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Metal Progressif Rock Progressif

Heterochrome : en lutte

Jouer du Metal, chanté de surcroît par une femme, est une chose impensable dans un pays comme l’Iran. Pourtant, c’est la démarche et aussi le challenge relevés par HETEROCHROME. Le trio de Téhéran sort un deuxième album de Metal/Rock Progressif aux savoureuses influences persanes. «  From The Ashes » est une très belle découverte.

HETEROCHROME

« From The Ashes »

(Independant)

Il est tellement rare de pouvoir chroniquer l’album d’un groupe iranien que lorsque l’occasion se présente, et qu’en plus celui-ci est bon, c’est un vrai plaisir. Fondé à Téhéran en 2014, HETEROCHROME sort son troisième opus, « From The Ashes », un beau mélange de Rock et de Metal Progressif aux influences persanes. Basés sur les problèmes sociaux et politiques du pays, les dix titres sont plus qu’intéressants. 

Composé du guitariste et chanteur Arash Rezaei, du batteur Mohammad Mirboland et de la chanteuse Mida Malek, HETEROCHROME a mis quatre ans après « Melancholia » pour enregistrer « From The Ashes » pour des raisons évidentes liées à la situation iranienne. Conçu dans cinq pays différents et masterisé en Russie, l’album inclue aussi des instruments acoustiques et évolue sur des influences comme celle d’Opeth notamment.

Le contraste entre le chant clair et le growl apporte une solidité et une puissance pleine de relief, qui mettent en évidence la volonté artistique de revendiquer la situation du pays du trio. HETEROCHROME appose aussi des influences orientales et le fait que, pour l’essentiel, « From The Ashes » soit chanté par une femme est un acte fort de résistance en soit. Un album de Rock/Metal Progressif à découvrir d’urgence.

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Rock Progressif

Pure Reason Revolution : en perpétuelle évolution

En l’espace de cinq albums, ponctués par une longue coupure, PURE REASON REVOLUTION a su imposer un style et un son très personnel. Parfaitement structuré et bénéficiant d’une incroyable production, « Above Cirrus » parcourt le monde progressif avec brio entre Rock, Metal et électronique et à travers de multiples émotions.

PURE REASON REVOLUTION

« Above Cirrus »

(InsideOut Music)

Depuis sa reformation il y a trois ans, PURE REASON REVOLUTION semble bénéficier d’un nouveau souffle créatif. Après l’excellent « Eupnea », les Anglais livrent « Above Cirrus » et retrouve par la même occasion le chanteur et guitariste Greg Jong, déjà à l’œuvre sur l’EP « Cautionary Tales For The Brave » paru en 2005. Et il faut reconnaître que le trio se trouve les yeux fermés et s’aventure même hors des sentiers battus, tout en gardant une maîtrise complète de son jeu.

Comme toujours, PRR présente un équilibre parfait entre des atmosphères lumineuses, d’autres plus sombres et mélancoliques et un mix entre sonorités électroniques et organiques, qui viennent apporter un relief et un volume particulier au style des Britanniques. Et la touche du duo fondateur composé de Chloë Alper (basse, claviers, chant) et Jon Courtney (guitare, claviers, chant) continue de faire des étincelles, notamment sur les harmonies vocales.

L’aspect hybride, véritable marque de fabrique du désormais trio, se fait déjà sentir sur les premiers morceaux de l’album (« Prism », « New Kind Of Evil »). Ancré dans un Rock Progressif moderne, qui lorgne parfois même sur le Metal, PRR reste pointilleux, sophistiqué et toujours aussi intense (« Scream Sideways », « Dead Butterfly », « Lucid »). Mélodique, créatif et très élaboré, « Above Cirrus » brille aussi par ses arrangements très soignés. Classieux… encore !

