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Metal Progressif Rock

Wine Guardian : un destin en main

L’heure pour WINE GUARDIAN de briller au sein de la scène Metal et Rock progressive italienne, et même au-delà, serait-elle enfin venue ? Avec « Timescape », le trio affirme son style et se montre percutant et inventif. Après un EP et un premier album autoproduits, les Transalpins paraissent plus prêts que jamais.

WINE GUARDIAN

« Timescape »

(Logic II Logic Records/Burning Mind Music)

Présent sur la scène Metal progressive depuis maintenant 13 ans, WINE GUARDIAN ne livre pourtant que son deuxième album après un premier EP en 2014. Malgré une discographie peu étoffée, les Italiens se sont fait rapidement remarquer et « Timescape » vient confirmer tous les espoirs placés en eux. Et avec ce nouvel opus, le trio devrait enfin prendre son envol.  

Après avoir évolué sur ses premières réalisations dans un registre rappelant Queensrÿche, Savatage et Fates Warning, WINE GUARDIAN a considérablement modernisé son jeu, tout en gardant des sonorités Heavy Metal très marquées. Et les Transalpins ont également conservé un côté très Rock, ne se privant pourtant pas quelques expérimentations tout en restant toujours aussi pertinents.

Avec « Timescape », Lorenzo Parigi (guitare, chant), Stefano Capitani (basse) et Davide Sgarbi (batterie) se montrent particulièrement inspirés et la qualité technique affichée et très bien mise en valeur sur une production précise et soignée (« Chemical Indulgence », « Digital Drama », « The Luminous Whale » et le très bon « The Astounding Journey »). WINE GUARDIAN déploie une belle créativité et on attend la confirmation.

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Progressif Rock

Nine Skies : la vérité de la scène

En même temps que son troisième album, « 5.20 », dans lequel NINE SKIES présente une version acoustique de son Rock Progressif, le groupe a décidé de proposer un témoignage live de son passage au festival ‘Prog En Beauce’. Authentique et avec un côté brut très séduisant dans le son, les Français parcourent leurs deux premiers albums sous un jour nouveau dans un set très relevé.

NINE SKIES

« Live @ Prog En Beauce »

(Anesthetize Productions)

Alors que sort dans quelques jours son nouvel album « 5.20 », NINE SKIES fait d’une pierre deux coups en offrant au même moment « Live @ Prog En Beauce », son premier opus live. Enregistré le 26 octobre 2019 lors de la septième édition du festival, on a le plaisir de retrouver le groupe sur scène pour l’une de ses rares prestations, la pandémie et l’éloignement des musiciens ayant fait le reste.

Entouré d’un public d’amateurs éclairés, NINE SKIES propose un set composé de morceaux de ses deux premiers albums, « Return Home » et « Sweetheart Grips », le tout dans une belle homogénéité. Arrivé sur le second opus, la chanteuse Aliénor Favier s’approprie avec facilité l’ensemble des titres et leur donne même une nouvelle dimension, plus féminine bien sûr, et aussi plus fluide et chargée d’émotion.   

Passant d’un album à l’autre dans un bel équilibre, on retrouve certains titres dans des versions différentes, ce qui leur donnent un peu plus de volume (« Burn My Brain », Return Home », « A Way Back »). Le Rock Progressif de NINE SKIES se fait aussi plus intimistes (« Catharsis ») et très dynamique (« Soldiers Of Shame », « Fields Of Perdition »). Un bel album live en forme de moment de vérité très réussi.

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Progressif Rock Stoner/Desert

Wytch : bataille aérienne

Robuste et aérien, ce premier album de WYTCH montre déjà l’étoffe d’un groupe sûr de son jeu et inspiré. A l’instar de la pochette réalisée par sa chanteuse Johanna Lundberg, le quintet est capable d’autant de finesse que de rugosité. Le Stoner Heavy Psych des Suédois flirte même avec le Hard Rock et le Metal sans complexe.

WYTCH

« Exordium »

(Ripple Music)

Après avoir commencé en 2016 sous le nom d’Aska sur la côte nord-est suédoise, le groupe avait déjà un EP à son actif avant le changement de nom et une signature sur le label californien Ripple Music quatre ans plus tard. Et il faut aussi préciser que WYTCH compte dans ses rangs des musiciens aguerris venus étonnamment d’horizons muscinaux très différents.

