Lorsqu’on se rend dans un studio mythique, il faut absolument qu’il se passe quelque chose de peu ordinaire, d’exceptionnel et de nouveau. Respecter l’institution, bien sûr, mais en ressortir grandi aussi que ce soit dans ceux d’Abbey Road, par exemple, ou dans le ‘Fame’ de Muscle Shoals. Pari réussi pour DEWOLFF qui livre aujourd’hui un disque, qui a presque des allures d’OVNI dans sa déjà belle discographie. Avec « Muscle Shoals », son énergie et son sens de la mélodie franchissent un cap, bien aidé par un son incomparable et unique. Une dynamique sur laquelle il va dorénavant falloir apprendre à surfer.
DEWOLFF
« Muscle Shoals »
(Mascot Label Group)
Et si DEWOLFF avait enfin sorti l’album dont il rêve depuis ses débuts en 2007 ? Personne ne remettra en cause le potentiel évident des Hollandais, mais il semblait pourtant toujours manqué ce petit quelque chose qui leur ferait prendre une autre dimension. Après quatre Live et un EP, voici leur neuvième album studio et, une fois n’est pas coutume, tout est dans le titre. Les amateurs de Soul, de Southern Rock et de Rythm’n Blues connaissent bien cette petite ville d’Alabama, où tant de merveilles discographiques ont été produites dans ses légendaires studios ‘Fame’ et les ‘M.S.S.S.’. Nous voici donc à Muscle Shoals sur les rives du Tennessee pour une sorte de pèlerinage, qui ne dit pas son nom.
Le groupe marche donc dans les pas d’Aretha Franklin, Etta James, Wilson Pickett, The Rolling Stones, Lynyrd Skynyrd ou Texas, qui y enregistré un monumental dernier album, et tant d’autres. Et c’est probablement ce supplément d’âme qui se fait sentir sur « Muscle Shoals ». Certes, un virage plus Soul était bien visible sur les deux derniers albums, mais cette fois DEWOLFF est littéralement imprégné, comme absorbé par de douces vibrations. Pourtant habitués des enregistrements analogiques, les frères van de Poel et Robin Piso découvrent un autre monde et se montrent particulièrement à la hauteur. Si l’endroit ne fait pas tout, il a ce pouvoir d’inspirer ceux qui y séjournent.
Car si, jusqu’à présent, le son de DEWOLFF était résolument européen, il prend ici un cachet très américain pour s’inscrire donc parfaitement dans l’esprit et l’ambiance du lieu. D’ailleurs, l’approche musicale du trio s’en ressent avec un côté langoureux, presqu’insouciant et surtout très chaleureux et aérien (« In Live », « Natural Woman », « Let’s Stay Together », « Truce », « Ships In The Night »). L’orgue et la guitare se répondent instinctivement et le trio prend de la hauteur sur des airs de jam (« Hard To Make A Buck », « Book Of Life », « Fools And Horses » et « Snowbird »). Très polyvalent, il élargit son spectre en rendant son Rock bluesy, jazzy ou funky avec des touches Gospel. Une (re)naissance.
Photo : Satellite June
Retrouvez les chroniques des deux albums précédents :
Ancien membre du Dickey Betts Band, puis guitariste au sein du mythique Allman Brothers Band, WARREN HAYNES guide depuis une trentaine d’années maintenant Gov’t Mule. Réputé pour son jeu identifiable entre tous et une générosité musicale incroyable (la durée de ses concerts en témoigne !), le natif d’Asheville en Caroline du Nord mène en parallèle une carrière solo, qui lui offre la liberté de se détacher un temps de son groupe. Avec « Million Voices Whisper », le Southern Blues Rock de l’Américain prend des couleurs Soul, également jazzy et funky, et le line-up affiché a de quoi laissé rêveur… Entretien avec un musicien attachant, généreux et d’une rare authenticité.
– Dix ans après « Ashes And Dust », on te retrouve enfin avec un nouvel album solo. Cela dit, tu as aussi été très actif avec Gov’t Mule autant sur disque que sur scène. Lorsque tu t’es mis à la composition de « Million Voices Whisper », quel était l’intention de départ, car il est assez différent de ce que tu as déjà fait en solo et même en groupe ?
