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Alternative Metal Groove Metal Modern Metal

Demon Hunter : entre lumière et tentation

Fondé en 2000 par les frères Clark dont il ne reste aujourd’hui que Ryan au chant (Don ayant décidé de se consacrer à sa famille), DEMON HUNTER est l’un des rares groupes de Metal chrétien à s’aventurer dans des registres massifs et des atmosphères très sombres. Entre Groove, Alternative et Modern Metal, les Américains bénéficient d’une belle et solide réputation que « Exile » vient contribuer à renforcer.

DEMON HUNTER

« Exile »

(Weapons MFG)

Après un report de quelques semaines, le dizième album des Américains de DEMON HUNTER pointe enfin le bout de son nez et il réserve de belles surprises. Le quintet de Seattle nous avait laissé avec « Peace/War » en 2019, doublement réussi, et réapparaît avec son premier album-concept, « Exile ». Produit et mixé par son guitariste, Jeremiah Scott, ce nouvel opus est rassembleur et percutant.  

Les douze morceaux reflètent le regard original d’un homme sans attaches dans une société civilisée venant de s’effondrer. DEMON HUNTER continue donc son exploration de la face obscure humaine, tout en y apportant de nombreuses notes d’espoir évidemment. Contrairement à son prédécesseur, « Exile » présente une unité musicale moins dispersée, mais toute aussi tranchante et mélodique.

Et pour épicer un peu l’ensemble, le groupe de Metal chrétien a fait appel à quelques invités de marque venus d’horizons très différents. Ainsi, Max Cavalera de Soufly (« Defense Mechanism »), Richie Faulkner de Judas Priest (« Godless ») et Tom S. Englund d’Evergrey (« Silence The World ») embellissent de belle manière cette réalisation bien musclée. DEMON HUNTER reste inspiré et frappe fort.

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Crossover Hard-Core Thrash Metal

Dead Cross : le monde d’après

On connait la dinguerie et le génie de Mike Patton, ainsi que la puissance de frappe hors-norme de Dave Lombardo. Et lorsqu’ils embarquent Justin Pearson et Michael Crain dans leur chevauchée Thrash/HardCore ultra-débridée, cela donne un deuxième album de DEAD CROSS, « II », entre fureur et expérimentations et techniquement d’une autre dimension.

DEAD CROSS

« II »

(Ipecac Recordings)

Autant mettre tout de suite les pieds dans le plat et se faire de nouveaux amis. Je lis un peu partout que DEAD CROSS est le projet Punk de Dave Lombardo et de Mike Patton, accompagnés aussi de belle manière par Justin Pearson (basse) et Michael Crain (batterie). Or, c’est faux. Il suffit de regarder le line-up et le niveau affiché. Un groupe Punk pourrait-il jouer ça ? Bien sûr que non, beaucoup trop technique !

Donc et malgré de nombreux obstacles comme la santé mentale de Patton et le cancer aujourd’hui en rémission de Crain, DEAD CROSS a trouvé les ressources pour écrire et composer ce deuxième opus en forme de brûlot contre une société et une époque qui semblent avoir beaucoup affecté le génial frontman du quatuor (« Christian Missile Crisis », « Reign Of Error »). Et l’énergie et la rage distillées sont colossales.

Enregistré sur bandes et produit par Ross Robinson (Korn, Sepultura, Deftones), « II » affiche pourtant un son très Garage, d’où vient sans doute ce côté Punk dont certains se sentent proches. Frontal, direct et sans limite, DEAD CROSS reste inclassable, surprenant et d’une férocité incontrôlable (« Love Without Love », « Heart Reformers », « Imposter Syndrome »). Les Américains fracassent tout et s’en amusent !

Photo : Becky DiGiglio
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Heavy metal

Joe Lynn Turner : face aux démons

On n’est pas prêt d’enterrer le fringant septuagénaire qu’est aujourd’hui JOE LYNN TURNER. Avec un CV long comme plusieurs bras et un parcours artistique qui force le respect, le natif du New Jersey est plus combatif et robuste que jamais sur ce très bon « Belly Of The Beast », où il présente une sérénité incroyable doublée d’une puissance vocale phénoménale. Et le frontman ne se montre toujours pas rassasié.

