IRON MAIDEN est en grande forme et cela s’entend. Et même farouchement prêt à dévorer ce bon vieux Eddie comme si le combo anglais avait retrouvé une seconde jeunesse. « Senjutsu » montre que les Britanniques ne manquent pas d’inspiration et semblent armés pour démarrer un nouveau cycle. Un grand cru de la part de Bruce Dickinson et sa bande.
IRON MAIDEN
« Senjutsu »
(EMI)
Quelques six ans après « Book Of Souls », les Britanniques sont retournés en studio, ceux du Guillaume Tell en France, pour y enregistrer ce « Senjutsu » qui se présente comme l’une des meilleures réalisations récentes de la Vierge de Fer. Il semble même souffler un vent de fraîcheur sur ce double-album assez dense. Produit par l’indéboulonnable Kevin Shirley et Steve Harris, ce 17ème opus d’IRON MAIDEN conserve ce côté épique et Heavy qui fait sa force.
Ne nous y trompons pas, les Anglais ne devient pas de la recette qui a fait leur succès, leur style et influencé tant de groupes. Grandiloquent et taillé pour la scène, « Senjutsu » relève parfaitement le défi du nombre d’années passées en montrant beaucoup d’envie et de détermination, et des compos pleines d’énergie comme l’affichaient déjà les deux premiers singles présentés (« The Writing On The Wall », et « Stratego »). IRON MAIDEN est inspiré.
Ce qui surprend cette fois plus que d’habitude, c’est l’unité des membres du groupe qui font réellement corps pour offrir des morceaux aux structures solides et puissantes (« Lost In A Lost World », « Darkest Hour », « The Parchment »). Si le travail de composition effectué par IRON MAIDEN est remarquable et évident (« Hell On Earth », « Death Of The Celts »), c’est pourtant l’impression de spontanéité qui domine l’album (« Senjutsu », « Days Of Future Past »). De la très belle ouvrage.
Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !
BONEYARD – « Oathbreaker » – Wormholedeath Records
Fondé en 2015 au Canada sous la forme d’un cover-band, BONEYARD s’est rapidement mis à composer, fort de la grande expérience de ses membres. Originaire de l’Atlanta, le quatuor sort « Oathbreaker », dont la conception a débuté en mai 2019. Stoppé par la pandémie, le mastering a ensuite été effectué par Maor Applebaum (Halford, Armored Saint, Anvil, …) et le résultat est plus que convaincant. Guidé par sa fougueuse chanteuse et guitariste, Pamtera, le groupe livre un bon premier album, naviguant entre Hard Rock et Heavy Metal. Les onze morceaux de « Oathbreaker » montrent une énergie et une vigueur pleines de promesses (« Fates Warning », « Smoke The Sky », « Rat Race », « Tune Attack »). Fort à parier que BONEYARD va faire parler de lui grâce à son côté non-conventionnel très Rock’n’ Roll.
ANIMS – « God Is A Witness » – Independant
L’ancien guitariste de Danger Zone et Crying Steel, Francesco Di Nicola, réapparait avec une toute nouvelle formation et un premier album autoproduit, disponible uniquement en digital et qui vaut le détour. Avec « God Is A Witness », le quatuor italien aborde un Hard’n’Heavy énergique et solide avec un petit côté Old School plutôt agréable. Si au départ, les parties vocales étaient assurées par le chanteur de Crying Steel, c’est dorénavant la frontwoman Elle Noir qui s’est saisi du micro avec beaucoup de fraîcheur. Certes, AMINS ne révolutionne pas le genre, mais y apporte une touche personnelle intéressante où les riffs inspirés sont légions et les registres visités multiples. Du Hard Rock classique au Heavy Metal plus tranchant, les Italiens montrent l’étendu de leur talent avec un bel enthousiaste.
Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !
RUBICON – «Demonstar » – Rock Music City Label
Avec ce deuxième album, la formation russe de Heavy Metal passe au statut de multinationale. Ivan Bulankov, chanteur et fondateur du combo, s’est adjoint les services du guitariste français Bob Saliba (Galderia), du bassiste et arrangeur Dmitry Belf (Frost, Ashen light, Imperial Age) et de l’Américain Richard Fisher (Midnight Eternal) lui aussi à la six-cordes. Et il faut bien admettre que ce « Demonstar » a de quoi séduire. Très dark dans son ensemble et remarquablement bien produit, ce nouvel opus marche dans les influences Old School du genre avec des éléments très actuels flirtant avec le Power, le Doom et le Gothic. Soutenu par une pléiade de musiciens, RUBICON signe un bel album (« Last Floor Of Hell », « Snake King », « If It Bleeds », « The Darkness Machine », « I, Immortal »).
