Catégories
Heavy metal International

Motorjesus : God’n’Roll [Interview]

En 25 ans, les Allemands se sont forgé une solide réputation, tout en restant à leur place, une volonté affirmée. Après un « Hellbreaker » resté dans les mémoires, le quintet surgit avec « Streets Of  Fire », un disque toujours aussi Rock’n’Roll dans l’esprit et l’attitude et terriblement Heavy Metal dans le son. Basé sur une énergie constante, des riffs racés et une rythmique qui ne lève jamais le pied, MOTORJESUS régale avec une septième réalisation, qui s’annonce déjà comme l’un des albums phares de l’année. L’occasion d’en parler avec son fougueux frontman, Chris Birx, heureux lui aussi de remettre le feu.

– Quatre ans près « Hellbreaker », vous êtes de retour avec « Street Of Fire », un nouvel album nerveux, qui dégage une certaine urgence. Vous étiez impatients de présenter ces nouveaux morceaux, dont on peut sentir la pleine puissance ?

Oui, un peu, comme c’est le cas à chaque album d’ailleurs. On a déjà présenté plusieurs singles : « Somewhere From Beyond », « New Messiah Of Steel », « Streets Of Fire » et « Return To The Badlands », mais nous étions impatients que l’album sorte enfin ! Tu sais, on l’a mixé en octobre dernier et il est prêt depuis un bon moment maintenant, plus de six mois. Oui, c’est cool qu’il soit enfin là, car ça commence à faire long pour nous aussi.

– Vous avez à nouveau travaillé avec Dan Swanö (Opeth, Edge Of Sanity) pour la production. J’ai l’impression qu’avec lui, vous avez trouvé le son qui correspond le mieux à MOTORJESUS. Comment travaillez-vous ensemble ? Lui laissez-vous carte blanche sur certaines choses ?

Oui, sur plusieurs parties. Nos échanges pour le mix et le mastering se sont faits par email. Je lui ai d’abord envoyé les morceaux et il m’a proposé de changer certaines choses et d’en améliorer d’autres. Tout s’est passé de manière très simple, dans une bonne ambiance et le contact entre nous a vraiment été facile, très fluide et réactif. On a eu de bonnes vibrations, car c’est quelqu’un de très agréable et aussi l’un de mes musiciens préférés. C’est toujours génial de le rencontrer, car j’ai tellement d’albums de lui des années 90 avec Edge Of Sanity et Opeth notamment. Il en a fait tellement ! C’est un mec super ! Je pense que, maintenant, nous avons vraiment trouvé notre façon de travailler ensemble, on a la bonne recette. On sait très bien de quoi il est capable et c’est un honneur de travailler avec lui. C’est une icône en plus d’être humainement très agréable ! (Sourires)

– Un mot aussi sur la pochette de « Street Of Fire », qui est signée Sebastian Jerke. C’est la troisième fois que vous travaillez avec lui. Comme pour Dan Swanö, ce sont des collaborations de longue date. Y a-t-il une sorte d’esprit de famille chez MOTORJESUS, qui se traduit par cette grande fidélité ?

Oui, c’est vrai. Tu sais, si cela fonctionne aussi bien, pourquoi devrions-nous changer d’équipe ? Sebastian est un mec super, qui est aussi très connu en Allemagne. Il a réalisé beaucoup d’autres pochettes d’albums pour des groupes ici, comme Orden Organ par exemple. Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, c’était pour travailler sur le visuel d’un t-shirt. C’est cool de continuer à travailler avec lui, car il est devenu célèbre chez nous. Il a parfaitement saisi l’esprit ‘Comics’ de MOTORJESUS sur nos trois derniers albums. C’est devenu une marque pour nous et c’est génial d’avoir quelque chose d’unique pour le groupe. C’est un style qui nous est propre maintenant et qui nous appartient en quelque sorte.

– L’une des principales particularités de « Street Of Fire » par rapport à « Hellbreaker », c’est que vous êtes revenus à un style nettement plus Heavy Metal, comme un retour aux sources, peut-être moins Rock’n’Roll dans l’intention en tout cas. C’était l’objectif ?

En fait, l’objectif avec « Streets Of Fire » était de faire un disque dans la continuité de « Hellbreaker », qui a vraiment bien marché en Allemagne et s’est même hissé dans le Top 20 des charts. Cela a été une sorte d’accomplissement pour nous. L’accueil a été incroyable. On a eu le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien avec « Hellbreaker », et nous avons essayé de retrouvé cette même vibration et j’espère que c’est le cas avec « Streets Of Fire ». Nous nous sommes amusés à faire des chansons rapides, avec un esprit punk assez fun et aussi plus agressif dans le jeu. Pour moi, il n’y a pas de grande différence entre les deux albums, c’est plutôt une continuité.

