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Alternative Metal Alternative Rock International

Empyre : révélation alternative [Interview]

Avec leur deuxième album, « Relentless », les Anglais affichent beaucoup d’ambition et se présentent surtout avec une réalisation très aboutie, tant au niveau des morceaux que de la production. Volumineux et massif, le jeu d’EMPYRE navigue entre Metal et Rock, en courant alternatif et avec beaucoup d’émotion, et dans des sphères très atmosphériques voire progressives. Le groupe londonien a de la suite dans les idées et entend bien poursuivre son ascension sans attendre. Entretien avec Henrik Steenholdt, chanteur et guitariste du quatuor.

Photo : Rob Blackham

– Je vous avais découvert à l’été 2019 avec « Self Aware » où vous affichiez déjà de belles intentions. Vous voici maintenant chez Kscope pour votre deuxième album. Vu le catalogue du label, cela peut étonner un peu. Comment s’est fait le rapprochement qui a mené à cette signature ?

Au départ, nous ne cherchions pas et nous ne nous attendions pas à avoir de label pour la sortie de l’album. Nous l’avons donc abordé comme nous l’avions fait avec « Self Aware » et « The Other Side », dans le sens où nous avons payé nous-mêmes l’enregistrement, le mixage et le mastering. L’album était déjà prêt avant que Kscope n’ait jamais entendu parler de nous. Notre manager travaillait avec un autre groupe sur le label sœur de Kscope, Peaceville, et a suggéré d’envoyer l’album aux patrons des deux labels. Ils l’ont entendu et l’ont suffisamment aimé pour commencer à discuter d’un contrat.

– Avant de parler de « Relentless », j’aimerais qu’on dise aussi un mot sur la réalisation Unplugged qui le précède. On constate que votre musique se prête aussi très bien à un style acoustique. Est-ce que c’est d’ailleurs de cette façon que vous composez ?

Il y avait des compositions acoustiques sur « Self Aware » et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons fait cette adaptation, qui est devenu l’album « The Other Side ». Nous composions souvent avec deux guitares acoustiques, et plus précisément je jouais de l’acoustique et Did (le lead guitariste – NDR) de l’électrique. Beaucoup de ces chansons se prêtaient donc à des réinterprétations acoustiques complètes, et nous nous sommes inspirés de la série des ‘MTV Unplugged’ des années 90. On voulait faire quelque chose de similaire avec cette ambiance.

Photo : Rob Blackham

– Revenons à ce nouvel album qui dénote de « Self Aware », notamment grâce à une production vraiment incroyable. Avec « Relentless », vos morceaux prennent une toute autre ampleur. Est-ce que c’est l’élément qui manquait à EMPYRE pour prendre le volume affiché aujourd’hui ?

L’une des raisons vient d’un changement dans l’approche de l’écriture et plus précisément dans la diversité de composition des chansons. Certaines idées commencent avec une guitare acoustique, d’autres avec une électrique et progressivement les chansons que j’écris aujourd’hui naissent sur un clavier, un piano, un synthé ou même un orchestre. A l’époque de « Self Aware », nous n’avions pas accès aux outils que nous avons découverts au cours des dernières années et donc les arrangements sont généralement plus simples et pas aussi variés. Cette fois, nous avons également passé beaucoup de temps à analyser individuellement les parties de basse, de batterie et de guitare.

– Vous avez enregistré l’album durant la période de pandémie. Est-ce que la noirceur et la mélancolie que l’on retrouve sur les morceaux viennent de ces moments compliqués, ou c’était déjà l’intention de départ ?

