Trois ans après « Grimmest Hits », c’est avec un tout nouvel album que le très prolifique Zakk Wylde refait surface avec BLACK LABEL SOCIETY. Solide et sans artifice, « Doom Crew Inc. » rend hommage à l’entourage du groupe et salue également l’arrivée de Dario Lorina à la guitare. Peaufinant sa culture du riff, l’Américain et son groupe rendent comme toujours une très belle copie.
BLACK LABEL SOCIETY
« Doom Crew Inc. »
(Spinefarm Records)
Une fois n’est pas coutume, Zakk Wylde a décidé de faire un peu de place à un autre six-cordiste, une chose presqu’impensable jusqu’ici. Le brillant guitariste rend ici hommage à son road crew et aux fans du groupe à travers ce « Doom Crew Inc. », qui paraît presque modeste et humble en comparaison de la carrière de l’Américain et des albums sur lesquels il a joué. BLACK LABEL SOCIETY joue la carte de la sincérité et ça lui va bien. Plus direct, le jeu du quatuor s’est aussi légèrement plus épuré.
Toujours accompagné de John De Servio à la basse et de Jeff Fabb à la batterie, Zakk Wylde tient le micro (et rappelle de plus en plus Ozzy !) et partage donc quelques solos avec Dario Lorina (Lizzy Borden), venu remplacer Nick Casanese. Et à l’écoute de « Doom Crew Inc. », il faut reconnaître que l’association tombe sous le sens, tant la complicité et la complémentarité des deux musiciens résonnent au diapason dans cette nouvelle formule de BLACK LABEL SOCIETY.
Zakk Wylde pousse sa culture du riff au paroxysme et renoue avec une certaine simplicité, ce qui donne à ce nouvel album une approche plus brute et efficace (« Set You Free », « Destroy & Conquer », « You Made Me Want To Live »). Très à l’aise sur les ballades (« Forever And A Day », « Love Reign Down »), BLACK LABEL SOCIETY n’a rien perdu de sa hargne et de son mordant pour autant (« Gather All My Sins », « Ruins », « Forsaken »). Un album qui fait du bien !
Engagé et révolté, le quatuor suisse KILLING VOLTS débarque avec fureur et un premier album massif, mélodique et très Rock. Dans un esprit légèrement Punk et dans une ambiance penchant vers les 70’s en tirant sur le Stoner, les Helvètes soufflent le chaud et le froid avec une belle assurance et un sacré sens du groove. Mature et solide.
KILLING VOLTS
« Symptomatic Dilemma (Of A Post-Capitalist Mind) »
(Electric Maze Records/Urgence Disk)
KILLING VOLTS n’est pas là pour conter fleurette et sonne la charge dès « Love Sailed », qui ouvre l’album. Le quatuor suisse sort son premier opus, « Symptomatic Dilemma (Of A Post-Capitalist Mind) », après un EP de quatre titres en 2016 qui lui a permis d’aller distiller son Rock très alternatif bien au-delà des frontières helvétiques et de même de créer son propre label et son studio.
Bondissant et hyper-groove, KILLING VOLTS livre huit morceaux aussi racés et percutants que l’est l’ensemble de l’album. Guidé par sa frontwoman Tania Silversen (guitare, chant) très bien accompagnée par Al Castro (guitare, basse), Antoine Superflej (basse) et Math Sink (batterie), le combo se déploie avec assurance dans un registre aux multiples saveurs, preuve d’une belle créativité.
Sur des textes frondeurs interrogeant et dénonçant à la fois les dérives et les injustices de notre société, les Suisses sont loin d’être neutres et se montrent même très virulents (« Not A Saint », « Low », « Another Man’s War »). KILLING VOLTS alterne entre morceaux aux accents Grunge, Rap façon RATM dans le chant et même Stoner sans sourciller et sort un premier album explosif.
Toujours autour d’un Hard Rock fortement teinté de Rock US, L.A. GUNS fait son retour (enfin, l’un des deux !) avec un nouvel album sous le bras. Tracii Guns et Phil Lewis, principaux artisans de la formation, semblent avoir retrouvé de la vigueur et même de l’inspiration. « Checkered Past » reprend l’histoire où elle s’était arrêtée. Un nouvel élan que l’on doit peut-être aussi à un petit désir de revanche…
L.A. GUNS
« Checkered Past »
(Frontiers Music)
Avec L.A. GUNS, il faut suivre ! Déjà parce qu’ils sont deux ! Après le split du groupe californien, il a fallu choisir son camp. Il y a celui du batteur Steve Riley, qui est loin d’être dépourvu d’intérêt, et bien sûr celui-ci du guitariste Tracii Guns et du chanteur Phil Lewis. Après un procès (forcément, c’est l’Amérique !), les deux parties semblent être tombées d’accord et l’ancien batteur du combo officiera désormais sous le nom de Riley’s L.A. Guns !