– Vous terminez ce nouvel album avec une outro et le début de « Somewhere From Beyond » fait aussi penser à une intro. Il y a un petit côté Old School très agréable qui était souvent utilisé dans les albums-concepts notamment. Même si on devine une thématique globale, y a-t-il un lien direct entre tous les morceaux de l’album ?

L’intro et l’outro sont assez similaires en termes de composition, car nous avons utilisé les mêmes vibrations assez synthétiques d’un esprit proche des 80’s et du Synth Wave. C’est quelque chose d’assez populaire en ce moment et surtout, cela correspond parfaitement à l’atmosphère de l’album. On a juste essayé d’envelopper le disque dans cette ambiance qui nous plait beaucoup et de placer les morceaux entre les deux. Et puis, l’objectif de « Streets Of Fire » était de transporter l’auditeur dans les années 80, que ce soit un peu Cyberpunk et S-F dans l’esprit. En ce sens, l’intro et l’outro correspondent parfaitement à l’atmosphère qu’on souhaitait développer.

– Comme toujours, il n’y a ni ballades, ni morceaux mid-tempo. On en revient à cette impression d’urgence avec ce rythme très soutenu et les titres sont très accrocheurs et intenses. Est-ce qu’au moment de la composition, vous aviez en tête leur rendu et leur impact sur scène ? Car l’album est très fédérateur…

En fait, nous composons sans trop y réfléchir, c’est un peu un jeu pour nous. Les ambiances des morceaux ne sont pas forcément une priorité consciente pour nous. Le principal reste le travail sur le riff, qu’il soit accrocheur, que le rythme soit soutenu, et que le groove soit très présent : c’est l’essence-même de MOTORJESUS. Ensuite, les arrangements ont une part importante et, pour ma part, j’essaie aussi d’être le plus concis dans les textes et d’élever aussi mon niveau de chant. Si ce n’est pas le cas, je jette. On veut toujours écrire avec la plus grande liberté d’esprit possible et sans calcul. Juste laisser agir le flow… (Sourires)

– Justement à propos de scène, vous avez déjà commencé les concerts et en plus des salles et des festivals, vous serez aussi dans des plus petits clubs. C’est important pour vous de garder cette proximité avec vos fans ?

Oh oui, vraiment ! On adore jouer dans ces petits endroits, car je pense que MOTORJESUS est définitivement un groupe de club ! On a tout essayé, on a joué dans beaucoup de festivals majeurs comme dans des toutes petites salles. Pour nous, une jauge entre 150 et 250 personnes est la dimension parfaite pour MOTORJESUS. Sur les grosses scènes ou les grands festivals, c’est plus stressant. On a juste une heure pour jouer, il faut se préparer rapidement et remballer aussitôt. Il y a toujours un facteur stress dans ces conditions. Dans les clubs, c’est plus intime et plus calme. Tu as le temps de bien te préparer, les gens sont beaucoup plus proches de la scène et tu peux proposer un set plus long aussi. Il y a une bonne pression et c’est tellement plus Rock’n’Roll surtout ! Oui, c’est la bonne taille pour MOTORJESUS, c’est plus adapté à ce que nous voulons offrir.

– A propos de ce nouvel album, il y a aussi votre changement de label avec un passage d’AFM Records à Reaper Entertainment. Vous aviez besoin de changer d’air ?

Tout d’abord, il y a eu des changements majeurs chez AFM Records en interne et beaucoup de groupes ont quitté le label. Nous avons été de ceux-là et nous avons rapidement trouvé un nouveau point de chute chez Reaper Entertainment. Cela a d’ailleurs été cool que cela se fasse aussi vite. On savait aussi que c’était des gens très impliqués, d’autant que la partie financière n’est pas la plus importante à nos yeux. Nous ne faisons pas ça pour l’argent. On le fait pour le fun, pour l’amour du Rock’n’Roll et du Heavy Metal ! Certes, c’est un bon deal pour nous, mais ce n’était pas la priorité. Le plus important est que les gars de Reaper sont très expérimentés, ils sont vraiment cool et ils ont tous travaillés chez Nuclear Blast en Allemagne. Ils savent donc ce qu’ils font et c’est agréable de se savoir entre de bonnes mains.

– L’année prochaine, MOTORJESUS fêtera ses 20 ans d’existence, fort de sept albums studio, un live et un EP. Quel regard portes-tu sur ce beau parcours?

C’est vrai que le groupe existe depuis 25 ans maintenant. Avant MOTORJESUS, on s’appelait The Shitheads et nous avions sorti un album éponyme en 2006. Donc, l’aventure date de 25 ans environ. On a toujours essayé de faire de bons concerts, de rester proches de nos fans, de parler avec eux après les concerts et de rester connecter. Et c’est quelque chose que l’on tient à continuer à faire. L’objectif est de faire encore des disques et de rester en bonne santé. C’est vraiment ce que nous souhaitons pour les années à venir. 

– Et qu’en est-il de la nouvelle génération du Metal allemand ? Est-ce que, selon toi, la relève est assurée ?

