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Ethnic Folk Metal Metal Progressif Rock Progressif

Lumsk : l’énigmatique et poétique retour

Il y a toujours eu une part de mystère chez LUMSK et cette nouvelle réalisation vient l’alimenter, notamment après une très, très longue absence. On ne pensait plus réentendre et surtout réécouter les Norvégiens et pourtant ils reviennent de la plus belle des manières avec un disque où il est question, bien sûr, de Folk, de Metal et de Rock Progressif. « Fremmede Toner » est une immersion complète dans un univers de beauté.

LUMSK

« Fremmede Toner »

(Dark Essence Records)

Disparue des radars depuis 16 ans, on croyait la formation norvégienne évanouie à jamais, ce qui aurait été une énorme perte pour le monde musical nordique, et pas seulement. LUMSK, c’est l’histoire d’un groupe inclassable, étrange même, dont le premier album (« Åsmund Frægdegjevar ») sort en 2003 et sera suivi de deux autres jusqu’en 2007. Ensuite, c’est le silence. Le silence total, malgré une reconnaissance mondiale.

Pourtant, LUMSK travaille depuis des années sur « Fremmede Toner » à en croire ses membres, qui ont également changé pour deux d’entre-eux. On découvre donc ici la nouvelle et ensorceleuse chanteuse Mari Klingen, ainsi que le talentueux guitariste Roar Grindheim. Et cette fois encore, les Scandinaves surprennent et innovent avec un opus entièrement dédié au poète André Bjerke et à ses traductions.

Auteur et également traducteur de Nietzsche, Goethe ou encore Racine et Swinburne, l’écrivain norvégien a laissé de très nombreux écrits, et c’est ce que LUMSK a décidé de mettre en musique, et dans sa langue maternelle, sur cet étonnant quatrième album. On y retrouve les fondamentaux du septet, à savoir ce savoureux mélange d’une douce Folk du Nord où vient se poser un Metal/Rock Progressif toujours très expressif. A (re)découvrir !

Photo : Torbjørn Buvarp
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Experimental Metal post-Rock Trip-Hop

Novembre : élégamment noir

Tout en faisant un peu froid dans le dos, il y a un aspect extrêmement jubilatoire et captivant dans ce premier album de NOVEMBRE. Les deux artistes, l’un tenant la plume et l’autre développant une bande originale malsaine et feutrée, ont créé un monde (presque) parallèle où les meurtres s’enchaînent avec frénésie à travers des mélodies mystérieuses, parfois menaçantes, et souvent addictives. « Inox » est un modèle du genre !

NOVEMBRE

« Inox »

(Source Atone Records)

Chez NOVEMBRE, ‘L’Amiral’ (Olivier Lacroix, chant) et ‘Le Pendu’ (Jérémie Noël, instruments) ne sont pas là pour vous faire connaître le grand frisson, mais plutôt pour vous terrifier et vous glacer le sang. Et le noble et son majordome n’ont pas leur pareil pour vous embarquer dans leurs histoires cauchemardesques, où le meurtre côtoie l’effroyable avec une violence caractérisée, confinant à l’horreur.

En 2018, deux ans après sa formation, le duo s’est lancé avec « Nacre », suivi d’un single quelques mois plus tard (« REC. »). Et depuis 2021, NOVEMBRE a repris sa marche funèbre avec « Marchands de Fables », « Motel 6 » et « Inox » que l’on retrouve sur ce premier album. Et comme son nom l’indique, la froideur est au rendez-vous et l’atmosphère souvent sinistre et angoissante, mais très prenante, nous tient en haleine.

Musicalement, l’effrayant tandem évolue dans un contexte très cinématographique aux allures de thriller et de lugubre polar. Et NOVEMBRE sait y faire, car les morceaux brillent par leur grande qualité d’écriture et leurs ambiances obsédantes. Pour ce qui est des textes, le Spoken Word est saisissant, tandis que les sonorités Trip-Hop et Electro nous baladent dans un univers Rock sombre, qui flirte avec le Metal et le Post-Rock. Intense !

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Livre Metal

Furie Arménienne : le combat par le Metal [Livre]

3.000 ans d’Histoire et pourtant la scène Metal arménienne est parmi les plus discrètes au monde. La petite taille du pays explique bien des choses, mais on doit surtout cette faible exposition aux chaotiques évènements endurés par son peuple. Maxence Smaniotto et François Martin se sont penchés sur ce carrefour des cultures et cette « Furie Arménienne » n’est pas une légende, comme l’explique ce nouvel ouvrage aux Editions des Flammes Noires.

