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Hard Rock

Sideburn : incandescent

Sur des riffs nerveux et des mélodies accrocheuses, SIDEBURN élabore au fil des années un Hard Rock où le Blues n’est jamais bien loin. Porté par un feeling de chaque instant et un songwriting efficace, le quintet suisse revient avec un neuvième album brûlant et entêtant. Jamais agressif, « Fired Up » brille par son aspect fédérateur et vivifiant.

SIDEBURN

« Fired Up »

(Massacre Records)

Cela fait 25 ans que SIDEBURN entretient la flame et attise le feu qui brûle au cœur de son Hard Rock aux saveurs bluesy. Quelque part entre Ac/Dc et Cinderella, le style des Suisses est tellement intemporel que « Fired Up » aurait pu avoir été enregistré il y a 30 ans… ou dans dix ans. Par ailleurs, la chaleur et l’explosivité de ce neuvième album, on les doit aussi à l’excellente production de Dennis Ward (Pink Cream 69).

Pour ce nouvel album, les Helvètes ont également procédé à quelques changements de personnel et accueillent le guitariste Sickyy Lyo et le bassiste Thierry Nydegger, qui semblent d’ailleurs parfaitement intégrés. Une chose est sûre, SIDEBURN fait un retour tonitruant et pêchu, cinq ans après « Eight ». Avec une énergie et une fraîcheur intactes, le quintet propose douze nouveaux titres volcaniques.

Rangés en ordre de bataille, les morceaux musclés et mélodiques s’enchaînent avec talent et l’enthousiasme du groupe est palpable (« Feel The Heat », « Heading Down The Road 69 », « Die A Million Times », « Paid My Dues », « Tired Of The Road »). Et toujours aussi flamboyant, le frontman et harmoniciste Roland Pierrehumbert guide avec brio SIDEBURN de sa voix éraillée et solide (« Free Ride », « Bad Side Of Town »).

Photo : Joseph Carlucci
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Hard Rock

CoreLeoni : modern vintage

Vétéran incontournable de la scène européenne depuis trois décennies, Leo Leoni a toujours son étincelante Gibson, et elle fait dorénavant briller son nouveau groupe CORELEONI depuis trois albums. Avec « III », les Suisses commencent à trouver leur véritable identité musicale, forgée dans un Hard Rock mélodique et relevé. Une éternelle jeunesse.

CORELEONI

« III »

(Atomic Fire Records)

Depuis 2018, le légendaire guitariste et fondateur de Gotthard, Leo Leoni, continue d’entretenir la flamme du Hard Rock classique et vigoureux qui brûle en lui. Après un « Greatest Hits, Part 1 », « puis « II », CORELEONI enchaîne assez logiquement avec « III » et tout de même avec quelques changements. L’excellent Ronnie Romero, parti chez MSG, laisse sa place à l’Albanais Eugent Bushpepa, qui s’avère être un redoutable vocaliste lui aussi.

Si l’ombre de son ancien groupe plane toujours sur CORELEONI, le six-cordiste se détache de plus en plus de son répertoire d’antan et parvient sans mal à se renouveler. Il faut reconnaître que l’arrivée de ce nouveau chanteur au style plus personnel apporte beaucoup de fraîcheur à ce troisième opus. Soudé, le quintet avance comme un seul homme sur des morceaux musclés, toujours très Rock, ainsi que des ballades plus délicates.

Fidèle à sa réputation, ça sent bon la Les Paul et les Marshall chez CORELEONI, ce qui maintient une certaine intemporalité dans les nouveaux titres des Helvètes. Classique et à la fois très actuel, « III » regorge de morceaux taillés pour la scène comme « Let Life Begin Tonight », « Purple Dynamite » ou « Guilty Under Pressure ». Et en plus des dix nouvelles compos, le groupe livre une version explosive de « Jumpin’ Jack Flash » et quatre autres de Gotthard.

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Blues Rock Psych Rock Stoner/Desert

Dirty Sound Magnet : le psychédélisme à son paroxysme

Imprévisibles et insaisissables, les Suisses de DIRTY SOUND MAGNET prennent un malin plaisir, album après album, à brouiller les pistes, à surgir là où on en les attend pas pour développer un Psych Rock très Blues et 70’s tout en nuances, et où la richesse de leur écriture est aussi déconcertante que déroutante. Et « DSM – III » est un modèle du genre.

DIRTY SOUND MAGNET

« DMS – III »

(Hummus Records)

Très prolifique, le trio suisse de Psych Rock 70’s mêlé à un Blues Rock endiablé fait déjà son retour. Depuis 2017, DIRTY SOUND MAGNET s’en finit plus d’étonner par son inspiration, sa dextérité et sa façon de livrer un style au centre duquel le psychédélisme tient une place de choix, et où l’ombre des Doors surtout et de Led Zeppelin un peu, plane sur un groove imparable.