Pour moi, la pandémie a globalement été une expérience vraiment agréable et positive à bien des égards. Si on ne tient pas compte du fait que ce fut une période frustrante du point de vue de ne pas pouvoir jouer en concert, de n’avoir pas pu avancer autant qu’on l’aurait souhaité sur le groupe, tout le reste a été super. J’ai vu la pandémie comme une opportunité et en plus la première année il faisait beau et j’avais plus de temps pour me consacrer à la musique. J’ai découvert l’orchestration et la possibilité d’utiliser un tas de choses sur mon ordinateur pour composer pour EMPYRE et aussi pour mon plaisir personnel. Et puis, nous avions déjà beaucoup de choses prêtes. On avait déjà enregistré « The Other Side » et plusieurs vidéos. Nous sommes donc entrés en confinement et on a quand même réussi à sortir 7 singles, 15 clips et un album acoustique en 2020/2021, tout en écrivant et en commençant à enregistrer « Relentless ».

Photo : Rob Blackham

– Au-delà de l’aspect massif et ample de la production, vous avez aussi apporté un soin tout particulier aux arrangements. De quelle manière avez-vous procédé ? Vous avez décidé de beaucoup de choses au moment du mix ?

La plupart des parties jouées par le groupe, ainsi que l’orchestration et les synthés, ont été décidés avant l’étape du mixage. Cependant, nous avons beaucoup travaillé sur le mix. C’était un travail difficile, car il a fallu faire de la place à pour inclure tout ce que nous voulions. On a également essayé différents mixages pour certaines chansons, principalement sur les niveaux entre les guitares et les voix. Il y a même quelques pistes avec deux lignes de basse. Tout ça a pris beaucoup de temps.

– Si on retrouve également certaines sonorités Hard Rock sur l’album, il y a ce côté très atmosphérique et moderne, et parfois même progressif, qui domine l’ensemble. EMPYRE joue beaucoup sur l’émotion dans toute sa diversité. Vous êtes assez inclassables finalement ?

Nous n’essayons pas d’être classés sous quelque étiquette que ce soit, mais juste comme du Rock. Pourtant, c’est peut-être une faiblesse pour un groupe peu connu de ne pas être facilement identifiable, car cela veut aussi dire que certains supports peuvent ne pas nous juger assez lourds pour le Metal, ou pas assez Prog pour le Prog. Nous avons le même problème avec des plateformes comme Spotify. Ils ont des milliers de genres disponibles, mais nous ne sommes pas sûrs qu’ils nous aient encore vraiment cernés ! Avec le temps, on espère que cela deviendra une force et nous aidera à franchir les frontières du Rock et à plaire à un plus large éventail de personnes.

Photo : Rob Blackham

– Enfin, maintenant que vous êtes soutenus par un label de renom avec ce colossal « Relentless », quelle est la prochaine étape ? Vous préparez une tournée plus conséquente ?

Notre objectif depuis le départ est d’atteindre au moins de jouer dans les plus grands festivals de Rock d’Europe. Nous espérons aussi que sur ce chemin, nous pourrons faire de grandes tournées qui nous emmèneront en dehors du Royaume-Uni. Pour l’instant, jusqu’à ce que ces opportunités se présentent, nous nous concentrons sur la construction de notre base de fans européenne en diffusant notre musique et en faisant passer le mot via des relais médiatiques comme que le vôtre, qui font un travail inestimable pour des groupes comme nous qui essaient de se faire connaître. On espère que cela ne prendra pas trop de temps avant de pouvoir tourner à l’étranger en tant que soutien à un groupe plus connu, ou de constituer suffisamment de fans pour être viables nous-mêmes.

Le nouvel album d’EMPYRE, « Relentless », sort le 31 mars prochain chez Kscope.

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Classic Hard Rock

Uriah Heep : pionnier et immortel

Magnifiquement produit par Jay Ruston (Anthrax, Black Star Riders, Steel Panther), « Chaos & Colour » vient rappeler ô combien URIAH HEEP a su imposer sa patte et influencer un nombre incalculable de musiciens en plus de 50 ans d’existence. Fondateur d’un Hard Rock aux contours progressifs avec quelques autres au début des années 70, le quintet n’a jamais dévié de sa trajectoire, et, mieux, réussit avec une facilité toute naturelle à nous faire encore vibrer.

