Fort d’une belle assurance, EVERTURE livre un premier album très abouti, dynamique et mélodique. Dans un Alternative Metal plein d’énergie, le quintet finlandais fait preuve de beaucoup d’allant et de générosité sur ce « Emerge » bien produit et plein de feeling.
EVERTURE
« Emerge »
(Inverse Records)
Les Finlandais d’EVERTURE ont fait les choses dans l’ordre. Après deux bons singles enregistrés depuis 2019 (« Rightly Accused » et « Long Way Down »), le groupe a senti l’heure de son premier album sonner. Et même si le parcours a été semé d’embuches et de multiples péripéties, le quintet est parvenu à mettre en boîte ce très bon « Emerge » tout en variations et aéré.
Relevé et mélodique, ce premier opus est plein de promesses et de bonnes surprises. La rythmique est solide, les deux guitaristes se font plaisir et cela s’entend, et le frontman du combo livre une superbe prestation où il passe en revue une palette vocale très diversifié. EVERTURE a peaufiné son Metal Alternatif avec soin et talent.
Dans une veine très US, les Finlandais balancent d’entrée de jeu des morceaux bien rentre-dedans, costauds et accrocheurs (« In Between », « For Tomorrow »). Très bon techniquement, le quintet se veut aussi très fédérateur (« Undersky », « Closure »). Et EVERTURE sait aussi se montrer plus féroce et presque Nu Metal avec un chant brut (« The Rivers Flows », « The Unfortunate End »). Un premier album très réussi !
En se lançant dans un post-Metal Progressif et instrumental, MAUDITS ne s’est pas facilité la tache. Mais après le split de leur groupe, le trio ne comptait pas rester les bras croisés, et l’inspiration les titillait autant que les idées fusaient. Olivier Dubuc (guitares et effets) revient sur ce premier album éponyme très réussi.
– MAUDITS a sorti son premier album il y a quelques mois, et il fait suite au split de The Last Embrace dont vous étiez tous membres. Très abouti et particulièrement bien produit, il propose un Metal post-Progressif puissant et fluide. Quel regard portes-tu sur cette réalisation quelques mois après sa sortie ?
Franchement, on est très content. Il est toujours difficile d’avoir du recul sur une prod’ quand on a la tête dedans depuis sa conception. Mais les retours que l’on a eus depuis sa sortie nous ont confirmé que l’on avait fait les bons choix ! Honnêtement et à titre personnel, pour une fois depuis le début de ma vie musicale, je suis quasi satisfait à 100% à tous les niveaux : musique, mix, mastering, artwork et promo. On peut dire que ce premier album m’a quelque part « guéri » du split difficile de The Last Embrace, et a eu un rôle thérapeutique musicalement.
– Justement, la variété des sonorités et la multitude des styles pourraient dérouter et pourtant « Maudits » est très mélodique, très technique et accessible. Et malgré le registre instrumental, il est finalement très fédérateur. C’était l’objectif ?
Non avec MAUDITS, il n’y a aucun objectif autre que d’être à 100% égoïste ! Nous apprécions un grand nombre de styles et notre parcours musical à tous les trois nous a amené à travailler dans des univers musicaux variés : Rock Progressif, Black Metal, Doom, HardCore, Dub, Trip-Hop ou encore Folk. Je pense que MAUDITS représente en quelque sorte une synthèse sans compromis de cette expérience bâtie durant toutes ces années. Tant mieux si c’est fédérateur ! Cette musique sort des tripes et représente ce que l’on est avec sincérité.
– Les arrangements très soignés et les cordes apportent un vrai plus à l’album. Vous semblez être vraiment allés au bout de vos envies…
Effectivement, nous ne nous sommes absolument rien interdit. Nous avons toujours énormément apprécié les arrangements de cordes et on a estimé qu’en ajouter à certains endroits apporterait un vrai plus et une dimension « cinématographique », qui colle bien avec notre musique. Nous avons donc confié cela à notre vieil ami Emmanuel Rousseau (entre autre claviériste du groupe 6’33) avec qui nous avons d’ailleurs enregistré la basse et 90% des guitares. C’est un excellent arrangeur et il s’est aussi chargé des quelques claviers et sons électro présents sur l’album. Nous avons également collaboré avec la violoniste Caroline Bugala, que l’on connait depuis un bon bout de temps (elle intervient sur les trois derniers The Last Embrace). Ses parties et son feeling illuminent l’album, qui n’aurait pas la même saveur sans elle. Nous sommes donc toujours aussi satisfaits actuellement et si c’était à refaire, nous ne changerions rien !
