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Blues Rock Folk/Americana France

Gaëlle Buswel : de scène en scène [Interview]

Toujours aussi souriante et pleine d’énergie, GAËLLE BUSWEL n’a pas levé le pied ces derniers mois et enchaîne concert sur concert avec son groupe. Forte d’un album très bien accueilli dès sa sortie en mars de l’année dernière, la chanteuse, guitariste et compositrice semble plus épanouie que jamais. Un an et demi après la sortie de « Your Journey », l’occasion était belle de prendre de ses nouvelles entre deux dates. Entretien.

– Notre dernière interview date de mars 2021, une semaine avant la sortie la sortie de « Your Journey » et en plein confinement. Il y avait de la frustration bien sûr, mais on te sentait aussi pleine d’énergie. Comment s’est faite la reprise des concerts et quel accueil l’album a-t-il reçu sur scène ? J’imagine que cela a du être explosif…

Ah, c’était génial que ça reparte, même si c’était très étrange au début. Les gens n’osaient pas encore ressortir, mais cela nous a permis de renouer avec la scène, de faire sonner nos amplis et de revoir notre public. La sortie de « Your Journey » a été vraiment superbe, il a reçu un superbe accueil de la presse et nos fans l’ont adoré. Je pense qu’il est sorti au bon moment pour rebooster le moral des gens… et le nôtre également ! J

– Au moment de la sortie, il y avait déjà beaucoup de choses de calées. Est-ce que les dates ont pu être reportées normalement et d’autres peut-être même ajoutées ?

Tout a été chamboulé ! Toutes les dates à l’étranger ont été reportées à l’année d’après et certaines autres tombaient du jour au lendemain. Même notre concert de sortie d’album a du être différé. Ca a été une nouvelle façon de s’organiser mais nous nous sommes adaptés et puis, nous n’avions pas vraiment le choix.

– Est-ce que pendant ce repos forcé, vous en avez profité pour réarranger certains nouveaux titres et peut-être aussi répéter et retravailler des plus anciens pour les inclure aux setlists ?

Cette période n’a pas été de tout repos, car nous avions chacun des engagements familiaux à gérer comme l’école à la maison pour certains. C’était très frustrant de ne pas pouvoir faire autant de musique que d’habitude, mais cela nous a permis de sortir un double album et d’offrir plus de musique aux gens. Au départ, notre album était déjà prêt en mars 2020, mais j’avoue que pendant cette année-là, ça m’a permis vraiment de l’apprécier en le rebossant à la maison avant sa sortie. Souvent, on enregistre, l’album sort et on part en tournée. Ensuite une fois sur scène, les chansons ne nous appartiennent plus, les gens se les approprient suivant leur ressenti et leur histoire. Là, nous avions un album prêt depuis un an.

– Pour t’avoir suivi sur les réseaux sociaux durant ces mois de reprise, j’ai pu voir qu’il règne une très belle ambiance au sein du groupe. Ce début de tournée m’a paru très spécial et particulier avec beaucoup de joie et une très belle dynamique. Qu’est-ce qui a été le plus excitant : retrouver le public ou présenter enfin le nouvel album ?

J’avoue que j’adore mon équipe, c’est ma famille. Se retrouver sur scène pour ce qu’on aime faire, c’était génial, car la musique se partage en live, pas derrière un écran. Et nous avons pu retrouver cette symbiose que nous avions tous ensemble et revoir le public nous a fait le plus grand bien également. C’est pour ça qu’on aime tant ce métier, c’est pour ce que ça dégage, ce moment unique qui se suspend à chaque concert, cette énergie qui se dégage du public et ce qu’on partage tous ensemble.

– Les mois suivants, ça a été le début des festivals. Là aussi, beaucoup d’émotions, j’imagine, face à des foules plus importantes et un enthousiasme décuplé. De quelle manière as-tu abordé ces ‘grands rendez-vous’ ?

Nous étions un peu perdus, les scènes paraissaient immenses et on ne savait plus trop comment parler aux gens sans aborder ce sujet de confinement. J’étais surexcitée que ça reparte et en même temps un peu stressée. Est-ce que ma voix allait tenir après un an au calme ? Car bosser à la maison et en live ne demande pas du tout la même énergie. Est-ce que les gens seront toujours là ? Et les voir masqués crée, mine de rien, une distance. C’était très mitigé ! (Rires) Mais nous avons vite repris goût à tout ça ! J  

Et cette année est repartie sur les chapeaux de roues ! Quel bonheur de se dire dans un coin de la tête, « allez, oublions ce qui s’est passé et vivons l’instant présent pour continuer d’avancer ». Il y a eu des moments grandioses comme les retrouvailles avec tous les groupes que nous croisons sur les routes, les artistes étrangers, les fans… Ca fait vraiment du bien !

