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International Progressif Stoner/Desert

Dvne : déflagration rétro-futuriste [Interview]

Fondé en 2015 à Edinburg en Ecosse, DVNE s’est fait un nom dans le paysage Sludge Progressif européen en l’espace de trois EP et d’un album. « Etemen Ænka », le deuxième opus complet du quintet, sort dans quelques jours et promet un voyage musical mouvementé dans une ambiance Old School presque cinématographique. L’occasion de poser quelques questions à Victor Vicart, seul Français du combo, qui tient la guitare et le chant…

– Avant toute chose, j’aimerais que tu éclaircisses une petite chose, stp. L’ensemble des médias spécialisés vous considèrent comme un groupe de Metal Progressif. Si sur l’aspect progressif de DVNE nous sommes d’accord, vous êtes avant tout un groupe de Sludge issu du Rock, non ?    

Oui, en effet, nous sommes plutôt issus du Post-Metal et du Sludge. Et personnellement, je pense que le progressif est plus une approche de composition et ne constitue pas vraiment une scène à part entière.

– Avec ce son brut très organique, il y a quelque chose chez DVNE de très futuriste, qui n’est pas seulement lié au nom du groupe ou au concept de l’album. Comment l’expliques-tu ? C’est une démarche artistique que l’on ne rencontre plus beaucoup…

Nous avons utilisé beaucoup de synthés sur cet album comme des vieux Junos, Moog et Prophet qui apportent énormément en termes de texture. Je pense que c’est ce qui te fait dire que notre son est futuriste. Cela dit, notre approche avec les autres instruments est assez old school, puisque nous utilisons surtout des vieux amplis des années 70/80, type Hiwatt/Marshall, que l’on retrouve dans beaucoup d’album de Rock et de Hard Rock. Nous avons aussi beaucoup travaillé avec notre producteur Graeme Young sur le son de cet album et nous sommes parvenus à retranscrire ce que nous avions en tête pendant l’écriture de l’album.

– Il y a même un petit côté ‘Blade Runner’ en fond sur l’album dans les transitions (« Weighing of the Heart », « Adræden »). « Etemen Ænka » a un côté très cinématographique dans le récit. Si l’époque n’est malheureusement plus aux clips très réalisés d’antan, quels genres d’images ou d’ambiances te viennent à l’esprit sur ce nouvel album ?

Nous avons réalisé un clip pour « Sì-XIV », dont nous sommes fiers puisqu’il colle avec l’atmosphère rétro-futuriste de l’album. Nous avons utilisé beaucoup d’effets spéciaux traditionnels. Par exemple, vous retrouvez dans la vidéo un cocon visqueux ou encore un costume totalement flippant pour notre créature. Nous avons été influencés par des artistes comme Giger/Alien. De façon plus générale, nos références viennent de la cinématographie de film d’horreur et Sci-Fi des années 80/90. Nous aimerions beaucoup faire un clip d’animation, mais cela dit j’ai souvent du mal avec l’animation 100% digitale, et je préfère les plus classiques.

– L’album développe aussi beaucoup de morceaux très instrumentaux, à un point que l’on a l’impression que certains titres pourraient presque se passer de chant… avec peut-être juste une explication dans le livret. DVNE passe ses émotions par les ambiances ?

Nous ne considérons pas le chant comme un élément qui devrait être plus en avant que les autres instruments. Pour nous, s’il ajoute quelque chose d’intéressant sur un passage, c’est très bien, mais très souvent les instruments se suffisent à eux-mêmes.

– Avec toute la puissance que dégage « Etemen Ænka », DVNE reste un groupe où la mélodie est au premier plan, selon moi (!). Et on imagine que d’autres instruments pourraient venir s’y greffer. C’est quelque chose que vous avez dans le coin de la tête ?

Carrément ! Nous voulons continuer notre évolution musicale et cela passe par l’ajout de nouveaux éléments dans l’écriture et pendant l’enregistrement aussi. C’est aussi pour ça que nous avons une invitée sur cet album (Lissa Robertson). Nous avons voulu ajouter un autre type de chant pour apporter encore plus de diversité à notre musique. Nous avons déjà de nombreuses idées pour le prochain album, notamment avec l’utilisation d’autres instruments et d’autres méthodes d’enregistrement.

– Sinon, est-ce qu’avec le Brexit les choses ont changé pour vous ? Alors que rien n’est décidé nulle part, comment voyez-vous l’avenir dans les mois à venir ?