JOE LYNN TURNER

« Belly Of The Beast »

(Music Theories Recordings/Mascot Label Group)

En s’associant avec le multi-instrumentiste et producteur Peter Tägtgren (Hypocrisy, Pain, Lindemann), le grand JOE LYNN TURNER livre sûrement l’un de ses meilleurs albums solos. L’Américain et le Suédois font des étincelles et le frontman affiche son incroyable registre vocal qu’il déploie avec force et qui semble même se bonifier avec le temps. Et l’addition de ces deux talents est d’une créativité qui crève les yeux.

Celui a officié avec Deep Purple, Rainbow, Yngwie J. Malmsteen, Sunstorm et sur un grand nombre de projets retrouve une seconde jeunesse avec « Belly Of The Beast », un album musclé, mélodique et très inspiré. Par ailleurs, en faisant état de sa maladie (une alopécie dont il souffre depuis ses trois ans), JOE LYNN TURNER paraît totalement libéré et, même s’il n’a plus rien à prouver depuis très longtemps, on le sent tout de même plus entreprenant.

Pour ce qui est du contenu de cette douzième réalisation personnelle, le chanteur œuvre sur des morceaux taillés sur mesure où il expose pleinement ses capacités vocales… et elles sont vastes ! Passé le morceau-titre qui ouvre les débats, JOE LYNN TURNER continue avec une aisance naturelle à porter littéralement l’album, grâce aussi à des guitares de grande classe (« Tortured Soul », « Rise Up », « Tears Of Blood »). Une belle réussite en tout point !

Photo : Agata Nigrovskaya
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Hard 70's Occult Rock Progressif Psych

Ruby The Hatchet : transcendant

Riffs imparables, orgue endiablé, voix absorbante et plongée dans une réverb’ démoniaque, l’intemporalité de RUBY THE HATCHET est bâtie sur ces trois piliers auxquels il faut ajouter une solide culture vintage, occulte et psychédélique. Avec « Fear Is A Cruel Master », le quintet de Philadelphie vient à nouveau défier son époque dans un trouble incandescent.

RUBY THE HATCHET

« Fear Is A Cruel Master »

(Magnetic Eye Records)

Depuis les brumes du New Jersey, ce quatrième album de RUBY THE HATCHET continue de faire vivre la flamme d’un authentique Hard Rock estampillé 70’s et aux multiples saveurs. A travers cette nouvelle réalisation, le quintet alimente son style formé dans un Metal teinté de Doom, de Stoner, de Prog et de Space Rock dans des atmosphères occultes hypnotiques. Il y a de la magie chez les Américains.

Difficile encore de ne pas succomber à la voix sensuelle et envoûtante de Jillian Taylor, qui jaillit sur « Fear Is A Cruel Master » avec élégance et un psychédélisme vintage chevillé au corps et au micro. On pourrait penser qu’en intégrant autant de courants à sa musique, RUBY THE HATCHET finirait par s’y perdre. C’est pourtant tout l’inverse qui est à l’œuvre sur cet opus en forme d’épopée héroïque.

Tiraillé entre des envolées ténébreuses et une inspiration directement puisée dans les premiers pas de la science-fiction, « Fear Is A Cruel Master » réussit à faire le lien entre des univers assez opposés (« The Change », « Thruster », « Primitive Man »). Comme à son habitude, RUBY THE HATCHET ensorcelle, surprend et livre sa propre version, inspirée des dernières décennies du siècle passé (« Deceiver », « 1000 Years », « Last Saga »). Unique !

Photo : Don Vincent Ortega
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Post-Metal post-Rock

Girih : la philosophie de l’épanouissement

Le registre instrumental du trio américain se suffit à lui-même et y poser du chant serait même un sacrilège tant les morceaux de « Ikigai » racontent déjà leurs histoires. Le post-Rock très Metal de GIRIH entre dans une nouvelle dimension avec ces huit nouvelles compositions d’une liberté totale et profonde. Un modèle du genre.  

GIRIH

« Ikigai »

(Dunk! Records/A Thousand Arms Music)

Derrière cette majestueuse pochette se cache (à peine!) un album qui l’est tout autant. Après « Eigengram » sorti en 2018, GIRIH continue de perpétuer son art avec « Ikigai », un deuxième album aussi travaillé et accrocheur que le précédent. Impressionnant de fluidité, le trio pose un style original entre légèreté et puissance, post-Rock et Metal, et avec une souplesse artistique rare.