REBELLION – «We Are The People » – Massacre Records
Depuis 2002, REBELLION a construit sa réputation grâce à des albums-concept rondement menés et ne manquent jamais de créativité. Entre Heavy et Power Metal, le quintet allemand a vu grand en composant ce « We Are The People », qui couvre un longue période historique allant de la Révolution Française à la dernière guerre mondiale. L’objectif des Teutons est limpide : pointer du doigt toutes sortes de racismes et de nationalismes existants. L’album a été produit par Uwe Lulis, actuel guitariste d’Accept, et on est loin des ambiances Old School, mais costaudes, de leurs précédentes réalisations. Le Metal de REBELLION sonne très moderne, massif et particulièrement pêchu « Vaterland », « World War II », « Liberté, Egalité, Fraternité » en français dans le texte, « Sweet Dreams », « Verdun »). Les Allemands avancent en mode guerrier, mais l’espoir est au bout de cette avalanche de riffs.
SPACE CHASER – « Give us Life » – Metal Blade Records
Dix ans d’existence, une signature encore toute fraîche chez Metal Blade Records et un troisième album en main, SPACE CHASER commence à se faire une place et « Give Us Life » vient confirmer son ambition. Si le jeu des Berlinois penche désormais un peu plus vers le Thrash, ils sont cependant restés fidèles à un Speed Metal, certes plus puissant qu’auparavant, mais du bon vieux Speed Metal à l’allemande tout de même. Et c’en est même assez réjouissant. Très actuel et solide, « Give Us Life » enchaine les morceaux tranchants et incisifs dans lesquels le frontman du combo sort son épingle du jeu. Les riffs acérés et les rythmiques massives montrent aussi que SPACE CHASER a pris de l’envergure (« Army Of Awesomeness », « Juggernaut », « Dark Descent »). Un album qui devrait enflammer les scènes, sans aucun doute.
L’iconique DEE SNIDER a dédié sa vie au Heavy metal et « Leave A Scar » montre l’ancien frontman et fondateur de Twisted Sister dans une forme olympique. Agressif dans le bon sens du terme, l’Américain affiche une puissance incroyable portée par des morceaux hyper-fédérateurs. Du grand Heavy Metal !
DEE SNIDER
« Leave A Scar »
(Napalm Records)
Depuis trois ans et le très bon « For The Love Of Metal », l’emblématique DEE SNIDER semble avoir repris du poil de la bête. Plus que jamais ancré dans son temps, l’ancien frontman de Twisted Sister n’est pas contre quelques clins d’œil aux années 80, mais pourrait donner bien des leçons aux jeunes combos Heavy Metal qui font aujourd’hui leur apparition sur la scène mondiale.
Il faut aussi préciser que l’Américain est entouré d’un groupe de killers. Les frères Bellmore (batterie et guitare), Russell Pzütto (basse) et Nick Petrino (guitare) épaulent d’une manière musclée et puissante un DEE SNIDER, qui semble retrouver ses 20 ans. « Leave A Scar » est un modèle du genre, une de ces pépites Heavy Metal qui se font tellement rares de nos jours.
Produit par Jamey Jasta, leader de Hatebreed, et mixé et masterisé par le batteur du groupe, « Leave A Scar » regorge de titres accrocheurs, incisifs où la palette vocale de DEE SNIDER mène le jeu (« I Gotta Rock (Again) », « Silent Battle », « All Or Nothing More », « In For The Kill » et la très belle balade « Stand »). Avec ce nouvel album, le frontman livre l’une de ses meilleures prestations de ces dernières années.
Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !
LAURENNE / LOUHIMO – « The Reckoning » – Frontiers Music
Avec ce nouveau projet, Frontiers Music fait preuve d’audace en réunissant sur un même album deux frontwomen au tempérament bien trempés et dotées d’une belle puissance vocale. Avec « The Reckoning », le label italien met en lumière les Finlandaises Noora Louhimo de Battle Beast et Netta Laurenne de Smackbound, autant dire deux très bonnes chanteuses. Accompagnées de Nino Laurenne (guitariste, producteur et mari de Netta) et Sampo Haapaniemi (batteur de nombreuses formations), elles livrent un très bon album basé sur un Heavy Metal mélodique et un brin épique, où elles font parler leur force et leur sens de la mélodique avec maestria. Complices et complémentaires, LAURENNE / LOUHIMO va ravir les fans de belles voix féminines Metal.
