Un petit mot pour vous dire que vous pouvez toujours commander mon livre « Sacrifiés ! » sur le site d’Anesthetize Productions ou en me contactant directement et je me ferai un plaisir de vous le dédicacer (onglet contact).
Il s’agit d’un recueil de 75 chroniques d’albums sortis pendant le premier confinement et jusqu’à la mi-août. Très largement Rock, le Hard, le Blues, le Progressif, le Southern et le Metal en général sont représentés, faute d’avoir pu être appréciés sur scène ou achetés en libraires et ailleurs.
Alors que les libraires, les maisons d’édition et les auteurs ont vécu et vont encore vivre de sombres périodes, je vous remercie de votre soutien et n’hésitez pas à partager la nouvelle ! Allons de l’avant et ne nous laissons pas abattre. Merci à vous et rock on !
Dans un univers très électronique arborant un chant brutal et des sonorités dans la veine des premiers Junkie XL ou de Prodigy, HORSKH présente un deuxième album peut-être plus adapté aux dance-floors qu’aux fosses des concerts (qui nous manquent tant !). Entre Metal Indus et Electro-Rock, le trio brouille un peu les pistes.
HORSKH
« Wire »
(Independant/Blood Blast Distribution)
Après deux EP et un premier album (« Gate » en 2017), le trio français fait son retour avec un deuxième opus en forme de coup de poing. Les 12 morceaux de « Wire » qui s’étalent sur une grosse demi-heure sont autant de beignes en pleine face. Fort d’une énergie omniprésente et directe, HORSKH assène ses titres dans une urgence presque épileptique rassemblant un grand nombre d’influences dans un maelstrom très compact.
Présenté comme un album de Metal Indus, j’avoue être un peu perplexe. En effet, il faut attendre « Trying More » pour distinguer les premiers sons de guitares, alors que le groupe compte deux six-cordistes. Certes, au niveau de la puissance affichée par HORSKH, ainsi que sur le chant, on est bel est bien dans le Metal et le côté Indus est lui aussi incontestable. Cependant, la mainmise des machines sur l’ensemble de « Wire » domine largement.
Du coup, on pense beaucoup à KMFDM, Treponem Pal, Ministry et d’autres, mais manque ce côté organique qui enflamme et libère. Très Electro de bout en bout, l’album pèche sans doute par un son très froid et synthétique… assez loin du Metal donc. Très produit, « Wire » révèle cependant des moments forts (« Mud In My Wheels », « Common Crimes », « Pull The Wire »). Alors, HORSKH : Metal Indus ou Electro-Rock ?
Formé à Berlin en 2014, WEDGE a rapidement acquis ses lettres de noblesse grâce à des concerts enflammés et à un style suintant le Rock’n’Roll à chaque note. Réduire le registre du power trio à du Stoner Rock serait simpliste, tant le groupe offre une large palette de sonorités et d’ambiances aussi captivantes que nombreuses.
WEDGE
« Like No Tomorrow »
(Heavy Psych Sounds Records)
Imaginez la rencontre (pas si improbable que ça !) entre Led Zeppelin, Lynyrd Skynyrd, Kyuss et les Ramones, le tout saupoudré d’une touche psychédélique et vous avez une idée de l’ambiance qui règne sur ce troisième album du trio allemand WEDGE. Ca plane autant que ça cogne et surtout il se dégage de « Like No Tomorrow » de belles ondes positives et des vibrations intensément Rock’n’Roll.
Passé à la moulinette Stoner, le Rock Garage, le Hard Rock très 70’s, le Psyché et le Rock Progressif de WEDGE prend une ampleur incroyable menée de main de maître par le power trio berlinois. Dès « Computer », les riffs gras et soyeux du guitariste-chanteur Kirik Drewinski se fondent dans le groove du bassiste et organiste Dave Götz pour atteindre des sommets sur « Playing A Role », bien aidé par le cogneur Holger Grosser.
