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Hard 70's International Psychedelic Rock Rock 70's Space Rock Stoner Rock

Kadavar : P.R.O.P.H.E.T.I.C. [Interview]

Si de nombreux fans ont pu être déboussolés par les accents Pop du très aérien « I Just Want To be A Sound », sorti il y a tout juste six mois, qu’ils se rassurent, KADAVAR renoue avec le Stoner Rock très Psych et tirant sur le Hard Rock, qui a fait son succès jusqu’à aujourd’hui. Et la nouvelle est d’autant plus belle que les Allemands sont plus inspirés que jamais sur ce « K.A.V.A.D.A.R. », qui s’affiche ici en lettres capitales. En plein milieu d’un triptyque musical mis en œuvre sur le présent album, le quatuor explore une facette plus sombre et chaotique de son répertoire, jetant ainsi un regard acerbe et ironique sur un monde en pleine déliquescence. Non sans humour, Christoph ‘Lupus’ Lindemann, guitariste et chanteur du quatuor, vient apporter quelques éclaircissements sur une démarche que peu avait saisi.

– En mai dernier, vous aviez sorti « I Just Want To Be A Sound ». Et vous aviez déclaré que c’était un album nécessaire. Pour autant, beaucoup de monde ont aussi été surpris par son contenu. Etiez-vous à la fin d’un cycle ?

En fait, je pense que la fin du cycle a vraiment eu lieu au moment de la sortie de « For The Dead Travel Fast » en 2019. C’est ce qui a enclenché un nouvel élan et ouvert une nouvelle page. En ce moment, je dirai que nous sommes au milieu d’un nouveau cycle.

– Six mois plus tard, vous êtes donc déjà de retour avec « K.A.D.A.V.A.R. ». Lequel de ces deux disques est-il celui de la renaissance ? Et puis, sortir un album éponyme avec un titre en majuscule n’est pas anodin, non plus…

Oui, c’est vrai, et cela correspond bien à ce que représente ce nouvel album finalement. Nous nous sommes dit que le nom du groupe serait un bon titre. D’une certaine manière, les deux derniers disques correspondent ensemble, ils sont liés. Ils racontent une histoire commune. Beaucoup de morceaux sont aussi été écrits pour un album plus sonore, et ils ne figurent pas sur le disque. Je dirai que les deux derniers albums sont en fin de compte assez équivalents dans la démarche et dans leur élan.

– Finalement, il n’y a que six mois entre les deux albums. Aviez-vous commencé à travailler sur le nouveau juste après « I Just Want To Be A Sound » ? Ou a-t-il été une sorte de déclic ?

Oui, beaucoup de chansons étaient déjà écrites. Nous avons travaillé dans notre propre studio et c’est aussi plus facile de le faire dans une certaine continuité. Et puis, il n’y avait pas de tournée de prévu, non plus, ce qui nous a laissé du temps. « I Just Want To Be A Sound » avait été réalisé en août de l’année dernière et il n’est sorti qu’en mai. Nous avons donc eu plus d’un an sans obligation particulière, alors nous avons juste continué à composer, à écrire et à enregistrer. Et lorsque l’album est sorti, nous nous sommes dit que ce serait cool d’en avoir un autre pour la tournée qui allait suivre. Et puis, ils se suivent vraiment surtout.

– L’impression que donne ce nouvel album est que KADAVAR retrouve sa pleine puissance et prend même un nouveau départ. Et la première évidence est dans le son, qui a aussi gagné en amplitude. Cela vous a-t-il semblé nécessaire d’enregistrer en analogique pour y parvenir ?

En fait, c’est une manière d’y arriver. Il a plusieurs façons d’obtenir un bon résultat. Pour nous, enregistrer sur bande a toujours été quelque chose de très important, parce que je pense que notre son est vraiment taillé pour ça. Oui, pour nous en tout cas, c’est sans doute nécessaire. C’est vrai que nous avons aussi fait beaucoup d’enregistrement numérique auparavant, mais pour ce nouvel album de KADAVAR, cela ne pouvait se faire qu’en analogique.

– Ce nouvel album a de fortes sonorités Hard Rock et Stoner et les éléments psychédéliques sont aussi très présents. Avez-vous le sentiment d’avoir trouvé une forme d’équilibre dans votre musique ?

Non ! (Rires) J’adorerai, mais je ne pense pas ! (Rires) Tu sais, ce n’est jamais la même chose, chaque album est différent et à chaque fois que nous nous mettons à composer, ce n’est jamais la même chose. Par exemple, quelque chose qui est bien aujourd’hui pourra nous paraître mauvaise le lendemain. Mais je pense que pour cet album, nous y sommes parvenus. Je pense que l’équilibre est bon. J’aurais peut-être pu mettre plus d’éléments psychédéliques, mais ça, c’est juste mon opinion. (Sourires) Comme je te le disais, chaque album est différent, et à chaque fois que l’on commence à écrire, il faut recommencer beaucoup et essayer plein de choses. Il faut trouver de quoi il a réellement besoin. Est-ce qu’il faut qu’il soit plus joyeux, plus lourd, plus rapide ou plus lent ? Est-ce qu’il sera plus psychédélique ou Stoner Doom ? Ce n’est jamais la même chose et tout ça dépend vraiment de l’enregistrement. Une chose est sûre, c’est tout le temps différent.