Distillant un Stoner Heavy Psych aux sonorités Hard Rock et parfois même Metal, les Suédois sont pourtant la combinaison de membres issus du Folk Metal, du Rock Psych, du Black Metal et du Rock alternatif. Et le mélange est aussi explosif que créatif. La férocité des riffs des deux guitaristes et la puissance affichée de sa chanteuse offrent à WYTCH une touche particulière.

Les huit morceaux de « Exordium » montrent une homogénéité et une grande liberté d’écriture que le quintet maîtrise parfaitement. Capable de provoquer des tempêtes décibéliques, puis de se réfugier dans des breaks où la sensualité de sa frontwoman rayonne, WYTCH développe un style aussi inspiré que pointu (« Black Hole », « Savior », « Warrior », « Rebel » et « You »). Une réussite totale !

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Progressif Rock

Kansas : still alive

N’ayant pu jouer son dernier opus sur scène et histoire de se rappeler au bon souvenir de la chaleur des concerts, KANSAS fait son retour avec un double-album… live ! Enregistré en 2019 et 2020, « Point Of Know Return Live & Beyond » retrace brillamment un pan de l’histoire du groupe de Rock Progressif américain, ainsi que l’intégralité de l’un de ses albums phares.  

KANSAS

« Point Of Know Return Live & Beyond »

(InsideOut Music)

Dans la foulée de « The Absence Of Presence » sorti l’an dernier, KANSAS revient contre toute attente avec un double-album live. Le septet américain n’est jamais à court d’idée et c’est au cours d’une douzaine de concerts entre 2019 et 2020 que le légendaire groupe de Rock Progressif a capté l’ensemble des morceaux. Il s’agissait de la tournée anniversaire de leur emblématique album « Point Of Know Return ».

Sorti en 1977 et figurant parmi les albums incontournables de la formation, il est interprété dans son intégralité avec des arrangements qui lui offrent une seconde jeunesse. Ce cinquième album vendu à quelques millions d’exemplaires a fortement contribué à l’assise mondiale de KANSAS. Et ces prestations ont été coproduites par Phil Ehart (batterie) et Richard Williams (guitare). Autant dire que ça sonne !

Les 22 morceaux sélectionnés nous baladent dans la somptueuse discographie des Américains. Le chant reste toujours aussi captivant et les incroyables parties instrumentales brillent grâce notamment au violon de David Ragsdale, qui fait toujours des merveilles. Et on retrouve les classiques de KANSAS toujours intacts et étincelants (« Carry On Wayward Son », « Dust In The Wind », « Song For America », … »). Un régal !

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Doom Progressif

Intraveineuse : injection cinématographique

L’univers très urbain et mélancolique d’INTRAVEINEUSE trouve sa source et sa fluidité dans celles de Paris, capitale de contrastes nourrie d’énergies débordantes et d’indolences écrasantes. Entre riffs massifs et rythmiques Doom laissant place à de belles fulgurances romantiques, gothiques et Metal, le duo propose un opus étonnant, aux allures et à l’ambiance très cinématographique.

INTRAVEINEUSE

« Chronicles Of An Inevitable Outcome »

(Independent)

Ceux qui connaissent le quartier parisien mis en lumière sur la pochette de cette première réalisation d’INTRAVEINEUSE devraient aller errer, casque vissé sur les oreilles, dans les rues aux néons colorés de la capitale en écoutant cette seule et unique piste « Chronicles Of An Inevitable Outcome ». L’atmosphère lourde et mélancolique ne manquera pas de vous submerger, ainsi que les riffs acérés et la rythmique versatile et appuyée.

Constitué d’un guitariste (qui a par ailleurs mixé et produit l’ensemble) et d’un batteur tous deux issus de la scène HardCore française, c’est pourtant dans un Doom Progressif aux multiples facettes que s’est engouffré INTRAVEINEUSE. Afin de donner encore un peu plus de consistance à son projet, le duo a accueilli quelques amis, venus lui prêter main forte pour la basse et les claviers à travers des mélodies pénétrantes.