FURIE ARMENIENNE

La scène Metal d’Arménie et de sa diaspora

Maxence Smaniotto & François Martin

(Editions des Flammes Noires)

Pour beaucoup, le monde musical de l’Arménie se limite à Charles Aznavour et à d’autres artistes (plus musclés) de sa diaspora comme Serj Tankian de System Of The Down et même la chanteuse Cher pour les plus érudits. Et pourtant, ce petit pays, régulièrement mis à mal par de nombreux conflits géopolitiques, résiste tant bien que mal en s’efforçant aussi de faire vivre sa scène Metal. Enclavés entre la Turquie, l’Azerbaïzan, la Georgie et l’Iran, les musiciens font même mieux que résister.

Maxence Smaniotto et François Martin entreprennent ici, et de bien belle manière, de dresser une sorte d’état des lieux des forces en présence. Et leur récif regorge d’anecdotes bien sûr, mais revient aussi sur la situation du pays à travers son Histoire, son évolution, le tout complété par de nombreux témoignages recueillis auprès des groupes en activité dont le courage, la détermination et l’abnégation sont exemplaires et passionnés. « Furie Arménienne » honore son titre.

L’Arménie fait toujours face à des luttes contre lesquelles elles s’élèvent avec ténacité. Forcément, ce combat est aussi mené artistiquement à travers le Metal et le Rock… point de Reggae à l’horizon, donc ! Les acteurs ne manquent pas et d’autres comme Sakis Tolis de Rotting Christ, Gauthier Serre d’Igorrr ou Tommy Talamanca de Sadist livrent leurs commentaires sur un vécu marquant. D’autres, plus illustres encore, se sont aussi immergés dans le pays… et pas des moindres.

De l’époque soviétique à aujourd’hui, le Metal arménien a évidemment changé et s’est beaucoup émancipé, même s’il reste toujours très confidentiel sur la scène mondiale et même européenne. « Furie Arménienne » nous plonge dans un univers, parfois irréaliste, d’une nation qui ne manque ni de ressource et encore moins de volonté. D’ailleurs, l’interview de Ian Gillian de Deep Purple offre un regard plein d’espoir aussi pour la suite. Captivant et très bien documenté.

Retrouvez tous les livres des Editions des Flammes Noires sur son site : www.edt-flammes-noires.com

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Black Metal Livre

Behemoth : éloge du noir [Livre]

Editée en version anglaise en 2015, « Devil’s Conquistadors », la biographie officielle de BEHEMOTH, a enfin sa traduction française. Elle devrait ravir ses fans, celles et ceux qui aiment le Black Metal et plus largement les curieuses et les curieux désireux de voir de quelle manière les Polonais se sont hissés au sommet de ce registre extrême. Et on doit ce beau et consistant livre à l’iconographique très soignée aux Editions des Flammes Noires.

BEHEMOTH : Devil’s Conquistadors

Lukasz Dunaj

Editions des Flammes Noires

Si certaines productions discographiques extrêmes peuvent me laisser complètement indifférent, c’est beaucoup plus rarement le cas avec les livres. C’est donc cette curiosité qui m’a poussé à ouvrir et parcourir dans un premier temps ce bel ouvrage consacré au géant du Black Metal : BEHEMOTH. Et histoire de se mettre complètement dans le bain, je me suis repassé la récente réédition du deuxième album « Grom », puis « The Satanist » et « Opvs Contra Natvram » sorti l’an dernier. Au diapason, en somme !

Pour mémoire, le groupe a vu le jour en 1981 à Gdansk et compte aujourd’hui douze albums au compteur. Issu de la scène underground, il est considéré comme l’un des piliers du Metal extrême combinant dans son Black Metal des éléments Death et Thrash et est devenu au fil du temps LA référence du genre. Et BEHEMOTH, c’est surtout le binôme Adam ‘Nergal’ Darski (guitare, chant) et Zbigniew ‘Inferno’ Prominski (batterie), figures de proue du combo depuis ses débuts.

A travers « Devil’s Conquistadors », on plonge dans l’univers obscur et satanique, qui a forgé l’identité si particulière de la formation et qui a également entretenu certains mythes et pas mal de fantasmes aujourd’hui encore très présents. BEHEMOTH a fait couler beaucoup d’encre et alimenté bien des rumeurs. Ecrit par Lukasz Dunaj qui les a côtoyé de très près, le livre retrace l’histoire de ses membres à travers des interviews notamment et depuis la création du groupe jusqu’à l’album « The Satanist » (2014), devenu culte.