En fait, je ne ressens le besoin d’enregistrer un album solo que si j’ai écrit suffisamment de chansons différentes de Gov’t Mule, et qui me semblent fonctionner ensemble. La plupart de ces morceaux ont été écrits au cours des deux ou trois dernières années. Mais certaines remontent à la période du confinement dû au Covid, lorsque j’ai écrit la plupart des chansons de « Heavy Load Blues »et de« Peace…Like A River ». Bien que je reconnaisse que cet album est très différent de mon dernier album solo « Ashes And Dust », je pense qu’il est un peu dans la lignée de « Man In Motion », dans le sens où ils sont tous deux inspirés et influencés par la musique Soul.
– Le premier sentiment qui émane très clairement de l’album est une notion de partage qu’on retrouve justement dans cette approche plus Soul et une atmosphère générale peut-être plus douce aussi. C’est pour obtenir ce son et cette sensation que tu as souhaité produire toi-même « Million Voices Whisper » ?
L’album a commencé sur une sorte d’ambiance façon ‘Muscle Shoals’, basée sur les premières chansons que j’avais écrites pour le projet. Mais au fur et à mesure que j’écrivais de plus en plus de morceaux, il semblait évoluer dans plusieurs directions différentes, ce que j’adore. Il y a donc des influences Jazz et Funk et, évidemment, une partie de mon côté songwriter et chanteur de Southern Rock et de Blues est également représentée ici.
– Pour obtenir cette touche Southern Blues Rock très ‘soulful’, tu t’es aussi entouré d’amis à savoir John Medeski aux claviers, le batteur Terence Higgins et Kevin Scott à la basse. A vous entendre, on a l’impression qu’un autre line-up n’aurait pas pu atteindre une telle complicité et une harmonie aussi limpide. La clef était-elle aussi dans la proximité entre vous ?
C’est le groupe que j’avais imaginé pour cette musique et il s’est avéré que tout le monde était disponible à ce moment-là. J’avais joué avec chacun d’entre eux individuellement, mais nous n’avions jamais joué ensemble avant de faire ce disque. Nous avons tout de suite senti que l’alchimie était excellente. Et puis, je préfère toujours enregistrer avec tout le monde dans la même pièce jouant en live. Pour ce genre de musique, c’est la meilleure solution et la meilleure façon de faire.
– L’album contient également plusieurs clins d’œil à quelques unes de tes références que les connaisseurs retrouveront sans mal. Il y en a une qui s’étend presque sur tout le disque, c’est celle de Dickey Betts, à qui « Million Voices Whisper » est d’ailleurs dédié. Que représente-t-il en quelques mots pour toi ? Un modèle de musicalité ? Un mentor ? Un son unique aussi peut-être ?
Dickey a eu une énorme influence sur moi avant même que je le rencontre. Nous nous connaissions depuis mes 20 ou 21 ans. Il m’a soutenu dès le début et m’a finalement donné la plus grande chance de ma carrière en m’intégrant dans le Allman Brothers Band. Dickey a créé son propre style de jeu de guitare, ce qui est probablement la plus grande réussite qu’un musicien puisse atteindre. Et, en effet, je rends hommage à son style sur plusieurs chansons de l’album.
– Et puis, il y a « Real Real Love », une chanson initialement coécrite avec Gregg Allman que tu as terminée en respectant l’esprit de départ. Comment as-tu abordé cette nouvelle écriture, et que tenais-tu absolument à restituer ?
Gregg avait commencé « Real Real Love » il y a longtemps et me l’avait montré à un moment donné, mais ce n’était qu’un brouillon. Après son décès, j’ai retrouvé une copie des paroles qui n’étaient pas achevées et j’ai été suffisamment inspiré pour les terminer et ajouter la musique. Cela s’est fait très rapidement finalement. Et j’ai pu honorer son esprit et son style d’écriture et de chant d’une manière que je n’avais jamais fait auparavant à ce point. Et la présence de Derek (Trucks – NDR) dans le studio pour l’enregistrement a contribué à donner vie à la chanson. C’était magnifique.
– Justement, celui qui occupe une place de choix, c’est bien sûr Derek Trucks avec qui tu as une complicité de longue date. Au-delà de l’aspect strictement musical, les chansons où il est à tes côté donnent l’impression qu’elles n’auraient pas eu la même saveur dans lui. En quoi son rôle est-il ici si important, au-delà des morceaux joués ensemble et de la co-production de ceux-ci ?
Nous avons tous les deux une alchimie musicale unique, qui existe depuis longtemps et qui ne fait que s’améliorer avec le temps. C’est presque comme si nous étions capables de finir les pensées de l’autre, musicalement parlant. La plupart de nos échanges sur scène et en studio sont tacites et c’est très spécial. Je suis vraiment très enthousiaste par la tournure prise par les chansons sur l’album.
