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Heavy Rock Post-Grunge Rock Hard

Velvetbomb : raw intentions

Les éléments se déchaînent du côté de Glasgow et la tornade a un nom : VELVETBOMB. Avec « Vengeance Slayer », son deuxième format court en près d’une décennie, le duo est forcément nourri d’une certaine urgence. Les riffs sont racés et tranchants, les parties de batterie massives et musclées et le chant enveloppe l’ensemble avec force et conviction, tout en restant au service des mélodies. Formidablement ciselé, ce six-titres est franchement palpitant et irrésistible.

VELVETBOMB

« Vengeance Slayer »

(Independant)

Contrairement à certaines formations françaises évoluant dans la même configuration (des noms ?), VELVELBOMB n’est pas là pour jouer les marioles ! Nos deux Ecossais ont le Rock, très Heavy, dans le sang et « Vengeance Slayer » est un brûlot incandescent balancé en pleine tête, sans retenue et avec un évident malin plaisir. Un peu ce qu’il manque chez nous finalement… Ici, ça tabasse, ça envoie du bois et on est littéralement submergé par ce son plein et entier qui terrasse tout sur son passage. Un groupe hors-norme et implacable !  

Pourtant autoproduit, c’est la production qui impression dès les premières notes du morceau-titre. L’équilibre entre la batterie, la guitare et le chant est solide et VELVETBOMB livre ses compos avec puissance et précision. Il faut préciser que l’ardent combo a déjà sorti un premier EP éponyme, et exclusivement en vinyle, en 2016 et a aussi écumé l’essentiel des salles de son pays. Il est donc parfaitement rôdé, son écriture plus affûtée que jamais et son jeu furieusement redoutable, en plus d’être entêtant.

Après une entrée en matière fracassante, Rob (chant, guitare) et Dac (batterie) ne lèvent pas pour autant le pied et enchaînent avec « Devil In Me » et « Unforgiven ». Accrocheur et percutant, le style de VELVETBOMB oscille entre Rock et Metal avec une touche Hard Rock et une dynamique post-Grunge. Sombre et racé, ce nouvel opus révèle le côté massif du tandem (« Schizoid Queen », « Run For Your Life »), ainsi qu’une facette plus épurée comme sur la très bonne ballade « My Dark Angel ». L’inspiration est brute et le résultat décapant.

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Doom Metal Heavy metal International

Old Night : twilight odyssey [Interview]

Trois ans après « Ghost Light », le quintet fait son retour avec de nouvelles intentions et surtout un line-up dont les lignes ont bougé avec l’arrivée d’un nouveau membre, notamment. Toujours aussi mélodique et épique dans son approche, OLD NIGHT présente un Doom aux teintes très Heavy et où les atmosphères sont captivantes. Grâce à des riffs soignés, des chorus bien sentis et des solos millimétrés, « Mediterranean Melancoly » varie autant dans les tempos que dans les parties vocales, pour mieux édifier ces ambiances qui leur sont si personnelles. Luka Petrović, fondateur, compositeur, bassiste et chanteur de la formation croate, revient sur les changements au sein du groupe et la création de ce quatrième album, qui se présente comme une véritable odyssée.

– Sur ce quatrième album, il y a quelques changements suite au départ de Matej Hanžek, votre ancien chanteur et guitariste. Cela a donné lieu à une sorte de jeu de chaises musicales au sein du groupe, et Rafael Cvitković vous a aussi rejoint. Comment avez-vous abordé cette transition ?

Rafael est un ami de longue date, qui a d’ailleurs souvent joué de la guitare lors des balances et nous a même aidés avec le merchandising. Alors, quand Matej a quitté le groupe, nous avons décidé d’intégrer un troisième guitariste pour le remplacer et prendre le temps de trouver un chanteur. Rafael était le seul candidat. Comme il appréciait déjà notre musique et connaissait la plupart de nos morceaux par cœur, la décision a été facile. Ensuite, nous avons répété la setlist de base pendant deux semaines. En revanche, changer de chanteur s’est avéré bien plus compliqué. Ivan était notre premier choix, mais il était réticent au départ. Il se considérait avant tout comme notre guitariste et ne souhaitait pas se concentrer principalement sur le chant. Après avoir contacté plusieurs chanteurs potentiels, nous avons vite compris que nous ne trouverions personne de ce calibre dans la région. Par ailleurs, les autres options étaient soit trop éloignées, ce qui aurait rendu les répétitions au complet quasiment impossibles, soit elles ne correspondaient tout simplement pas à ce que nous recherchions. Finalement, nous avons convenu de faire une répétition avec Ivan au chant, et à la moitié de la première chanson, nous nous sommes regardés et nous avons su que c’était lui, et que nous avions notre nouveau chanteur.

– On peut aussi de dire que le renouvellement dans un groupe apporte un regain de créativité, un nouveau souffle, notamment dans ces changements de rôles pour vous. Est-ce que cela a été le cas et cela vous a-t-il ouvert de nouvelles perspectives ?

Absolument ! Même si la perte de notre chanteur principal a été un choc au départ, elle nous a en réalité rapprochés et nous a peut-être même permis d’apprécier davantage les choses. D’une certaine manière, nous avons dû repartir de zéro, du moins vocalement. Ivan avait toujours chanté dans OLD NIGHT, mais surtout en tant que choriste, et son style est assez différent de celui de Matej. Nous avons donc décidé de miser sur cette différence et de l’exploiter au maximum. Cela nous a sans aucun doute apporté un regard neuf et ouvert de nouvelles perspectives.