Richement illustré et fourmillant d’anecdotes aussi croustillantes qu’édifiantes parfois, la biographie de Lukasz Dunaj se lit presque comme un roman. Il faut bien avouer que l’ascension de BEHEMOTH, qui démarre dans un pays faisant partie alors du bloc soviétique, ne manque pas de sel… notamment dans ses rapports avec l’Eglise évidemment. Sans compromis, les Polonais ont suivi leur propre modus vivendi sans jamais se renier. Une aventure faite de Metal et franchement immersive !

Toujours aux Editions des Flammes Noires, retrouvez le deuxième tome de « Noire France : Black Metal Français » par Pierre Avril, ainsi que « Mayhem 1984-1994 : Les Archives de la Mort » par Jørn ‘Necrobutcher’ Stubberud. Les livres, et bien d’autres sont disponibles sur le site de l’éditeur : https://edt-flammes-noires.com

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Non classé

Otherwise : un tumulte positif

C’est avec une petite bombe entre les mains que ressurgit OTHERWISE et elle risque sacrément de faire trembler les murs. En effet, « Gawdzillionaire » est un concentré explosif d’adrénaline pure. La formation de la ville du péché met toutes les chances de son côté, sans laisser de place au hasard et en se montrant d’une vivacité carburant aux gros riffs de guitares, aux rythmiques écrasantes, le tout porté par un frontman rassembleur monté sur ressort.

OTHERWISE

« Gawdzillionaire »

(Mascot Records)

Formé à Las Vegas, OTHERWISE fait partie de ces groupes au talent certain, qui peinent malheureusement à exploser y compris dans leur propre pays. Et pourtant le quatuor possède de solides arguments comme vient le confirmer ce sixième album époustouflant à bien des égards. Sur un groove de chaque instant, les Américains ne relâchent pas un instant la pression et livrent 12 titres aussi explosifs que fédérateurs.

Sur une rythmique d’enfer, OTHERWISE emprunte autant à un Power Rock nerveux qu’à des riffs très Hard Rock pour obtenir un Alternative Metal tendu et frénétique. Guidé par son chanteur Adrian Patrick et son guitariste Ryan Patrick, membres fondateurs et seuls rescapés de la formation originelle, le combo propose des morceaux lourds et massifs gavés de mélodies entêtantes avec un enthousiasme et une générosité énorme.

Dès « Full Disclosure » et « Exit Wound », la tension est palpable et cette envie débordante ne fait que monter crescendo. OTHERWISE montre une assurance presqu’insolente et enchaîne sur des morceaux qui sont autant de hits en puissance (« Failure », « La Familia », « Coffins »). Et histoire de se faire plaisir, on retrouve même le rappeur Ekoh sur le morceau-titre et Heidi Shepherd de Butcher Babies sur « Paradise », un sommet de l’album.

Seul bémol et il est de taille, le gang du Nevada a laissé les clefs de la production à Matt Good, qui a bossé avec Asking Alexandria notamment. De fait, on retrouve des arrangements à la con très MetalCore, qui viennent briser une sincérité pourtant à l’œuvre. ‘Tout ce qui se passe à Vegas reste à Vegas’, certes, mais il faut souhaiter que « Gawdzillionaire » permette enfin à OTHERWISE de déverser son fougueux Metal Alternatif à travers le reste du monde.

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Blues Blues Rock Ethnic

Moonlight Benjamin : volcanic voodoo

Rageuse et tellement libre, la nouvelle réalisation de MOONLIGHT BENJAMIN libère une énergie où tout paraît connecté. Explosif et saturé, le Blues ensorcelé de la Queen haïtienne illumine par une volonté fascinante de parvenir à un dessein musical unique. Et c’est chose faite avec « Wayo », qui claque autant qu’il rassemble dans un melting-pot d’influences variées et universelles.

MOONLIGHT BENJAMIN

« Wayo »

(Absilone/Socadisc)

Entre poésie et chamanisme, la chanteuse prêtresse avance sur ce troisième album dans un cyclone Blues et Rock libérant un cri de liberté pour son île meurtri et même au-delà. Dans sa voix, MOONLIGHT BENJAMIN semble également se faire l’écho des multiples catastrophes naturelles et les régimes politiques désastreux qu’a subi Haïti à travers un style aussi intemporel que moderne. Ce disque est un séduisant voyage chaotique. 

De cet esprit caribéen omniprésent et même si l’on retrouve aussi des rythmes typiquement africains, il émane une charge émotionnelle incroyable puisée dans la force insulaire de ses origines. MOONLIGHT BENJAMIN a fait sienne la puissance vaudou et l’impact sur ses propres textes chantés en créole est saisissant. Elle envoûte par un chant hypnotique qui se fond dans un Blues torturé. « Wayo » (cri de douleur en haïtien) prend ici tout son sens.

