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post-Rock Psych

God Is An Astronaut : le mouvement des paysages

Depuis plus de 20 ans, GOD IS AN ASTRONAUT façonne son univers comme on élabore une œuvre complète. Chaque production est un nouveau chapitre qui vient compléter cet ensemble instrumental singulier et tellement reconnaissable. Echafaudé dans des circonstances très particulières, « Embers » s’inscrit dans une continuité artistique que le trio peaufine avec talent. Organique, immersif et aérien, le post-Rock du combo est atmosphérique, psychédélique et bouscule les émotions comme personne.

GOD IS AN ASTRONAUT

« Embers »

(Napalm Records)

C’est malheureusement suite au décès de leur père en novembre dernier que les frères jumeaux, Torsten et Niels Kinsella, ont entamé la composition de ce onzième opus. Si le déclic est tout sauf enthousiasmant, « Embers » n’est pas forcément le plus sombre du groupe. Comme à chaque fois chez GOD IS AN ASTRONAUT, il est question de contrastes entre une pénombre très présente et une forte luminosité et c’est même sa marque de fabrique, celle qui donne vie à ce post-Rock psychédélique et cinématographique si original.

Les Irlandais ont souhaité et conçu cet album comme un pont entre le passé et le présent et c’est précisément ce qui émane d’« Embers ». D’un côté, il y a toujours cette utilisation de matériel vintage qui offre ce grain et cette chaleur, et de l’autre une approche et une vision très modernes dans l’écriture des morceaux et dans la dynamique globale. Ainsi, tout en consolidant son ADN post-Rock, GOD IS AN ASTRONAUT ne réalise jamais le même disque et développe sa musique au fil du temps. 

D’ailleurs, le très étiré morceau-titre peut lui aussi être perçu comme un pont faisant le lien entre deux mouvements distinctifs. Sur la première partie, on est guidé par les sitars de Dara O’Brien et de Sean Colerman, tandis qu’on retrouve un habitué de la maison, à savoir Jo Quail et son violoncelle sur « Realms » et « Prism ». En jouant avec toujours autant d’habileté sur la longueur des titres, GOD IS AN ASTRONAUT multiplie les voyages sonores, qui sont autant de moments d’évasion (« Apparition », « Odysee », « Hourglass »).

Retrouvez la chronique de « Ghost Tape #10 », l’album précédent de GIAA :

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Grunge post-Rock Stoner Rock

Abrams : cold vibrations

Avec deux guitaristes qui se donnent le change et une rythmique lourde, ABRAMS s’envole grâce à la voix de son frontman, véritablement habité par les textes qu’il porte. Après le sombre « In The Dark » qui les avait propulsés, les Américains changent quelque peu leur fusil d’épaule pour un Stoner Rock costaud dans lequel lévitent des ambiances très personnelles, foudroyantes et parfois sourdes. « Blue City » n’est pas un disque comme les autres et le côté Noise de certains morceaux n’y est pas étranger.

ABRAMS

« Blue City »

(Blues Funeral Recordings)

Chef de file de la scène underground de Denver, ABRAMS poursuit son expérimentation musicale, comme s’il était en quête de sa véritable identité. Sludge Progressif et post-HardCore à ses débuts avant d’emprunter des sonorités Stoner Metal teinté de Rock, le quatuor livre un cinquième album encore différent et s’aventure cette fois dans des contrées toujours Stoner, bien sûr, avec un côté Psych assumé et une impression globale très aérienne, progressive et parfois même tirant sur l’Alternative Rock.

Cet étonnant mix à l’œuvre sur « Blue City » présente aussi des couleurs post-Rock assez grungy. Une sorte de post-Grunge pleine d’émotions aux sentiments très contrastés et accrochés à des refrains accrocheurs. Et il faut bien reconnaître que cette nouvelle réalisation a également un aspect très cinématographique, mis en évidence par une tracklist qui se tient et forme une belle unité. ABRAMS nous plonge dans un monde où l’épaisseur des riffs se mêle aux mélodies.

Et la formation du Colorado a fait appel au producteur idéal pour « Blue City ». C’est en effet Kurt Ballou (Converge, Torch, High On Fire) qui a parfaitement saisi la complexité de l’univers du groupe. Sur un groove massif et une fausse impression de flou, les titres défilent avec une froideur constante pourtant pleine d’énergie (« Tomorrow », « Fire Waltz », « Etherol », « Lungfish », « Narc »). ABRAMS et son chanteur Zachary Amster trouvent l’inspiration dans de multiples sources, tout en gardant une vibration permanente qui ensorcelle.

