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Doom Stoner/Desert

Moon Coven : cerné par une brume épaisse

Sur un groove dark et des fulgurances Fuzz démonstratives et massives, MOON COVEN surgit avec un Stoner très Doom et Psych, dont la précision et l’efficacité viennent souligner l’expérience acquisse par les Suédois en seulement trois albums. « Slumber Wood » est d’une rare noirceur, dont on a bien du mal à se défaire.

MOON COVEN

« Slumber Wood »

(Ripple Music)

Après cinq ans d’absence, MOON COVEN est de retour sur le devant de la scène avec un troisième album, qui montre encore une belle évolution dans le style des Suédois. Suite à « Amanita Kingdom » puis à un second album éponyme, le quatuor semble désormais délaisser quelque peu son Stoner pour un Doom plus marqué. Plus Metal dans l’approche, les Scandinaves sont plus ombres encore (« Eye Of The Night », « Potbelly Hill »).

Plongé dans une épaisse brume, MOON COVEN promet et garantit un voyage au cœur du Doom le plus profond grâce à un son lourd et très Psych. Guidés par leur guitariste et chanteur David Leban, les Suédois sont de plus en plus mystiques et leur registre se pare même de sonorités orientales sur certains titres, tout en présentant un travail remarquable sur les guitares (« Further », « Bahgsu Nag »).

Très Fuzz, le quatuor n’a pas pour autant délaissé ses racines Stoner aux riffs aiguisés et aux ambiances aériennes (« My Melting Mind », « Ceremony », « Seagull »). Le chant toujours aussi lointain et écorché donne une dimension très 70’s à ce nouvel album qui révèle autant de surprises à chaque écoute. MOON COVEN livre un très bon troisième album et travaille déjà sur le suivant. Les Suédois sont en forme !

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Hard Rock Progressif Rock

The Vintage Caravan : une éruption irrésistible

Nous ayant habitué à des productions plutôt sombres, l’Islande peut aussi se montrer d’une influence solaire et positive pour les formations locales. THE VINTAGE CARAVAN vient confirmer cette exception avec « Monuments », son cinquième album, duquel émanent une énergie incroyable et une densité aux variations magistrales. Le trio assoit sa légitimité et son talent avec classe et élégance.

THE VINTAGE CARAVAN

« Monuments »

(Napalm Records)

Cela fait maintenant dix ans et cinq albums qu’Óskar Logi Ágústsson (chant, guitare), Alexander Örn Númason (basse, chœurs) et Stefán Ari Stefánsson (batterie) regardent dans le rétro. Se forgeant une solide réputation à travers des concerts endiablés, THE VINTAGE CARAVAN fait bien plus que surfer sur une vague très 70’s à l’œuvre de manière expansive depuis quelques temps. Avec « Monuments », le trio islandais continue sa mue et affiche un style désormais très personnel.

Qualifier aujourd’hui de vintage toute production analogique et organique serait bien réducteur pour parler de la musique de THE VINTAGE CARAVAN. Au contraire, si la formation ilienne possède ces caractéristiques sonores et des influences des pionniers du Rock/Hard notoires, le combo sonne résolument moderne et affiche une créativité loin d’être passéiste, mais même plutôt inspirée et actuelle. Autour de belles harmonies, le groupe nous fait voyager dans un paysage musical protéiforme.

Le trio se défait des habituelles caricatures rétro pour rentrer dans le vif du sujet avec vigueur sur des riffs tout en nuance, des mélodies accrocheuses et des refrains entêtants (« Crystallized », « Forgotten », « Clarity »). Insaisissable, THE VINTAGE CARAVAN hausse le ton flirtant avec le Heavy Stoner avec un maîtrise bluffante (« Said & Done », « Dark Times », « Whispers »). Grâce aussi à des arrangements subtils, « Monuments » tire magnifiquement son épingle du jeu et le trio est aussi bouillonnant que capable de belles émotions.   

