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Blues

Chris O’Leary : d’une incandescente ferveur

Il est presqu’impossible de ne pas succomber à la beauté du Blues de CHRIS O’LEARY. Originaire de l’état de New-York, sa récente signature chez Alligator le fait (enfin !) entrer dans le cercle très fermé des artistes incontournables. « The Hard Line » est un modèle du genre où il vient télescoper les émotions avec un talent et une virtuosité vocale et musicale incroyable. L’Américain délivre avec amour et ferveur un opus tout simplement phénoménal et jubilatoire.

CHRIS O’LEARY

« The Hard Line »

(Alligator Records)

Le Blues est un vaste terrain de jeu et certains se refusent à en choisir une voie plutôt qu’une autre. Et le Blues est aussi le terroir propice à toutes sortes d’histoires, qui viennent justement l’alimenter et en nourrir la substance-même. C’est un peu le récit de la vie de CHRIS O’LEARY qui, avant d’être bluesman à temps complet, a été membre des Marines, puis officier de Police. Mais c’est vers la musique qu’est revenu le brillant songwriter, chanteur et harmoniciste… et pas seulement.

Après quelques albums, c’est pour le sixième que Bruce Iglamer, patron du célèbre label Alligator, lui ouvre les portes et lui offre toute sa confiance, comme en témoigne notamment le line-up présent. Et puis, c’est CHRIS O’LEARY lui-même qui assure (et de belle manière !) la production de « The Hard Line », entouré d’une équipe de 16 musiciens chevronnés, dont le guitariste Monster Mick Walch et le grand pianiste Jesse O’Brien. Une dream-team sur le papier et aussi sur les chansons.

S’il signe tous les morceaux, CHRIS O’LEARY prend également la basse et la guitare sur « No Rest » et « You Break It », même si c’est son harmonica qui apporte une chaleur unique tout au long du disque. Globalement Southern dans l’esprit comme dans le son, il se meut avec passion dans des ambiances Rock’n’Roll (« Need For Speed »), Swing (« Lost My Mind »), Chicago Blues (« My Fault »), Soul (« Things Ain’t Always What They Seem ») et fait parler l’émotion magnifiquement sur « I Cry At Night ». Somptueux !

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Blues Soul

Kevin Burt & Big Medicine : âmes sœurs

Marcher dans les pas de l’une de ses plus grandes références n’est pas forcément le plus facile des exercices. Pourtant, c’est avec beaucoup d’enthousiasme et une élégance incroyable que KEVIN BURT & BIG MEDICINE interprète une douzaine de chansons extraites du monumental répertoire de la légende Bill Withers. Si certaines font partie du patrimoine R&B, Soul, Funky et Soul mondial, on en découvre d’autres avec plaisir et dans une douceur relaxante. « Thank You, Brother, Bill, A Tribute To Bill Withers » est de ce genre d’album réjouissant et indispensable.  

KEVIN BURT & BIG MEDICINE

« Thank You, Brother Bill, A Tribute To Bill Withers »

(Gulf Coast Records)

Un peu moins de quatre ans après « Stone Crazy », son premier album sur le label de Mike Zito, le virtuose revient avec un disque hommage à Bill Withers. Il fallait bien un artiste de la trempe de KEVIN BURT avec cette fibre Soul unique pour livrer des interprétations aussi majestueuses des douze morceaux extraits de la discographie de l’un des plus populaires représentants R&B américains. Et le natif de l’Iowa déploie une classe, une subtilité et une chaleur incroyable en reprenant quelques standards et d’autres titres moins connus, mais avec une ferveur omniprésente et une flamme rayonnante.

