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Metallian a besoin de vous ! [Edito]

Metallian Magazine, ce sont 31 ans au service de la scène Metal et aujourd’hui, nous avons besoin de vous, car l’époque n’est pas à la fête… Très loin de là ! Certains le savent déjà, j’ai le plaisir de faire partie de cette belle équipe, de ce beau magazine et je n’ai aucune intention de baisser les bras. Actuellement, le monde du Metal en France vit des moments très, très compliqués, au moment-même où certains autres profitent de notre travail bénévole. Mais commençons tout de même par une bonne nouvelle : le numéro 137 sera en kiosque vendredi prochain avec une rentrée bien remplie… Mais, tout n’est pas aussi rose !

La moins bonne nouvelle, nous l’avions déjà évoquée lors des éditos des numéros précédents : notre situation financière ne nous permettra pas de continuer sans votre aide, pas dans ce modèle économique-là !

Les hausses non-compensées de la distribution, des imprimeurs, du coût du papier, la baisse des ventes générale de la presse papier, la baisse significative des ventes d’espaces publicitaires, la stagnation des abonnements, le PGE à rembourser : tout ça cumulé nous met aujourd’hui dans une position qui voit notre avenir en grand danger, jusqu’à compromettre la sortie du prochain numéro….

Voir définitivement mourir Metallian Magazine, après 31 ans de service, n’est pas concevable pour beaucoup et encore moins pour nous et notre équipe rédactionnelle fantastique. Cette bande de passionnés s’arrachant à chaque numéro pour vous sortir le meilleur d’eux-mêmes…

Nous réfléchissons à un nouveau modèle pour 2024, avec un numéro plus épais et trimestriel, avec le retour de la compilation culte et historique ‘Metal Explosion’, mais probablement plus avec une distribution en kiosque qui n’est plus rentable, car aujourd’hui bien trop d’exemplaires finissent au pilon.

Mais celles et ceux qui nous aiment et nous suivent ne seraient-ils pas prêts à commander ce magazine, ou à s’abonner plutôt que de l’acheter en kiosque ?

Pour y arriver, nous avons besoin de votre aide, seuls les abonnements ou les ventes au numéro ne suffiront pas : nous comptons sur cette cagnotte participative qui nous aidera à passer l’année 2023 et nous conduirait sur un nouveau magazine papier en 2024, mais uniquement disponible par correspondance et dans certains points stratégiques…

❤ Mettez-y ce que vous voulez et/ou pouvez, passez le message autour de vous, partagez à fond et on se reverra fin novembre pour le numéro 138… et au-delà… ou pas ?

❤ UN IMMENSE MERCI DU FOND DU CŒUR ! ❤

❤ Votre équipe Metallian ❤️

Voici le lien pour nous soutenir :

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Metal Progressif Sludge

Baroness : des émotions non-figées

Entièrement autoproduit et sortant sur son propre label, ce sixième album de BARONESS tient plus que jamais son rang en refusant clairement d’adopter un chemin linéaire, ce qui le rend beaucoup plus créatif et novateur que la plupart des formations actuelles. « Stone » surprend, s’aventure là où on ne l’attend pas et élargit encore un peu plus le monde du Metal.

BARONESS

« Stone »

(Aloraxan Hymns)

Depuis 20 ans, BARONESS séduit de plus en plus, ou sombre dans un marasme musical irrécupérable, c’est selon. Bien sûr, les fans du Sludge Metal des débuts peuvent être déçus et peinent à s’y retrouver, même si l’on décèle toujours des riffs bien sentis, véloces et bien musclés. A chaque disque, le quatuor fait sa mue, se remet en question et explore de nouveaux cieux en se réinventant avec beaucoup d’élégance et de savoir-faire. Et avec « Stone », le processus suit son cours.

Quatre ans après « Gold And Grey » qui avait déjà donné la ligne artistique que BARONESS entendait suivre, « Stone » vient enfoncer le clou à l’instar d’Opeth dont le parcours reste aussi exemplaire. Mais cela ne vaut bien sûr que pour la démarche des deux groupes, pas pour leur musique. Les Américains prennent donc une direction plus progressive, sans pour autant donner le Prog à proprement parler. Ce nouvel opus regroupe de très nombreux courants et c’est cela toute sa force.