– « K.A.D.A.V.A.R. » est également sombre et parfois même brutal avec un regard presque cynique sur le monde. Est-ce finalement notre époque qui vous a conduit à composer un album aussi contrasté et direct ?

Oui, c’est sûr. L’album précédent était plus axé sur le son avec beaucoup de travail sur les sonorités et les ambiances. Il était beaucoup plus personnel dans un sens. Tandis que celui-ci est clairement basé sur tout ce qui nous entoure, nos gouvernements, tout ce qui se passe mal dans le monde avec, en point d’orgue, la chanson « Total Annihilation ». Si nous continuons à détruire le monde tel que nous le connaissons, sa chute sera inévitable. C’est vrai que c’est un album très sombre, mais avec un peu d’humour quand même. C’est nécessaire d’avoir un sourire, une vision d’ensemble et une confiance aussi en la vérité et la réalité du monde. Alors, parfois, cela peut être drôle, car on ne peut pas faire grand-chose dans le domaine à titre uniquement personnel. Ce que l’on peut faire, c’est d’en parler en chantant et en espérant que cela finisse par aller mieux à un moment ou un autre… (Sourires)

– Ce nouvel album est aussi le plus varié de votre discographie. Après 15 ans, KAVAVAR a-t-il, selon vous, atteint une certaine maturité artistique qui vous permet d’explorer tous les styles que vous voulez ? Sans contrainte et avec maîtrise ?

Oui, je pense et je l’espère aussi. (Sourires) J’espère que nous sommes aujourd’hui dans une position où nous pouvons jouer la musique que nous voulons et écrire ce que l’on veut écrire… Et que les gens apprécient cela ! J’ai toujours été fatigué et ennuyé par le fait de composer un seul style de musique, car j’aime beaucoup de choses. Et c’est quelque chose avec laquelle j’aime jouer. J’adore tourner autour de ça et le traduire dans les chansons de KADAVAR. C’est vraiment quelque chose qui m’amuse et que j’aime beaucoup faire.

– J’aimerais que l’on parle du morceau « Stick It », qui est un moment fort et très Space Rock de l’album, où il y a même un passage parlé en français. D’où vous est venue cette idée ?

En fait, « Stick It » signifie « Enfonce-le toi dans le cul » ! (Rires) C’est vrai que cela nous est venu d’un truc en français que notre bassiste Simon (Bouteloup – NDR) a écrit. C’est vrai que c’est un morceau très Space Rock, un peu comme ce que faisait Hawkwind dans les années 60 avec ce type de solo, comme un groupe de voyageurs entourés de fleurs avec des fans japonaises… Et en effet, je pense que c’est une autre manière de dire « Fuck Off » ! (Rires) Trop, c’est trop : alors, allez tous vous faire foutre ! C’est une chanson, qui parle de ça, oui… (Rires)

– Par ailleurs, même si « K.A.D.A.V.A.R. » montre un songwriting très élaboré et solide, il donne aussi une impression d’insouciance et de grande liberté. Etait-ce votre état d’esprit au moment de sa composition ?

Oui, c’est toujours le but d’avoir un esprit libre et de laisser notre tête faire le travail, afin que les chansons sortent le plus naturellement possible. Alors, parfois ça marche et d’autres pas. Je pense que nous avons eu plus de facilités à composer ce deuxième album, parce que ce qui avait été fait ne nécessitait pas qu’on y donne une suite. C’était beaucoup plus simple, et il y a avait aussi moins de pression. Cela nous a libéré pour faire l’album parfait, car nous étions vraiment focalisé dessus et sur rien d’autre. Cela a d’ailleurs été très amusant de continuer à écrire et à enregistrer de la manière dont nous le souhaitions et en totale liberté. Et puis, personne ne savait que nous allions sortir un nouvel album, pas même notre label ! C’était donc très rigolo à faire ! (Rires)

– Enfin, ce nouvel album est donc le deuxième d’une trilogie, ou plutôt d’ailleurs d’un tryptique, car ils seront très différents les uns des autres. Ne me dites pas que vous travaillez déjà sur le troisième ? Si ?

Si, c’est vrai. Nous travaillons dessus, mais… (Silence) On verra bien, je ne peux vraiment pas t’en dire plus ! On en parlera quand ce sera terminé ! (Rires) Nous avons des idées, un sujet aussi et nous avons de quelle manière nous allons le faire. Dans l’immédiat, nous avons beaucoup de concerts et c’est ce que nous allons d’abord faire. Nous sommes concentrés là-dessus. Quand nous aurons le temps de nous réunir en studio, nous verrons à ce moment-là vers où on décidera d’aller…

– Parfait, nous avons donc juste six mois à attendre !

