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Heavy metal Progressif

Geometry Of Chaos : variations chaotiques et mélodiques

Musiciens plus qu’aguerris de la scène Metal italienne, Fabio La Manna et Davide Cardella se retrouvent sur un nouveau projet, où le duo explore avec quelques invités un Metal Progressif sombre et efficace et ce premier album autoproduit devrait ouvrir à GEOMETRY OF CHAOS bien des portes tant la qualité des compositions et la virtuosité du combo font mouche.

GEOMETRY OF CHAOS

« Soldiers Of the New World Order »

(Independant)

Né sur les cendres de leur précédent groupe Alchemy Room, Fabio La Manna (compositeur, guitariste et basse) et son complice le batteur Davide Cardella se sont retrouvés pour monter GEOMETRY OF CHAOS, toujours axé sur un Metal Progressif très Heavy et puissant, jouant sur les ambiances avec des morceaux sauvages, dynamiques et atmosphériques. Une belle variété qui met en exergue la dextérité des deux Italiens.

Entièrement autoproduit, « Soldiers Of The New World Order » n’a vraiment à rougir face aux réalisations du même registre. Le son est massif, clair et laisse transparaitre toute la fluidité du duo, qui s’est se faire aussi flamboyant que musclé. GEOMETRY OF CHAOS réussit à nous captiver du début à la fin de ce premier album d’une heure complète. Créatives et percutantes, ces nouvelles compos n’abusent pas non plus d’une technicité souvent fatigante.

La belle diversité de ce premier album vient aussi du fait que les Transalpins ont fait appel à Marcello Vieira, Ethan Cronin et Elena Lippe au chant, qui malgré leurs différences vocales, restent parfaitement dans l’esprit de GEOMETRY OF CHAOS. Ne reniant pas des influences allant de Savatage à Dream Theater ou encore Uriah Heep et Rush, le duo livre de très bons titres (« Joker’s Dance », « Premonition », « Spiral Staircase », « Saturated », « Garage Evil »).  

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Heavy metal Progressif

Sweet Oblivion feat. Geoff Tate : la voix royale

Retour en force pour l’ex-frontman de la grande époque de Queensrÿche, Geoff Tate, avec son nouveau projet SWEET OBLIVION. Deuxième album pour le chanteur qui s’est entouré une nouvelle fois de musiciens italiens pour ce très bon « Relentless ». L’Américain, né à Stuttgart, semble dorénavant avoir trouvé une voie royale digne de sa puissance voix.

SWEET OBLIVION Feat. GEOFF TATE

« Relentless »

(Frontiers Music)

L’ancien chanteur de Queensrÿche, et surtout de ses meilleurs albums, revit depuis quelques années avec sa nouvelle formation SWEET OBLIVION, dont le deuxième album vient tout juste de sortir. A l’initiative du patron de Frontiers Music, Geoff Tate retrouve peu à peu la lumière et revient à son style de prédilection : un Heavy Metal classique à travers lequel on peut de nouveau apprécier les capacités vocales de l’Américain. 

Passant de plus en plus de temps en Italie où est aussi basé son label, Geoff Tate s’est donc entouré d’une équipe transalpine pour l’enregistrement de « Relentless ». Après Simone Mularoni (DGM), c’est au tour d’Aldo Lonobile (Archon Angel, Secret Sphere) de prendre en main la production de ce nouvel album où il assure également les guitares. SWEET OBLIVION dessine enfin plus concrètement les contours de son style et personnalise son jeu.

Très bien entouré, Geoff Tate fait exploser tout son talent sur des titres taillés sur mesure (« Strong Pleasure », « Another Change »). Le chanteur s’est d’ailleurs beaucoup plus impliqué dans l’écriture des morceaux et guide SWEET OBLIVION dans des sphères Metal un tantinet progressives où il excelle (« Anybody Out There »). L’Américain interprète aussi en italien le très pêchu « Aria », l’un des meilleurs moments de ce très bon « Relentless ».   

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Heavy metal

Stranger Vision : un horizon dégagé

Avec un tel line-up et autant de guests, on est en droit d’attendre de ce premier album de STANGER VISION qu’il soit abouti, percutant et qu’il fasse la part belle à un Heavy Metal mélodique, racé et efficace. Et c’est le cas de « Poetica » qui, malgré sa longueur, ne souffre pas de tempos morts. Le quintet livre un très bon album épique et convaincant.