C’est très regrettable ce qui se passe avec le Brexit. Cela ne nous inquiète pas, car nous nous sommes bien préparés pour nos prochaines tournées. C’est surtout dommage pour les groupes anglais plus jeunes qui pensent à faire leur première tournée en Europe. Je pense que la plupart ne tournera tout simplement pas et les autres le feront dans l’illégalité. Cela dit, j’espère encore qu’un accord EU/UK est toujours possible, notamment sur un visa artiste de 90 jours qui serait gratuit. On croise les doigts.

– Et on va conclure avec une question conne, comme j’aime. Finalement DVNE : plutôt Le Pilat ou Sting ?

Sting of course ! Le slip en V lui va si bien.

Le deuxième album de DVNE, « Etemen Ænka », sortira le 19 mars chez Metal Blade Records.

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Folk/Americana Progressif

Empyrium : une inspiration rare et éblouissante

Dans l’univers de l’art romantique où il puise son inspiration, EMPYRIUM s’inscrit dans un mouvement musical néo-Folk aux très nombreux échos. Sept ans après « The Turn Of Tides », les Allemands renouent avec un style progressif mêlant les sonorités acoustiques et électriques avec brio. Entraînant et contemplatif à la fois, « Über Den Sternen » est aussi magique qu’intemporel.

EMPYRIUM

« Über Den Sternen »

(Prophecy Productions)

A la croisée de plusieurs voies musicales, EMPYRIUM s’est forgé un style qui lui est propre et dans lequel peu de groupes osent s’immiscer. Markus Stock, tête pensante de la formation et multi-instrumentiste, propose un univers néo-Folk sombre et romantique, d’où émane autant de lumière que d’ombres. « Über Den Sternen » se veut un album exigeant et si le spleen reste le fil conducteur, beaucoup d’aspects et de sonorités positives s’en dégagent.

Malgré la longueur de certains morceaux (« The Three Flames Sapphire », « The Oaken Throne », « The Wild Swans » et le morceau-titre), la cohérence de ce nouvel opus est totale et on se sent presque guidé par ces voix apaisantes et parfois rudes, les guitares acoustiques, les chants quasi-liturgiques et le nombre impressionnant d’instruments classiques utilisés (flûte traversière, violon, violoncelle, …). EMPYRIUM envoûte par son côté sacré.

Doté d’un son très organique et immersif (aucune retouche par ordinateur, et cela s’entend !), la production signée Markus Stock, tout comme l’enregistrement d’ailleurs, est particulièrement soignée et les arrangements de haute volée (« The Archer »). Puisant également dans la poésie et la littérature, EMPYRIUM offre un dépaysement total tout en restant musicalement très accessible. Un travail d’orfèvre !

Bandcamp : www.empyrium.bandcamp.com

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International Stoner/Desert

Jakethehawk : les faucons des Appalaches [Interview]

Fort d’un album exceptionnel sorti il y a quelques semaines, JAKETHEHAWK a délivré une bouffé d’oxygène et d’énergie incroyable. Avec « Hinterlands », le groupe américain franchit un cap à travers un Stoner Psych addictif aux influences Desert Rock : un véritable appel à la nature aux sonorités envoûtantes et très organiques. John Huxley, chanteur et guitariste, revient sur la démarche du quatuor et sa conception de la musique du groupe.

– En moins de cinq ans, vous avez sorti un EP et deux albums et pourtant vous dégagez déjà une énergie et une maîtrise incroyable. C’est sur scène que vous avez solidifiez votre style ?

Dans une certaine mesure, plus nous jouions ensemble, plus nous nous sentons à l’aise dans nos pompes et plus nous devenons confiants pour avancer artistiquement. Le développement de l’alchimie en tant que groupe se fait à la fois sur scène et au moment de l’écriture. C’est un ensemble.

– A l’instar des pionniers du Desert Rock, vous avez baptisé votre style l’« Appalachian Rock ». Simple question de géographie, ou comptez-vous faire des émules ?

C’est plus ironique qu’autre chose, mais une grande partie de mon éducation musicale s’est faite à travers de la musique acoustique et Folk… Et il y a une riche tradition dans la région des Appalaches. C’est donc plutôt un clin d’œil à ces racines. C’est notre façon de dire que nous donnons notre propre tournure et notre touche personnelle au son Stoner/Psych/Desert.

– L’an dernier, vous avez accueilli Josh Emery à la guitare et au chant et dans la foulée, vous avez signé chez Ripple Music. C’est ce sentiment d’être au complet qui a créé une sorte de déclic ?