En fait, en Allemagne, il y a toujours beaucoup de flux, ça va et ça vient. Globalement, la scène est constante et elle reste très bonne et les gens viennent toujours aux concerts. Depuis la pandémie, il y a aussi un nouveau public, plus jeune aussi qui vient. Tu sais, les parents ici amènent leurs enfants aux concerts et il y a donc un certain renouvellement. C’est vraiment cool, il se passe toujours quelque chose ! Il y a pas mal de gens qui n’avaient jamais entendu parler de nous et qui viennent maintenant nous voir. Ils aiment le côté ‘Comics’ du groupe. Et puis, il y a le gars qui joue Jesus sur scène avec nous et cela amuse vraiment les gens ! Ça marque un peu les esprits ! (Sourires

– Une question beaucoup plus légère pour terminer : quand on s’appelle MOTORJESUS, on a forcément dû avoir un œil sur le récent conclave au Vatican (l’interview a été réalisée début mai). Que penses-tu du nouveau Pape ? A-t-il l’esprit suffisamment Rock’n’Roll à ton avis ?

(Rires) Je ne sais pas ! Je suis très septique que le fait qu’il soit américain ! Ça me paraît vraiment très étrange, même super étrange ! (Rires) Avec ce nouvel ordre mondial venu des Etats-Unis et de la Russie, c’est vraiment bizarre d’avoir un Pape américain ! Mais, si tu veux tout savoir, je ne m’intéresse pas vraiment aux questions religieuses ! (Rires)

– Mais il faut quand même lui envoyer ce nouvel album !

(Rires) Oui, peut-être ! On va voir ça ! (Rires)

Le nouvel album de MOTORJESUS, « Streets Of Fire », est disponible chez Reaper Entertainment.

Retrouvez la chronique de « Hellbreaker» :

Catégories
Heavy metal

Saxon : l’éternel âge d’or

Il existe des groupes qui traversent le temps et font fi des modes et des courants avec une désinvolture et une facilité déconcertantes. SAXON en fait partie et leur venue l’an dernier au Hellfest en est la preuve éclatante. Mené par son emblématique et infaillible frontman, il a été magistral de bout en bout en parcourant un répertoire décidemment intemporel pour son douzième album live. Explosifs et jamais rassasiés, les Britanniques ont dynamité le festival avec classe et élégance, comme en témoigne « Eagles Over Hellfest ».

SAXON

« Eagles Over Hellfest »

(Silver Lining Music)

A quelques jours de l’ouverture de la 18ème édition du Hellfest à Clisson, SAXON partage son explosive prestation de l’an dernier, enregistrée le 29 juin juste après celle de Metallica. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Anglais ont mis le feu à la petite cité bretonne, grâce notamment à une setlist bien équilibrée et représentative d’une bonne partie de leur carrière. Les 14 morceaux sont triés sur le volet avec tout de même une belle saveur 80’s pour l’essentiel. Leur meilleure période, cela dit.

Pourtant, c’est avec le morceau-titre de son dernier album, « Hell, Fire And Damnation », que SAXON a entamé les festivités provoquant un premier électrochoc dans le public. Dans la foulée, Biff Byford y est allé d’un sifflement rassembleur sur « Motorcycle Man » pour nous renvoyer 45 ans en arrière. Malgré le temps qui sépare les deux premiers titres du concert, il est presque impossible de les dater. Mieux, la scène leur fait l’effet d’une véritable cure de jouvence. Puis, les classiques s’enchaînent avec une ferveur et une envie palpables.

L’un des exercices les plus périlleux d’un Live n’est pas tant la performance du combo que l’on sait inamovible, mais sa captation. Et sur ce point, « Eagle Over Hellfest » est remarquable. Le mix est irréprochable, l’équilibre entre la foule et le groupe respecté et on se délecte des hymnes qui se succèdent : « Dallas 1 PM », « The Eagle Has Landed », « Demin And Leather », « Wheels Of Steel », avant un final d’anthologie et des versions survitaminées de « Crusader » et « Princess Of The Night ». Inégalable ? Il y a de ça, oui !  

A noter que « Eagles Over Hellfest » existe dans une version double-CD avec l’intégralité de « Hell, Fire And Damnation » pour les retardataires.

Retrouvez aussi les chroniques des deux derniers albums du groupe :

Catégories
Hard FM Melodic Rock

Giant : une classe intacte

Malgré de longues pauses, GIANT garde une place de choix toute particulière chez les fans de Melodic Rock et aussi de Hard Rock et d’AOR. Perfectionniste, le groupe l’est toujours et le travail effectué sur les guitares comme sur le chant reste d’un niveau très élevé. La qualité des riffs et la virtuosité des solos de Jimmy Westerlund attestent de la très bonne santé de cette référence Hard Rock, qui d’ailleurs s’internationalise sur ce très bon « Stand And Deliver ».