– Sur « Mediterranean Melancoly », OLD NIGHT se présente donc avec trois guitaristes, dont un nouveau. Est-ce que ce nouvel équilibre s’est fait naturellement et est-ce que vos rôles ont été définis rapidement ?

Nous avons toujours eu trois guitares, puisque Matej jouait aussi la rythmique. Mais oui, comme tu l’as justement remarqué, cet album est clairement plus axé sur la guitare. C’était en partie un choix délibéré, et aussi en partie dû aux influences musicales de Rafael. Il est plutôt branché Funeral Doom, Death Doom et Death Metal. Le seul ajustement que nous avons dû faire a été de réarranger certaines sections, car il était devenu trop difficile pour Ivan de chanter et de gérer tous les solos en même temps.

– Ce nouvel album est donc tourné, plus que les précédents, vers la guitare. Pour autant, votre Doom n’est pas techniquement plus démonstratif. Avez-vous profité de cette nouvelle configuration pour justement travailler plutôt sur les atmosphères, comme cela s’entend, puisque de nouvelles possibilités sont apparues ?

Les possibilités offertes par trois guitaristes sont quasi illimitées. On peut simplifier les parties et les arranger de façon à donner plus d’ampleur et de richesse au son. Il ne s’agit pas forcément de faire jouer chacun un solo différent en même temps. Quand j’ai commencé le Metal, j’écoutais Iron Maiden, Judas Priest et Blind Guardian. Voir ces groupes en concert m’a fait réaliser à quel point l’absence de cette troisième guitare, audible sur les albums, me manquait, notamment lors des solos à deux. Et bien sûr, comme tu l’as dit, on utilise aussi cette configuration pour les passages atmosphériques, car elle nous offre une multitude d’options.

– On a parlé du côté guitaristique de « Mediterranean Melancoly », mais la dimension vocale n’est pas en reste et OLD NIGHT cultive cette dualité entre le growl et le chant clair. Comment procédez-vous au moment de composer pour distinguer les deux aspects ? Et d’ailleurs, est-ce que chacun écrit et interprète sa propre partie ?

Je suis le principal compositeur du groupe et je m’efforce de finaliser au maximum les morceaux. En général, j’écris au moins deux parties de guitare et la basse. Je compose aussi la plupart des mélodies. Ensuite, le batteur et moi préparons les morceaux et les présentons au reste du groupe. Puis, nous travaillons ensemble sur les arrangements et, bien sûr, sur le peaufinage des parties de guitare. Je n’écris pas leurs solos, car je ne suis pas guitariste à proprement parler. Si j’ai des idées, je les partage, mais je leur laisse le soin de prendre les décisions finales, car ils sont bien meilleurs que moi dans ce domaine. Pour ce qui est des parties vocales, c’est principalement le travail du chanteur. J’essaie simplement de donner quelques indications et de signaler où chanter, mais je n’interviens pas beaucoup. Et les growls viennent en dernier. Je les considère surtout comme un élément d’accompagnement et nous ne les utilisons que lorsque les paroles le justifient vraiment, pour accentuer des moments précis.

– Votre Doom s’inscrit dans l’esprit Old School du genre avec également un élan épique et un jeu clairement Heavy Metal, assez éloigné du Death malgré les growls. Est-ce par désir de rester proches des fondamentaux et d’une certaine tradition, ou parce que vous ne vous reconnaissez pas dans l’approche moderne du genre ?

Quand j’ai commencé à écouter du Doom Metal, c’était surtout ce qu’on appelle aujourd’hui du Death Doom, et beaucoup de ces groupes font encore partie de mes préférés. Mais c’était surtout parce qu’un ami, qui me prêtait des cassettes, écoutait ce genre de musique. Je me souviens encore de ma première écoute de Solitude Aeturnus, j’ai été complètement époustouflé. C’était au début des années 90, et Internet tel qu’on le connaît aujourd’hui, n’existait pas. Je ne savais même pas que le Doom avec du chant clair était possible. Beaucoup de mes groupes préférés ont fini par adopter le chant clair, ou du moins à l’intégrer davantage. Les autres membres sont plus branché Heavy Metal traditionnel. Et je pense que le mélange de toutes ces influences a posé les bases de notre son. Je ne suis pas vraiment fan de Death Metal classique, donc même les parties les plus lourdes qu’on compose ne sont pas ancrées dans l’agressivité ou l’esthétique Death Metal. Ce sont juste des riffs bien lourds.

– J’aimerais que l’on parle du concept de l’album, qui contient cinq morceaux qui s’étendent de plus de sept minutes à près de dix. Les avez-vous composé un par un, ou est-ce la structure en elle-même du disque qui a guidé la tracklist ?

