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Top 20 2023 : reste du monde 

Hier, vous avez été quelques milliers à découvrir mon modeste classement aléatoire des 20 albums qui m’ont marqué cette année dans notre petit, mais joli, hexagone. Et je vous en remercie, d’autant que j’ai réussi à échapper au(x) scandale(s) ! Il faut aussi reconnaître que la scène française a pris une incroyable dimension et n’a plus à rougir, ni rien à prouver aux pays précurseurs. Voyons donc ce qu’a proposé le reste du monde en 2023…

Bien sûr, et rien qu’aux Etats-Unis, il existe des milliers de Gojira. L’exercice est donc un peu plus délicat, surtout quand de grosses ‘locomotives’ font leur retour. Cela dit, comme je me concentre sur ce qui a été publié sur le site, il y a aussi et heureusement de belles découvertes et plus d’artistes ‘en devenir’, comme on dit. Je vous laisse les (re)découvrir… Et la plus grande surprise vient peut-être aussi de styles qu’on ne trouve que très peu chez nous…

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France Hard Rock Metal Rock Stoner/Desert

 Top 20 2023 : France

Alors, j’ai décidé de choisir 20 albums, peut-être indispensables selon les goûts, mais en tout cas tous dignes d’intérêt. Selon la maxime du site, c’est donc ‘sans œillères, ni notes’ et surtout sans classement et de manière aléatoire, que je présente aujourd’hui la vingtaine de disques français que je pense incontournable cette année… Mais il en reste bien d’autres ! Voici les chroniques et/ou les interviews :

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Heavy Stoner Psych Stoner Metal

Nebula Drag : une faille temporelle

Le vaste territoire musical de NEBULA DRAG continue de s’étendre à des contrées où un Psych exaltant se fond dans une brutalité sauvage. Généreux et compact, « Western Death » entretient une sorte de flou et une brume dans laquelle on se perd avant qu’une rythmique  puissante vienne nous ramener à la réalité. Le combo californien obsède par cette impression qu’il a à nous faire croire à une jam torturée, alors même qu’il nous propulse dans un Stoner Metal noueux et envoûtant.

NEBULA DRAG

« Western Death »

(Desert Records)

Ca tremble à nouveau du côté de San Diego ! Et cela aurait même dû avoir lieu bien plus tôt si des problèmes de fabrication n’avaient pas énormément retardé la sortie de « Western Death », enregistré il y a plus d’un an. Mais nous y voilà et NEBULA DRAG se montre vraiment à la hauteur. Encore plus fuzz, lourd et cosmique que sur ses deux premières réalisations, le trio marque le retour fracassant de Corey Quintana (guiatre, chant), Garrett Gallagher (basse) et Stephen Varns (batterie) avec un enthousiasme débordant.

Les Américains avaient déjà mis tout le monde d’accord il y a quatre ans avec « Blud ». Pourtant, « Western Death » élève leur Heavy Stoner Psych à un niveau que le combo n’avait pas encore atteint. Les riffs sont tellement épais que la lumière passe difficilement. Quant à la paire basse/batterie, son groove est si massif qu’il gronde d’un même écho. Le mur du son imposé par NEBULA DRAG donne l’impression d’une explosion sonore ininterrompue, d’où s’échappe tout de même une musicalité singulière.

Sur une base très Metal et une guitare tranchante et solide, « Crosses » ouvre les hostilités avec force et conviction comme on avait pu le constater en août 2022 à sa sortir en single. Assez stellaire, l’ensemble garde des sonorités 90’s et le rythme imposé est aussi impressionnant que les envolées psychédéliques qui ponctuent « Western Death ». Ca cogne, ça secoue et ça enivre. NEBULA DRAG enchaine les pépites et se montre très accrocheur (« Sleazy Tapestry », « Failure », « Kneecap », » Side By Side », « Western Death »).

Photo : Chad Kelco
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Heavy Psych Rock Heavy Stoner Psych Southern Stoner Stoner Doom Stoner Metal Stoner Rock

Burn On The Bayou : swamp symphony

Diriger une maison de disques ne consiste pas seulement à sortir des albums, cela permet aussi de monter de beaux projets et, lorsqu’une collectivité artistique unie est à l’œuvre, cela offre aussi la possibilité d’avancer vers sur un dessein commun. Avec BURN ON THE BAYOU, une trentaine de ‘groupes maison’ s’est attelé à rendre un hommage hors-norme à Creedence Clearwater Revival de la plus heavy des manières qui soit. Masterisée par Kent Stump des légendaires Wo Fat, cette première compilation de Ripple Music est unique en son genre.   

