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Country

A Tribute To John Anderson : living legacy

Style majeur aux Etats-Unis, la Country Music fait presque partie intégrante de la vie de bon nombre d’Américains, qui vouent un grand respect pour ces songwriters. Parmi les légendes du genre, JOHN ANDERSON fait partie des incontournables, qui a influencé une grande partie de la nouvelle génération. Celle-ci lui rend aujourd’hui hommage avec « Something Borrowed Something New » avec 15 artistes triés sur le volet.

A TRIBUTE TO JOHN ANDERSON

« Something Borrowed Something New »

(Easy Eye Sound)

Figure emblématique et véritable légende de la musique Country, l’Américain JOHN  ANDERSON se voit gratifier d’un très bel album où la nouvelle génération rend un hommage appuyé à ses chansons et à une incroyable carrière longue de plus de cinq décennies. Ce ne sont pas moins d’une quinzaine d’artistes qui reprennent sur « Something Borrowed Something New » les classiques du songwriter avec une grande liberté, ainsi qu’un immense respect et un attachement évident à ce beau répertoire presque patrimonial aux Etats-Unis.

S’il a grandi en Floride, le chanteur et guitariste est rapidement allé s’installer à Nashville, capitale de la Country, pour y faire ses premières armes dans les années 70. Dès lors, c’est un peu l’autoroute du succès pour JOHN ANDERSON avec le morceau « I m Just An Old Chunk of Coal (But I m Gonna Be a Diamond Some Day) » en 1981, ici repris par Jamey Johnson avec classe. Bien sûr, difficile de rendre compte d’un tel parcours en 13 titres, mais l’album comprend les standards et quelque part l’essentiel.

Produit par le grand David Ferguson de Nashville et Dan Auerbach des The Black Keys, qui ont déjà produit son dernier album en date « Years » en 2020, titre chanté ici par Sierra Ferrell, les talents de la scène Country actuelle se succèdent et offrent à leur façon une belle fraîcheur aux classiques de JOHN ANDERSON comme « Wild and Blue » par Brent Cobb ou « Straight Tequila Night » par Ashley McBryde. On retiendra également les versions endiablées d’Eric Church, Luke Combs, Sturgill Simpson, John Prine et des Brothers Osborne.

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Americana Blues

Little Bihlman : big feeling

De Chicago à Nashville, du Mississippi au Dakota et au Michigan, le multi-instrumentiste LITTLE BIHLMAN prend la route pour nous et distille sur ce très bon « The Legend Of Hipster Billings » une variante très personnelle d’Americana dans laquelle le Rock et le Blues jouent à armes égales.

LITTLE BIHLMAN

« The Legend Of Hipster Billings »

(Metalville)

A la fois chanteur, guitariste, batteur et compositeur, LITTLE BIHLMAN a travaillé pendant des années aux côtés des plus grands et écumé un grand nombre de scènes américaines. Rompu au Rock et au Blues surtout, c’est avec un nouvel album solo plus personnel et portant sur l’Americana que le natif du Michigan fait son retour.

A travers dix morceaux, LITTLE BIHLMAN raconte des histoires touchantes et très bien arrangées. Accompagné d’un quintet de pointures, le songwriter nous emmène en voyage à travers des lieux reculés des Etats-Unis et « The Legend Of Hipster Billings » possède tout du disque de baroudeur qui égraine son talent au fil des chansons.

Sur une production limpide et aérée, signée Miles Fulwider (Wynton Marsalis, Willie Nelson, Chick Corea), on se laisse donc embarquer dans cet Americana teintée de Blues et de Rock inspiré des grands espaces. LITTLE BIHLMAN est aussi inspiré qu’efficace et « The Legend Of Hipster Billings » s’écoute en boucle (« Tooth And Nail », « Lay Your Burden Down », « Straight Time », « Shine On »). Dépaysant.

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Americana Country Southern Rock

Drive-By Truckers : sur les routes du passé

Moins revendicatif et engagé qu’à l’habitude, le quintet de Georgie reste pourtant fidèle à sa démarche artistique très ancrée dans le sud américain. Pour son quatorzième album, le quintet n’a mis que trois petits jours pour mettre au point « Welcome 2 Club XIII », à travers lequel il revient sur ses premiers pas musicaux à Muscle Shoals en Alabama.