GIANT

« Stand And Deliver »

(Frontiers Music)

GIANT est un peu l’étoile filante qu’on aimerait tous revoir passer une deuxième fois. Malgré un parcours étonnant et scindé en deux parties (de 1987 à 1992, et depuis 2000), les Américains ont marqué les esprits de tous les amateurs de Hard FM, grâce à des albums assez emblématiques comme « Last Of The Runaways » et surtout « Time To Burn ». De la formation originelle, il ne reste que la solide rythmique composée de David Huff derrière les fûts et Mike Brignardello à la basse. Car, entretemps, il y a encore eu du changement.

« Stand And Deliver » accueille donc deux nouveaux membres pour remplacer Terry Block au chant et John Roth à la guitare. Place donc, et bienvenue, à l’excellent Jimmy Westerlund (One Desire) à la six-corde et Kent Illi (Perfect Plan) derrière le micro. Et on ne pouvait rêver mieux, tant ce casting fait honneur à la légende. Certes, GIANT a bien évolué depuis ses débuts il y a plus de 30 ans, mais son ADN est intact et le quatuor semble toujours animé par la même passion. Et ce sixième opus tient franchement toutes ses promesses.

Avec dans leurs rangs des musiciens de ce calibre, on n’est pas très surpris de retrouver Alessandro Del Vecchio (aussi en guest aux claviers) à la production aux côtés de Westerlund, tous étant issus de l’écurie Frontiers Music. Et le résultat est là, GIANT excelle dans l’art de livrer des compositions mélodiques, accrocheuses et très fédératrices. Avec cette touche 80’s actualisée, le quatuor se montre savoureux et le jeu de son nouveau guitariste atteint des sommets de précision  et d’inspiration. Impressionnant d’exactitude.

Catégories
Hard Rock

Mad Invasion : ferme et consistant

Chez MAD INVASION, l’expérience, la technique et l’inspiration font bon ménage. Avec un tel background, le quintet sait ce qu’il fait et où il va et « Crack In The Sky » renoue avec un Hard Rock assez sombre, tirant parfois sur le Heavy avec beaucoup de puissance. Ses forces, on les doit à un chanteur solide, deux guitaristes affûtés et une rythmique qui compte un batteur emblématique. Autant d’atouts qui font de cette multinationale du Metal une valeur sûre et vraiment solide.

MAD INVASION

« Crack In The Sky »

(Border Music)

Etonnamment discret sur la scène européenne, MAD INVASION enchaîne avec un deuxième album, tout aussi réussi, et qui bénéficie d’un petit effet marketing qui, espérons-le, devrait l’aider à entrer un peu plus dans la lumière. Toujours guidé par Pete Sandberg (Silver Seraph, Alien, Midnight Sun et quelques autres) au chant, le quintet accueille derrière les fûts un invité (permanent ?) de choix. En effet, l’ex-Motörhead et actuel Scorpions Mikkey Dee officie cette fois sur l’ensemble du disque et lui apporte un belle dynamique.

On avait déjà pu l’entendre sur quelques morceaux de « Edge Of The World » sorti en 2021 et il est dorénavant à temps complet sur « Crack In The Sky », où il tient un rôle majeur, avouons-le. Sa légendaire frappe imprègne littéralement ces nouvelles compos, bien aidée aussi par un groupe de musiciens chevronnés, tous suédois, à savoir Mats Jeppson (basse), Hal Marabel (guitare, claviers) et Björn Dahlberg (guitare), accompagnés de leur frontman norvégien. MAD INVASION se la joue international et ça lui va plutôt bien.

Il règne une ambiance très 80’s sur cette nouvelle réalisation, mais elle se dissipe peu à peu grâce à une production actuelle et un jeu efficace. Cela dit, les Scandinaves ne s’enferment pas dans un Hard Rock si classique qu’il n’y paraît. Certes, on pense à Black Sabbath et aussi à Richie Blackmore, comme à Cinderella d’ailleurs, mais MAD INVASION peut compter sur l’expérience de son line-up pour ne pas tomber dans le piège et s’en sortir avec brio (« Welcome To My Show », « Flesh & Blood », « Crucifixion », « Danger Zone »).

Catégories
Heavy metal International Old School

Teaser Sweet : feel the impulse [Interview]

A mi-chemin entre Hard Rock et Heavy Metal,  mais solidement ancré dans les années 80, TEASER SWEET évolue dans une torpeur Old School savoureuse et fougueuse. Avec une fraîcheur très actuelle, les Suédois sortent un troisième album, « Night Stalker », accrocheur d’où émane une sorte d’insouciance très entraînante. Aux côtés de son frère Marcus à la guitare, Hampus Steenberg à la basse et Kent Svensson derrière les fûts, Therese Damberg se révèle être une redoutable frontwoman, dont la voix est l’une des forces du quatuor. Entretien avec la chanteuse de ce groupe, qui devrait ravir les fans de Heavy vintage.

