Of Music »). Déjà incontournable.

Photo : Antti Karppinen
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Metal Progressif

Somehow Jo : une approche singulière

Inventif et véloce, le style de SOMEHOW JO apporte beaucoup de fraîcheur et d’enthousiasme à un Metal Progressif moderne et porté par les mélodiques. Très technique et accrocheur, ce troisième album des Finlandais place la barre très haute et « Scales And Details » se dévoile un peu plus au fil des écoutes.

SOMEHOW JO

« Scales And Details »

(Inverse Records)

Bien trop discrètement, les Finlandais sortent leur troisième album et il devrait ravir les fans de Metal Progressif, que l’on sait curieux et exigeants. Après « Satans Of Swing » (2015) et « Tusk » (2019), SOMEHOW JO confirme son talent et sa créativité sur ce très bon « Scales And Details ». Très original et plein d’humour, ce nouvel opus surprend et étonne grâce à ses multiples variations et un chant polymorphe.

Sur des structures très changeantes, les morceaux de ce nouvel opus prennent des dimensions assez particulières, ce qui n’empêchent pas les Scandinaves d’avoir une ligne directrice constante. Très technique, le duo basse/batterie de SOMEHOW JO enchaîne les prouesses en amplifiant les changements de rythmes, les breaks et les relances avec astuce et beaucoup de dextérité.

Si le groove mène la danse sur les neuf titres, le duo de guitaristes s’en donne à cœur-joie en se livrant un échange et même un dialogue de riffs assez époustouflant. Et en agrémentant son Metal Progressif de quelques touches d’Alternatif Metal, SOMEHOW JO place les mélodies au premier plan avec une maîtrise impressionnante (« Fata Morgana », « Cycle », « Rush », « Getaway »). Une fraîcheur pleine de souplesse !

Photo : Patrik Nuorteva