Non qu’il soit poursuivi par son passé, car MIKE TRAMP mène une carrière solo brillante depuis la fin de White Lion, ou qu’il ait lui-même le désir de retrouver quelques sensations passées, le chanteur et compositeur a simplement décidé d’en finir avec un cycle. De retour sur scène où il interprète les hits de son ancien groupe, le Danois s’est attelé en 2023 au premier chapitre des « Songs Of White Lion », dont voici l’épisode final, une fois encore très bien revisité par son fondateur.
MIKE TRAMP
« Songs Of White Lion Vol. III »
(Frontiers Music)
En replongeant dans ses années White Lion, MIKE TRAMP a tenu à écarter tout de suite toute forme de nostalgie. Et c’est vrai qu’à l’écoute de ce troisième volume, il s’agit surtout de perpétuer une sensation de fraîcheur et surtout l’envie non-dissimulée de lui offrir une seconde vie dans un nouvel écrin. Les mauvaises langues auraient pu dire qu’un seul volet, en guise de ‘Best Of’, aurait amplement suffit à faire le tour de cette institution européenne, et même mondiale, de ce groupe iconique pour tous fans de Hard Rock des années 80.
Et pourtant, il en aurait manqué des morceaux devenus des classiques sur un seul disque. « Songs Of White Lion Vol. III » vient nous rappeler au bon souvenir de mélodies et de riffs qui font immédiatement l’effet d’une madelaine de Proust, qui n’attendait juste qu’on en prenne une bouchée. Non que la recette ait été modifiée, mais l’interprétation bénéficie d’un élan particulier, de subtils nouveaux arrangements et surtout de la voix devenue bien sûr plus mature, mais toujours magnétique et puissante, d’un MIKE TRAMP inamovible.
Ainsi, on ne boudera pas son plaisir de réentendre près de 40 ans après des titres comme « Dirty Woman », « War Song », « Fight To Survive », « If My Mind Is Evil », « Cherokee », « All Burn In Hell » ou « Radar Love ». Autant de petits plaisirs qui remontent à la surface avec la même force. Et pour les rendre toujours aussi incisif, MIKE TRAMP peut compter sur ses musiciens et compagnons de route Marcus Nand (guitare), Claus Langeskov (basse) et Morten Hellborn (batterie). Un ultime effort qui vient clore une belle et grande trilogie !
Photo : Michael Anthony
Retrouvez l’interview de MIKE TRAMP à l’occasion de la sortie du volume 2 :
Fondé du côté de Vancouver, SYRINX se partage aussi aujourd’hui entre Denver et le New-Jersey, et malgré les distances, le combo affiche une belle unité. Dans un registre assez atypique et une atmosphère Old School presque hors du temps, le groupe se meut dans une vague progressive sur ce « Time Out Of Place », très 70’s, qui emprunte autant au Heavy Metal qu’au Rock. Souvent grandiloquent, il n’est pas pour autant démonstratif et joue sur les harmonies avec un brin de nostalgie.
SYRINX
« Time Out Of Place »
(Ocula Records)
Dans une ambiance très marquée par les années 70 et 80, SYRINX sort son deuxième album où le Rock et le Metal se fondent dans un même élan progressif. Heavy Metal dans son approche la plus musclée et assez classique dans la structure de ses morceaux, la formation américano-canadienne affiche un style très cérébral, tout en se laissant aller à des envolées souvent débridées. Sur « Time Out Of Place », elle accueille d’ailleurs le multi-instrumentiste Bobby Shock à la basse, tout droit venu du New-Jersey.
Entièrement enregistré en analogique, ce nouvel opus propose une production chaleureuse et brute, mais qui aurait cependant mérité un meilleur traitement, notamment au niveau de l’équilibre global. Cela dit, le groupe y gagne en authenticité et la musique de SYRINX, riche et complexe, est captivante. Epique et avec un chant qui ne manque pas de lyrisme, le quatuor s’est créé un univers très personnel, quelque part entre Fates Warning, Rush et Queensrÿche, avec une narration originale basée sur un groove obsédant.
Malgré des parties de basses prédominantes, Graham McGee (guitares, claviers), JP Abboud (chant), Seth Lyon (batterie, percussions) et Lady Chanelle, dont le soutien vocal apporte une belle touche aérienne, entretiennent cette épopée aux saveurs vintage en lui donnant une direction singulière. Incisifs, planants et souvent en décalage, les titres de « Time Out Of Place » offrent une homogénéité grâce à un fil conducteur précis (« 1875 », « The Master’s Host », « The Knowing », « Shakes Of Your Purpose »). SYRINX se montre convaincant.