STRANGER VISION
« Poetica »
(Pride & Joy Music)

Sur le papier, STRANGER VISION peut sembler être un projet de plus sorti tout droit d’un studio où se seraient réunis des musiciens talentueux, reconnus et aguerris de la scène Heavy Metal italienne. Créé en 2019, le quintet compte bel et bien sur ce premier album pour entamer une longue carrière et poser les fondations d’un groupe qui doit s’inscrire dans la durée.

Très bien produit par Simone Mularoni (DGM), « Poetica » se démarque d’entrée des réalisations transalpines récentes souvent trop lisses et sans surprises. Mené par Ivan Adami au chant (ex-Angels Fall), STRANGER VISION présente un Heavy Metal très moderne et mélodique, où se mêlent des influences progressives et symphoniques assez discrètes. Loin d’être pompeux, le style des Italiens est incisif et puissant.

Sur plus d’une heure, le groupe propose des morceaux qui s’inscrivent dans la lignée de Savatage, Symphony X ou Blind Guardian avec une touche très personnelle. Sur « Poetica », STRANGER VISION a aussi invité des musiciens de prestiges comme Zachary Stevens (Archon Angel), Alessia Scolletti (Temperance) et Fabio Dessi (Hollow Haze) notamment. Et tout ce beau monde apporte beaucoup de relief à ce très bon premier album.

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Doom Extrême

1782 : de profundis clamavi

Est-il possible d’aller encore plus loin dans les atmosphères écrasantes et parfois presque claustrophobiques du Doom ? Le trio italien 1782 s’est certainement posé la question et s’est mis à l’ouvrage en un rien de temps. Résultat : « From The Graveyard » est un deuxième album tentaculaire et asphyxiant.

1782

« From The Graveyard »

(Heavy Psych Sounds Records)

1782 tire son nom de l’année de l’ultime procès en sorcellerie ayant eu lieu en Europe et qui vit Anna Göldi condamnée, torturée et assassinée. Autant dire que le trio sarde ne pouvait mieux planter le décor et laisser s’exprimer son Horror Occult Doom qui nous plonge dans les profondeurs abyssales de n’importe quel enfer ! Et pour plus de sensations, une écoute au casque s’impose.

Enregistré et produit par Alfredo Carboni chez lui en Sardaigne, le trio propose un son encore plus étouffant et chargé que ce qu’il avait proposé sur le très bon Volume 2 des « Doom Sessions » aux côtés d’Acid Mammoth. Cette fois, 1782 nous laisse à peine respirer pour s’enfoncer dans les ténèbres épaisses d’un Doom écrasant comme jamais. « From The Graveyard » porte bien son nom.

Marco Nieddu (guitare, chant), Gabriele Fancellu (batterie) et Francesco Pintore (basse) ont également fait appel à leur ami Nico Sechi (orgue Hammond) et à leur producteur (synthétiseurs) pour accentuer les atmosphères pesantes de ce deuxième album. La texture sonore du groupe prend une autre dimension dans laquelle 1782 a parfaitement trouvé ses marques (« Bloody Ritual », « Witch Death Cult », « Sleepless Malice »).

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Extrême

Doom Sessions Vol.3 : Italie vs USA

Ces deux-là se connaissent bien pour avoir partagé de nombreuses scènes à de multiples reprises en Europe et aux Etats-Unis. Compagnons de route, on retrouve cette fois -(16)- et GRIME sur un même disque : le volume 3 des désormais fameuses « Doom Sessions » d’Heavy Psych Sounds Records. Un rendez-vous de plus en plus incontournable pour les amateurs de sensations fortes.

DOOM SESSIONS VOL.3

-(16)- / GRIME

(Heavy Psych Sounds Records)

En juillet 2000, le label italien Heavy Psych Sounds Records a lancé ses « Doom Sessions », composées de split-albums ou EP où deux groupes se partagent la galette. Après Conan et Deadsmoke, puis 1782 et Acid Mammoth, c’est au tour des Américains de –(16)- et aux Transalpins de GRIME de prendre chacun une face de cette troisième production.

Et c’est le quatuor californien qui ouvre les festivités avec trois morceaux peut-être plus Sludge que Doom, mais d’une redoutable efficacité. La production met en avant le registre très massif du combo, dont on note d’ailleurs quelques changements. Nettement plus mélodique, mais toujours aussi sombre et menaçant, -(16)- évolue tout en maîtrise.

La déferlante de décibels survient peu après avec GRIME, qui se rapproche quant à lui plus qu’un Doom Death profond et agressif. Sur leurs deux morceaux, les Italiens montrent une belle variation au niveau de leur son, qui se veut moins ramassé et plus percutant. Et le trio reste dévastateur et martèle ses titres avec une vigueur rageuse.