En fait, je compose d’abord la dernière chanson de l’album. Je l’avais déjà fait pour notre premier album et c’est devenu une habitude. Ce n’est pas forcément intentionnel, mais je ne suis pas vraiment tranquille tant que je ne connais pas la fin de l’album. Ensuite, je compose la première chanson, le début de l’histoire. Comme j’écris toujours les paroles avant la musique, celle-ci est composée spécifiquement pour ces mots. Je n’ai pas de règle stricte, mais je travaille généralement sur plusieurs chansons à la fois. Je ne suis pas un compositeur prolifique, alors j’essaie d’écrire très régulièrement. Cela me donne un large choix de riffs et de parties mélodiques pour les morceaux. Tout ne convient pas forcément à une chanson en particulier, ni même à l’album, ni parfois même au groupe, mais cette méthode de travail m’évite d’être obligé d’utiliser quelque chose qui ne colle pas à l’ensemble.

L’autre chose que nous faisons bien à l’avance, c’est commander la pochette. Nous aimons qu’elle soit terminée pendant que nous sommes encore plongés dans l’écriture, car elle devient une source d’inspiration. Cet album parle de notre maison, une sorte d’ode à l’endroit où nous vivons, mais c’est aussi une lamentation. Cela a indéniablement influencé l’atmosphère de l’album, car certaines mélodies et lignes vocales ont une sonorité résolument méditerranéenne. Quant à la durée des morceaux, j’essaie de les garder aussi courts que possible, même s’il m’arrive de couper des paroles pour réduire un peu l’ensemble. Bien sûr, ce qui nous paraît ‘vraiment long’ et ce que l’auditeur lambda perçoit ne sont pas toujours les mêmes. Notre façon de composer engendre naturellement des passages plus longs, parfois presque cinématographiques. Alors, les morceaux s’étirent simplement parce que c’est l’histoire qui veut ça.

– Enfin, ce qui est assez étonnant avec le Doom d’OLD NIGHT, c’est une certaine légèreté dans votre jeu et dans les atmosphères, qui donnent parfois même une sensation apaisante. L’idée est-elle d’aller un peu à contre-courant de l’image sombre et ténébreuse du style ?

J’ai toujours perçu nos chansons comme des récits et la musique comme un véritable voyage. Nous explorons une multitude d’émotions au sein d’un même morceau, et il est parfois nécessaire de créer cette sensation d’apaisement pour bien raconter l’histoire. Il ne s’agit donc pas de s’opposer à l’image sombre et lugubre du genre, mais plutôt de suivre le chemin émotionnel que la chanson exige. Bien sûr, ces moments plus doux et paisibles rendent les passages plus intenses d’autant plus percutants, créant un contraste naturel. Je pense que cet équilibre est l’un des éléments qui nous distinguent des autres groupes du genre, ce qui donne à notre Doom une profondeur et un dynamisme uniques.

Le nouvel album d’OLD NIGHT, « Mediterranean Melancoly », est disponible chez Meuse Music Records.

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Ambient Ethnic Neo-Folk

Nytt Land : The beating heart of the steppes

Bien avant l’éclosion du néo-Folk teinté d’Ambient qui déferle depuis quelques temps maintenant, NYTT LAND avait entrepris de restituer musicalement la riche Histoire de ses ancêtres. A l’instar de la démarche de Wardruna en Scandinavie, ce sont leurs terres natales de Sibérie que les Russes mettent en avant avec l’objectif de protéger et de partager un patrimoine culturel, qui mêle incantations, ésotérisme, animisme et où les esprits habitent littéralement ce « Songs Of Th Shaman » créatif, saisissant et authentique.

NYTT LAND

« Songs Of The Shaman »

(Prophecy Productions)

Depuis sa création en 2013, NYTT LAND a sorti une petite dizaine d’albums et chacun d’entre-eux est une plongée dans la culture sibérienne, et plus particulièrement dans ses rituels, ses textes et ses chants. Avec « Songs Of The Shaman », il nous emporte hors du temps, dans un espace où règnent les esprits et où même les dieux ne s’aventurent pas. Natalia Pakhalenko (chant, tambours) et son mari Anatoly (chant, talharpa, flûtes, percussions, guimbarde) se mettent au service de leur terre et de ses traditions.

En plus d’être des musiciens expérimentés et très investis, le duo mène aussi des recherches poussées et son travail d’historien est basé sur ses activités scientifiques, à savoir l’étude et la préservation de son ancestral passé. NYTT LAND s’en tient rigoureusement à un matériel directement issus des peuples autochtones. Son implication est complète et la musique qui vient enrober l’ensemble est le fruit de ses propres compositions. Autant dire que l’héritage s’entretient et se perpétue minutieusement et très consciencieusement.

Qualifier le répertoire de NYTT LAND d’immersif est un doux euphémisme. C’est une plongée hypnotique dans un monde chamanique, où la nature et ses sonorités tiennent une place aussi importante que les écrits spirituels de ces communautés reculées. Il y est question de sorts, de mystères et de légendes reproduits avec des techniques comme le chant de gorge sur des rythmes proches de la transe. « Songs Of The Shaman » traverse des paysages sonores aux reliefs parfois hallucinatoires et avec une fluidité envoûtante, presque magique.

Photo : Olga Gellert

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Blues Chicago Blues Shuffle Blues

Big Dave & The Dutchmen : so true

100% Benelux, le nouveau projet de BIG DAVE et de ses DUTCHMEN va ravir les amoureux du Blues made in Chicago et les replonger au milieu du siècle dernier dans les clubs enfumés de la célèbre cité de l’Illinois, l’oreille en alerte et le sourire aux lèvres. Tout en respectant cette tradition Shuffle, Gospel et Boogie, où de superbes ballades se frayent leur chemin, « Big Dave & The Dutchmen » va plus loin que le simple hommage, il perpétue le style avec un respect infini. Vibratoire, chaleureux et authentique, la torpeur de la production finira aussi par vous emporter.