(Eclat de rire) Peut-être, c’est possible ! (Rires) Et peut-être qu’il arrivera même avant Noël, qui sait ??? (Rires)

Le nouvel album de KAVADAR, « K.A.D.A.V.A.R. », est disponible chez Clouds Hill.

Photos : Marina Monaco

Retrouvez la chronique de « I Just Want To Be A Sound » :

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Blues Rock

Blue Deal : avec élégance

Après le fulgurant « Can’t Kill Me Twice », les Allemands dévoilent une autre facette de leur personnalité musicale. Loin d’avoir abandonné leur fougueux Blues Rock, ils se montrent d’une belle audace en abordant un Blues plus sensible et introspectif, toujours sur un groove constant et enveloppant. BLUE DEAL élargit encore son univers et le fait avec beaucoup de finesse, de maîtrise et de fluidité. Ponctué d’orgue Hammond, d’harmonica et de slide, il n’élude rien et nous régale sur ce « Make A Change » complet et savoureux.

BLUE DEAL

« Make A Change »

(Dixiefrog)

Un peu plus d’un an après son deuxième album, « Can’t Kill Me Twice », le quatuor enchaîne déjà avec « Make A Change », preuve d’une créativité qui ne faiblit pas. Toujours guidé par l’ancien leader du Cadillac Blues Band, Joe Fischer (chant, claviers, cigar box), BLUE DEAL continue d’explorer le Blues Rock et ses contours, en affinant de plus en plus son identité artistique. Moins percutante que son fiévreux prédécesseur, cette troisième réalisation montre un aspect plus délicat et aussi plus acoustique, sans perdre de son dynamisme, bien au contraire.

En assez peu de temps, le groupe est parvenu à s’imposer bien au-delà de ses frontières, et « Make A Change » devrait contribuer à l’installer durablement dans le milieu. Ayant déjà démontré ses facultés à produire un registre musclé et direct, BLUE DEAL se penche cette fois sur le côté émotionnel de son jeu avec des morceaux aux tempos moins relevés, mais tout aussi captivants (« Easy To Hurt », « Greenland Shark », « Over Jordan », « Storm Will Come »). Une exigence que l’on retrouve aussi dans la sonorité très organique de l’ensemble.

Pour autant, la formation germanique et ne se repose pas sur ses lauriers. Intense, elle joue sur les sensations avec des changements d’ambiances bien sentis. Le jeune prodige Tom Vela s’y dévoile en vieux roublard du genre, toujours aussi inspiré, technique et véloce. BLUE DEAL compte dans ses rangs un guitariste rare, qui vient compléter un combo expérimenté, et qui traverse les paysages sonores avec grâce (« Get It Done », « Bad Boogie Woman », le torride instrumental « Hey Valley » et le morceau-titre). La voie est toute tracée.

Retrouvez la chronique de l’album précédant :

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Hard 70's Proto-Metal Psych

Siena Root : vintage steam

Avec ce nouveau double-album live, la formation de Stockhölm propose un voyage dont il a le secret à travers 12 morceaux soigneusement choisis et sur plus d’une heure et quart. SIENA ROOT y parcourt l’essentiel de sa discographie avec cette liberté qu’on lui connaît, c’est-à-dire une proportion à réarranger ses compostions pour les laisser atteindre des sommets d’improvisation. Capté sur bandes, « Made In KuBa » offre une chaleur et une proximité qui font le sel de ses productions depuis la fin des années 90.

SIENA ROOT

« Made In KuBa (Live) »

(Perception)

Après son dernier album studio, le très bon « Revelation » (2022), SIENA ROOT revient à ce qui fait l’essence-même de sa musique : la scène. Si le quatuor a déjà sorti huit opus, il faut revenir en 2011 et à « Root Jam » pour trouver une trace discographique du groupe en live. « Made In KuBa » est donc très attendu par les fans, et pas seulement. C’est en mars 2024 que les Suédois ont donné une série de concerts à Iéna en Allemagne et précisément au ‘Kulturbahnhof’, plus communément appelé le ‘KuBa’. 

Entièrement enregistré en analogique par l’ingénieur du son du combo, Ove Noring, qui travaille avec lui depuis « Kaleidoscope » paru en 2006, « Made In KuBa » relate à la perfection l’ambiance de ces trois soirées et surtout ce ‘Classic Roots Rock’ que SIENA ROOT élabore depuis une vingtaine d’années maintenant. Cultivant un esprit jam très créatif qui prend régulièrement le dessus, son registre défie le temps et se montre captivant dès les premières notes, où le Psych Rock côtoie le proto-Metal.