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Progressif Stoner/Desert

Live In The Mojave Desert Vol.3 – Spirit Mother

Le festival organisé par le label italien Heavy Psych Sounds Records dans le désert de Mojave en Californie se poursuit avec un troisième groupe pour le moment moins connu que ceux des autres volumes, mais dont on va entendre parler tant son style et ses morceaux sont saisissants. SPIRIT MOTHER prend un relief surprenant dans ce décor incroyable, grâce notamment à un violon captivant.

« Live In The Mojave Desert Vol.3 »

SPIRIT MOTHER

(Heavy Psych Sounds Records)

L’immersion au cœur du désert de Mojave en Californie se poursuit avec SPIRIT MOTHER, qui s’approprie aussi ce lieu chargé d’énergie et d’ondes mystiques. Le groupe de Long Beach joue autant sur le côté progressif et Psych du Stoner pour en faire un style envoûtant, porté par un line-up original que l’on rencontre assez peu dans ce registre. Il n’en fallait pas plus pour que cette ambiance très spéciale apporte au groupe une nouvelle dimension.

Composé d’Armand Lance (basse, chant), SJ (violon, chant), Sean McCormick (guitare) et de Landon Cisneros (batterie), SPIRIT MOTHER a sorti son premier album, « Cadets », en mars 2020 et celui-ci n’a pas manqué de taper dans l’œil des fans du Stoner Psych et du Fuzz Prog du quatuor californien. Cette série de concerts orchestrée par HPS est donc le moment rêvé pour le combo de confirmer par une prestation hypnotique son grand talent.

Dans ce cadre incroyable, le violon de SJ, présent sur tous les titres, prend une dimension incroyable, porté par l’environnement et sa réverbération naturelle. SPIRIT MOTHER hypnotise avec des morceaux progressifs, aériens et entraînants (« Ether », « Go Better », « Premonitions », « Dead Cells », « Black Sheep » ou encore « Space Cadets » et « Heathens »). Aussi habité que sa musique, le quatuor californien nous prend par la main pour un voyage musical transcendant.

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Progressif Stoner/Desert

Mather : balade cosmique

Formé en 2017 à Patras en Grèce, le quatuor MATHER n’a eu d’autre choix que de sortir son premier album, « This Is The Underground », au début du premier confinement général l’an dernier. Une malédiction que le groupe a décidé de conjurer et vu la qualité de ce très bon opus, c’est presque même une évidence. Entre Heavy Psych et Rock Progressif très Stoner, les Hellènes livrent une superbe prestation.   

MATHER

« This Is The Underground »

(Independant/Violence In The Veins)

Sorti il y a tout juste un an, autant dire à la pire période, ce premier album de MATHER était un peu (beaucoup) passé à travers le feu des projecteurs et c’est très intelligemment que le label indépendant Violence In The Veins le ressort en CD et en vinyle avec une attention toute particulière pour ce dernier pressage. Première production des Grecs, « This Is The Underground » montre une maturité et une production très matures et irréprochables.

Evoluant dans un registre Rock Progressif aux contours Heavy Psych et même Desert Rock, MATHER sait se faire très aérien et planant, tout en martelant de gros riffs Heavy très appuyés. La clarté du chant et la grande qualité de sa rythmique basse/batterie donnent aux grecs une originalité accentuée par des harmonies aussi démoniaques qu’envoûtantes. Ponctué par de courts interludes (« On », « Give In »), l’album propose surtout de longs morceaux.

Au fil de l’album, le jeu du quatuor s’épaissit pour des dimensions où le groove se mêle aux passages atmosphériques, presque Space Rock, porté par un son au relief saisissant. Elargissant son spectre au Stoner et au Desert Rock, tout en restant très Progressif, MATHER s’étale en longue sur des morceaux de plus en plus envoûtants (« A Night To Remember, a day to Forget », « Sympathy For The Gods », « Co-Lapse », « Engine »). Créatif et solide !  