BIG DAVE & THE DUTCHMEN

« Big Dave & The Dutchmen »

(Donor/Naked)

Enivrant par sa voix de velours et captivant grâce à un harmonica jamais bien loin, Big Dave Reniers chante le Blues en y mettant toute son âme. Il y a deux ans maintenant, celui qu’on connaît surtout pour ses prestations et sa discographie avec Electric Kings et Dizzy Dave Band s’est lancé un nouveau défi artistique, de haut vol comme il se doit, avec BIG DAVE & The DUTCHMEN. Car, c’est un peu plus au Nord, en Hollande, qu’il est allé chercher ses musiciens. Et le casting impressionne sur le papier avant même de poser une oreille sur ce chaleureux premier album éponyme de la formation.

Accompagné par Mischa den Haring (T-99, Chung Kings) à la guitare, Roel Spanjers (Luther Allison, Smokey Wilson) aux claviers, ainsi que Dusty et Darryl Ciggaar (The Rhythm Chiefs, Dry Riverbed Trio) à la basse et à la batterie, le chanteur belge s’est assuré d’évoluer avec un groupe de musiciens experts et incontournables de la scène Blues roots européenne. Alors, forcément BIG DAVE & THE DUTCHMEN se présente dans une configuration vintage, propre au Chicago Blues, dont il restitue l’atmosphère avec brio. Pour autant, si l’esprit est ancré dans celui des années 50/60, l’ensemble sonne très contemporain.

Et cette intemporalité musicale a été captée en seulement deux jours à Anvers au Rabbit Field Studio sous la houlette de Stef Kamil Carlens (Zita Swoon, Moondog Jr.), une prouesse autant qu’une évidence. L’énergie est brute, le feeling imparable, l’émotion à fleur de peau et, outre une maîtrise évidence de son sujet, BIG DAVE & THE DUTCHMEN impose sa patte et son jeu au cœur d’une tradition toujours aussi vibrante et hyper-groovy (« Never Love Again », « Daring Haring », « Trouble Of The World », « So Sweet »). Et la très organique production y est aussi pour beaucoup dans la beauté de ce bel opus. Irrésistible !

Photo : André Dieterman

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Country France Southern Rock Stoner Rock

Knuckle Head : une liberté absolue [Interview]

Les Alsaciens de KNUCKLE HEAD ont créé leur propre style : la Dark Country. A base de Country bien sûr, de Southern Rock et de Stoner, l’incandescence de leur musique est manifeste et prend toute son ampleur en concert. Loin des stéréotypes, le duo travaille à l’ancienne, en analogique, et son nouvel album, « Holsters And Rituals », est véritablement pensé et taillé pour la scène, qui reste leur terrain de jeu favori. Rencontre avec Jock, batteur virevoltant, libre et puissant de ce combo hors-norme.    

– Pour vous resituer un peu, KNUCKLE HEAD a sorti un premier EP, « First Drive » en 2016, puis l’album « II » en 2019 et aujourd’hui « Holsters And Rituals ». Pourquoi êtes-vous restés indépendants toutes ces années ? Des labels ont pourtant du se manifester, non ? C’est pour conserver une liberté artistique totale ?

Exactement, c’est pour garder notre liberté. On travaille avec Dominique Bérard de Muzivox, qui fait le travail de tourneur-manageur, car nous n’avons pas ces contacts-là. Comme nous, il est aussi en indépendant, ce qui fait que nous sommes vraiment en famille. Et on garde aussi notre droit à l’image. On n’a jamais eu ce genre de contrat, et on ne veut pas ce que cela change. Il y a tellement de groupes qui changent au fil des années à cause du marketing. On veut rester seul à faire notre truc.

– D’ailleurs, un petit mot sur la campagne de crowdfunding mise en place pour ce nouvel album, qui a d’ailleurs très bien fonctionné. Vous pensez que cela peut devenir une solution viable sur le long terme ?

On évite quand même ce genre de projet, mais cet album nous a énormément tenu à cœur. Et pour sa progression, on a été malheureusement obligé de le faire comme ça. Là où nous avons été surpris, c’est par la fan-base, car tout a été très vite. Nous sommes très satisfaits et nos fans aussi. Pour le long terme, comme nous partons sur une certaine indépendance, il y a aura un moment où nous aurons de l’argent de côté pour le mettre nous-mêmes. L’avantage avec ce système est bien sûr la précommande, car les gens ont pu réserver le vinyle et les boxes en version très limitée, car cela est parti très vite. C’était mieux pour eux. Mais sur le long terme, on évitera de faire ce genre de campagne. C’est aussi beaucoup de travail, car on fait tout nous-mêmes, même si ça reste un plaisir !  

– Comme votre nom l’indique, vous faites partie du monde des bikers. En quoi cela vous inspire et qu’est-ce qu’il évoque plus largement et musicalement ?

C’est le symbole de la liberté ! La moto est un plaisir et une liberté absolue. C’est aussi un moyen d’évacuer, d’oublier ses problèmes et c’est exactement le même principe que lorsque je suis sur ma batterie. C’est un réel exécutoire ! C’est ce qui touche vraiment à notre musique. Les deux ont un rapport très, très fort, d’où le nom du groupe.