Originaire de Belgique, SPEED QUEEN remonte le temps et tire son épingle du jeu dans un registre entre Speed et Heavy Metal directement inspiré d’une NWOBHM, qui fait toujours des émules. Avec « …With A Bang ! », il affiche la couleur et se joue d’un classicisme qui a encore des choses à dire. A noter la présence du Canadien Jonny Nesta (Skull Fist, Thunderror) venu prêter main forte sur quelques solos et renforcer une intensité déjà bien palpable.
SPEED QUEEN
« …With A Bang ! »
(High Roller Records)
Non, vous n’hallucinez pas et aucun miracle n’est à l’ordre du jour. Les Alsaciens du même nom ne font pas un retour surprise plus de 40 ans après leur dernier effort. Non, il s’agit ici d’un quatuor belge originaire du Limbourg et qui, en une bonne décennie d’existence, livre son deuxième album après deux EPs. SPEED QUEEN donne donc une suite à « Still On The Road » (2020) après avoir été freiné comme tout le monde par la pandémie, puis un changement de line-up. Et avec « … With A Bang ! » il monte franchement en puissance avec la manière.
Clairement ancré dans un Heavy Metal Old School tirant à l’occasion sur le Speed, le groupe perpétué un solide héritage avec un esprit underground qui lui va bien. Cela dit, la production est à la hauteur et le combo fait parler l’expérience. Puissant et percutant, « …With A Bang ! » ne lésine pas sur l’énergie déployée, multiplie les ambiances et s’il rappelle quelques incontournables du genre, SPEED QUEEN affirme une réelle identité. Technique et mélodique, les arrangements restent discrets, mais soignés. Une belle preuve de maturité et d’assurance.
Ne ralentissant que très, très rarement le tempo, cette nouvelle réalisation se veut véloce et les riffs comme la rythmique évoluent dans une cadence effrénée avec beaucoup de précision. Passé l’intro, on entre dans le vif du sujet avec « Showdown » et « I Want It », qui en disent déjà long sur les intentions de SPEED QUEEN. De coups de massue en passages épiques, « …With A Bang ! » présente de la variété à grands renforts de twin-guitares et de refrains accrocheurs (« Chasing Chaos », « Time To Go », « Skygazers », « Fire »). Rondement mené !
Depuis ses débuts, la chanteuse a paré sa culture Rock et Hard Rock de glamour. Et les deux sont loin d’être incompatibles. Complètement ancrée dans son époque, DIAMANTE a un faible pour des années 80 qu’elle n’a pourtant pas connues, mais dont elle s’est appropriée les codes. Du blond au bleu, la frontwoman et compositrice reste naturelle et mène sa carrière en indépendante. Maîtrisant parfaitement tous les rouages d’une industrie musicale bouleversée, elle tient son originalité d’une force artistique solide, d’une voix puissante et sensuelle et d’une volonté d’élever son Rock US toujours plus haut. Entretien avec une chanteuse présente sur tous les fronts et à l’esprit fondamentalement Rock.
– Pour le public français qui ne te connait pas encore très bien, on t’a découvert avec ton EP « Dirty Blonde » en 2015 et depuis ta carrière est en pleine ascension. Dix ans se sont écoulés depuis tes débuts, quel regard portes-tu aujourd’hui sur ton parcours ?
C’est fou de penser que cela fait déjà dix ans ! (Sourires) En même temps, j’ai l’impression d’avoir vécu mille et une vies depuis. Je suis très fière de mon parcours, aussi difficile a-t-il pu être, car je n’ai jamais dévié de ma trajectoire. Je crois sincèrement que tout arrive pour une bonne raison et que les difficultés rencontrées pour avancer sont nécessaires. Les hauts et les bas ont construit la personne et l’artiste que je suis aujourd’hui et je ne changerais rien dans mon parcours.
– Tu avais été vite repérée à Los Angeles par le label Better Noise Records sur lequel tu as sorti ton premier album « Coming In Hot ». Pourtant, tu l’as quitté deux ans plus tard pour te lancer en indépendant. Est-ce que, selon toi, l’industrie musicale a tellement changé qu’une maison de disques n’est plus essentielle aujourd’hui ?
Je ne crois pas forcément que les labels soient essentiels pour les artistes, mais je pense qu’un ‘bon‘ label peut être extrêmement puissant. Pour moi, un bon label peut ne pas convenir à n’importe quel artiste, et vice versa. Tout dépend donc de ce que recherche l’artiste. J’ai toujours recherché un partenariat avec une structure qui me permette de me sentir véritablement soutenu dans mon identité artistique, et je crois que je l’ai trouvé aujourd’hui ! (Sourires) Je suis donc très enthousiaste pour l’avenir.
– Ton dernier album en date, « American Dream », a été très bien accueilli et également salué par la critique. Cela t’a aussi permis de le défendre sur scène avec succès. Tes concerts sont explosifs et donnent toute sa dimension Rock à ta musique. Est-ce finalement sur scène que tu te sens le plus dans ton élément ?