INNER STREAM – « Stain The Sea » – Frontiers Music
Bonne pioche pour le label italien qui est allé du côté de l’Argentine pour faire signer l’un de ses groupes les plus prometteurs pour l’associer au très prolifique producteur Alessandro Del Vecchio. A la tête d’INNER STREAM, on retrouve l’auteure-compositrice et chanteuse Inès Carolina Vera Ortiz, dont le spectre musical est aussi vaste que la pluralité des styles abordés par le quintet. Si le combo existe depuis 2008, « Stain the Sea » apparait comme le premier véritable album des Argentins. Le crossover Metal incluant du Heavy, du Nu Metal, du Gothique et de l’Electro multiplie les ambiances et les gros riffs ont une place de choix chez INNER STREAM. Très abouti et mature, « Stain The Sea » marie habillement explosivité et mélodies accrocheuses. Une réussite.
La frontwoman polonaise se fait un petit plaisir avec « Metal Queens » où elle reprend les classiques du Heavy Metal féminin qui l’ont bercé et influencé. De Lee Aaron à Hellion, Acid, Zed Yago, Malteze ou le Warlock de Doro, MARTA GABRIEL dévoile ses racines musicales accompagnée de deux de ces complices de Crystal Viper et en mode power trio.
MARTA GABRIEL
« Metal Queens »
(Listenable Records)
Quelques mois après « The Cult » avec son groupe Crystal Viper, la frontwoman MARTA GABRIEL est déjà de retour sous son nom avec un album de reprises, « Metal Queens ». La Polonaise y rend hommage aux chanteuses de Heavy Metal qui ont marqué son parcours et forgé son style. Et parmi elles, il y a quelques surprises.
Au chant, à la basse et à la guitare, MARTA GABRIEL célèbre les artistes des années 80 notamment. Pour l’accompagner, elle a fait appel à Eris Juris (guitare) et Cederick Forsberg (batterie) qui officient déjà ses côtés dans Crystal Viper. Et en version power trio, ces onze reprises n’en ont que plus d’impact et de férocité sur une tracklist très cohérente.
Parmi les classiques repris par la chanteuse, on retrouve « Metal Queen » de Lee Aaron, « Light In The Dark » de Chastain avec la participation d’Harry Conklin de Jag Panzer au chant, « Bad Attitude » d’Hellion ou encore « Mr Gold » de Warlock. MARTA GABRIEL offre même un « My Angel » de Rock Goddess en duo avec John Gallagher de Raven. Une fraîche nostalgie !
Retrouvez l’interview de Lee Aaron à l’occasion de la sortie de son nouvel album, « Radio On ! » :
Depuis 1984, HELLOWEEN a vécu pas mal de changements de line-up, mais le plus marquant fut le départ de Kaï Hansen et Michaël Kiske, qui a ouvert une seconde voie au groupe en 1996. Depuis quelques années, tout le monde est de retour au bercail et si les prestations scéniques n’ont pas manqué de piquant, on attendait surtout un album studio de la part du septet. C’est chose faite avec « Helloween », qui vient s’inscrire dans la lignée des meilleures productions des Allemands.
HELLOWEEN
« Helloween »
(Nuclear Blast)
Même si le groupe arpente les scènes du monde entier depuis quatre ans maintenant, HELLOWEEN livre enfin son premier album avec le line-up complet et presque transgénérationnel. Forcément, les retours de Kaï Hansen et Michaël Kiske, pierres angulaires du combo, sont la première attraction de cet opus de la nouvelle ère des Allemands. Et il faut bien reconnaître que ce disque éponyme est l’une de leurs meilleures réalisations depuis de très longues années.
Toujours produit par Charlie Bauerfeind, cette fois accompagné de Dennis Ward (Pink Cream 69, Unisonic, …), on retrouve donc le son inimitable du désormais septet et, loin de se marcher dessus, chaque musicien trouve sa place comme par magie. Vocalement, la cohabitation entre Andi Deris et Michaël Kiske est le point fort du groupe, qui retrouve un bel élan à travers ce duo très complémentaire. Même si on pouvait attendre beaucoup plus du trio de guitaristes, HELLOWEEN ne manque pas de puissance.
