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Blues Folk/Americana

Jay And The Cooks : poésie urbaine

Si pour de nombreux musiciens, c’est aux Etats-Unis que se joue et se vit le Blues, certains font le chemin inverse. C’est le cas du songwriter, chanteur et guitariste américain JAY RYAN, établi en France puis une trentaine d’années. Avec « Le Cœur Sec », cinquième album du musicien, il s’exprime en français dans un Blues très Rock et Americana. Un côté brut authentique.

JAY AND THE COOKS

« Le Cœur Sec »

(Juste Une Trace/Socadisc)

Eternel baroudeur, le songwriter américain a posé ses valises en France, en Provence, avant de venir s’installer près de Paris à Saint-Denis. Après avoir joué dans de nombreuses formations, JAY RYAN a réuni ses COOKS, groupe constitué de proches avec qui il revient aujourd’hui avec un  album qui brille notamment par la grande qualité de son line-up. Le sextet a fière allure et les compos s’en ressentent.

Dans un registre à dominance Blues, le chanteur et guitariste livre le cinquième album de JAY AND THE COOKS. Entièrement écrit en français, « Le Cœur Sec » sonne très Rock et jette un regard acide sur notre société et la situation actuelle (« Presque Foutu », « Travailleurs Essentiels », « Je N’ai Pas Vu Les Signes »). Authentique et sincère, les morceaux de l’Américain s’inscrivent dans un style très brut et avec humour (« La Seine S’en Moque », « Branché Bio »).

Cette poésie urbaine est également teintée de Country et d’Americana comme sur l’étonnante reprise de Gainsbourg (« Je Suis Venu Te Dire Que Je M’en Vais »), où JAY AND THE COOKS offre une version très personnelle et singulière de ce classique de la chanson française. S’il est vrai qu’il faut parfois tendre l’oreille pour saisir toute la subtilité des textes, le chanteur rend une copie remarquable et touchante.

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Heavy metal

Void Vator : quand rugit la Californie

Rien ne semble pouvoir arrêter VOID VATOR, qui livre un deuxième album hyper Rock’n’roll dans l’attitude et terriblement Heavy Metal dans le son. Le trio de Los Angeles s’est nourri de la situation actuelle pour pondre neuf titres costauds, libérés et addictifs. « Great Fear Rising » est en tout point une réussite.

VOID VATOR

« Great Fear Rising »

(Ripple Music)

Si vous aimez autant Thin Lizzy et Van Halen que Pantera et les Ramones, vous devriez tomber sous le charme de VOID VATOR. Depuis 2014, le trio déploie une audace particulière à travers un Heavy Metal fulgurant et accrocheur. Après un EP et un premier album, les Californiens remettent le couvert avec « Great Fear Rising », où le combo déverse une rage et une virulence très concentrées.

Après avoir travaillé avec Ulrich Wild (Pantera, Deftones), Bill Metoyer (Slayer, Body Count), c’est Michael Spreitzer (DevilDriver) qui est aux manettes de ces neufs nouveaux titres. Nettement plus nerveux et incisif, le trio s’est nourri de ses frustrations dues à la pandémie, mais aussi des déboires de visa de son batteur contraint de rentrer en Allemagne. VOID VATOR revient donc très remonté mais toujours aussi efficace. 

Mixé et masterisé par Nick Bellmore (Toxic Holocaust), « Great Fear Rising » sonne nettement plus robuste, et le trio distille toujours autant de mélodies accrocheuses, de riffs tranchants et de solos super-Heavy. Brut et sans concession, VOID VATOR sait aussi rester fun et enthousiaste : c’est ça la Californie ! Les morceaux s’enchainent et s’écoutent en boucle (« I Can’t Take It », « I Want More », « Mc Giver’s Mullet », « Infierno »).

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Blues Folk/Americana Southern Rock

Stephen Foster & Howler : Sweet Home Alabama

Songwriter de grande classe et brillant musicien, STEPHEN FOSTER incarne l’âme Southern dans toute sa splendeur et son large spectre. Avec son groupe HOWLER, basé à Muscle Shoals en Alabama, le musicien, qui a sorti huit albums cette dernière décennie, livre un « Southern » qui rappelle ô combien le sud américain est inspirant.

STEPHEN FOSTER & HOWLER

« Southern »

(Thoroughbred Music)

Les fans de Blues et de Southern Rock connaissent STEPHEN FOSTER. Le guitariste, claviériste et songwriter de génie est une légende et œuvre depuis cinq décennies au service de la musique made in Muscle Shoals. Cette agglomération d’Alabama est mondialement connue pour ses studios qui ont fait les belles heures des charts américains. Proche de Memphis et de Nashville, ce haut lieu résonne toujours.