Tout en progression, les Américains jouent avec les tessitures sonores en alternant les passages délicats et les assauts engendrés par des riffs gigantesques et des rythmiques fulgurantes. D’ailleurs, l’excellent travail effectué par le producteur Mike Maschetto met parfaitement en lumière l’univers torturé de GIRIH en illuminant la chaleur très organique de son jeu.

Dans une évolution et un déroulé très cinématographiques, le groupe du New Jersey manie les émotions avec une précision d’orfèvre et une technique imparable (« The Mirror », « The Key », « The Ring »). La dynamique de l’album varie aussi avec des crescendos incroyables libérant de fortes tensions (« The Sand », « The Hourglass »). GIRIH rend une partition royale.

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Heavy metal

Stryper : au nom du riff

Toujours très familier, le Heavy Metal de STRYPER traverse le temps sans perdre de sa saveur et de son enthousiasme, et « The Final Battle » est aussi vigoureux qu’acéré et entraînant. Le quatuor californien reste bien sûr imperturbable et fidèle à son White Metal et l’entendre aussi solide et inspiré est un vrai plaisir. Michael Sweet et sa garde rapprochée sont loin de rendre les armes.

STRYPER

« The Final Battle »

(Frontiers Music)

C’est toujours sous son line-up original, celui de 1983, que STRYPER continue sa croisade et l’emblématique groupe de Metal chrétien tient même avec « The Final Battle », l’une de ses meilleures réalisations. Toujours guidé par un Michael Sweet vocalement en grande forme et qui compte aussi une dizaine d’albums solos à son actif, le quatuor perpétue son Heavy Metal mélodique et musclé.

Comme au premier jour, les Californiens envoient du bois, multipliant les refrains fédérateurs et enchainant les riffs racés et les solos héroïques. Comme déjà perçu sur « Even The Devil Believes » en 2020, la puissance et la force d’attraction de STRYPER sont intactes. Aux guitares, Oz Fox et Michael Sweet se relayent sur des rythmiques galopantes et des chorus endiablés toujours dans cet esprit très 80’s caractéristique.

Très inspirés par la NWOBHM, les Américains ne dévient pas du style qui a fait leur réputation, à savoir véloce et sans doute moins rugueux que le registre européen. Au chant, Michael Sweet reste au sommet depuis toutes ces années et offre vraiment à STRYPER une saveur toute particulière et reconnaissable entre mille (« Transgressor », « Rise To The Call », « No Rest For The Wicked », « Till Death Du Us Part »). Imparable !

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International Southern Rock

Robert Jon & The Wreck : la vérité du live [Interview]

Il y a des groupes qu’on ne se lasse jamais d’interviewer. C’est le cas avec ROBERT JON & THE WRECK, qui est présent sur le site depuis sa création. Véritable révélation du Southern Rock depuis quelques années, les Californiens sont littéralement en train de s’imposer et de très belle manière, preuve en est avec sa récente tournée en Europe très réussie. Et l’heure est aussi au changement pour les Américains, qui viennent de signer sur le label de Joe Bonamassa, KTBA Records, avec déjà un premier album attendu l’an prochain. L’occasion de la sortie de « Wreckage Vol.2 » était donc trop belle pour faire un petit point avec le chanteur et guitariste du quatuor, Robert Jon Burrison, sur l’avenir… et pas seulement.

– L’an dernier en chroniquant votre album « Shine A Light On Me Brother », je m’interrogeais sur le fait que vous n’étiez pas encore signés. Et comme je le pressentais un peu, c’est Joe Bonamassa et son label KTBA Records, qui vous ont accueilli. Comment la connexion s’est-elle établie ? Vous aviez déjà des contacts ?

Nous avons rencontré Joe et l’équipe de KTBA lors de la première croisière méditerranéenne ‘Keeping The Blues Alive’ en 2019. Depuis, nous sommes restés en contact et nous avons établi une très bonne relation avec toutes les personnes impliquées dans le label. Nous sommes aujourd’hui ravis pour l’avenir du groupe.

– « Wreckage Vol.2 » ouvre cette nouvelle collaboration et pourtant il ne s’agit pas tout à fait d’un véritable nouvel album. C’est une sorte de cadeau de bienvenu à KTBA Records, une manière de dire : « voilà, nous sommes là ! » ?