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Doom Rock Stoner/Desert

Los Disidentes Del Sucio Motel : dissidence post-Rock

Contourner l’évidence et les codes semble avoir été le leitmotiv de ce quatrième album de LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL. Si la touche et l’esprit Stoner Doom sont toujours présents, le quintet français s’est ouvert une nouvelle voie qui conduit « Polaris » dans un post-Rock convaincant et immersif.

LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL

« Polaris »

(Klonosphere/Ripple Music)

Après 15 ans d’activité et le très bon « Human Collapse » il y a cinq ans, LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL fait son retour avec « Polaris », qui marque encore le franchissement d’un cap pour le quintet. Toujours sur une base Stoner Doom, c’est plutôt dans un esprit post-Rock aérien que se déploie ce quatrième album. Consistant et intense, le registre des français prend encore de l’ampleur.  

Fuzz, Progressif et très Psych, LDDSM n’a pas délaissé son identité sonore construite autour de gros riffs, de mid-tempos hypnotiques et de cet esprit très jam, qui fait sa signature. Et avec son irrésistible polyphonie menée par Nicolas Foucaud, Daniel Scherding et Katia Jacob, les Strasbourgeois sont aussi incisifs que planants et font une belle place aux parties instrumentales (« Earthrise »).

Assez Grungy sur « Blue Giant » et « Horizon », LDDSM joue la carte de la diversité pour nous guider dans un univers musical qu’il maîtrise parfaitement (« The Plague », « Alpha Ursae Minor »). Loin d’être plombant, « Polaris » propose des moments plus légers et très convaincants (« The Great Filter »). En se démarquant d’un Stoner et d’un Doom trop prononcés, le quintet s’ouvre une brèche post-Rock originale.

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Doom Extrême International Stoner/Desert

Acid Mammoth : une ascension à marche soutenue [Interview]

En l’espace de seulement trois albums et d’un split EP, le quatuor grec ACID MAMMOTH s’est fait une solide réputation dans l’univers Doom européen. Une position qu’il faudra maintenant confirmer sur scène, dès que possible. Une chose est sûre, on a franchement hâte de les découvrir en concert et prendre en pleine face le Stoner Doom lourd et épais des Hellènes. Entretien avec Chris Babalis Jr., guitariste et chanteur du combo.

– Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ACID MAMMOTH n’évolue pas  vraiment à l’allure d’un pachyderme. Trois albums et un split EP en trois ans : la cadence est soutenue. On a presque le sentiment que vous êtes dans l’urgence, c’est le cas ?

C’est vrai que nous avons été très occupés ces deux dernières années. Nous n’étions forcément pressés, mais le processus de chacun de ces albums s’est déroulé de manière assez fluide et naturelle. Nous avions beaucoup d’idées de chansons, donc c’était logique pour nous de les enregistrer plutôt que d’attendre. Nous avons pris notre temps avec « Acid Mammoth » et le suivant « Under Acid Hoof », avec des sorties espacées de trois ans. Quant à « Doom Sessions Vol.2 » et « Caravan », nous pouvons remercier les confinements pour avoir été une source d’inspiration. Dès que nous avons été coincés chez nous, écrire de la musique et être créatif était le seul moyen de préserver notre santé mentale en ces temps sombres. C’’est pour ça que nous avons pu enregistrer ces deux disques en si peu de temps.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut rappeler qu’ACID MAMMOTH est aussi une affaire de famille, puisqu’on te retrouve aux côtés de ton père aux guitares, et vous êtes tous des amis d’enfance. Comment cela se passe-t-il au sein du groupe ? Qui écoute qui ? C’est qui le patron ?