Compagnon de jeu de Percy Sledge et compositeur pour Lynyrd Skynyrd, STEPHEN FOSTER a travaillé avec le gratin et revient aujourd’hui avec son groupe HOWLER. Constitué de musiciens ayant joué avec Little Richard et Jerry Lee Lewis, le quatuor a une allure de grosse machine… et c’en est une ! Combinant, Blues, Rock, Americana et Boogie-woogie, les Américains portent l’âme et le son du sud des Etats-Unis avec brio.

« You Can’t Take Me Home », premier extrait de « Southern », a été écrit en hommage à son ami Ronnie Van Zant disparu tragiquement en 1977. A l’écoute du morceau, on comprend mieux la complicité et le passé commun que STEPHEN FOSTER partage avec Lynyrd Skynyrd. L’album est d’une grande sincérité et les morceaux sont aussi brûlants qu’ils peuvent être touchants et profonds (« Little Things », « Cathead Blues », « Biloxi », « Arkansas »).

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Blues

Archie Lee Hooker & The Coast To Coast Blues Band : un prénom qui en impose

Voix de velours, authenticité et une musique où se marient avec grâce Blues et Soul : voici la recette de ce deuxième album d’ARCHIE LEE HOOKER, neveu du géant Boogieman. Le chanteur américain, installé en France depuis dix ans, ne se contente pas de surfer sur l’héritage familial, bien au contraire, et le prouve avec une musique aussi envoûtante que subtile et majestueuse.

ARCHIE LEE HOOKER & THE COAST TO COAST BLUES BAND

« Living In A Memory »

(Dixiefrog/PIAS)

Ce n’est jamais facile d’endosser le patronyme d’une légende du Blues et pourtant ARCHIE LEE HOOKER, neveu du Boogieman, continue sa route avec un héritage musical à faire pâlir n’importe quel bluesman. Ayant vécu chez son oncle plus de 10 ans où il a aussi vu défiler les plus grands noms du style, le chanteur du Mississippi s’est forgé une expérience incomparable entouré des plus grands dont l’immense John Lee bien sûr.

Mais c’est finalement assez éloigné du patrimoine musical familial qu’évolue le musicien. ARCHIE LEE HOOKER a trouvé sa voie depuis de nombreuses années et si elle reste gravée dans un Blues intemporel et tout aussi majestueux que son oncle, la comparaison s’arrête là. C’est à Memphis qu’il a fait ses premières armes dans un groupe de Gospel, dont on retrouve l’empreinte Soul tout au long des morceaux de « Living In A Memory ».

Installé en France depuis 2011, le chanteur a monté un groupe où l’alchimie est époustouflante. Le quintet compte des musiciens brésiliens, français et luxembourgeois tous animés de la même flamme et d’un feeling incomparable (« Long Gone », « Getaway », « Nightmare Blues », « I Lost A  Good Woman » et le tendre et touchant « I Miss You, Mama »). ARCHIE LEE HOOKER et son COAST TO COAST BLUES BAND régale et enchante.

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Stoner/Desert

Live In The Mojave Desert Vol.4 : Stöner

Oser s’appeler STÖNER lorsqu’on se revendique du style du même nom, cela requiert une certaine assurance et surtout une expérience et un talent irréprochables. Et cette légitimité, on la retrouve évidemment chez ces deux monuments et fondateurs du Stoner Rock, Brant Bjork et Nick Oliveri. Nouveau projet, nouveaux morceaux et une énergie et une créativité intacte montrent toute la classe de ce duo haut de gamme.

« Live In The Mojave Desert Vol.4 »

STÖNER

(Heavy Psych Sounds Records)

Ce volume 4 est sans doute le plus attendu de la série des « Live In The Mojave Desert ». Il n’y a aucune trace discographique de ce nouveau combo, mais ce line-up en forme de retrouvailles va titiller les fans les plus fervents de Stoner Rock. Alors quoi de plus normal que d’appeler une formation qui regroupe les grands Brant Bjork et Nick Oliveri : STÖNER ? Une évidence qu’ils incarnent tous les deux.

Les deux musiciens ont fondé Kyuss avant de se retrouver au sein de Mondo Generator et de se lancer chacun dans des projets aussi multiples que devenus mythiques : Fu Manchu, The Bros, Queens OF The Stone Age et des expériences personnelles toujours novatrices et inspirées. Alors quand on incarne un style à ce point-là, la création ensemble de l’entité STÖNER sonne comme quelque chose de naturel et même de légitime.

C’est sous la forme d’un trio (dont je n’ai pas trouvé le nom du batteur), que les deux légendes proposent un set très brut sur des titres joués pied au plancher, radicaux et incarnant parfaitement l’esprit premier du style (« Rad Stays Rad », « Own Yer Blues », « Nothin’ », « Evil Never Dies », « Tribe/Fly Girl »). Un volume 4 qui tient toutes ses promesses avec un STÖNER qu’on espère vite retrouver sur disque et sur scène.