– Cela fait déjà dix ans que TEASER SWEET existe et vous sortez aujourd’hui votre quatrième album. A l’époque, quel a été le déclic pour passer d’un groupe qui reprend du Kiss à l’écriture de vos propres chansons ?

Quand on a commencé le groupe, on n’avait pas de matériel personnel, c’est pour cela qu’on jouait des morceaux de Kiss. ​​Mais à la base, on n’a jamais voulu faire des reprises, ce n’était vraiment pas notre objectif. Alors, on a composé nos propres morceaux le plus vite possible. Et c’est vraiment à partir de ce moment-là que tout a vraiment commencé pour le groupe !

– On imagine très bien qu’avec de tels débuts, vos influences se situent dans les années 70 et 80, et d’ailleurs cela s’entend. Vous n’avez jamais été tentés par un style plus moderne, ou est-ce justement pour vous démarquer un peu de l’actuelle scène Metal suédoise ?

On a toujours été attirés par le Metal classique, c’est-à-dire influencé par les années 70 et 80, et qu’on ne retrouve pas dans le Metal moderne. Actuellement, le Metal a un son très numérique et rigide, et ce n’est pas ce qu’on recherche. C’est même tout le contraire ! Nous voulons jouer ce qu’on aime et, bien sûr, on désire aussi développer notre propre son. Pour se démarquer, il faut aussi être soi-même et nous sommes tous d’accord là-dessus. Nous sommes des gens sympas qui aimons la musique et on espère que ça se reflète dans notre façon de composer. On veut que les gens qui nous écoutent se sentent heureux, pleins de vie et prêts à affronter la vie.

– « Night Stalker » marque aussi votre arrivée chez High Roller Records, qui est d’ailleurs un label qui vous correspond parfaitement. Qu’est-ce que cela change pour vous concrètement ?

Nous avons l’opportunité de toucher un public plus large ce qui, espérons-le, nous permettra d’attirer un plus grand nombre de fans et faire aussi plus de concerts que si nous avions à nous en occuper seuls. Nous sommes donc reconnaissants à High Roller Records de nous avoir pris sous son aile.

– D’ailleurs, je trouve que ce nouvel album tranche vraiment par rapport à « Monster ». La production est solide et surtout vos compositions ont pris une nouvelle dimension. Est-ce que, dans un sens, cette signature vous a donné des ailes et fait franchir un nouveau cap ?

Absolument ! On apprend toujours de ses erreurs et on cherche constamment à progresser dans notre musique. Nous avons aussi grandi en tant que musiciens et on a voulu repousser nos limites créatives sur cet album. C’est super d’entendre que tu constates des progrès !

– « Night Stalker » garde aussi un son vintage et une approche Old School très chaleureuse et live. C’était important pour vous de présenter une production si organique, malgré le tout-numérique actuel ?

Absolument. Le son est très important pour nous. Il transmet des émotions et il représente vraiment qui nous sommes. Avec un son numérique moderne, cela aurait été comme bien s’habiller pour une mauvaise occasion.

– A l’écoute de ce nouvel album, les références à la NWOBHM sont évidentes et vous puisez du côté du Heavy Metal comme du Hard Rock. Est-ce que c’est un équilibre que vous avez cherché et souhaité dès les débuts de TEASER SWEET ?

Quand nous créons ensemble, à quatre, le son est là et se créer de manière naturelle. Ce n’est pas un objectif auquel nous aspirons, c’est comme ça que ça se produit. Nous sommes heureux d’être arrivés au point, où nous savons aussi exactement comment nous voulons sonner et, bien sûr, nous sommes influencés par ce que nous écoutons nous-mêmes de notre côté.

– Etonnamment, on ne retrouve pas énormément de similitudes avec des groupes qui ont aussi une chanteuse, en tout cas dans l’intention, même si on peut penser à Warlock, par exemple. « Night Stalker » est un album puissant et volontaire. L’important pour vous est-il de conserver l’image d’un style massif et véloce ?

L’important n’est pas forcément d’avoir un style massif et rapide, même si bien sûr, j’aime les chansons très rythmées. C’est ce que je dis toujours aux autres: jouez plus vite ! Mais il est important d’avoir toujours le bon tempo, et qu’il soit rapide ou non. L’essentiel est qu’il colle à la chanson.

– Il y a beaucoup de force et un côté mélodique prononcé dans ta voix et on pense à Doro, bien sûr, mais aussi à Johanna Sadonis de Lucifer, ainsi qu’à la Canadienne Lee Aaron. J’ai l’impression que c’est plutôt le côté Rock qui t’inspire. Est-ce le cas, et peut-être même ta façon d’apporter une touche féminine à TEASER SWEET, d’adoucir son aspect Metal ?

Il y a toujours de l’inspiration venant des chanteurs talentueux, que ce soient des hommes comme des femmes. Mais je n’essaie pas de ressembler à quelqu’un d’autre. J’avance en fonction de ce que je ressens et de qui je suis. Mais si le groupe avait un chanteur, ça ne sonnerait pas pareil, c’est certain.

