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Alternative Rock Rock US

Forth : newstalgia

Brian Forth, leader du groupe qui porte son nom, aurait pu trouver ses musiciens au Canada, son pays, mais c’est pourtant en Finlande qu’il est allé compléter son line-up. Racé et mélodique, le Rock US distillé sur ce troisième album éponyme de FORTH devrait séduire les aficionados de Rock Hard alternatif.

FORTH

« Forth »

(Secret Entertainment/Inverse Records)

Fan de Rock US, de Hard Rock et d’Alternative Rock, ce troisième album du quatuor FORTH devrait vous ravir tant il fait du bien. Certes, ce nouvel opus éponyme ne révolutionne pas le genre, et le groupe revendique même jouer un style qu’il qualifie lui-même de ‘Newstalgia’, ce qui est plutôt bien résumé. Traditionnel et moderne, « Frost » ne manque pas de piquant.

Fondé en 2010 par le chanteur et songwriter canadien Brian Forth, avec dans l’idée de mixer Hard Rock et Grunge, le Nord-Américain est allé trouver du renfort en Scandinavie et plus précisément en Finlande. Et FORTH est aujourd’hui composé de Tim Norrgrann (guitare), Kari Storckovius (batterie) et Mikael Söderbäck (basse), qui composent un quatuor de choc.

Après donc deux albums, « Road Stories » (2014) et « Captivity » (2019), qui ont reçu un bel accueil dans les charts finlandais, aux Etats-Unis, au Canada et en Espagne, FORTH a tous les atouts en main pour récidiver et assoir une stature réellement internationale, grâce aux très bons morceaux de cette nouvelle réalisation éponyme, d’ailleurs très bien produite.  

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Metal Progressif Rock Progressif

Shumaun : songes et paysages

Très habillement mené et protéiforme dans son évolution, « Memories & Intuition » passe avec fluidité d’un Rock Progressif traditionnel à un aspect plus Metal avec une énergie qui ne faiblit pas. Sur ce troisième opus, SHUMAUN livre une prestation étonnante et créative en tous points. Finalisé en France, l’album des Américains parcourt des contrées sonores diverses et contrastées avec finesse.

SHUMAUN

« Memories & Intuition »

(Independant)

Depuis 2015, Farhad Hossain (guitare, chant, claviers) guide SHUMAUN de main de maître en laissant exploser sa créativité sur chaque album de la formation américaine. Originaire de Virginie, le groupe sort aujourd’hui son troisième opus, « Memories & Intuition », que son leader qualifie de thématique plutôt que conceptuel. Chaque morceau est automne et pourtant l’unité est évidente. Massif et brut, le combo avance malgré tout avec légèreté.

L’une des particularités du musicien américain est de faire appel à Brett Caldas-Lima pour mixer et masteriser ses albums au Tower Studio en France. Une bonne habitude qui offre une continuité sonore au Rock progressif de SHUMAUN, qui flirte aussi assez largement avec le Metal. Accompagné de belle manière par Tyler Kim (guitare) et José Mora (basse), l’ancien leader d’Iris Divin a également monté un line-up All Stars de… batteurs ! 

C’est ainsi que l’on retrouve au fil de « Memories & Intuition » Thomas Lang (Peter Gabriel, Paul Gilbert), Atma Anur (Jason Becker, Tony Macalpine), Mark Zonder (Fates Warning, Warlord), Leo Margarit (Pain Of Salvation) et Chris DeChiara. Autant dire que tout ce beau monde donne une couleur très particulière à l’ensemble. Explorant les nombreux courants du Rock et du Metal Progressif, SHUMAUN livre une prestation solide et inspirée. Une belle découverte.

Bandcamp : https://shumaun.bandcamp.com/

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Alternative Rock Hard Rock

Thadeus Gonzalez : une envergure au-delà de l’underground

Issu de l’underground californien où il n’a pas mis longtemps à se faire remarquer et à enchainer les premières parties de grand stars comme Kiss, Mötley Crüe ou Slash, THADEUS GONZALES a développé un  Rock Alternatif très personnel mêlé à du Hard Rock et quelques pulsations Punk. Avec « Opposite Faces », le frontman débarque dans la cour des grands.

THADEUS GONZALEZ

« Opposite Faces »

(Rebel Waves Records)

Frontman d’Electric Sister pendant dix ans, c’est en 2014 que THADEUS GONZALEZ s’est lancé en solo. Sûr de son fait, et à raison, le songwriter d’Oakland en Californie a déjà livré deux bons albums, « Utopian Society » et « Silver Inside », où il a montré de grandes qualités et un éclectisme très affirmé qui en font un artiste atypique. Et l’Américain a de la suite dans les idées.