Intenses et spirituelles, ces onze nouvelles chansons produisent un relief étonnant et s’inscrivent dans une sorte de rituel où se croiseraient comme par magie The Black Keys et Rokia Traoré. Mais c’est sans compter sur la singularité vocale de MOONLIGHT BENJAMIN qui marie les genres avec une grande ferveur. « Wayo » est vraiment initiatique dans son approche très mystique, où la lourdeur des tempos accompagne des incantations magistrales.  

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Death Metal Ethnic Thrash Metal

Concrete Age : tribal vibes

Fusionnant des inspirations directement issues d’Europe de l’Est et même au-delà avec un Metal Thrash/Death, le quatuor russe CONCRETE AGE assène un style très original et personnel. Arborant des sonorités ancestrales avec un style très actuel, le quatuor n’a aucun mal à nous envoûter, grâce à des changements de rythmes et d’ambiances à la fois brutales et mélodiques.

CONCRETE AGE

« Bardo Thodol »

(Independant)

Originaires des Balkans et du Caucase du nord, les russes de CONCRETE AGE se sont établis à Londres et c’est depuis la capitale anglaise qu’ils livrent aujourd’hui leur huitième album. Basé sur un style technique Thrash et Death, le combo y injecte avec talent des sonorités ethniques aux multiples teintes pour une explosion musicale loin du folklore suranné de The Hu, notamment. Ici, on n’est pas dans la gaudriole.

« Bardo Thodol » tient son titre de l’ouvrage tibétain du même nom, que l’on traduit couramment par le ‘Livre Des Morts’ en Occident. Il s’agit d’un corpus décrivant les états de conscience et les perceptions se succédant durant le moment entre la mort et la renaissance. Et si le concept est audacieux, CONCRETE AGE réussit à rendre son album captivant, immersif et d’une puissance très bien distillée.

Entre Metal massif et musique du monde jouée sur des instruments traditionnels, le quatuor fait preuve d’une grande maîtrise et d’une technique imparable. Inarrêtable, le groupe multiplie les paysages sonores avec une inspiration qui abat les frontières avec force (« Hex », « Purity », « Lullaby For A Deadman », « Bardo Thodol », « Ridges Of Suffering », « Bezdna Of Ludost »). Solide et mélodique, CONCRETE AGE se montre conquérant.

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Livre Rock Progressif

Emerson Lake & Palmer [Livre]

Que Noël arrive, ou pas, ce beau livre signé Dominique Dupuis fera forte impression dans toutes les bibliothèques d’amoureux de Rock et de Rock Progressif en particulier. Avec EMERSON LAKE & PALMER (Editions du Layeur), l’auteur retrace l’histoire de ce groupe monumental qui continue d’influencer de nombreux musiciens à travers les générations. Grâce à un travail pharamineux sur les illustrations et une plume érudite, on plonge avec bonheur dans la discographie et le parcours de ce groupe mythique.

EMERSON LAKE & PALMER

Dominique Dupuis

(Editions du Layeur)

Les amateurs de Rock Progressif connaissent évidemment le légendaire trio anglais EMERSON LAKE & PALMER. Pour les autres, l’occasion est belle, avec ce superbe ouvrage de Dominique Dupuis, de faire la découverte de l’un des groupes majeurs et fondateurs d’un style qui lui doit beaucoup. Avant-gardistes sous bien des aspects, les Londoniens ont laissé une empreinte indélébile et ouvert bien des voies.

Pour les non-initiés, la formation a vu le jour en 1970 autour de Keith EMERSON (ex-Nice) aux claviers), Greg LAKE (ex-King Crimson) à la basse, la guitare et au chant, ainsi que Carl PALMER (ex-Atomic Rooster) à la batterie et aux percussions, seul membre encore vivant. A eux trois, ils ont mis de sérieux coups de pied dans la fourmilière Rock et influencé un grand nombre de leurs contemporains et même au-delà.

Photo : Alan Messer/Shutterstock

EMERSON LAKE & PALMER, c’est aussi neuf albums studio vendus à près de 48 millions d’exemplaires à travers le monde sous ce line-up (il y a eut une reformation dans les années 80 avec Cozy Powell en lieu et place de Palmer, alors sous contrat avec Asia). Le travail exemplaire effectué par Dominique Dupuis met en lumière l’épopée visionnaire des Britanniques avec un œil de spécialiste remarquable et une iconographie incroyable.