– Début septembre, il y aussi eu cette date au Kazakhstan, après la Roumanie. Comment cela s’est-il passé ? Cela doit avoir une saveur très particulière de se produire devant un public qui ne te connait pas forcément ?

Oui, c’était fabuleux. On ne savait pas du tout à quoi s’attendre, car nous sommes vraiment inconnus là-bas et c’était une belle surprise. Nous avons reçu un superbe accueil et rencontré beaucoup de gens qui apprenaient le français, et du coup l’échange était magique. C’est un sacré challenge de monter sur scène et de se dire que 100% des gens qui sont en face n’ont jamais entendu ta musique. C’est une première rencontre ! J

– Au-delà de la tournée, il y a également eu de magnifiques premières parties. Zucchero, Mavis Staples, Ana Popovic, George Thorogood, Kiefer Sutherland, Foreigner, Blue Öyster Cult… C’est une année splendide ! Ca valait bien un petit confinement finalement, non ?

J’avoue que cette année été parfaite. C’était de sublimes rencontres avec ces artistes et leur public. Ca motive tellement de rencontrer certaines légendes et de partager un moment de musique avec eux.

– Sans te demander avec qui tu as eu le plus de plaisir à partager la scène… Quoique ! Quel public t’a le plus surpris et le plus ému, car les gens viennent surtout pour la tête d’affiche ?

Ah, je me souviendrai toujours de notre première partie de Jonny Lang à la Cigale et celle de ZZ Top au Zénith de Nancy, car à la fin le public nous a fait une standing-ovation. Ca nous a mis les poils !

– Enfin, je sais que les concerts continuent encore, et tant mieux !, mais est-ce que tu penses déjà au prochain album ? Tu as quelques morceaux de côté, ou quelques mélodies ou des textes dans un coin de la tête ?

Ah oui ! On pense déjà à la suite !!! C’est reparti et plus rien ne nous arrêtera ! J       

Le dernier album de GAËLLE BUSWEL, « Your Journey », est toujours disponible chez Verycords.

Et retrouvez la première interview :

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Metal Progressif

Soen : un écrin musical

Presque méditatif et d’une rare sensibilité, SOEN se présente avec « Atlantis », une nouvelle réalisation live enregistrée dans le légendaire studio du même nom dans la capitale suédoise. Accompagné de musiciens classiques, les morceaux issus de la discographie du groupe prennent ici une dimension et un relief d’une grande profondeur.

SOEN

« Atlantis »

(Silver Lining Music)

En dix ans de carrière, les Suédois n’ont eu de cesse de surprendre et surtout de sublimer leur Metal Progressif. Après cinq opus d’une égale intensité, SOEN se renouvelle à nouveau avec « Atlantis », du nom du mythique Studio Atlantis Grammofon, situé à Stockhölm. Cet ancien cinéma a vu passer de grands noms, c’est pourquoi le quintet a tenu à y enregistrer un disque très spécial.

Capté le 10 décembre 2021 (il sort aussi en DVD), « Atlantis » se présente sous la forme d’un concert de 80 minutes particulièrement immersif et, bien sûr, sans public vu le lieu. A travers 13 morceaux, SOEN parcourt ses albums en revisitant leurs titres les plus emblématiques accompagné d’un orchestre classique pour encore plus d’élégance. Et le résultat est plus que convaincant, il est captivant.

C’est donc entouré de huit musiciens, dont deux chanteuses, que le groupe fondé par le batteur Martin Lopez livre des versions d’une rare beauté de « Monarch », « Lucidity », « Antagonist » ou « Jinn ». SOEN rayonne littéralement et parvient même à donner de la grâce à « Snuff » de Slipknot, un sacré défi. Au chant, Joel Ekelöf est étincelant et la grande technicité des Scandinaves fait le reste. Majestueux !