Photo : Guy Casavan
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Alternative Rock Atmospheric Post-HardCore post-Rock

Codeseven : la renaissance

Après un long sommeil, la formation de Caroline du Nord réapparait enfin avec ce « Go Let It In » d’une grande classe et bénéficiant d’une somptueuse production. Assez éloigné de la lourdeur du son de ses premières réalisations, CODESEVEN n’en a pourtant pas perdu de son identité. Moins post-HardCore, plus Rock et progressif, et jouant sur les ambiances avec habilité, technique et feeling, ce retour est exceptionnel.

CODESEVEN

« Go Let It In »

(Equal Vision Records)

Si vous aviez tendu l’oreille au milieu des années 90 jusqu’en 2004, vous avez probablement un souvenir de CODESEVEN, un quintet qui bousculât un peu les codes en s’attelant à l’élaboration d’un post-HardCore mélodique mâtiné d’Alternative Rock. Depuis « Dancing Echoes/Dead Sounds », les Américains s’étaient mis en veille, une longue pause de 19 ans. Et c’est avec le même line-up et sur le même label qu’ils sont de retour et « Go Let It In », qui mérite que l’on s’y penche de très près.

A chacun de ses albums, six avec celui-ci, le groupe s’est toujours évertué à proposer quelque chose de différent et c’est encore le cas près de deux décennies plus tard. Bien sûr, CODESEVEN n’est pas resté figé dans une époque aujourd’hui presque lointaine. Toujours aussi mélodique, il peut compter sur la voix de Jeff Jenkins, qui s’est même bonifiée avec le temps. Apportant beaucoup de douceur, tout en restant capable de se montrer plus féroce, le frontman est un vrai guide et il illumine « Go let It In ».

Très atmosphérique, ce sixième opus livre un aspect très cinématographique en combinant des sonorités électroniques mesurées avec des guitares omniprésentes, à la fois musclées et aériennes. Naviguant entre post-Rock et Space Rock avec un fond progressif, CODESEVEN fait l’équilibre entre légèreté et force sur des morceaux souvent très captivants et hypnotiques (« Fixated », « Hold Tight », « Starboard », « A Hush… Then A Riot », « Mazes And Monsters », « Suspect » et le morceau-titre). Brillant !

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post-Rock

Autómata : des images musicales

Souvent expérimental et donnant l’impression de se laisser flotter, le style d’AUTÓMATA se précise pourtant sur ce deuxième opus très progressif et dont on suit le cours, baladé par la douceur des notes entrecoupées d’instants qui brisent des rythmes qu’on imagine évidents. C’est justement là que « Heart Murmur »  s’inscrit parfaitement dans l’idée qu’on se fait du post-Rock… inaccessible, délicat et captivant.

AUTÓMATA

« Heart Murmur »

(Atypeek Music/Araki Records)

Après un premier effort éponyme il y a deux ans, AUTÓMATA fait son retour avec un deuxième album plus mature, très bien produit et surtout le quatuor expérimente beaucoup plus. Mieux défini et très impliqué, le groupe nous en dit plus sur son univers post-Rock où chacun de nos quatre protagonistes a apporté une forte contribution. Plus totalement instrumental, et même si aucun d’entre eux n’a pris le micro, « Heart Murmur » voit surgit des samples utilisés judicieusement, qui livrent un fil narratif permettant de colorer des morceaux plein de relief à l’instar « Killing Spiders » avec ses scratchs.

Comme sur le premier album, on se laisse guider par une musique qui veut finalement assez contemplative, toujours très aérienne et dont l’atmosphère est souvent cinématographique. On est d’ailleurs totalement immergé et les images se bousculent dès « On A Wire », un morceau très attirant où la voix de James Cairns de Therapy? nous invite à prendre soin de nous dans le souffle un sample parlé. Et c’est sur « Mad Motor » qu’AUTÓMATA nous fait réellement participer à une projection privée assez glaçante avec le son de la voix d’Edith Scob, extrait du film très noir « Les Yeux Sans Visage », sorti en 1960.