Parfaitement documenté, le livre retrace le parcours d’EMERSON LAKE & PALMER à travers des articles détaillés des albums et de leur conception, des tournées et des rencontres qui ont mené à de multiples aventures musicales. De leurs disques solos respectifs à King Crimson ou Asia, dont Palmer à signer l’incontournable tube « Heat Of The Moment », ce livre est un superbe témoignage d’une époque et d’un groupe débordant de créativité.

Editions du Layeur / 240 pages / 36€

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Non classé

Disturbed : passage en force

Résolument moderne, addictive et puissante, cette huitième réalisation de DISTURBED vient assoir un peu plus sa place prédominante sur la scène Metal d’outre-Atlantique. Agressif et pourtant expert en morceaux entêtants, le quatuor est toujours aussi affûté et rentre-dedans. Très resserré, pour ne pas dire formaté, « Divisive » est un modèle du genre, de ceux qui restent en tête un long moment.

DISTURBED

« Divisive »

(Reprise Records/Warner Music)

Souvent traité de vendu par ses détracteurs, DISTURBED est au Metal ce qu’est Nickelback au Rock : le groupe que l’on adore ou que l’on adore détester… surtout depuis que les réseaux sociaux ont élevé la pratique au rang de sport international de masse. Bref, le quatuor de l’Illinois livre son huitième album, quatre ans après « Evolution », et s’il est sans surprise, il n’en demeure moins vivifiant et fédérateur.

Toujours aussi polarisant, l’Alternative Metal de DISTURBED ne manque ni de percussion, ni de refrains accrocheurs. Derrière cette impression de déjà-vu, le groupe de David Draiman reste d’une efficacité redoutable et rien n’est laissé au hasard. Comme d’habitude, « Divisive » est très, très produit et le maître à l’œuvre, Drew Fulk, en a fait un album au packaging sonore très marketé (« Hey You », « Unstoppable »).

La rythmique est implacable, le chant féroce et les riffs acérés : la recette gagnante du gang de Chicago depuis ses débuts reste la même (« Bad Man », « Love To Hate », « Won’t Back Down »). Et sur la power ballade « Don’t Tell Me », Ann Wilson de Heart vient poser un peu de douceur et DISTURBED se prête au jeu pour un peu de diversité. Ne nous y trompons pas, les Américains proposent, sans prendre le moindre risque, un bon album, lourd et mélodique.

Photo : Travis Shinn
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Musique celtique Musique traditionnelle

Denez : l’art de la Gwerz

Nul besoin de comprendre la langue bretonne pour être submergé par la beauté et la profondeur de la voix de DENEZ. Après s’être produit a cappella, dans des formules traditionnelles plus classiques et aussi après avoir habillé son chant de musique Electro, c’est dans une orchestration très acoustique que le maître de la Gwerz arrête le temps sur « Ur Mor A Zaeloù », un nouvel album vibrant, à la fois vif et délicat, dont il est difficile d’échapper à la résonance libératrice.   

DENEZ

« Ur Mor A Zaeloù »

(Arsenal Productions/Coop Breizh)

Impalpable, sinueuse et intemporelle, la Gwerz est cette plainte éternelle faite d’une humanité et d’un humanisme absolus, dont DENEZ s’est fait le chantre au fil de ses albums. « Ur Mor A Zaeloù » est le douzième opus du chanteur de Santec, dans le Finistère. Et cette fois encore, il transporte, fait frissonner et même trembler, tout en offrant une chaleur libre et fluide perceptible sur ces dix nouveaux morceaux où la modernité s’entremêle dans une tradition forte et fière. S’il est toujours question de douleur, c’est aussi parce que l’espoir se fait l’étendard de cette poésie.

Enregistré dans l’église de Lanvellec en Trégor, « Ur Mor A Zaeloù » célèbre le chant sacré de DENEZ, dont il émane une spiritualité, au-delà de toute religiosité, à même de toucher toutes les cultures, toutes les époques et tout à chacun. Messagère d’évènements tragiques, tourmentés et finalement immuables, le Gwerz magnifie le chant sacré, incantatoire et d’une incroyable puissance de DENEZ. Fortement ancré dans son héritage breton et plus largement celtique, ce nouveau chapitre de son répertoire est tout en symboles.

Dans cet univers très épuré, le chanteur est accompagné de violoncelle, violon, bandonéon, cornemuse, veuze et d’un chœur d’enfants pour un voyage musical très acoustique, marqué par une simplicité et une intense émotion de chaque instant. Faisant souvent écho aux drames actuels du monde, DENEZ s’approprie des textes traditionnels en breton, mais livre également ses propres compositions (« Kanañ A Ran », « Naonegezh Kiev »). Sans être prophétique, il reste un passeur incontournable de mélodies et de nos trésors.