Sous l’impulsion de sa frontwoman, Zubaida Solid, également à l’orgue, les quatre musiciens s’engouffrent dans un répertoire savamment sélectionné pour le plus grand plaisir de la chanceuse assemblée présente ces soirs-là. Délicatement rétro, atmosphérique et capable d’éruptions sonores déflagrantes, SIENA ROOT accueille aussi à ses côtés Erik Petersson aux claviers Rhodes et la flûtiste et chanteuse Lisa Isaksson, qui viennent enrichir des morceaux aux riches tessitures. Une saveur vintage qui devient très vite envoûtante.  

Photo : Petter Hilber

Retrouvez la chronique de « Revelation » :

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Hard Rock Heavy metal

Michael Schenker Group : un phare dans la brume

On ne présente bien sûr plus le mythique Michael Schenker, influence majeure de très nombreux guitaristes de Hard Rock et de Heavy Metal, et pas seulement. Avec une carrière qui s’étend sur plusieurs décennies, on pourrait le croire à bout de souffle, en fin de course et pourtant il continue d’entretenir cette flamme incroyable grâce à un toucher et un son tellement identifiables. Et c’est avec son infatigable MICHAEL SCHENKER GROUP qu’il poursuit l’aventure et sur lequel il laisse le micro à quelques frontmen qu’il connait bien et qui rayonnent ici encore. 

MICHAEL SCHENKER GROUP

« Don’t Sell Your Soul »

(earMUSIC)

L’an dernier, l’iconique guitariste allemand avait entamé une trilogie, dont voici le deuxième volet. La première, consacrée à UFO (« My years With UFO ») où il a été brièvement de passage, nous replongeait quelques décennies en arrière, mais avec « Don’t Sell You Soul », MICHAEL SCHENKER GROUP revient à un registre plus personnel. On sait le guitar-hero assez peu familier avec les compromis, c’est pourquoi il vient nous rappeler avec le talent qu’on lui connait qu’il n’est pas prêt de vendre son âme. Et si le précédent exercice présentait quelques guests de renom, on le retrouve ici avec des amis de longue date. 

Pour composer le MICHAEL SCHENKER GROUP, c’est l’habituelle formation composée de Bodo Schopf (batterie), Barend Courbois (basse) et Steve Mann (guitare, claviers), qui assure la partie instrumentale de « Don’t Sell Your Soul ». Quant au chant, c’est d’abord Erik Grönwall, ex-frontman de Skid Row, qui apporte sa fougue sur l’irrésistible morceau-titre. Pour le reste, l’emblématique chanteur de MSG, Robin McAuley, passe le relais à Dimitri Liapakis (Mystic Prophecy), puis à Michael Voss (Mad Max) qui co-produit aussi l’album. Et le plaisir partagé est franchement palpable et la complémentarité évidente.

Si l’on aurait pu craindre une perte d’unité artistique en raison du nombre de chanteurs présents, il n’en est rien, puisque le MICHAEL SCHENKER GROUP est une entité solide et surtout rangée derrière son guitariste, maître d’œuvre et garant de ce Hard Rock unique et si reconnaissable. Car, ne nous y trompons, le six-cordiste ne s’aventure pas dans des contrées inconnues (du moins pour lui !), mais entretient un style et une patte qui m’ont pas franchement besoin de lifting (« Danger Zone », « Sign Of The Times », « The Chosen », « It’s You », « Surrender »). De riffs racés en solos majestueux, la légende continue.

Photo : Elisa Grosman

Retrouvez les chroniques des deux derniers albums de Michael Schenker :

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Hard'n Heavy International

Dirkschneider & The Old Gang : un nouvel assaut [Interview]

Alors que le projet, né en 2020 au moment des confinements et des annulations successives de tournées, était destiné à soutenir son entourage, Udo Dirkschneider et une poignée d’amis avaient sorti «  Arising ». Réuni autour d’une même cause, le groupe composé de musiciens chevronnés n’avaient sûrement pas imaginé l’engouement qui se produirait autour de ce premier EP. Aujourd’hui, et entre plusieurs activités musicales, DIRKSCHNEIDER & THE OLD GANG présente un album complet, « Babylon », sur lequel la formation allemande évolue entre Hard Rock et Heavy Metal, deux registres qu’elle connait bien. Du nouveau aussi vocalement, puisqu’en plus de l’ancien frontman d’Accept, on retrouve au chant Peter Baltes et la chanteuse Manuela Bibert, qui apporte beaucoup de fraîcheur et une belle sensibilité féminine. Entretient avec le tenace leader du sextet…  

– Tout d’abord, j’aimerais que l’on revienne sur la genèse du groupe, qui était au départ un projet caritatif destiné à aider les artistes durant la pandémie. Comment s’est-il formé à l’époque et à l’initiative de qui ?