Photo : Greg Jong

Retrouvez l’interview de Jon Courtney réalisée à la sortie de « Eupnea » :

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Blues Doom Heavy Psych Rock Stoner Rock

Wo Fat : groovissime trip

Avec son septième album, le trio de Dallas traverse encore des dimensions avec son Stoner déjà si transcendantal. WO FAT fait la démonstration avec « The Singularity » que son Heavy Doom terriblement bluesy a encore bien des contrées à explorer et des dimensions musicales à traverser. Les Texans s’échappent avec une puissance immense dans un dédale de sonorités Psych parfois irréelles. Un must !

WO FAT

« The Singularity »

(Ripple Music)

Depuis deux décennies, WO FAT représente l’excellence, la constance et une créativité infaillible. Caractérisé par un Doom Blues psychédélique, le Stoner du trio est devenu la référence du Heavy Rock américain. Et avec ce septième album, auquel il faut ajouter un Live et deux splits, le groupe continue son aventure et sa quête sonore. « The Singularity » est plus qu’un disque, c’est un voyage.

Dans une brume de Fuzz, Kent Stump (guitare, chant), Michael Walter (batterie) et Zach Busky (basse) donnent l’impression de faire dans le pachydermique tant la lourdeur du jeu de WO FAT est monumentale. Pourtant, c’est bel et bien le groove qui guide les Texans. Les lignes de basse et la frappe de son batteur tiennent l’édifice pendant que les guitares s’envolent dans une incroyable atmosphère de liberté.

Le gigantisme de « The Singularity » se déploie sur sept morceaux et 1h15, bâtis sur des structures très précises et une impression de flou apparente. Les imposantes textures paraissent même issues du cosmos et deviennent vite obsédantes (« Orphans Of The Singe », « Overwolder », « The Witching Chamber »). Enfin, WO FAT clôt l’album par son morceau-titre, suivi des 16 minutes du monumental « The Oracle ». Essentiel !

Photo : Mario Montes
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Blues Psych Stoner Rock

Birdstone : prophétique

Dans des atmosphères Stoner et Desert Rock, le Blues psychédélique de BIRDSTONE trouve sa voie avec une force singulière. Puissant et combatif, ce nouvel album du trio poitevin propose de multiples variations à travers des ambiances aussi aérées que soutenues. « Loss » combine un panel d’émotions intenses avec brio.

BIRDSTONE

« Loss »

(Independant)

Un nouveau venu sur la scène Blues Rock hexagonale ? Pas vraiment. Tout d’abord parce que BIRDSTONE a vu le jour en 2015 et qu’il compte déjà un EP (« The Cage » – 2017), un album (« Seer » – 2019) et aujourd’hui un deuxième avec le très bon « Loss ». Et ensuite, parce que le trio évolue pas à proprement parler dans un Blues Rock classique, bien au contraire, on est même très loin des rives du Mississippi.

Indéniablement baigné dans le Blues, le Rock de BIRDSTONE se démarque de l’image conventionnelle qu’on peut en avoir. Emprunt d’un psychédélisme assumé en abordant les thèmes de la mythologie, de l’ésotérisme et des passions humaines avec fougue, les Poitevins évoluent dans un registre plus identifiable à celui de la famille Stoner et Desert Rock, dont il partage la puissance.

Sur des rythmiques lourdes et sourdes, BIRDSTONE se découvre sur un univers assez sombre, percutant et d’un esthétisme musical saisissant. La formule permet au groupe de se livrer de manière brute, mêlant la rage aux mélodies avec une belle originalité (« Pyre », « Golden Veil », « The Trail », « Heaven », « Loss »). Entre Stoner et Desert Rock, le Blues Psych du combo se fait audacieux.