Enregistré aux Sonic Room Studios de Livermore, haut lieu de l’underground, et produit par Tim Narducci (The Watchers), « Opposite Faces » est une vraie petite merveille de Rock aussi incendiaire que délicat et toujours très inspiré. Sur des bases Hard Rock 90’s, THADEUS GONZALEZ évolue dans un registre très alternatif et californien, où se télescopent des sonorités addictives, guidées par une voix envoûtante.

Vocalement assez proche de Mike Tramp de White Lion, l’Américain se fait aussi plaisir en s’engouffrant dans des titres post-Punk désinvoltes et mélodiques (« Death Of A Good Husle », « Lightning Hits The Land »). Dans le même temps, le chanteur se fait poignant sur des mid-tempos et des ballades toutes en émotion (« Horses Lay Down », « The Sounds I Saw »). THADEUS GONZALEZ livre ici l’un des meilleurs albums Rock/Hard de l’année.

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Extrême Hard Rock Rock

The Chris Rolling Squad : fracassant et bestial

Ils ont beau se dire en colère et énervés, c’est pourtant avec une sacrée dose de bonne humeur et une énergie folle que le trio français THE CHRIS ROLLING SQUAD nous balance en pleine tête ce troisième album. « Cannonball Holocaust » est l’œuvre d’un power trio de fous-furieux qui fait rimer refrains accrocheurs et riffs assassins. Poussez les meubles et montez le son !

THE CHRIS ROLLING SQUAD

« Cannonball Holocaust »

(Cimex Records/Tvåtakt Records)

Invitez à la même table les Ramones, Motörhead, GBH et Slayer et vous aurez une petite idée du registre sauvage, véloce et enjoué de THE CHRIS ROLLING SQUAD. Entre la puissance du Hard Rock, l’énergie Punk et la fougue Rock’n’Roll, le trio n’a pas choisi, il a préféré se les approprier et l’idée est carrément bonne. Pied au plancher, le combo balance 14 baignes qui sont autant de bouffées d’oxygène.

Sorti il y a deux petits mois, « Cannonball Holocaust » est le troisième album de THE CHRIS ROLLING SQUAD et son premier sur les labels suédois Cimex Records et Tvåtakt Records, qui ont franchement eu du nez sur ce coup-là. Entre deux coups de speed, les riffs acérés et la très massive rythmique nous renvoient aux belles heures d’un Rock débridé, insolent et irrévérencieux à souhait.

Vocalement très en place, tant au niveau du lead que des chœurs, THE CHRIS ROLLING SQUAD rappelle des ambiances américaines (« Crazy Little Boy », « Revolution », « All Around »), des assauts très britishs (« Straight Down To Hell », « Desperate City ») et une énergie qui lui est très personnelle (« Faster », « Staying Home With Mommy », « Hollywood »). Courts et racés à l’instar des solos (!), les morceaux du trio claquent et fouettent !

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Progressif

Minutian : progression ascensionnelle

Très esthétique et moderne, ce troisième album des Finlandais laisse enfin exploser le fort potentiel du quintet. Sur huit morceaux aux structures solidement ancrées dans un Rock progressif très actuel, MINUTIAN se montre plus incisif avec des guitares plus lourdes et des rythmiques racées. « Magical Thinking » devrait marquer l’envol du groupe.  

MINUTIAN

« Magical Thinking »

(Inverse Records)

MINUTIAN aura mis cinq ans avant de livrer « Magical Thinking », qui succède au très bon « Inwards » qui avait fait décoller le groupe. Là encore, la transformation est assez saisissante. Nettement plus concentré et dense, ce troisième album des Finlandais montre une belle montée en puissance avec des titres plus Metal et Heavy que Rock, mais toujours aussi progressifs. Accrocheur et groovy, ce nouvel opus s’écoute d’une traite.

Autoproduit et mixé et masterisé par Mikko Herranen, dont le travail commence vraiment à se faire remarquer en Finlande notamment, « Magical Thinking » présente huit titres pêchus, modernes et très dynamiques (« Doublespeak »). Si MINUTIAN s’inscrit toujours dans un Rock Progressif aux codes respectés et aériens (« Supersymmetry »), le quintet met l’accent sur de grosses rythmiques et des guitares très présentes (« Scarefire »).