– TEASER SWEET est aussi une histoire de famille, puisque tu as fondé le groupe avec ton frère Marcus, qui est guitariste. Comme la combinaison guitare/voix est souvent la base pour composer, est-ce que votre proximité est le point de départ de vos morceaux et de quelle manière prennent-ils vie ? D’abord une ligne de chant, ou un riff ?

Ça commence souvent par un riff sur lequel on construit ensuite, et même parfois les deux : un riff avec une ligne vocale. On s’inspire aussi souvent assez vite des idées de l’autre. Mais parfois, c’est vraiment difficile de décrire le résultat final, du moins pour moi. Je ne suis pas aussi douée que les autres pour jouer d’un instrument, mais le reste du groupe a appris à bien me connaître et à comprendre ma façon d’exprimer ce que je souhaite obtenir.

– Enfin, vous avez un répertoire conséquent avec ce quatrième album. Comment établissez-vous vos setlists et surtout, est-ce qu’une tournée est prévue pour cet été ou la rentrée de septembre ?

Nous choisissons les chansons que nous aimons, ainsi que celles que nos fans adorent. Nous les prenons vraiment en considération et nous incluons souvent d’anciens morceaux. Mais la setlist, qui sera jouée dans les concerts à venir, sera principalement composée de titres de « Night Stalker ». Malheureusement, il n’y a pas encore de tournée organisée, mais nous l’espérons fortement !

L’album de TEASER SWEET, « Night Stalker », est disponible chez High Roller Records.

Catégories
Heavy metal Old School Proto-Metal

Cirith Ungol : alive forever

Pour qui ne serait pas encore familiarisé avec CIRITH UNGOL (ça doit exister !), ce « Live At Roxy » est fait pour vous. Cultivant son côté underground, malgré une position de précurseur, le combo livre une prestation inoubliable et, à travers 20 morceaux triés sur le volet, parcourt sa carrière sans rien éluder et commençant même par son dernier opus en date… et en entier ! En attendant un septième joyau que le groupe annonce imminent, savourez donc celui-ci sans aucune modération.

CIRITH UNGOL

« Live At The Roxy »

(Metal Blade Records)

Plus de quarante ans après sa première prestation aux fameux ‘Roxy Theatre’ du Sunset Strip de Los Angeles, CIRITH UNGOL est retourné l’an dernier foulé à nouveau les planches de l’endroit qui les a presque vu naître. Car la carrière du combo de Ventura en Californie, est à l’image de son Heavy Metal : épique ! Enregistré à l’occasion de la sortie de son dernier album effort, le quintet avait offert à ses fans une soirée hollywoodienne digne de ses plus grandes heures. Et au menu de ce double-album, on retrouve l’intégralité de « Dark Parade » sur le premier disque et les classiques du groupe sur le second.

La première chose qui attire l’attention sur ce « Live At The Roxy », c’est ce son gras et robuste, tellement identifiable et véritable marque de fabrique des Américains. Sans artifice, CIRITH UNGOL se montre direct, d’une redoutable efficacité et on a surtout le sentiment d’être au cœur de ce concert, qui s’avère vite hors-norme. Très rapidement, on se prend dans ce Heavy, teinté de Doom et aux allures Power Metal (le vrai !) unique en son genre. Emporté par un Tom Baker en très grande forme, le public ne s’y trompe pas et semble savourer chaque riff et chaque embardée rythmique avec un plaisir qui s’entend clairement.

C’est devenu si rare aujourd’hui de voir un groupe interpréter l’intégralité de son nouvel album en concert qu’on se délecte de découvrir en version live le très bon « Dark Parade », sorti en 2023. Pour autant, CIRITH UNGOL n’oublie pas ses fans de la première heure et passe en revue sur le deuxième volet ses morceaux devenus de véritables hymnes pour beaucoup. De « Join The Legion » à « Atom Smasher », « I’m Alive », « Back Machine », « Chaos Descends ou « Frost And Fire », la setlist est époustouflante et vient nous rappeler à quel point les Américains sont incontournables sur la scène mondiale.

Retrouvez également la chronique de « Dark Parade » :

Catégories
Doom Doom Rock

Messa : magic waves

Après avoir marqué les esprits grâce à un Doom d’une grande richesse musicale en l’espace de seulement de trois albums (et un Live), les Transalpins sont forcément attendus au tournant. Et il faut admettre qu’avec « The Spin », celui-ci est parfaitement négocié. MESSA étend encore son champ d’action. Le groupe est toujours aussi insaisissable et en sortant de sa zone de confort, il asseoit sa réputation avec élégance, tout en restant percutant et sauvage. Plein de rebondissements, cette nouvelle réalisation résonne avec un instinct hors-norme et un feeling débridé.