DRIVE-BY TRUCKERS

« Welcome 2 Club XIII »

(ATO Records)

Alternative Country, Southern Rock ou Americana… Finalement, peu importe sous quelle enseigne on situe DRIVE-BY TRUCKERS, puisqu’en 26 ans de carrière, leurs albums sont du même acabit et présentent la même qualité d’écriture. Avec « Welcome 2 Club XIII », le quintet de Georgie avance avec un quatorzième opus un brin nostalgique et d’une tendresse inhabituelle.  

Après avoir sorti deux disques en 2020, « The Unraveling » et « The New Ok », le groupe n’avait pas réellement l’intention d’enregistrer de nouveaux titres, mais suite à trois journées très studieuses dans le studio de leur producteur de toujours, David Barbe, DRIVE-BY TRUCKERS avait mis en boîte « Welcome 2 Club XIII ». L’été dernier fut donc plus qu’inspirant.

Autour des fondateurs Patterson Hood et Mike Cooley, accompagnés des autres membres du groupe, les Américains ont également accueilli quelques amis comme Margo Price, Mike Mills de R.E.M. et la chanteuse et excellente songwriter du Mississippi Schaefer Llana. DRIVE-BY TRUCKERS s’est fait plaisir et tout le monde en profite. Et en mettant de côté leurs habituels propos socio-politiques, l’album gagne aussi en légèreté.

Photo : Brantley Guitierrez
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Americana Blues Blues Rock Soul / Funk

Nina Attal : rayonnante de feeling

Solaire, délicate et relevé, c’est ainsi que l’on peut qualifier ce quatrième album de la chanteuse et guitariste française. Constitué d’un Blues Rock enveloppé de Soul et de Rythm’n Blues, « Pieces Of Soul » s’impose de lui-même comme une réalisation parfaitement menée, inspirée et très personnelle. NINA ATTAL a su trouver les mots et y posé des accords aussi sensibles que puissants.

NINA ATTAL

« Pieces Of Soul »

(Zamora Productions)

Sorti il y a à peine un an, le quatrième album de NINA ATTAL est un peu passé sous les radars, la faute à une situation sanitaire compliquée. Et pourtant, « Pieces Of Soul » est certainement l’un des meilleurs disques de Blues Rock Soul sorti en France depuis très longtemps. En dix ans de carrière, la chanteuse et guitariste a énormément fait évoluer son jeu et son style, qui affichent aujourd’hui beaucoup plus de personnalité.

Avec Gaëlle Buswel et Laura Cox, NINA ATTAL est la plus américaine de nos blueswomen hexagonales dans ses compositions et son registre. A l’instar de ce qui se fait outre-Atlantique, la musicienne offre une synthèse parfaite de Blues Rock et de Soul avec quelques touches d’Americana et de Rythm’n Blues bien senties. En songwriter efficace, elle donne une dimension toute particulière à « Pieces Of Soul », d’ailleurs très bien produit.

Guitariste virtuose, NINA ATTAL n’en fait pourtant pas étalage et se concentre sur des mélodies imparables, misant sur le feeling plutôt que sur la démonstration (« Shape My Home », « Daughter », « Never Been Clear »). Plus intime dans l’approche, la voix de la musicienne porte littéralement ce nouvel album à travers des chansons délicates et sensibles (« Spring Flowers », « Make A Turn », « You’re No Good »). Lumineux !

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Country France Southern Rock Stoner Rock

Knuckle Head : une liberté absolue [Interview]

Les Alsaciens de KNUCKLE HEAD ont créé leur propre style : la Dark Country. A base de Country bien sûr, de Southern Rock et de Stoner, l’incandescence de leur musique est manifeste et prend toute son ampleur en concert. Loin des stéréotypes, le duo travaille à l’ancienne, en analogique, et son nouvel album, « Holsters And Rituals », est véritablement pensé et taillé pour la scène, qui reste leur terrain de jeu favori. Rencontre avec Jock, batteur virevoltant, libre et puissant de ce combo hors-norme.    

– Pour vous resituer un peu, KNUCKLE HEAD a sorti un premier EP, « First Drive » en 2016, puis l’album « II » en 2019 et aujourd’hui « Holsters And Rituals ». Pourquoi êtes-vous restés indépendants toutes ces années ? Des labels ont pourtant du se manifester, non ? C’est pour conserver une liberté artistique totale ?