– L’une de vos particularités est aussi d’évoluer en duo. C’est un choix qui s’est imposé de lui-même ? Ca ne vous intéresserait pas de jouer au sein d’une formation plus conséquente ?

Non, car notre son est suffisamment travaillé pour qu’il n’y ait pas ce manque justement. Sur scène, Jack bosse avec trois amplis : un Fender, un Orange, un ampli basse et tout est branché ensemble. Et puis, le fait d’être à deux comporte beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients, parce qu’on fonctionne un peu comme un couple. Il n’y a jamais eu de souci entre nous, et les choses se règlent beaucoup plus simplement. Pour caler une date, il suffit très souvent d’un seul coup de fil et c’est bon. Par ailleurs, Jack fait partie de ma famille, comme je fais partie de la sienne : il est comme mon frère !  

– Ce qu’il y a de surprenant chez KNUCKLE HEAD, c’est que vous intégrez à peu près tous les styles de musique peu représentés en France, comme la Country même si elle est Dark, ainsi que certains aspects d’Americana en version très musclée et du Stoner bien sûr. Comment avez-vous bâti votre univers sonore au départ ?

Cela a été beaucoup de recherches au fil des années, en fait. On voulait faire quelque chose qui se démarquait des autres. A l’époque, j’étais très Country avec Johnny Cash, Willie Nelson et d’autres, et Jack était très Stoner et Sludge. On a commencé à mélanger tout ça pour obtenir, et je le dis sans narcissisme, sans doute notre meilleur album aujourd’hui. Le temps passe, on mûrit et on arrive à se trouver parfaitement. Nous avons travaillé deux ans sur cet album et j’en suis vraiment très fier. Il représente vraiment le Stoner et la Country mélangés.

– Vous qui tournez beaucoup, comment s’est déroulé l’enregistrement de « Holsters And Rituals » ? Vous avez réalisé l’essentiel de l’album lorsque tout était à l’arrêt ?

Oui et finalement, cela a été un grand avantage, bien plus qu’un inconvénient. On a eu beaucoup de temps pour tout préparer. Il y avait aussi beaucoup moins de stress. Comme nous faisons tout nous-mêmes, c’est assez tendu parfois d’enchainer les concerts, de revenir le lendemain en studio, puis repartir, etc… Là, on a eu tout notre temps pour travailler sur l’album. Ca s’est super bien passé, même si cela a été énormément de travail, car nous avons aussi enregistré tout en analogique sur bande. Tout est fait à l’ancienne et en direct, c’est-à-dire batterie et guitare dans un premier temps, les voix et les arrangements arrivant après. Alors, si tu foires ta prise, c’est toute la bande qui est à jeter. Et puis, nous jouons sans click. Il y a un peu plus de stress, mais cela te donne une autre qualité sonore que peu de gens connaissent finalement.

– Un petit mot aussi sur la production de l’album, qui est particulièrement massive et qui, je trouve, reflète parfaitement l’énergie de vos concerts. C’était important pour vous de restituer un son finalement très live et assez brut ?

Ah oui ! Je pars du principe que nous ne sommes pas un groupe à écouter en streaming. On est un groupe à voir en live ! Quand on construit la tracklist de nos albums, tout est d’abord travaillé pour le live. Il faut toujours garder cette énergie et ce son-là avec ce bourdon venant de l’ampli de Jack. On nous dit souvent qu’il ressemble à un gros nid d’abeilles. Il faut que les gens qui ne peuvent pas nous voir ressentent l’énergie des morceaux.

– Par ailleurs, les arrangements de « Holsters And Rituals » sont particulièrement soignés et offrent beaucoup de profondeur et de relief à l’album, et lui confère une ambiance singulière. Même si vous n’êtes que deux, ce troisième opus est dense et très riche. En plus d’être efficaces, vous semblez aussi très pointilleux…

Exactement. On ne voulait pas faire un album remplis d’arrangements derrière, car il fallait qu’on puisse le faire en live. Sur scène, Jack travaille avec des samples et il fonctionne avec un système de pédaliers, donc c’est comme jouer du piano. En concert, les gens sont très surpris, car ils ont le sentiment que nous sommes beaucoup plus nombreux. En fait, c’est ce qui a été le plus à travailler, car il fallait pouvoir tout contrôler et garder ces mêmes arrangements en concert. On a passé des jours de résidence à jouer et répéter 7/7 jours, et nous sommes aujourd’hui très fiers du résultat. Le retour des gens est incroyable et ça me fait un immense plaisir, car on se cale sur eux ! Quand on a autant de retours positifs, constructifs, de la bonne humeur et de la bonne entente, c’est sublime ! Je ne peux qu’être fier.

– Il y a également un guest de renom sur l’album avec la présence au chant d’Albert Bouchard, ex-Blue Öyster Cult, sur le morceau « Existential Anger », qui est aussi un moment fort du disque. Comment cela s’est-il passé ? Vous vous connaissiez déjà ?