Absolument ! C’est mon lieu préféré. Je suis à la fois puissante, vulnérable et libre. Je puise dans une énergie qui me dépasse. Je me transforme en quelque chose de plus grand que moi et j’ai vraiment le sentiment d’accomplir ma véritable vocation. Depuis que j’ai découvert ma passion pour le théâtre, enfant, en faisant des comédies musicales, j’ai toujours rêvé de monter sur scène.
– On a parlé de la scène, mais tu sors également beaucoup de singles. C’est devenu une manière plus efficace pour garder le contact avec tes fans, via les plateformes et les réseaux sociaux ?
Oui, j’adore sortir des singles, notamment avant la sortie d’un album, car cela me permet de créer un univers et de passionner les fans. J’adore voir leurs réactions à leur sortie, car ces chansons que j’ai eues pour moi pendant si longtemps sont désormais les leurs. Je lis souvent leurs messages sur ce que la chanson signifie pour eux et je leur réponds avec des indices sur ce qu’ils peuvent s’attendre à entendre ensuite.
– D’ailleurs, entre tes deux albums, tu as aussi sorti « The Diamond Covers » (2022) avec des reprises assez étonnantes des années 80. De quelle manière et sur quels critères avais-tu choisi ces cinq chansons, car tu n’as pas connu cette époque ?
Pour « The Diamond Covers », j’avais simplement choisi des chansons que j’adore chanter ! (Sourires) J’ai grandi en chantant celles des autres dans ma chambre pendant des heures tous les jours, alors j’ai eu l’idée de m’inspirer de certaines de mes préférées et d’y apporter ma touche personnelle. A l’époque, j’avais également sorti cet EP pour donner un avant-goût de ce que serait mon prochain album, laissant entendre qu’il s’inscrirait dans l’univers sonore des années 80.
– Justement, tu fais partie de cette nouvelle génération qui n’a pas connu les années 80. Pourtant, tu interprètes un Rock proche du Hard Rock en jouant aussi sur le côté glamour de ces années-là, comme le démontre d’ailleurs ta chanson « 1987 ». Qu’est-ce qui te fascine à ce point-là ?
Bien que née en 1996, j’ai toujours été attirée par la musique des années 80, car ce sont les chansons de cette époque qui me touchent le plus. Des ballades puissantes et planantes à la batterie massive, en passant par les synthés et des solos de guitare épiques… (Sourires) Je peux écouter des morceaux de ces années-là encore et encore sans jamais m’en lasser. Je ressens la même émotion à chaque écoute.
– Parmi tes récentes sorties, tu apparais aussi sur les B.O. de « Queen Of The Ring » et « American Psycho ». C’est une belle mise en lumière. Quels souvenirs en gardes-tu et est-ce que ce sont des expériences particulières dans une carrière de chanteuse ?
Ces deux apparitions sur des bandes originales ont été un vrai plaisir, car j’adore faire des reprises. Pat Benatar est ma chanteuse préférée, donc reprendre « Love is Battlefield » était un rêve devenu réalité. Participer à la bande originale d’un long métrage pour la première fois a également été un honneur, surtout de pouvoir y contribuer avec des collègues femmes qui cartonnent. J’adorerai participer à d’autres musiques de films à l’avenir.
– Ces derniers mois, tu nous a déjà présenté « 1987 », « All For The Glory » et tout récemment « Silver Bullet », ton nouveau single. J’imagine que l’album ne devrait plus tarder. Est-il prévu pour cette année et as-tu travaillé avec les mêmes musiciens et la même équipe de production ?
Oui, l’album arrive bientôt ! (Sourires) Pour celui-ci, j’ai écrit toutes les chansons avec Taylor Carroll (Lit, Kemikalfire), qui a également produit chaque morceau. C’était une expérience d’écriture complètement différente, car nous n’étions que deux. Nous avons travaillé dans un studio sur les collines d’Hollywood, et je crois que l’esprit Glam Rock de Los Angeles transparait dans tous les sons. J’ai vraiment pris mon temps sur chaque morceau, m’assurant que j’en serais fan pendant des années. Mes amis qui sont en tournée avec moi depuis 2018 ont également joué sur l’album ! Neil Swanson est à la guitare, Matt Denis à la basse et Taylor est à la batterie, bien sûr, car c’est lui qui fait tout.
– Tu as aussi fait de nombreux featurings, doit-on s’attendre à quelques surprises sur ce troisième album ? Et d’ailleurs, de quelle manière les choisis-tu ? Ce sont les circonstances et les rencontres qui s’y prêtent, ou le choix est-il purement artistique ?
Sans trop en dévoiler, je tiens à préciser que j’espère vivement avoir des invités sur mon prochain album ! (Sourires) J’ai une chanson en tête qui, selon moi, ferait un duo exceptionnel. J’aime contacter directement les artistes qui, à mon avis, conviendraient parfaitement à un morceau en particulier. Et je réfléchis principalement à la façon dont leur voix s’accorderait à la mienne, ainsi qu’au contexte de la chanson.