Oui, tout a démarré pendant la pandémie où nous avions écrit quatre morceaux. En fait, l’idée était de reverser l’argent à notre équipe, aux membres du groupe et aussi à notre entourage pour les soutenir pendant cette période. Il n’y avait pas de travail et c’était donc l’idée première. Ensuite, quand nous avons sorti ces quatre chansons, beaucoup de gens nous ont dit qu’on devrait faire un album. Or, ce n’était pas prévu à ce moment-là. On a donc commencé tout doucement en regardant un peu comment cela se passait jusqu’à ce que l’on arrive à un album complet. Pour ce qui est de la création du groupe, c’est parti d’une idée commune. On voulait vraiment aider les gens autour de nous et un EP nous a paru être une bonne idée. Et puis, pour le nom, en rassemblant Peter (Baltes, basse, chant – NDR), Stefan (Kaufmann, guitares – NDR), Mathias (Dieth, guitares – NDR) et moi-même, THE OLD GANG nous a semblé évident ! (Sourires)

– Dès 2020, puis l’année suivante avec la sortie de l’EP « Arising », le succès a été au rendez-vous. Vous attendiez-vous à un tel engouement aussi rapidement ?

C’est vrai qu’à la sortie de « Arising », les retours ont été très, très bons et les gens nous ont demandé plus. Mais tout ça n’était pas prévu ! Alors, nous nous sommes posés, on a discuté et nous nous sommes dits qu’en fonction du temps qu’on avait, on se mettrait à la composition d’un album. On se doutait que cela irait lentement. Je suis très occupé avec mes projets parallèles, et cela demande aussi du temps. Il nous a donc fallu attendre d’en avoir pour se retrouver tous ensemble et commencer à composer.

– Ce qui se voulait être un projet caritatif s’est donc transformé en véritable groupe. Cinq ans après sa création, votre premier album « Babylon » voit le jour. Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis le début ? DATOG est-il devenu votre activité principale aujourd’hui ?

En fait, je pense que c’est avant tout un projet dans la mesure où rien n’a été prémédité. Nous n’avions rien planifié. C’est comme ça que nous le voyons et c’est surtout pour le fun que nous le faisons.

– Vous vous connaissez tous les six très bien, sur scène comme en studio. Comment se passe la composition des morceaux ? Est-ce que tout le monde y participe dans un même élan collectif ?

Oui, nous faisons tout ensemble. Personne ne compose seul les morceaux. Chacun apporte ses idées que ce soit Manuela (Bibert, chant, chœurs, claviers – NDR), Stephan, Peter, mon fils Sven (Dirkschneider, batterie – NDR) ou moi-même. C’est quelque chose que nous faisons vraiment tous ensemble, à partir des idées de chacun.

– D’ailleurs, l’une des particularités du groupe est que vous êtes trois au chant. Cela offre beaucoup de possibilités. Comment vous répartissez-vous les rôles et est-ce que chacun écrit ses propres parties ?

Là aussi, on travaille sur les voix ensemble. Il n’y a pas de leader de ce côté-là, non plus. Bien sûr, on retrouve certains d’entre-nous plus impliqués sur certaines chansons dont ils sont à l’origine. Mais au final, l’ensemble du travail est collectif sur tous les titres. Au début, j’ai enregistré quelques démos sur lesquelles on a ensuite travaillé. Mais pour les mélodies, c’est un travail de groupe et c’est le même processus sur tout l’album.

– Vous auriez aussi pu inclure les morceaux de « Arising » dans « Babylon », en les réenregistrant, par exemple. Mais vous avez préféré livrer un album entièrement inédit. Est-ce que dès vos premiers titres il y a cinq ans, vous avez été immédiatement convaincu que l’histoire ne faisait que commencer ?

En fait, une fois l’EP réalisé, il fallait passer à autre chose. « Arising » n’était que le début, c’est vrai, et c’est à ce moment-là que tout a commencé. Pour « Babylon », tous les morceaux sont inédits, en dehors de « Blindfold » qui est une chanson de Manuela et dont nous avons fait une nouvelle version.

– Globalement Hard Rock et aussi très Heavy, on retrouve des ambiances variées comme la très orientale « Babylon », la ballade « Strangers In Paradise » ou encore « Beyond The End Of Time », qui conclue l’album sur presque huit minutes…

« Strangers In Paradise » est bien sûr une idée de Manuela, qui en a trouvé le thème et sur lequel nous avons ensuite tous travaillé. Et c’est vrai que « Beyond The End Of Time » est une chanson très longue qui vient conclure l’album. Au départ, elle était même encore plus longue ! (Sourires) C’est d’ailleurs l’une de mes préférées de « Babylon ».

– Bien sûr, cinq ans se sont écoulés entre « Arising » et « Babylon » et DATOG a aussi changé de label entretemps. Est-ce que cela a aussi pu changer la trajectoire et l’élan du groupe ?