Pas du tout, c’était n’importe quoi ! (Rires) Lorsqu’on a rencontré Dominique, notre patron actuel chez Muzivox, on parlait des groupes que l’on aimait. Je lui ai dit que, pour moi, il y a avait Depeche Mode, Black Sabbath et Blue Öyster Cult. Et il m’a dit qu’il avait travaillé pendant 15 ans avec Blue Öyster Cult. Et lors des pré-prod’ de l’album, je lui ai demandé s’il pensait que ce serait possible de faire un featuring avec l’un des membres du groupe. Il m’a dit qu’Albert Bouchard, l’un des fondateurs, était un très bon ami. Il lui a envoyé un mail, alors qu’il enregistrait son album à San Francisco. Et trois jours après, je recevais sa réponse et c’était carrément fou ! (Rires) J’en ai chialé le matin au réveil lorsque je l’ai lu. Il était hyper-positif en disant : « Ces mecs sont super bons. La musique est phénoménale et ce serait bien sûr un plaisir et un honneur de pouvoir chanter pour eux ». Ca s’est fait comme ça, et c’est pour moi le summum ! C’est l’une des grandes fiertés de l’album, c’est clair !

– Enfin, vous êtes un groupe de scène comme on en trouve assez peu en France. J’imagine que vous avez déjà pu interpréter une bonne partie de ce nouvel album en concert. Quel est l’accueil fait aux chansons ? Se fondent-elles facilement dans le reste de la set-list ?

On a été assez surpris, car l’album change quand même des précédents, même si nous nous sommes vraiment trouvés sur celui-ci. Il y a toujours cette touche KNUCKLE HEAD qui est là, mais en beaucoup plus sombre et plus Stoner aussi, voire un peu psyché, gothique et occulte dans un certain sens. Et l’accueil est très bon. Au départ, on avait un peu peur pour le visuel sur scène, car il y a des vitraux et une grande croix derrière, et puis aussi avec celui de l’artwork de l’album. L’ambiance générale est beaucoup plus sombre qu’auparavant. Après un an de travail là-dessus, le retour des gens est vraiment incroyable ! Et honnêtement, je n’en reviens pas ! On est les seuls à faire cette musique en Europe, et elle est à nous… pour le moment (Sourires).   

L’album, « Holsters And Rituals » est disponible depuis le 18 mars chez Knuckle Head Prod (www.knuckle-head.com).

Retrouvez la chronique de l’album : https://rocknforce.com/knuckle-head-electric-road-trip/

Photos live prises le 16 octobre 2020 à la salle Cap Caval de Penmarc’h (29) par François Alaouret – Rock’n Force.

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Power Rock

The Unclouders : duo foudroyant

Ca rugit du côté de Lyon ! THE UNCLOUDERS déboule pleine face avec un premier EP éponyme serré et bien frappé. Grâce à une formule en duo qui a fait ses preuves outre-Atlantique notamment, le Power Rock du binôme est aussi minimaliste qu’accrocheur. Ces deux-là vont faire du bruit… et ça a déjà commencé !

THE UNCLOUDERS

« The Unclouders »

(Independant)

Derrière THE UNCLOUDERS se cache un duo explosif créé en 2018 et composé de Florent Pollet (guitare, chant) et d’Adrian Gaillard (batterie). Et il faut bien avouer que ces deux-là se sont bien trouvés ! Très urbain dans le son et assez éthéré dans la forme, le binôme propose un Power Rock brut et frontal, une sorte de rencontre entre Josh Homme et les Black Keys. 

Très dynamique et affichant un esprit un peu vintage et bluesy, les Lyonnais montrent une complicité plus qu’évidente. La batterie, très forte et très groove, guide ce premier EP éponyme sur un train d’enfer, soutenue par des riffs racés et particulièrement compacts. THE UNCLOUDERS va à l’essentiel, sans détour et avec une détermination plus que palpable.

Si la musique du duo est massive et s’écoute fort, elle n’en demeure pas moins d’une finesse redoutable et le chant est loin d’y être étranger. Profond et grave, sa sobriété apporte une touche très posée à un contenu en pleine effervescence. Avec ce premier EP, THE UNCLOUDERS met les pieds dans le plat et semble s’en réjouir… et nous aussi !

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Hard Rock Rock

Mammoth WVH : sans l’ombre d’un doute

Ce premier album éponyme de MAMMOTH WVH est l’un des plus attendus de ces dernières semaines et se révèle même être une petite sensation. Wolfgang, jeune multi-instrumentiste américain, n’est autre que le fils du grand Eddie Van Halen. Et entre Hard Rock et Rock US, il livre un très bon premier album et affiche déjà un style très personnel et en jouant tous les instruments sur l’ensemble du disque. 

MAMMOTH WVH

« Mammoth WVH »

(EX1 Records/Explorer1 Music Group)

Vouloir marcher dans les pas de ses parents n’est jamais chose aisée et peu importe le domaine d’ailleurs. Les ‘Fils de’ sont très souvent décriés avant même d’avoir pu s’exprimer. Là où ça peut se compliquer un peu, c’est lorsqu’il s’agit d’honorer l’héritage d’une légende. Il faut beaucoup de talent et de travail et ce premier album de Wolfgang Van Halen, sous le nom de MAMMOTH WVH, relève le challenge de bien belle manière. L’hérédité est manifeste sans être démonstrative.