Agressif sur « Beneath The Rose », « The Choir » et « The Dirge », plus flexible sur « Last World » et son incroyable solo, tout comme sur « Shine », BARONESS se montre d’une grande diversité dans les atmosphères. Folk sur l’intro de « Magnolia » et plus nerveux sur « Under The Wheel », il montre la même habileté peu importe l’univers dans lequel il évolue. Délicat et audacieux, le gang de Georgie affiche une confiance, une assurance et une maîtrise totale sur ce « Stone » monumental.

Photo : Ebru Yildiz
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Djent Groove Metal Metal Progressif

TesseracT : futuriste

Sur une production massive signée en collaboration avec Peter Miles et Katherine Marsh de Choir Noir, TESSEARCT livre « War Of Being », un opus conceptuel et particulièrement immersif. Pointus et techniques, les Anglais posent des ambiances souvent avant-gardistes, et toujours aussi Metal et progressives. Et en se réinventant à chaque fois, leur parcours est assez renversant. A noter que la pochette a été réalisée avec l’assistance d’une IA, une chose qu’on ne verra pas se produire sur la musique du groupe, selon son guitariste James Monteith.

TESSERACT

« War Of Being »

(Kscope)

Apparu au début des années 2000, TESSERACT fait partie de la grande famille du Metal Progressif avec cependant des aspects qui le distingue du style originel. Les inspirations Rock des pionniers ont disparu au profit de sonorités plus actuelles comme le Nu Metal et surtout le Djent avec lesquels les membres du groupe ont grandi. C’est assez normal finalement et cela donne des spécificités particulières aux Britanniques, qui sont parmi les rares à proposer ce type de registre. En perpétuelle évolution et adeptes d’expérimentation musicale, ils présentent un « War Of Being » novateur.  

Cinq ans après leur dernier effort studio, « Sonder », et suite à « Live In The Lockdown » et « P.O.R.T.A.L.S. » sortis en pleine pandémie, TESSERACT s’essaie au concept-album et c’est plutôt réussi. On plonge ainsi dans ‘The Strangeland’, où se trouvent les deux protagonistes de cette fable moderne. En alternant les couleurs musicales à presque chaque album, le quintet sort systématiquement de sa zone de confort tout en restant dans un Metal Progressif flirtant avec le Groove, le Nu Metal et surtout le Djent. Présentées comme un élément unique, les neuf plages de « War Of Being » sont littéralement soudées.

L’enchaînement des morceaux est remarquable et grâce à des atmosphères très contrastées et un gros travail sur les textures sonores, TESSERACT s’appuie sur une belle vélocité et des passages aériens bien sentis. Entre chant clair mélodique et growl appuyé, le frontman Daniel Tompkins livre une prestation en symbiose parfaite avec un duo de guitaristes survitaminé, dont les riffs Heavy ravagent tout sur leur passage. Enfin, la rythmique agile et puissante mène ce nouvel opus sur un train d’enfer (« War Of Being », « The Grey », « Sacrifice », « Sirens »). Une belle et très maîtrisée déflagration !

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Horror Metal

Sleazyz : horriblement fun !

Si de plus en plus de formations Metal se présentent masqués ou maquillées, elles font souvent partie de la même chapelle et le Horror Metal, comme le Shock Rock d’ailleurs, compte finalement assez peu de représentants. Pourtant dans le Grand Est de la France, SLEAZYZ fait des siennes depuis un bon moment et se présente aujourd’hui avec un deuxième opus réjouissant, « Glitter Ghoulz From Hell ».  

SLEAZYZ

« Glitter Ghoulz From Hell »

(M&O Music)

Fondé il y a 20 ans, c’est pourtant en 2016 avec le single « Schizonroll Psychotronic », puis avec « Funhouse » deux ans plus tard que le groupe a véritablement décollé. Avec « March Of The Dead » (2020) conçu et interprété avec un nouveau line-up, SLEAZYZ a signé un album aussi enjoué que déroutant, où il pose les fondations de son Horror Metal sur des bases Hard Rock, Punk, Heavy Sleaze et même Indus. Un mix relevé et agréablement effrayant, dont les fondations se solidifient au fil du temps.

Sur « Glitter Ghoulz From Hell », les Troyens ont décidé d’aller à l’essentiel en resserrant leurs compos autour d’un Hard Rock savoureusement Old School, tirant parfois sur le Metal, histoire de muscler l’ensemble. L’attitude est toujours aussi irrévérencieuse et c’est d’ailleurs tout le charme de SLEAZYZ. Avançant maquillés, Fred ‘Sleazyz’ Dubois (basse, chant), Kevin Shadows (batterie), David ‘Ripper’ (lead guitare, chant) et Ileana ‘Pandemonium’ Rodriguez (guitare, chant) tiennent parfaitement la boutique.

