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Hard Rock

Thundermother : Rock’n’Roll fever

Parmi le peu de groupes entièrement féminins en activité, THUNDERMOTHER est sûrement celui qui tire le mieux son épingle du jeu grâce à un Hard Rock pêchu, certes classique, mais qui s’affine et s’affirme au fil des albums. Avec « Black And Gold », les Suédoises confirment un énorme potentiel et une classe évidente.

THUNDERMOTHER

« Black And Gold »

(AFM Records)

A en juger par leurs très nombreux concerts de ces derniers mois, les Suédoises sont en grande forme et ce cinquième album vient témoigner de la nouvelle dimension prise par THUNDERMOTHER en l’espace de deux ans. Depuis le succès rencontré avec « Heat Wave », le groupe a déferlé sur l’Europe et ce très bon « Black And Gold » atteste de sa nouvelle envergure avec une fougue et une liberté décuplées.

Sur leur lancée, Guernica Mancini, (chant), Filipa Nässil (guitare), Mona Lindberg (basse) et Emlee Johansson (batterie) livrent un nouvel opus cette fois beaucoup plus personnel et qui vient asseoir un style enfin débarrassé des influences jadis flagrantes qu’on a pu leur reprocher. Plus que jamais, THUNDERMOTHER affiche une vélocité et une fraîcheur incroyables sur un disque qui transpire le Rock’n’Roll.

Sur des riffs acérés, une rythmique en béton et des refrains hyper-fédérateurs, la frontwoman du quatuor apporte beaucoup de lumière, de puissance et ce supplément d’âme qui pouvait encore manquer au combo (« The Light In The Sky », « Black And Gold », « Wasted », « Loud And Free », « Stratosphere »). Les filles de THUNDERMOTHER signent un album solide, efficace et inspiré… exactement ce qu’on attendait d’elles !

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Classic Rock Proto-Metal

Siena Root : une énergie vibratoire

Avec une approche originale, SIENA ROOT se fait hypnotique sur son nouvel album, « Revelation », qui revêt une multitude de facettes étonnantes. Porté par la fascinante voix de sa chanteuse, le quatuor de Stockhölm donne dans un Rock vintage, très revival et mariant habillement un Rock musclé avec des ambiances planantes. Magistral et authentique.

SIENA ROOT

« Revelation »

(Atomic Fire Records)

Les années 60 et 70 ont été particulièrement fertiles en termes de Rock notamment. C’est de cette période très créative que s’inspire SIENA ROOT depuis deux décennies. En élaborant un Rock revival que le groupe qualifie lui-même de ‘Classic Roots Rock ‘ fortement teinté de proto-Metal, les Suédois sont parvenus à créer un style bien à eux à travers un mix décapant et captivant.

Expérimentés et affûtés, Zubaida Solid (chant), Sam Riffer (basse), Love Forsberg (batterie) et Johan Bergström (guitare) nous emportent dans un tourbillon vintage vivifiant et parfaitement maîtrisé. SIENA ROOT manie les mélodies et les harmonies musicales pour sonner avec une justesse irrésistible et une fluidité totale, balayant une large gamme de registres.

« Revelation », qui est le huitième album du quatuor auquel s’ajoutent deux Live, démarre fort sur un proto-Metal aux saveurs Hard Rock et aux riffs puissants (« Professional Procrastinator », « No Peace »), puis bascule avec « Dusty Roads » dans un style plus psychédélique où viennent s’inviter des sonorités orientales (« Leaving The City », « Madukhauns »). SIENA ROOT envoûte avec brio.

Photo : Petter Hilber
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Hard Rock

H.E.A.T. : original taste

C’est avec éclat et spontanéité que H.E.A.T. fait son retour comme au premier jour et sous son line-up originel. En effet, « Force Majeure » voit Kenny Leckremo reprendre son micro une décennie plus tard. Cela semble même avoir aiguisé l’amplitude mélodique du Hard Rock des Suédois, qui entretiennent une nostalgie enflammée.

H.E.A.T.

« Force Majeure »

(earMusic)

Avec son septième album, H.E.A.T. vient apporter de la nouveauté… avec de l’ancien ! En effet, « Force Majeure » acte le retour aux affaires de Kenny Leckremo, premier frontman du groupe à l’œuvre jusqu’en 2010. Remplacé dans l’intérim par Erik Grönwall, parti aujourd’hui chez les fantomatiques Skid Row, le chanteur retrouve sa place après un album solo, « Spectra », en 2018.