– Il y a une autre émotion globale qui émane de l’album, c’est son aspect très positif avec une sérénité presqu’apaisante. « Million Voices Whisper » est à la fois posé, mais alerte, et aussi tonique que terriblement vivant. C’est ce que tu as voulu dire avec ce titre ? S’éloigner de toute résignation ?
Le titre vient de la chanson « Day of Reckoning ». La première ligne du refrain est « Des millions de voix murmurent, de plus en plus fort quand elles chantent. Des millions d’esprits attendent le jour du jugement ». Je pense que cela résume en quelque sorte le sentiment général de l’album. Il s’agit avant tout de parler de changement positif.
– Les plus chanceux peuvent aussi profiter de quatre morceaux supplémentaires sur l’Edition Deluxe où l’on retrouve aussi tes compagnons Lukas Nelson et Jamey Johnson sur le phénoménal « Find The Cost Of Freedom », où s’enchaine « Day Of Reckoning » très naturellement. C’est la même configuration que l’on retrouve sur l’un des moments forts de l’album « Lies, Lies, Lies > Monkey Dance > Lies, Lies, Lies ». Tu vois ces chansons comme une continuité l’une de l’autre, ou es-tu guidé à ce moment-là par cet esprit jam que tu adores ?
C’est vrai que j’aime toujours aborder les chansons avec une configuration et une approche live, ce qui signifie parfois passer d’une chanson à une autre, puis revenir à la chanson initiale. C’est quelque chose qui arrive plus souvent sur scène, mais je pense que c’est intéressant même dans un environnement de studio. Cela renforce le concept de liens entre les chansons.
Le nouvel album solo de WARREN HAYNES, « Million Voices Whisper », est disponible chez Fantasy Records.
Retrouvez aussi la chronique de ce nouvel l’album…
Tout ici respire le sud des Etats-Unis. L’Alternative Country enrobée d’Americana, de Blues et de Rock rayonne et se diffuse avec évidence sur « Kentucky Gold », premier opus d’un KYLE DANIEL qui se pose déjà comme le futur songwriter incontournable de cette nouvelle génération Southern Rock, décidemment en pleine ébullition. Il a écumé les bars et les clubs et a appris les moindres détails qui font flamboyer l’âme de baroudeur qu’il affiche déjà. Modernes et avec une approche Old School raffinée, ces douze morceaux se savourent encore et encore.
KYLE DANIEL
« Kentucky Gold »
(Snakefarm Records)
Comme l’indique le titre de son album, c’est bel et bien du Kentucky et plus précisément de Bowling Green qu’est originaire le talentueux KYLE DANIEL. Basé à Nashville depuis la pandémie, celui qui a été élevé en écoutant de la Country et du Southern Rock n’est donc pas dépaysé, même si son style se démarque franchement de sa nouvelle ville d’adoption. Après deux EPs en indépendant, un éponyme en 2018 et « What’s There To Say » l’année suivante, « Kentucky Gold » marque le franchissement d’une étape importante, le tout avec une maîtrise totale et un sens de la chanson captivant.
Cela dit, KYLE DANIEL n’est pas totalement inconnu sur le circuit Blues, Country et plus largement Southern américain. Redoutable guitariste, il remporte le ‘Kentucky Blues Challenge’ à 17 ans, puis le très renommé ‘International Blues Challenge’ dans la foulée. Autant dire que le musicien sait parfaitement où il va, et en confiant la production à Jaren Johnston (The Cadillac Three), Brian Elmquist (The Lone Bellow) et au faiseur de hits canadien Mike Krompass, il s’assure une entrée en matière somptueuse pour un résultat qui l’est tout autant.
Torride, l’entame de « Kentucky Gold » s’inscrit dans la lignée classique du Rock Sudiste, musclée et fédératrice (« Can’t Hold Me Back »). KYLE DANIEL a aussi pris le soin de se rendre à Muscle Shoals, ce qui libère un côté Soul très authentique (« Me And My Old Man »). Puis, les surprises s’égrainent au fil du disque avec des duos de haut vol. On se régale de « Fire Me Up » avec Maggie Rose, de « Southern Sounds » avec Kendrell Marvel, de « Summer Down South » avec The Cadillac Three et enfin de « Everybody’s Talkin’ » avec Sarah Zimmerman. Epoustouflant !