Entièrement instrumental et long de 30 minutes, « Chronicles Of An Inevitable Outcome » aurait bien sûr pu être sectionné afin d’offrir plusieurs morceaux. Les breaks sont suffisamment nets pour cela, mais la fluidité et l’entité-même du projet aurait sans doute perdu de son flux et dénaturé l’enchainement si soigné des atmosphères. INTRAVEINEUSE fait plus qu’explorer des sonorités Doom et gothique, il pose un univers très personnel où la lassitude n’a pas sa place.

Bandcamp : https://intraveineuse.bandcamp.com/

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Progressif Rock

Frost* : une persistance de haut vol

Toujours très présent sur la scène progressive, FROST* se détache peu à peu de l’étiquette de super-groupe qui lui colle à la peau et affirme au fil des albums un style de plus en plus personnel et reconnaissable dès les premières notes. Sur ce quatrième véritable album, les Britanniques font parler la poudre sur des mélodies originales, entre percussion et raffinement.

FROST*

« Day And Age »

(InsideOut Music)

Et si on arrêtait de demander à des groupes comme FROST* de révolutionner le genre pour n’attendre simplement d’eux qu’ils livrent de bons et même de très bons albums ? Le hasard (quoique) faisant bien les choses, c’est très précisément ce que les Britanniques viennent de faire avec « Day And Age ». Nul besoin de revenir sur la qualité technique du trio tant elle est incontestable, alors profiter simplement de ce nouvel album suffit finalement à y prendre du plaisir. 

Les plus austères aficionados de Rock Progressif y verront toujours des sonorités proches de Genesis, Alan Parson ou encore Pink Floyd et le reste du catalogue. Mais peu importe, FROST* mène avec vigueur, dextérité et créativité sa barque, qui n’est pas prête de chavirer… contrairement à toutes celles précitées. Le trio reste dans un registre qui a construit sa réputation et qui, s’il ne surprend pas toujours tout le monde, a au moins le mérite d’être très bon à bien des égards.

Talentueux et chevronnés, Jem Godfrey (claviers, chant), John Mitchell (guitare) et Nathan King (basse) font toujours preuve de puissance et de raffinement dans leurs compos (« Day And Age », « The Boy Who Stood Still »). Mélodique et sur des structures aux breaks féroces, FROST* a également fait appel à trois batteurs différents, tout en maintenant un groove explosif (« Island Life », « Repeat To Fade »). Multipliant les ambiances, les Anglais livrent un album intense et très personnel.

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post-Rock Progressif

Glen : lumineux et élégant

Quand l’intelligence, la technique et le savoir-faire convergent et font sens dans un post-Rock Progressif qui allie puissance, mélodie et légèreté, ça donne « Pull ! », deuxième album du quatuor berlinois GLEN. Malgré la complexité du jeu et la précision des arrangements, le groupe évolue dans un registre instrumental très abordable, efficace et captivant. Un modèle d’authenticité en somme !

GLEN

« Pull ! »

(Anesthetize Productions)

Basé à Berlin, GLEN a pourtant la particularité d’être guidé par le multi-instrumentiste et compositeur de musique de film Wilhelm Stegmeier, de la Grecque Eleni Ampelakioutou (guitare, piano, percus), de la Gréco-autrichienne Maria Zastrow (basse) et de l’Américain Brendan Dougherty (batterie). Et le quatuor réserve encore bien des surprises sur cet addictif « Pull ! », qui s’écoute et se réécoute à l’envie.  

Les cinq morceaux (enfin sur la version physique, celle qui s’écoute) oscillent en neuf et douze minutes, qui ne sont pas de trop pour poser les atmosphères qui font de ce deuxième album une sphère musicale où il fait bon se laisser aller. Cantonner GLEN a un simple groupe de post-Rock serait également réducteur, tant les quatre musiciens sont d’une musicalité pointue et minutieuse, mais sans jamais tomber dans une béatitude trop technique et démonstrative.  

Mixé par le grand Reinhold Mack, « Pull ! » bénéficie d’une production à la hauteur des compositions des Berlinois. Outre un groove qui ne faiblit jamais, le travail effectué sur les guitares est exceptionnel et ne sombre pas dans des textures trop saturées. Cette légèreté apparente doit également beaucoup à la composante progressive et instrumentale de GLEN. Et même en l’absence de chant, le quatuor raconte pourtant de belles histoires.