C’est donc sous son line-up initial que H.E.A.T. s’affiche et il semblerait que la composition de ce nouvel opus ait eu l’effet d’un bain de jouvence pour les Suédois. Bien sûr, Leckremo redonne beaucoup de fraîcheur et d’allant au quintet, mais sa seule présence n’explique pas tout. « Force Majeure » regorge de riffs hyper-efficaces, de solos parfaitement calibrés et d’une rythmique survoltée.

Soufflant sur les années 80 et 90 avec une vigueur très actuelle, H.E.A.T. nous rappelle bien sûr au bon souvenir d’une scène Hard Rock dynamique et créative, mais pas seulement. Dès « Back To The Rythm », le ton est donné et le combo se montre très affûté (« Hollywood », « Not For Sale », « Hold Your Fire », « Demon Eyes »). Surfant sur l’enthousiasme distillé sur « II » en 2020, « Force Majeure » s’inscrit parmi les meilleurs albums des Scandinaves.

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Hard Rock Melodic Metal

Sole Syndicate : au fer rouge

En présentant un album aussi abouti, le quatuor suédois réalise une belle synthèse entre un Heavy costaud et un Hard plus mélodique, voire FM, où les mélodies prennent une dimension incroyable et offrent une dimension solide à son jeu. Avec « Into The Flames », SOLE SYNDICATE s’affirme sans retenue dans un registre très maîtrisé et très fédérateur.

SOLE SYNDICATE

« Into the Flames »

(Scarlet Records)

La Suède présente bien des contrastes. Reconnue comme la terre nourricière (ou presque) du Death Metal, elle l’est aussi pour ses groupes estampillés Melodic Metal, grands faiseurs de mélodies imparables, de riffs racés et de refrains accrocheurs. Depuis 2015, SOLE SYNDICATE distille son Hard Rock très Heavy et ce troisième album pourrait être enfin celui de la reconnaissance.

Fondé par Jonas Månsson, chanteur et guitariste, le quatuor semble vraiment soudé et le Hard’n Heavy aux frontières du Hard FM (ou AOR, comme on dit aujourd’hui) fait franchement son effet, d’autant que les riffs sont aussi acérés qu’entêtants. Dans un registre assez classique, mais pas convenu, SOLE SYNDICATE fait une sorte de jonction entre un Heavy Metal très européen et un style plus américain affirmé.

Avec un naturel assez déconcertant, les Suédois, faute de révolutionner le genre, livre un bel album et « Into The Flames » présente des parties vocales toujours carrées et dynamiques. Malgré des textes surtout basés sur les récents événements pandémiques, SOUL SYNDICATE dégage une impression très positive grâce, notamment, à la prestation énorme de son guitariste et chanteur. Une très belle surprise !

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Stoner Rock

Besvärjelsen : l’attraction du grand nord

Envoûtant et entraînant, ce deuxième album des Suédois de BESVÄRJELSEN est une sorte de voyage initiatique d’une incroyable richesse musicale. « Atlas » est une avalanche de mélodies pêchues et hypnotiques guidée de main de maître par une très bonne chanteuse et ancré dans un Stoner Rock harmonieux et très créatif. A ne surtout pas manquer !

BESVÄRJELSEN

« Atlas »

(Magnetic Eye Records)

Fondé en 2014 en Suède, dans le grand nord à quelques encablures de la Finlande, BESVÄRJELSEN aurait pu compter parmi les nombreuses formations de musique païennes locales tant leur terre est riche de cultures anciennes et de légendes. Pourtant, le groupe œuvre dans un Stoner Rock mélodique d’où s’échappent aussi quelques consonances progressives, Folk et Classic Rock. Un savoureux mélange des genres !

Initialisé par les guitaristes et chanteurs Andreas Baier et Staffan Stensland rejoints par la flamboyante chanteuse Lea Amling Alazam, le combo suédois accueille rapidement l’ancien batteur et l’ancien bassiste de Dozer et de Greenleaf : Erik Bäckwall et Johan Rockner. Autant dire qu’avec une telle rythmique, BESVÄRJELSEN repose déjà sur de solides fondations et l’inspiration est plus qu’au rendez-vous.

Après deux EP et un album, « Atlas » est donc le deuxième opus du quintet scandinave et il propose une belle épopée musicale, grâce notamment à la voix de sa frontwoman qui est un atout majeur dans les lignes mélodiques des morceaux. Très dense et soigneusement arrangé, ce nouvel effort regorge littéralement de pépites et il s’écoute sur la longueur avec un émerveillement constant. BESVÄRJELSEN se montre original, inventif et très séduisant.

