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Stoner Metal

Masacritika : l’esprit de conquête

Que se passe-t-il sur la scène Stoner Metal chilienne ? MASACRITIKA nous donne un élément de réponse avec un nouvel EP rageur, « Raza De Kain », et ses embardées Thrash. Pour la version européenne, le quatuor offre même « Homónimo », son premier EP, dans un esprit plus Heavy Rock que sa dernière réalisation. Les deux formats courts associés et intelligemment proposés par le label français Bitume, affichent la belle évolution du combo.

MASACRITIKA

« Raza De Kain » / « Homónimo »

(Bitume)

Fondé en 2015 à Santiago au Chili et après s’être fait connaître dans son pays, puis dans le reste de  l’Amérique du sud et centrale, MASACRITIKA s’attaque à l’Europe et en France via le label Bitume. Après un premier essai en 2017, présent ici, et un album trois ans plus tard (« Thesis Mortem »), le combo revient avec un nouvel EP, « Raza De Kain », preuve que les formats courts leur vont plutôt bien. Compact et efficace, finalement.

Et le label de Haute-Garonne a bien fait les choses en proposant une version augmentée. En effet, « Raza De Kain » est accompagné de la première réalisation des Chiliens, « Homónimo », ce qui nous permet de découvrir MASACRITIKA sur la longueur. Les cinq ans qui séparent les deux EP laissent aussi percevoir l’évolution du groupe, que ce soit dans son jeu comme dans le son et la maturité de ses compos.

Chanté avec force en espagnol, le quatuor propose un Stoner Metal jamais très loin du Thrash, surtout sur « Raza De Kain », dont les cinq titres sont plus incisifs. MASACRITIKA y montre beaucoup d’assurance et a acquis une maîtrise évidente (« Aprendiz De Tierra », « Vertientes Del Miedo » et le morceau-titre). Plus Stoner dans l’esprit, les quatre derniers morceaux sont eux aussi très convaincants (« Muerte », « Refletos »). Belle découverte !

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Sludge Stoner Metal

Witchpit : southern detonation

Particulièrement attentif au son et amoureux de matériel vintage, WITCHPIT parvient dès son premier album à se saisir de sonorités classiques pour offrir un Stoner Metal très Sludge décapant et sauvage. « The Weight Of Death » transpire l’authenticité et la démarche du quatuor de Caroline du Sud n’en est que plus légitime. Basé sur des textes engagés chantés par la voix roque et robuste de Denny Stone, le combo frappe fort d’entrée de jeu.  

WITCHPIT

« The Weight Of Death »

(Heavy Psych Sounds Records)

C’est avec une rage non-dissimulée que WITCHPIT sort son premier album, et force est de constater que le combo américain n’a jamais entendu parler des Bisounours…. à moins qu’il ne les ait avalé. Après un premier single en 2018 (« Infernal »), le groupe n’a eu de cesse de travailler à la rugueuse élaboration (mais pas seulement) de son Southern Sludge, qui s’inscrit dans un Stoner Metal revendicatif et surpuissant.

Grâce à la production profonde et pleine de relief de Phillip Cope (Kylesa), qui a entièrement réalisé l’album, on plonge sans retenue aucune dans le monde terriblement organique et forcené du quatuor. « The Weight Of Death » réunit à la fois toutes les composantes d’un Stoner Metal massif, d’un Sludge engagé, le tout sur un groove très Southern aux fulgurances Heavy Punk tranchantes. WITCHPIT affiche une force incroyable.

Dès les premières notes de « OTTR », on sent tout le poids de la guitare de Thomas White, par ailleurs, fondateur du groupe, qui transperce radicalement la rythmique pourtant épaisse de Zach Hanley (basse) et de Harold Smith (batterie). Résolument politique, ce premier album de WITCHPIT dénonce le fossé grandissant entre les élites et le peuple américain avec une perspective peu reluisante (« The Blackened Dee », « Autonomous Deprivation », « Mr Miserum »). Enragé !

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Stoner Metal

Mother Iron Horse : souffre et douleur

Lorsqu’on est musicien à Salem dans le Massachusetts, on ne tergiverse pas très longtemps sur la musique qu’on a l’intention de jouer… pour peu qu’on ait quelques accointances avec ce qui touche au sacrilège et à la sorcellerie. C’est donc le chemin emprunté par MOTHER IRON HORSE depuis ses débuts et qui est plus que jamais exorcisé sur ce deuxième très bon album, « Under The Blood Moon ».   