Bandcamp :

-(16)- : https://16theband.bandcamp.com/music

GRIME : https://grime666.bandcamp.com

Heavy Psych Sounds Records : https://heavypsychsoundsrecords.bandcamp.com

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Heavy metal

Marble : les sept péchés capitaux

Après des années de silence, MARBLE présente sa nouvelle mouture avec un solide album de Metal racé. Bien aidés par leur frontwoman, les Italiens ont axé « S.A.V.E » sur une thématique autour des sept péchés capitaux. Agressif et mélodique, le sextet transalpin s’en sort plutôt bien. Malgré une production peu concluante, l’exercice est assez réussi.

MARBLE

« S.A.V.E »

(Sliptrick Records)

Après quelques remaniements, MARBLE repasse à l’attaque avec un nouvel album et un Metal mélodique qui, lui aussi, s’est étoffé. Cependant, les Italiens peuvent nourrir quelques regrets quant à la production de « S.A.V.E », qui n’est franchement pas à la hauteur. Le mastering opaque vient occulter la qualité des compositions et c’est vraiment dommage.

Question nouveauté, MARBLE accueille un nouveau batteur aussi véloce que musclé, tandis qu’Eleonora Travaglino est la nouvelle frontwoman du sextet. Puissante et présentant une belle palette vocale, la chanteuse offre un beau contraste avec des guitares tranchantes et une rythmique soutenue. Musicalement, « S.A.V.E » est bien équilibré et les mélodies soignées.

Le registre très Heavy metal à tendance Power et très légèrement symphonique s’inscrit dans la lignée des formations qui mettent en avant leur chanteuse. Pourtant, MARBLE est plus percutant que beaucoup de groupes et les riffs acérés et les growls apportent un relief très dynamique à l’ensemble. Sans signer l’album de l’année, MARBLE montre un fort potentiel qu’une meilleure production aurait bien aidé.

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Extrême

Aborym : en acier trempé

Groupe majeur du Metal Indus italien, ABORYM a beaucoup évolué au fil des albums, et « Hostile » se présente comme un point culminant de sa carrière, tant par sa longueur que la qualité des compositions. Puissant et compact, Metal, Rock et Indus, le quatuor maîtrise son jeu et ce nouvel album est une vraie bombe.

ABORYM

« Hostile »

(Dead Seed Productions)

Huitième album pour le quatuor italien ABORYM, « Hostile », qui signe ici probablement son meilleur album. Cette fois, l’investissement a été total puisque le groupe au complet s’est mis à l’écriture des 14 titres, rendant ce nouvel opus beaucoup plus personnel et révélateur du son et du style si particulier des transalpins. Et malgré la forte présence des machines, les chevaux sont lâchés.  

Passé les chuchotements de l’intro de « Disruption » qui ouvre l’album, le Metal Indus d’ABORYM reprend le dessus avec une force incroyable, et surtout grâce à la qualité du mix et du mastering impeccable d’Andrea Corvo. Si la production du précédent opus était signée Keith Hillebrandt (NIBN, Bowie), il faut reconnaître que celle de « Hostile » correspond mieux à la personnalité musicale du combo.

Particulièrement consistant, « Hostile » est très compact et le côté Metal du groupe ressort sur les riffs acérés des deux guitaristes (« Horizon Ignited », « The End Of A World », « Radiophonia »). ABORYM s’aventure même dans des contrées très Rock alternatif entre sons Electro et passages psychédéliques. Les Italiens réalisent un très bon album, balayant habillement un large spectre musical.

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Heavy metal

Gengis Khan : en pleine conquête

Deuxième album de GENGIS KHAN avec « Colder Than Heaven » qui présente un Heavy Metal traditionnel, pur et dur, empruntant autant à la fougue italienne qu’à la rigueur du jeu germanique. Le quatuor transalpin allie puissance et mélodie, déjà fort d’une belle expérience.  

GENGIS KHAN

« Colder Than Heaven »

(Steel Shark Records)

Après la Colombie, c’est cette fois en Italie que nous emmène le jeune label français Steel Shark Records pour une nouvelle découverte toute aussi Heavy Metal que la première. GENGIS KHAN est originaire de la région de Bologne et arbore fièrement un style assez classique, mais plein de fougue et d’une énergie communicative invitant à un chaleureux headbanging.  

Fondé et toujours guidé par Frank Leone, chanteur et bassiste du groupe depuis ses débuts en 2011, GENGIS KHAN a déjà un album et une démo digipack à son actif. Et « Colder Than Heaven » fait aussi un peu figure de renaissance pour les Italiens, qui évoluent aujourd’hui sous une formule en quatuor percutante et bien équilibrée.