Exactement, c’est pour garder notre liberté. On travaille avec Dominique Bérard de Muzivox, qui fait le travail de tourneur-manageur, car nous n’avons pas ces contacts-là. Comme nous, il est aussi en indépendant, ce qui fait que nous sommes vraiment en famille. Et on garde aussi notre droit à l’image. On n’a jamais eu ce genre de contrat, et on ne veut pas ce que cela change. Il y a tellement de groupes qui changent au fil des années à cause du marketing. On veut rester seul à faire notre truc.

– D’ailleurs, un petit mot sur la campagne de crowdfunding mise en place pour ce nouvel album, qui a d’ailleurs très bien fonctionné. Vous pensez que cela peut devenir une solution viable sur le long terme ?

On évite quand même ce genre de projet, mais cet album nous a énormément tenu à cœur. Et pour sa progression, on a été malheureusement obligé de le faire comme ça. Là où nous avons été surpris, c’est par la fan-base, car tout a été très vite. Nous sommes très satisfaits et nos fans aussi. Pour le long terme, comme nous partons sur une certaine indépendance, il y a aura un moment où nous aurons de l’argent de côté pour le mettre nous-mêmes. L’avantage avec ce système est bien sûr la précommande, car les gens ont pu réserver le vinyle et les boxes en version très limitée, car cela est parti très vite. C’était mieux pour eux. Mais sur le long terme, on évitera de faire ce genre de campagne. C’est aussi beaucoup de travail, car on fait tout nous-mêmes, même si ça reste un plaisir !  

– Comme votre nom l’indique, vous faites partie du monde des bikers. En quoi cela vous inspire et qu’est-ce qu’il évoque plus largement et musicalement ?

C’est le symbole de la liberté ! La moto est un plaisir et une liberté absolue. C’est aussi un moyen d’évacuer, d’oublier ses problèmes et c’est exactement le même principe que lorsque je suis sur ma batterie. C’est un réel exécutoire ! C’est ce qui touche vraiment à notre musique. Les deux ont un rapport très, très fort, d’où le nom du groupe.

– L’une de vos particularités est aussi d’évoluer en duo. C’est un choix qui s’est imposé de lui-même ? Ca ne vous intéresserait pas de jouer au sein d’une formation plus conséquente ?

Non, car notre son est suffisamment travaillé pour qu’il n’y ait pas ce manque justement. Sur scène, Jack bosse avec trois amplis : un Fender, un Orange, un ampli basse et tout est branché ensemble. Et puis, le fait d’être à deux comporte beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients, parce qu’on fonctionne un peu comme un couple. Il n’y a jamais eu de souci entre nous, et les choses se règlent beaucoup plus simplement. Pour caler une date, il suffit très souvent d’un seul coup de fil et c’est bon. Par ailleurs, Jack fait partie de ma famille, comme je fais partie de la sienne : il est comme mon frère !  

– Ce qu’il y a de surprenant chez KNUCKLE HEAD, c’est que vous intégrez à peu près tous les styles de musique peu représentés en France, comme la Country même si elle est Dark, ainsi que certains aspects d’Americana en version très musclée et du Stoner bien sûr. Comment avez-vous bâti votre univers sonore au départ ?

Cela a été beaucoup de recherches au fil des années, en fait. On voulait faire quelque chose qui se démarquait des autres. A l’époque, j’étais très Country avec Johnny Cash, Willie Nelson et d’autres, et Jack était très Stoner et Sludge. On a commencé à mélanger tout ça pour obtenir, et je le dis sans narcissisme, sans doute notre meilleur album aujourd’hui. Le temps passe, on mûrit et on arrive à se trouver parfaitement. Nous avons travaillé deux ans sur cet album et j’en suis vraiment très fier. Il représente vraiment le Stoner et la Country mélangés.

– Vous qui tournez beaucoup, comment s’est déroulé l’enregistrement de « Holsters And Rituals » ? Vous avez réalisé l’essentiel de l’album lorsque tout était à l’arrêt ?

Oui et finalement, cela a été un grand avantage, bien plus qu’un inconvénient. On a eu beaucoup de temps pour tout préparer. Il y avait aussi beaucoup moins de stress. Comme nous faisons tout nous-mêmes, c’est assez tendu parfois d’enchainer les concerts, de revenir le lendemain en studio, puis repartir, etc… Là, on a eu tout notre temps pour travailler sur l’album. Ca s’est super bien passé, même si cela a été énormément de travail, car nous avons aussi enregistré tout en analogique sur bande. Tout est fait à l’ancienne et en direct, c’est-à-dire batterie et guitare dans un premier temps, les voix et les arrangements arrivant après. Alors, si tu foires ta prise, c’est toute la bande qui est à jeter. Et puis, nous jouons sans click. Il y a un peu plus de stress, mais cela te donne une autre qualité sonore que peu de gens connaissent finalement.