En fait, j’ai changé de label avec U.D.O. et Reigning Phoenix Music a pris le relais. Ils m’ont dit qu’ils aimeraient aussi avoir ce nouvel album de DATOG, et cela s’est fait tout seul finalement, car on se connait depuis très longtemps. Etant donné qu’ils travaillaient auparavant chez AFM Records, il n’y a donc eu aucun souci.

– Enfin, avec trois chanteurs, l’accent est aussi forcément mis sur les chœurs et des refrains très fédérateurs, taillés pour la scène et pour emporter le public. Est-ce quelque chose que vous aviez en tête dès le début, connaissant l’objectif premier du projet ? Et vous verra-t-on bientôt en concert ?

Oui, c’est vrai que nous avons trois très bons chanteurs que ce soit Peter ou Manuela et moi au milieu. Et celui qui a harmonisé l’ensemble en équilibrant les chœurs et les voix de tête sur les morceaux est Stephen, notre guitariste. Il connaît ma voix depuis très longtemps, il connaît aussi très bien celle de Peter et de Manuela bien sûr. Son implication a été totale et il a très bien su constituer les associations. Il a travaillé sur toutes les parties, ligne vocale par ligne vocale et a parfaitement défini qui devait chanter avec qui sur chaque morceau. C’est vraiment lui le grand organisateur du travail sur le placement de nos voix.

En ce qui concerne les concerts, rien n’est prévu pour le moment, ce n’est pas l’un de nos objectifs. En fait, j’ai beaucoup de travail avec U.D.O. et avec Dirkschneider et il y a aussi les 40 ans de l’album « Balls To the Wall ». Jusqu’à la fin de l’année, je dois aller jouer en Australie, au Japon, aux Etats-Unis, au Canada, … Je vais être très occupé. (Sourires) Et puis, je suis également en train de travailler sur le prochain album d’U.D.O. ! Donc, nous verrons si nous trouvons le temps plus tard. Je dis toujours qu’il ne faut jamais dire jamais, alors qui sait ? Peut-être une petite tournée ? En tout cas, à l’heure actuelle, il n’y a aucun projet de côté-là.

« Babylon », par DIRKSCHNEIDER & THE OLD GANG, sort chez Reigning Phoenix Music.

Photos : Eddi Bachmann Photography

Retrouvez aussi la chronique du dernier album de Dirkschneider et celles d’U.D.O. :

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Hard 70's Hard Blues

Velvet Rush : à toute allure

Intense et accrocheur, ce premier album de VELVET RUSH, bien que très attendu, n’aura pas mis longtemps à se dévoiler. 2025 semble décidemment l’année de la formation germanique, qui enchaîne coup sur coup un court et un long format. Une éclosion soudaine faite dans les règles et qui vient remettre au goût du jour un Hard Rock intemporel aux saveurs bluesy. Ce n’est donc pas un hasard si le groupe occupe le terrain pour imposer la puissante et suave voix de Sandra Lian. Entraînant et sauvage à souhait, « Trail Of Gold » devrait ravir les fans de Rock fédérateur aux accents rétro et électrisants.  

VELVET RUSH

« Trail Of Gold »

(Odyssey Music Network)

Interviewé il y a quelques mois ici même (lien en bas de page) lors de la sortie de son EP « Euphonia », VELVET RUSH bat le fer encore chaud et sort sur sa belle dynamique un premier album, qui vient confirmer les belles choses entrevues. Après un été passé à arpenter les scènes des festivals, histoire de se faire un nom, on découvre enfin les Allemands sur la longueur et il faut reconnaître que leur Hard Rock délicieusement vintage déploie beaucoup d’énergie et se montre surtout passionnément Rock’n’Roll.

Tout comme « Euphonia », « Trail Of Gold » semble avoir été mis en boîte par Eike Freese aux studios Chameleon dans leur ville d’Hambourg. Les onze titres sont donc dans la lignée de leurs prédécesseurs, tant au niveau du son que de l’inspiration. Guidé par sa magnétique frontwoman, VELVET RUSH affiche ce même style classique auquel il insuffle une bonne dose de modernité. Et cette refonte de son héritage musical se fait avec respect, un élan plein de fougue et sur une production massive et solide. Un bel alliage.

Légèrement bluesy et assez 70’s dans l’esprit, le quatuor explore même le Glam Rock 80’s américain dans les pas des premiers Mötley Crüe sur quelques titres. Certes, la chanteuse tient une place essentielle au sein du combo, mais le groove de la rythmique, tout comme la finesse des riffs et des solos, sont l’une des qualités premières de VELVET RUSH (« Red Moon », « Live Wild And Free », « Give Me You Lovin’ », « Snake That Thing », « Universe »). Avec « Trail Of Gold », il séduit par son côté traditionnel, mélodique et explosif.