En pleine immersion dans les années 70, WEDGE sait se faire langoureux (« Blood Red Wine ») et ne manque pas de hardiesse, ni d’humour (« Queen Of The Night »). La sensation de liberté et l’optimisme qui flottent sur « Like No Tomorrow » sont une bouffée d’oxygène et une ode à la vie (« At The Speed Of Life »). Les Allemands concluent ce superbe album avec « Soldier » qui, du haut de ses neuf minutes, résume de belle manière la musique du groupe.
Particulièrement dense et consistant, ce nouvel album d’ASPHYX est aussi massif que violent et présente dix morceaux très volumineux. Entre Death et Doom, les Néerlandais reviennent avec un dixième opus efficace, pertinent et colérique. « Necroceros » est une bête à dompter.
ASPHYX
« Necroceros »
(Century Media Records)
En 30 ans de carrière et ce dixième album dévastateur, ASPHYX ne s’est jamais relâché et malgré des soubresauts qui auraient pu avoir sa peau, le groupe est toujours debout et revient avec le digne successeur de « Incoming Death » : « Necroceros ». Le quatuor néerlandais a toujours les crocs et montre les dents sur les dix titres de ce très bon opus.
Entièrement composé et réalisé pendant la pandémie, il n’en fallait pas plus pour démultiplier la déjà très présente rage du gang de Martin Van Drunen, dont le growl oscille entre puissance et agonie. Entre Death et Doom, ASPHYX ravage tout sur son passage bien aidé par des cascades de riffs tranchants et une rythmique aussi caverneuse que brutale.
Dès « The Sole Cure is Death », le combo fait parler la poudre (« Botox Implosion », « In Blazing Oceans » et « Knights Templar Stand »). Mais ASPHYX se laisse aussi aller à des titres plus mélodiques (« Mount Skull ») avant de se servir un Doom lugubre (« Molten Black Earth », « Three Years of Famine » et l’excellent morceau-titre). Dévastateur !
CRYSTAL VIPER durcit le ton sur « The Cult », son huitième album, et revient à un Heavy Metal traditionnel. Les Polonais, menés par leur chanteuse et guitariste Marta Gabriel, évoluent dorénavant dans un style frontal et direct, loin des habituels effets de manches (à six-cordes !).
CRYSTAL VIPER
« The Cult »
(Listenable Records)
Il semble révolu le temps où CRYSTAL VIPER assénait un Metal mélodique convenu et un peu facile. Le quintet polonais fait un retour tonitruant à un Heavy Metal pur et dur. Franc et tendu, « The Cult » n’y va pas par quatre chemins et l’inspiration de H.P. Lovecraft pour les textes donne même un petit côté baroque à l’ensemble.
Chanteuse, guitariste et fondatrice de CRYSTAL VIPER, Marta Gabriel a pris les choses en main pour livrer avec son groupe un album très Heavy que les puristes apprécieront (« The Cult », « Down in the Crypt », « Asenath Waite »). Sur ce nouvel opus, le combo accueille d’ailleurs le batteur Cederick Forsberg, dont la frappe nerveuse apporte une belle dynamique.
Outre la six-cordiste leader du quintet, les deux autres guitaristes de CRYSTAL VIPER livrent des riffs tranchants dans la plus pure tradition Heavy Metal. Epique et accrocheur, « The Cult » fait la part belle aux solos millimétrés et racés. A noter la très bonne reprise de King Diamond, « Welcome Home », avec en guest l’inoxydable Andy LaRocque. Puissant et massif !
Chaloupé, sensuel et accrocheur, le Stoner Rock de BLACK MAGIC TREE va puiser sa source dans le Hard Rock des 70’s auquel le quintet berlinois a insufflé un côté psychédélique très moderne et inattendu. Avec « Through The Grapevine », le groupe dévoile une force qui traverse le temps.