Au-delà des compositions qui restent fidèles au registre, et sont même un beau compromis entre les deux époques, c’est l’unité affichée par les Allemands qui fait plaisir à entendre (« Out for the Glory », « Mass Pollution », « Best Time » presqu’estampillé Billy Idol). Avec des chorus toujours aussi fédérateurs, des riffs costauds et une belle rythmique, HELLOWEEN continue d’honorer le Speed Metal dont il est maintenant l’un des derniers représentants (« Indestructible », « Orbit », « Skyfall »). Belle réunion de famille.
Groupe féminin dorénavant établi, les Suissesses de BURNING WITCHES livre un quatrième album épique, entraînant et aussi pêchu que mélodique. « The Witch Of The North » s’inscrit dans un Heavy Metal classique, où les riffs sont percutants et la voix de sa frontwoman enfin à son top.
BURNING WITCHES
« The Witch Of The North »
(Nuclear Blast)
Direction le grand nord pour le quintet féminin avec ce quatrième album, « The Witch Of The North », aussi Heavy qu’épique. Il faut dire que les Suissesses ont de l’énergie à revendre en raison, notamment, de l’absence de concerts qui les a privé de délivrer comme il se doit leur pourtant très bon précédent opus, « Dance With The Devil ». Un coup dans l’eau qui n’a en rien diminué la fougue de BURNING WITCHES.
Malgré le départ de la guitariste Sonia Nusselder partie fonder Crypta, groupe de Death Metal créé par d’ex-Nevrosa, le Heavy Metal du combo a trouvé une nouvelle et très forte recrue Larissa Ernst, ex-Gonoras, qui est franchement un atout de choc. BURNING WITCHES repart donc sur une nouvelle lancée et dans un registre beaucoup plus personnel. Le changement de line-up semble avoir été salvateur.
Ayant enfin digéré leurs influences, Judas Priest et Manowar en tête, les musiciennes vont à l’essentiel, sans fioriture, et avec une Laura Guldemond impériale au chant. Agressives (« Thrall », « Flight Of The Walkyries » et le morceau-titre), plus légères (« Lady Of The Woods ») et hyper-fédératrices (« We Stand As One »), BURNING WITCHES met en avant le côté épique de ses compos avec un bel éclat.
Nourri de la frustration née au cœur de la pandémie, VOID VATOR s’est attelé à l’écriture de son deuxième album, et il en résulte un opus franchement étonnant. Certes, le power trio américain a musclé son jeu et ses nouvelles compos sont robustes et terriblement Heavy, mais « Great Fear Rising » est également très positif et fun. Décidément, en Californie, c’est toujours avec le sourire qu’on livre les productions les plus rentre-dedans !
– Avant la sortie de votre premier EP, « Dehumanized » en 2017, VOID VATOR s’est beaucoup produit en concert notamment à Los Angeles et en Californie. Ce sont ces trois premières années qui ont vraiment forgé votre style et votre son, ou vous sentez-vous toujours en pleine évolution ?
Nous évoluons constamment. Notre style et notre son ont vraiment commencé à prendre forme, lorsque notre bassiste actuel, Sam Harman, a rejoint le groupe. Ce n’est pas seulement dû à son arrivée et au fait qu’il ait pris le relais, mais il est plutôt la pièce manquante du puzzle. D’ailleurs, notre dernier album, « Great Fear Rising », montre notre son le plus lourd à ce jour.
– Justement VOID VATOR est très Metal avec des côtés Heavy, presque Thrash et franchement décomplexé. Même si votre style est solide et massif, il y a aussi des aspects plus légers, qui le rendent très fédérateur. On vous sent très libres et presque à contre-courant…
Nous écoutons toutes sortes de musiques différentes, donc je pense que cela se ressent aussi dans l’écriture des chansons. Notre but, en tant que musicien, est d’être libre. On compose ce que l’on veut et le reste se fait tout seul.
– Après avoir travaillé avec Ulrich Wild (Pantera, Deftones) et Bill Metoyer (Slayer, Body Count), ce sont Michael Spreitzer (DevilDriver) et Nick Bellmore (Toxic Holocaust) qui ont travaillé sur ce très bon nouvel album, « Great Fear Rising ». Vous avez des goûts de luxe, ou c’est parce que vous n’avez trouvé personne à la hauteur ?
C’est avant tout une question de relationnel. Nous avons rencontré Ulrich après un concert à Hollywood au ‘Rainbow’ et il nous a demandé si nous serions intéressés de travailler sur un album avec lui. Bill, que nous connaissions par un musicien du coin, nous a accroché à North Hollywood. Quant à Lucas, il a remplacé Mike de DevilDriver au ‘OzzFest’ à Mexico et Nick, nous l’avons rencontré par l’intermédiaire de notre ami Joey DiBiase. Joey a aussi joué de la batterie sur « Great Fear Rising ». Tous ces gens font désormais partie de la famille VOID VATOR, c’est pourquoi nous travaillons avec eux.
