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Metal Rock

False Memories : une plongée dark et gothique

Aux frontières du gothique dans un style évidemment assez dark, FALSE MEMORIES propose un nouvel album très maîtrisé, dynamique et que la nouvelle chanteuse, Rosella Moscatello, met parfaitement en valeur. Avec « The Last Night Of All », et en plus de sa frontwoman, les Italiens présentent de solides morceaux portés par une très bonne production.

FALSE MEMORIES

« The Last Night Of All »

(Frontiers Music)

Nouvelle signature chez Frontiers Music avec ses compatriotes de FALSE MEMORIES, qui compte déjà un album autoproduit dans lequel était d’ailleurs inclus son tout premier EP. Il faut donc penser que « Chimerical » avait conquis le label italien qui mise sur le quintet avec ce nouveau « The Last Night Of All », énergique et bien produit. Rock et Metal à la fois, le groupe livre une bonne copie.

Présente dans le combo depuis octobre 2018 la chanteuse Rosella Moscatello, qui a co-composé l’essentiel du disque avec le guitariste Francesco Savino, se montre très en valeur grâce à une large palette vocale, où la Transalpine est à son aise dans des registres très variées. Assez haut perché ou plus percutant, le chant de la frontwoman offre de belles couleurs à FALSE MEMORIES.

Estampillé gothique et Doom Metal, c’est surtout dans un Metal mélodique moderne et assez symphonique que le groupe évolue. Entre Rock et riffs plus Metal, les Italiens proposent un album solide et très accessible. Armé de deux bons guitaristes et d’une rythmique ferme, FALSE MEMORIES mène sa barque avec assurance et vigueur. Avec « The Last Night Of All », le quintet fait une belle entrée en matière.

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Extrême Heavy metal Metal

Artillery : à bout portant

Avec « X », les Danois d’ARTILLERY signent probablement l’une de leurs meilleures productions en quatre décennies assez mouvementées. Et le quintet scandinave continue de distiller un Heavy très Speed, tout en continuant à flirter franchement avec le Thrash de ses débuts. Plus mélodique et toujours tranchant, le combo bastonne de plus belle.

ARTILLERY

« X »

(Metal Blade Records)

Après deux splits en 40 ans de carrière et de longues périodes d’inactivité, le parcours d’ARTILLERY est aussi chaotique que sa musique est puissante. Initialement ancré dans un Thrash Metal qu’il a contribué à forger, le groupe a glissé peu à peu dans un Power Metal (le vrai, le noble ! Celui des Raven, Running Wild et consorts) très Heavy faisant la part belle aux mélodies massives et percutantes. Et depuis, le quintet danois n’a pas baissé la garde.

Malgré la perte de son guitariste Morten Stützer il y a deux ans, son frère Michael et le reste du groupe ont décidé de continuer l’aventure avec Kræn Meier pour livrer son dixième album, qui est sans doute l’un des meilleurs des Scandinaves. Sobrement intitulé « X », ce nouvel opus est produit par le très bon Søren Andersen, qui connait parfaitement ARTILLERY et qui a su en tirer le meilleur.

Toujours aussi Speed dans le ton et très fluides dans la forme, les nouveaux titres des Danois sont très Heavy et l’aspect intraitable des riffs reste d’une redoutable efficacité (« I’m Your Mind », « The Ghost Of Me »). Sans renier ce qu’il a toujours fait, le groupe se montre incisif et va à l’essentiel (« In Thrash We Trust », « Turn Up The Rage », « Silver Cross »). ARTILLERY a toujours les crocs et ça fait plaisir.  

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Blues

Jessie Lee & The Alchemists : un Blues radieux

Tout en feeling, sans être trop démonstratif et malgré une virtuosité de chaque instant, JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS vient confirmer toute la classe et l’élégance aperçues sur son premier album il y a trois ans. Plein d’émotion, de douceur mais aussi d’ardeur et de chaleur, le groupe régale sur ce « Let In Shine » abouti et d’où émane une atmosphère radieuse.

JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS

« Let It Shine »

(Dixiefrog Records/PIAS)

Décidemment la scène Blues et Blues Rock française se porte de mieux en mieux en dévoilant un style et un son bien à elle, grâce à des groupes inspirés et définitivement décomplexés. Et JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS tire formidablement bien son épingle du jeu avec ce second album, où le duo formé par la chanteuse et guitariste Jessie Lee et le six-cordiste et songwriter Alexis ‘Mr Al’ Didier montre une énorme complicité.