URIAH HEEP

« Chaos & Colour »

(Silver Lining Music)

Contrairement à beaucoup de groupes dont je ne ferai pas la liste ici tant elle serait longue, URIAH HEEP est de ceux qui ne semble pas prendre une ride, ni lever le pied un seul moment et surtout, les très rares à pouvoir encore compter avec une créativité hors-norme. Certes, « Chaos & Colour » ne vient pas révolutionner le genre, mais l’énergie déployée et la technicité de ses membres font de la formation anglaise l’une des plus attrayantes du siècle passé toujours en activité.

A la tête de URIAH HEEP depuis 1969, le jamais-rassasié guitariste Mick Box et sa célèbre wah-wah insufflent une fois encore une dynamique très Hard aux nouvelles compositions avec ce côté intemporel, qui fait la force de URIAH HEEP depuis cinq décennies. A ses côtés, le chanteur Bernie Shaw et le claviériste Phil Lanzon, arrivés ensemble en 1986 dans l’institution, sont l’autre point de repère et la force distillés sur ce 25ème album. Classique bien sûr, mais toujours aussi relevé, le quintet bouillonne encore.

Grâce à sa rythmique exemplaire, Russell Gilbrook (batterie) et Dave Rimmer (basse), URIAH HEEP continue s’assumer avec brio l’aspect très positif de son répertoire sur des envolées guitaristiques incroyables, des refrains et des chœurs imparables et un clavier insaisissable. Les Britanniques n’ont pas changé de braquet et conservent cette envie des premiers jours (« Save Me Tonight », « Silver Sunlight », « One Nation, One Sun », « Closer To Your Dreams », « Fly Like An Eagle »). Progressif et Rock, ces géants restent toujours d’actualité.  

Photo : Richard Stow
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Post-Metal post-Rock

Absence OF Colors : hypnotique

Très aérienne et solide, cette première production d’ABSENCE OF COLORS présente un voyage musical envoûtant, interprété par deux musiciens qui ne manquent pas d’imagination. Construit autour d’une guitare, d’une batterie et de quelques effets, l’univers des Français se montre d’une étonnante richesse et « Cycles » nous propulse dans un post-Rock aux contours Metal très absorbant.  

ABSENCE OF COLORS

« Cycles »

(Weird Noise)

Nouveau focus sur un EP, ça va finir par devenir une habitude, avec un duo français qui sort sa première réalisation, « Cycles ». Originaire de Chambéry, ABSENCE OF COLORS fait le pari d’associer à part égale sa musique avec son interprétation live. Soutenu par la structure Weird Noise, le groupe mise sur un dispositif scénique, notamment au niveau des lumières, adapté à ses morceaux, lui imposant donc certaines contraintes.  

Si à elle seule, la démarche est originale, il en va de même pour ce premier et généreux quatre-titres. Composé de Damien Bernard (batterie et programmation) et Olivier Valcarcel (guitare et programmation), ABSENCE OF COLORS évolue dans une formule instrumentale et très atmosphérique. A travers un post-Rock aux fulgurances souvent Metal, les deux musiciens parviennent sans mal un imposer un style aussi narratif que progressif.

Si certaines productions similaires sont souvent une succession de crescendos sans véritable liant, le groupe prend ici le temps d’installer des ambiances aux thèmes bien développés et très structurés sur des morceaux assez longs. Jouant aussi sur les effets et aidé de samples, ABSENCE OF COLORS a la bonne idée de glisser quelques passages parlés, et presque Dub, apportant une belle respiration à l’ensemble (« Cycles », « Dust Bowl »). Captivant.    