– Votre album est sorti au cœur d’une année très compliquée particulièrement pour le monde du spectacle. Il n’y a pas un trop fort goût d’inachevé de ne pas avoir pu défendre votre album sur scène dans la foulée ?
C’est sûr que nous aurions beaucoup aimé pouvoir défendre immédiatement en live cet album et nous nous étions préparés d’ailleurs dans ce sens. Il y a donc forcément quelque chose « d’incomplet ». Après, on essaie de voir le bon côté des choses et cela nous a permis de nous consacrer sérieusement à la promo en compagnie de Klonosphere, de mettre en place les supports vidéos et d’avancer très largement sur la composition de deux futures sorties ! 😉
– 2020 est presque derrière nous, encore un petit effort. Comment envisagez-vous l’an prochain et est-ce que vous parvenez à vous projeter un peu malgré tout, et à mettre des choses en place ?
Oui, nous avons beaucoup avancé et composé à distance durant les deux confinements. Les maquettes du prochain album ont été achevées à 90% lors du premier, et celles d’un EP de versions réarrangées de trois morceaux ont été faites durant le deuxième. Nous allons certainement enregistrer l’EP début 2021 et, en attendant de pouvoir rejouer live dans de bonnes conditions, essayer de mettre en place des captations live un peu originales pour soutenir cette sortie. Donc, honnêtement, quoi qu’il se passe, nous avons de quoi faire. Nous allons continuer à avancer et à faire vivre ce projet qui nous tient énormément à cœur !
A l’occasion de la sortie début mars de « Carnivore », le nouvel album de BODY COUNT et avant la venue du groupe en France, un p’tit coup de fil à Ernie C. s’imposait, histoire de prendre le pouls du gang de Los Angeles. En grande forme, le lead guitariste et fondateur du mythique groupe de Rap Metal revient sur la carrière du groupe, son évolution et la tournée à venir.
– La première fois que je t’ai vu, c’était à Paris en octobre 1994. Et après une belle carrière, BODY COUNT est plus que jamais là. Ce groupe est une vraie cure de jouvence ?
Si BODY COUNT est une cure de jouvence ? (Rires) Je ne sais pas… C’est vrai que le groupe est de nouveau populaire, et je n’ai pas vraiment d’explication à ça. Une chose est sûre, nous sommes bel et bien de retour !
– « Carnivore » va bientôt sortir. Selon toi, quelle est la principale différence d’avec « Bloodlust » ? Peut-être plus Heavy, non ?
« Carnivore » est probablement plus tranchant que « Bloodlust ». Mais je pense que l’écart le plus frappant est entre notre premier album et aujourd’hui. Le groupe est totalement différent. Nous étions beaucoup plus Punk lorsque nous avons commencé, alors que maintenant nous sommes vraiment un groupe de Metal. Cela se ressent dans le son du nouvel album et dans son contenu.
– C’est toujours Will Putney qui produit « Carnivore », il semble avoir parfaitement cerné le son de BODY COUNT. C’est le producteuridéal ?
On adore vraiment Will ! Il est véritablement devenu un membre du groupe. C’est même notre troisième guitariste ! (Sourires)
– Sur l’album, vous rendez hommage à votre ami Lemmy de Motörhead en reprenant « Ace Of Spades ». Pourquoi ce choix, vous vous seriez distinguer avec un morceau moins connu ?
Nous avons tout naturellement choisi « Ace Of Spades », car nous pensions vraiment que nous pourrions en faire une bonne version. Tu sais, je respecte énormément Lemmy, et ça me paraissait être un bon choix. Et puis, lorsque nous avons repris des morceaux de nos potes de Slayer et de Suicidal Tendencies, on a aussi repris leurs titres les plus populaires.
– Cette année, BODY COUNT fête ses 30 ans d’existence. Tu imaginais en 1990 que le groupe durerait si longtemps, et surtout en gardant la même intensité qu’à ses débuts ?
Ouais, 30 ans c’est vrai, tu as raison ! (Rires) Et nous sommes excités comme au premier jour. Je suis vraiment heureux de cette longévité, car nous éprouvons toujours le même plaisir. Alors, venez nous voir dans quelques mois, nous allons vraiment passer un bon moment ! Et puis, nous sommes vraiment heureux de venir jouer en France, on a toujours adoré se produire chez vous : le public est génial !
Un grand merci à Ernie C. pour sa gentillesse et sa disponibilité… et ce très bon album !