Sans trop se prendre au sérieux, le quatuor livre dix bonnes compos pleines de fun et de riffs bien sentis. Débordants de plaisir et un brin décadent, les refrains sont accrocheurs et restent gravés (« Monster Go Go », « Halloween In Hollywood », « Bag Of Bones », « Party Is Not Dead », « Voodoo Dance »). Toujours imprégné du cinéma d’horreur des années 50 à 90, SLEAZYZ joue sur des codes connus, certes, mais avec une belle fraîcheur. Avec « Glitter Ghoulz From Hell », le combo s’amuse et transmet sa bonne humeur sans retenue.

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Heavy metal Power metal

Primal Fear : metal eagle

Entre Power et Heavy Metal, PRIMAL FEAR trace son chemin avec vigueur et ténacité depuis plus de 20 ans. Sans fléchir, les Allemands enchainent les albums avec la même envie et la même détermination dans un registre racé et des compos finement composées. Techniquement irréprochable et acéré, le quintet frappe encore très fort avec « Code Red » et promet des lives foudroyants.

PRIMAL FEAR

« Code Red »

(Atomic Fire Records)

Après « Metal Commando » couronné de succès il y a trois ans, Mat Sinner, bassiste, chanteur et producteur a dû combattre et vaincre la maladie. Une épreuve qui semble l’avoir même rendu plus fort si l’on en juge par cet ardent « Code Red » que nous présente aujourd’hui PRIMAL FEAR. Toujours aussi massif et puissant, ce treizième album est probablement même l’un des meilleurs de la formation germanique.

Au chant, Ralf Sheepers impressionne plus que jamais par l’agressivité dont il fait preuve, mais aussi et surtout par une maîtrise totale de son sujet et une incroyable polyvalence. « Code Red » est nettement plus varié et créatif que son prédécesseur et le Heavy Metal de PRIMAL FEAR semble même avoir trouvé un nouvel élan. Et comme d’habitude, le grand Jacob Hansen s’est occupé du reste et ça claque !

Volcanique et épique, le groupe maintient la pression tout au long de « Code Red » et l’ensemble est une tempête de riffs, de rythmiques frénétiques et de mélodies teintées d’un Power Metal très teuton. Explosif et sombre, PRIMAL FEAR dresse un constat un brin alarmiste sur le monde actuel dans des atmosphères lourdes et percutantes (« Another Hero », « Cancel Culture », « Their Gods Have Failed », « Deep In The Night »). Musclé !

Photo : Alex Kuehr
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Hard FM Melodic Metal

Eclipse : so catchy !

Fer de lance du Metal mélodique suédois aux côtés de H.E.A.T notamment, ECLIPSE ne cesse de compter un public de plus en plus nombreux tout acquis à sa cause. Avec « Megalomanium », le combo offre certainement son opus le plus mainstream de sa carrière, ce qui ne signifie pas non plus qu’il soit mauvais, bien au contraire. Les Scandinaves restent combatifs et véloces.

ECLIPSE

« Megalomanium »

(Frontiers Music)

Dixième album studio pour la formation scandinave, auquel il faut ajouter le très bon double-album, « Viva la VicTOURia », sorti il y a trois ans. Toujours emmené par Erik Mårtensson (chant) et Magnus Henrikson (guitare), ECLIPSE se montre de plus en plus rassembleur et accessible au fil de ses productions, et il faut reconnaitre que « Megalomanium » flirte clairement avec l’AOR, une première pour le groupe.

Bien sûr, ECLIPSE délivre toujours ce Hard Rock mélodique, qui l’a envoyé sur les scènes du monde entier, mais le virage entrepris il y a quelques albums est manifestement beaucoup plus FM et grand public qu’auparavant. Cela ne veut pas pour autant dire que le quatuor a perdu de son énergie et de son mordant : ils sont juste dilués dans des morceaux aux refrains hyper-fédérateurs et aussi très formatés.

Succédant à « Wired » (2021), « Megalomanium » se veut donc très accrocheur, un peu dans la lignée de White Lion et Bon Jovi dans leurs meilleures années, ce qui est loin d’être péjoratif. L’entrée en matière se fait avec « The Hardest Part Is Losing You », qui se vient se nicher dans un coin de la tête et n’en sort plus. Et ECLIPSE continue sur sa lancée avec la même dynamique (« Got It ! », « Anthem », « The Broken », « High Road », « Forgiven »).