Avoir Josh dans le groupe est génial, car nous pouvons explorer beaucoup plus d’espace sonore en live. Son jeu de guitare n’apparaît que sur le morceau « June » sur le dernier album, mais il a eu un impact positif majeur sur cette piste. Au fur et à mesure que nous avançons, écrire avec lui est très naturel. Il est le Yin musical du Yang de John, pour ainsi dire, donc les idées ne manquent jamais. Cela combiné à la signature chez Ripple Music est merveilleux, parce que nous ne nous sommes jamais autant sentis si créatifs et capables d’écrire la musique que nous imaginons. Et nous avons maintenant ce label incroyable pour apporter cette musique aux oreilles des gens.

– JAKETHEHAWK possède un son très organique avec des influences qui vont du Stoner au Doom, du Progressif au Shoegaze en passant par des moments Folk et même Southern. Vous faites vraiment le grand écart. Et le liant reste le Psych, c’est bien ça ?

Je ne sais pas si on peu parler de liant… C’est plutôt quelque chose qui donne probablement le sens de la musique, qui existe dans nos subconscients. Mais pour ne pas tourner autour du pot, je dirai… oui. John et Josh ont toujours aimé les murs sonores luxuriants, mélodiques et tourbillonnants. Nous pensons donc que nous aurons toujours tendance à le faire d’une manière ou d’une autre, avec le groove que Jordan et Justin apportent à l’ensemble.

– Malgré les nombreux changements de rythmes et d’atmosphères sur « Hinterlands », il reste une chose immuable chez vous : le groove. L’impression qui domine est que le couple basse/batterie vous donne une liberté totale au niveau des guitares notamment, et qu’il porte même vos gigantesques riffs…

Jordan et Justin forment une unité très solide et c’est vrai que leur ampleur sonore nous donne définitivement à Josh et moi beaucoup d’espace pour se déplacer sur un terrain plus texturé. Justin couvre beaucoup d’espace avec sa basse, afin que nous ne soyons pas dépendants du fait que des guitares rythmiques claquent sur des accords de puissance tout le temps, et pour garder une cohérence sur les morceaux.

– Votre son donne très souvent le sentiment de se retrouver en pleine nature, face à un vaste horizon ou au cœur d’une forêt comme dans votre clip. Est-ce que vos textes vont aussi dans ce sens avec un message écologique ?

Dans une certaine mesure, mais c’est plutôt une métaphore. Les paroles de « Hinterlands » traitent beaucoup de la croissance, du changement et de l’idée de ‘passer à autre chose’. Les références à la nature représentent ce sentiment… Voyager dans l’arrière-pays de votre propre vie. De plus, nous aimons les images luxuriantes, colorées et généreuses, parce que nous voulons que notre musique le soit également. Nous ne pouvions pas imaginer une vidéo ou une pochette d’album de JAKETHEHAWK, qui serait Metal ou gothique. Mais qui sait ? Peut-être que ce sera le cas sur le prochain disque.

– Il y a un fort aspect proto-Metal mêlé à un son très 90’s chez JAKETHEHAWK. Même en évoluant avec son temps, on revient toujours aux bases, non ? De quelle manière pensez-vous pouvoir encore faire grandir ce style ?

Je ne sais pas si nous le pourrons… Je pense que la seule chose que nous pouvons faire est de laisser cela de côté et d’être simplement fidèles à nous-mêmes et à ce que nous désirons vraiment faire.

– Une dernière et irrésistible petite question pour le fun et pour conclure : pourquoi JAKETHEHAWK et pas THE4FLYINGJ (pour John, Jordan, Justin et Josh) ?

En fait, « The Flying J » est une chaîne de stations-service et relais-routiers ici aux États-Unis. Nous avons essayé de les contacter pour voir s’il serait possible de mettre mis en place notre nom sur un hotdog, mais jusqu’à présent, ils n’ont pas répondu. Blague à part, nous avons en fait nommé le groupe d’après le nom d’un faucon à queue rousse qui vit dans un arbre à côté de la maison de mon père. Il l’a appelé Jake quand il était jeune, et Jake the Hawk y vit toujours aujourd’hui.