Il n’y a pas de patron dans le groupe, nous travaillons tous ensemble pour atteindre les mêmes buts et les mêmes objectifs. Le simple fait que nous nous connaissons si bien nous permet de travailler encore plus facilement, car nous ne sommes pas seulement les membres d’un groupe qui se rencontrent une fois par semaine pour les répétitions, mais de très bons amis qui traînent ensemble tout le temps. Bien sûr, avoir mon père dans le groupe rend l’équipe encore plus forte, car notre lien indéfectible père/fils nous permet de travailler harmonieusement et ensemble les guitares. Dimos et Marios sont aussi ravis de travailler avec lui car, après tout, ils l’ont bien connu avant qu’on joue tous ensemble. Et nous partageons tous la même fascination pour Black Sabbath. En grandissant et à travers différentes générations bien sûr, on a pu se réaliser à travers le groupe, en jouant ensemble des airs de ‘Sabbath’ et en partageant la même passion pour le Heavy.

– Après un premier album éponyme et autoproduit, vous signez chez l’excellent label Heavy Psych Sounds Records, reconnu pour son catalogue exceptionnel. Quelle a été tout d’abord votre premier sentiment ? Un certain accomplissement, une fierté ?

Nous sommes vraiment fiers de faire partie de la famille HPS et de faire partie de cette liste d’artistes incroyables et que nous admirons. HPS a été formidable depuis le premier jour et nous sommes vraiment heureux. C’est un peu comme notre maison maintenant, après quatre albums sortis chez eux. Nous avons hâte de voir ce que nous ferons ensemble à l’avenir. Si tu me disais quand nous avons commencé ce groupe que, non seulement nous signerions avec Heavy Psych Sounds, mais aussi que nous ferions quatre albums ensemble, je ne l’aurais pas cru. Nous les avons contacté pour une signature potentielle après l’enregistrement de « Under Acid Hoof », et Heavy Psych Sounds nous a accueilli après la première écoute du disque !

– « Under Acid Hoof » sort donc en 2019 et on découvre le Stoner Doom puissant du groupe. Même si on sent encore une certaine influence sabbathienne, le chant surprend par sa clarté et une certaine douceur très contenue. C’est à ce moment-là que vous avez peaufiné et que vous avez affirmé vraiment votre style ?

Nos influences sabbathiennes sont présentes et ce n’est pas un secret : nous sommes tous de grands fans. Cependant, nous essayons de présenter notre propre version du Doom. Nous intégrons toutes ces influences, en essayant toujours de produire quelque chose d’authentique et personnel, même si ce n’est peut-être pas quelque chose de nouveau ou de révolutionnaire. Nous n’avons jamais cherché à révolutionner le genre, nous sommes d’abord des fans, puis des musiciens. Tout ce que nous avons toujours voulu depuis le début était de créer ensemble des morceaux que nous aimons. Nous avons réussi à cet égard, car nous sommes vraiment satisfaits de chaque disque que nous produisons. Chacun est fait avec beaucoup d’amour. Il peut en effet y avoir une certaine douceur à certains moments dans nos chansons, car nous voulons leur apporter une sensation apaisante, une atmosphère familière qui vous fait vous sentir chez vous à chaque fois que vous faites tourner nos disques.

– En septembre dernier, vous figurez sur le volume 2 des « Doom Sessions » de votre label aux côtés du groupe 1782. Comment s’est passée cette nouvelle expérience, où vous signez trois inédits franchement massifs. Vous n’avez pas été tentés par une collaboration directe avec 1782 ?

C’est vraiment génial de partager un disque avec 1782. C’est un groupe de Doom fantastique, ainsi que des gars formidables. Il y a des différences dans nos sons respectifs. 1782 adopte un son plus vintage et Old School dans leurs albums, qui fonctionne très bien et vous emmène directement aux profondeurs de l’enfer. Au contraire, nous adoptons un son plus cristallin et plus moderne dans nos chansons. Chaque style fonctionne parfaitement pour chaque groupe et malgré nos différences, les deux styles s’accordent très bien. C’est un disque vraiment sombre et occulte, et nous croyons fermement que les deux groupes ont tout donné pour produire des chansons qui nous parlent vraiment plutôt que d’adopter une approche « gardons les bonnes chansons pour le prochain album », qui aurait entaché la sortie.