Photo : Bruno Belleudy
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Post-Metal post-Rock

Girih : la philosophie de l’épanouissement

Le registre instrumental du trio américain se suffit à lui-même et y poser du chant serait même un sacrilège tant les morceaux de « Ikigai » racontent déjà leurs histoires. Le post-Rock très Metal de GIRIH entre dans une nouvelle dimension avec ces huit nouvelles compositions d’une liberté totale et profonde. Un modèle du genre.  

GIRIH

« Ikigai »

(Dunk! Records/A Thousand Arms Music)

Derrière cette majestueuse pochette se cache (à peine!) un album qui l’est tout autant. Après « Eigengram » sorti en 2018, GIRIH continue de perpétuer son art avec « Ikigai », un deuxième album aussi travaillé et accrocheur que le précédent. Impressionnant de fluidité, le trio pose un style original entre légèreté et puissance, post-Rock et Metal, et avec une souplesse artistique rare.

Tout en progression, les Américains jouent avec les tessitures sonores en alternant les passages délicats et les assauts engendrés par des riffs gigantesques et des rythmiques fulgurantes. D’ailleurs, l’excellent travail effectué par le producteur Mike Maschetto met parfaitement en lumière l’univers torturé de GIRIH en illuminant la chaleur très organique de son jeu.

Dans une évolution et un déroulé très cinématographiques, le groupe du New Jersey manie les émotions avec une précision d’orfèvre et une technique imparable (« The Mirror », « The Key », « The Ring »). La dynamique de l’album varie aussi avec des crescendos incroyables libérant de fortes tensions (« The Sand », « The Hourglass »). GIRIH rend une partition royale.

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Heavy Psych Rock Stoner Rock

The Necromancers : titanesque

Apparu comme une véritable révélation avec son très bon premier album, THE NECROMANCERS devient aujourd’hui une formation incontournable sur la scène française et même au-delà. Avec « Where The Void Rose », le quatuor se présente avec un nouveau chanteur et surtout des morceaux tout aussi ténébreux que mélodiques. Techniquement impressionnant, le côté très accrocheur et captivant reste toujours le point fort du groupe.

THE NECROMANCERS

Where The Void Rose

(Independant/Season Of Mist)

Suite au départ de son chanteur, on aurait pu croire que la belle aventure de THE NECROMANCERS prendrait fin. Mais c’était sans compter sur la ténacité des Poitevins. Et le groupe n’a pas eu à chercher bien loin et a intronisé le frontman de Birdstone, excellent combo Stoner Blues également de Poitiers, qui assure également les guitares rythmiques. Un léger remaniement qui semble avoir apporté un souffle nouveau aux Français.

Rappelons tout de même que THE NECROMANCERS avait signé dès son premier album, « Servants Of The Salem Girl », chez l’instruction californienne Ripple Music en 2017. Et pourtant, le quatuor se présente aujourd’hui en indépendant et son Heavy Rock aux contours occultes et Stoner est plus solide que jamais. Dans des atmosphères également Doom et Metal, « Where The Void Rose » réserve bien des surprises.  

Avec un tel troisième album, le groupe impose un son et une identité, qui ne manquent pas de fraîcheur et encore moins de puissance (« Sunken Huntress », « The Needle »). Assez progressif et toujours dark dans l’esprit, THE NECROMANCERS développe aussi quelques arrangements Psych et 70’s parfaitement mis en lumière grâce à une production irréprochable, aérée et massive (« Crimson Hour », « Orchard », « Over The Threshold »).

Photo : Lise Lefèvre
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Blues Metal Progressif Rock

United Guitars : à cordes déployées

Trois ans et trois albums déjà pour UNITED GUITARS, un projet guitaristique qui prend du volume au fur et à mesure que ceux-ci s’empilent dans les discothèques des amoureux de la guitare. Et voici le troisième ! Loin d’être un album de spécialistes pour les spécialistes, le concept se veut plutôt une découverte de l’instrument sous toutes ses facettes et à travers des registres aussi vastes que la très belle pléiade de musiciens présents sur ce « Volume 3 », qui s’étend sur un beau double-album.