Bref, voici donc le troisième album studio du quintet, qui fait suite au navrant et désastreux live consacré à l’album « Cocked & Loaded ». Ca sentait presque la naphtaline. Alors, qu’en est-il de ce « Checkered Past » fraîchement livré ? Une chose est sûre, on retrouve l’énergie qui a forgé la légende des Américains, et ça fait plutôt plaisir à entendre. Très bien produit et affichant un son roots et authentique, on retrouve enfin L.A. GUNS à son niveau d’antan.
Musicalement, les gars de Los Angeles renouent avec ce son typiquement. Tracii Guns se montre très inspiré et au chant Phil Lewis fait le job avec justesse et conviction (« Cannonball », « Living Right Now », « Better Than You »). Et si finalement, ce procès n’avait pas eu du bon ? Les riffs sont costauds et les rythmiques aussi (« Dog », « Physical Itch »). En bref, L.A. GUNS a repris du poil de la bête et c’est une très bonne chose !
NB : Sorti à l’automne dernier, l’album de Steve Riley, également sous le nom de L.A. Guns, « Renegades » (Golden Robot Records), vaut lui aussi le détour. Plus nerveux et très Rock’n’Roll, on peut presque se demander lequel des deux groupes est le plus méritant et lr plus inspiré… J’ai ma petite idée là-dessus…
Commencée devant 50.000 chanceux aux ‘Vieilles Charrues’ de Carhaix, la belle aventure du CELTIC SOCIAL CLUB se poursuit et prend de plus en plus volume. Groupe de scène généreux et accompli, les Franco-irlandais réalisent aussi des albums de plus en plus pertinents et aboutis, comme en témoigne le très frais « Dancing Or Dying ? », quatrième réalisation du septet.
THE CELTIC SOCIAL CLUB
« Dancing Or Dying ? »
(125 Harlem)
Alors que les scènes françaises et anglaises n’attendaient qu’eux, les sept musiciens du CELTIC SOCIAL CLUB se sont vus contraints de tout remballer et, ultime punition, de rester assigner à résidence comme nous tous. Mais c’était sans compter sur la détermination des Franco-irlandais. La créativité, ils connaissent. Alors, ils se sont inventés un nouveau système de travail pour donner vie à leur quatrième album, « Dancing Or Dying ? ». On ne lâche rien, et en aucun cas, des deux côtés de la Manche.
Depuis leur home-studio respectif, chacun s’est attelé à la tâche pour élaborer de nouveaux morceaux avec, dans un coin de la tête, une question toute simple : « Dancing Or Dying ? ». A l’instar d’un véritable leitmotiv, la réponse a été évidente. Dès « For Real », THE CELTIC SOCIAL CLUB donne la mesure. Ce nouvel album déborde d’énergie et d’enthousiasme, et le septet n’a jamais autant maîtrisé son sujet que sur ce nouvel album, auquel il donne même une nouvelle et ardente ampleur.
A l’origine du groupe, Manu Masko (batteur… notamment) réalise brillamment « Dancing Or Dying ? », où l’on voit la formation élargir son spectre musical avec des inspirations plus portées sur la Pop anglaise, côtoyant même Simple Minds, et en restant toujours Rock, Folk et celtique forcément (« The Edge Of The World », « This Spell », « El Dorado », « City Lights » et le génial « Self Important Clown ». THE CELTIC SOCIAL CLUB a élaboré une internationale celte de grande classe, qui ouvre la porte à bien des horizons.
Derrière un imposant mur de guitare et des mélodies accrocheuses se cache une diversité musicale incroyable et des arrangements phénoménaux sur ce septième album du quatuor britannique. Très bien produit et remarquablement bien composé, « Motorheart » montre que THE DARKNESS a conservé sa brillance et sa percussion. Et le Hard Glam addictif des Anglais est toujours plein de surprises.
THE DARKNESS
« Motorheart »
(Cooking Vinyl)
Un album qui commence par de la cornemuse a forcément toutes les chances de nous faire passer un bon moment. Et il faut bien avouer que ce septième album des frères Hawkins est réjouissant à plus d’un titre. Très attendu, ce nouvel opus contient évidemment de quoi ravir les fans de THE DARKNESS et surtout de ramener une cohorte de nouveaux adeptes. Addictif, « Motorheart » fédère.
Sans changer leur formule d’un iota, les Britanniques restent ce groupe lumineux, plein de panache et qui lance une invitation à venir se défouler avec lui. Et dès l’intro de « Welcome Tae Glasgae », THE DARKNESS annonce la couleur : « Motorheart » distille toujours ce Hard Glam presque cosmique avec une fougue et une joie intactes. Grosses guitares et refrains entêtants, tout y est.