L’envoûtement commence avec « Lecture » et son enchevêtrement de guitares, avant de se laisser porter par les percussions de « Korinth » dont le crescendo et le lead de la guitare sont particulièrement expressifs. La ligne de basse sur le très rythmé « Ahab » continue de captiver, avant le plongeon dans l’accrocheuse mélodie de « Davos ». Doux et léger, le morceau se fait plus planant grâce à des notes d’orgue très pertinentes. Enfin, GLEN se fait plaisir avec « Buffalo Bullet », reprise de John Cale et seul titre chanté de l’album.

Très travaillé et pourtant très accessible, « Pull ! » est d’une beauté renversante et saisissante. Efficace et entraînant, l’album met en lumière le talent des musiciens, qui portent l’ensemble et se mettent au service de morceaux dont la progression et la grande qualité des arrangements font des merveilles. GLEN joue sur les sensations avec un feeling tellement fluide qu’il en est irrésistible. Et il est aussi question de baleine… mais c’est une autre histoire !  

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Hard Rock International Progressif Rock

The Vintage Caravan : résolument moderne ! [Interview]

C’est en 2006 sur leur île, l’Islande, qu’ont résonné les premiers riffs, les premières rythmiques et les premiers refrains de THE VINTAGE CARAVAN. Cinq albums plus tard, c’est un trio plus qu’aguerri, sûr de lui et terriblement inspiré qui arpentent les scènes du monde entier. Avant de les retrouver pour quatre dates françaises l’an prochain, entretien avec le très bon et très sympathique bassiste du trio, Alexander Örn Númason, qui revient sur cette belle épopée et une aventure faite de persévérance et de travail.

– Vous avez créé THE VINTAGE CARAVAN alors que vous étiez très jeunes et avec un premier deal d’album il y a presque 10 ans. J’imagine que cette déjà longue expérience vous a permis d’éviter certains écueils professionnellement ?

Oui, c’est vrai que le groupe existe depuis un certain temps maintenant. Je pense que nous avons eu la chance d’avoir beaucoup d’opportunités dans notre carrière, mais nous avons aussi commis beaucoup d’erreurs. C’est inévitable, mais cela vous oblige à faire de meilleurs choix par la suite. Ça a été financièrement difficile de faire fonctionner le groupe, mais cela s’améliore avec l’expérience que nous avons maintenant !

– Après votre premier album éponyme, « Voyage », « Arrival » et « Gateway » ont assis votre réputation qui a été confortée par de très bonnes prestations live. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette dernière décennie, alors que sort votre cinquième album « Monuments » ?

Eh bien, je pense que les choses se sont toujours déroulées assez lentement mais toujours régulièrement pour THE VINTAGE CARAVAN. Rien n’a vraiment été jamais tout noir ou tout  blanc. Nous travaillons très dur à la fois sur scène et en dehors, et finalement on récolte ce que l’on sème. Nous sommes toujours aussi impatients et nous cherchons à être meilleurs dans ce que nous faisons. Alors, on attend avec impatience ce que la nouvelle décennie nous réserve !

– Avant de parler du nouvel album, pourquoi avoir quitté Nuclear Blast pour Napalm Records ? Votre collaboration ne répondait plus à vos attentes ?

Nuclear Blast a récemment été rachetée par un grand conglomérat de médias et ils ont procédé à un changement complet de personnel dans tous les départements. Nous avions la possibilité d’aller chez Napalm Records et nous avons pensé que c’était le moment idéal. Nous espérons beaucoup des nombreuses années à venir chez Napalm. Ce sont vraiment des gens formidables !

– Il y a quelques années, en 2014, vous avez aussi quitté votre Islande natale pour le Danemark. C’était devenu compliqué pour vous de tout gérer depuis votre île ?

C’est tout simplement impossible sur le plan logistique, notamment pour les tournées, car il faillait toujours s’envoler vers et depuis l’Islande. Nous avons eu la chance de pouvoir déménager au Danemark et de vivre juste à côté de la frontière allemande. Alors, c’est ce que nous avons fait. Nous y sommes restés deux ans et nous avons fait en moyenne 80 à 90 concerts par an, ce qui n’aurait jamais été possible depuis l’Islande. Nous voulions juste jouer tous les spectacles qui présentaient, peu importe d’ailleurs le tarif ou le nombre de spectateurs. Maintenant, c’est un peu différent, nous sommes plus établis et que nous pouvons choisir avec une plus grande liberté.