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Ethnic Metal

Shepherds Reign : tribal spirit

Terriblement vivant et farouche, ce deuxième album de SHEPHERDS REIGN rugit de toute part sur des percussions envoûtantes et séculaires posées sur des guitares massives et dans un Metal très moderne. Issue des cultures de l’archipel océanique entourant la Nouvelle Zélande, sa musique explosive est particulièrement physique et d’une richesse incroyable. Loin des coups marketing bâtis sur des cultures lointaines, « Ala Mai » saisit et frappe avec une honnêteté incontestable.

SHEPHERDS REIGN

« Ala Mai »

(Golden Robot Records)

Originaire d’Auckland en Nouvelle Zélande, SHEPHERDS REIGN a à coeur d’intégrer fortement les influences de sa culture polynésienne dans un Metal qui se veut aussi Groove que Heavy. Après un premier album éponyme en 2018, le quintet est de retour avec « Ala Mai », qui combine les rythmes rituels des Tonga, la fierté guerrière de Samoa et son héritage maori avec des riffs puissants et acérés puisés dans un style ravageur, très actuel et même intemporel.

D’une rare authenticité, surtout lorsqu’il s’agit d’Ethnic Metal dont beaucoup se servent pour n’en faire que du folklore, SHEPHERDS REIGN ne donnent pas dans l’appropriation de couleurs exotiques pour rendre son registre crédible et percutant. Les membres du groupe vivent véritablement leur musique à laquelle ils ont très habillement intégré une culture dont ils sont naturellement imprégnés. Le résultat est captivant et unique. « Ala Mai » ne ressemble à aucun autre disque et c’est là toute sa force.

Et toute cette énergie, parfois très brute, est guidée par une envie et un désir de partage de ce patrimoine tribal ancestral. Féroces et aussi émouvants dans leur approche, les Néo-Zélandais montrent une réelle passion à enchaîner des morceaux racés et d’une implacable vigueur (« La Manu », « Aiga », « Nafanna », « Ua Masaa », « The World Bleeds », « Samoa Samoa », « Mo’omo’ogo Sa Molia »). En mélangeant l’anglais, le tongien et le samoan, SHEPHERDS REIGN signe un opus brillant et original.

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Modern Metal

Cyhra : hurricane

En s’éloignant de plus en plus du metal massif de ses débuts, CYHRA est plus que jamais dans l’air du temps avec des combinaisons Electro-Pop, qui ne manqueront pas de séduire le jeune public. Pour autant, « The Vertigo Trigger » n’est pas inintéressant même si les fans des groupes, dont sont issus ses membres, risquent d’être un peu perdus. A écouter sans œillères, donc…

CYHRA

« The Vertigo Trigger »

(Nuclear Blast Records)

Lorsque CYHRA est apparu en 2016 sur la scène Metal européenne, le line-up présenté laissait rêveur et beaucoup l’ont même qualifié de ‘super-groupe’. Avec d’anciens, ou toujours actifs, membres d’Amaranthe, The Halo Effect, Kamelot, In Flame, Mekong Delta, Annihilator et quelques autres, le quintet a d’abord convaincu avec « Letters To Myself » (2017), puis confirmé avec « No Halos In Hell » (2019). Alors, forcément, « The Vertigo Trigger » est très attendu.

Les Suédois concentrent de multiples courants mais, pour faire court, on va dire qu’il s’agit de Modern Metal, compte tenu de l’aspect mélodique qui prédomine sur tout l’album. Malgré tout, les riffs sont acérés et tranchants, la rythmique bastonne comme il faut et Jake E fait toujours des prouesses au chant. Une fois encore, « The Vertigo Trigger » dispose d’un songwriting direct et efficace et, sans prendre de risques, CYHRA se montre décidé et toujours très compact. 

Si le précédent opus proposait déjà quelques sonorités électroniques assez éparses, cette troisième réalisation fait la part belle aux claviers et aux samples. Rien ne gênant en soi, sauf qu’on n’est pas chez Derek Sheridan, mais plutôt au cœur d’une fête foraine qui bat son plein. Cela dit, CYHRA conserve toujours un côté Heavy explosif et évite la caricature de justesse (« Ready To Rumble », « 1.000.000 Fahrenheit », « Too Old For Fairy Takes »). Si « The Vertigo Trigger » est fédérateur, il laisse l’impression d’avoir été un peu bâclé. 