– Il y a quelques jours, vous sortiez « Caravan » que vous avez écrit, enregistré et produit en plein confinement. Qu’est-ce que cette situation a apporté à ce troisième album ? J’imagine que les conditions étaient très particulières ?

Composer les chansons de « Caravan », tout en étant coincé à la maison, a été une belle expérience, apaisante même. L’enregistrement de l’album n’était pas du tout problématique, car Athènes venait de sortir du premier confinement, donc c’était génial. Cependant, dès que nous avons commencé à mixer l’album, la ville a subi à nouveau un verrouillage total. Puis la situation a changé et certainement pas pour le meilleur. Faire la post-production de l’album sans pouvoir se rencontrer a été une tâche vraiment ardue, car presque tout devait être fait à distance. Il y a eu quelques visites secrètes au studio très discrètement, mais il a définitivement fallu beaucoup d’énergie pour que ça marche. En fin de compte, nous sommes tous très satisfaits du produit final et je ne pense pas que le son et la qualité auraient été différents de toute façon. Nous avons tous les cinq, y compris notre ingénieur du son, travaillé dur pour réaliser et apporter notre vision comme elle était initialement prévue.

– « Caravan » est très mélodique et pourtant très lourd et épais. Malgré le très Stoner « Berserker », l’ensemble se fond dans un Doom profond. Il y règne pourtant une certaine luminosité, comment l’expliquez-vous ?

« Caravan » reflète vraiment notre humeur pendant cette période sombre, cette frustration de ne pas pouvoir réaliser notre passion au maximum et d’attendre que les choses s’améliorent à nouveau. Il y a une certaine mélancolie dans son essence, un sentiment morne de désespoir et de destin imminent qui se réalise à travers quelques morceaux plus mélodiques. Il conserve sa lourdeur : c’est encore 40 minutes de Doom lourd et très fuzz, mais aussi plus personnel. On aurait pu jouer la sécurité et sortir un copier-coller de « Under Acid Hoof », mais aucun de nous ne le voulait. Nous voulions sortir quelque chose qui nous parle vraiment et reflète nos pensées et nos sentiments à un moment où nous avions le plus besoin d’écrire de la musique. C’était aussi le seul moyen de préserver notre santé mentale, en bloquant nos frustrations.

– Là encore, vous avez fait appel à votre producteur Dionysis Dimitrakos, qui commence à bien connaître ACID MAMMOTH. Ce qui surprend en écoutant les deux derniers albums à la suite, c’est que les deux ne forment presqu’un tant l’unité sonore et musicale est manifeste. C’était votre volonté ?

Dionysis est comme le cinquième membre du groupe. Il a travaillé très dur pour retranscrire notre vision, tout en y mettant ses formidables compétences, ainsi que son identité sur les albums. Il fait tellement partie intégrante du groupe car, sans lui, nous serions complètement différents en termes de son et d’esthétique. Il y a définitivement une unité musicale, ainsi que de continuité entre les deux albums. Nous avons trouvé notre son et nous n’avons pas l’intention de faire de changement majeur à l’avenir. Nous voulons être cohérents, et nous avons toujours voulu que le lien entre les albums soit aussi fluide que possible. Il y a bien sûr des différences entre les deux disques. « Caravan » est sans doute plus organique que « Under Acid Hoof », mais les deux possèdent le même caractère.

– Enfin, vous reprenez sur « Caravan » le même concept graphique que sur « Under Acid Hoof ». Est-ce à dire que les couleurs rouges et noires, qui enveloppent les spécimens présents sur les pochettes, sont devenues l’identité visuelle d’ACID MAMMOTH ?