MOTHER IRON HORSE

« Under The Blood Moon »

(Ripple Music)

Blasko, bassiste d’Ozzy et dénicheur de talents pour le label californien Ripple Music, ne perd pas de temps et enchaine les belles signatures. Et jusqu’ici, c’est un sans-faute et ce nouvel album de MOTHER IRON HORSE vient confirmer le travail et l’oreille aguerrie de l’Américain. Originaire de Salem, Massachusetts, le fougueux quatuor évolue dans un Stoner Metal épais… Le contraire aurait même été surprenant.

Fondé en 2018, le combo sort son premier EP (« The Curse ») dans la foulée et est remarqué l’année suivante par le label italien Electric Valley Records, qui sort « Old Man Satan ». L’album est une belle vitrine pour MOTHER IRON HORSE qui enchaine les concerts avant que la pandémie ne vienne mettre fin aux projets des Américains. Qu’à cela ne tienne, le groupe trouve refuge en studio pour composer « Under The Blood Moon ».

Très profond et introspectif, ce deuxième opus est aussi gras que féroce et massif. La hargne du chant et les conséquentes parties instrumentales se confondent dans une débauche sonore où occultisme et ésotérisme font bon ménage. Et avec MOTHER IRON HORSE, on plonge dans un Stoner blasphématoire et jouissif (« The Devil Works », « Nocturnal Eternal », « Samhain Dawn / Night ») On en redemande ! 

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Doom Psych Stoner Metal

From The Grave : sensations sépulcrales

Il y a de l’électricité dans l’air dans le sud de l’Oklahoma et il semblerait que FROM THE GRAVE ait de nouveau été frappé par la foudre. Fort de débuts plus que prometteurs, le trio de Stoner Metal se meut avec une aisance de plus en plus manifeste dans un registre à l’ambiance Cosmic Doom, et « Indian Burial Ground » est aussi précis que massif.

FROM THE GRAVE

« Indian Burial Ground »

(Independant)

L’an dernier à la même période, FROM THE GRAVE avait piqué ma curiosité avec son EP « Around The Fire », qui annonçait avec trois très bons morceaux la sortie à suivre de « Indian Burial Ground », son deuxième album encore tout chaud. C’est donc un vrai plaisir de retrouver le trio du sud de l’Oklahoma et son Southern Stoner Metal aussi puissant que cosmique. 

En l’espace de cinq ans, FROM THE GRAVE a vraiment peaufiné son jeu pour être encore plus incisif et créatif. Après s’être aguerris sur scène aux côtés de Crobot, Texas Hippie Coalition ou Anti-Mortem, Heath Thomas (guitare, chant), Michael Smith (basse) et Dan Anderson (batterie) ont encore accentué les tonalités Psych et Doom, tout en conservant ce son Southern qui vient rappeler ses origines.

Sur une très bonne autoproduction, on retrouve en version remasterisée l’intégralité du EP (« Let Face Down », « Take Up Snakes » et « The Crucible ») à laquelle viennent s’ajouter des morceaux fulgurants mariant Stoner metal et Cosmic Doom. FROM THE GRAVE est plus original que jamais, son jeu est puissant et la qualité des arrangements montre le cap franchi (« The Visit », « Mirage », « Fire From The Sun »). Compact !

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Doom Metal Sludge Stoner/Desert

[Going Faster] : Käto / TarLung

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

KÄTO – « Québec Gold » – Independant

En tout juste quatre ans d’’existence, KÄTO n’est pas resté les bras croisés, loin de là. Après un album (« M39 »), un Live et un EP (« Fumeurs en Série »), le trio est déjà sur le front avec un nouvel opus, « Québec Gold », doté d’une énergie folle et dont le style flirte avec bien d’autres. Sur une solide base Stoner Metal, le combo propose six morceaux et un interlude (« Le Siffleux »), où il passe d’une ambiance à une autre avec une fluidité d’exécution remarquable (« Nullepart Express », « Shotgun Ménard »). S’exprimant en français, ce qui assez inédit pour être souligné, KÄTO a conçu « Québec Gold » en trois jours seulement et dans un chalet autonome, juste assisté d’un générateur et de son producteur. La spontanéité des titres fait mouche et on se délecte carrément sur le solo du morceau-titre, qui est un furieux et Heavy clin d’œil au « Freebird » de Lynyrd Skynyrd. Un goût de trop peu pour ce très bon album.