– Enfin, tu fais partie d’une génération qui se détourne malheureusement peu à peu du Rock et du Hard Rock. Est-ce que cette utilisation des réseaux sociaux comme tu le fais, et avec un côté glamour très présent, est une manière pour toi d’entretenir un certain mythe et d’en maintenir la flamme ?
Oui ! (Sourires) L’esprit du Rock’n’Roll ne s’éteindra jamais. Je le vois sur les réseaux sociaux, mais aussi dans le public de mes concerts. Il y a des gens de tous âges et des parents qui amènent leurs enfants, ce qui me rend si heureuse. Je suis enthousiaste quant à l’avenir du Rock. Je pense que ce genre est en plein essor en ce moment… Alors, si je peux contribuer à perpétuer ce flambeau tout en y ajoutant du glamour, de la mode et des paillettes, je le ferai avec plaisir ! (Sourires)
Le dernier single de DIAMANTE, « Silver Bullet », est disponible (avec tous les autres et ses albums !) sur toutes les plateformes numériques.
Retrouvez la chronique de son dernier album en date, « American Dream » :
Si avec un titre comme celui-ci, HEBI KATANA semble jouer la carte de la modestie, le contenu de cette nouvelle réalisation n’a franchement rien de timide ou d’emprunté. Au contraire, « Imperfection », qui marque par ailleurs l’arrivée de la formation nipponne chez Ripple Music, est audacieux, parfois complexe, occulte aussi et d’une intensité brute et organique. Heavy et sombre, la musique des Tokyoïtes prend une forme saisissante.
HEBI KATANA
« Imperfection »
(Ripple Music)
Avec cette pochette qui en rappelle une autre très célèbre, les Japonais donnent quelques indices quant au contenu de leur quatrième album. Mais si l’univers de HEBI KATANA s’inscrit clairement dans un proto-Metal puissant et véloce, il faut aussi y ajouter des notes Doom, Punk et Hard Rock dans une épaisse atmosphère Stoner. Et cette fusion opérée par le power trio révèle encore d’autres surprises qui mènent à des élans très Heavy avec un groove sauvage directement ancré dans les années 70 et 80.
Sur ce nouvel opus, HEBI KATANA conjugue la philosophie traditionnelle wabi-sabi basée sur l’acceptation de l’imperfection et celle de la fugacité avec son ‘samouraï Doom’ aussi riche que varié. En mélangeant ainsi les genres, le groupe s’évertue surtout à rassembler les courants touchant de près ou de loin au Heavy Metal au sens large du terme. On pourrait même imaginer qu’il est en quête d’un style absolu qui touche à l’intemporel. Et c’est vrai qu’en ce sens, « Imperfection » est un modèle du genre, aussi humble que féroce.
Malgré les lourdeurs inhérentes au Doom, HEBI KATANA sait aussi se montrer plus léger et épuré, laissant ainsi apparaître des mélodies soignées. Assez classique dans l’ensemble, la tension est palpable sur des titres comme « Dead Horse Requiem », « Praise The Shadows » ou encore « Echoes From The Old Tree ». Très Fuzz notamment sur les basses, le combo affiche à l’occasion un aspect épique et plus sensible (« Blood Spirit Rising »), démontrant sa faculté à se jouer des étiquettes. « Imperfection » traduit une évidente maturité artistique.
Retrouvez la chronique de leur premier album éponyme :
Lyrique et percutant, le Hard Rock des Britanniques renoue avec une tradition à la fois respectée, mais qu’ils n’hésitent pourtant pas à bousculer un peu en lui apportant beaucoup de fraîcheur. Aussi sensible que véloce, « V : Lamentations » s’étend dans des contrées exaltées, tout en maintenant une ambiance particulière où le chant et les guitares font cause commune pour révéler toute l’originalité de la personnalité de WYTCH HAZEL.
WYTCH HAZEL
« V : Lamentations »
(Bad Omen Records)
Toujours tourné vers des inspirations spirituelles, voire religieuses, sans pour autant être affilié au mouvement White Metal, WYTCH HAZEL poursuit sa chevaleresque croisade musicale et livre « Lamentations », cinquième volet de sa discographie. Celui-ci marque aussi le retour de son batteur originel, Aaron Hay, et même si le propos est souvent très sombre, les compositions sont quant à elles plutôt lumineuses. On retrouve l’univers 70’s/80’s du combo sur un mix remarquable et une production très organique et chaleureuse.