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Doom Sludge

Seum : une soufflante Doom’n Bass

SEUM est un concentré d’énergie brute et cela ne date pas d’hier. Avec un album et maintenant trois EP à son actif, le trio ne cesse de peaufiner son Sludge Doom, qui ne manque ni de profondeur, ni de relief. Avec « Blueberry Cash », le trio d’expats français mange la neige du Québec goulument et nous invite à transpirer avec lui, après un p’tit passage par sa belle box personnalisée…

SEUM

« Blueberry Cash »

(Independant/Meumeu Music)

Les plus fidèles d’entre vous savent que chez SEUM, les guitares sont bannies. Seuls une batterie, une basse chimérique et le chant ont lieu d’être. Et le trio bastonne, tabasse et prend son ampleur dans un maelstrom de grave à n’en plus finir. Le Doom’n Bass du groupe se révèle donc très créatif et surprenant à chacune de ses nouvelles réalisations, dont « Blueberry Cash » est la troisième. Tout juste le temps de se remettre des deux premières claques, en somme.

Malgré la pandémie, nos trois furieux Français (dont je vous laisse (re)-découvrir le parcours à travers l’interview et les chroniques ci-dessous) ne sont pas restés inactifs. Tout en prenant leurs marques au Québec, SEUM a composé, noué des liens et proposé de bien belles choses. Et avec « Blueberry Cash », le combo a fait appel à Greg Dawson pour le mix, tout en s’acopinant avec l’artiste Grind Malaysian Fadzee Tussock pour le visuel, ce qui compte aussi beaucoup pour le groupe.

Ce nouvel EP contient deux compos qui avaient été mises de côtés car elles n’entraient, à l’époque, pas tout à fait dans l’esprit de « Winterized », premier excellent album du trio. Jointes, elles se complètent à merveille et le Sludge qui s’en dégage n’en est que plus prenant (« Blueberry Cash », « John Flag). Et enfin, SEUM fait un superbe clin d’œil à l’ancien groupe de Gaspard (chant), Lord Humungus, avec « Hairy Muff ». Le combo s’affirme donc de plus en plus entre Doom et Sludge et avec une touche très personnelle. Encore !!!

La fameuse (et fumante) Blueberry Box est disponible dans le Bandcamp du groupe.

Bandcamp :

https://seumtheband.bandcamp.com/album/blueberry-cash

Les chroniques précédentes :

L’interview sur FB :

https://www.facebook.com/171183156770793/photos/a.171191596769949/789102611645508/

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Thrash Metal

Destruction : démoniaque

Toujours aussi percutant, DESTRUCTION a parfaitement huilé sa machine de guerre et affûté ses instruments pour livrer ce « Diabolical », aussi sauvage et virulent qu’à ses débuts. Mené sur un rythme d’enfer, ce 15ème album vient célébrer les 40 ans de carrière de ce groupe mythique, qui a marqué le Thrash Metal d’une empreinte indélébile. Une fois encore, c’est un régal !

DESTRUCTION

« Diabolical »

(Napalm Records)

Au panthéon du Thrash Metal allemand, il y a Kreator, Sodom, Tankard et DESTRUCTION. Et depuis quatre décennies maintenant, ces quatre-là nous régalent d’album en album repoussant dans leurs extrêmes retranchements les frontières de leur style. Et pour ce 15ème album, « Diabolical », Les teutons ont sorti l’artillerie lourde, enchainant parfaitement avec le « Live Attack » sorti l’été dernier. Ici encore, le combo est très loin de rendre son dernier souffle et affiche même une forme olympique.

Afin de fêter comme il se doit son 40ème anniversaire, DESTRUCTION n’y est pas allé de main morte et offre un nouvel opus enthousiasmant à plus d’un titre. Mike Sifringer (guitare) Schmier (chant, basse) et Wawrzyniec Dramowicz (batterie) prouvent une fois encore qu’ils demeurent les rares représentants de cette grande époque à encore pouvoir catapulter leurs fans dans un Thrash aussi tranchant et racé que mélodique et Heavy. Les légendes ne meurent jamais.