TARLUNG – « Architect » – Independant

Alors que de très nombreux groupes Doom et Sludge se privent volontairement de guitare pour accentuer le côté massif et sombre de leur musique, TARLUNG opte pour une toute autre option en évoluant sans basse. En effet, le trio de Vienne en Autriche compte un batteur et deux guitaristes dont l’un assure aussi le chant. Et la formule est vraiment bonne et libère une énergie et une clarté étonnante. Formé fin 2013, les Autrichiens continuent leur bonhomme de chemin au service d’un Stoner Doom percutant où le Sludge se taille la part du lion à travers des morceaux lourds, compacts et relativement longs (« Infinity », « Weight Of Gravity », « Hordes Of Plague »). Les guitares basses et rugueuses combinent parfaitement avec une voix forte et profonde. Avec un line-up si original, TARLUNG parvient à donner un relief abyssal à « Architect » sur six titres hypnotiques et addictifs. Une prestation et une performance assommantes et solides.      

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Doom Metal Sludge Stoner/Desert

[Going Faster] : N E K E R / Doom Sessions / Demon Incarnate

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

N E K E R – « Slower » – Time To Kill Records

Il semblerait que le one-man-band de Nicola Amadori (basse, chant) ne soit plus qu’un lointain souvenir. Depuis « Louder », premier album sorti en 2017, l’Italien semble s’être attaché à Daniele Alessi (batterie) et Alessandro Eusebi (guitare). Et il faut reconnaître que le trio est plus que cohérent et son Sludge aux saveurs Doom et Southern est très riche et envoûtant. N E K E R a fière allure et « Slower » atteint les sommets attendus depuis ces dernières années. Tout en mouvement et en progression, le trio transalpin se montre capable d’être tranchant et agressif comme plus lent et pesant. Entre un Doom très sombre et un Sludge démoniaque, « Slower » offre une palette incroyable de variations de tempos et d’harmonies. Et le chant très protéiforme d’Amadori apporte une fraîcheur presque ensorceleuse. 

Doom Sessions Vol. 666 – DEAD WITCHES / WITCHTHROAT SERPENT – Heavy Psych Sounds Records

Pour le sixième volume de ses « Doom Sessions », Heavy Psych Sounds Records affiche le chiffre de la bête et une pochette à faire frémir avant même la première écoute. Il faut admettre que le duo formé par le label italien nous plonge dans les tréfonds du Doom le plus obscur et occulte qui soit. Et ça commence frontalement avec le quatuor britannique DEAD WITCHES avec un morceau long de 14 minutes. Le nouveau projet du batteur Mark Greening (ex-Electric Wizard, Ramesses et With The Dead) navigue entre ténèbres et brutalité grâce, notamment, à sa chanteuse Spring Thompson. Puis direction la France, Toulouse, avec WITCHTHROAT SERPENT qui signe les deux autres titres. Le Stoner Doom du quatuor ne manque ni d’impact, ni d’intérêt, loin de là ! Un sixième très bon cru de 40 minutes du label italien.

DEMON INCARNATE – « Leaves Of Zaqqum » – Metalville

C’est une belle surprise que proposent les Allemands avec un quatrième album, « Leaves Of Zaqqum », que le groupe a eu le temps de mûrir et de peaufiner durant ces derniers mois d’inactivités scéniques. Mené par Lisa Healey (chant), Jan Paul (guitare) et Kai Schneider (batterie) qui composent l’essentiel des morceaux, DEMON INCARNATE est complété par Matz Naumann (basse) et Donny Dwinanda Putra (guitare) venus s’y greffer. Le Stoner Metal du combo est très fortement orienté vers le Doom avec efficacité et de solides riffs. Le quintet germanique réussit une belle synthèse d’influences sabbathiennes avec des ambiances rappelant fortement Candlemass, tout en y injectant délicatement des sonorités orientales. La particularité de DEMON INCARNATE réside aussi dans la voix de sa chanteuse, qui est vraiment la signature du groupe.