Retrouvez l’interview du groupe à la sortie d’« Euphonia » :

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Heavy metal Old School

Firmament : une ferveur éclatante

Engouffrés dans une espèce de faille temporelle, les Allemands alimentent un Heavy Metal traditionnel, dont on s’aperçoit de plus en plus qu’il est loin d’être devenu désuet. Au contraire, il renaît, vit et jaillit comme au premier jour sous l’impulsion de formations comme FIRMAMENT. Sur « For Centuries Alive », son deuxième opus, le combo germanique fait preuve de vaillance et de percussion en oxygénant l’éternelle NWOBHM avec une touche de Classic Rock toute britannique et assez aérienne, qui confirme de belles ambitions.

FIRMAMENT

« For Centuries Alive »

(Dying Victims Productions)

En quatre ans seulement, FIRMAMENT a su affirmer un son et une personnalité forte sur la scène Heavy Metal underground. Formé en 2021 à Leipzig, il a marqué les esprits avec « We Don’t Rise, We Just Fall », deux petites années après. Un premier album qui a vu suivre dans la foulée « Gathered Under Open Stares », un split EP partagé avec ses nerveux compatriotes Midnight Prey. Avec « For Centuries Alive » et sa belle pochette signée Ryan T. Hancock, le groupe gravit un nouvel échelon pour se montrer encore plus créatif et déterminé. Impulsif et harmonieux, son style renvoie à un registre traditionnel, qui rayonne toujours.

Dès l’intro instrumentale, on pénètre l’univers de FIRMAMENT et on ne met pas bien longtemps à comprendre que les twin-guitares et les riffs bien aiguisés seront à la fête. Tout cela fleure bon les premiers albums d’Iron Maiden notamment mais, grâce entre autres au chant de Marco Herrmann, « Pulsar » dissipe facilement cette sensation et « For Centuries Alive » prend son envol. Pas forcément surprenant, puisqu’éternel, le Heavy Metal du quintet se démarque habillement des standards du genre en jouant sur des mélodies bien ciselées et des structures changeantes, mais très accrocheuses, et une très belle production.

Epique et galopant, il y a pourtant quelque chose de romantique chez FIRMAMENT et on trouve cette touche singulière dans l’enchaînement de paysages sonores, dont l’essentiel réside dans un lien étroit entre la présence de son frontman littéralement porté par les deux guitaristes et guidé sur un groove d’enfer par une rythmique redoutablement efficace et qui n’en fait pas trop (« An Anthem For The Spotless Mind », « Brother Of Sleep », « Starbeast », « Into The Realm Of Distant Wonders »). Volontairement héroïque dans certains positionnements, le combo se montre aussi sombre que captivant et surtout fougueux.

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Doom Post-Metal Sludge

Coltaine : un flot d’émotion

Il y a quelque chose d’inaccessible dans la musique de COLTAINE. Si une certaine tristesse domine, elle est aussi le moteur de l’imagination débordante des Allemands. Porté par le magnétisme de la voix de sa chanteuse, ce deuxième effort apporte beaucoup de certitudes sur l’art du dépassement, qui tangue dans le bercement d’un post-Metal qui pousse le Doom et le Sludge dans leurs derniers retranchements. « Brandung » emprunte des courants et des flux, qui débouchent sur une singularité assez rare. Une odyssée captivante.

COLTAINE

« Brandung »

(Lay Bare Recordings)

Fondé en 2022 dans les profondeurs de la Forêt Noire, un lieu à l’univers brumeux a priori mystique, COLTAINE semblait dès le départ avoir beaucoup de choses à dire. En effet, un an après son premier album, « Forgotten Ways », le revoici avec « Brandung » et toujours aussi inspiré. Dans un registre très personnel, le quatuor est guidé par une profonde mélancolie et celle-ci lui permet de transcender les genres. Si l’on considère le post-Doom Metal comme sa base, les volées post-Rock et les fulgurances Sludge et Blackgaze sont aussi très présentes.

Pourtant, tout l’attrait de COLTAINE réside dans sa diversité plus que dans sa complexité. Le jeu du groupe est direct et organique, loin de toutes fioritures mais aux arrangements soignés. Quittant leur dense forêt pour axer « Brandung » sur le concept de l’océan, la formation allemande s’approprie un autre monde, tout aussi captif et impénétrable, celui de la mer, de sa houle et de ses vagues submersives. Et dès l’intro, « Tiefe Wasser », en forme de comptine, on quitte la surface pour des abysses musicaux captivants.

Julia Frasch (chant), Moritz Berg (guitare), Benedikt Berg (basse) et Amin Bouzeghaia (batterie) nous plongent dans une immersion ténébreuse à travers des atmosphères prenantes et des reliefs sonores d’une grande variété. Les riffs incisifs, la rythmique polymorphe et le chant aérien de sa frontwoman font de COLTAINE une entité hors-norme, dont la créativité défie les genres (« Keep Me Down In The Deep », « Wirbelwind », « Maelstrom », « Brandung », « Solar Veil »). Un dépaysement affrontant le Metal avec talent.