MESSA

« The Spin »

(Metal Blade Records)

S’imposer aussi fermement et faire l’unanimité à ce point est assez rare dans le monde du Metal, y compris dans un registre comme le Doom. Pourtant, c’est avec beaucoup de classe et surtout un art du renouvellement impressionnant que MESSA est devenu incontournable. Grâce à des certitudes fortes et un line-up soudé et créatif, les Italiens parviennent avec « The Spin » à se surpasser et à surprendre avec énormément d’habileté et une imagination guidée par une audace que rien ne semble pouvoir freiner.

Toujours aussi atypique, le quatuor a jeté son dévolu sur les années 80 à travers des sonorités et une production signée Maurizio Biaggio (The Soft Spoon, Boy Harsher), qui nous renvoie quelques décennies en arrière. Cela dit, pas question pour MESSA de faire dans le réchauffé. « The Spin » ne manque pas d’originalité et les atmosphères dans lesquelles il se déploie sont toujours aussi envoûtantes. Et si la voix toute en nuances de Sara Bianchin y est pour beaucoup, c’est qu’elle est aussi magnifiquement accompagnée.

Avec une douce saveur vintage, « The Spin » n’en demeure pas moins actuel, ou hors du temps, c’est selon. Mélangeant synthés et grosses guitares dans un spectre allant du Metal au Jazz avec une touche Rock, MESSA s’ouvre de nouveaux horizons. L’univers de ce nouvel opus brille par sa diversité et même s’il semble plus compact, il captive dès la première écoute (« Void Meridian », « At Races », « Fire On The Roof », « The Dress », « Thicker Blood »). Déjà incontournable, le groupe signe un disque marquant et authentique. 

Retrouvez la chronique de l’album Live du groupe sorti il y a deux ans :

Catégories
Death Metal Livre

Rotting Ways To Misery : northern Death stories

Si pour la majorité des fans de Death Metal, la scène finlandaise se résume souvent à Amorphis ou Sentenced, elle est en réalité bien plus vaste. Peut-être pas aussi rayonnante que sa voisine suédoise à travers le monde, mais elle ne manque pas d’intérêt et elle a même fortement contribué à l’éclosion du style dans toutes la Scandinavie et au-delà. Les EDITIONS DES FLAMMES NOIRES proposent avec « Rotting Ways To Misery » une belle immersion et un retour sur les fastes années des groupes du grand Nord.

ROTTING WAYS TO MISERY : Histoire du Death Metal Finlandais

Markus Makkonen/Kim Strömsholm

(Editions des Flammes Noires)

Les EDITIONS DES FLAMMES NOIRES, maison de l’extrême s’il en est, se penche cette fois sur l’Histoire du Death Metal Finlandais, une partie incontournable de l’ADN du genre. La version française (et améliorée !) de « Rotting Ways To Misery » est donc la traduction du travail initial de Markus Makkonen, chanteur et bassiste ayant œuvré au sein de Sadistik Forest, Never Saw ou Hooded Menace, ainsi que Kim Strömsholm de Festerday, …And Oceans, Havoc Unit et quelques autres. Acteurs, experts et fins connaisseurs, donc !

Sur près de 500 pages, les deux spécialistes reviennent sur l’Histoire du Death Metal de leur pays et la déferlante commence avec National Napalm Syndicate en 1987 avec une première démo qui a mis le feu aux poudres et embrasé la Finlande. D’ailleurs, une liste très complète des maquettes et albums traités, ou évoqués, dans « Rotting Ways To Misery » figure à la fin du livre, histoire de ne rien manquer. En effet, le texte fourni dans l’ouvrage est très conséquent et on se laisse prendre par le récit passionnant de cette épopée métallique.

Avec les EDITIONS DES FLAMMES NOIRES, la mise en page et les illustrations sont toujours très soignées et, dans le cas de « Rotting Ways To Misery », elles nous replongent fin 80’s et dans les 90’s. En ces temps reculés, le Death Metal était essentiellement relayé par les fanzines et les photos, les flyers et les pochettes des réalisations d’alors sont donc une belle madeleine. Entre les pionniers, ceux qui ont fait carrière et ceux qui n’ont fait que passer l’espace d’un profond growl, l’ouvrage est particulièrement complet. Passionnant ! 

480 pages / 27€ (ou 33€ en édition collector) et disponible sur le site de l’éditeur :

Catégories
Glam Rock Hard'n Heavy Melodic Rock Rock Hard

Amerikan Kaos : riffology

Il a souhaité un album varié, quelque chose qui lui ressemble tellement que les gens ne pourraient l’imaginer ainsi… et il a réussi ! Avec AMERIKAN KAOS, Jeff Waters s’offre un terrain de jeu inédit et sans limite. Courant sur trois albums, cette expérience grand format s’aventure dans toutes les contrées Rock’n’Roll avec une joie très concrète qui vient s’ajouter à un savoir-faire, où le moindre détail est peaufiné à l’extrême. Avant de vous plonger dans « All That Jive », enlevez-vous tout de suite Annihilator de la tête : le plaisir est ailleurs… cette fois-ci !    