Photo : Linda Florin
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Metal Progressif Rock Progressif

Oblivion Protocol : le gratin du Prog

Membre fondateur de Threshold il y a plus de quatre décennies,  Richard West a souhaité offrir un second volet à l’un des opus de sa formation. Faute d’accord avec le reste du groupe, il mène son projet en solo sous la bannière d’OBLIVION PROTOCOL et entouré de musiciens aussi chevronnés qu’inspirés. « The Fall Of The Shires » présente la crème de la crème sur un Prog Metal et Rock brillant et d’une fluidité singulière.

OBLIVION PROTOCOL

« The Fall Of The Shires »

(Atomic Fire Records)

Dès la sortie de « Legends Of The Shires » en septembre 2017 avec Threshold, Richard West avait déjà dans un coin de la tête l’idée et l’envie de lui donner une suite. Pas convaincus, ses camarades de jeu n’ont pas souhaité tenter l’aventure. Alors, le compositeur et virtuose des claviers s’est mis à l’ouvrage et n’a pas été long à rassembler un casting de choix pour interpréter ce « The Fall Of The Shires » de grande classe et de haute volée sous le nom d’OBLIVION PROTOCOL et sur un Metal/Rock Progressif éblouissant.

Et à l’évidence, le Britannique peut compter sur quelques amis tout aussi brillants et dont la réputation n’est plus à faire depuis très longtemps. Ainsi, on retrouve avec un grand plaisir le guitariste Rudd Jolie (Within Temptation), le bassiste Simon Andersson (Darkwater), le batteur Darby Todd (Devin Townsend) et Karl Groom de Threshold venu faire quelques apparitions. Les membres d’OBLIVION PROTOCOL sont d’une incroyable complicité et « The Fall Of The Shires » s’inscrit en digne successeur du premier effort.

Il va sans dire que la magie opère naturellement chez OBLIVION PROTOCOL. Sur la base de quelques idées datant du premier album, Richard West a poursuivi l’écriture de ce concept-album et il en ressort des titres fascinants. D’ailleurs, écouter l’album de Threshold et enchainer avec celui-ci est assez édifiant, sachant qu’en plus six ans les séparent. Scindé en deux parties, « The Fall » ouvre et clôt cette petite merveille, qui envoûte véritablement (« Tormented », « This Is Not A Test », « Vertigo », « Public Safety Broadcast »). Eblouissant !

Photo : Patric Ullaeus
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Doom Folk Metal Metal Progressif

Dun Ringill : l’épopée est en marche

Médiéval dans l’approche et très Metal et actuel dans le son, DUN RINGILL se lance dans une belle aventure, Heavy à souhait, Doom et progressive, sur la base d’un concept qui va donner lieu à deux volumes. En attendant 2024, le début de cette saga intitulée « 150 – Where The Gods Play » dévoile une aspiration à développer une fable musicale pleine de rebondissements.

DUN RINGILL

« 150 – Where the Old Gods Play Act 1 »

(The Sign Records)

En six ans d’existence, DUN RINGILL a sorti deux disques, « Welcome » (2019) et « Library Of Death » (2020), et pourtant il se lance déjà dans un défi très ambitieux. En effet, les Suédois livrent la première partie d’un double-album concept, « 150 – Where The Old Gods Play », dont l’histoire, et même le scénario, ont été écrits par Patrick Andersson Winberg (bassiste et principal compositeur) et Jonas Granath, professeur de religion et de littérature qui n’est d’ailleurs pas membre du groupe.

L’histoire nous propulse au début du siècle dernier en Ecosse, où l’on suit la protagoniste Lucia et un prête, le tout centré sur les manipulations de l’Eglise. Musicalement, la Folk nordique de DUN RINGILL se fond dans un Metal Progressif et un Doom profond. Si l’on retrouve ces atmosphères chez Skyclad ou Manilla Road, en raison notamment d’un léger voile old school, les Scandinaves se montrent très audacieux et dégagent une évidente originalité.

Entre émotion et fureur, « 150 – Where The Old Gods Play » diffuse des ambiances très prenantes où le violon se mêlent aux guitares et, grâce à la grande polyvalence vocale de Tomas Eriksson, l’ensemble devient vite immersif. Dès les premières notes de « Awakening » et sa cornemuse, DUN RINGILL annonce la couleur d’un opus qui se révèle profond et épique au fil de l’écoute (« Baptised By Fire », « Nathaniels Hymn » et le superbe « Blood Of The Lord »). Vite, le deuxième volet !