Tête pensante, compositeur, guitariste et chanteur, Colin Hendra mène sa troupe et son entente avec Alex Haslam débouche sur des twin-guitares très soignées, des rythmiques galopantes et un art du riffing qui nous ramène aux premiers albums de Maiden, auxquels il convient d’ajouter quelques références à UFO, Thin Lizzy et Wishbone Ash. WYTCH HAZEL est ancré dans un Hard Rock très british, où la narration de son frontman est au premier plan, tient une place prépondérante et fait office de marque de fabrique.
Entre un chant très présent et des six-cordes à l’unisson, « V : Lamentations » mise sur des mélodies chiadées et un côté épique cher au concept-même du groupe. Puissants et efficaces, les Anglais évitent toute extravagance malgré des aspects Fantasy flamboyants bien sentis et même parfois médiévaux comme sur l’instrumental « Elixir ». WYTCH HAZEL déroule sur un album très accrocheur (« The Citadel », « Run The Race », « Elements », « Woven », « Heavy Load »). Vintage, solide et attachant.
En 25 ans, les Allemands se sont forgé une solide réputation, tout en restant à leur place, une volonté affirmée. Après un « Hellbreaker » resté dans les mémoires, le quintet surgit avec « Streets Of Fire », un disque toujours aussi Rock’n’Roll dans l’esprit et l’attitude et terriblement Heavy Metal dans le son. Basé sur une énergie constante, des riffs racés et une rythmique qui ne lève jamais le pied, MOTORJESUS régale avec une septième réalisation, qui s’annonce déjà comme l’un des albums phares de l’année. L’occasion d’en parler avec son fougueux frontman, Chris Birx, heureux lui aussi de remettre le feu.
– Quatre ans près « Hellbreaker », vous êtes de retour avec « Street Of Fire », un nouvel album nerveux, qui dégage une certaine urgence. Vous étiez impatients de présenter ces nouveaux morceaux, dont on peut sentir la pleine puissance ?
Oui, un peu, comme c’est le cas à chaque album d’ailleurs. On a déjà présenté plusieurs singles : « Somewhere From Beyond », « New Messiah Of Steel », « Streets Of Fire » et « Return To The Badlands », mais nous étions impatients que l’album sorte enfin ! Tu sais, on l’a mixé en octobre dernier et il est prêt depuis un bon moment maintenant, plus de six mois. Oui, c’est cool qu’il soit enfin là, car ça commence à faire long pour nous aussi.
– Vous avez à nouveau travaillé avec Dan Swanö (Opeth, Edge Of Sanity) pour la production. J’ai l’impression qu’avec lui, vous avez trouvé le son qui correspond le mieux à MOTORJESUS. Comment travaillez-vous ensemble ? Lui laissez-vous carte blanche sur certaines choses ?
Oui, sur plusieurs parties. Nos échanges pour le mix et le mastering se sont faits par email. Je lui ai d’abord envoyé les morceaux et il m’a proposé de changer certaines choses et d’en améliorer d’autres. Tout s’est passé de manière très simple, dans une bonne ambiance et le contact entre nous a vraiment été facile, très fluide et réactif. On a eu de bonnes vibrations, car c’est quelqu’un de très agréable et aussi l’un de mes musiciens préférés. C’est toujours génial de le rencontrer, car j’ai tellement d’albums de lui des années 90 avec Edge Of Sanity et Opeth notamment. Il en a fait tellement ! C’est un mec super ! Je pense que, maintenant, nous avons vraiment trouvé notre façon de travailler ensemble, on a la bonne recette. On sait très bien de quoi il est capable et c’est un honneur de travailler avec lui. C’est une icône en plus d’être humainement très agréable ! (Sourires)
– Un mot aussi sur la pochette de « Street Of Fire », qui est signée Sebastian Jerke. C’est la troisième fois que vous travaillez avec lui. Comme pour Dan Swanö, ce sont des collaborations de longue date. Y a-t-il une sorte d’esprit de famille chez MOTORJESUS, qui se traduit par cette grande fidélité ?
Oui, c’est vrai. Tu sais, si cela fonctionne aussi bien, pourquoi devrions-nous changer d’équipe ? Sebastian est un mec super, qui est aussi très connu en Allemagne. Il a réalisé beaucoup d’autres pochettes d’albums pour des groupes ici, comme Orden Organ par exemple. Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, c’était pour travailler sur le visuel d’un t-shirt. C’est cool de continuer à travailler avec lui, car il est devenu célèbre chez nous. Il a parfaitement saisi l’esprit ‘Comics’ de MOTORJESUS sur nos trois derniers albums. C’est devenu une marque pour nous et c’est génial d’avoir quelque chose d’unique pour le groupe. C’est un style qui nous est propre maintenant et qui nous appartient en quelque sorte.
– L’une des principales particularités de « Street Of Fire » par rapport à « Hellbreaker », c’est que vous êtes revenus à un style nettement plus Heavy Metal, comme un retour aux sources, peut-être moins Rock’n’Roll dans l’intention en tout cas. C’était l’objectif ?