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Ambient Doom Progressif

Cities Of Mars : le son de la planète rouge

Depuis sa création en 2015, le trio de Göteborg s’est lancé dans une aventure, dont le concept de base est axé sur la science-fiction. Et CITIES OF MARS explore l’espace à travers ses textes aussi intensément que dans une musique très narrative. Avec ce troisième éponyme, les Suédois nous font voyager sur les reliefs chaotiques de Mars et dans un Doom Progressif intense et captivant.

CITIES OF MARS

« Cities Of Mars »

(Ripple Music)

Depuis maintenant sept ans, CITIES OF MARS s’est lancé dans la narration, sur fond de Doom Progressif, de l’histoire d’un astronaute soviétique en mission spatiale secrète en 1971. Celui-ci découvre une ancienne cité martienne et réveille du même coup une conspiration endormie depuis l’aube de l’humanité. Et avec ce troisième album éponyme, le trio relate un nouvel épisode, tout en apesanteur.

Album concept, « Cities Of Mars » nous invite à la découverte de l’histoire des sept villes de la planète rouge et le voyage est plus que saisissant. Danne Palm (chant, basse, claviers), Christoffer Norén (guitare, chant) et Johan Aronstedt (chant, batterie) font de CITIES OF MARS un groupe assez unique en son genre. A la fois sophistiqué et doté d’arrangements très soignés, ce Doom Progressif est d’un niveau exceptionnel.

Sur des effets savamment dosés et parfaitement orchestrés, la musique des Suédois devient très vite immersive et presqu’obsédante. Dans une atmosphère globalement Ambient, les riffs se font précis et lourds, et parfois même acoustiques. Et si les morceaux sont éthérés, la richesse des mélodies et le travail incroyable effectué sur les voix montrent que CITIES OF MARS et son univers Sci-Fi regorgent de créativité.

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folk Hard 70's Psych Rock Progressif

Hällas : un îlot psychédélique

L’Adventure Rock’ proposée cette fois encore par le quintet montant de la scène suédoise, HÄLLAS, va régaler les amateurs de styles progressifs au sens large. Passant par des contrées proto-Metal, Hard Rock et Folk dans un univers 70’s quasi-mystique, « Isle Of Wisdom » est à la fois épique, déjanté et captivant grâce à des musiciens de haut vol.

HÄLLAS

« Isle Of Wisdom »

(Napalm Records)

HÄLLAS est le nom du chevalier imagine et créé par le groupe, et dont le dessein est de prendre part à une guerre provoquée par une reine tyrannique. Et il vit dans un univers parallèle médiéval, cela va de soi. Une fois le décor planté, on a déjà une petite idée du style musical du quintet suédois : un Rock Progressif aux très nombreuses facettes. L’idée est de se laisser guider…

Non sans une certaine nostalgie, le registre du groupe regorge d’influences 70’s allant du proto-Metal au Hard Rock et de la Folk au Psychédélique. Cependant, cela n’empêche pas à HÄLLAS de présenter une réelle originalité sur ce troisième album, « Isle Of Wisdom ». L’aventure Rock proposée par les Scandinaves ne manque pas de sel et attise même une certaine curiosité.

Assez mystique, l’ambiance rétro-Rock Progressive qui règne sur ce nouvel opus est assez saisissante, au point que l’on se retrouve projeté des décennies en arrière. Les claviers, les orgues et les synthés livrent des atmosphères épiques, bien soutenus par les envolées guitaristiques des deux six-cordistes. Avec « Isle Of Wisdom », HÄLLAS assume parfaitement son style débridé (« Birth Into Darkness », « Earl’s Theme », « Elusion Gate »).

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Extrême Groove Metal Progressif Thrash Metal

Meshuggah : insubmersible et tentaculaire

Grand artisan du Thrash Metal, MESHUGGAH poursuit sa route en évoluant avec une régularité et une créativité inamovibles. Le Metal extrême des Suédois traverse aujourd’hui le Groove, le Djent, l’Atmospheric et le Progressif avec une touche et une technique rarement atteintes par d’autres. « Immutable » terrasse, sur plus d’heure, tout sur son passage avec une intensité monstrueuse. Fascinant de puissance et de précision.

MESHUGGAH

« Immutable »

(Atomic Fire Records)

Depuis sa création en 1987 et son premier album en 1991 (« Contradictions Collapse ») : MESHUGGAH, c’est 35 ans de rage, de férocité et d’une technicité jamais rassasiées. Fidèles au poste, Jens Kidman (chant), Fredrik Thordendal (guiatre) et Tomas Haake (batterie), tous fondateurs du combo, continuent de repousser les limites de leur style et « Immutable » s’inscrit parmi les meilleures réalisations des Suédois.