UNITED GUITARS

« Volume 3 »

(Mistiroux Productions)

Et de trois ! C’est déjà le troisième volet de l’aventure UNITED GUITARS débutée fin 2019 à l’initiative de la productrice Olivia Rivasseau (productrice) et Ludovic Egraz (guitariste et réalisateur) et qui a vu défiler le gratin des guitaristes français, mais pas seulement, et uniquement en instrumental et dans des styles très différents, voire opposés, qui vont du Rock au Metal en passant par le Progressif, le Jazz et le Blues notamment. Un large panel entièrement dédié à la six-cordes sous toutes ses sonorités.  

Pour ce « Volume 3 », c’est toujours au cœur du Studio 180 dans le nord-est parisien que les musiciens se sont succédés pour donner corps et vie à ce nouveau double-album, entièrement dédié à la guitare dans toute sa diversité. Et comme d’habitude, la production est remarquable, car elle respecte avant tout les musiciens, leur jeu, leur toucher et leur son propre. Et c’est là l’une des forces d’UNITED GUITARS : regrouper au sein d’une même entité des artistes aussi distinctifs que talentueux.

On retrouve aussi quelques habitués présents sur les deux premiers volets comme Judge Fredd, NeoGeofanatic ou Yvan Guillevic, qui croise ici le fer avec le grand George Lynch sur « Surrounded By Darkness », tout comme Saturax qui accueille sur sa composition, « How Strong Is Your Shield ? », Popa Chubby pour un Blues endiablé. Mais que l’on ne s’y trompe pas, UNITED GUITARS n’a pas vraiment besoin de ‘stars’ pour briller. Les 34 guitaristes ne sont pas là par hasard, et au-delà d’une technique de haut vol, c’est le feeling qui l’emporte.

Toujours basé sur un modèle participatif, ce « Volume 3 » a remporté une nouvelle fois son pari et c’est donc avec plaisir que toute l’équipe, menée par un Ludovic Egraz très présent aussi musicalement, repartira pour un nouveau challenge à l’abordage d’un « Volume 4 », qui devrait encore réussir à surprendre et séduire. Et bien sûr, UNITED GUITARS et sa flopée de guitaristes ne serait pas grand-chose sans ses rythmiques basse/batterie toutes aussi virtuoses et qui mettent elles aussi en avant un groove incroyable.

Résolument tourné vers l’hexagone, le concept se dote une fois encore de quelques participations internationales et d’une belle touche féminine avec les présences de Chloé Rebeiro et de Tora Dahle Aagård. Sur le rythme d’une réalisation par an, UNITED GUITARS a déjà ouvert son Kiss Kiss Bank Bank pour le « Volume 4 » avec en jeu une immense tombola dotée de 46.000 euros de matos à gagner offert par les 50 marques partenaires (lien ci-dessous). Eclectique et créatif, ce « Volume 3 » prête donc à nouveau à l’évasion avec brio.

Yvan Guillevic, guitariste de HEART LINE et présent pour troisième fois sur UNITED GUITARS, sera encore de la partie sur le prochain et quatrième volet. Son interview accordée à Rock’n Force est à retrouver ci-dessous.

Et pour participer à l’aventure, un seul lien pour cette nouvelle campagne :

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/united-guitars-vol-4?fbclid=IwAR2XdCQLr95PMzQ2jjBIhDc25YPMr9tR8FW3LREb91IISY0X8q4m21G2c5I

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Death Mélodique

Soilwork : houleuse épopée mélodique

L’une des particularités de SOILWORK est de parvenir à chaque album à surprendre grâce à une créativité bouillonnante, une technicité exemplaire et un sens de la mélodie imparable. « Övergivenheten » s’inscrit parmi les grands albums de Death mélodique et les Suédois posent ainsi une empreinte forte.