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Hard Rock Rock

Greta Van Fleet : enfin incomparable !

Entre Hard Rock et ambiances bluesy lancinantes, GRETA VAN FLEET s’est forge un style qui en rappelle d’autres bien sûr, mais qui paradoxalement est très personnel et inspiré. Avec « The Battle At Garden’s Gate », le quatuor américain signe un superbe et très positif album emprunt de liberté et à la performance irréprochable.  

GRETA VAN FLEET

« The Battle At Garden’s Gate »

(Republic Records)

Formé en 2012 dans le Michigan, GRETA VAN FEET a commencé à faire parler de lui cinq ans plus tard avec « Black Smoke Rising », un EP qui est apparu comme un rayon de soleil. Le quatuor a décidé de remonter le temps en s’inspirant de modèles comme Led Zeppelin ou Janis Joplin auxquels il apporte une sensibilité très particulière et une sonorité intemporelle tout en respectant le patrimoine Rock. 

Près de trois ans après leur premier album, « Anthem Of The Peaceful Army », les Américains sont de retour avec un album qui leur ressemble enfin et d’où émanent une authenticité et une sincérité qui vont faire taire leurs nombreux détracteurs. Toujours mené par la fratrie Kiszka (Josh, Jack et Sam) et l’excellent Danny Wagner à la batterie, GRETA VAN FLEET brille par sa passion et son feeling très Rock.

Sur une production classicieuse et très organique signée Greg Kurstin, le groupe enchaine des morceaux exceptionnels et d’une justesse d’interprétation incroyable (« The Heat Above », « Broken Bells », « Built By Nations »). Virtuose, le quatuor signe un « Age Of Machine » de haute volée et enchaine sur les brillants « Stardust Chords » et « Weight Of Dreams » avec maestria. GRETA VAN FLEET est plus étincelant que jamais.

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Hard Rock

The End Machine : opération revival

Parfois la passion et l’enthousiasme ne suffisent pas. Malgré le talent et l’incontestable virtuosité de ses musiciens, THE END MACHINE, énième projet du guitariste George Lynch, ne soulève pas l’émoi qu’on aurait pu attendre de cette belle formation. Sorte de prolongement de feu-Dokken, le quatuor s’en donne à cœur-joie sur un « Phase 2 » un peu facile.

THE END MACHINE

« Phase 2 »

(Frontiers Music)

Sur le premier album éponyme de THE END MACHINE, on aurait presque pu croire qu’il s’agissait de Dokken, mais sans Don Dokken. En effet, George Lynch (guitare) et Jeff Pilson (basse) étaient accompagnés de Mick Brown (batteur et ex-Dokken) et de Robert Mason (Warrant, Lynch Mob) au chant. Entre temps, Mick a laissé les baguettes à Steve, son jeune frère, pour un « Phase 2 » dans un esprit très revival.

A la demande son label Frontiers Music, le combo a été invité à faire du Dokken, ou en tout cas quelque chose qui s’en approche. Et c’est plutôt réussi d’ailleurs. George Lynch n’a pas besoin de forcer son talent. Seul bémol, la production qui manque cruellement de brillance, de relief et de dynamique. L’album de THE END MACHINE donne l’impression de glisser une vieille K7 dans l’autoradio… c’est dire !

Musicalement, on replonge avec délectation dans les années 80/90 et un Hard Rock où chacun est à sa place et fait ce qu’il sait faire de mieux. N’ayant plus rien à prouver, le groupe  offre un « Phase 2 » en forme de cour de récréation où tout le monde à la banane. « Dark Divine », « Crack The Sky », « Plastic Heroes » ou « Scars » ne sont pas là pour révolutionner le genre, et pourtant THE END MACGHINE n’a rien de nostalgique.

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Blues Folk/Americana Rock

Gary Lucas : essentiel et indispensable

Joueur de Blues, de Rock Psychédélique, de Jazz, compositeur de musique classique et de films, GARY LUCAS est une bande originale de son époque à lui tout seul. Songwriter et guitariste hors-pair et aux mille visages, l’Américain est aussi incontournable que discret, dont le talent et la virtuosité parlent pour lui. Aujourd’hui sort « The Essential », une belle représentation de l’éclectisme et de l’élégance du musicien.

GARY LUCAS

« The Essential »

(Knitting Factory Records/PIAS)

Je sais que je ne chronique habituellement pas les compilations, mais si vous n’avez aucun album de GARY LUCAS, c’est le moment de vous procurer « The Essentiel ». Le double-album retrace sur 36 titres les 40 ans de l’incroyable carrière de ce guitariste de génie. Bien plus qu’un guitar-hero, l’Américain est un héro de la guitare à qui aucun style ne résiste : un touche-à-tout capable de tous les grands écarts possible.