– THE VINTAGE CARAVAN présente aussi un line-up stable depuis le départ de votre premier batteur. Le côté solaire et positif de votre musique vient-il aussi de cette sérénité acquise dans la durée ? Vous vous connaissez très bien tous les trois…

Nous avons le même line-up maintenant depuis environ 6 ans, ce qui est vraiment agréable. Le changement de batteur a été une situation très stressante, il a donc fallu un certain temps pour s’adapter. Mais maintenant, nous nous sommes posés et avec ce deuxième album avec ce même line-up, nous savons comment travailler ensemble plus simplement, tout en restant très concentrés pour obtenir le meilleur résultat.

– L’ADN du groupe réside dans ce groove incroyable guidé par des influences très 70’s, Psych et progressive. Vous qui n’avez pas connu cette époque très créative, comment êtes-vous tombés amoureux de ce style et que lui trouvez-vous de si pertinent ?

La musique qui vient de cette époque est tout simplement incroyable et aussi très diversifiée. Il y a une grande liberté qui s’entend sur les albums Prog qui sont sortis comme King Crimson, Yes, Rush et beaucoup d’autres. C’est juste quelque chose qui a toujours résonné en nous. Mais il y a aussi beaucoup d’influences modernes et, honnêtement, je pense qu’il n’y a pas de groupe de Rock qui ne soit pas, au moins un peu, influencés par les groupes des années 70, à savoir Led Zeppelin, Black Sabbath, Jimi Hendrix, etc.

– Sur ce nouvel album, on sent qu’un cap a été franchi dans les compostions comme dans les arrangements, qui sont beaucoup plus riches que sur « Gateway » notamment. C’est aussi votre sentiment ?

Bien sûr, nous nous efforçons toujours d’être meilleurs dans ce que nous faisons et cela implique bien sûr les compositions, mais aussi les arrangements. Personnellement, cela fait longtemps que je ne me concentre plus sur le simple fait de devenir un meilleur bassiste. Maintenant, il s’agit plus concrètement de comprendre l’espace et la profondeur qui accompagnent les morceaux et les enregistrements, ainsi que d’essayer de créer des chansons qui n’ont pas de points faibles en termes de flux. C’est le processus actuel et j’espère qu’avec le prochain album, nous serons encore meilleurs !

– Sur « Monuments », on retrouve les ingrédients de THE VINTAGE CARAVAN avec des envolées très Hard Rock, parfois Metal, et cette fois il y a aussi un côté Stoner plus prononcé. Et c’est vrai que votre style s’y prête bien. C’est un registre que vous vouliez explorer depuis longtemps ?

Je pense que nous avons atteint le sommet dans notre côté Stoner Rock avec « Arrival ». Il y a énormément d’influences sur ce nouvel album avec notamment du Rock, du Metal et du Stoner, mais aussi beaucoup de Funk, de Jazz, voire de Hip-Hop. Nous avons tous des goûts musicaux assez variés, donc cela finit par être un joli melting-pot. C’est parfois difficile de déterminer d’où tout cela provient, mais c’est une bonne chose car je pense que cela signifie que nous nous ressemblons de plus en plus, et que notre style est de plus en plus personnel.

– Un mot aussi sur la production de « Monuments » qui est dense et massive. Dans quelles conditions avez-vous enregistré l’album, et aviez-vous des exigences particulières quant à sa couleur sonore ?

Oui, il s’est passé beaucoup de choses, et nous avons eu beaucoup de chance de retravailler avec Ian Davenport (Band of Skulls, Gaz Coombes, Philip Selway, etc …), qui a fait un excellent travail de production et de mixage. L’album a été enregistré dans les fameux studios de Hljóðriti en Islande, qui a un caractère sonore très spécial et un matériel à peine croyable. Alors, nous avons passé de longs moments à expérimenter pendant les 22 jours que nous avons passés là-bas.

– Justement, vous venez d’annoncer les dates de votre prochaine tournée en 2022, avec d’ailleurs quatre passages par la France. Vous qui êtes véritablement un groupe de scène, vous devez être plus qu’impatients, non ?