SOILWORK

« Övergivenheten »

(Nuclear Blast)

Deux ans après le très bon « A Whisp Of The Atlantic », SOILWORK n’a pas perdu de temps et s’était déjà mis à pied d’œuvre l’année dernière pour composer son douzième opus. Réparti sur trois sessions d’enregistrement au fameux Nordic Sound Lab, « Övergivenheten » (l’abandon, en suédois) s’étend sur 14 morceaux, dépassant l’heure de jeu, d’un Death mélodique parfaitement produit par Thomas Johansson, déjà présent sur les deux précédents.

Alternant puissance et délicatesse, SOILWORK joue sur les contrastes comme à son habitude en combinant des passages rageurs et d’autres très atmosphériques. Les Suédois ont créé depuis quelques albums un style immédiatement identifiable où la colère se mêle à la mélancolie dans une harmonie remarquable. La brutalité du Death des Scandinaves est d’une étonnante cohérence avec les ambiances progressives et très 80’s affichées.

Sur des structures souvent très techniques, le quintet a mis en place un schéma couplet Death/refrain clair où il offre une dimension mélodique et Heavy à ses compositions (« Nous Sommes La Guerre », « Death, I Hear Your Calling », « The Godless Universe »). Mais SOILWORK n’en oublie pas pour autant d’être fracassant et agressif (« Harvest Spine », « Vultures », « Is It In Your Darkness », « Electric Again »). Solide et incontournable.

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Musique celtique

Stone Age : nouveau cheminement

Toujours inspiré par le monde celtique avec une prédominance pour la Bretagne, STONE AGE se balade inlassablement à travers les légendes et les contes avec un style très identifiable élaboré sur des sonorités modernes, parfois vintage, Electro, Pop et progressives. « Bubry Road » reprend le chemin entamé sur les quatre premiers albums avec une belle créativité.

STONE AGE

« Bubry Road »

(Nevez Productions/Coop Breizh)

Figure incontournable de la scène celtique, STONE AGE réapparait cinq ans après « Totems d’Armorique » avec un nouvel album positif, dynamique, plongeant dans toutes sortes de rêveries. Toujours inspiré par les légendes, notamment bretonnes, le désormais duo constitué de Marc de Ponkallec (Marc Hazon) et de Kervador (Michel Valy) renouvelle quelque peu son registre en naviguant dans des sphères Electro-Pop où l’on se laisse volontiers porter.

Si le quatuor habituel a laissé place au binôme de multi-instrumentistes, STONE AGE accueille du beau monde, dont Robert Le Gall, Xavier Geromimi, Philippe Hervouet, Loïc Blejean, Konan Mevel, Kohann et d’autres. Très accessible, « Bubry Road » ne s’inscrit pas dans un registre traditionnel, mais invite plutôt à la découverte des ambiances et des musiques celtes.

Sur une production éclatante et légère, STONE AGE nous fait profiter de la richesse de ses morceaux qui, malgré des arrangements pointilleux, restent très fédérateurs (« Dansit For Tomorrow », « You Know », « Anti Age », « Pleg An Amzer », « Rozenn An Dro », « Armen Dañs », « Groës Coët »). Surprenant et à l’atmosphère voyageuse, ce cinquième opus pourra contrarier les puristes, mais ne manquera pas d’attirer les curieux.

Photo : Antoine Tilly
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Heavy metal

Seventh Storm : contre vents et marées

18 ans passés derrière les fûts avec Moonspell et Mike Gaspar quitte le navire pour se mettre à la barre du sien. Avec SEVENTH STORM, le batteur prend également le rôle de compositeur et arrangeur de « Maledictus », un premier album de pur Heavy Metal très vivant et aux atmosphères parfois progressives.

SEVENTH STORM

« Maledictus »

(Atomic Fire Records)

Après son départ de Moonspell et un léger moment de flottement, le batteur Mike Gaspar n’a pas mis longtemps à reprendre les baguettes pour fonder SEVENTH STORM toujours au Portugal, où l’Américain réside depuis des décennies. Loin du registre de son ancien groupe, il renoue avec ses premières amours que l’on retrouve dans le Heavy Metal, au sens large, des années 90.