BLACK MAGIC TREE
« Through The Grapevine »
(Karma Conspiracy Records)
Désirant porter haut l’étendard du Hard Rock des 70’s jusqu’à nos jours, BLACK MAGIC TREE reprend les codes du genre en y posant une touche singulière et personnelle. Les Berlinois ont parfaitement assimilé l’héritage de CCR, Dio et même de Lynyrd Skynyrd pour parvenir à un Stoner Hard Psych livré sur ce très bon « Through The Grapevine ».
Les sept titres de ce premier album (qui fait suite au EP « Of Animals and Men ») est une sorte d’hommage à peine déguisé au Hard Rock de la grande époque, traduit dans un Stoner Rock aussi vintage et Psych que percutant et épicé (« Mandala Lady », « Spider’s Web », « Domo »). Guidé par la voix de son chanteur Alessandro Monte dont la voix ne tremble pas, BLACK MAGIC TREE régale.
Le quintet allemand est aussi agile que massif et ses deux guitaristes s’en donnent à cœur-joie sur des morceaux accrocheurs et imprévisibles (« Beethoven », « Long Night », « Flower »). Sur de solides rythmiques, le groupe s’affirme dans une belle luminosité qui rend le jeu de BLACK MAGIC TREE irrésistible. Très bien produit, « Through The Grapevine » est sobre et créatif.
Malgré ses collaborations à la série Vikings et au jeu vidéo Assassin’s Creed Valhalla, c’est bel et bien WARDRUNA qui occupe l’esprit et la créativité du Norvégien Einar Selvik. Servant la tradition nordique avec ferveur, le musicien livre un album de Néofolk Pagan profond et organique.
WARDRUNA
« Kvitravn »
(Columbia/Sony Music)
Depuis 2009 et la trilogie « Runaljod » suivi de « Skald » en 2018, le multi-instrumentiste Einar Selvik perpétue la tradition ancestrale norvégienne à travers des compositions Néofolk Pagan. Toujours guidé par les anciennes croyances nordiques, WARDRUNA a pour objectif premier de recréer des versions modernisées des sons et de la musique ayant pu exister il y a des siècles.
Une fois encore, « Kvitravn » nous plonge dans un univers mystique et captivant grâce, notamment, à une production très actuelle, authentique et franchement saisissante. Allant jusqu’à utiliser des sonorités captées en pleine nature, WARDRUNA parvient à transporter l’auditeur dans un monde de légendes particulièrement immersif et souvent apaisant (« Synkverv », « Skugge »).
Accompagné depuis le début par la chanteuse Lindy-Fay Hella et sa voix éthérée qui magnifie encore ce nouvel album, Einar Selvik avance dans des contrées musicales envoûtantes en y insufflant une énergie incroyable (« Kvitravn », « Kvit Hjort »). Profond et chamanique, WARDRUNA ensorcèle par son jeu précis et épuré et livre un album exceptionnel (« Ni », « Andvevarljod »). Un beau voyage initiatique !
Tout en puissance et en mélodie, CROWLING marque son retour avec un EP qui ne manque pas de jus… bien au contraire. Cinq titres Thrash Metal solides, une bonne production et une envie que l’on perçoit dès les premières notes, le quatuor montre de bien belles dispositions et confirme un travail de longue haleine enfin récompensé.
CROWLING
« When Domination Leads To Submission »
(Independant)
Qu’est-ce que ça fait du bien de voir la scène Thrash française aussi fraîche que ça ! Pour les grincheux qui pensent que la messe est dite, CROWLING ne fait pas dans la redite ! Bien qu’influencé par Sepultura et Metallica (de la première heure !), le combo aligne un registre personnel sur ces cinq titres. Et « When Domination Leads To Submission » est plus que convaincant.