Dans la lignée d’une nouvelle génération portée par des formations comme Kadavar notamment, DIRTY SOUND MAGNET se détache grâce à un sens de l’improvisation et un esprit jam quasi-instinctif et d’une incroyable effervescence. Les Helvètes nous guident à travers des styles où le Rock côtoie le Blues et où le Stoner Psych n’est jamais bien loin. Une vision très live et dense.

Furieusement addictif, « DSM – III » nous plonge dans les méandres d’une musique aussi pointue que pointilleuse autour d’une douce folie très maîtrisée. Rock et Funk (« Pandora’s Dream »), Heavy Blues ou Boogie (« Heavy Hours ») et intensément Psych (« Toxic Monkeys », « Body In My Mind »), le trio se montre d’une grande et étonnante créativité (« Sunday Drama »). DIRTY SOUND MAGNET est d’une richesse inépuisable. 

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Heavy metal Metal Progressif Thrash Metal

[Going Faster] : Sin Starlett / Burning Dead

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

SIN STARLETT – « Solid Source Of Steel » – Metalizer Records

Tout est à peu près résumé dans le titre de ce nouvel opus de SIN STARLETT. Le quintet suisse donne dans un Metal traditionnel, très Heavy et offre un registre forgé dans un acier bien trempé. Depuis 2005, le groupe fait honneur à la NWOBHM dans un style efficace, percutant, mais également mélodique avec quelques touches progressives à la Maiden. Avec l’arrivée en 2019 du guitariste Jack Tytan, les twin-guitares, les gros riffs et les solos entêtants battent leur plein et SIN STARLETT ne manque pas de vigueur. Au chant, Reno Meier tient la baraque et œuvre dans un Heavy Metal pur et dur, loin de toute fioriture. Avec une telle efficacité, les Helvètes s’imposent à travers huit morceaux solides, consistants et très bien structurés. Le combo montre les crocs avec puissance.

BURNING DEAD – « Fear & Devastation » – M&O Music

Formé en 2018, les Parisiens de BURNING DEAD sortent leur premier album, faisant suite à un EP, « Their Coming » et « The Warrior » sorti l’an dernier sous forme de single. Sur de solides bases Metal, le combo se meut dans un Crossover Thrash Progressif original et bien guidé par sa frontwoman Drina Hex, dont l’énergie et la rudesse apportent beaucoup de puissance à « Fear & Devastation ». A travers dix titres originaux, le groupe est aussi à l’aise dans des ambiances Heavy Metal que des parties plus Thrash et très relevées. BURNING DEAD est parfaitement armé pour partir à la conquête d’un public également amateur de Metal Progressif. Bien produit, ce premier album du gang de la capitale montre de belles choses.

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Black Metal Experimental Metal Indus Non classé

Zeal & Ardor : vers d’autres cieux

Avant-gardiste, c’est sûr et c’est aussi en soi très transcendant et assez perché. Cela dit, le projet présenté par le multi-instrumentiste helvétique Manuel Gagneux fait des étincelles ! De sa production à la structure-même des morceaux, parfois assez insaisissables, ZEAL & ARDOR séduit quand même, pour peu que l’on ait l’oreille un peu aiguisée.

ZEAL & ARDOR

« Zeal & Ardor »

(MKKA)

Il en a de la force chez Manuel Gagneux pour envoyer un tel album. De la force et beaucoup de créativité. Le multi-instrumentiste réalise une fois encore un mix étonnant entre Black Metal, Ambient avec des touches Gospel. Cela dit, il ne faut pas s’attendre à une partie de plaisir douce et conciliante… on est toujours loin du compte avec le musicien suisse, qui fait plus qu’expérimenter avec ZEAL & ARDOR.

Superbement produit (avec des respirations nécessaires) le Sieur envoie de grands coups de Blast et reste toujours très pointilleux (« Hole Your Head Low ». Alors à quoi faut-il s’attendre ? Les puristes de Black Metal, les fans d’Ambient et les amoureux de belles voix vont chercher (moi, le premier) une certaine cohérence, mais la trouveront-il ? Parce qu’avec  ZEAL & ARDOR, il y a un peu de tout.

Si certains y détecteront même quelques touches de Blues, c’est bel et bien dans un univers Indus et très Dark que nous embarque ZEAL & ARDOR. Le troisième album du Suisse s’étale sur une grosse demi-heure, où le Replay aura finalement du bon. En pleine immersion, ce nouvel opus éponyme du musicien s’écoute vraiment au casque. Fraîcheur et joie garanties dans cette réalisation une fois encore très atypique.