– Un petit mot aussi sur la production de l’album, qui est particulièrement massive et qui, je trouve, reflète parfaitement l’énergie de vos concerts. C’était important pour vous de restituer un son finalement très live et assez brut ?

Ah oui ! Je pars du principe que nous ne sommes pas un groupe à écouter en streaming. On est un groupe à voir en live ! Quand on construit la tracklist de nos albums, tout est d’abord travaillé pour le live. Il faut toujours garder cette énergie et ce son-là avec ce bourdon venant de l’ampli de Jack. On nous dit souvent qu’il ressemble à un gros nid d’abeilles. Il faut que les gens qui ne peuvent pas nous voir ressentent l’énergie des morceaux.

– Par ailleurs, les arrangements de « Holsters And Rituals » sont particulièrement soignés et offrent beaucoup de profondeur et de relief à l’album, et lui confère une ambiance singulière. Même si vous n’êtes que deux, ce troisième opus est dense et très riche. En plus d’être efficaces, vous semblez aussi très pointilleux…

Exactement. On ne voulait pas faire un album remplis d’arrangements derrière, car il fallait qu’on puisse le faire en live. Sur scène, Jack travaille avec des samples et il fonctionne avec un système de pédaliers, donc c’est comme jouer du piano. En concert, les gens sont très surpris, car ils ont le sentiment que nous sommes beaucoup plus nombreux. En fait, c’est ce qui a été le plus à travailler, car il fallait pouvoir tout contrôler et garder ces mêmes arrangements en concert. On a passé des jours de résidence à jouer et répéter 7/7 jours, et nous sommes aujourd’hui très fiers du résultat. Le retour des gens est incroyable et ça me fait un immense plaisir, car on se cale sur eux ! Quand on a autant de retours positifs, constructifs, de la bonne humeur et de la bonne entente, c’est sublime ! Je ne peux qu’être fier.

– Il y a également un guest de renom sur l’album avec la présence au chant d’Albert Bouchard, ex-Blue Öyster Cult, sur le morceau « Existential Anger », qui est aussi un moment fort du disque. Comment cela s’est-il passé ? Vous vous connaissiez déjà ?

Pas du tout, c’était n’importe quoi ! (Rires) Lorsqu’on a rencontré Dominique, notre patron actuel chez Muzivox, on parlait des groupes que l’on aimait. Je lui ai dit que, pour moi, il y a avait Depeche Mode, Black Sabbath et Blue Öyster Cult. Et il m’a dit qu’il avait travaillé pendant 15 ans avec Blue Öyster Cult. Et lors des pré-prod’ de l’album, je lui ai demandé s’il pensait que ce serait possible de faire un featuring avec l’un des membres du groupe. Il m’a dit qu’Albert Bouchard, l’un des fondateurs, était un très bon ami. Il lui a envoyé un mail, alors qu’il enregistrait son album à San Francisco. Et trois jours après, je recevais sa réponse et c’était carrément fou ! (Rires) J’en ai chialé le matin au réveil lorsque je l’ai lu. Il était hyper-positif en disant : « Ces mecs sont super bons. La musique est phénoménale et ce serait bien sûr un plaisir et un honneur de pouvoir chanter pour eux ». Ca s’est fait comme ça, et c’est pour moi le summum ! C’est l’une des grandes fiertés de l’album, c’est clair !

– Enfin, vous êtes un groupe de scène comme on en trouve assez peu en France. J’imagine que vous avez déjà pu interpréter une bonne partie de ce nouvel album en concert. Quel est l’accueil fait aux chansons ? Se fondent-elles facilement dans le reste de la set-list ?