Instinctives et organiques, les compos des Finlandais se diversifient aussi sur ce « Magical Thinking » grâce à un énorme travail vocal. Cette fois, Pekka Loponen (guitare) est partie prenante aux côtés du chanteur Mikko Heino, offrant de belles harmonies et une complémentarité évidente (« Magical Thinking », « Alien Reflection »). Aguerri et affichant une assurance toute légitime, MINUTIAN devrait pouvoir passer les frontières finlandaises pour s’épanouir encore.

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Stoner/Desert

Acid Mammoth : c’est là que les Athéniens anéantirent !

Révélation du Doom grec avec « Under Acid Hoof », ACID MAMMOTH continue de creuser son épais sillon. Le quatuor a profité de l’atmosphère sombre et étrange du confinement pour s’enfoncer dans des profondeurs métalliques pour concevoir « Caravan », un nouveau périple où les rythmiques pachydermiques côtoient des solos étourdissants.

ACID MAMMOTH

« Caravan »

(Heavy Psych Sounds Records)

Depuis 2015, ACID MAMMOTH a entamé sa lourde marche à travers un Stoner Doom massif et assommant. Troisième étape pour le quatuor grec qui a conservé l’esprit et les codes de son précédent album dans le design de la pochette de « Caravan ». Et cette descente en rouge et noir dans les abysses musicaux semble vraiment inscrite dans les gènes du combo, qui présente son album le plus complet et abouti à ce jour. 

L’an dernier, « Under Acid Hoof » avait déjà révélé les qualités des Hellènes, confirmées sur le volume 2 des « Doom Sessions » de leur label aux côtés de 1782 un peu plus tard. Avec ce nouvel opus, les Babalis père et fils (guitares et chant), Dimosthenis Varikos (basse) et Marios Louvaris (batterie) imposent leur style avec force et conviction. ACID MAMMOTH fait rimer Metal hypnotique et Fuzz frénétique.

Si l’album démarre par un petit rire démoniaque et un morceau clairement Stoner Rock et mélodique (« Berserker »), le groupe retournent très vite dans un Doom caverneux sur des morceaux aussi massifs qu’épais (« Psychedelic Wasteland », « Ivory Towers »). Et ACID MAMMOTH continue son imposante mainmise sur le morceau-titre long de 11 minutes avant de porter le coup de grâce sur le diabolique « Black Dust ». On en redemande !

Bandcamp : http://acidmammoth.bandcamp.com/

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Extrême

The Generals : Death’n’Roll

Bienvenue dans l’enfer des GENERALS, combo atypique qui opère un savoureux mélange de Death Metal et de Rock’n’Roll, en version écrasante et épique. Les Suédois se sont accaparés l’héritage du son cher à Dismember pour le mêler à une inspiration très Rock totalement massive et débridée.

THE GENERALS

« To Hell »

(Black Zombie Records)

Passé au filtre Rock’n’Roll, le Death Metal de THE GENERALS a quelque chose de généreux dans son approche, et c’est ce qui fait toute l’originalité du quatuor : une sorte de mix entre Entombed et Motörhead. Pour leur troisième album, les Suédois présentent des titres aux riffs écrasants, aux refrains homériques et aux mélodies apocalyptiques… « In Hell » porte bien son nom.

La première chose notable sur ce nouvel album est la production qui éclaircit très nettement les compos du groupe, affichant du même coup une identité plus marquée. Et « To Hell » démarre sur les chapeaux de roue avec des titres massifs et bien huilés (« Faith In Fire », « Demonical Trait », « Deadlock »). THE GENERALS donne le ton en s’enfonçant dans un registre nettement plus Death Metal sur des structures très Rock.

Le Suédois se reposent sur les riffs épais et tranchants de Richard Fäldt et Marius Tömte, les sauvages rythmiques de Martin Svensson et surtout la basse et le chant assassin de Rickard Heduar. THE GENERALS n’est pas là pour rigoler, mais pour mettre des claques à chaque titre (« Thrill Kill », « Undying Death »). Grâce à son style original et une technique rompue à la baston, le quatuor est une machine brutale et assommante. 

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Extrême

Baest : perpétuer et enrichir la tradition

Et si l’avenir du Death Metal venait du grand nord ? Du Danemark précisément ? C’est en tout cas ce que laisse penser ce troisième album, « Necro Sapiens », du jeune groupe BAEST. Faire évoluer la tradition tout en la respectant n’est jamais une tache aisée, et pourtant le quintet y parvient avec une maîtrise et une maturité de vieux briscards. Sûrs de leur coup !