– Vous mariez avec facilité le fun, le groove et le Metal le plus puissant sur ce nouvel album. C’est une façon de vous démarquer, d’éviter de se prendre trop au sérieux ou c’est tout simplement l’esprit californien ?
Je pense que c’est une combinaison des trois. Quand nous avons commencé à écrire ce nouvel album, l’accent était mis sur des morceaux plus lourd et plus Metal. Sur « Dehumanized » et « Stranded », nous essayions de comprendre notre son, qui était volontairement plus léger. Mais c’était presque comme si nous nous mettions en travers de notre chemin en nous brindant finalement. Donc, pour ce nouvel album, nous avons décidé d’être nous-mêmes sans retenue et le résultat est beaucoup plus Metal.
– Outre les riffs tranchants et incisifs, la marque de fabrique de VOID VATOR réside aussi dans des refrains très accrocheurs avec des sonorités très 80’s et 90’s, mais actualisées. On a l’impression que c’est l’ambiance de vos morceaux qui prime avant tout. C’est le cas ?
Habituellement, le processus d’écriture d’une chanson commence par un riff ou une mélodie. Erik ou Lucas font souvent des petites démonstrations avant de commencer les répétitions. C’est un effort assez collaboratif. Nous pensons tous que nous pouvons partager des idées sans jugement et sans s’offusquer, si elle n’est pas retenue.
– Votre batteur Moura a aussi eu des soucis de visa qui l’ont obligé à rentrer en Angleterre, peu après votre signature chez Ripple Music. Où est-ce que cela en est ? Votre trio est-il dorénavant stable et serein ?
Moura est toujours en Angleterre en raison de ses problèmes de visa. Nous ne prévoyons pas qu’il revienne de sitôt, même si nous l’adorons, lui et sa femme Janilee. Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de serein dans le Rock’n’Roll. Pour le moment, nous prenons les choses telles qu’elles se présentent. Du coup, Joey DiBiase, qui a joué de la batterie sur le disque, jouera avec nous en tournée cet été.
– Pour conclure, VOIOD VATOR joue une musique résolument positive, libre et enjouée. Pourquoi avez-vous opté pour un visuel si sombre et un peu en contradiction avec l’esprit qui règne sur « Great Fear Rising » ?
Parce que la vie est une question de contraste et de dynamique !
« Great Fear Rising » de VOID VATOR est disponible chez Ripple Music depuis le 23 avril !
Avec « X », les Danois d’ARTILLERY signent probablement l’une de leurs meilleures productions en quatre décennies assez mouvementées. Et le quintet scandinave continue de distiller un Heavy très Speed, tout en continuant à flirter franchement avec le Thrash de ses débuts. Plus mélodique et toujours tranchant, le combo bastonne de plus belle.
ARTILLERY
« X »
(Metal Blade Records)
Après deux splits en 40 ans de carrière et de longues périodes d’inactivité, le parcours d’ARTILLERY est aussi chaotique que sa musique est puissante. Initialement ancré dans un Thrash Metal qu’il a contribué à forger, le groupe a glissé peu à peu dans un Power Metal (le vrai, le noble ! Celui des Raven, Running Wild et consorts) très Heavy faisant la part belle aux mélodies massives et percutantes. Et depuis, le quintet danois n’a pas baissé la garde.
Malgré la perte de son guitariste Morten Stützer il y a deux ans, son frère Michael et le reste du groupe ont décidé de continuer l’aventure avec Kræn Meier pour livrer son dixième album, qui est sans doute l’un des meilleurs des Scandinaves. Sobrement intitulé « X », ce nouvel opus est produit par le très bon Søren Andersen, qui connait parfaitement ARTILLERY et qui a su en tirer le meilleur.
Toujours aussi Speed dans le ton et très fluides dans la forme, les nouveaux titres des Danois sont très Heavy et l’aspect intraitable des riffs reste d’une redoutable efficacité (« I’m Your Mind », « The Ghost Of Me »). Sans renier ce qu’il a toujours fait, le groupe se montre incisif et va à l’essentiel (« In Thrash We Trust », « Turn Up The Rage », « Silver Cross »). ARTILLERY a toujours les crocs et ça fait plaisir.