Assez dark dans son ensemble, « Maledictus » propose des ambiances très variées que le quintet exécute avec beaucoup d’élégance. A la fois racé et mélodique, ce premier album brille par le travail d’orfèvre réalisé par cinq musiciens affûtés et très techniques. Pourtant, SEVENTH STORM ne fait pas dans la démonstration, mais propose plutôt une belle harmonie.

Cependant, que l’on ne s’y trompe pas, les Portugais (et l’Américain) donnent dans un Heavy Metal costaud, où la voix du frontman de SEVENTH STORM, Rez, offre un relief incroyable dans un chant à la fois rageur et plein d’émotion (« Saudade », « Gods Of Babylon », « Seventh », « Haunted Sea »). Très organique, « Maledictus » livre une belle et intergénérationnelle synthèse du genre.

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Alternative Rock France Progressif

The Flying Bricks : des objectifs atteints [Interview]

Après s’être un peu cherché comme tous les jeunes groupes, THE FLYING BRICKS a trouvé son style et marqué les contours de son Rock, qui alterne entre des aspects progressifs et alternatifs. Avec son dernier EP, « Chimeric » (M&O Music), le quatuor manceau affiche une solidité et surtout un sens de la mélodie marqué. Quelques mois après sa sortie et avant une release party qui aura lieu à la Boule Noire à Paris en septembre, entretien avec Arthur, guitariste de THE FLYING BRICKS.

– THE FLYING BRICKS existe depuis 2015 et pourtant, on vous connait assez peu. Pouvez-vous nous retracer dans les grandes lignes le parcours du groupe et son identité musicale ?

Alphonse (le batteur) et moi nous sommes rencontrés ados en école de musique, puis nous avons trouvé Benoit (le chanteur) au lycée. Assez vite, nous avons eu l’envie de faire des concerts, d’enregistrer, mais sans vraiment d’ambition, le but étant surtout de prendre du plaisir. Après quelques expériences, notamment deux concerts à Odessa et Kirovograd en Ukraine en décembre 2017, nous avons décidé de passer l’étape supérieure et nous investir pleinement dans le projet, d’où la sortie d’un premier EP « Fake Empire » en 2018, et notre petit dernier « Chimeric » en mars 2022.

Pour l’identité musicale, elle a beaucoup évolué depuis notre adolescence, passant du Punk au Blues Rock. Aujourd’hui, c’est un univers plus Prog, atmosphérique, lié à nos influences assez variées.

– Votre Alternative Rock fait écho à plusieurs styles musicaux, qui vont même jusqu’au Metal parfois. Il y a finalement assez peu de groupes dans ce créneau en France. THE FLYING BRICKS a pour objectif de se frayer un chemin dans ce registre très anglo-saxon, ou est-ce que vous visez plutôt à vous exporter ?

L’objectif premier est surtout de créer de la musique qui nous plait. On compose et on joue avant tout pour nous avant de penser au style qui pourrait marcher le mieux. Après bien sûr, le but est aussi de porter le projet le plus loin possible, en France dans un premier temps, et si nous avons l’opportunité de nous exporter, nous ne la raterons certainement pas !

– Vous avez récemment signé chez M&O Music pour la sortie de « Chimeric ». Est-ce que vous le voyez comme une première grande étape de franchie depuis la création du groupe ?

Pour cet EP « Chimeric » nous avons décidé de mettre toutes les chances de notre côté, et cela passait effectivement par un bon entourage. C’est sûr qu’être accompagné par un label est forcément une grande étape, qui nous permet à la fois de nous aider dans notre travail au quotidien et de nous donner une légitimité vis-à-vis des professionnels de la musique.