Organique et riche des nombreux instruments à l’œuvre sur les sept plages, « Heart Murmur » est aussi marqué par ses changements d’ambiances, qui sont autant de portes ouvertes sur des climats surprenants (« Sad Guru », « Dead Fields »). Une certaine légèreté plane sur l’ensemble et les musiciens ont soigneusement évité de bouffer l’espace sonore, offrant une véritable respiration musicale jusqu’au dernier titre « Processions », qu’il convient d’écouter en entier… La confiance et la sérénité qui animent les Parisiens débouchent sur une créativité démultipliée, d’où l’empreinte d’AUTÓMATA se détache enfin. 

L’album est disponible sur le Bandcamp du groupe :

https://weareautomata.bandcamp.com/album/heart-murmur

Retrouvez la chronique du premier album :

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Desert Rock post-Rock Psych

Yawning Balch : vers de nouveaux paysages

L’inspiration est hors-norme, la production ne souffre d’aucune lacune et l’ensemble est techniquement imparable. Avec ces deux volumes issus d’une journée unique, où les membres de Yawning Man et Bob Balch de Fu Manchu se sont rassemblés, non pour batailler mais pour communier, YAWNING BALCH révèle des aspects musicaux insoupçonnés de la part de ces quatre musiciens très expérimentés. Le voyage est total et les images défilent…   

YAWNING BALCH

« Volume Two »

(Heavy Psych Sounds Records)

Suite à un somptueux « Volume One » en juillet dernier, voici la suite et elle est aussi exceptionnelle que l’entame. Pour rappel, Gary Arce (guitare), Billy Cordell (basse) et Bill Stinson (batterie) de Yawning Man ont convié il y a un an presque jour pour jour le guitariste et claviériste de Fu Manchu, Bob Balch, à une belle et longue jam à Joshua Tree dans le désert californien. De ces cinq heures, YAWNING BALCH en a extrait deux albums vraiment incroyables, où il s’est livré à de multiples expérimentations.

Toujours entièrement instrumental, ce « Volume Two » tient bien sûr toutes ses promesses et il s’inscrit dans une continuité, dont la créativité reste le moteur principal. Balch et Arce s’étaient juste entendus sur le fait qu’ils souhaitaient tous les deux multiplier les effets de guitares en utilisant un maximum de pédales. Et le résultat est saisissant. Sur une base Desert Rock, YAWNING BALCH nous replonge dans un post-Rock psychédélique, dont l’élan semble si naturel qu’on peine toujours à croire à une simple jam.

Rien de calculé donc, le quatuor se laisse simplement aller à une improvisation que le talent des Américains rend incroyablement immersive et rapidement addictive. Avec seulement trois morceaux (« A Moment Expanded (A Form Constant) », « Flesh Of The Gods » et « Psychic Aloha »), qui s’étendent sur 40 magnifiques minutes, YAWNING BALCH envoûte comme personne et réalise la jonction parfaite entre Desert Rock, post-Rock et psychédélisme. Ces quatre-là savent y faire et le plaisir est tellement bien partagé.

Retrouvez la chronique du « Volume One » :

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post-Rock Progressif

Glen : une grisante stimulation

Derrière ce titre énigmatique, cette nouvelle réalisation reprend les choses, musicalement, là où le très créatif duo nous avait laissé avec « Pull ! ». Même si le ‘propos’ est différent dans l’intention, il est le même dans la forme. Dynamique, parfois épique et cinématique, le post-Rock Progressif de GLEN joue sur des concepts très modernes et assez visionnaires avec une technique et une élégance toujours aussi délicates. « I Can See No Evil » est envoûtant à plus d’un titre.

GLEN

« I Can See No Evil »

(Sound Effect Records)

Avec « Pull ! », son précédent album sorti il y a deux ans, la formation basée entre Berlin et Athènes, nous propulsait dans un post-Rock Progressif étonnant. Toujours emmené par le multi-instrumentiste allemand Wilhelm Stegmeier et la guitariste et pianiste Eleni Ampelakioutou, GLEN réédite l’exploit de faire aussi bien en plus de se renouveler. D’ailleurs, sur « I Can See No Evil », il accueille les batteurs Lucia Martinez et Achim Faeber, ainsi que Roland Feinaeugle à la basse. Et l’unité demeure.

Ce qui rend si spéciale la musique du groupe, c’est alors qu’elle est entièrement instrumentale, elle nous raconte plein de choses. Chaque album donne lieu à des morceaux directement liés aux réflexions du binôme et notamment de son compositeur. GLEN possède un sens de l’expressivité musicale, qui se dilue dans un groove obsédant, lui-même guidé par un style narratif qui se passe facilement de mots. Et ce troisième opus est toujours aussi polymorphe, inspiré et véloce.