Le leader de Captain Beefheart, puis de Gods & Monsters, a joué avec les plus grands groupes et artistes et compte également une trentaine d’albums solos à son actif et dans des registres très différents. Parmi ses collaborations, GARY LUCAS a côtoyé Leonard Bernstein, Chris Cornell, Nick Cave, Warren Haynes (Allman Brothers), Iggy Pop, Dr John… La liste est très longue !  

Mais le fait le plus marquant et célèbre du guitariste reste la découverte de Jeff Buckley dont il devient le mentor et pour qui il écrira « Mojo Pin » et « Grace », devenus des classiques. Producteur des Français de Tanger et co-compositeur de « Spider Web » de Joan Osborne, GARY LUCAS a même signé des bandes originales de films et de séries TV. Virtuose au jeu élégant, l’Américain est bien plus qu’une référence.

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Progressif Stoner/Desert

Live In The Mojave Desert Vol.3 – Spirit Mother

Le festival organisé par le label italien Heavy Psych Sounds Records dans le désert de Mojave en Californie se poursuit avec un troisième groupe pour le moment moins connu que ceux des autres volumes, mais dont on va entendre parler tant son style et ses morceaux sont saisissants. SPIRIT MOTHER prend un relief surprenant dans ce décor incroyable, grâce notamment à un violon captivant.

« Live In The Mojave Desert Vol.3 »

SPIRIT MOTHER

(Heavy Psych Sounds Records)

L’immersion au cœur du désert de Mojave en Californie se poursuit avec SPIRIT MOTHER, qui s’approprie aussi ce lieu chargé d’énergie et d’ondes mystiques. Le groupe de Long Beach joue autant sur le côté progressif et Psych du Stoner pour en faire un style envoûtant, porté par un line-up original que l’on rencontre assez peu dans ce registre. Il n’en fallait pas plus pour que cette ambiance très spéciale apporte au groupe une nouvelle dimension.

Composé d’Armand Lance (basse, chant), SJ (violon, chant), Sean McCormick (guitare) et de Landon Cisneros (batterie), SPIRIT MOTHER a sorti son premier album, « Cadets », en mars 2020 et celui-ci n’a pas manqué de taper dans l’œil des fans du Stoner Psych et du Fuzz Prog du quatuor californien. Cette série de concerts orchestrée par HPS est donc le moment rêvé pour le combo de confirmer par une prestation hypnotique son grand talent.

Dans ce cadre incroyable, le violon de SJ, présent sur tous les titres, prend une dimension incroyable, porté par l’environnement et sa réverbération naturelle. SPIRIT MOTHER hypnotise avec des morceaux progressifs, aériens et entraînants (« Ether », « Go Better », « Premonitions », « Dead Cells », « Black Sheep » ou encore « Space Cadets » et « Heathens »). Aussi habité que sa musique, le quatuor californien nous prend par la main pour un voyage musical transcendant.

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Heavy metal

Bewitcher : la messe est dite

Bewitcher a vendu son âme au Rock’n’Roll et au Heavy Metal sans sourciller… et cela s’entend sur ce très bon deuxième album du trio américain. Brut et rugueux, le son de « Cursed Be Thy Kingdom » vibre des émanations sataniques et infernales des riffs torturés et de la rythmique sauvage et massive du combo. BEWITCHER promet l’enfer et le livre sur un plateau ! 

BEWITCHER

« Cursed Be Thy Kingdom »

(Century Media)

Ce nouvel album de BEWITCHER remonte tout droit des entrailles de l’enfer. « Cursed Be Thy Kingdom » sent le souffre blasphématoire et obsédant de l’underground américain. Originaire de Portland, Oregon, le ténébreux trio vient de rejoindre Century Media et offre un deuxième opus à la croisée des chemins d’un Rock’n’Roll rugueux et d’un Heavy Metal pur et dur, voire légèrement Speed et Thrash.

Après une première démo produite par Joel Grind (Toxic Holocaust) et un album qui leur a ouvert bien des portes, BEWITCHER est parti du côté de Los Angeles enregistrer son troisième méfait. Mixé par Cameron Webb (Megadeth, Motörhead), « Cursed Be Thy Kingdom » dispose d’un son puissant et très compact, qui retranscrit parfaitement l’esprit des morceaux dont les riffs cognent sans relâche (« Satanic Magick Attack », « Electric Phantoms »).

Lancinant et gras à souhait sur « Mystifier (White Night City) » et « Valley Of The Ravens » à l’esprit presque Doom, BEWITCHER avance sur une solide rythmique sombre d’où jaillit  un peu de clarté à travers quelques solos de guitares bien sentis (« Death Returns… », « Metal Burner », « The Widow’s Blade »). Satanique par conviction, le trio américain semble plus s’en amuser et exprimer ses nombreux péchés dans une ambiance de messe noire.