Idéalement accompagné par Laurent Cokelaere (basse), Stéphane Minana-Ripoll (batterie) et Laurian Daire (claviers), JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS développe un groove et une aisance artistique totale. Et l’on doit certainement ce bel équilibre au fait que « Let It Shine » ait été mixé et masterisé en analogique, offrant une superbe couleur à l’album que des chœurs féminins et des cuivres viennent un peu plus faire briller.  

Alors que JESSIE LEE est vocalement impériale avec la fougue et le feeling qu’on lui connait, Mr Al et THE ALCHEMISTS font aussi preuve de beaucoup de liberté et de générosité dans le jeu (« But You Lie », « The Same », « One Only Thing »). L’album dévoile des contrées Blues majestueuses dans un ensemble très Soul, Rock, et même Southern (« You Gotta », « Let It Shine », « I Don’t Need To Say »). Eminemment solaire et bienfaiteur !

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Heavy metal

Frozen Crown : la froideur transalpine

Toujours aussi costaud et rapide, le quintet italien sort « Winterbane », troisième et glacial album du groupe. Dans un style Heavy Metal pur jus, le combo, qui a renouvelé plus de la moitié de son line-up, fait la part belle aux guitares et laisse sa chanteuse au centre du jeu. FROZEN CROWN reste dans un registre qu’il maîtrise bien, avec un petit côté Old School très agréable dans ses compos.

FROZEN CROWN

« Winterbane »

(Scarlet Records)

Formé il y a seulement quatre ans à Milan, FROZEN CROWN n’est pas du genre à perdre son temps et sort son troisième album après « The Fallen King » et « Crowned In Frost », qui ont forgé sa réputation. Jade Etro (chant) et Frederico Mondelli (guitare, claviers, chant) se retrouvent aussi les derniers membres originels après un sérieux changement de line-up, dont  « Winterbane » semble d’ailleurs avoir profité musicalement.

Sur des guitares toujours très présentes, le Heavy Metal des Italiens dégage beaucoup de puissance et d’énergie. Les riffs acérés et les solos millimétrés de Mondelli continuent porter FROZEN CROWN, dont l’intensité du jeu repose aussi sur le talent et la prestation de sa frontwoman qui s’impose un peu plus sur chaque titre de l’album. Et le reste du groupe veille à maintenir la vélocité de l’ensemble.

Toujours aux frontières du Power Metal, le Heavy des Transalpins demeure toujours aussi glaçant et glacial : la marque de fabrique du quintet (« Far Beyond », « The Long Stranger » et le très bon « Blood On The Snow »). Cependant, FROZEN CROWN s’oublie complètement sur « The Water Dance » et « Angels In Disguise », loin du niveau global de « Winterbane ». Petite mention pour « Night Crawler » de Judas Priest, qui vient remettre les choses en place.   

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Heavy metal

Velvet Viper : piqûre de Metal

Toujours aussi puissant et musclé, le jeu de VELVET VIPER n’a rien perdu de sa fougue qu’il doit en partie à sa guerrière de chanteuse, Jutta Weinhold, toujours aussi incisive et dont le chant vient rivaliser avec les grosses guitares très Heavy du quintet. « Cosmic Healer » est une petite bombe d’un Heavy Metal Speed et presque Power.

VELVET VIPER

« Cosmic Healer »

(Massacre Records)

Toujours mené par sa frontwoman Jutta Weinhold, VELVET VIPER n’a rien perdu de son mordant et « Cosmic Healer » reste dans la lignée de la discographie du groupe allemand. Le Heavy Metal du combo est toujours aussi racé, très mélodique et avec des refrains à scander à tue-tête. Assez underground depuis ses débuts, ce septième album oscille toujours entre passages épiques, très Heavy et presque Speed Metal.

Présent sur le front de la scène germanique depuis trois décennies, VELVET VIPER peut toujours compter sur son énergique et tonitruante chanteuse, qui a repris le quintet en main en 2017 avec de nouveaux musiciens. Les deux guitaristes distillent des riffs acérés et tranchants sur une rythmique très soutenue et massive souvent proche du Power et du Speed Metal. Ça envoie du bois !

Toujours aussi haut perché, le chant de Jutta Weinhold reste la marque de fabrique du combo comme sur le morceau-titre, « Osiris », « On The Prowl » ou le très nerveux « Sword Sister ». Et VELVET VIPER continue de bastonner sur « Let Metal Be Your Master », « Holy Snake Mother », « Sassenath » ou « Voice Of An Anarchist » avec des riffs lourds et des solos efficaces. Les Allemands ont toujours l’envie d’en découdre !  