Enregistré chez lui, puis mixé et masterisé à la Nouvelle-Orléans, « Thank You, Brother, Bill, A Tribute To Bill Withers » bénéficie d’une production exemplaire et le feeling du chanteur, guitariste et harmoniciste font le reste. Cette communion est presqu’étonnante entre le musicien et l’héritage laissé par le grand Bill Withers. Accompagné de BIG MEDICINE, son groupe, composé de Scot Sutherland (basse), Ken Valdez (guitare) et Eric Douglas (batterie), KEVIN BURT et son quatuor donnent un bon coup de Blues à la Soul très Rythm’n Blues de leur aîné, tout en montrant un immense respect.

Evidemment assez funky, l’album est un Tribute plutôt joyeux, qui pourrait même faire penser à une sorte de transmission, tant KEVIN BURT interprète ces compositions avec un naturel et une facilité hors du commun. Les grands classiques comme « Just The Two Of us », « Ain’t No Sunshine » et « Lean On Me » sonnent magistralement, tandis que les émotions se télescopent grâce à des parties de guitare aussi relevées que celles de son tourbillonnant harmonica. Et ne se contentant pas de livrer ses propres versions, on a aussi le droit à un « Thank You Brother Bill » inédit, exaltant et composé pour l’occasion. Incontournable !

Photo : Delaney Burt
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Blues Hard Rock International Metal Rock Stoner/Desert

Top 20 2023 : reste du monde 

Hier, vous avez été quelques milliers à découvrir mon modeste classement aléatoire des 20 albums qui m’ont marqué cette année dans notre petit, mais joli, hexagone. Et je vous en remercie, d’autant que j’ai réussi à échapper au(x) scandale(s) ! Il faut aussi reconnaître que la scène française a pris une incroyable dimension et n’a plus à rougir, ni rien à prouver aux pays précurseurs. Voyons donc ce qu’a proposé le reste du monde en 2023…

Bien sûr, et rien qu’aux Etats-Unis, il existe des milliers de Gojira. L’exercice est donc un peu plus délicat, surtout quand de grosses ‘locomotives’ font leur retour. Cela dit, comme je me concentre sur ce qui a été publié sur le site, il y a aussi et heureusement de belles découvertes et plus d’artistes ‘en devenir’, comme on dit. Je vous laisse les (re)découvrir… Et la plus grande surprise vient peut-être aussi de styles qu’on ne trouve que très peu chez nous…

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Hard Blues Hard Rock

Bad Touch : great feelings

Avec cinq réalisations sur dix ans, les Britanniques tiennent leur rythme de croisière, et à en juger par la qualité proposée encore, le chemin ne paraît pas dissimuler la moindre embûche majeure. Partagé cette fois entre un Southern Hard Rock puissant et rugueux et des refrains peut-être plus accessibles, BAD TOUCH n’entre pas encore tout à fait dans le rang, grâce à une fougue alimentée par des Anglais qui veulent en découdre, tout en séduisant leur auditoire. Et en cela, « Bittersweet Satisfaction » est une belle réussite.

BAD TOUCH

« Bittersweet Satisfaction »

(Marshall Records)

Avec son quatrième album, « Kiss The Sky », enregistré aux légendaires Rockfield Studios au Pays de Galles il y a trois ans et qui marquait aussi son engagement avec Marshall Records, BAD TOUCH avait sérieusement commencé à faire parler de lui. Sur « Bittersweet Satisfaction », il enfonce le clou et confirme après une décennie d’exercice qu’il va bien falloir compter sur et avec lui. Entre Classic Hard Rock et Southern Blues Rock, le quintet a trouvé sa voie et même si ses influences sont manifestes, son style et sa musique font tellement de bien.  

Ce qui rend les morceaux de ce nouvel album si fluides et évidents vient peut-être aussi du fait que le line-up est le même depuis le début. Cela expliquerait toute cette cohérence. Un brin vintage et old school, BAD TOUCH avance pourtant dans un revival très actuel et des compos intemporelles. Rob Glenndinning et Daniel Seekings forment une véritable machine à riffs capable aussi de produire des solos directs et tout en feeling. Et si les titres de « Bittersweet Satisfaction » sont assez courts et formatés, on le doit surtout à la recherche d’efficacité.