Il y a beaucoup de grâce et de malice dans ce « The Muscle Shoals Sessions » que se sont offerts Sharleen Spiteri et le maître de la Soul qu’est le grand Spooner Oldham. Car il s’agit bel et bien d’un cadeau mutuel que partagent les deux artistes. D’ordinaire basé sur une Pop/Rock entraînante, voire Hip-Hop avec le Wu Tang Clan, c’est dans un style très gospélien que les classiques de TEXAS prennent ce magnifique reflet, pas si étonnant quand on y pense, d’une beauté renversante. La rencontre des deux mythes était inéluctable et elle est prodigieuse.
TEXAS & Spooner Oldham
« The Muscle Shoals Sessions »
(PIAS)
Lorsque l’on connait la discographie de TEXAS et surtout la sublime voix de sa chanteuse, il n’y a finalement pas de réelle surprise à voir sortir un album tel que ce brillant « The Muscle Shoals Sessions ». La surprise viendrait même plutôt du nombre d’années à avoir du patienter pour qu’une telle réalisation voit enfin le jour. Car en 35 ans de carrière et du haut de ses 40 millions d’albums vendus avec son groupe, Sharleen Spiteri n’a vraiment plus rien à prouver, alors elle cherche évidemment à se faire plaisir. Et c’est le cas ici avec ce grand Monsieur qu’est Spooner Oldham, pianiste et surtout organiste de génie.
Dès les premières notes de « Halo », la complicité est flagrante et ce n’est qu’un début. Né en Alabama il y a 81 ans, non loin des fameux studios où a eu lieu la rencontre, le musicien américain a joué avec les plus grands de JJ Cale à Neil Young, de Bob Dylan à Linda Ronstadt ou les Everly Brothers. Songwriter reconnu et intronisé au légendaire ‘Rock And Roll Hall Of Fame’, Spooner Oldham incarne le groove avec son jeu à la fois Soul, Bluesy et Gospel. Sur ce fond de Northern Soul, et même si nous sommes dans le Sud, cette collaboration est un petit miracle et le résultat tient de la magie, tant les hits de TEXAS rayonnent.
Photo : Clide Gates
Enregistré à l’été 2022, ce nouvel album, car c’est beaucoup plus qu’une compilation, résonne de ce son si particulier propre aux Studios de Muscle Shoals et notamment le fameux ‘Fame’, que Spooner Oldham connait bien et dont la réputation remonte aux années 60/70, puisqu’il était la source de la Southern Soul américaine. Autour de douze titres emblématiques et deux reprises, Sharleen Spiteri semble guidée par l’orgue, soutenue à l’occasion par des chœurs aussi discrets qu’envoûtants, une basse légère et quelques cordes. Il est étonnant de voir la métamorphose des morceaux de TEXAS dans un style si épuré.
De « Summer Son » à « Say What You Want », « The Conversation », « Black Eyed Boy », « Everyday Now » et l’incontournable « I Don’t Want A Lover », on redécouvre ces chansons si populaires presque mises à nu sous le prisme d’arrangements d’une subtilité inouïe, dans une atmosphère intimiste comme suspendue à la voix enchanteresse, délicate et puissante de la Britannique. Si vocalement, elle sait absolument tout faire, que dire de la prestation pleine de classe de Spooner Oldham que le clavier fait chavirer ? Sa faculté à s’approprier les chansons de TEXAS est fascinante, instinctive et d’une déconcertante élégance. Bravo !
Très attendu par tous les fans de Southern Rock, le sixième opus de WHISKEY MYERS sort enfin alors même que le groupe est en pleine tournée aux Etats-Unis. Créatifs et ambitieux, les Américains sortent le grand jeu sur ce « Tornillo », qui est probablement l’un des meilleurs albums du genre depuis longtemps. Le sextet marie le Rock, la Country et le Blues de leur Texas et renouent avec la magie musicale du sud et des grands espaces.
WHISKEY MYERS
« Tornillo »
(Wiggy Thump Records/Thirty Tigers Records)
Il souffle un vent de liberté sur ce nouvel album de WHISKEY MYERS. Après s’être isolé pendant trois semaines dans les studios Sonic Ranch à Tornillo, petite bourgade frontalière du Mexique au cœur de son Texas natal, le sextet réapparaît avec de nouveaux morceaux à travers lesquels les Américains prennent le risque d’arranger leur Southern Rock de sonorités Motown, Country et Muscle Shoals. Et c’est une riche idée !