Il faut aussi préciser que le quatuor d’Avignon écume les scènes depuis de nombreuses années et cela s’en ressent tant dans sa technique que dans ce registre qu’il maîtrise complètement. Entre titres très Thrash (« Human Madness », « Alan Hal »), CROWLING injecte quelques sonorités bien Heavy, notamment dans les guitares, ce qui rend ce nouvel EP très fédérateur.
Agressifs et racés, ces nouveaux morceaux du combo montrent aussi un groupe très mature et qui emporte tout sur son passage grâce à des rythmiques imparables (« Crowling », « Apotheosis »). Le chant rageur martèle à tout-va et CROWLING ne baisse jamais la garde, semblant trouver un malin plaisir à accélérer la cadence au fil des compos (« The Collector »). Très bon EP autoproduit.
A la fois plein d’humour et d’une noirceur très présente, ce premier EP de GRANDMA’S ASHES dévoile un trio féminin dont l’élégance et la sensualité des compositions font mouche sur un Stoner Rock consistant, aérien et aux mélodies terriblement accrocheuses. Très moderne dans sa structure, la musique des Françaises est séduisante à plus d’un titre.
GRANDMA’S ASHES
« The Fates »
(Independant)
La première chose qui vient sauter aux oreilles à l’écoute de ce très bon premier EP de GRANDMA’S ASHES, c’est que les trois musiciennes ont certainement du passer beaucoup, beaucoup de temps sur scène tant « The Fates » sonne live et laisse transparaitre une honnêteté pleine d’énergie et une sincérité évidente. De prime abord assez épurées, les compos révèlent un songwriting affûté et abouti.
La sensualité du trio féminin se manifeste dès « A.A. », grâce à la voix aérienne et toute en nuance d’Eva portée par ses riffs entêtants. Que ce soit la basse très groovy et ronde de Myriam ou la frappe solide et précise d’Edith, chacune mène GRANDMA’S ASHES vers un Stoner Rock élégant (« Radish Cure », « Daddy Issues »). Et les mélodies redoutables du trio survolent des rythmiques lourdes et massives.
Mêlant très habillement une certaine douceur avec une sauvagerie toute contenue (« Song For Fiona », le groupe montre une technicité et une maîtrise à toute épreuve. Le travail effectué sur les voix, où elles sont parfois trois, est remarquablement mis en valeur par une production aussi brute que claire. GRANDMA’S ASHES signe avec « The Fates » un premier effort très réussi et complet… et même peut-être un peu court !
Si le style du bluesman ZED MITCHELL est si singulier, c’est probablement car il est limpide et d’une grande justesse. Tout en feeling, le guitariste allemand fait preuve d’une profondeur musicale de chaque instant et son nouvel album, « Route 69 », empreinte de bien agréables chemins.
ZED MITCHELL
« Route 69 »
(Z Records/TimeZone)
Guitariste et songwriter malheureusement trop méconnu du grand public, le bluesman ZED MITCHELL est pourtant considéré comme l’un des meilleurs de son registre en Europe. Après 50 ans de carrière et plus d’une vingtaine d’albums, le musicien propose aujourd’hui « Route 69 », son huitième album solo en 13 ans. Sur des guitares lumineuses, la sincérité de son jeu se révèle.
Grand guitariste de session, ZED MITCHELL a travaillé avec Tina Turner, Phil Collins ou encore Natalie Cole. Longtemps comparé à Mark Knopfler, Chris Rea, Robert Cray ou JJ Cale en raison de son style clair et précis, l’Allemand se distingue pourtant à bien des égards et « Route 69 » vient le démontrer brillamment. Cristalline et délicate, sa guitare se pose de façon aérienne et posée.
De « By Sundown You’ll Be Gone », « I’m Still Waiting (I see, you see) » à « Freedom Trail », « Blue In Your Eyes » ou « I Don’t Know », ZED MITCHELL va puiser au fond de son âme un Blues très personnel et presque discret malgré une technicité irréprochable. Ce nouvel album mériterait de mettre enfin en lumière ce musicien hors-pair.