Bandcamp :

https://ripplemusic.bandcamp.com/album/hinterlands

Retrouvez la chronique de l’album :

https://rocknforce.com/jakethehawk-profond-et-organique/

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Extrême

No Terror In The Bang : le Metal en 16/9

Très orchestré tout en restant très incisif, NO TERROR IN THE BANG se présente avec un premier album, « Eclosion », aux ardeurs conséquentes et aux ambiances contrastées. Le sextet normand réussit haut la main le pari de rassembler un Metal résolument moderne avec des sonorités classiques, propres au 7ème art.

NO TERROR IN THE BANG

« Eclosion »

(M&O Music)

C’est suffisamment rare de voir un groupe fraîchement formé (2019) sortir un album aussi abouti, complexe et si bien produit que cela nécessite d’être souligné. Dans un Metal Alternatif absorbant toutes sortes d’influences, souvent très opposées, NO TERROR IN THE BANG surnage grâce à une technicité et une créativité imparable et très originale. Le voyage musical est pour le moins atypique et présente de multiples thématiques.

Originaire de la région rouennaise, le sextet présente un pédigrée conséquent avec des musiciens aguerris aux horizons divers, faisant vraiment la force du combo qui est capable de faire de grands écarts incroyables. L’identité de NO TERROR IN THE BANG se devine déjà sur le morceau d’ouverture, « Saule Pleureur », dont la finesse nous transporte dans un univers très cinématographique, façon écran géant.

Très atmosphérique, la formation fait assez rapidement parler la poudre (« Another Kind Of Violence ») sur des riffs racés et fragmentés (« Micromegas »). Avec un piano très présent, les mélodies se font intemporelles sous l’impulsion de Sofia Bortoluzzi, chanteuse polymorphe au flow impressionnant et nuancé (« Uncanny, « Poison »). NO TERROR IN THE BANG possède la carrure des grands et ça va vite se voir.

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Blues

Popa Chubby : le vaccin Blues Rock

«Tinfoil Hat » peut autant se percevoir comme un manifeste, un cri de colère, de rage ou d’amour tant le bluesman new-yorkais se livre sans détour dans un Blues Rock virulent, intime et plein de compassion. Moins sophistiqué que le reste de sa discographie, ce nouvel album de POPA CHUBBY est peut-être l’un des plus authentiques de l’artiste.

POPA CHUBBY

« Tinfoil Hat »

(Dixiefrog/PIAS)

L’an dernier alors qu’il célébrait ses 30 ans de carrière, le New-yorkais fut coupé dans son élan, privé de scène et sommé de rester confiné. L’insoumis bluesman, qui n’a de cesse de lutter contre toutes les injustices a du prendre son parti et cela a eu pour effet d’accroitre une inspiration déjà fertile. Refugié dans son home-studio, le Chubbyland, à contrecœur POPA CHUBBY a composé un album nourrie de rage et d’amour.

Poussé dans ses retranchements, POPA CHUBBY s’est inspiré de la situation sanitaire bien sûr, mais aussi des dégâts de l’administration de Trump dans son pays. Entre colère et espoir, le musicien chante un constat accablant sur des Etats-Unis, non sans humour à commencer par ce grand clin d’œil aux imbéciles et complotistes de tous poils (« Tinfoil Hat ») et surtout un beau message à ses fans (« Can I Call You My Friends ? »). 

Le Blues Rock de POPA CHUBBY aura rarement été aussi saisissant et revendicatif. Décrivant sans concession le chaos ambiant sur « You Ain’t No Shit », « No Justice No Peace » et « Someday Soon (Change Is Gonna Come) », il est même de bon conseil (« Baby Put On Your Mask »). Toujours étincelant à la guitare, l’Américain a apporté un soin particulier au chant avec une humilité très empathique. Brillant.

Retrouvez la récente interview du bluesman : https://rocknforce.com/popa-chubby-quel-chapeau-lartiste-interview/

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Extrême Rock

Sister : sauvage et impertinent

Dézinguer tout ce qui dépasse, oui, mais avec minutie et un sens aigu de la mélodie : tel est le crédo de SISTER et de son nouvel album, « Vengeance Ignited » à travers lequel les Suédois laissent éclater toute leur rage. Les Scandinaves assènent à grand coup de latte un Sleaze Metal réjouissant, enthousiasmant avec humour et folie.

SISTER

« Vengeance Ignited »

(Flick Records)

Oreilles chastes, passez votre chemin ! SISTER livre son quatrième album et les Suédois n’y vont toujours pas de main morte. Le quatuor de Stockholm a subi quelques remaniements de personnel et est aujourd’hui composé de Jamie Anderson (chant), Cari Crow (batterie), Freddan Hiitomaa (basse) et Phil Armfelt (guitare). Sur une superbe production signée par le claviériste de H.E.A.T, Jona Tee, le combo est aussi percutant qu’accrocheur et « Vengeance Ignited » bastonne généreusement. 