En fait, l’objectif avec « Streets Of Fire » était de faire un disque dans la continuité de « Hellbreaker », qui a vraiment bien marché en Allemagne et s’est même hissé dans le Top 20 des charts. Cela a été une sorte d’accomplissement pour nous. L’accueil a été incroyable. On a eu le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien avec « Hellbreaker », et nous avons essayé de retrouvé cette même vibration et j’espère que c’est le cas avec « Streets Of Fire ». Nous nous sommes amusés à faire des chansons rapides, avec un esprit punk assez fun et aussi plus agressif dans le jeu. Pour moi, il n’y a pas de grande différence entre les deux albums, c’est plutôt une continuité.
– Vous terminez ce nouvel album avec une outro et le début de « Somewhere From Beyond » fait aussi penser à une intro. Il y a un petit côté Old School très agréable qui était souvent utilisé dans les albums-concepts notamment. Même si on devine une thématique globale, y a-t-il un lien direct entre tous les morceaux de l’album ?
L’intro et l’outro sont assez similaires en termes de composition, car nous avons utilisé les mêmes vibrations assez synthétiques d’un esprit proche des 80’s et du Synth Wave. C’est quelque chose d’assez populaire en ce moment et surtout, cela correspond parfaitement à l’atmosphère de l’album. On a juste essayé d’envelopper le disque dans cette ambiance qui nous plait beaucoup et de placer les morceaux entre les deux. Et puis, l’objectif de « Streets Of Fire » était de transporter l’auditeur dans les années 80, que ce soit un peu Cyberpunk et S-F dans l’esprit. En ce sens, l’intro et l’outro correspondent parfaitement à l’atmosphère qu’on souhaitait développer.
– Comme toujours, il n’y a ni ballades, ni morceaux mid-tempo. On en revient à cette impression d’urgence avec ce rythme très soutenu et les titres sont très accrocheurs et intenses. Est-ce qu’au moment de la composition, vous aviez en tête leur rendu et leur impact sur scène ? Car l’album est très fédérateur…
En fait, nous composons sans trop y réfléchir, c’est un peu un jeu pour nous. Les ambiances des morceaux ne sont pas forcément une priorité consciente pour nous. Le principal reste le travail sur le riff, qu’il soit accrocheur, que le rythme soit soutenu, et que le groove soit très présent : c’est l’essence-même de MOTORJESUS. Ensuite, les arrangements ont une part importante et, pour ma part, j’essaie aussi d’être le plus concis dans les textes et d’élever aussi mon niveau de chant. Si ce n’est pas le cas, je jette. On veut toujours écrire avec la plus grande liberté d’esprit possible et sans calcul. Juste laisser agir le flow… (Sourires)
– Justement à propos de scène, vous avez déjà commencé les concerts et en plus des salles et des festivals, vous serez aussi dans des plus petits clubs. C’est important pour vous de garder cette proximité avec vos fans ?
Oh oui, vraiment ! On adore jouer dans ces petits endroits, car je pense que MOTORJESUS est définitivement un groupe de club ! On a tout essayé, on a joué dans beaucoup de festivals majeurs comme dans des toutes petites salles. Pour nous, une jauge entre 150 et 250 personnes est la dimension parfaite pour MOTORJESUS. Sur les grosses scènes ou les grands festivals, c’est plus stressant. On a juste une heure pour jouer, il faut se préparer rapidement et remballer aussitôt. Il y a toujours un facteur stress dans ces conditions. Dans les clubs, c’est plus intime et plus calme. Tu as le temps de bien te préparer, les gens sont beaucoup plus proches de la scène et tu peux proposer un set plus long aussi. Il y a une bonne pression et c’est tellement plus Rock’n’Roll surtout ! Oui, c’est la bonne taille pour MOTORJESUS, c’est plus adapté à ce que nous voulons offrir.
– A propos de ce nouvel album, il y a aussi votre changement de label avec un passage d’AFM Records à Reaper Entertainment. Vous aviez besoin de changer d’air ?
Tout d’abord, il y a eu des changements majeurs chez AFM Records en interne et beaucoup de groupes ont quitté le label. Nous avons été de ceux-là et nous avons rapidement trouvé un nouveau point de chute chez Reaper Entertainment. Cela a d’ailleurs été cool que cela se fasse aussi vite. On savait aussi que c’était des gens très impliqués, d’autant que la partie financière n’est pas la plus importante à nos yeux. Nous ne faisons pas ça pour l’argent. On le fait pour le fun, pour l’amour du Rock’n’Roll et du Heavy Metal ! Certes, c’est un bon deal pour nous, mais ce n’était pas la priorité. Le plus important est que les gars de Reaper sont très expérimentés, ils sont vraiment cool et ils ont tous travaillés chez Nuclear Blast en Allemagne. Ils savent donc ce qu’ils font et c’est agréable de se savoir entre de bonnes mains.