– Vous vous êtes rendus pour la deuxième fois à Angers au Dôme Studio, et cela s’en ressent dans le son et qualité de la production de « Chimeric ». C’était important pour vous de travailler avec des gens qui connaissent déjà votre couleur musicale ?

L’enregistrement de « Fake Empire » s’était super bien passé avec David, et entretemps il avait déménagé et modernisé son studio, donc nous n’avons pas hésité longtemps avant de retourner chez lui pour « Chimeric ». Nous voulions vraiment travailler avec quelqu’un qui connaissait notre son, qui saurait comment le travailler, et qui s’investirait dans les morceaux. En plus de ça, on s’était super bien entendu avec lui, donc raison de plus pour travailler à nouveau au Dôme Studio !

– Justement, « Chimeric » montre une grande variété dans les compositions, notamment sur les ambiances, les changements de tempos et le travail sur les voix. Là encore, on note une maturité atteinte. C’est la multiplication des concerts qui veut ça, ou une remise en question plus globale de votre approche des morceaux ?

Probablement un peu tout ça. Entre « Fake Empire » et « Chimeric », nous avons grandi, déménagé, évolué en tant que personnes, aujourd’hui nous sommes plus posés qu’à l’époque et ça a sûrement impacté nos compositions. La crise sanitaire a joué également, quitte à rester confinés chez soi, nous avons mis ce temps à profit pour revoir certains arrangements, textes, etc… Et tout ça a abouti à six morceaux bien plus approfondis que ce que nous avions fait jusqu’alors, et nous en sommes vraiment contents.

– Sur le morceau-titre de l’EP, THE FLYING BRICKS accueille Mélina Farcy au chant. D’où vous est venue l’idée de ce duo, et comment s’est passé l’écriture ? Vous l’avez composé ensemble ?

L’idée est venue assez naturellement. Lors de la composition du morceau, nous nous sommes dit qu’une voix féminine rendrait bien sur le refrain, et nous n’avons pas eu à aller bien loin pour tester l’idée, puisque Mélina n’est pas seulement une chanteuse-danseuse professionnelle très douée, c’est aussi la copine d’Alphonse ! Nous avons fait quelques essais à la maison, le rendu nous a plu, donc on l’a embarqué en studio, puis sur le tournage du clip de « Chimeric », qu’elle a chorégraphié avec ses acolytes Kilian et Anna. Ce n’était donc pas forcément prévu à la base, mais aujourd’hui Mélina est partie intégrante du projet « Chimeric », et vous risquez bien de la voir encore collaborer avec nous sur quelques lives !

– « Chimeric » est votre quatrième EP, dont un live. C’est assez étonnant de sortir autant de formats courts. J’imagine que la perspective d’un album complet doit commencer à vous titiller, non ?

Quatrième oui et non, les deux premiers auxquels tu fais allusion datent de l’époque où le projet n’était pas vraiment structuré, où comme je le disais au début nous jouions pour le plaisir et sans ambition. Nous considérons donc « Fake Empire » et « Chimeric » comme nos deux seuls EP ‘officiels’, et tout ça doit bien sûr à terme nous mener à un album, c’est en tout cas un objectif, oui.

– Enfin, j’aimerais que vous nous disiez un mot sur votre release party, qui va avoir lieu le 3 septembre prochain à la Boule Noire à Paris. Très belle salle ! Vous devez avoir hâte d’y être ?

La Boule Noire est une super salle, que nous fréquentions un peu à l’époque où nous habitions à Paris, c’était une envie depuis longtemps de jouer là-bas ! Donc oui, hâte d’y être, on vous prépare un beau show, quelques exclus et surprises et une première partie qui sera annoncée très bientôt ! En attendant la billetterie est déjà en ligne :

https://my.weezevent.com/the-flying-bricks-la-boule-noire-release-party

THE FLYING BRICKS a sorti « Chimeric » le 11 mars dernier et il est disponible chez M&O Music.