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Metal Progressif Rock

Dead Venus : renaissance progressive

Loin du Heavy Metal classique de Burning Witches avec qui elle a enregistré deux albums (« Burning Witches » et « Hexenhammer »), Seraina Telli se révèle pleinement et de manière très personnelle avec son trio DEAD VENUS. Très progressif, le style de la Suissesse est façonné de Rock, de Metal et d’un grain de folie permanent et souvent déroutant.

DEAD VENUS

« Flowers & Pain »

(Team H Entertainment)

Ancienne frontwoman de Burning Witches jusqu’en 2019, Seraina Telli avait pourtant déjà fondé DEAD VENUS dès 2015, afin d’explorer des aspects musicaux plus personnels. La chanteuse, claviériste et guitariste mène dorénavant son trio composé de Mike Malloth à la batterie et d’André Gaertner à la basse dans un registre progressif entre Rock et Metal, où le côté expérimental n’est jamais bien loin.

Après « Bird Of Paradise » en 2019, la Suissesse confirme ses intentions artistiques sur « Flowers & Pain », qui contient bien des surprises à travers des morceaux assez atypiques dans leurs structures surtout. Très bien arrangé, ce nouvel album de DEAD VENUS dispose cependant d’une production très brute et froide, qui offre à ce deuxième opus une saveur assez particulière.

Passé l’intro, on découvre un univers où la musicienne se laisse aller à de multiples expérimentations sur des titres se développant très souvent sur la longueur (« Flowers & Pain », « Plaything Doll », « Revelation Of Hate », « The Release »). Seraina Telli se dévoile comme une chanteuse, musicienne et compositrice étonnante et sans limite. DEAD VENUS a désormais pris son envol.

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Alternative Rock

Killing Volts : ensorceleur et volcanique

Engagé et révolté, le quatuor suisse KILLING VOLTS débarque avec fureur et un premier album massif, mélodique et très Rock. Dans un esprit légèrement Punk et dans une ambiance penchant vers les 70’s en tirant sur le Stoner, les Helvètes soufflent le chaud et le froid avec une belle assurance et un sacré sens du groove. Mature et solide.

KILLING VOLTS

« Symptomatic Dilemma (Of A Post-Capitalist Mind) »

(Electric Maze Records/Urgence Disk)

KILLING VOLTS n’est pas là pour conter fleurette et sonne la charge dès « Love Sailed », qui ouvre l’album. Le quatuor suisse sort son premier opus, « Symptomatic Dilemma (Of A Post-Capitalist Mind) », après un EP de quatre titres en 2016 qui lui a permis d’aller distiller son Rock très alternatif bien au-delà des frontières helvétiques et de même de créer son propre label et son studio.

Bondissant et hyper-groove, KILLING VOLTS livre huit morceaux aussi racés et percutants que l’est l’ensemble de l’album. Guidé par sa frontwoman Tania Silversen (guitare, chant) très bien accompagnée par Al Castro (guitare, basse), Antoine Superflej (basse) et Math Sink (batterie), le combo se déploie avec assurance dans un registre aux multiples saveurs, preuve d’une belle créativité.

Sur des textes frondeurs interrogeant et dénonçant à la fois les dérives et les injustices de notre société, les Suisses sont loin d’être neutres et se montrent même très virulents (« Not A Saint », « Low », « Another Man’s War »). KILLING VOLTS alterne entre morceaux aux accents Grunge, Rap façon RATM dans le chant et même Stoner sans sourciller et sort un premier album explosif.

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Melodic Metal Symphonic Metal

Ad Infinitum : l’histoire se poursuit…

AD INFINITUM revient déjà sur le devant de la scène avec un deuxième chapitre musclé, « Chapter II : Legacy », beaucoup plus tranchant et toujours aussi mélodique. Très varié dans son ensemble, ce deuxième opus du combo de la chanteuse suisse Melissa Bonny côtoie des ambiances épiques, atmosphériques et très Heavy sur des compositions actuelles et solides.

AD INFINITUM

« Chapter II – Legacy »

(Napalm Records)

Moins de deux ans après un premier effort très réussi (« Chapter I : Monarchy »), AD INFINITUM propose la suite avec un « Chapter II : Legacy », tout aussi bon que son prédécesseur. On retrouve avec plaisir l’ex-chanteuse d’Evenmore et de Rage Of Light, Melissa Bonny, dont le chant est encore plus assuré et puissant. Ici, pas de registre lyrique, mais au contraire, une voix claire qui porte les morceaux avec force.