Comme sur « Pull ! », on retrouve le légendaire producteur allemand Reinhold Mack au mix, qui offre cette fois encore un relief saisissant à des morceaux d’une grande finesse, mis en lumière par des arrangements très soignés (« Paradigma », « Neos Kosmos » et sa trompette aérienne, « In The Midday Sun » et le nerveux « Strike »). GLEN n’a pas son pareil pour nous inviter au voyage, grâce à des envolées lumineuses, des instants suspendus et un art du crescendo inouï. « I Can See No Evil » est exaltant, séduisant et explosif. Un grand moment.

Photo : Benjamin Talsik

Retrouvez l’interview du groupe parue à la sortie de « Pull ! »…

… et la chronique de l’album :

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Desert Rock post-Rock Psych

Yawning Balch : le son du désert

Joshua Tree a déjà été le théâtre de belles réalisations musicales et l’expérience menée par le groupe Yawning Man accompagné de Bob Balch, guitariste de Fu Manchu, vient contribuer au mythe existant. Le Desert Psych Rock du quatuor atteint des sommets et dépasse de loin le simple exercice de jam. YAWNING BALCH vise les étoiles !

YAWNING BALCH

« Volume One »

(Heavy Psych Sounds Records)

Convié en novembre dernier par les membres de Yawning Man à une jam d’une journée à Joshua Tree, Bob Balch ne s’attendait sans doute pas à ce qui allait suivre. Le musicien de Fu Manchu et de Big Scenic Nowhere s’est laissé embarquer par le trio pour une session de cinq heures ! Le choc des légendes a eu lieu et YAWNING BALCH a vu le jour. Et voici le « Volume One » de leur aventure aérienne et captivante.

C’est donc en plein désert de Californie que le quatuor s’est mis en ordre de marche pour un trip incroyable, où ces pionniers et vétérans de la scène Desert Rock ont laissé libre-court à leur vivace créativité. A la guitare et aux claviers, Bob Balch trouve les yeux fermés Gary Arce (guitare), Billy Cordell (basse) et Bill Stinson (batterie) et pourtant, au départ, aucun des musiciens ne s’étaient concertés sur le déroulé de YAWNING BALCH.

Rompu à l’exercice, Yawning Man s’est déjà joint aux Anglais de Sons Of Alpha Centauri avec qui ils ont sortis deux albums sous le nom de Yawning Sons. Les Américains sont même passés maîtres en matière d’improvisation. Autour d’un Desert Rock immersif, instrumental et psychédélique, YAWNING BALCH s’évade aussi dans des sphères post-Rock lumineuses. Avec ces trois premiers (très) longs morceaux, on salive déjà à l’idée d’écouter la suite.

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Dark Folk post-Rock Progressif Rock

The Ascending : le temps de l’élévation

Cela fait maintenant quelques décennies que la Cité des Ducs, c’est-à-dire Nantes, fleurit de belles histoires musicales et montre une grande diversité à travers les groupes qui la représentent. C’est d’ailleurs presque devenu un gage d’authenticité. THE ASCENDING en est le parfait exemple et son premier opus éponyme offre des sensations très pertinentes sur notre époque, où l’ancrage humain et naturel prédomine. Une réussite totale.

THE ASCENDING

« The Ascending »

(Frozen Records/Klonosphere)

Tous issus de la scène Rock et Metal nantaise, les six musiciens qui composent THE ASCENDING n’en sont pas à leur coup d’essai. Et pour preuve, on y retrouve des membres de Stinky, Alan Stivell, Les Hommes Crabes, Tsar, 20 Seconds Falling Man ou Kaiser. Autrement dit, du beau monde qui s’est réuni au sein d’un projet en forme de collectif, et surtout guidé par une liberté artistique qui prend ici une dimension saisissante.

Forcément avec de tels parcours et venant d’horizons aussi différents et même parfois opposés, il est assez difficile de définir avec précision le style de THE ASCENDING. Mais au fond, est-ce bien nécessaire ? Pour mieux appréhender ce bel éclectisme, il suffit d’être curieux et de se laisser aller, voire se perdre, dans ce savoureux mix de Dark Rock, de Folk atmosphérique teinté de Garage, de Post-Rock, de violon et d’une touche progressive.