BURN ON THE BAYOU

« A Heavy Underground Tribute To Creedence Clearwater Revival »

(Ripple Music)

C’est en 2021 que Todd Severin a décidé de fonder le label Ripple Music avec John Rancik. Basé à San Reno en Californie, il est aujourd’hui une instruction dans les domaines du Stoner, du Doom, du Heavy Rock, du Fuzz, du Metal underground, du Psych et affiliés. Avec une portée internationale, son catalogue en impose et compte parmi les incontournables du genre. Jamais à court d’idées, le boss a proposé à plusieurs groupes de sa belle écurie de reprendre à leur compte un morceau du mythique Creedence Clearwater Revival et voici BURN ON THE BAYOU, un double-album aussi surprenant que passionnant.

Cependant, c’eût été trop simple et évident de rendre un hommage à un représentant phare du registre de Ripple Music, dont l’influence aurait pesé sur tout le monde (oui, on pense aux mêmes !). Non, il fallait créer la surprise et Creedence Clearwater Revival et son appartenance au Bayou se sont rapidement imposés. A noter au passage l’excellente reprise du classique « Born In The Bayou », datant de 1969 sur l’album « Bayou Country », par Hot Spring Water. La grande majorité des artistes ici sont de près ou de loin attachés à la brume et la boue des marécages et c’est donc avec beaucoup de naturel que ces 32 morceaux brillent d’un nouvel éclat.

S’ils ne sont, bien sûr, pas de la génération de John Fogerty et sa bande, la majorité des formations ici présentes étant pour l’essentiel américaines, elles ont toutes plus ou moins grandi au son des hits des gars de la baie de San Francisco depuis leur opus éponyme en 1968. Evidemment, BURN ON THE BAYOU n’élude aucune de ces pièces maîtresses de l’Histoire du Rock. On retrouve donc sans surprise, mais avec beaucoup de plaisir, « Fortunate Son », « Suzy Q », « Rumble Tamble », « Bad Moon Rising », « Sailor’s Lament », « Proud Mary », « Heart It Through The Grapevine », « Cotton Fields », « Lodi », « Midnight Is The Right Time » et quelques autres.

Ce qui est étonnant, et très agréable aussi, c’est de voir avec quel respect chaque groupe interprète les morceaux de Creedence Clearwater Revival, tout en restant dans son propre registre qu’il soit Stoner, Doom, Psych, … Sur le papier, certaines covers sont aux antipodes des originales et pourtant l’ensemble est exceptionnel, d’une grande justesse et surtout dans l’esprit des compositeurs. Enfin, sur la trentaine de combos, on retrouve Bone Church, Great Electric Quest, Kind, High Priestess, Kabbalah, La Chinga, Thunder Horse, Void Vator, War Cloud, Curse The Son, Cortez… Du beau monde et des habitués du site !  

Todd Severin, patron de Ripple Music
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Sludge Stoner Metal

Sycomore : une violente secousse

Depuis un petit moment, l’Hexagone s’est forgé une solide scène en termes de Metal extrême et on peut affirmer sans mal qu’il se taille la part du lion dans bien des registres. C’est ainsi le cas avec SYCOMORE et son Sludge Metal fracassant, dont « Antisweet » vient démontrer à la fois la force, mais aussi la capacité à puiser dans d’autres styles pour durcir le sien. Sans limite donc, mais non sans unité et une ligne musicale radicale et foudroyante.

SYCOMORE

« Antisweet »

(Source Atone Records)

T’as vu la sucette et t’es venu chercher un peu de douceur, c’est ça ? Alors, passe ton chemin, car le power trio n’a toujours pas l’intention de câliner son auditoire, mais plutôt de sévèrement le bousculer. Oppressant, rugueux et sauvage, ce quatrième album (et le premier chez Source Atone Records) va encore plus loin que ce à quoi SYCOMORE nous avait habitué jusqu’à présent. Non que le groupe ait réduit son champ d’action pour livrer de nouvelles compos d’un brutal nihilisme, ce serait même plutôt l’inverse.