Si le Thrash Metal originel du groupe reste identifiable, il faut bien avouer que MESHUGGAH a su traverser les époques, assimiler les courants et se les approprier avec un feeling et une puissance de feu phénoménales. Sans bouleverser ses habitudes, les Scandinaves présentent des morceaux massifs et hypnotiques, passant en revue tout ce que le Metal compte d’extrême à l’heure actuelle.

Les guitares, véritable marque de fabrique du groupe, avancent façon rouleau-compresseur sur des riffs colossaux où les huit cordes, accordées au moins deux tons plus bas par rapport à la moyenne, offrent un volume saisissant (« The Abysmal Eye », « The Faultless »). MESHUGGAH insiste sur les rythmes répétitifs et assommants (« Armies Of The Preposterous », « Phantoms »), tout en se faisant atmosphériques (« Ligature Marks »). Gigantesque !

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Hard US

Hardcore Superstar : Rock’n’Roll circus

Très directs, les tonitruants Suédois de HARDCORE SUPERSTAR ont le Rock’n’Roll dans le sang et un état d’esprit sauvage et positif, qui ne faiblit pas tout au long de ce très bon « Abrakadabra ». Le Hard Rock au son très californien du quatuor est un appel à la fête, mené tambours battants sur des titres accrocheurs et percutants et avec un enthousiasme dévastateur.

HARDCORE SUPERSTAR

« Abrakadabra »

(Gain/ Golden Robot Records)

Pour celles et ceux qui l’ignorent, HARDCORE SUPERSTAR n’est pas un jeune groupe de MetalCore à la con, mais un quatuor Suédois de Hard Rock plein d’énergie et un brin Sleaze. En somme, de quoi vous mettre la patate et le sourire pour un bon moment. 25 ans après ses débuts, le combo sort son onzième album, « Abrakadabra », et la magie opère toujours de manière assez frénétique.

Si certains définissent par ‘Street Metal’ le style de HARDCORE SUPERSTAR, il s’agit en fait d’un pur Hard Rock estampillé Los Angeles avec cet esprit débridé et irrévérencieux cher aux 90’s. Vocalement, le lien avec le chanteur de Tesla, Jeff Keith, est évident, mais la comparaison s’arrête là. Le groupe de Göteborg mise surtout sur une spontanéité explosive et un esprit Rock’n’Roll constant.  

Dès le morceau-titre qui ouvre l’album, HARDCORE SUPERSTAR montre une grande capacité à combiner de solides mélodies avec des riffs entêtants et très efficaces (« Influencer », « Catch Me If You Can », « Dreams In Red », « Weep When You Die »). Survitaminés, les Scandinaves abordent leur Hard Rock avec un côté festif, tout en maintenant une densité très brute et savoureuse.  

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Doom Heavy metal

[Going Faster] : Endtime / Crimson Tower

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

ENDTIME – « Impending Doom » – Heavy Psych Sounds Records

Ce premier effort des Suédois d’ENDTIME fait presque froid dans le dos. Le simple nom du quintet résume à lui seul les intentions de ces nouveaux venus sur la scène Doom Metal. Composé d’anciens membres d’Obnoxius Youth, Undergang, Taiwaz et Noctum, les Scandinaves n’en sont pas à leur coup d’essai et parviennent sur « Impending Doom » à rassembler la quintessence d’un registre nihiliste, ténébreux et horrifique. ENDTIME n’est pas là pour faire dans le détail et parvient en l’espace de cinq morceaux plombants et pachydermiques à vous décoller le cerveau avec une facilité presque malsaine. Puissant et ravageur, le combo se présente sur des titres très bruts où il joue sur les sonorités et les ambiances de manière démoniaque. 

CRIMSON TOWER – « Aeternal Abyss » – Morbid and Miserable Records

Il y a quatre ans, c’est sous le nom d’Eternal Abyss que CRIMSON TOWER a vu le jour le temps d’une démo. Rebaptisé, le trio de São Paulo s’est aguerri comme en témoigne « Aeternal Abyss », son premier album. Dans la lignée de Pagan Alter et Candlemass, les Brésiliens couvrent un spectre musical qui mêle Doom Old School avec des fulgurances Heavy Metal, elle aussi très classiques. Sombre dans son ensemble, l’album souffre encore de quelques imperfections, notamment au niveau de la production, mais les morceaux qui le composent respirent le Metal originel. Très à l’écoute de son époque, CRIMSON TOWER laisse parler la puissance à travers un Heavy Doom solide, qui ne demande qu’à être peaufiné. Un premier essai plein d’envie et de détermination.