Dans un registre Heavy Metal pur et dur rappelant autant la NWOBHM que la scène allemande, les Transalpins proposent sept nouveaux morceaux relevés et solides (« Colder Than Heaven », « Reinventing The Fire », « Taken By Force »). Et comme la tradition n’exclue pas la modernité, loin de là, GENGIS KHAN ne manque pas de créativité (« Time To Kill », « He’s The King »).

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Heavy metal

Souls Of Diotima : l’émergence du Mediterranean Metal

En rendant son Heavy Metal moins symphonique et plus direct, les Italiens de SOULS OF DIOTIMA ont pris un virage plus épuré que sur leurs précédents albums. Bien réalisé, « Janas » propose un concept original et méditerranéen dans lequel la chanteuse Claudia Barsi excelle.

SOULS OF DIOTIMA

« Janas »

(Diotima Records/Rockshots Records)

C’est en Suède chez le batteur et producteur Oscar Nilsson que les Italiens de SOULS OF DIOTIMA sont allés enregistrer leur quatrième opus, « Janas ». Arborant un solide Heavy metal, l’air du grand nord semble avoir quelque peu raffermi le quatuor qui a laissé de côté les éléments symphoniques de ses précédents albums.

Plus direct et incisif que « The Sorceress Reveals –Atlantis » dont il est pourtant la suite musicale, « Janas » est un concept-album et le deuxième chapitre consacré aux mythes et légendes italiennes. Cette fois, SOULS OF DIOTIMA se concentre sur l’île de la Sardaigne, où le groupe nous emmène voyager et traverser l’Histoire.

Toujours mené par sa chanteuse Claudia Barsi dont la puissance et la clarté vocale se révèle un peu plus sur ce nouvel album, les Transalpins signent des compos nettement plus tranchantes (« The Black Mask », « Janas », « The Dark Lady », « My Roots »). SOULS OF DIOTIMA a véritablement gagné en volume et le fait de proposer des titres plus racés et sans fioriture offre un impact immédiat. 

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International Stoner/Desert

Ikitan : le son des pierres

IKITAN

Suffisamment originale pour être remarquée, la démarche du trio italien IKITAN sur son premier EP est une réussite totale. Son Stoner Psych Rock rayonne sur un seul et même morceau, « Twenty-Twenty », dont les solides fondations permettent aux Transalpins de belles évasions sonores. Rencontre avec des musiciens libres et décomplexés…

– Avant de parler de « Twenty-Twenty », j’aimerais que vous nous présentiez le groupe en quelques mots…

IKITAN est un un trio instrumental de Gênes en Italie, et nous jouons un genre qui peut être défini comme du post-Rock lourd avec une pincée de Stoner et de Progressif. Le groupe est né en septembre 2019, et est composé de Luca Nash Nasciuti (guitares), Frik Et (basse) et Enrico Meloni (batterie). Notre nom vient d’une source non-certifiée trouvée par Luca sur le Net un peu par hasard. Ca signifie « Le Dieu du son provenant des pierres ». Il a vraiment adoré et c’est une source d’inspiration depuis, et il sonne parfaitement pour le groupe. Depuis, nous avons appris que cette signification n’existait pas… Mais cela n’a plus vraiment d’importance. IKITAN est le Dieu du son des pierres, point final. (Rires)

– « Twenty-Twenty » est votre premier EP. Pourquoi avez-vous décidé de ne proposer qu’un seul morceau, même s’il dure 20 minutes ? Et rassurez-moi, vous en avez d’autres dans votre répertoire ?

Nous avons commencé à jouer dès notre première rencontre début octobre 2019. Et certains riffs de « Twenty-Twenty » proviennent même de ces jams ! Nous enregistrons toujours ce que nous jouons, car chaque note est importante et peut devenir une chanson à part entière. Les erreurs sont particulièrement cruciales et peuvent parfois mener à quelque chose de complètement nouveau. En ce qui concerne le morceau, au printemps 2020, nous avions suffisamment de matériel pour sortir trois chansons différentes. Mais compte tenu de la situation causée par le Covid, nous nous sommes dit que c’était une chance de mettre le mot fin à cette première partie de l’histoire du groupe. Et comme personne ne savait ce qui allait se passer par la suite, nous avons voulu inscrire ce moment sur CD. Au final, la chanson dure 20 minutes et 20 secondes. L’album est intitulé « Twenty-Twenty » et il est sorti le vendredi 20 novembre 2020. Ca fait beaucoup de 20 ! (Rires)

Pour rendre le projet encore plus spécial et aller au bout de notre effort, nous l’avons sorti sous forme de digipack en édition limitée avec une affiche et un autocollant. L’ensemble a été réalisé par Luca Marcenaro qui a fait un travail formidable. Et puis, nous ne nous soucions pas beaucoup de tout ce qui est commercial ou adapté pour la radio. Mais nous avons pris les choses au sérieux en décidant de nous en tenir à nos premières intentions.