Massif et fulgurant, le Sludge Metal des Amiénois se nourrit de ce que le monde d’aujourd’hui propose, à savoir de la colère et des frustrations qui émanent directement d’une atmosphère chaotique souvent étouffante. Pourtant, parmi les nombreuses déflagrations à l’œuvre sur « Antisweet », SYCOMORE laisse échapper quelques ambiances progressives et post-Metal, auxquelles se mêlent des sonorités Stoner bien sûr et plus étonnamment d’un Grunge très Noisy.

Ici, les dés ne sont pas pipés et dès « Eternal Watts », le combo ouvre sur l’une des rares éclaircies avant le déferlement musclé qui va suivre. La rythmique secoue et donne parfois le vertige, les riffs sont explosifs et épais, tandis que le duo vocal ne fait qu’un dans une énergie foudroyante. Agressif mais nuancé, SYCOMORE étend son travail de sape sur tout le disque (« Like Sulphur », « Drink Water », « Parallel Lines ») et livre même des instants Black Metal, avant de donner le coup de grâce avec « Captain Vitamin ». Rageur !  

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Heavy Stoner Rock

Dune Pilot : une alchimie très magnétique

Ce troisième opus de DUNE PILOT porte vraiment bien son nom. Accrocheuse, solide et véloce, la saveur très brute des titres de « Magnetic » brille par les multiples nuances à l’œuvre. Accélérations, changements de tempos, passages planants et breaks bien sentis, tout est réuni pour une invitation à un voyage musical intense et captivant. Entre Heavy Stoner et Hard Rock, le combo se fraye un chemin fascinant.

DUNE PILOT

« Magnetic »

(Argonauta Records)

Cela va faire dix ans que les Munichois peaufinent les réglages de leur Stoner Rock. Partagé entre le respect des classiques, on pense ici à Kyuss, Fu Manchu et Monster Magnet, et des envies plus libérées et sauvages façon Black Stone Cherry et Damn Junkees, DUNE PILOT a façonné un style où la puissance du fuzz se mêle au groove du Hard Rock. Et grâce à la voix rugueuse et imposante de son frontman et fondateur, Andris Friedrich, on est littéralement propulsé, et sans ménage, dans un univers hyper-Rock.

On doit très probablement ce sentiment d’urgence et d’immédiateté au fait que le quatuor enregistre ses albums en conditions live, comme il l’a fait pour « Wetlands » et « Lucy », ses premières réalisations. « Magnetic » ne manque donc pas de fraîcheur, malgré un aspect massif et dévastateur assez jubilatoire. Et si la rythmique se fond pour parfois se perdre dans un dédale aussi soutenu que brumeux de riffs incendiaires, DUNE PILOT lâche les chevaux et devient franchement indomptable.

Les Allemands ouvrent ce nouvel opus avec le morceau-titre, finalement très représentatif du contenu qui suit. Groovy et chaleureux, les morceaux s’enchaînent et même s’ils ont tendance à assommer avec ce côté très frontal, les mélodies prennent le dessus avec force (« Take Your Lies », « Next To The Liquor Store », « Vile », « Let You Down »). Tout en maîtrise et très inspiré, DUNE PILOT distille un Stoner Heavy à souhait et inspiré par un Hard Rock assez positif, qui lui donne un semblant de légèreté… un semblant seulement !  

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Heavy Psych Rock Stoner Blues

Ritual King : souverain

En moins de dix ans d’existence, le groupe de Manchester a pris tellement de hauteur qu’il atteint dès son deuxième effort des cimes inouïes. Sensible et authentique, le jeu de RITUAL KING offre une sensation de grande découverte et à la fois d’une évidence absolue. Maîtrisant toutes les facettes d’un registre très élargi, c’est vrai, le combo de Manchester s’ouvre des voies et des espaces musicaux hypnotiques et capables de déclencher aussi des instants de fureur parfaitement canalisés. « The Infinite Mirror » est rassembleur et tellement instinctif.