Entre refrains hyper-fédérateurs, riffs tranchants et assassins et une rythmique basse/batterie costaude et très groovy, le Sleaze Metal de SISTER s’est vraiment étoffé et présente dix titres à faire lever les foules. Les bad-boys mené par leur excellent et hurleur chanteur font un mix irrévérencieux entre Glam déjanté et un Punk/Rock aux saveurs Metal en mettant l’accent sur des mélodies très addictives et bien senties.

Loin d’être avares de très bons solos aussi Rock’n’Roll que Heavy, le  quatuor dévaste tout sur son passage avec des morceaux à faire décoller les tympans (« Spitfire », « Primal Rage », « Scream For Pleasure » ou « One Last Ride »). Le rythme effréné de « Vengeance Ignited » laisse toutefois une petite place à une étonnante ballade, loin d’être indispensable (« Whispering Winds »), mais carrément Sleaze. Bref, SISTER distribue les gaffes à tour de bras.  

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Heavy metal Progressif Rock

Chevelle : de la Terre au cosmos

Sorte d’OVNI musical oscillant entre un Metal Alternatif US très accessible et des parties progressives plus complexes, les Frères Loeffler, qui ne sont d’ailleurs plus que deux, ont bâti en 27 ans de carrière un style inimitable et particulièrement créatif. Pour son neuvième album, CHEVELLE nous invite à quitter la planète Terre pour l’espace à travers des morceaux saisissants et fascinants. 

CHEVELLE

« Niratias »

(Epic/Sony Music)

Aujourd’hui composé de deux des frères Loeffler, Pete (guitare et chant) et  Sam (batterie), CHEVELLE donne un successeur au très bon « The North Corridor » sorti il y a presque cinq ans. Le duo de l’Illinois nous propose cette fois un voyage dans le cosmos avec  « Niratias (Nothing Is Real And This Is A Simulation) » aussi planant qu’incisif, avec toujours ce mélange de Metal Alternatif US et de Progressif.

D’entrée de jeu, l’instrumental « Verruckt » donne le ton de cette nouvelle réalisation, qui s’annonce aussi musclé que mélodique et sur lequel on retrouve la technicité chirurgicale de CHEVELLE. Sur des arrangements très soignés, « Niratias » se rapproche d’un album-concept, puisque tous les morceaux sont axés sur l’espace et la place de l’homme dans l’univers (« So Long, Mother Earth », « Mars Simula »).

Agressifs, intriguants et terriblement puissants, ce neuvième enregistrement plonge le duo dans des ambiances très variées et parfaitement mises en valeur par la belle production de Joe Barresi (Kyuss, QOTSA, Tool). CHEVELLE a composé ces treize nouveaux titres en 2019 et 2020, leur donnant un recul qui leur a permis de les rendre encore plus pertinents et directs (« Self Destructor », « Peach », « Ghost And Razor »). 

La voix de Pete fait des merveilles en passant d’un registre tout en émotion (« Endlessly ») à des morceaux plus puissants appuyés par de gros riffs et une rythmique massive (« Self Destructor »). CHEVELLE effectue un retour fracassant dans un registre toujours aussi bien structuré et dans lequel on ne se perd jamais. Inspiré par la science-fiction des années 70 et avec des morceaux originaux et très différents, le duo fascine (« Lost In Digital Woods »).

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Progressif

Minutian : progression ascensionnelle

Très esthétique et moderne, ce troisième album des Finlandais laisse enfin exploser le fort potentiel du quintet. Sur huit morceaux aux structures solidement ancrées dans un Rock progressif très actuel, MINUTIAN se montre plus incisif avec des guitares plus lourdes et des rythmiques racées. « Magical Thinking » devrait marquer l’envol du groupe.  

MINUTIAN

« Magical Thinking »

(Inverse Records)

MINUTIAN aura mis cinq ans avant de livrer « Magical Thinking », qui succède au très bon « Inwards » qui avait fait décoller le groupe. Là encore, la transformation est assez saisissante. Nettement plus concentré et dense, ce troisième album des Finlandais montre une belle montée en puissance avec des titres plus Metal et Heavy que Rock, mais toujours aussi progressifs. Accrocheur et groovy, ce nouvel opus s’écoute d’une traite.