Impérial au chant, Steve Westwood apporte une incroyable chaleur aux dix titres et la rythmique hyper-groovy est implacable et propulse cette nouvelle production dans un Rock à la fois british et très sudiste. BAD TOUCH se nourrit du meilleur et même si le combo du Norfolk se fait plus mainstream qu’auparavant, l’ensemble est toujours aussi réconfortant et addictif (« Slip Away », « This Life », « Bittersweet satisfaction », « Taste This », « Come back Again », « Dizzy For You »). Inutile de dire les ravages que ce nouvel opus devrait procurer sur scène !

Photo : Rob Blackham
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Blues Rock Contemporary Blues Southern Blues

Anthony Rosano And The Conqueroos : une intense sincérité

Capable de se faire aussi Heavy que terriblement émouvant, ANTHONY ROSANO porte un Blues Rock très Southern, dont les émotions ne trompent pas. Très live dans son approche, le musicien et ses deux CONQUEROOS s’approprient la formule en power trio de la plus belle des manières avec un son d’une authenticité et d’une rugosité dont on savoure chaque note. Une voix emprunte de vérité, une guitare tranchante et une rythmique d’un groove absolu font de « Cheap The Devil » l’un des meilleurs albums de l’année en matière de Blues.  

ANTHONY ROSANO AND THE CONQUEROOS

« Cheat The Devil »

(Whiskey Bayou Records)

Persuadé d’en avoir pourtant parlé à sa sortie au début de l’été, ce n’était en fait pas le cas. Alors, petite séance de rattrapage, car passer à côté d’un si bon album serait vraiment un sacrilège. ANTHONY ROSANO AND THE CONQUEROOS a commencé à faire parler de lui en 2017 avec une première réalisation éponyme, qui montrait déjà de très belles choses. Produit par Mike Zito, qui y avait d’ailleurs participé avec Anders Osborne et Johnny Sansone, l’album avait trouvé son public et très bien figuré dans les charts US.

Ensuite, le guitariste, chanteur et songwriter a pris la route et a partagé la scène avec de grands noms : Bob Seger & The Silver Bullet Band, ZZ Top, Gov’t Mule, Samantha Fish et surtout Tad Benoit avec qui il a noué de solides liens d’amitié. ANTHONY ROSANO AND THE CONQUEROOS s’est donc retrouvé au Whiskey Bayou Studio et c’est Benoit lui-même qui s’est occupé de l’enregistrement, du mix et de la production. Et « Cheap the Devil » offre enfin au trio toute la dimension qu’il mérite amplement.

Avec Kyle McCormick à la batterie et Jake Fultz à la basse, le groupe libère un Blues très actuel, respectueux des traditions, dont il est très imprégné et avec un côté Rock rassembleur. Car, en plus de livrer un registre musclé et ausi délicat, ANTHONY ROSANO AND THE CONQUEROOS est un lien direct entre le passé et le présent. Il y a ici du Gallagher et du SRV, mais le frontman s’en démarque habillement (« Cheap The Devil », « Sin City », « Jonesboro Blues », « Rosalita », « Isolation Blues », « Scattered Bones », « Shook »). Incontournable !

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Blues Blues Rock Soul / Funk

Brave Rival : une incroyable communion

Une rythmique infaillible et tout en souplesse, un guitariste inspiré et virtuose et deux chanteuses qui se complètent autant qu’elles se distinguent, voici les délicieux ingrédients à l’œuvre lors des prestations scéniques de BRAVE RIVAL. En l’espace de quelques années seulement, l’Angleterre a été prise d’assaut par son Blues Rock aussi fougueux que sensuel et si l’on en croit ce somptueux « Live At The Half Moon », ça ne va pas en rester là.    