Dès « Under The Spell », les Allemands nous mettent dans le bain avec une paire basse/batterie survoltée, des riffs ravageurs et toujours ce chant qui vient sonner la révolte (« Diabolical », « Hope Dies Last » et le très Heavy « Tormented Soul »). Imparable de rapidité et d’explosivité (« State Of Apathy », « The Lonely Wolf »), DESTRUCTION s’offre même en fin d’album, petite cerise sur le gâteau, une réjouissante reprise de GBH (« City baby Attacked By Rats »). Diabolique !

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Doom Drone

Wyatt E. : fresque instrumentale [Interview]

Architecte d’un Drone Doom Oriental original et envoûtant, le trio belge WYATT E. vient de livrer une nouvelle réalisation créative et atypique, où il nous renvoie quelques siècles dans le passé. « Āl Bēlūti Dārû » (« La ville éternelle » en langue akkadienne) donne du sens à une musique pourtant instrumentale en la structurant de manière très narrative. Sebastien (guitare/synthé) nous en dit un peu plus sur la démarche et la façon de travailler du groupe.

Photo : Gil Chevigné

– Avant de parler de ce nouvel album, j’aimerais que tu reviennes sur votre parcours débuté en 2015. En l’espace d’un EP et d’un album, WYATT E. s’est taillé une belle réputation. Vous vous y attendiez ?

Absolument pas. Nous n’avions aucune velléité live pour ce groupe. Nous souhaitions faire de bonnes chansons, certes, mais nous ne souhaitions pas forcément en faire un objet live.

– Vous évoluez dans un registre qui combine le Drone Oriental et le Doom avec un sens du storytelling assez stupéfiant pour un groupe instrumental. Sur quoi vous basez-vous pour composer vos morceaux, car on peut penser à une grande jam ?

On construit nos chansons en fonction de ce dont on a envie de parler. Donc, en ce sens, il s’agit d’un processus très réfléchi. Mais pour cela, nous avons besoin de matière première. Celle-ci nous la devons essentiellement à de longues jams.

– WYATT E. est un trio et pourtant votre musique est particulièrement riche. S’il y a beaucoup de programmation et de synthé, votre son est très organique, à un point qu’on peut imaginer un ensemble de musiciens plus conséquent. Comment procédez-vous ? Vous enregistrez de manière acoustique certaines parties vous-mêmes avant de les sampler ?

Hors de toutes ces jams, on sort pas mal de pistes qu’on superpose sans vouloir faire de choix drastiques de coupes. Donc, on les conserve et on fait le choix des séquences que nous enregistrons, soit pour l’album, soit pour le live et sur lesquelles nous jouons. Le but étant d’interpréter un maximum de choses dans les limites du possible.

Photo : Gil Chevigné

– Tout en étant instrumentale, votre musique repose sur des bases historiques ou légendaires. « Āl Bēlūti Dārû » relate un pèlerinage dans l’empire néo-babylonien. Est-ce qu’avant de composer vos titres, vous effectuez des recherches spécifiques sur ces époques pour vous inspirer des atmosphères qu’elles pourraient vous évoquer ?

Bien sûr, que ce soit au niveau de l’imagerie et des costumes aussi. L’idée n’est pas de faire de nous des historiens. Je nous vois plutôt comme des interprètes d’un film ou d’un opéra ‘basé sur des faits historiques’. Cette période, et cet épisode en particulier, relève d’un choix personnel lié à l’un de nos membres.

– Justement, cette nouvelle réalisation est composée de deux morceaux de 19 minutes chacun. C’est un format peu courant et très audacieux. C’est l’aspect expérimental qui vous intéresse le plus et qui vous guide ?

Nous aimerions que nos pistes puissent être plus longues. Le dernier album va encore plus loin dans cette direction, je pense. Elles s’enchaînent de manière très organique. Mais 19 minutes, c’est aussi la limite d’un disque 12” en vitesse 33rpm pour conserver la qualité de notre musique sans en altérer la définition. C’est plus une contrainte qu’une liberté pour nous, en fait.