Petit changement également au niveau de la couleur d’ensemble de « Chapter II : Legacy » avec un style toujours aussi mélodique, mais plus Heavy et nettement moins symphonique. Malgré un album qui s’étend sur près d’une heure, AD INFINITUM ne tergiverse pas et va à l’essentiel sur des titres fédérateurs, qui devraient certainement faire leur petit effet sur scène, d’autant que les riffs et les solos d’Adrien Thessavitz ne manquent pas de feeling.

Le combo a donc gagné en impact et en percussion avec des refrains accrocheurs et une remarquable polyvalence vocale de la part de Melissa Bonny. AD INFINITUM accueille même sur « Afterlife » un invité de choix en la présence de Nils Molin (Amaranthe, Dynazty) pour un duo très convaincant. Sans être trop chargée, la production de l’album est elle aussi très bien réalisée, offrant un opus de grande qualité.    

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Hard Rock Punk Rock

Operation Blockhead : la Suisse côté Punk

OPERATION BLOCKHEAD a fait du chemin depuis ses débuts en 2005. Depuis son premier album en 2010, le groupe n’a eu de cesse de peaufiner son Punk Rock teinté de Hard Rock avec une énergie et un dynamisme à toutes épreuves. « The Desolation Flag », quatrième effort du groupe, trouve son équilibre dans une formule power trio hyper-efficace.  

OPERATION BLOCKHEAD

« The Desolation Flag »

(Independant)

Sur leur quatrième album, les Suisses d’OPERATION BLOCKHEAD n’ont toujours pas choisi entre le Metal et le Punk Rock, même si ce dernier registre domine tout de même les nouvelles compos du désormais trio. Car le combo évolue en comité restreint sur « Desolation Flag ». Sur de grosses guitares, une rythmique survoltée et un chant assuré, le trio nous emporte dans un univers à la fois déjanté et plein d’humour.

Ainsi, Gregory Eisenring (guitare, chant), Jonathan Stark (basse) et Andy Furter (batterie) montrent toute l’efficacité de la formule en power trio. L’explosivité et une énergie communicative guident « The Desolation Flag » du début à la fin. OPERATION BLOCKHEAD joue sur la positivité de son côté Punk… version américaine, il va sans dire, et plutôt côte ouest d’ailleurs.

Musicalement, l’aspect Hard Rock des Helvètes se révèle surtout dans la puissance des morceaux qu’à travers leur composition. Les racines du combo se situent entre Offspring et la Bay Area dans l’intention, et OPERATION BLOCKHEAD tire remarquablement son épingle du jeu, grâce à une dynamique de chaque instant. Sûr de son jeu, le combo s’affirme avec une touche bien à lui et nul doute que ses concerts seront enflammés. 

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Hard Rock Power Rock

Ed Banger And The Kardashits : voyage intersidérant

En provenance de la galaxie Tangpa’puv, l’atterrissage de l’équipage composé des KARDASHITS a été plutôt mouvementé et brutal. Qu’à cela ne tienne, ED BANGER et les siens ont gardé leur sens de l’humour et ils viennent délivrer un Power Rock très Hard savoureux et burné. Ce premier EP autoproduit, « Crash And Burn », est jubilatoire à plus d’un titre.

ED BANGER AND THE KARDASHITS

« Crash And Burn »

(Independant)

C’est dans une ambiance déjantée et ultra Rock’n’roll qu’ED BANGER AND THE KARDASHITS livre un premier EP qui va à l’essentiel entre gros riffs et un storytelling réjouissant et irrévérencieux à souhait. Un concentré de bonne humeur et de décibels qui parcourt les 28 minutes de « Crash And Burn » à travers une description acerbe de la société.

Réuni autour de musiciens issus des groupes Rattlesnake, Cosmosonic, The Trap et Danila qui font tous les belles heures de la scène genevoise en Suisse, ED BANGER AND THE KARDARSHITS sont là pour envoyer du lourd. Et à travers des histoires de Rock’n’Roll, d’alcool, de sexe et de jeux vidéos, le quatuor y parvient avec une maestria survoltée.

Enrobé d’un Hard Rock musclé tirant franchement vers les Ramones et Motörhead, le Power Rock du quatuor helvète décape autant qu’il emballe. Du morceau-titre à « Day After » ou « Stone Old Drunk » encore plus Sleaze que la moyenne en vigueur, ED BANGER AND THE KARDASHITS affirme un style personnel et les intermèdes enveloppant les titres sont hyper bien vus. Rafraîchissant et sans détour !