BRAVE RIVAL

« Live At The Half Moon »

(Independant)

S’il y a des groupes qui excellent en studio, la scène a très souvent le pouvoir de les transcender et dans le domaine du Blues, c’est même régulièrement une évidence. Ce n’est  donc sans doute pas une coïncidence si BRAVE RIVAL a commencé avec « Live At The Echo Hotel Music Club », un premier album enregistré en 2019 et en live. Pour autant, l’an dernier, les Britanniques ont livré « Life’s Machine », un effort studio salué, qui a permis à leur Blues Rock de mettre en évidence le talent de ses membres.

Nominé entretemps aux UK Blues Awards, BRAVE RIVAL a repris la route et c’est lors d’un passage en juin dernier à Putney dans la banlieue sud de Londres qu’il a immortalisé ce « Live At The Half Moon », éclatant de bout en bout. Le son et la personnalité du quintet s’affirment et se peaufinent et ce concert montre toute la confiance acquise et engrangée depuis ses débuts. D’ailleurs, le public présent ne s’y trompe pas et est littéralement sous le charme de cette énergie très communicative.

D’entrée de jeu, le survolté « Run And Hide » montre que BRAVE RIVAL sait déployer un Rock vigoureux sur des riffs appuyés que l’on retrouve ensuite sur « Magnetic », « Thin Ice » ou le truculent « What’s Your Name », qui clôt le disque. Avec son irrésistible duo de chanteuses, Chloe Josephine et Lindsey Bonnick, les Anglais présentent aussi des instants Soul d’une grâce incroyable (« Come Down », « Fool Of You », « Insane »). Le Blues Rock du combo ne connait ni frontière, ni limite et on se régale.

L’album est disponible sur le site du groupe : https://braverival.com/

Retrouvez l’interview accordée à Rock’n Force l’an dernier :

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Blues Rock Electro Southern Blues

Red Red : futur Blues

Percutant, langoureux, joyeux ou plus sombre, RED RED multiplie les atmosphères pour rendre son Southern Blues le plus attachant, le plus véritable et aussi le plus moderne possible. Et le pari est réussi sur « The Alabama Kid », un album si coloré et diversifié dans ses sonorités, qu’on se perd entre le climat d’un désert aride et l’asphalte des métropoles d’un morceau à l’autre. Créative et sans doute un peu visionnaire, cette association transatlantique de musiciens chevronnés s’engage dans une voie très personnelle savoureuse.

RED RED

« The Alabama Kid »

(Naked)

Après un long chemin entrepris pour forger leur style et peaufiner leur identité musicale, mais aussi à devenir une machine redoutable sur scène, les membres de RED RED livrent enfin leur premier effort vinylique. Et le périple proposé par la formation belgo-américaine est chaleureux et dépaysant à bien des égards. On voyage ici dans le sud des Etats-Unis sur la base d’un Southern Blues Rock savamment épicé de Bluegrass, de Country Outlaw, de Psych et d’autres surprises, qui jalonnent ce très bon « The Alabama Kid ».

Dès les premières notes de « Lay me Down Marie », on est happé par le souffle chaud qui se dégage du jeu très organique et terriblement vivant du quintet. RED RED sait où il va et lorsque la technique se met au service du feeling, la connexion est instantanée. Le combo se promène dans un univers, où l’on retrouve l’âme du Southern Rock sur des atmosphères Blues très roots, mais pas seulement. Et guidé par son guitariste et frontman Tom Beardslee, originaire de l’Ohio, l’authenticité est évidemment au rendez-vous.  

Le groupe n’en finit plus d’étonner et de surprendre. Pas question de rester dans un registre respectant à la lettre les traditions. Bien au contraire, RED RED est solidement ancré dans son temps et le DJ belge Courtasock vient nous le rappeler avec des scratches et des ambiances aussi bienvenues que bien senties (« Spoon And The Flame », « Long Black Train », « I Gotta Know », « The Cuckoo » et le morceau-titre). Entre Drum’n Bass et Boogie Blues, les Américano-belges réinventent le Blues avec talent et une fraîcheur réconfortante.

