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Extrême

The Generals : Death’n’Roll

Bienvenue dans l’enfer des GENERALS, combo atypique qui opère un savoureux mélange de Death Metal et de Rock’n’Roll, en version écrasante et épique. Les Suédois se sont accaparés l’héritage du son cher à Dismember pour le mêler à une inspiration très Rock totalement massive et débridée.

THE GENERALS

« To Hell »

(Black Zombie Records)

Passé au filtre Rock’n’Roll, le Death Metal de THE GENERALS a quelque chose de généreux dans son approche, et c’est ce qui fait toute l’originalité du quatuor : une sorte de mix entre Entombed et Motörhead. Pour leur troisième album, les Suédois présentent des titres aux riffs écrasants, aux refrains homériques et aux mélodies apocalyptiques… « In Hell » porte bien son nom.

La première chose notable sur ce nouvel album est la production qui éclaircit très nettement les compos du groupe, affichant du même coup une identité plus marquée. Et « To Hell » démarre sur les chapeaux de roue avec des titres massifs et bien huilés (« Faith In Fire », « Demonical Trait », « Deadlock »). THE GENERALS donne le ton en s’enfonçant dans un registre nettement plus Death Metal sur des structures très Rock.

Le Suédois se reposent sur les riffs épais et tranchants de Richard Fäldt et Marius Tömte, les sauvages rythmiques de Martin Svensson et surtout la basse et le chant assassin de Rickard Heduar. THE GENERALS n’est pas là pour rigoler, mais pour mettre des claques à chaque titre (« Thrill Kill », « Undying Death »). Grâce à son style original et une technique rompue à la baston, le quatuor est une machine brutale et assommante. 

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Extrême

Baest : perpétuer et enrichir la tradition

Et si l’avenir du Death Metal venait du grand nord ? Du Danemark précisément ? C’est en tout cas ce que laisse penser ce troisième album, « Necro Sapiens », du jeune groupe BAEST. Faire évoluer la tradition tout en la respectant n’est jamais une tache aisée, et pourtant le quintet y parvient avec une maîtrise et une maturité de vieux briscards. Sûrs de leur coup !

BAEST

« Necro Sapiens »

(Century Media)

Avec un album par an depuis trois ans, BAEST semble avoir trouvé son rythme de croisière et il est plutôt élevé. Annoncé depuis ses débuts comme l’un des groupes extrêmes les plus attrayants du Danemark, le quintet tient toutes les promesses placées en lui. Le groupe livre avec « Necro Sapiens » un troisième album dense et riche où il affiche un style enfin plus personnel.

Dans les pas des légendes qui ont établi le genre comme Dismember, Entombed, Death ou Morbid Angel, BAEST ne renie pas ses influences, mais s’en détache de manière très significative. Intelligemment, les Scandinaves n’ont pas apporté plus de vitesse ou de technicité au registre, mais l’ont étoffé en jouant sur les ambiances avec une belle maturité.

Profond, puissant et massif, BAEST prouve avec force que le Death Metal peut et doit se renouveler (« Genesis », « Abattoir », « Meathook Massacre »). Les Danois offrent un vrai lifting au Death Metal old school en y insufflant un nouvel élan dans la forme tout en respectant le fond. « Necro Sapiens » vient remettre bien des choses en place. Une prouesse !

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Progressif Rock Stoner/Desert

Holy Monitor : progression hypnotique

C’est sous le soleil et dans le chaud climat de leur Grèce natale que HOLY MONITOR a confectionné son Psych Rock emprunt de sonorités progressives et fuzz. Les mélodies captivantes et envoûtantes de « Southern Lights », le troisième album du groupe, appellent autant à la bienveillance qu’à la transe dans une atmosphère spatiale et moderne. 

HOLY MONITOR

« Southern Lights »

(Blackspin Records / Primitive Music)

Fondé en 2015 à Athènes en Grèce, HOLY MONITOR ne perd pas de temps. Après deux albums et deux EP, revoici déjà le quintet avec un troisième opus, « Southern Lights », qui vient confirmer le beau chemin parcouru par le groupe en si peu de temps. Et le Rock Psychédélique des Hellènes prend une dimension très inspirée et vagabonde auparavant entr’aperçue sur « This Desert Land ».

Comme son nom l’indique, « Southern Light » est solaire et lumineux et l’enregistrement réalisé en condition live apporte une énergie et une profondeur incroyable aux huit morceaux. Très mélodiques et chaleureuses, ces nouvelles compostions évoluent entre ambiances plantes et progressives et des guitares fuzz également marquées par un Space Rock dans lequel HOLY MONITOR s’épanouit. 