– L’année prochaine, MOTORJESUS fêtera ses 20 ans d’existence, fort de sept albums studio, un live et un EP. Quel regard portes-tu sur ce beau parcours?
C’est vrai que le groupe existe depuis 25 ans maintenant. Avant MOTORJESUS, on s’appelait The Shitheads et nous avions sorti un album éponyme en 2006. Donc, l’aventure date de 25 ans environ. On a toujours essayé de faire de bons concerts, de rester proches de nos fans, de parler avec eux après les concerts et de rester connecter. Et c’est quelque chose que l’on tient à continuer à faire. L’objectif est de faire encore des disques et de rester en bonne santé. C’est vraiment ce que nous souhaitons pour les années à venir.
– Et qu’en est-il de la nouvelle génération du Metal allemand ? Est-ce que, selon toi, la relève est assurée ?
En fait, en Allemagne, il y a toujours beaucoup de flux, ça va et ça vient. Globalement, la scène est constante et elle reste très bonne et les gens viennent toujours aux concerts. Depuis la pandémie, il y a aussi un nouveau public, plus jeune aussi qui vient. Tu sais, les parents ici amènent leurs enfants aux concerts et il y a donc un certain renouvellement. C’est vraiment cool, il se passe toujours quelque chose ! Il y a pas mal de gens qui n’avaient jamais entendu parler de nous et qui viennent maintenant nous voir. Ils aiment le côté ‘Comics’ du groupe. Et puis, il y a le gars qui joue Jesus sur scène avec nous et cela amuse vraiment les gens ! Ça marque un peu les esprits ! (Sourires)
– Une question beaucoup plus légère pour terminer : quand on s’appelle MOTORJESUS, on a forcément dû avoir un œil sur le récent conclave au Vatican (l’interview a été réalisée début mai). Que penses-tu du nouveau Pape ? A-t-il l’esprit suffisamment Rock’n’Roll à ton avis ?
(Rires) Je ne sais pas ! Je suis très septique que le fait qu’il soit américain ! Ça me paraît vraiment très étrange, même super étrange ! (Rires) Avec ce nouvel ordre mondial venu des Etats-Unis et de la Russie, c’est vraiment bizarre d’avoir un Pape américain ! Mais, si tu veux tout savoir, je ne m’intéresse pas vraiment aux questions religieuses ! (Rires)
– Mais il faut quand même lui envoyer ce nouvel album !
(Rires) Oui, peut-être ! On va voir ça ! (Rires)
Le nouvel album de MOTORJESUS, « Streets Of Fire », est disponible chez Reaper Entertainment.
Il existe des groupes qui traversent le temps et font fi des modes et des courants avec une désinvolture et une facilité déconcertantes. SAXON en fait partie et leur venue l’an dernier au Hellfest en est la preuve éclatante. Mené par son emblématique et infaillible frontman, il a été magistral de bout en bout en parcourant un répertoire décidemment intemporel pour son douzième album live. Explosifs et jamais rassasiés, les Britanniques ont dynamité le festival avec classe et élégance, comme en témoigne « Eagles Over Hellfest ».
SAXON
« Eagles Over Hellfest »
(Silver Lining Music)
A quelques jours de l’ouverture de la 18ème édition du Hellfest à Clisson, SAXON partage son explosive prestation de l’an dernier, enregistrée le 29 juin juste après celle de Metallica. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Anglais ont mis le feu à la petite cité bretonne, grâce notamment à une setlist bien équilibrée et représentative d’une bonne partie de leur carrière. Les 14 morceaux sont triés sur le volet avec tout de même une belle saveur 80’s pour l’essentiel. Leur meilleure période, cela dit.
Pourtant, c’est avec le morceau-titre de son dernier album, « Hell, Fire And Damnation », que SAXON a entamé les festivités provoquant un premier électrochoc dans le public. Dans la foulée, Biff Byford y est allé d’un sifflement rassembleur sur « Motorcycle Man » pour nous renvoyer 45 ans en arrière. Malgré le temps qui sépare les deux premiers titres du concert, il est presque impossible de les dater. Mieux, la scène leur fait l’effet d’une véritable cure de jouvence. Puis, les classiques s’enchaînent avec une ferveur et une envie palpables.
L’un des exercices les plus périlleux d’un Live n’est pas tant la performance du combo que l’on sait inamovible, mais sa captation. Et sur ce point, « Eagle Over Hellfest » est remarquable. Le mix est irréprochable, l’équilibre entre la foule et le groupe respecté et on se délecte des hymnes qui se succèdent : « Dallas 1 PM », « The Eagle Has Landed », « Demin And Leather », « Wheels Of Steel », avant un final d’anthologie et des versions survitaminées de « Crusader » et « Princess Of The Night ». Inégalable ? Il y a de ça, oui !