L’exercice est d’autant plus risqué que le fils du grand Eddie se présente sous une formule en one-man-band, et le multi-instrumentiste est franchement brillant et il impressionne même. Guitare, basse, batterie et chant, Wolfgang se présente comme un musicien plus qu’aguerri. Si on le connait déjà comme bassiste de Van Halen et surtout de Tremonti, ainsi que comme batteur de Clint Lowery, les parties de guitares et surtout le chant sur MAMMOTH WVH montrent une belle assurance et déjà une solidité à toute épreuve.   

Les morceaux qui composent ce premier album éponyme, l’Américain les travaille depuis des années déjà et cela s’entend. La production très organique et aérée de Michael ‘Elvis’ Baskette (Slash, Alter Bridge, …) met parfaitement en valeur les côtés massifs de MAMMOTH WVH, tout en apportant beaucoup de profondeur sur les titres plus sensibles (« Mr Ed », « You’re To Blame », « Don’t Back Down »). Après Eddie, il faudra dorénavant aussi compter sur Wolfgang. Que ceux, qui en doutent encore, écoutent bien le Hard Rock US du fiston !

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International Stoner/Desert

Yawning Sons : un concept rare et précieux [Interview]

YAWNING SONS est une entité transatlantique née de la rencontre entre les Anglais de Sons Of Alpha Centauri (SOAC) et les Américains de Yawning Man. Dans un Desert Rock progressif devenu mythique, le groupe est une évasion musicale sans pareil entre longs jams et fulgurances Rock très instrumentales. Pour la sortie du très attendu deuxième album (après 12 ans !), c’est le britannique Nick Hannon, bassiste de SOAC et pilier du groupe, qui nous en dit un peu plus sur le génial « Sky Island ». Rencontre…

– J’aimerais tout d’abord que tu reviennes sur la création de YAWNING SONS. Comment vous êtes-vous rencontrés et qu’est-ce qui vous avait poussé à enregistrer « Ceremony To The Sunset » à l’époque ?

Avec SOAC, nous travaillions sur notre deuxième album et Gary (Arce de Yawning Man) venait de sortir l’album « Dark Tooth Encounter », ou du moins les démos, et j’ai été complètement époustouflé. Nous l’avons contacté pour lui demander s’il serait intéressé pour s’impliquer sur le deuxième album de SOAC à l’époque. Il est venu en Angleterre et tout est devenu évident à son arrivée, tant l’alchimie musicale était phénoménale et complètement organique. YAWNING SONS était né.

– 12 ans séparent les deux albums. Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant d’enregistrer « Sky Island » ? Ce sont vos emplois du temps respectifs qui ont compliqué les choses ?

Oui, Gary a été très occupé avec Yawning Man. Ils tournent autant qu’ils le peuvent et lorsque nous avons travaillé ensemble pour la première fois, seuls « Rock Formations » et le EP « Pot Head » étaient sortis. Depuis, ils ont sorti quatre albums, plusieurs live et entrepris de nombreuses tournées. De notre côté, nous avons travaillé sur de nombreuses versions en collaboration avec Karma to Burn, et ensuite un deuxième album, puis un album-concept avec Justin Broadrick. Alors oui, nous étions très occupés chacun de notre côté.

– Maintenant qu’on a un point de comparaison entre les deux albums, je trouve que « Sky Island » sonne très américain, alors que « Ceremony To The Sunset » avait une sonorité très anglaise…

Je suis heureux qu’il y ait cette perception de contraste. Après ce grand laps de temps, il n’aurait pas été judicieux, ni utile de livrer un second « Ceremony To The Sunset ». Chaque album doit avoir sa propre identité et le groupe ne pourrait pas survivre s’il était purement enraciné sur un seul album après tant d’années. C’est bien qu’il y ait ce contraste pour créer un certain équilibre.

– « Sky Island » est aussi moins instrumental que le précédent. C’était une envie commune d’avoir plus de chant et donc aussi du texte ? D’ailleurs, par qui sont-ils écrits ?

Avec deux groupes entièrement instrumentaux, pouvoir travailler avec des chanteurs est passionnant ! Les paroles sont écrites par eux-mêmes, et elles captent toujours des vibrations vraiment cool dans les morceaux, ce qui les rend tout à fait uniques.

– Est-ce qu’avec YAWNING SONS, tu t’autorises des choses que tu ne fais pas avec SOAC ?

Absolument. Nous avons tendance à explorer davantage de thèmes précis dans YAWNING SONS et à les poursuivre jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment organiques pour serpenter doucement d’une ambiance à une autre. C’est un processus progressif très naturel. La façon dont les deux guitares et la basse se lient est tout à fait unique et nous pousse à des performances différentes que nous ne ferions pas autrement dans nos groupes respectifs, je pense.

– Vous avez enregistré « Sky Island » à Joshua Tree et il en ressort d’ailleurs une atmosphère très particulière. Dans quelles conditions cela s’est-il passé et quels souvenirs gardez-vous de la conception de ce nouvel album ?

Ce fût un moment très agréable. Nous avions prévu que Bill Stinson soit à la batterie pour l’album, mais nous étions si loin dans le désert qu’il s’est perdu ! Du coup, nous avons demandé à Clive (notre producteur) s’il connaissait quelqu’un de la région qui savait exactement où nous étions et qui pouvait aussi jouer de la batterie. Et c’est Kyle (Hanson) qui s’y est collé et qui a rendu vraiment rendu l’album spécial. Gary (Arce) venait de rentrer de tournée et avait de très bonnes idées. Sur laligne de basse de ce qui est devenu « Shadows and Echoes », tout s’est parfaitement imbriqué. C’est ça aussi YAWNING SONS.