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Blues Rock Bluesy Rock

Little Bob : petit coup d’œil dans le rétro

Déjà cinq décennies pour LITTLE BOB au service du Rock Blues, et du Blues Rock c’est selon, et une grosse vingtaine de réalisations à son actif. Depuis la ‘Story’ jusqu’au ‘Blues Bastards’, le Normand d’origine italienne traverse les époques et les modes avec classe et surtout avec une ténacité exemplaire… à l’image de son talent. Presqu’introuvable aujourd’hui, « Time To Blast » ressort en version dépoussiérée, avec un livret de 16 pages digne de ce nom et un son qui fait honneur à ce bel opus.  

LITTLE BOB

« Time To Blast »

(GM Records)

Ben alors ? Je croyais qu’on avait dit pas de rééditions, ni de compilations et de singles (et même d’EP !). C’est vrai sauf qu’il s’agit de LITTLE BOB, l’une des trop rares icônes Rock de ce pays et que « Time To Blast » est sans doute l’un des meilleurs disques du Havrais. Et pour être complet, il n’est plus disponible depuis 15 ans et il a été entièrement remasterisé et bénéfice d’une nouvelle et inédite pochette. Et pour les collectionneurs, en plus de sa sortie en CD, il paraît aussi pour la première fois en vinyle.

« Time To Blast » a vu le jour en mai 2009 sur l’excellent label Dixiefrog et le taureau présent sur la cover originelle en disait déjà long sur son fougueux contenu. Huitième album sous le nom de LITTLE BOB, après la ‘Story’ et avant les ‘Blues Bastards’, il est certainement l’un des plus inspirés tant le Rock rugit à travers un Blues explosif, d’où émanent une sincérité et une authenticité qui sont d’ailleurs la marque de fabrique de notre inépuisable rockeur national depuis ses débuts.

Avec toujours cette empreinte 70’s, LITTLE BOB livre de très bons morceaux sur des rythmes saccadés, des changements de tempo bien sentis, de belles guitares et une basse ensorceleuse. « The Phone Call », « The Scream Inside », « I’m Alive », « Take It As It Comes » et « Ringolevio Is Far Away » prennent aux tripes et à l’âme, tout comme la reprise de « Guilt » de Barry Reynolds que chantait aussi Marianne Faithfull, ainsi que « Devil Got My Woman (I’d Rather Be The Devil) » de Skip James. Pas l’ombre d’une ride !

La pochette originelle de « Time To Blast » sorti en 2009

Retrouvez l’interview de LITTLE BOB…

… Et la chronique de son dernier album « We Need Hope »

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Blues Rock

Blood Brothers : une indéfectible fraternité

Dans son rôle de producteur et de patron de label, qui mieux que Mike Zito en personne pouvait le mieux saisir toute la dynamique et l’énergie à l’œuvre ces deux soirs, où ce superbe « Live In Canada » a été capté ? En tournée avec son compagnon et frère de coeur Albert Castiglia, les deux musiciens ont fait rayonner leur Blues Rock en partageant la scène pour donner vie à un opus éponyme sorti ensemble quelques mois plus tôt. Superbement produit, on a le sentiment d’y être et chaque note est un émerveillement… très électrique !  

BLOOD BROTHERS

« Live In Canada »

(Gulf Coast Records)

Réunis pour la première fois en mars dernier sur un album éponyme produit par Joe Bonamassa et Josh Smith et qui a squatté les charts Blues US, Mike Zito et Robert Castiglia, alias BLOOD BROTHERS, en avaient profité pour prendre la route et livrer leurs morceaux sur scène. Et c’est à White Rock, en Colombie-Britannique au Canada, qu’ils ont  fait une paire de concerts les 19 et 20 mai. Un public incroyable, un groupe en très grande forme, il n’en fallait pas plus aux deux bluesmen pour immortaliser leur venue.