– Il y a aussi beaucoup d’instruments traditionnels dans votre musique. Comment faites-vous le choix de les utiliser et en jouez-vous vous-mêmes, afin de mieux maîtriser l’ensemble ?

Il n’y en a pas tellement, je pense que c’est aussi notre son qui est particulier. Mais lorsque cela se présente, soit nous invitons des musiciens, soit nous expérimentons, soit il s’agit d’instruments que nous maîtrisons d’une certaine manière.

Photo : Gil Chevigné

– Un mot sur la production qui est signée Billy Anderson et le master par Justin Weis, deux spécialistes du genre. Un style comme le vôtre nécessite des choix judicieux. Ces collaborations étaient une évidence pour vous ? Et comment cela s’est-il passé ? Vous leur avez laissé carte blanche, ou avez-vous au contraire suivi de près leur travail ?

Une évidence, oui. Aller chercher la bonne personne permet aussi de sublimer ton travail.  Billy a effectué des choix très tranchés auxquels nous n’aurions pu nous résoudre seuls. Le mix s’est éclairci avec son travail. Et nous lui avons clairement laissé les mains libres.

– Aviez-vous des exigences particulières, comme notamment pouvoir réinterpréter l’ensemble à l’identique sur scène, par exemple ? Car, en studio, il est facile de réaliser des choses difficilement jouable en concert par la suite…

Cela revient un peu au début de notre conversation avec les choix que nous effectuons sur ce qui reste sur les bandes, ce qui en disparaît et ce que nous jouons. Une fois que le mix est terminé, nous réapprenons à jouer nos morceaux. Nous nous les réapproprions parfois en retirant des éléments, mais souvent en y ajoutant de nouveaux aussi. Je dirais que les morceaux sont sensiblement différents en live. Pas par la difficulté de les jouer, mais dans la gestion des instruments le plus souvent. Il s’agit surtout d’une organisation efficace de nos ressources.

– Enfin, pour avoir lu beaucoup de choses sur WYATT E., j’ai noté que l’on parlait presque systématiquement de performances plutôt que de concerts vous concernant. C’est aussi la vision que vous avez de vos prestations scéniques ?

Nous souhaitons, en effet, le temps d’un concert, emmener le public en immersion, les inviter à écouter l’histoire que nous avons à raconter. De la même manière qu’un film ou un opéra, comme nous l’évoquions plus haut.

L’album de WYATT E. « Āl Bēlūti Dārû » est disponible depuis le 18 mars chez Stolen Body Records.

Retrouvez la chronique de l’album :

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Ambient Groove Metal

Mind Imperium : de groove et d’obscurité

Profond et dynamique, ce deuxième album de MIND IMPERIUM montre une perspective massive et une approche originale du Groove Metal. Très Ambient, « Nemesis » vient confirmer la technicité et la créativité du trio lyonnais. Explorant nombre d’émotions diverses, le groupe tire admirablement son épingle du jeu.

MIND IMPERIUM

« Nemesis »

(Wormholedeath Records)

MIND IMPERIUM annonce d’entrée de jeu la couleur : c’est dans un indicible désespoir qu’il puise une force inépuisable et un désir de vengeance. Pour faire court, le deuxième album du trio français évolue dans des atmosphères mélancoliques et rageuses, faisant de « Nemesis » un disque particulièrement saisissant dans lequel on se laisse happer par un Groove Metal Ambient original.

Depuis 2013, les Lyonnais peaufinent leur univers obscur et, après un premier EP (« Amongst The Ruins » – 2013), puis un album (« Way To Carcosa » – 2018), livrent ce très bon « Nemesis ». Enregistré au printemps dernier, ces nouveaux morceaux se meuvent d’atmosphères noires en ambiances parfois pesantes ou percutantes, que MIND IMPERIUM maîtrise parfaitement.