Même s’il ne compte que six titres, « The Ascending » offre une belle idée des contours musicaux à l’œuvre. Mené par une chanteuse, Jessica Delot, et deux chanteurs, Clair et Eddy Kaiser, on croise dans ce premier opus des moments de poésie (« Circles In The Same Sky ») comme des passages plus engagés (« Waiting A Storm »). THE ASCENDING libère une force organique dans laquelle on se laisse prendre (« The Ascending », « Herons »). Très généreux !

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Experimental Metal post-Rock Trip-Hop

Novembre : élégamment noir

Tout en faisant un peu froid dans le dos, il y a un aspect extrêmement jubilatoire et captivant dans ce premier album de NOVEMBRE. Les deux artistes, l’un tenant la plume et l’autre développant une bande originale malsaine et feutrée, ont créé un monde (presque) parallèle où les meurtres s’enchaînent avec frénésie à travers des mélodies mystérieuses, parfois menaçantes, et souvent addictives. « Inox » est un modèle du genre !

NOVEMBRE

« Inox »

(Source Atone Records)

Chez NOVEMBRE, ‘L’Amiral’ (Olivier Lacroix, chant) et ‘Le Pendu’ (Jérémie Noël, instruments) ne sont pas là pour vous faire connaître le grand frisson, mais plutôt pour vous terrifier et vous glacer le sang. Et le noble et son majordome n’ont pas leur pareil pour vous embarquer dans leurs histoires cauchemardesques, où le meurtre côtoie l’effroyable avec une violence caractérisée, confinant à l’horreur.

En 2018, deux ans après sa formation, le duo s’est lancé avec « Nacre », suivi d’un single quelques mois plus tard (« REC. »). Et depuis 2021, NOVEMBRE a repris sa marche funèbre avec « Marchands de Fables », « Motel 6 » et « Inox » que l’on retrouve sur ce premier album. Et comme son nom l’indique, la froideur est au rendez-vous et l’atmosphère souvent sinistre et angoissante, mais très prenante, nous tient en haleine.

Musicalement, l’effrayant tandem évolue dans un contexte très cinématographique aux allures de thriller et de lugubre polar. Et NOVEMBRE sait y faire, car les morceaux brillent par leur grande qualité d’écriture et leurs ambiances obsédantes. Pour ce qui est des textes, le Spoken Word est saisissant, tandis que les sonorités Trip-Hop et Electro nous baladent dans un univers Rock sombre, qui flirte avec le Metal et le Post-Rock. Intense !

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Post-Metal post-Rock

IAmber : dantesque

Dans une mélancolie presqu’addictive où viennent se joindre colère et fracas, IAMBER se présente avec un nouvel opus déroutant, qui vient secouer les émotions avec minutie. Avec « Mercurial Shakes », c’est à un vrai travail d’auteurs que ce sont livrés les quatre membres du combo nordique. Tour à tour post-Metal, post-Rock, Noisy et Sludge, le groupe pulvérise les codes et délivre une empreinte musicale faite d’instinct et d’énergie brute.   

IAMBER

« Mercurial Shakes »

(Wormholedeath Records)

Affilier IAMBER au Post-Metal n’est certes pas une hérésie, mais cependant à l’écoute de ce troisième album, les pistes explorées sont si nombreuses que ce serait tout de même un peu réducteur. Usant de sonorités post-Rock, Noisy et même Sludge sur des passages fracassants, les Scandinaves multiplient les soubresauts avec une incroyable dextérité et des élans exaltants d’une grande beauté. Crépusculaire et magique.

D’une froideur hypnotique, le quatuor finlandais évolue dans un univers bien à lui, maniant à l’envie les sonorités extrêmes ou délicates. Il en va de même pour le chant, qui passe d’une clarté mélodique à un scream ravageur. Toutes ces variations sont guidées par un son très organique et saisissant de puissance. IAMBER cultive un environnement plein de relief basé sur une dynamique de chaque instant, qui prend vite aux tripes.

Martial ou langoureux, le groupe nous trimbale sans complaisance dans une fuite en avant effrénée comme pour mieux nous perdre. Mais on est vite rattrapé par cette intensité omniprésente, qui vient sonner le réveil des sens (« I Am The Boundary », « Atomist », « Tourbillon », « Each One A Setting Sun »). IAMBER écrase autant qu’il séduit et la force que dégage « Mercurial Shakes » est d’une rare singularité.