Sur un groove imparable (« The Sky Is Falling Down ») ou dans une frénésie presque chamanique (« Naked In The Rain »), le combo est aussi palpitant qu’hypnotique et la diversité affichée présente un album tout en variation (« River », « Blue Whale »). Très expérimental et progressif, le Psych Rock de HOLY MONITOR multiplie les rythmiques minimalistes et trépidantes pour un « Southern Light » savoureux.

Bandcamp : http://holymonitor.bandcamp.com/

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Extrême

Treyharsh : le côté Thrash/Death de la force

Sur une base assez Old School qui auraient fait un bond dans le temps, le quatuor Thrash/Death français revient, après quelques changements, avec des morceaux costauds, sombres et robustes. « Eternal Cycles » révèle enfin TREYHARSH dans ce qui a de meilleur avec un aspect plus dense et incisif qu’auparavant.

TREYHARSH

« Eternal Cycles »

(Wormholedeath)

Récemment signé chez Wormholedeath, TREYHARSH semble avoir trouvé un nouveau souffle et c’est, en tout cas, ce que laisse entendre et présager ce très bon nouvel album. Depuis dix ans, le quatuor de la région lilloise continue de forger un son qui lui est de plus en plus personnel. Assez éloigné de « Reverse » (2013) et de « When The Sun Sets In The East » sorti en autoproduction en 2017, le combo revient plus costaud que jamais.

Sûrement du au changement de line-up et à la production de Gwen Kerjan du Slab Sound Studio de Lorient, « Eternal Cycles » présente des compositions nettement plus massives et construites qu’auparavant. Mais si TREYHARSH a fait évoluer son univers Thrash/Death, il a aussi gagné en intensité et les dix nouveaux titres déploient une énergie et une puissance beaucoup plus maîtrisée et explosive (« The King’s Name », « Lust », « Agoraphobic »).

Plus dur, plus compact et plus tranchant, le quatuor français distille des morceaux très bien structurés (« The Inside Part I & II », « Constantly Oppressed »), beaucoup plus rentre-dedans et à travers lesquels le mix entre un Thrash virulent dans les rythmiques et les riffs se coordonne parfaitement avec un chant Death très percutant. TREYHARSH met aussi l’accent sur des textes très mûris et un univers qui s’est assombri. Une grosse claque !

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Scarred : une ouverture musicale très pertinente

Ces trois ans d’absence semblent avoir été plus que bénéfiques à SCARRED qui revient avec un album éponyme brillant. Reflétant sa nouvelle identité musicale, on observe avec joie la métamorphose du quintet luxembourgeois qui élargit son champ d’action passant du Death Metal à des atmosphères très post-Metal et techniques.

SCARRED

« Scarred »

(Klonosphere/Season Of Mist)

SCARRED fait trembler le Grand-duché du Luxembourg depuis 2003 maintenant, et ce n’est pas ce très bon troisième album éponyme qui va rétablir le calme dans le pays. Toujours rattaché au Death Metal de ses débuts, le quintet semble prendre un virage nettement plus mélodique et atmosphérique, tout en restant très technique. « Scarred » penche très franchement vers un post-Metal qui ne dit pas son nom, et un chant qui présente aussi des surprises, tout en conservant une énergie et une force très présentes.  

La première vue d’ensemble montre un album très structuré avec un intro, une outro et deux interludes, qui posent une ambiance particulière, presque psychédélique et moins brutale qu’un simple album de Death Metal. Artistiquement, SCARRED semble avoir mûri. Les mélodies, tant vocales que dans les guitares et le samples, ont pris le dessus sur l’ensemble des 13 plages de l’album. Naviguant entre growl et scream, le chant a lui aussi évolué pour se faire même carrément clair sur « Petrichor ».

Dès « Mirage », les Luxembourgeois affichent une belle puissance, qui ne faiblit pas par la suite (« Chupacabra »). SCARRED créé la surprise sur le très accessible et mélodique « Merry-Go-Round », où le quintet s’exprime sur un refrain entêtant et des riffs très accrocheurs. Tout en maîtrise, « In Silent Darkness » confirme l’aspect post-Metal et chamanique sur « A.H.A.I.A. », tandis que « Dance Of The Giants » évolue dans un registre proche du Technical Thrash. La belle variété de « Scarred » le rend déjà indispensable.