BAEST

« Necro Sapiens »

(Century Media)

Avec un album par an depuis trois ans, BAEST semble avoir trouvé son rythme de croisière et il est plutôt élevé. Annoncé depuis ses débuts comme l’un des groupes extrêmes les plus attrayants du Danemark, le quintet tient toutes les promesses placées en lui. Le groupe livre avec « Necro Sapiens » un troisième album dense et riche où il affiche un style enfin plus personnel.

Dans les pas des légendes qui ont établi le genre comme Dismember, Entombed, Death ou Morbid Angel, BAEST ne renie pas ses influences, mais s’en détache de manière très significative. Intelligemment, les Scandinaves n’ont pas apporté plus de vitesse ou de technicité au registre, mais l’ont étoffé en jouant sur les ambiances avec une belle maturité.

Profond, puissant et massif, BAEST prouve avec force que le Death Metal peut et doit se renouveler (« Genesis », « Abattoir », « Meathook Massacre »). Les Danois offrent un vrai lifting au Death Metal old school en y insufflant un nouvel élan dans la forme tout en respectant le fond. « Necro Sapiens » vient remettre bien des choses en place. Une prouesse !

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Progressif Rock Stoner/Desert

Holy Monitor : progression hypnotique

C’est sous le soleil et dans le chaud climat de leur Grèce natale que HOLY MONITOR a confectionné son Psych Rock emprunt de sonorités progressives et fuzz. Les mélodies captivantes et envoûtantes de « Southern Lights », le troisième album du groupe, appellent autant à la bienveillance qu’à la transe dans une atmosphère spatiale et moderne. 

HOLY MONITOR

« Southern Lights »

(Blackspin Records / Primitive Music)

Fondé en 2015 à Athènes en Grèce, HOLY MONITOR ne perd pas de temps. Après deux albums et deux EP, revoici déjà le quintet avec un troisième opus, « Southern Lights », qui vient confirmer le beau chemin parcouru par le groupe en si peu de temps. Et le Rock Psychédélique des Hellènes prend une dimension très inspirée et vagabonde auparavant entr’aperçue sur « This Desert Land ».

Comme son nom l’indique, « Southern Light » est solaire et lumineux et l’enregistrement réalisé en condition live apporte une énergie et une profondeur incroyable aux huit morceaux. Très mélodiques et chaleureuses, ces nouvelles compostions évoluent entre ambiances plantes et progressives et des guitares fuzz également marquées par un Space Rock dans lequel HOLY MONITOR s’épanouit. 

Sur un groove imparable (« The Sky Is Falling Down ») ou dans une frénésie presque chamanique (« Naked In The Rain »), le combo est aussi palpitant qu’hypnotique et la diversité affichée présente un album tout en variation (« River », « Blue Whale »). Très expérimental et progressif, le Psych Rock de HOLY MONITOR multiplie les rythmiques minimalistes et trépidantes pour un « Southern Light » savoureux.

Bandcamp : http://holymonitor.bandcamp.com/

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Extrême

Treyharsh : le côté Thrash/Death de la force

Sur une base assez Old School qui auraient fait un bond dans le temps, le quatuor Thrash/Death français revient, après quelques changements, avec des morceaux costauds, sombres et robustes. « Eternal Cycles » révèle enfin TREYHARSH dans ce qui a de meilleur avec un aspect plus dense et incisif qu’auparavant.

TREYHARSH

« Eternal Cycles »

(Wormholedeath)

Récemment signé chez Wormholedeath, TREYHARSH semble avoir trouvé un nouveau souffle et c’est, en tout cas, ce que laisse entendre et présager ce très bon nouvel album. Depuis dix ans, le quatuor de la région lilloise continue de forger un son qui lui est de plus en plus personnel. Assez éloigné de « Reverse » (2013) et de « When The Sun Sets In The East » sorti en autoproduction en 2017, le combo revient plus costaud que jamais.

Sûrement du au changement de line-up et à la production de Gwen Kerjan du Slab Sound Studio de Lorient, « Eternal Cycles » présente des compositions nettement plus massives et construites qu’auparavant. Mais si TREYHARSH a fait évoluer son univers Thrash/Death, il a aussi gagné en intensité et les dix nouveaux titres déploient une énergie et une puissance beaucoup plus maîtrisée et explosive (« The King’s Name », « Lust », « Agoraphobic »).

Plus dur, plus compact et plus tranchant, le quatuor français distille des morceaux très bien structurés (« The Inside Part I & II », « Constantly Oppressed »), beaucoup plus rentre-dedans et à travers lesquels le mix entre un Thrash virulent dans les rythmiques et les riffs se coordonne parfaitement avec un chant Death très percutant. TREYHARSH met aussi l’accent sur des textes très mûris et un univers qui s’est assombri. Une grosse claque !