Nous voulions faire quelque chose d’unique, nous différencier dans cet océan de groupes et faire nos débuts avec cette chanson difficile à approcher, mais totalement écoutable, et c’est sûrement la chose dont les gens se souviendront d’IKITAN ! De plus, nous sommes de grands fans du post-Rock et de Progressif, où si votre chanson ne dure pas au moins 10 minutes… vous n’êtes vraiment personne ! (Rires) L’idée vient aussi de là.

Et bien sûr que nous avons plus de chansons ! Beaucoup de riffs sympas ont dû être laissés de côté quand nous nous sommes concentrés sur cette idée de 20 minutes 20 secondes. Ils trouveront donc leur place dans de futures versions.

– Ce qui ressort d’IKITAN est ce très fort esprit Jam qui règne dans le groupe. Ca vient votre façon de composer ? D’être complètement libre ?

Jammer est une chose très naturelle pour nous. Nous avons tous eu beaucoup de groupes dans nos vies, et il y a toujours eu cette approche dans l’apprentissage d’une chanson. De fait, la phase de composition est totalement libre et axée sur le jam. Quand nous entrons en  répétition, aucun de nous n’offre de chansons complètes ou d’idées définitives aux autres. Nous laissons toujours la musique nous guider et l’improvisation joue donc un rôle-clé. Et puis, nous nous amusons beaucoup. (Rires)

N’oublions pas, quand on parle de liberté, que nous sommes un groupe instrumental. Ne pas avoir de chanteur nous donne une totale latitude dans l’approche intro-couplet-refrain. Nous avons donc une belle opportunité, avec IKITAN, d’expérimenter et de rassembler une large gamme de styles. Ce qui est cool, c’est que nous avons appris à nous écouter attentivement. De cette façon, nous parvenons à avoir un son cohérent.

Nous partageons aussi l’amour de certains groupes, le plus important étant probablement Tool. Mais à part cela, nous avons des antécédents variés et tout cela se mélange dans un mix un peu dingue de post-Rock, de Progressif, de Metal, de Stoner et de Desert Rock. C’est tout ce que nous aimons et nous essayons de varier notre musique le plus possible.

– Sur « Twenty-Twenty », vous alternez les ambiances passant d’un Stoner Psych à des moments plus Heavy et presque Desert Rock. Ce morceau était aussi l’occasion de montrer toutes les facettes d’IKITAN ?

Cet album n’a pas été construit avec la ferme intention de mettre en valeur la variété de ce que nous jouons, certainement pas. Il se trouve que nous jouons de cette manière, car nous avons un fond artistique commun. « Twenty-Twenty » peut être considéré en trois chapitres que nous avons voulu simplement assembler en une chanson. Nous visons à être aussi différents dans nos futurs morceaux. Il n’y a pas de limite.

Sans prétention, nous aimons que notre musique ait du caractère, et soit même surprenante si possible. Nous voulons créer des paysages et des voyages sonores. Parfois ça vient du post-Rock, d’autres fois c’est plus Progressif ou alors totalement Stoner… En gardant cet esprit de liberté, nous pourrions avoir des chansons plus courtes ou même avec des voix à l’avenir… qui sait ! (Rires)

– Depuis quelques temps maintenant, l’Italie occupe une place de choix en ce qui concerne le Stoner en général avec de très bons groupes et labels. Qu’en pensez-vous et quel regard portez-vous sur cette scène émergeante et même très installée ?

L’Italie a en effet une scène Stoner formidable et dynamique. Ce que vous pouvez voir de l’étranger n’est que la pointe émergée de l’iceberg. En Italie même, certaines choses sont de véritables joyaux cachés. Beaucoup de groupes sympas sont autoproduits, donc ils ne sont pas couverts par les médias grand public, ou même par des blogs ou des sites Web gérés par des fans.

Nous sommes de Gênes et ici la scène Stoner et Rock (sans parler d’autres scènes comme celle du Prog qui est également très active) compte d’excellents groupes, tels que Isaak, CRTVTR, Stalker, Burn the Ocean, Kurt Russhell, NAAT et beaucoup d’autres. Rassurez-vous, l’Underground est incandescent par ici !

« Twenty-Twenty » d’IKITAN est disponible en édition limitée (200 copies) sur Bandcamp : https://linktr.ee/ikitan