« Wreckage Vol.2 » est une collection d’enregistrements, qui comprend cinq nouvelles chansons, quatre autres réenregistrées et une reprise. C’était quelque chose qui était déjà en préparation. Alors maintenant que nous travaillons avec KTBA, nous avons décidé de donner la primeur de la sortie au label.

– A travers les diverses ambiances qui traversent l’album, on a le sentiment, quand on vous connait un peu, qu’il s’agit d’une sorte de carte de visite musicale. Est-ce que c’est comme ça que vous l’avez imaginé et conçu ?

Ce n’était pas notre idée initiale, mais j’aime bien cette façon de voir les choses. « Wreckage Vol. 2 » est une compilation de chansons enregistrées en studio et en concert, que nous avons rassemblées pour faire suite à notre précédent album « Wreckage Vol. 1 ». On avait un vrai désir de partager toutes ces morceaux, car ils n’avaient pas encore trouvé leur place sur disque.

Photo : Adam Kennedy

– Avant d’entrer dans le détail de l’album, le fil conducteur de « Wreckage Vol.2 » réside aussi dans le fait que tous les morceaux sont enregistrés en prises live ou en concert. Ça aussi, c’était important pour vous ? Restituer et montrer toute la spontanéité et le naturel du groupe ?

L’aspect live, que ce soit en studio ou en concert, est venu au fur et à mesure que les choses ont commencé à se faire et prendre forme et que notre musique a évolué aussi. Et nous avons pensé qu’il fallait garder cette idée sur tout le disque. Ça montre vraiment tous les aspects du groupe !

– D’ailleurs, l’album ouvre avec deux chansons enregistrées en juin dernier en Belgique. Pourquoi ce choix avec des enregistrements si récents ?

Ces deux chansons ont été enregistrées au début de l’année dernière. Et elles sont sorties juste avant notre tournée européenne, et nous avons juste décidé de mettre ces versions-là sur l’album pour rester dans cette thématique live.

– « Wreckage Vol.2 » se compose de plusieurs chapitres avec des enregistrements live en Belgique, puis des sessions au Shuffle Brother Studios, au Sunset Sound et enfin durant les DJE sessions en streaming lors de la pandémie. Le choix s’est-il basé sur ces différents moments de l’histoire du groupe ? Et est-ce que la chronologie a été importante pour l’ordre des morceaux ?

En fait, il n’y avait pas véritablement d’ordre chronologique, ni de plan pour faire vivre et alimenter une histoire de quelque manière que ce soit. Il s’agit simplement de chansons que nous avions enregistrées au cours de ces dernières années, que ce soit en studio ou en concert, et que nous voulions juste sortir sur disque.

– L’album est constitué de morceaux récents et d’autres plus anciens, et pourtant il y a beaucoup d’homogénéité et de complémentarité dans la set-list. On peut sentir l’évolution de vos compositions, malgré ces nouvelles versions et de nouveaux arrangements. Vous avez voulu faire une sorte de ‘lifting’ à vos chansons ?

En ce qui concerne certaines chansons plus anciennes, nous les avons réenregistrées en studio, mais en les jouant comme si nous étions sur scène. Forcément, c’est vrai qu’elles ont un peu bougé. Et nous espérons que ce soit dans le bon sens.

– On découvre aussi « Old Hotel Room » et « Dark Roses » dans des styles d’ailleurs assez différents. C’était important aussi d’inclure deux chansons inédites sur « Wreckage Vol.2 », et pas seulement de nouvelles versions de titres déjà connus ?

Oui, ces deux chansons ont été enregistrées et n’ont pourtant jamais trouvé leur place sur un disque ou un autre support. Je pense que c’était le bon moment de les inclure sur l’album, car je pense vraiment que ce sont de très bons morceaux.

– J’aimerais que vous nous disiez aussi un mot sur la reprise « The Weight » du groupe The Band, dont l’original date de 1968 et que vous livrez à travers un filtre très Southern, qui vous ressemble beaucoup. Pourquoi ce titre ? On aurait pu imaginer la reprise d’un classique de Southern Rock…

Nous l’avons enregistré comme ça, à la volée, de manière instantanée. C’est une vieille chanson qui était un incontournable à l’époque où l’on jouait dans les bars pendant trois heures. Alors, quand nous en avons eu l’occasion, nous avons décidé d’enregistrer notre version de cette chanson très populaire et incontournable pour de nombreux groupes. C’est d’ailleurs l’une des seules reprises que nous n’ayons jamais enregistrées.