Photo : Daniel Kilgus

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Hard 70's Heavy Rock

Wucan : strong convictions

Aller au bout de ses envies tout en maintenant une exigence de chaque instant pourrait assez bien résumer la belle entreprise de WUCAN. Maîtrisant parfaitement ses classiques, les Allemands y insufflent des aspects très actuels avec une touche germanique inattendue et irrésistible. « Axioms » rassemble de nombreux styles qui cohabitent de manière très fluide, portés par une voix accrocheuse aussi douce que féroce. Un disque finalement très évident et d’une grande richesse.

WUCAN

« Axioms »

(Long Branch Records/SPV)

Depuis une décennie maintenant, le quatuor de Dresde affine, explore et peaufine son style. Sur une base Heavy Rock héritée du Hard Rock 70’s, il multiple avec beaucoup de talent les incursions diverses dans le Rock Progressif, le Metal vintage ou le Krautrock, tout en affichant des références directement issues du Rock de l’ex-Allemagne de l’Est. Une belle mixité qui prend forme grâce à une créativité sans frontières, ni limites et qui fait de WUCAN une formation originale et singulière, qui mélange la modernité à des sonorités Old School.

Avec « Axioms », le groupe réalise une espèce de synthèse très élaborée de ce qu’il avait entamé sur « Sow The Wind » (2015), « Reap The Storm » (2017) et « Heretic Tongues » (2022). Plus magnétique que jamais, la frontwoman Francis Todolsky guide l’auditeur dans un Rock fiévreux qu’entretiennent Rim George (guitare, claviers), Alexander Karlisch (basse) et Philip Knöfel (batterie). Inutile de rappeler que WUCAN se présente sous une production très organique, qui rend son groove irrésistible et les riffs des deux guitaristes tranchants.

Flamboyante six-cordiste et joueuse de thérémine, la chanteuse œuvre aussi à la flûte et ses sublimes interventions ne sont pas sans rappeler Jethro Tull ou King Crimson. Une ambiance vintage qui libère totalement le combo, qui peut ainsi se mouvoir dans des atmosphères chaleureuses et envoûtantes. WUCAN ne s’en prive pas et repousse un peu plus les codes d’un Classic Rock, qui a encore de beaux jours devant lui. (« Spectres Of Fear », « Wicked, Sick and Twisted », « KTNSAX », « Holz Auf Holz », « Pipe Dreams », « Fountain Of Youth »).

Photo : Joe Dilworth

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Hard'n Heavy

Front Row Warriors : Metal commando

Volontaire et dynamique, le sextet teuton est de retour avec un deuxième effort qui vient confirmer la qualité du premier. Avec la même énergie et des morceaux bien ciselés, FRONT ROW WARRIORS use de refrains entêtants tout en se montrant très Heavy. La voix de sa chanteuse est sans conteste l’un de ses plus grands atouts, et c’est avec force qu’il distille un Hard’n Heavy pointilleux sur ce « Running Out Of Time » franchement musclé, entraînant et très live dans l’intention.

FRONT ROW WARRIORS

« Running Out Of Time »

(ROAR)

Fondé en 2019 et composé de musiciens aguerris de la scène allemande, FRONT ROW WARRIORS s’est fait remarqué dès la sortie de son premier album, « Wheel Of Fortune », il y  a deux ans. Salué outre-Rhin, il a permis au groupe d’écumer le pays de salles en festivals pour renforcer ce bel élan. Issus de formations chevronnées, il s’inscrit dans un registre mêlant Hard Rock et Heavy Metal avec une teinte 90’s, qui ne l’empêche pas d’avoir une belle force de frappe et un son très actuel sur ce très bon « Running Out Of Time ».

Produit par Achim Köhler (Primal Scream, Brainstorm) et Michael Bormann (ex-Bloodbound et Bonfire), « Running Out Of Time » dispose d’un son riche et bien équilibré (ils sont six !) et si le chant d’Elkie Gee apporte énormément à ces nouvelles compositions, les riffs, les structures et les mélodies portent l’ensemble avec maîtrise et fluidité. FRONT ROW WARRIORS a trouvé son style et manie habillement un aspect percutant avec ses deux guitaristes et une présence discrète et efficace des claviers.

Le combo de Stuttgart se montre très accrocheur dès « Turn The Tide ». Classique et véloce, on perçoit aussi quelques références scandinaves dans son jeu, qui viennent confirmer son aisance et sa diversité d’écriture (« New Horizons », « Rise Against »). Avec une frontwoman qui fait ce qu’elle veut, FRONT ROW WARRIORS déroule et s’offre même une reprise très réussie du « Heartbreaker » de Pat Benatar. Et c’est avec le titre portant son nom, « Front Row Warriors », qu’il achève avec ardeur ce « Running Out Of Time » costaud et fédérateur.

Photo : Sermed Shaikh