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Classic Hard Rock

Snakecharmer : enchanteur

Formé par des musiciens faisant partie du gratin du Hard Rock anglais, SNAKECHARMER est l’un des rares All-Stars band présentant une réelle légitimé. Bien plus qu’une simple accumulation de talents, le groupe rassemble des musiciens évoluant dans le même registre et surtout désireux d’apporter un nouvel éclat à un style parfaitement maîtrisé et hors du temps. Cette « Anthology » est un must !

SNAKECHARMER

« Anthology »

(Cherry Red Records)

En l’espace de dix ans, SNAKECHARMER n’a sorti que deux albums studio, un premier éponyme en 2013, puis « Second Skin » en 2017. Et pourtant, le supergroupe britannique s’était rapidement constitué une solide fan-base, soutenu par des critiques plus qu’élogieuses. Et pour cause, le sextet n’est pas un simple All-Stars band, mais d’abord la rencontre entre des musiciens passionnés et motivés à l’idée de proposer un Classic Hard Rock très personnel aux irrésistibles touches bluesy et aux mélodies accrocheuses.

Fondé par Chris Ousey au chant (Heartland), Laurie Wisefield à la guitare (Wishbone Ash), Harris James à la batterie (Thunder), Neil Murray à la basse (Whitesnake), Adam Wakeman aux claviers (Ozzy Osbourne) et Micky Moody à la guitare (Whitesnake), remplacé depuis par Simon McBride (Deep Purple), SNAKECHARMER possède des atouts plus qu’évidents. De fait, les deux albums sont d’une insolente fraicheur, grâce à des artistes qui sont parvenus à se détacher de l’empreinte de leur groupe d’origine.

Dans un coffret de quatre CD, « Anthology » contient l’ensemble des morceaux des Britanniques, plus trois inédits, remasterisés par l’excellent Tony Dixon, offrant ainsi une belle homogénéité à leur brillant Hard Rock. SNAKECHARMER s’est constitué un répertoire malgré tout assez conséquent. Et quant aux deux autres CD, il s’agit de deux concerts complets enregistrés à Milton Keynes en Angleterre, où l’on peut saisir toute l’intensité et le feeling du groupe sur scène. Indispensable !

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International Southern Rock

Robert Jon & The Wreck : la vérité du live [Interview]

Il y a des groupes qu’on ne se lasse jamais d’interviewer. C’est le cas avec ROBERT JON & THE WRECK, qui est présent sur le site depuis sa création. Véritable révélation du Southern Rock depuis quelques années, les Californiens sont littéralement en train de s’imposer et de très belle manière, preuve en est avec sa récente tournée en Europe très réussie. Et l’heure est aussi au changement pour les Américains, qui viennent de signer sur le label de Joe Bonamassa, KTBA Records, avec déjà un premier album attendu l’an prochain. L’occasion de la sortie de « Wreckage Vol.2 » était donc trop belle pour faire un petit point avec le chanteur et guitariste du quatuor, Robert Jon Burrison, sur l’avenir… et pas seulement.

– L’an dernier en chroniquant votre album « Shine A Light On Me Brother », je m’interrogeais sur le fait que vous n’étiez pas encore signés. Et comme je le pressentais un peu, c’est Joe Bonamassa et son label KTBA Records, qui vous ont accueilli. Comment la connexion s’est-elle établie ? Vous aviez déjà des contacts ?

Nous avons rencontré Joe et l’équipe de KTBA lors de la première croisière méditerranéenne ‘Keeping The Blues Alive’ en 2019. Depuis, nous sommes restés en contact et nous avons établi une très bonne relation avec toutes les personnes impliquées dans le label. Nous sommes aujourd’hui ravis pour l’avenir du groupe.

– « Wreckage Vol.2 » ouvre cette nouvelle collaboration et pourtant il ne s’agit pas tout à fait d’un véritable nouvel album. C’est une sorte de cadeau de bienvenu à KTBA Records, une manière de dire : « voilà, nous sommes là ! » ?

« Wreckage Vol.2 » est une collection d’enregistrements, qui comprend cinq nouvelles chansons, quatre autres réenregistrées et une reprise. C’était quelque chose qui était déjà en préparation. Alors maintenant que nous travaillons avec KTBA, nous avons décidé de donner la primeur de la sortie au label.

– A travers les diverses ambiances qui traversent l’album, on a le sentiment, quand on vous connait un peu, qu’il s’agit d’une sorte de carte de visite musicale. Est-ce que c’est comme ça que vous l’avez imaginé et conçu ?