Nous pouvons remercier Branca Studio pour les pochettes. L’esthétique honore et complète parfaitement notre musique. Nous pensons que cette combinaison de rouge et de blanc jaunâtre apporte un certain côté vintage et Old School, comme un film d’horreur des années 60. Et la combinaison avec les riffs Doom Metal conduit l’ensemble à un résultat vraiment épanouissant. En effet, ces deux couleurs sont devenues notre identité visuelle, mais cela ne signifie pas que nous ne sommes pas disposés à utiliser des couleurs différentes à l’avenir. Mais oui, nous sommes tous d’accord pour dire que le rouge, en tout cas, est la couleur d’ACID MAMMOTH puisqu’elle est présente sur nos trois albums.

« Caravan » est disponible depuis le 5 mars chez Heavy Psych Sounds Records.

Bandcamp : https://acidmammoth.bandcamp.com

Retrouvez la chronique de « Caravan » : https://rocknforce.com/acid-mammoth-cest-la-que-les-atheniens-aneantirent

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Hard Rock Stoner/Desert

The Quill : granitique !

Ils avaient enregistré 20 nouveaux morceaux pour n’en garder finalement que neuf, c’est dire la qualité et l’impact de ce neuvième album des Suédois de THE QUILL. Entre Hard Rock et Stoner Metal, le quatuor n’a pas vraiment choisi et passe de l’un à l’autre à l’envie. Le résultat est là : « Earthrise » est une bombe !

THE QUILL

« Earthrise »

(Metalville Records)

Savoir si ce nouvel album de THE QUILL sonne plutôt Stoner ou Hard Rock n’a finalement pas beaucoup d’importance. Ce qui compte, c’est que cet opus des Suédois soit bon et il l’est ! Véritable institution dans son pays, le quatuor se révèle toujours aussi percutant, massif et incisif plus de 25 ans après ses débuts. « Earthrise » est solide et accrocheur de bout en bout.

Toujours guidé par un Magnus Ekwall impressionnant au chant, par les riffs épais et les solos racés de Christian Carlsson et la fantastique rythmique composée de Jolle Atlagic (batterie) et Roger Nilsson (basse), THE QUILL tient la dragée haute aux jeunes formations. Les Scandinaves ont de l’énergie et de l’inspiration à revendre, et ça s’entend. Le mur de guitares est franchement  massif.

Bâti sur un Hard Rock lourd et direct très 70’s, « Earthrise » multiplie les montées d’adrénaline avec un grand savoir-faire (« Hallucinate », « Keep On Moving », « Left Train Blues ») Très Stoner sur les monumentaux « Drawft Planet » et « Evil Omen », THE QUILL régale de puissance et de mélodiques imparables. Les Suédois montent encore d’un cran et de façon magistrale.

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Stoner/Desert

Blackjack Mountain : le souffle du sud américain

Puissant et épais, percutant et massif, « Holding Time », le premier album des Américains de BLACKJACK MOUNTAIN, est tout cela à la fois. La qualité des mélodies et l’impact de son chanteur rend le Heavy Stoner du trio très Southern et Hard Rock et c’est franchement  savoureux. Un mélange parfaitement dosé offre un style rugueux, accrocheur et épicé à souhait.

BLACKJACK MOUNTAIN

« Holding Time »

(Independant)

La Georgie n’enfante pas seulement des groupes de Blues, de Country ou de Southern Rock. Il existe quelques formations qui sortent du sérail et le trio de Carrollton en fait partie. Avec un petit côté Old School, qui signifie ici que le combo respecte le passé et la tradition, BLACKJACK MOUNTAIN propose un Stoner Heavy Southern mâtiné de Hard Rock très 70’s et surtout un groove imparable. 

Sur des mélodies vocales accrocheuses et vraiment contagieuses, les Américains livrent leur premier album, « Holding Time », dont les compositions et la production sont un vrai ravissement (« What I Need », « Red Eagle »). Les basses grondantes et la fougue des rythmiques ne laissent pas de place au doute : BLACKJACK MOUNTAIN maîtrise son sujet et ce crossover volumineux sort de la brume.