La magie et la fièvre sont au rendez-vous et entre riffs massifs et solos aériens, les Anglais font le show (« Nobody Can See Me Cry », « Eastbound »). Très remuant, les passages Hard Rock, un brin rocambolesques, apportent à l’album une saveur toute particulière et souvent sensuelle (« Sticky Situations »). THE DARKNESS manie la puissance et la subtilité avec une ferveur phénoménale (« Jussy’s Girl »).
Très humblement, FLOORED FACES sort « Kool Hangs », son deuxième album toujours autoproduit. Le trio de Seattle ne joue pas pour autant les timorés et avance sur un Heavy Stoner Rock, hyper-fuzz et sacrément Psych. Les Américains nous convient à une fable post-apocalyptique originale et très relevée.
FLOORED FACES
« Kool Hangs »
(Independant)
En l’espace de trois ans, FLOORED FACES a déjà commis trois EP et revient avec son deuxième album, « Kool Hangs », sous le bras. Ayant imaginé un road-trip dans un monde post-apocalyptique, le trio de Seattle propose pourtant une musique loin d’être aussi sombre que son propos. Et le Heavy Stoner Rock du combo respire cette authenticité.
La chevauchée musicale délivrée par les Américains va se faire à moto avec juste quelques effets personnels et… un fusil à pompe. Quelque part entre QOTSA et Monster Magnet, FLOORED FACES a trouvé sa voie sur un gros fuzz, un Heavy Psych accrocheur et des envolées instrumentales explosives sur fond d’ambiances Garage.
Basé sur un storytelling imparable, Joe Syverson (guitare, chant), Erik Cargill (basse) et Colin English (batterie, synthés) ont concocté ce « Kool Hangs », dont l’écriture est aussi aérienne que percutante. Persuasif et super-efficace, FLOORED FACES enchaine les morceaux avec justesse et envie (« Shoot The Ground », « I’d Be Broke », « Now You See It »). Classe… !
Exceptionnel groupe de scène, c’est pourtant en studio que s’est enfermé GOV’T MULE pour ce somptueux « Heavy Load Blues », sorte d’hommage à ceux qui ont influencé les Américains au fil de toutes ces années. Souvent très roots, on croirait cette nouvelle production enregistrée il y a des décennies tant elle sonne avec une vérité absolue et une spontanéité incroyable. Le groupe arrive là où on ne l’attend pas, et le résultat est encore une fois époustouflant.
GOV’T MULE
« Heavy Load Blues »
(Fantasy Records)
Depuis 1994, et alors qu’ils quitteront le Allman Brothers Band trois ans plus tard, Warren Haynes (guitare, chant) et Allen Woody (basse, chant et décédé en 2000) avec Matt Abts (batterie) ont décidé de créer GOV’T MULE qui est rapidement devenu un groupe emblématique de jam endiablé, dont le terrain de jeu reste bien sûr le Blues Rock et le Rock Sudiste, dont il est aujourd’hui la référence incontestable du genre. Et sur 13 morceaux et près d’une heure vingt, le quatuor régale.
Même si les Américains ont cette particularité d’avoir sorti une grande quantité d’albums live, c’est pourtant en studio qu’a été concocté « Heavy Load Blues », constitué uniquement de reprises, parfois même étonnantes. Toujours guidé par la voix et la guitare de Warren Hayes, GOV’T MULE n’a bien sûr pas pu s’empêcher s’y poser sa patte et de quelle manière ! D’Elmore James à Tom Waits, Junior Wells, Sonny Boy Williamson, Muddy Waters ou Otis Rush et même Whitesnake, le tour d’horizon impressionne.
A travers « Blues Before Sunrise », « Wake Up Dead », « Ain’t No Heart Of The City » ou encore le fabuleux « Fell Like Breaking Up Somebody’s Home », ce qui surprend surtout sur « Heavy Load Blues », c’est ce son d’une authenticité rare. En effet, l’album a été enregistré au Power Station en Nouvelle-Angleterre en prise directe et sur bandes analogiques, rendant ses lettres de noblesse à ce qui procure au Blues cette sincérité vintage et intemporelle. Décidemment, GOV’T MULE n’en finira jamais de surprendre.
Avec ce toucher si expressif et intemporel, le grand Carlos SANTANA laisse éclater tout son feeling sur ce 26ème album, où le guitariste latino parvient encore et toujours à surgir aux côtés de musiciens à la fois proches et éloignés de sa vision très personnelle de la musique. Steve Winwood, Kirk Hammet, Chick Corea, Chris Stapleton ou G-Eazy se succèdent auprès du maître pour un « Blessings And Miracles » haut en couleur et toujours aussi inspiré.