– Il y a aussi deux très bonnes versions de « Cannonball » et « Witchcraft » avec des enchaînements de solos incroyables. Inévitablement, on pense au légendaire « Freebird » de Lynyrd Skynyrd. Est-ce qu’on peut dire que l’un ou l’autre représente le ‘morceaux signature’ de ROBERT JON & THE WRECK ?

Merci beaucoup. Ces deux morceaux ne sont jamais joués deux fois de la même manière, donc c’était aussi amusant de les capturer sous une nouvelle forme. Les deux titres sont des morceaux instrumentaux originaux que nous ne jouons plus beaucoup en live, mais que nous espérons très bientôt réintégrer à notre setlist.

– Vous avez passé beaucoup de temps en tournée, est-ce que le moment est venu pour vous de vous atteler à l’écriture de votre prochain album ? Vous avez d’ailleurs peut-être déjà commencé ?

Tu sais, nous écrivons tout le temps et nous avons même fait quelques allers-retours en studio très récemment. Nous avons beaucoup de nouveaux morceaux, oui, et ils vont sortir très bientôt ! Alors, soyez prêts !

– Pour rapidement revenir sur « Wreckage Vol.2 », puisque tout est enregistré en live et sur scène, est-ce qu’il représente, ou pourrait représenter, la setlist d’un de vos concerts ?

Je pense qu’il va falloir attendre encore un peu pour voir. Mais la plupart de ces chansons ont déjà fait leur chemin en concert, et il y a donc de fortes chances qu’elles y soient à nouveau.

– Enfin, ce prochain album sera aussi le premier totalement original pour KTBA Records. Comment se passe son enregistrement et sa production, car on sait que Joe Bonamassa et Josh Smith sont toujours très présents aux côtés des artistes du label ?

Nous sommes vraiment ravis de notre prochain album studio. Tout ce que je peux te dire à ce sujet pour le moment, c’est qu’il sortira l’année prochaine, si tout se passe comme prévu.

L’album de ROBERT JON & THE WRECK, « Wreckage Vol. 2 », sorti chez KTBA Records est disponible sur le site du label : https://shop.ktbarecords.com

Et retrouvez toutes les dates du groupe sur son site :

https://robertjonandthewreck.com/pages/tour

Retrouvez la première interview du groupe accordée à Rock’n Force en mars 2021 :

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Groove Metal Thrash Metal

Lamb Of God : l’envie du partage

Pour sa onzième réalisation studio, LAMB OF GOD donne presque l’impression d’un émoi  retrouvé, qui est très certainement dû au fait d’avoir enregistré « Omens » en live. Cette immédiateté déversée sur les dix titres offre à ce nouvel opus un aspect où le quintet enflamme par ses nouvelles compos, dont la force est décuplée et renforcée grâce à un élan très connecté, omniprésent et ravageur.

LAMB OF GOD

« Omens »

(Nuclear Blast Records)

LAMB OF GOD nous avait laissé en mars 2021 avec un drôle d’album live, « Live In Richmond, VA », que le groupe avait enregistré un concert, chez lui et en streaming, devant une salle vide pour cause de confinement. Même si l’envie et la puissance étaient au rendez-vous, une atmosphère étrange s’en dégageait. Pourtant, chez le quintet américain, un fort désir a émergé, celui de jouer en live le plus souvent possible. Et c’est le cas sur « Omens », où seules quelques toutes petites parties vocales ont été enregistrées séparément.

Donc, la chose qui ressort au premier abord d’« Omens » est cette énergie du collectif que le frontman Randy Blythe prend aussi à son compte. Jouer et composer ensemble s’entend véritablement sur ce nouvel album et LAMB OF GOD emporte tout sur son passage et y parvient sans peine. Produit par le grand Josh Wilbur (Korn, Trivium, Megadeth) et surtout enregistré aux mythiques Henson Recording Studios créés par Charlie Chaplin en 1917, le groupe livre ici un opus enragé et convaincu.