Bien sûr, nous avons hâte de remonter sur scène. Nous attendions juste le bon moment. C’est une situation difficile, car les concerts ont été reportés si souvent qu’il était presque difficile de croire que les tournées allaient reprendre un jour !

« Monuments » est disponible depuis le 16 avril chez Napalm Records.

Retrouvez la chronique de l’album : https://rocknforce.com/the-vintage-caravan-une-eruption-irresistible/

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Progressif Stoner/Desert

Vokonis : la tangente progressive

Depuis son premier album, « Olde One Ascending » en 2016, VOKONIS semble en constante mutation. Après des débuts dans un Stoner Metal qui se sont prolongés vers des ambiances plus Doom, c’est dans une direction plus progressive et moins virulente que se projette aujourd’hui le quatuor suédois avec ce très bon « Odyssey », un voyage musical plein de surprises.

VOKONIS

« Odyssey »

(The Sign Records)

Après la Californie, la Suède est la seconde patrie du Stoner et ce n’est donc pas une surprise de voir VOKONIS sortir un aussi bon album. Il faut aussi dire que le groupe a connu quelques évolutions depuis « Grasping Time » (2019) pour son plus grand bien d’ailleurs. Musicalement, les Scandinaves ont encore peaufiné leur jeu, qui met beaucoup plus l’accent sur le côté progressif de son style.

« Odyssey » voit le batteur Peter Ottoson prendre vraiment du volume et guider le groupe. VOKONIS accueille aussi aux claviers (définitivement, espérons-le) Per Wiberg qui officie chez Spiritual Beggars et Kamchatka après avoir quitté Opeth il y a dix ans. Il se fond parfaitement dans ce nouvel album en appuyant de manière assez discrète, mais efficace, les morceaux (« Hollow Waters », « Through The Depths »).

Profond et puissant, ce quatrième opus voit aussi son bassiste Jonte Johansson prendre plus de responsabilité au chant dans un style épuré et plus mélodique. Le quatuor n’a en revanche rien perdu de son intensité et les riffs tranchants et l’agressivité vocale de Simon Ohlsson maintiennent la percussion et le côté massif de VOKONIS (« Blackened Wings », « Rebellion » et le génial morceau-titre). Un album complet et créatif.

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Progressif Rock

Lucid Sins : une tradition enchanteresse et ravivée

Si le noyau dur de LUCID SINS est constitué des deux musiciens Andreas Jonsson et Ruaraidh Sanachan, le duo de Glasgow ouvre facilement les portes du groupe et accueille en son sein des musiciens écossais qui viennent donner un relief saisissant à son Rock Progressif à la fois occulte, marqué par les 70’s et très novateur.

LUCID SINS

« Cursed ! »

(Totem Cat Records)

Nouvelle sortie du label brestois et beau retour de LUCID SINS, sept ans après le somptueux « Oscillation » qui avait marqué les esprits. Toujours composé d’Andreas Jonsson (guitare, chant) et de Ruaraidh Sanachan (guitare, basse, claviers et batterie), le torturé et presqu’occulte duo écossais signe avec « Cursed ! », un nouvel album plein de surprises et toujours dans une même veine Rock Progressif estampillé 70’s.

Pourtant héritier direct des Blue Öyster Cult, Wishbone Ash ou encore des Doors, tout en étant moins ésotérique et plus hédoniste dans son jeu, le groupe de Glasgow avait surpris et scotché tout le monde avec une étonnante reprise de Medusa (« Black Wizard ») sur son premier album. Plus chaleureux et toujours aussi débridé, LUCID SINS a encore étoffé son style et nourri son jeu d’harmonies et d’arrangements trois soignés et irrésistibles.

Sombre et envoûtant, « Cursed ! » voit aussi se joindre plusieurs musiciens locaux venus prêter main forte au duo. Guitare, claviers et violons viennent apporter du coffre et de bonnes vibrations aux titres de LUCID SINS. Enchanteur et enflammé dans le style, ce deuxième album des Ecossais s’inscrit parfaitement dans un registre Rock Progressif occulte, mais bienveillant, des 70’s. Un bond dans le temps obsédant.