Le trio poursuit sa route, balayant tout sur son passage avec des morceaux costauds et radicaux (« Devil In The Dark », « Witch Of The Swamp »). Les Sudistes balaient les courants et les modes à grand coup de riffs percutants, tout en laissant quelques respirations (« Nevermore », « Rivers Flows », « Echoes Of Time »). Comme souvent outre-Atlantique, les autoproductions surprennent par leur qualité et BLACKJACK MOUNTAIN est de cette trempe.

Bandcamp : http://Blackjackmountain.bandcamp.com/

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Extrême Stoner/Desert

Cosmic Reaper : défier la gravité

C’est sur un faux-rythme que COSMIC REAPER surgit avec un Doom Metal Psych aux subtiles sonorités Stoner à travers un premier album éponyme rugueux et granitique. Simples, efficaces et obsédants, les morceaux du quatuor Américain sont aussi épais que tranchants, et la voix lointaine et éthérée de leur chanteur tente tant bien que mal à apporter un peu de lumière à cette sombre entreprise. Un régal !

COSMIC REAPER

« Cosmic Reaper »

(Heavy Psych Sounds Records)

Avant de vous caler ce premier album de COSMIC REAPER entre les oreilles, installez-vous confortablement et prenez une bonne respiration. Le quatuor américain présente un Doom Metal aux contours Psych et la chape de plomb qui va s’abattre sur vos tympans est écrasante à tout point de vue. Véritablement sur orbite, le combo est paré pour le décollage et le voyage s’annonce mouvementé.

Originaire de Caroline du Nord, COSMIC REAPER a fait ses premières armes avec un EP, « Demon Dance », qui a vite séduit les amateurs de sensations fortes, qui se sont rapidement rués à ses concerts. Stoppés net par la pandémie, les Américains en ont profité pour composer un premier album éponyme et les sept morceaux présentés sentent le souffre autant qu’ils bastonnent et enivrent. 

Dès les premières notes de « Hellion », l’expédition spatiale commence dans une atmosphère tendue, où la production massive et puissante fait des merveilles. COSMIC REAPER a également soigné les arrangements sur ces nouveaux titres à vraiment écouter au casque (« Stellar Death », « Planet Eater », « Infrasonic ») ! Et comment ne pas succomber à « Wasteland » et ses deux parties aussi Psych qu’épaisses ? Voilà, vous pouvez respirer !

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Rock

Dead Poet Society : insaisissable poésie alternative

Impertinents et audacieux, les quatre jeunes musiciens de DEAD POET SOCIETY n’ont franchement pas froid aux yeux et, pour un premier album, livre une production assez scotchante. Dans une veine alternative US, le groupe désormais basé à L.A. s’engouffre dans le Rock et el Metal avec fougue et détermination.

DEAD POET SOCIETY

« -!- »

(Spinefarm Records)

Originaire de Boston où le groupe d’étudiants du Berklee College s’est formé, c’est pourtant sous le soleil californien que DEAD POET SOCIETY a littéralement éclos. Suivi par de jeunes fans, c’est en figurant sur de multiples playlists que les Américains ont commencé à se faire connaître. Et c’est depuis Los Angeles que le quatuor sort son album coup de poing.

Pour une première production, « – ! – » (« The Exclamation Album ») se veut assez frondeur dans le fond comme dans la forme. Prenant grand soin de n’entrer dans aucune case, DEAD POET SOCIETY navigue entre Rock et Metal Alternatif avec un certain talent. Carré et percutant, le combo assène de gros riffs et de belles rythmiques posés sur l’étonnante gamme vocale de son frontman. 

En effet, ce qui surprend à la première écoute, c’est la performance du chanteur et guitariste Jack Underkofler capable de s’aventurer avec une aisance déconcertante presque partout (« .burymehole. », « .intodeep. », « .CoDA. », « .loveyoulikethat. »). Touchant au Modern Metal, au Stoner et même à la Pop, DEAD POET SOCIETY se perd un peu et devra vite se trouver une réelle identité musicale.