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Extrême Thrash Metal

Pathfinders : spatio-métallique

Malgré une fascination pour la conquête spatiale et notamment la planète Mars, PATHINDERS est pourtant loin d’avoir la tête dans les étoiles. Avec ce premier album, « Ares Vallis », le quintet français distille un beau mix entre Groove et Metal, Thrash et MetalCore, et peut commencer à tirer des plans sur la comète.

PATHFINDERS

« Ares Vallis »

(Music Records)

Créé il y a trois ans à Fontainebleau, le quintet n’est pourtant pas novice en la matière, puisque ses membres ont déjà eu l’occasion de se faire les crocs sur les scènes hexagonales. Fasciné par la planète Mars, PATHFINDERS tire son nom de la sonde spatiale lancée par la NASA en décembre 1996, et le titre de l’album n’est autre que le nom d’un canal de sortie sur la planète. En pleine actu !

Inspiré par l’exploration spatiale, c’est à une odyssée très métallique que nous convie PATHFINDERS. Dans uns style chauffé à blanc et une dominance Thrash et Groove Metal, le quintet fait feu de tout bois à travers les 12 titres qui composent ce très bon premier album. Vif et incisif, le combo peut aussi compter sur la vitesse et la dextérité de se membres, qui ne lèvent pas le pied.

« Ares Vallis » lorgne aussi sur le MetalCore, mais conserve un aspect organique qui renforce l’impact de son registre. De l’enregistrement au mix en passant par le mastering, PATHFINDERS s’est occupé de tout et le résultat est assez bluffant. Explosifs et parfois progressifs, les Français balancent des titres efficaces et musclés (« Landing », « Damned Earth », « Ghosts of Mars »). Well done !

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Blues Folk/Americana

Rumour : un voyage inspiré et inspirant

Très mélodique et accrocheur, ce premier album de RUMOUR montre un très bel équilibre entre des morceaux au songwriting efficace et à la production limpide et sans fioriture. « The Journey » a de quoi séduire à bien des niveaux, grâce à un style Americana assez Pop, où le Rock, la Folk et le Blues et quelques sonorités Country vont à l’essentiel.

RUMOUR

« The Journey »

(Independant)

Originaire d’Angleterre, RUMOUR sort son premier album autoproduit « The Journey » et on sent que le groupe s’est vraiment fait plaisir. Loin d’être des débutants, les cinq membres de la formation sont des musiciens aguerris, qui ont ensemble voulu conjuguer leur talent et leur expérience sur des morceaux aboutis et remarquablement bien interprétés. Très bien produit, « The Journey » est une belle surprise.

Ayant pour la plupart fait leurs armes aux côtés de pointures internationales et anglaises, Liz Nicholls (chant), Peter Brookes (guitare), Rob Craner (batterie), Paul Brambarni (claviers) et Owen Davidson (basse) présentent un registre sur une base Americana teinté de Pop. Quelque part entre Fleetwood Mac, Tom Petty et Texas, RUMOUR a trouvé sa voie dans une ligne positive et entraînante.

Tout en finesse et sur un groove remarquable, les Anglais font preuve de beaucoup de feeling, portés par la voix chaude et délicate de Liz Nicholls. A la guitare, Peter Brookes, qui signent les morceaux avec le poète et écrivain Phil Thomson, fait des merveilles grâce à un jeu oscillant entre Rock, Folk, Blues et des solos aérés et efficaces. En ballades et titres plus pêchus, RUMOUR impose une touche très personnelle.

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Extrême Thrash Metal

Primal Creation : frappes chirurgicales

Sur un Thrash Metal moderne forgé dans la tradition californienne, PRIMAL CREATION vient porter une virulente critique sociopolitique des réseaux sociaux et des colporteurs de fake news en tout genre. Avec « News Feed », le quintet belge frappe très fort et réalise une synthèse très réussie entre un passé musical glorieux et un Thrash polymorphe en devenir.  

PRIMAL CREATION

« News Feed »

(Independant)

Après avoir sorti « Demockacy » en 2017, les Belges sont partis s’aguerrir sur les scènes européennes pour revenir aujourd’hui avec « News Feed », un deuxième album massif et mature. Toujours autoproduit, ce nouvel opus du quintet propose un Thrash moderne et acéré et toujours aussi engagé. PRIMAL CREATION s’inscrit parfaitement dans son époque tant au niveau du son que de son propos.

Si le style du combo trouve naturellement ses fondations dans celui des créateurs de la Bay Area, il est pourtant loin de donner dans un registre Old School, bien au contraire. Mené par  un Koen Mattheeuws tranchant et puissant à la fois au chant, PRIMAL CREATION combine un Thrash Metal efficace et racé avec des tonalités clairement ancrées dans un Death mélodique.  