RITUAL KING

« The Infinite Mirror »

(Ripple Music)

Depuis 2016, RITUAL KING pose et impose son style sur la scène Stoner anglaise notamment. Dès « Earthrise », EP sorti en 2018, le trio n’a eu de cesse de faire reculer les frontières du genre. Il y a trois ans, c’est avec son premier album éponyme qu’il a véritablement affiné et peaufiné son style si particulier. S’inspirant des pionniers du genre en maintenant ce côté brut, souvent rugueux et sauvage, Jordan Leppitt (guitare, chant), Dan Godwin (basse) et Gareth Hodges (batterie) continuent leurs expérimentations à base de Psych, de Classic Rock et d’un Heavy Blues ravageur.

Toujours aussi surprenants et créatifs, les Britanniques entretiennent une certaine tradition, qu’ils se sont tellement bien appropriés qu’ils en font aujourd’hui ce qu’ils veulent. « The Infinite Mirror » se présente donc comme un album très abouti, constitué de seulement cinq morceaux généreusement longs et faits de paysages sonores très changeants, dans lesquels on se plonge au gré des solos bluesy, des cavalcades rythmiques massives et de ce chant lointain et hypnotique. RITUAL KING n’a pas son pareil en termes d’approche, tant les territoires sonores sont multiples et uniques.

Expansifs et très immersifs, les Mancuniens prennent le temps de poser des atmosphères saisissantes et dès « Flow State », on découvre que « The Infinite Mirror » ne sera définitivement pas comme son prédécesseur. Faisant la part belle aux longues plages instrumentales, RITUAL KING s’exprime pleinement à travers des passages aériens captivants comme des solos brûlants, où le côté Heavy Blues prend le dessus grâce à son guitariste. Véritable kaléidoscope Psych et Stoner, ce deuxième opus brille par sa maturité et son sens narratif (« Landmass », « Tethered » et le morceau-titre). Magistral !

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Alternative Rock Heavy Rock Stoner Rock

Dirty Black Summer : les brisures de l’âme

Résolument moderne, les références des Niçois ont pourtant surgi quelques décennies en arrière, tournées vers un Rock Alternatif aussi explosif que rugueux et aux accents Stoner très prononcés. DIRTY BLACK SUMMER ne s’interdit d’ailleurs pas quelques sonorités Metal, ce qui n’a rien de surprenant étant donné le pédigrée de ses musiciens. Après un EP il y a deux ans, ce premier album, « Gospel Of Your Sins », est très consistant, vivifiant et il passe véritablement la Baie des Anges à la sulfateuse.

DIRTY BLACK SUMMER

« Gospel Of Your Sins »

(Nova Lux Production)

Créé au coeur de la pandémie par des membres de groupes de Metal extrêmes comme une sorte de palliatif à cette triste époque, DIRTY BLACK SUMMER avait pourtant apporté beaucoup de fraîcheur avec son premier EP, « Great Deception », un six-titre aussi fougueux que mélodique et accrocheur. Les azuréens ne cachaient d’ailleurs pas leur désir de retrouver leurs premières sensations musicales, lesquelles se situent dans les années 90 et chez des groupes comme Soundgarden et Pearl Jam notamment. Mais leur vision est plus sombre et très actuelle ici.

S’il reste un petit côté Alternative Rock légèrement mainstream, DIRTY BLACK SUMMER a considérablement durci le ton et le style affiché sur « Gospel Of Your Sins » est clairement ‘blackened‘. La tonalité du chant est également plus agressive et directe, même si le travail sur les voix est toujours aussi conséquent. Le quintet a mûri son registre et l’énergie déployée est franchement électrique. Le combo sort les crocs et les riffs très massifs et Stoner apportent une densité très solide aux dix titres. Le registre est aussi nettement plus personnel et les compositions plus percutantes.

Racé et tendu, ce premier opus est très organique dans le son et profondément humain dans les textes. DIRTY BLACK SUMMER explore nos failles et même si l’atmosphère est plus obscure, c’est une sorte de libération à laquelle il se livre. Le duo de guitaristes fait des merveilles et redouble de puissance, tandis que la rythmique martèle avec fermeté sur le chant acéré d’un Michael Khettabi très en verve et combatif (« All Saints », « Toxik Boy », « At The Devil’s Night », « Spit On My Grave », « Nothingness » et le morceau-titre). Monumental !