La culture et une évidente adoration du riff restent intactes et plus virulentes que jamais. La paire Willie Adler/Mark Morton s’en donne à cœur-joie, quitte parfois à nous perdre en route. Sans jamais lever le pied, « Nevermore », « Vanishing », « To The Grave », « Grayscale » ou encore « Denial Mechanism » sonnent comme des piqûres de rappel où LAMB OF GOD donne le sentiment d’insister sur l’aspect exaltant, électrisant et surpuissant de son jeu. « Omens » est particulièrement rageur, voire presqu’excessif. Jubilatoire. 

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Hard Rock

Skid Row : back in town

Débordant d’énergie, SKID ROW revient entretenir la légende avec un album d’une étonnante fraîcheur, compte tenu des tristes années passées. Les fans de la première heure devraient même succomber (à contrecœur, bien sûr !) au charme de « Gang’s All Here » sur lequel les Américains semblent même avoir enfin trouvé le chanteur adéquat, littéralement forgé dans le moule.

SKID ROW

« The Gang’s All Here »

(earMUSIC)

Autant jouer carte sur table, je suis de ceux qui pensent que SKID ROW sans Sebastian Bach n’a pas lieu d’être et, qu’au pire, c’est même une hérésie. Et pour avoir suivi, même d’une oreille lointaine, la carrière du groupe, je n’en démords pas. Cela dit, les Américains font un retour plutôt intéressant 16 ans après un « Revolutions Per Minute » fadasse et peu mémorable, où ils semblaient même creuser leurs tombes.

Nouvel album donc, et nouveau chanteur aussi… forcément ! Le sixième du quintet pour être précis. Et c’est en Suède que SKID ROW est allé dénicher son nouveau frontman. Ancien chanteur de H.E.A.T jusqu’en 2020, c’est dorénavant Erik Grönwall qui officie derrière le micro, et le choix est très judicieux. Déjà parce qu’il renvoie directement au célèbre Canadien et aussi parce qu’il incarne cette fougue et cette folie disparues.

Mais revenons à « Gang’s All Here », qui porte bien son nom, qui vient confirmer de très bonnes intentions en affichant enfin une envie et un punch retrouvés. Avec ce (seulement) sixième album, SKID ROW renoue avec un Hard Rock frontal, solide et efficace, sans pour autant tomber dans la facilité (« Hell Or High Water », « Time Bomb », « Resurrected », « Tear It Down », « World’s On Fire » et le morceau-titre). Enfin un très bon cru !

Photo : Chuck Arlund
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Stoner Doom Stoner Metal Stoner Rock

Sea Of Snakes : sang froid

Redoutable dès son premier album, SEA OF SNAKES devrait, en continuant dans cette voie, se faire une belle place sous le soleil de Los Angeles, grâce à un Stoner Metal riche et costaud. Mariant Rock et Metal d’un côté, Doom et Southern de l’autre, le quatuor californien n’a pas froid aux yeux et « The Serpent And The Lamb » devrait convaincre sans peine…. tout en secouant comme il faut !

SEA OF SNAKES

« The Serpent And The Lamb »

(Wet Records)

Pas si loin du désert de Mojave d’où SEA OF SNAKES puise sûrement son inspiration, Los Angeles n’est pas en reste en ce qui concerne les bouillonnantes révélations en termes de Stoner. Ayant signé chez Metal Assault Records en 2021 pour y sortir son premier EP, « World On Fire », le quatuor livre déjà « The Serpent And Lamb », véritable brûlot aux résonnances Metal, Doom et même Southern.

Montrant de solides arguments dès « Start A War » qui ouvre l’album, SEA OF SNAKES montre les crocs avec des riffs surpuissants et épais sur lesquels Jason Busiek pose une ligne de chant imparable et saisissante. Féroce et mélodique, le groupe plonge ensuite dans un Doom massif (« End Of The Sun »). Les Californiens jouent autant sur les codes du Rock que du Metal dans une incroyable variété.

Très bien produits, les dix morceaux sont percutants et agressifs (« Demon Seed », « Get The Gun »), tout en s’engouffrant dans un Doom presque bluesy avec un côté accrocheur très original (« Dead Man’s Song »). SEA OF SNAKES se faufile avec habileté dans des atmosphères captivantes et des contrastes sombres et tenaces (« Third Kind », « In Hell », « The Ritual »). Les Américains font leur entrée par la grande porte.