– Sur ce nouvel album, il ressort une couleur sonore étonnante, une ambiance musicale profonde et pleine de relief. C’est le son que vous souhaitiez donner à YAWNING SONS dès le début ?

La profondeur du son et l’ambiance sont plus définies sur ce deuxième album. Tant que cela  reste organique et planant, alors c’est cool. Les retours et les critiques ont été incroyables, et nous avons travaillé dur pour capturer cette atmosphère rare, mais constante, en sachant que l’ambiance est la chose la plus importante.

– Est-ce que vous suivez vos carrières respectives, et quel regard portez-vous sur vos derniers albums à savoir « Continuum » pour SOAC et « Macedonian Lines » pour Yawning Man ?

Eh bien, je ne peux parler que pour SOAC, même si bien sûr je suis un grand fan de mes frères de Yawning Man. Pour moi, « Continuum » a été un grand pas en avant pour SOAC. Nous avons réuni un Rock Ambiant et Progressif dans un voyage instrumental. Nous avons vraiment apprécié de pouvoir faire les choses vraiment librement et sans contrainte. Il est imprévisible, enfin j’espère ! Je ne pense vraiment pas que nous ayons un style immédiatement identifiable.

– Pour conclure, une question s’impose : considérez-vous toujours, et tous, YAWNING SONS comme un side-project ou un groupe à part entière ?

Ce deuxième album contribue certainement à élargir l’horizon de ce qu’est YAWNING SONS. Ce n’est plus seulement une simple idée ou un projet : c’est un groupe. Cependant, c’est un concept rare et précieux et j’espère que les astres s’aligneront à nouveau un jour …

L’excellent « Sky Island » est disponible depuis le 26 mars chez Ripple Music.

Retrouvez la chronique de l’album :

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Rock Stoner/Desert

Elefant Talk : power Rock ravageur

Composé de deux musiciens aguerris et rompus à la scène hexagonale, ELEFANT TALK livre son premier album éponyme. Dans un registre Power Rock aux frontières du Stoner, le duo avance avec une ardeur très efficace en alternant subtilement les aspects mordants et sensibles de leurs morceaux. Sans assommer complètement, le combo enflamme.

ELEFANT TALK

« Elefant Talk »

(M&O Music)

Il est de moins en moins rare de voir des rythmiques basse/batterie voler de leurs propres ailes et ELEFANT TALK est de ces duos qui, musicalement, ont ce gros potentiel et cette créativité nécessaire pour proposer un registre suffisamment riche et fourni. Composé de Gaby Vegh à la basse et au chant et de Sébastien Necca à la batterie, le combo propose un Rock musclé, mélodique et inventif. 

Réduits à la puissance et aux multiples facettes de leur instrument respectif, les deux musiciens ne manquent pas pour autant d’imagination. La complicité et la complémentarité des français sont évidentes et vont puiser dans des registres allant du Stoner au Psych, tout en gardant ce côté Power Rock direct et accrocheur. ELEFANT TALK parvient sans artifice à distiller un son massif, très dense et un brin vintage.

Sur de gros riffs bourrés d’énergie et un groove imparable à la batterie,  le duo multiplie les atmosphères en s’approchant du Stoner (« Pachydermik », « Carnivor »), d’un Rock plus fédérateur (« Save Yourself », « Time To Go ») et Psych (« Chitter Chatter »). A noter l’intervention expresse et efficace de Mr Ron ‘Bumblefoot’ Thal sur « The Hunting ». Ce premier album d’ELEFANT TALK est plein de promesses !

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Extrême

As A New Revolt : hasta la victoria siempre

L’énergie est Metal/Punk, le flow est résolument Rap et ce nouvel EP de AS A NEW REVOLT, « Fares », est sauvage et engagé. Sur cinq titres solides et fluides, le duo français revisite le genre en y insufflant une énergie positive en forme de coup de poing.

AS A NEW REVOLT

« Fares »

(KNT Label/National Palms)

Si vocalement, on pense immédiatement à Zack de la Rocha et Asian Dub Foundation, limiter AS A NEW REVOLT a ces deux belles influences serait un peu rapide et réducteur. Aiguisée et affûtée, la musique du duo grenoblois est aussi percutante que revendicatrice, et la virulence du flow de Manu Barrero (également aux samples et sound system) est aussi solide que le jeu du batteur Julien Lhuillier.

Sur de gros riffs de guitare plus vrais que nature, l’explosivité de « Fares » doit aussi beaucoup à son authentique batterie, qui donne une touche organique aux morceaux très électroniques du EP (« Kanuni »). Revendicatif et déployant une belle énergie, AS A NEW REVOLT nous replonge par moment au cœur des 90’s dans la veine des Beastie Boys, Public Enemy et bien sûr RATM.

Mais au-delà de ça, le duo tire vraiment bien son épingle du jeu avec des morceaux incisifs et très actuels (« Juan », « New Traditional ») sans renier d’où il vient. Assez Punk dans l’esprit et la démarche, AS A NEW REVOLT tente à réveiller les consciences et c’est une très bonne chose (« Peplum »). Le renouveau du Metal/Rap est en marche et il pourrait bien venir de chez nous.