Retrouvez la chronique du premier EP :

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Doom Heavy Psych Rock Metal Stoner Doom

Occult Hand Order : une captivante noirceur

Sombre et ténébreux, « Silence By The Raging Sea » regorge de détails qui viennent se nicher avec une belle fluidité au creux des morceaux, qui se découvrent et se dévoilent un peu plus à chaque écoute. Stoner autant que Metal, le subtil Doom d’OCCULT HAND ORDER tend également vers le post-Rock et le Prog Rock 70’s avec une musicalité très organique. L’esthétisme poétique des Français peut paraître brumeux de prime abord et pourtant un bel éclat s’en échappe.

OCCULT HAND ORDER

« Silence By The Raging See »

(Independant)

Après des débuts remarqués avec un bon premier album éponyme en 2019, un an tout juste après sa formation, suivi du EP « The Chained, The Burned, The Wounded » qui a confirmé son intension et ses ambitions, OCCULT HAND ORDER semble décidé à passer à la vitesse supérieure. Pourtant autoproduit, le trio a confié le mastering de « Silence By The Raging Sea » au grand Magnus Lindberg, qu’on ne présente plus, pour un résultat très convaincant qui fait honneur aux morceaux de ce nouvel opus.

Sur six titres étendus, les Lyonnais prennent le temps de poser des atmosphères sur des structures psychédéliques et progressives qui se distinguent par des passages faisant l’équilibre entre des moments rugueux et dynamiques et d’autres légers et aériens. OCCULT HAND ORDER parvient à définir et distinguer son univers unique forgé de Stoner et de Metal avec beaucoup de précision, grâce également à une très bonne production. Très Doom, « Silence By The Raging Sea » a également des saveurs 70’s très envoûtantes.  

Sur des ambiances occultes (forcément !) et ésotériques, le power trio parvient rapidement à captiver et le chant lointain se fait même incantatoire et parfois légèrement chamanique, tant il donne l’impression de s’évaporer. De plus, OCCULT HAND ORDER étonne encore sur la richesse instrumentale qu’il affiche malgré une formation assez restreinte. Les teintes sont multiples, les fulgurances transcendent et les mélodies portent l’ensemble avec générosité (« Sink », « Pyre », « Fever », « Tidal Waves »). Renversant !

Photo : Quentin Dassibat
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Desert Rock post-Rock Psych

Yawning Balch : vers de nouveaux paysages

L’inspiration est hors-norme, la production ne souffre d’aucune lacune et l’ensemble est techniquement imparable. Avec ces deux volumes issus d’une journée unique, où les membres de Yawning Man et Bob Balch de Fu Manchu se sont rassemblés, non pour batailler mais pour communier, YAWNING BALCH révèle des aspects musicaux insoupçonnés de la part de ces quatre musiciens très expérimentés. Le voyage est total et les images défilent…   

YAWNING BALCH

« Volume Two »

(Heavy Psych Sounds Records)

Suite à un somptueux « Volume One » en juillet dernier, voici la suite et elle est aussi exceptionnelle que l’entame. Pour rappel, Gary Arce (guitare), Billy Cordell (basse) et Bill Stinson (batterie) de Yawning Man ont convié il y a un an presque jour pour jour le guitariste et claviériste de Fu Manchu, Bob Balch, à une belle et longue jam à Joshua Tree dans le désert californien. De ces cinq heures, YAWNING BALCH en a extrait deux albums vraiment incroyables, où il s’est livré à de multiples expérimentations.

Toujours entièrement instrumental, ce « Volume Two » tient bien sûr toutes ses promesses et il s’inscrit dans une continuité, dont la créativité reste le moteur principal. Balch et Arce s’étaient juste entendus sur le fait qu’ils souhaitaient tous les deux multiplier les effets de guitares en utilisant un maximum de pédales. Et le résultat est saisissant. Sur une base Desert Rock, YAWNING BALCH nous replonge dans un post-Rock psychédélique, dont l’élan semble si naturel qu’on peine toujours à croire à une simple jam.

Rien de calculé donc, le quatuor se laisse simplement aller à une improvisation que le talent des Américains rend incroyablement immersive et rapidement addictive. Avec seulement trois morceaux (« A Moment Expanded (A Form Constant) », « Flesh Of The Gods » et « Psychic Aloha »), qui s’étendent sur 40 magnifiques minutes, YAWNING BALCH envoûte comme personne et réalise la jonction parfaite entre Desert Rock, post-Rock et psychédélisme. Ces quatre-là savent y faire et le plaisir est tellement bien partagé.

Retrouvez la chronique du « Volume One » :