Une fois encore autoproduit et diffusé via leur propre label, « Tornillo » montre un nouveau visage de WHISKEY MYERS, celui d’une évidente maturité et surtout d’une notoriété nouvelle assumée. Avec plus d’1,2 millions d’albums vendus, des passages dans des séries comme « Yellowstone » avec et produite par Kevin Costner et des tournées sold-out, les Texans ont pris du galon pour s’imposer durablement comme la relève du Southern Rock.
Avec ce sixième album, Cody Cannon et sa bande repoussent encore un peu plus les limites de leur style en l’enrichissant et en se posant là où on ne les attendait pas , et surtout où d’autres comme Blackberry Smoke n’ont pas osé s’aventurer. D’une grande fraîcheur, « Tornillo » nous emporte dans un trip ensoleillé où les riffs se répondent et les mélodies se figent (« John Wayne », « The Wolf », « Whole World Gone Crazy », « Antioch », « Mission To Mars »). WHISKEY MYERS rayonne… tout simplement !
Cela fait des décennies que le guitariste et chanteur REDDOG perpétue la tradition du Southern Blues avec un feeling et une sincérité intacte et à toute épreuve. Superbement produit, « Booze, Blues And Southern Grooves » met en lumière un registre authentique livré par un groupe dont la légitimité reste incontestable.
REDDOG AND FRIENDS
« Booze, Blues and Southern Grooves »
(Survival South Records)
Tout dans ce nouvel album de REDDOG AND FRIENDS respire le sud des Etats-Unis que ce soit du côté des musiciens, dans le son et jusqu’au lieu où a été enregistré « Booze, Blues And Southern Grooves ». Figure de la scène Blues d’Atlanta et aujourd’hui basé à Pensacola en Floride, c’est pourtant au cœur de l’Alabama que ce nouvel opus a vu le jour dans une tradition respectée.
Le guitariste et chanteur est ici entouré de ses amis, eux-mêmes des cadors du registre et d’un trio féminin incroyable aux chœurs. Chaleureux et tout en émotion, on est littéralement bercé par ce Blues très Soul aussi langoureux que groovy. REDDOG AND FRIENDS propose une plongée immersive essentiellement Southern à travers des morceaux plus intemporels les uns que les autres.
Le début de l’enregistrement s’est fait avec le regretté producteur Johnny Sandlin pour trois titres uniques (« Simple Song », « Searching For Some Soul », « Honest Man »), qui ont servi de base à « Booze, Blues And Southern Grooves ». Le reste de l’album a très naturellement été terminé à Muscle Shoals, chez East Avalon Recorders, afin de conserver l’esprit et l’authenticité de ce son immuable. REDDOG AND FRIENDS envoûte… tout simplement !
Songwriter de grande classe et brillant musicien, STEPHEN FOSTER incarne l’âme Southern dans toute sa splendeur et son large spectre. Avec son groupe HOWLER, basé à Muscle Shoals en Alabama, le musicien, qui a sorti huit albums cette dernière décennie, livre un « Southern » qui rappelle ô combien le sud américain est inspirant.
STEPHEN FOSTER & HOWLER
« Southern »
(Thoroughbred Music)
Les fans de Blues et de Southern Rock connaissent STEPHEN FOSTER. Le guitariste, claviériste et songwriter de génie est une légende et œuvre depuis cinq décennies au service de la musique made in Muscle Shoals. Cette agglomération d’Alabama est mondialement connue pour ses studios qui ont fait les belles heures des charts américains. Proche de Memphis et de Nashville, ce haut lieu résonne toujours.
Compagnon de jeu de Percy Sledge et compositeur pour Lynyrd Skynyrd, STEPHEN FOSTER a travaillé avec le gratin et revient aujourd’hui avec son groupe HOWLER. Constitué de musiciens ayant joué avec Little Richard et Jerry Lee Lewis, le quatuor a une allure de grosse machine… et c’en est une ! Combinant, Blues, Rock, Americana et Boogie-woogie, les Américains portent l’âme et le son du sud des Etats-Unis avec brio.
« You Can’t Take Me Home », premier extrait de « Southern », a été écrit en hommage à son ami Ronnie Van Zant disparu tragiquement en 1977. A l’écoute du morceau, on comprend mieux la complicité et le passé commun que STEPHEN FOSTER partage avec Lynyrd Skynyrd. L’album est d’une grande sincérité et les morceaux sont aussi brûlants qu’ils peuvent être touchants et profonds (« Little Things », « Cathead Blues », « Biloxi », « Arkansas »).