« Spirits Of The Dead » ouvre l’album et donne le ton avant la déferlante qui va ensuite s’abattre. Si l’ensemble garde une teneur Ambient, MIND IMPERIUM excelle dans un Groove Metal doté d’un growl puissant, qui offre un relief imparable grâce à de gros coups de blast bien sentis (« Divine Offering », « Burning Embers », « Nemesis »). Redoutable d’efficacité  et envoûtant de par son univers !

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Stoner Rock

[Going Faster] : Greyborn / Yojimbo

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

GREYBORN – « Leeches » – F2M Planet

Après le split du très bon groupe de Stoner Blues Mama’s Gun, qui avait pourtant pris un départ enthousiasmant, Théo Jude (chant, batterie) et Guillaume Barrou (basse) n’ont pas tardé à se remettre à la tache pour fonder GREYBORN. Rejoints par Maxime Conan (guitare) qui œuvre aussi chez Blackbird Hill, le trio évolue dans un Stoner Rock assez sombre et Heavy. Si le propos n’est pas franchement chaleureux, il montre un visage volontaire sur cinq morceaux assez directs et solides. Même si GREYBORN n’en est qu’à ses premiers émoluments musicaux, on perçoit dans l’épaisseur des riffs et la massive rythmique toute l’expérience du combo, dont le jeu doit prendre une toute autre dimension sur scène.

YOJIMBO – « Yojimbo » – Independant

Premier EP intergalactique pour le combo strasbourgeois YOJIMBO, qui distille un Stoner Rock efficace et profond. Jouant sur la lourdeur des riffs et des tempos, le quatuor propose  des morceaux accrocheurs où la voix de sa chanteuse navigue habillement entre une obscurité pesante et des éclats très lumineux. Très bien produit, ce premier effort éponyme montre une belle variété où le Fuzz se frotte au Doom avec quelques pointes Psych. YOJIMBO traverse des atmosphères spatiales entre mid-tempos et crescendos appuyés avec une belle assurance, en nous propulsant parfois même dans des ambiances post-Rock créatives et dynamiques. Vite, la suite !

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Doom Metal Rock

[Going Faster] : Messa / Wyatt E.

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

MESSA – « Close » – Svart Records

Avec ce superbe album, MESSA assoit encore un peu plus son exponentielle notoriété. Le quatuor italien, fondé en 2014, n’aura pas mis longtemps pour s’extraire de l’underground Doom transalpin. Original, immersif et également délicat et puissant, le groupe surprend par sa maîtrise et surtout son côté expérimental du style. Guidé par sa frontwoman Sara dont la voix est d’une force incroyable, MESSA joue sur des aspects sombres, occultes, hallucinés et planants sur ce « Close » de toute beauté. Désormais au sommet de la scène Doom revival, le groupe peut tout se permettre comme cette présence obsédante et transcendantale du oud, qui libère des sonorités orientales fascinantes (« Orphalese », « Pilgrim »). « Close » est un joyau dont il serait dommage de se priver, tant il franchit toutes les limites du Rock et du Metal.   

WYATT E. – « Al Bēlūti Dārû » – Stolen Body Records

Après un premier EP en 2015, puis un album en 2017, la valeur montante du Drone Doom Oriental livre un nouveau format court basé sur deux morceaux approchant chacun les 19 minutes. Avec « Al Bēlūti Dārû », le trio belge se fait ensorceleur et captivant en repoussant les limites de son propre style. Les atmosphères développées par WYATT E. nous renvoient à la thématique de l’empire néo-babylonien à travers des boucles hypnotiques dans lesquelles se confondent technologie et instruments traditionnels. Avec une magistrale production signée Billy Anderson (Sleep, Om, Melvins), les Liégeois nous font passer dans un autre monde, jouant sur le côté solaire et l’aspect sombre de son registre. Entièrement instrumentale, la musique de WYATT E. nous invite à faire un bond dans le temps.

A noter que les deux groupes sont en tournée dans toute l’Europe et seront de passage le 19 avril au Michelet à Nantes et le 20 au Glazart à Paris.