Nés à quelques mois d’intervalle, Albert l’aîné des deux à New-York et Mike à Saint-Louis dans le Missouri, les deux guitaristes, chanteurs et songwriters ont déjà été compagnons de label, durant un temps chez Ruf Records, avant de l’être depuis un moment et durablement sur celui de Zito, Gulf Coast Records. Enregistrer et tourner sous le nom de BLOOD BROTHERRS, dans cette configuration très familiale, n’a donc rien de très surprenant, d’autant que la connexion entre nos deux virtuoses est exceptionnelle.

Afin de bien distinguer Mike Zito et Albert Castiglia, les connaisseurs auront perçu que le premier joue sur Fender et le second sur Gibson, ce qui donne une première indication. Vocalement, plongez-vous dans leur discographie respective, qui s’élève tout de même à 36 albums cumulés, et vous pourrez profiter pleinement de BLOOD BROTHERS. Au programme ici, l’ensemble de l’opus studio, bien sûr, ainsi que « Gone To Texas » de Zito et le « Rockin’ In The Free World » de Neil Young, escale canadienne oblige, dans une version incandescente.

Photo : Danya Artimisi

Retrouvez les chroniques des derniers albums de Mike Zito et Albert Castiglia :

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Blues Blues Rock Contemporary Blues

Kenny Wayne Shepherd : un scintillement éternel

Même si la concurrence est féroce, mais loyale et amicale, il faut reconnaître que KENNY WAYNE SHEPHERD est sans doute le meilleur bluesman et songwriter de sa génération. A l’instar de Stevie Ray Vaughan en son temps, il donne un nouveau souffle au Blues Rock depuis de nombreuses années maintenant, au point d’être devenu incontestable. Avec « Dirt On My Diamonds Vol 1 », il montre un talent intact et une inspiration toujours aussi vive. Un diamant dans un écrin de Blues…

KENNY WAYNE SHEPHERD

« Dirt On My Diamonds Vol 1 »

(Mascot Label Group)

De quelle meilleure manière KENNY WAYNE SHEPHERD pouvait-il célébrer la sortie de son dixième album studio qu’en le présentant sur deux volumes ? C’est souvent un cap dans la carrière d’un artiste et l’Américain a souhaité le faire le mieux possible, d’autant que celui-ci, ainsi que le second volet, sont déjà enregistrés depuis quelques années, avant la pandémie. Au sortir du Covid et avant un retour à la normale, il a préféré sortir le live « Straight To You Live » et ensuite se consacrer aux 25 ans de « Trouble Is », joyau de sa discographie.

« Dirt On My Diamonds Vol 1 » a été enregistré à Muscle Shoals en Alabama, terre de Blues s’il en est, aux studios Fame et pour la troisième fois avec Marshall Altman à ses côtés. Tenir le rang après le somptueux « The Traveler » était un sacré challenge, mais à écouter KENNY WAYNE SHEPHERD sur ce nouvel opus, quatre ans plus tard, il s’agit d’une simple formalité. Le musicien a encore beaucoup de choses à dire, beaucoup de riffs incandescents à jouer et de lumineux solos à livrer… et on ne s’en plaindra pas !

Car le guitariste de Louisiane vit littéralement son Blues et le son de sa Stratocaster est devenu une signature familière. Ce nouvel opus est aussi très cuivré avec cinq morceaux sur huit, aussi groovy et enflammés les uns que les autres (« Sweet & Low », « Man On A Mission », « Bad Intentions » et le morceau-titre). Et avec son ami Noah Hunt, le duo vocal fait des étincelles, y compris sur la reprise d’Elton John, « Saturday Night’s Alright For Fighting ». Le Blues Rock de KENNY WAYNE SHEPHERD percute, amuse et séduit avec brio !

Photo : Jim Arbogas

Retrouvez la chronique de l’album « Trouble Is…25 » :