A noter que « Eagles Over Hellfest » existe dans une version double-CD avec l’intégralité de « Hell, Fire And Damnation » pour les retardataires.
Retrouvez aussi les chroniques des deux derniers albums du groupe :
Malgré de longues pauses, GIANT garde une place de choix toute particulière chez les fans de Melodic Rock et aussi de Hard Rock et d’AOR. Perfectionniste, le groupe l’est toujours et le travail effectué sur les guitares comme sur le chant reste d’un niveau très élevé. La qualité des riffs et la virtuosité des solos de Jimmy Westerlund attestent de la très bonne santé de cette référence Hard Rock, qui d’ailleurs s’internationalise sur ce très bon « Stand And Deliver ».
GIANT
« Stand And Deliver »
(Frontiers Music)
GIANT est un peu l’étoile filante qu’on aimerait tous revoir passer une deuxième fois. Malgré un parcours étonnant et scindé en deux parties (de 1987 à 1992, et depuis 2000), les Américains ont marqué les esprits de tous les amateurs de Hard FM, grâce à des albums assez emblématiques comme « Last Of The Runaways » et surtout « Time To Burn ». De la formation originelle, il ne reste que la solide rythmique composée de David Huff derrière les fûts et Mike Brignardello à la basse. Car, entretemps, il y a encore eu du changement.
« Stand And Deliver » accueille donc deux nouveaux membres pour remplacer Terry Block au chant et John Roth à la guitare. Place donc, et bienvenue, à l’excellent Jimmy Westerlund (One Desire) à la six-corde et Kent Illi (Perfect Plan) derrière le micro. Et on ne pouvait rêver mieux, tant ce casting fait honneur à la légende. Certes, GIANT a bien évolué depuis ses débuts il y a plus de 30 ans, mais son ADN est intact et le quatuor semble toujours animé par la même passion. Et ce sixième opus tient franchement toutes ses promesses.
Avec dans leurs rangs des musiciens de ce calibre, on n’est pas très surpris de retrouver Alessandro Del Vecchio (aussi en guest aux claviers) à la production aux côtés de Westerlund, tous étant issus de l’écurie Frontiers Music. Et le résultat est là, GIANT excelle dans l’art de livrer des compositions mélodiques, accrocheuses et très fédératrices. Avec cette touche 80’s actualisée, le quatuor se montre savoureux et le jeu de son nouveau guitariste atteint des sommets de précision et d’inspiration. Impressionnant d’exactitude.
Chez MAD INVASION, l’expérience, la technique et l’inspiration font bon ménage. Avec un tel background, le quintet sait ce qu’il fait et où il va et « Crack In The Sky » renoue avec un Hard Rock assez sombre, tirant parfois sur le Heavy avec beaucoup de puissance. Ses forces, on les doit à un chanteur solide, deux guitaristes affûtés et une rythmique qui compte un batteur emblématique. Autant d’atouts qui font de cette multinationale du Metal une valeur sûre et vraiment solide.
MAD INVASION
« Crack In The Sky »
(Border Music)
Etonnamment discret sur la scène européenne, MAD INVASION enchaîne avec un deuxième album, tout aussi réussi, et qui bénéficie d’un petit effet marketing qui, espérons-le, devrait l’aider à entrer un peu plus dans la lumière. Toujours guidé par Pete Sandberg (Silver Seraph, Alien, Midnight Sun et quelques autres) au chant, le quintet accueille derrière les fûts un invité (permanent ?) de choix. En effet, l’ex-Motörhead et actuel Scorpions Mikkey Dee officie cette fois sur l’ensemble du disque et lui apporte un belle dynamique.
On avait déjà pu l’entendre sur quelques morceaux de « Edge Of The World » sorti en 2021 et il est dorénavant à temps complet sur « Crack In The Sky », où il tient un rôle majeur, avouons-le. Sa légendaire frappe imprègne littéralement ces nouvelles compos, bien aidée aussi par un groupe de musiciens chevronnés, tous suédois, à savoir Mats Jeppson (basse), Hal Marabel (guitare, claviers) et Björn Dahlberg (guitare), accompagnés de leur frontman norvégien. MAD INVASION se la joue international et ça lui va plutôt bien.
Il règne une ambiance très 80’s sur cette nouvelle réalisation, mais elle se dissipe peu à peu grâce à une production actuelle et un jeu efficace. Cela dit, les Scandinaves ne s’enferment pas dans un Hard Rock si classique qu’il n’y paraît. Certes, on pense à Black Sabbath et aussi à Richie Blackmore, comme à Cinderella d’ailleurs, mais MAD INVASION peut compter sur l’expérience de son line-up pour ne pas tomber dans le piège et s’en sortir avec brio (« Welcome To My Show », « Flesh & Blood », « Crucifixion », « Danger Zone »).