AMERIKAN KAOS

« All That Jive »

(Metal Department)

AMERIKAN KAOS est en quelque sorte le jardin secret, ou la cour de recréation, de Jeff Waters, tête pensante d’Annihilator depuis 1984. Ayant mis son principal groupe sur pause pour quelques temps, le virtuose de la six-corde (entre autres !) travaille ardemment sur ce projet depuis 2019 et, après avoir sorti « Armageddon Boogie » en mai dernier, voici le deuxième volet de sa trilogie, « All That Jive », alors que l’on sait déjà qu’elle s’achèvera l’année prochaine avec « The Sheeple Swing ». Et si vous n’êtes pas au courant de la teneur du combo, la surprise va être de taille, d’autant qu’il sait vraiment tout faire… et avec la manière ! Ici, tout est différent de ce qu’on connait de lui.

L’objectif du Canadien, installé en Angleterre depuis quelques années, est avant tout de s’éloigner le plus possible du Thrash et du Heavy Metal qui ont fait sa réputation et dont il est l’un des grands et brillants artisans. Grand maître de la culture du riff, il est assez surprenant dans le son, mais pas dans son inimitable approche guitaristique. Et pour ce deuxième album d’AMERIKAN KAOS, il s’est amusé avec son impressionnante collection de guitares et d’amplis, et cela s’entend dans les multiples variations. Les territoires sonores sont si vastes qu’on imagine très bien la partie de plaisir qu’ont dû être la conception et l’élaboration de « All That Jive ».

Ce qui ne change pas, c’est que Jeff Waters s’est bien sûr occupé de tout : composition, écriture, arrangements, prise de son, mixage, production et mastering, le tout dans son ‘Watersound Studio’ du côté de Durham. Touche-à-tout de génie, il a embarqué le chanteur Stu Block, qui livre une prestation géniale, ainsi que le claviériste Bob Katsionis, sorte d’arme fatale des atmosphères. Pour le reste, on navigue dans un Hard Rock classique, un brin Heavy, parfois Glam et surtout hyper-Rock’n’Roll. Forcément, les parties de guitare sont étourdissantes de précision, d’inventivité et AMERIKAN KAOS peut compter sur le feeling sans limite de son créateur. Des riffs et des sourires !

Catégories
Hard Rock Heavy metal Old School

Nightbound : out of time

Avec une énergie débordante, de la volonté et un savoir-faire qui n’a pas grand-chose à envier à d’autres formations européennes notamment, les Paraguayens de NIGHTBOUND ne donnent pas pour autant dans l’exotisme et si le Heavy Metal domine ce nouvel opus, « Coming Home » joue sur beaucoup de diversité. Mené par une production très organique et solide, on fait un petit retour dans le passé avec des chorus bien sentis aux saveurs Old School convaincants et surtout authentiques et sincères. Sans effet de manche, cette nouvelle réalisation respire de belle manière, grâce aussi à une mixité au diapason. 

NIGHTBOUND

« Coming Home »

(Independant)

NIGHTBOUND fait partie de ces groupes qui séduisent tant par leur générosité et leur humilité qu’aussi, bien sûr, par leur musique. Et si on ajoute qu’il vient d’une scène dont on entend très peu parler, le Paraguay, et qu’en plus il joue la parité complète : le combo coche donc toutes les cases. « Coming Home » est son deuxième album et il arrive un an seulement après « The Night Is Calling », et cinq après un premier EP « Nightbound » sorti donc en 2019. Et dès sa pochette, on est plongé dans un univers très 80’s, qui est loin d’être désuet, bien au contraire, et qui a le mérite de planter le décor.

Fondé en 2018, NIGHTBOUND se présente dans un style oscillant entre Heavy Metal et Hard Rock avec des mélodies s’articulant, pour l’essentiel, sur son duo de guitaristes (Mike Martinez et Dario Aquino). Influencé par la NWOBHM, le quatuor joue beaucoup sur les twin-guitares avec des riffs bien ciselés et accrocheurs. A la rythmique, on retrouve la batteuse Monse Diamond, qui forme un beau duo avec la bassiste Arianna Cuenca que l’on retrouve également au chant. Et la frontwoman, très polyvalente, possède de nombreuses cordes à son arc avec autant de puissance que de clarté. 

En ouvrant avec le morceau-titre (que la chanteuse conclue même a cappella), les Sud-Américains se montrent aussi à l’aise dans des ambiances Metal que Rock et cette diversité se retrouve tout au long de « Coming Home ». NIGHTBOUND affiche donc une belle maîtrise et l’on se laisse facilement prendre à ce registre un peu hybride, mais original. Chanté pour l’essentiel en anglais, ce nouvel opus fait également un petit écart en espagnol (« El Viaje Del Héroe », qui ne dépareille pas du reste) et offre aussi un titre instrumental tout en progression (« Arakuaavy »). Une belle bouffée d’oxygène !