Ce n’était pas notre idée initiale, mais j’aime bien cette façon de voir les choses. « Wreckage Vol. 2 » est une compilation de chansons enregistrées en studio et en concert, que nous avons rassemblées pour faire suite à notre précédent album « Wreckage Vol. 1 ». On avait un vrai désir de partager toutes ces morceaux, car ils n’avaient pas encore trouvé leur place sur disque.

Photo : Adam Kennedy

– Avant d’entrer dans le détail de l’album, le fil conducteur de « Wreckage Vol.2 » réside aussi dans le fait que tous les morceaux sont enregistrés en prises live ou en concert. Ça aussi, c’était important pour vous ? Restituer et montrer toute la spontanéité et le naturel du groupe ?

L’aspect live, que ce soit en studio ou en concert, est venu au fur et à mesure que les choses ont commencé à se faire et prendre forme et que notre musique a évolué aussi. Et nous avons pensé qu’il fallait garder cette idée sur tout le disque. Ça montre vraiment tous les aspects du groupe !

– D’ailleurs, l’album ouvre avec deux chansons enregistrées en juin dernier en Belgique. Pourquoi ce choix avec des enregistrements si récents ?

Ces deux chansons ont été enregistrées au début de l’année dernière. Et elles sont sorties juste avant notre tournée européenne, et nous avons juste décidé de mettre ces versions-là sur l’album pour rester dans cette thématique live.

– « Wreckage Vol.2 » se compose de plusieurs chapitres avec des enregistrements live en Belgique, puis des sessions au Shuffle Brother Studios, au Sunset Sound et enfin durant les DJE sessions en streaming lors de la pandémie. Le choix s’est-il basé sur ces différents moments de l’histoire du groupe ? Et est-ce que la chronologie a été importante pour l’ordre des morceaux ?

En fait, il n’y avait pas véritablement d’ordre chronologique, ni de plan pour faire vivre et alimenter une histoire de quelque manière que ce soit. Il s’agit simplement de chansons que nous avions enregistrées au cours de ces dernières années, que ce soit en studio ou en concert, et que nous voulions juste sortir sur disque.

– L’album est constitué de morceaux récents et d’autres plus anciens, et pourtant il y a beaucoup d’homogénéité et de complémentarité dans la set-list. On peut sentir l’évolution de vos compositions, malgré ces nouvelles versions et de nouveaux arrangements. Vous avez voulu faire une sorte de ‘lifting’ à vos chansons ?

En ce qui concerne certaines chansons plus anciennes, nous les avons réenregistrées en studio, mais en les jouant comme si nous étions sur scène. Forcément, c’est vrai qu’elles ont un peu bougé. Et nous espérons que ce soit dans le bon sens.

– On découvre aussi « Old Hotel Room » et « Dark Roses » dans des styles d’ailleurs assez différents. C’était important aussi d’inclure deux chansons inédites sur « Wreckage Vol.2 », et pas seulement de nouvelles versions de titres déjà connus ?

Oui, ces deux chansons ont été enregistrées et n’ont pourtant jamais trouvé leur place sur un disque ou un autre support. Je pense que c’était le bon moment de les inclure sur l’album, car je pense vraiment que ce sont de très bons morceaux.

– J’aimerais que vous nous disiez aussi un mot sur la reprise « The Weight » du groupe The Band, dont l’original date de 1968 et que vous livrez à travers un filtre très Southern, qui vous ressemble beaucoup. Pourquoi ce titre ? On aurait pu imaginer la reprise d’un classique de Southern Rock…

Nous l’avons enregistré comme ça, à la volée, de manière instantanée. C’est une vieille chanson qui était un incontournable à l’époque où l’on jouait dans les bars pendant trois heures. Alors, quand nous en avons eu l’occasion, nous avons décidé d’enregistrer notre version de cette chanson très populaire et incontournable pour de nombreux groupes. C’est d’ailleurs l’une des seules reprises que nous n’ayons jamais enregistrées.

– Il y a aussi deux très bonnes versions de « Cannonball » et « Witchcraft » avec des enchaînements de solos incroyables. Inévitablement, on pense au légendaire « Freebird » de Lynyrd Skynyrd. Est-ce qu’on peut dire que l’un ou l’autre représente le ‘morceaux signature’ de ROBERT JON & THE WRECK ?