Avec une production qui fait la part belle à une rythmique basse/batterie survoltée, les guitares ne sont pas en reste et distillent des riffs assassins, vifs et agressifs (« A Post-Truth Order », « Follow The Readers »). Dénonçant tour à tour les réseaux sociaux et sa déferlante de fake news, PRIMAL CREATION avance avec assurance en distribuant les beignes (« Please Disperse », « Lie – Share – Subscribe ». Bouillonnant !

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Metal Progressif Rock

Poverty’s No Crime : le vertige des sommets

Réellement investi et impliqué dans sa musique, POVERTY’S NO CRIME est de ces groupes qui prend son temps pour livrer de bons et beaux albums. Et « A Secret To Hide » ne faillit pas à la règle que suit assidûment le quintet allemand. Une fois encore, le groupe s’amuse avec le Progressif, qu’il soit Rock ou Metal, avec une brillante fluidité.

POVERTY’S NO CRIME

« A Secret To Hide »

(Metalville Records)

En 30 ans de carrière, POVERTY’S NO CRIME s’est forgé une solide réputation et ce huitième album vient confirmer l’assise du groupe dans un registre parfaitement maîtrisé. Si seulement cinq ans séparent «  A Secret To Hide » de « Spiral Of Fear » (ce qui est assez court pour le groupe), les Allemands livrent un très bon opus où se mêlent Rock et Metal Progressif. Suite à une tournée couronnée de succès avec Psychotic Waltz, le quintet est toujours aussi explosif.

Depuis ses débuts, POVERTY’S NO CRIME passe du Rock au Metal Progressif avec un savoir-faire et une créativité qui ont forgé son style si personnel et identifiable. D’une liberté sans faille, les Allemands font la jonction entre les époques avec des passages instrumentaux accrocheurs et aussi rentre-dedans qu’aériens. Avec Volker Walsemann (guitare, chant) en pleine forme, « A Secret To Hide » recèle de détails et d’arrangements tout en finesse et très soignés.     

La particularité de ce nouvel album réside aussi dans le fait qu’aucun membre du groupe ne s’est rencontré durant la phase d’écriture. POVERTY’S NO CRIME s’en amuse aujourd’hui expliquant que cela les a même poussé dans ses retranchements. Résultat, un mur du son infranchissable, une rythmique impressionnante et un frontman qui régale de facilité (« Hollow Phrases », « In The Shade », « Schizophrenic », « Grey To Green », « Within The Veil »). Un grand album ! 

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Hard Rock

The Treatment : sérieusement déjanté

Avec une cohérence sonore et musicale de chaque instant, THE TREATMENT continue son chemin en restant fidèle à un Hard Rock gravé dans la pierre et qui traverse le temps en se bonifiant. « Waiting For Good Luck » est le cinquième album du quintet britannique, et le second avec un frontman plus performant que jamais. Solide et efficace, le combo régale.

THE TREATMENT

« Waiting For Good Luck »

(Frontiers Music)

Originaire de Cambridge, THE TREATMENT déploie son Hard Rock depuis maintenant 2008 et parvient à se renouveler tout en restant fidèle dans une ligne tracée par Aerosmith et Def Leppard avec un côté très britannique. Sur de gros riffs et une batterie qui tiennent une place prépondérante dans le jeu du quintet, « Waiting For Good Luck » est le cinquième album du groupe, et le deuxième avec son très bon chanteur Tom Rampton.

Produit par Laurie Mansworth (Airrace) et surtout mixé par le grand Kevin Shirley (Iron Maiden, Led Zeppelin, Black Country Communion), THE TREATMENT a mis toutes les chances de son côté pour livrer 12 morceaux aussi rentre-dedans que mélodiques. Très Hard Rock dans l’esprit et dans le jeu, les Anglais ont conservé ce petit aspect gras et Sleaze qui fait le charme de son style percutant et accrocheur.

L’ADN des Britanniques est basé autour de solides guitares, d’une rythmique massive (ce son de caisse claire !) et d’un chanteur à la fibre très Rock’n Roll. Du coup, l’album montre un enthousiasme et une positivité à toute épreuve. Dès « Rat Race », on est pris dans le tourbillon infernal de THE TREATMENT, qui enchaine les compos intenses (« Take It Or Leave It », « Devil In The Detail », « Wrong Way », Tough Kid »), avec des passages plus bluesy (« Eyes On You », « Barman »). Well done !