On a été assez surpris, car l’album change quand même des précédents, même si nous nous sommes vraiment trouvés sur celui-ci. Il y a toujours cette touche KNUCKLE HEAD qui est là, mais en beaucoup plus sombre et plus Stoner aussi, voire un peu psyché, gothique et occulte dans un certain sens. Et l’accueil est très bon. Au départ, on avait un peu peur pour le visuel sur scène, car il y a des vitraux et une grande croix derrière, et puis aussi avec celui de l’artwork de l’album. L’ambiance générale est beaucoup plus sombre qu’auparavant. Après un an de travail là-dessus, le retour des gens est vraiment incroyable ! Et honnêtement, je n’en reviens pas ! On est les seuls à faire cette musique en Europe, et elle est à nous… pour le moment (Sourires).   

L’album, « Holsters And Rituals » est disponible depuis le 18 mars chez Knuckle Head Prod (www.knuckle-head.com).

Retrouvez la chronique de l’album : https://rocknforce.com/knuckle-head-electric-road-trip/

Photos live prises le 16 octobre 2020 à la salle Cap Caval de Penmarc’h (29) par François Alaouret – Rock’n Force.

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Americana

Karoline & The Free Folks : l’appel des grands espaces

Bien sûr, KAROLINE & THE FREE FOLKS vous évoquera Brandi Carlile, Trey Hensley, Brad Paisley et même le Allman Brothers Band, mais le quatuor lyonnais présente une identité forte basée sur un registre enjoué et plein de poésie, entre Bluegrass et Country Folk. Avec ce premier album, « Reckless Dances », l’Americana made in France possède de solides arguments.  

KAROLINE & THE FREE FOLKS

« Reckless Dances »

(Independant)

C’est à un voyage au cœur de l’Amérique, de ses grands espaces et de sa musique roots traditionnelle que nous convie KAROLINE & THE FREE FOLKS avec son premier album. Après un EP en 2018, « Reckless Dances » vient confirmer ce bon départ. La chanteuse et ses trois compagnons de route forment un quatuor soudé et inspiré et leur prestation atteste de leur indéniable talent.

Malheureusement trop peu représenté en France, comme partout en dehors des Etats-Unis d’ailleurs, l’Americana est un style pourtant parfaitement assimilé par la formation lyonnaise, qui se montre à la hauteur de ce registre si particulier. Empruntant à la Folk, à la Country et au Bluegrass, KAROLINE & THE FREE FOLKS distille des morceaux frais, originaux et très bien sentis.  

Les douze titres de « Reckless Dances », très bien produits, nous plongent dans un univers poétique où la guitare répond au violon avec entrain et délicatesse, bercé par la belle voix de sa chanteuse (« The Reedman Tales », « Waves Will Sing Along », « Wasteco Song », « The Ballad Of The Heartless Mermaid »). KAROLINE & THE FREE FOLKS présente un imaginaire très personnel et inspiré.

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Americana

Mindi Abair : un souffle Americana

Tout en accompagnant régulièrement depuis des années les plus grands artistes de la planète, la saxophoniste MINDI ABAIR mène aussi une carrière solo où elle laisse parler son feeling dans des registres qu’elle affectionne. Avec toujours autant d’émotion et de justesse, l’Américaine livre « Forever », un album où elle explore un style plus Americana avec le talent qu’on lui connait.

MINDI ABAIR

« Forever »

(Pretty Good For A Girl Records)

Chaque nouvel album de MINDI ABAIR est un petit évènement en soi, d’autant que la saxophoniste, entre autre, n’a rien sorti en solo depuis 2014. Et après toutes ces années, l’Américaine nous fait la surprise et le plaisir de livrer un album d’Americana, même si le smooth jazz dans lequel elle est une référence, n’est jamais bien loin. C’est donc dans un style assez dépouillé et bluesy qu’elle nous revient.

Comme le talent de la musicienne en appelle d’autres, MINDI ABAIR dispose pour « Forever » d’un line-up de choix. On retrouve à la batterie Abe Laboriel JR (Paul McCartney), Sean Hurley à la basse (John Mayer), Tim Pierce à la guitare (trop long CV !) et Rodney Lee aux claviers (la même chose). Autant dire que ça joue et que le feeling est présent d’un bout à l’autre de l’album.

On apprécie toujours autant son joli brin de voix, d’autant qu’elle délaisse même parfois son instrument de prédilection (« Fine Wine And Vinyl »). Et comme pour embellir encore un peu plus ce onzième album solo, MINDI ABAIR a convié Raul Malo (The Mavericks) aux claviers sur « Say It With Love » et le grand Kenny Wayne Shepherd à la guitare sur « What About Love ». La grande classe !