Merci beaucoup. Ces deux morceaux ne sont jamais joués deux fois de la même manière, donc c’était aussi amusant de les capturer sous une nouvelle forme. Les deux titres sont des morceaux instrumentaux originaux que nous ne jouons plus beaucoup en live, mais que nous espérons très bientôt réintégrer à notre setlist.

– Vous avez passé beaucoup de temps en tournée, est-ce que le moment est venu pour vous de vous atteler à l’écriture de votre prochain album ? Vous avez d’ailleurs peut-être déjà commencé ?

Tu sais, nous écrivons tout le temps et nous avons même fait quelques allers-retours en studio très récemment. Nous avons beaucoup de nouveaux morceaux, oui, et ils vont sortir très bientôt ! Alors, soyez prêts !

– Pour rapidement revenir sur « Wreckage Vol.2 », puisque tout est enregistré en live et sur scène, est-ce qu’il représente, ou pourrait représenter, la setlist d’un de vos concerts ?

Je pense qu’il va falloir attendre encore un peu pour voir. Mais la plupart de ces chansons ont déjà fait leur chemin en concert, et il y a donc de fortes chances qu’elles y soient à nouveau.

– Enfin, ce prochain album sera aussi le premier totalement original pour KTBA Records. Comment se passe son enregistrement et sa production, car on sait que Joe Bonamassa et Josh Smith sont toujours très présents aux côtés des artistes du label ?

Nous sommes vraiment ravis de notre prochain album studio. Tout ce que je peux te dire à ce sujet pour le moment, c’est qu’il sortira l’année prochaine, si tout se passe comme prévu.

L’album de ROBERT JON & THE WRECK, « Wreckage Vol. 2 », sorti chez KTBA Records est disponible sur le site du label : https://shop.ktbarecords.com

Et retrouvez toutes les dates du groupe sur son site :

https://robertjonandthewreck.com/pages/tour

Retrouvez la première interview du groupe accordée à Rock’n Force en mars 2021 :

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Blues Blues Rock

Starlite Campbell Band : alive and kicking

Le Blues et le Rock chevillés au corps, Suzy Starlite et Simon Campbell forment un incroyable duo à la ville comme à la scène. Et la scène, il en est justement question  sur « Live ! 2 », qui parait moins de trois mois après un premier volume renversant. STARLITE CAMPBELL BAND réinvente les morceaux de ses deux albums studio en concert avec une fraîcheur étonnante.

STARLITE CAMPBELL BAND

« Live! 2 »

(Independant)

Non content d’avoir sorti un premier album live fin juillet, le duo anglais livre la suite avec ce « Live ! 2 » tout aussi bon et enivrant. Le STARLITE CAMPBELL BAND est véritablement un groupe de scène et cela transpire encore sur ces nouvelles versions. Enregistrée sur la même série de concerts donnés en Angleterre, cette deuxième partie met en lumière les musiciens déjà présents et une fougue intacte.

Puisant dans le Blues américain et conservant tout de même un touche très british, STARLITE CAMPBELL BAND a élaboré un style passionné au groove imparable. On a beau connaître leurs deux disques studio, les morceaux captés en live ont une toute autre saveur. Authentiques, Suzy Starlite et son mari Simon Campbell laissent parler leur feeling sur une technique sans faille et virtuose.

En ouvrant avec « I Like It Like That » suivi de « Walkin’ Out The Door », le duo délivre une énergie qui ne le quitte pas tout au long de « Live ! 2 ». Les superbes accords de l’orgue Hammond accompagnent brillamment une rythmique vibrante pour offrir à l’ensemble une vitalité que les riffs et les solos de guitare rendent addictive (« Still Got Time To Be My Baby », « Hot As Hell », « Sex Is The Sky »). Une prestation éblouissante.   

Photo : Peter Putters

Retrouvez l’interview du groupe accordée à Rock’n Force :

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Classic Rock Hard Blues Hard US

Smith/Kotzen : du studio à la scène

Dorénavant disponible en physique, le dernier EP du duo SMITH/KOTZEN sort en édition augmentée avec un gros bonus de cinq morceaux enregistrés lors de leur seule, unique et trop courte tournée en début d’année. « Better Days… And Nights » montre ainsi la magie qui opère sur scène entre les deux musiciens à travers des prestations chaleureuses et brillantes.