Autoproduit et mixé et masterisé par Mikko Herranen, dont le travail commence vraiment à se faire remarquer en Finlande notamment, « Magical Thinking » présente huit titres pêchus, modernes et très dynamiques (« Doublespeak »). Si MINUTIAN s’inscrit toujours dans un Rock Progressif aux codes respectés et aériens (« Supersymmetry »), le quintet met l’accent sur de grosses rythmiques et des guitares très présentes (« Scarefire »).

Instinctives et organiques, les compos des Finlandais se diversifient aussi sur ce « Magical Thinking » grâce à un énorme travail vocal. Cette fois, Pekka Loponen (guitare) est partie prenante aux côtés du chanteur Mikko Heino, offrant de belles harmonies et une complémentarité évidente (« Magical Thinking », « Alien Reflection »). Aguerri et affichant une assurance toute légitime, MINUTIAN devrait pouvoir passer les frontières finlandaises pour s’épanouir encore.

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Heavy metal

Attika : la fougue retrouvée

Après un album éponyme en 1988 et un second trois ans plus tard, ATTIKA a complètement disparu de la circulation, la faute à un Heavy Metal américain qui ne séduisait plus autant les foules. Trois décennies plus tard, motivés et remontés à bloc, les Américains de Floride font leur retour… et il est fracassant.

ATTIKA

« Metal Lands »

(Pure Steel Records)

Fondé à la fin des années 80, ATTIKA a connu une belle ascension jusqu’à son deuxième album en 1991 (« When Heroes Fall »), avant de retomber dans l’oubli ne réussissant pas à passer le cap des années 90/2000, fatal à pas mal de groupe. Le quatuor de Melbourne aux Etats-Unis s’est donc éteint par la force des choses et 30 ans plus tard, les revoici avec « Metal Lands ».

Robert Van War (chant) et Jeff Patelski (batterie) se sont depuis adjoints les services de Glenn Anthony (basse) et du très bon Bill Krajewski (guitare) pour un nouvel opus qu’on espère être celui du renouveau. En tout cas, le frontman du groupe semble avoir retrouvé la fougue de sa jeunesse et livre une prestation solide et franchement enthousiaste. ATTIKA est reparti pour un tour, et c’est plutôt réjouissant.

Dès le morceau-titre qui ouvre l’album, le quatuor fait preuve d’une vigueur exceptionnelle et les réflexes sont intacts (« Like a Bullet », « The Price »). De belles envolées lyriques aux solos millimétrés en passant par des riffs tranchants et racés, les Américains renouent avec leur Heavy Metal estampillés US, qui a forgé la marque de fabrique d’ATTIKA (« Run with the Horseman », « Sincerely Violent »). 

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Heavy metal

Aeonblack : riffs d’acier

Très rentre-dedans tout en restant mélodique, les Allemands d’AEONBLACK sortent les crocs après six ans d’absence sur ce nouvel album, « The Time Will Come », où le quatuor s’engouffre dans un Heavy Metal costaud. Sur des refrains très accrocheurs, les Teutons ne révolutionnent pas le genre, mais y apportent de belles envolées épiques à travers une interprétation remarquable.  

AEONBLACK

« The Time Will Come »

(Black Sunset/MDD Records)

Le quatuor aura mis plus de cinq avant de livrer le successeur de « Metal Bound », son premier album. Et c’est toujours dans la grande tradition du Heavy Metal germanique inscrite par Helloween ou Accept qu’AEONBLACK poursuit sa route. Acéré et vif, le groupe n’a pas levé le pied sur ce « Time Will Come » de très bonne facture, et qui affiche une belle dynamique.

Dès « Specter In Black », le ton et le rythme sont donnés : puissant et rapide, le style des Allemands s’est étoffé et reste recentré sur des riffs super-efficaces et des solos incisifs (« I Won’t Think About Tomorrow »). Mixé et masterisé par Dennis Ward (Pink Cream 69, Magnum), ce deuxième album d’AEONBLACK étonne aussi par sa qualité de production et son jeu très fluide.

Mené par son chanteur Holger Berger, dont la voix présente de grandes similitudes avec celle de Rob Halford, le combo délivre des morceaux solides et percutants (« Warriors Call », « The Phantom of Pain », « Fire Wheels »). Avec un morceau-titre véritable pièce maîtresse de l’album, AEONBLACK propose une belle intro (« 1999 Annihilation Overture ») et pose une atmosphère presqu’épique avant huit minutes d’un Heavy Metal rageur.