SMITH/KOTZEN

« Better Days…and Nights »

(BMG)

Au printemps 2021, les virtuoses Adrian SMITH (Iron Maiden) et Richie KOTZEN (Poison, Mr Big, …) s’étaient réunis pour un album éponyme qui laissait apparaître une évidente complicité, tant dans le jeu que dans les compositions. Tellement opposés artistiquement, les deux guitaristes se retrouvent pourtant dans un Classic Rock nerveux, teinté de Blues et aux effluves forcément Hard Rock.

Forts de ce bel accueil, l’Anglais et l’Américain étaient revenus avec un EP de quatre titres, « Better Days », en fin d’année dernière. Là encore, c’était une vraie réussite pour ce duo qui se complète si bien. SMITH et KOTZEN forment un tandem assez atypique lorsqu’on connait leur parcours respectif et c’est très certainement ce qui fait leur force en sortant ainsi de leur zone de confort.  

Cette fois, le dernier EP sort en CD avec en bonus cinq titres live, qui ont été enregistrés il y a quelques mois en Angleterre et aux Etats-Unis avec la bassiste Julia Lage et le batteur Bruno Valverde. On y retrouve en concert deux morceaux du dernier enregistrement et trois autres issus de l’album. SMITH/KOTZEN nous fait agréablement patienter avant leur prochain album que l’on espère proche.

Photo : Robert Sutton
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Metal Progressif

Vanden Plas : un bond dans le passé

C’est en présence de ses plus fervents fans que les maîtres du Metal Progressif allemands ont enregistré « Live & Immortal », fusionnant littéralement avec un public uni et enthousiaste. Avec une énergie intense, VANDEN PLAS offre un concert majestueux, où le quintet fait une réelle démonstration de force en mariant des mélodies atmosphériques d’une grande finesse à des fulgurances Metal puissantes.

VANDEN PLAS

« Live & Immortal »

(Frontiers Music)

Suite à l’excellent concept-album « The Ghost Experiment » sorti en deux parties (2019-2020), on pouvait s’étonner de voir VANDEN PLAS revenir si tôt avec un nouvel opus studio. Peu ou pas défendu sur scène, faire une telle impasse serait même un sacrilège. Et c’est sans doute pour cette raison que les Allemands livrent un double live dans lequel ils régalent une fois encore.

Enregistré le 30 décembre 2016 dans leur ville natale de Kaiserslautern, « Live & Immortal » dévoile une prestation exceptionnelle et même inattendue du quintet. En effet, sur plus d’une heure et demie, VANDEN PLAS y interprète l’essentiel de ses réalisations « Chronicles Of The Immortals », sorties respectivement en 2013 et 2014. Et pour info, le concert sort également en DVD.

On se replonge donc dans ses deux disques majeurs de la carrière du groupe germanique avec des titres comme « Holes In The Sky », « Iodic Rain », « Postcard To God » ou « Christ O », ainsi que des morceaux jamais joués en live comme le monumental « The Final Murder ». Limpide et puissante, la production de « Live & Immortal » rend parfaitement compte de la grande qualité de VANDEN PLAS sur scène.

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Blues

Grant Haua : au plus près des racines

Révélé l’an dernier avec « Awa Blues », un album d’une rare authenticité, le bluesman maori GRANT HAUA continue de battre le fer tant qu’il est encore chaud. Après une tournée en Europe, le songwriter revient déjà avec un Live de toute beauté, enregistré chez lui en Nouvelle-Zélande et sur lequel l’accompagne une grande chanteuse Soul locale, DeLanie Ututaouga, que l’on découvrira aussi très bientôt.

GRANT HAUA

« Ora Blues At The Chapel »

(Dixiefrog/Pias)

Afin de lancer de la meilleure manière sa nouvelle série ‘Dixiefrog Live Series’, le label français de Blues a jeté son dévolu sur l’un des artistes qu’il a mis en lumière l’an dernier : GRANT HAUA. Avec « Awa Blues », le songwriter maori avait séduit l’Europe et tourné aux côtés de ses compagnons de chez Dixiefrog, Neal Black et Fred Chapelier. Cette fois, on le retrouve chez lui, en Nouvelle-Zélande, et donc en concert.

« Ora Blues At The Chapel » a été enregistré le 27 février dernier dans un village de la région de Tauranga devant une poignée de privilégiés, qui ont pu apprécier des morceaux issus du répertoire plus ancien du bluesman. GRANT HAUA y retrace son parcours sur ces quinze dernières années en y intégrant des titres plus récents. Superbement accompagné, son Blues rayonne plus que jamais.

Ouvrant les festivités avec le très bon « Mad Man », le guitariste et chanteur accueille une diva locale du Blues, DeLanie Ututaouga, dont le prochain album sortira d’ailleurs chez Dixiefrog à l’automne. Réunis, les morceaux dégagent une émotion incroyable. GRANT HAUA déploie son charisme naturel avec talent sur des morceaux comme « Balladeer », « Song For Speedy » et les géniaux « This Is The Place » et « Voodoo Doll ». Troublant de beauté.

Retrouvez la chronique de l’album « Awa Blues » :

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MetalCore

Killswitch Engage : combat MetalCore

En un peu plus de 20 ans, KILLSWITCH ENGAGE s’est imposé comme un poids lourd du MetalCore, tout en ayant réussi à conserver un son organique, ce qui fait sa grande force. Avec ce live diffusé en streaming l’an dernier, les prolifiques américains s’imposent comme un véritable groupe de scène… même sans son public. Et ce double-album, « Live At The Palladium », est implacable à bien des niveaux.

KILLSWITCH ENGAGE

« Live At The Palladium »

(Metal Blade Records)

L’exercice est périlleux et courageux, mais ils sont pourtant quelques uns à ne pas être restés les bras croisés durant la période où les concerts ne pouvaient avoir lieu. Et KILLSWITCH ENGAGE avait diffusé en streaming le 6 août 2021 un concert donné au Palladium de Worcester dans le Massachusetts, une salle que le groupe connait bien et qui est chargée en émotion pour lui.

C’est donc à domicile et sans public que les Américains présentent ce double-album où on les retrouve malgré tout en grande forme et tout en puissance. Pour ce concert un peu hors-norme, KILLSWITCH ENGAGE a décidé de jouer dans leur intégralité son premier album éponyme sorti en 2000 et « Atonement », paru il y a trois ans. Et le mélange des deux époques est assez judicieux.

Malgré l’absence de public, le quintet parvient parfaitement à restituer l’énergie du live, et même si les deux albums joués sont séparés par près de deux décennies, l’ensemble est plutôt homogène. Le premier est plus brut et frontal que « Atonement », et aussi moins MetalCore. L’évolution de KILLSWITCH ENGAGE est donc manifeste et va dans le bon sens. Reste maintenant à travailler sur les grosses lacunes au niveau des chœurs.

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Hard Rock

Nitrogods : la vérité de la scène

NITROGODS en concert, c’est de la dynamite ! Et ce n’est pas ce très bon double-album live qui va venir contredire cette évidence. Entre Hard Rock survitaminé et gros Rock surpuissant, le trio allemand allume tout ce qui bouge à l’instar de Mötörhead à qui le combo est régulièrement comparé. Une immersion réjouissante dans la fosse aux lions avec ce très bon « Ten Years Of Crap ».

NITROGODS

« Ten Years Of Crap »

(Massacre Records)

Si les albums live à l’ancienne vous manquent, ce double-album de NITROGODS va raviver en vous de beaux souvenirs. Il fut un temps, pas si lointain, où les groupes livraient des témoignages authentiques et forts en émotion de leurs tournées. Et c’est très précisément ce que font les Allemands avec « Ten Years Of Crap », célébrant une décennie de Hard Rock musclé et très Rock’n’Roll.

Et ce son et cette ambiance, on les doit à Jack Lee Man, ingé-son de Saxon, qui a parfaitement capté les deux très bonnes prestations du power trio le 6 avril 2019 à Hanovre, à domicile, et le 28 décembre de la même année à Berlin. NITROGODS se montre aussi pêchu que puissant, et la communion avec son public fait franchement plaisir à entendre sur les 19 morceaux.

Les Teutons ont mis l’accent sur leur premier album éponyme (2012) avec sept titres, le reste étant issu des trois autres avec seulement deux extraits de « Rebel Dayz », dernier opus du combo. NITROGODS déroule donc ses classiques avec fougue (« Black Car Driving Man », « Rancid Rock », « Back Home », « Damn Right », « Rats & Rumours », « Wasted In Berlin », …). Un Live qui fait du bien et qui met la patate !

Photo : Claus Larcher