SANTANA
« Blessings and Miracles »
(BMG)
Après 50 ans de magie guitaristique, le grand Carlos SANTANA n’entend pas raccrocher de sitôt. Nous ayant habitué à des réalisations où se succèdent les guests de luxe, le musicien ne déroge à sa propre règle et accueille même sa fille Stella et son fils Salvador, qui ont d’ailleurs de qui tenir. Sur « Blessings And Miracles », il montre une fois encore ses prédispositions à s’adapter à n’importe quel style avec une facilité déconcertante.
Eternellement latino dans son jeu et identifiable entre mille, SANTANA semble pourtant s’amuser sur des duos parfois improbables comme « Joy » avec le chanteur Country Chris Stapleton, « Move » avec Rob Thomas de Matchbox 20 ou encore le somptueux « A Whiter Shade Of Pale » interprété par Steve Winwood. On le retrouve puissant et psychédélique sur « Peace Power » où le leader de Living Coloür, Corey Glover, rugit littéralement de plaisir.
Après une courte prière, « Break », chantée par la texane Ally Brooke, l’Américain basé à San Francisco vient croiser le fer avec Kirk Hammet de Metallica sur « America For Sale », où l’on retrouve carrément Marc Osegueda de Death Angel au micro dans un registre très hendrixien. SANTANA n’en finit plus de surprendre et étonne encore sur ce 26ème album aussi brûlant (« Mother Yes ») que délicat (« Song For Cindy »). Chapeau bas, Monsieur.
Originaire de Rome, Georgie, au pied des montagnes Appalaches, THE GEORGIA THUNDERBOLTS a frappé les esprits dès son premier EP éponyme sorti l’an dernier. Le quintet américain s’est approprié avec élégance, force et savoir-faire le Southern Rock de ses aînés tout en y insufflant une vision moderne et un son étincelant. Avec « Can I Get A Witness », le groupe enfonce le clou et confirme le talent et la créativité perceptive sur son premier effort. Zach Everett, bassiste de la formation, revient sur leur démarche artistique, leur vision de la vie et ce que le Southern Rock véhicule dans sa musique.
– A l’été 2020, vous avez créé la sensation en sortant un premier EP éponyme tellement réussi qu’il a beaucoup fait parler et vous a ouvert de nombreuses portes. Comment avez-vous vécu cette période qui a été le véritable point de départ du groupe, en tout cas médiatiquement ?
L’expérience des médias avec la sortie de notre EP en 2020 a été vraiment très intéressante. Nous étions encore novices dans ce genre d’exercice et c’était à la fois une expérience et un apprentissage amusant et parfois aussi stressant ! Aujourd’hui, nous sommes bien mieux armés, même pour en jouer le plus possible.
– Entre cet EP et « Can I Get A Witness », on note une continuité dans la production avec des morceaux puissants, chaleureux et des arrangements très soignés. Quelles différentes majeures faites-vous entre ces deux enregistrements ?
L’année dernière, nous avons sorti l’EP en raison des circonstances dues à la pandémie. Ce premier album, y compris l’EP, était terminé depuis deux ans. Au niveau des compositions, nous écrivons toute notre musique ensemble à chaque fois. Nous faisons des jams, nous essayons beaucoup de choses assez simplement et on voit ce qu’il en ressort. Et c’est ce processus de création qui donne ce que chacun peut ensuite écouter.
– Votre Southern Rock tranche avec la tradition grâce à un son très actuel. Si le style a déjà un côté intemporel, dû sûrement à ses côtés Blues et Country, vous renouvelez pourtant le genre. Quel est votre regard et quel héritage retenez-vous de la période 70’s et 80’s ?
En fait, tout ce que nous avons retenu du passé et qui nous a inspiré se retrouve dans notre musique. Notre désir est aussi de vouloir transmettre tout ça aux futurs groupes pour continuer de porter le flambeau. Tout ça concerne même plus la vie que la musique, parce que la musique reflète notre quotidien et ce que l’on ressent. Le message est simple : soyez honnête, soyez alerte, travaillez dur pour atteindre un objectif et soyez vrai. Ce sont des choses que nous essayons de vivre au mieux, car c’est comme ça que nous avons été élevés. Et c’est de cette manière que naissent nos inspirations.
– Contrairement à la plupart des formations Southern Rock, vous n’affichez pas trois guitaristes, mais les claviers et le piano ont un grand rôle. C’est aussi une façon de vous distinguer et de vous concentrer sur le côté chanson plutôt que sur l’instrumental ?
Je pense que l’absence d’un troisième guitariste et d’un claviériste était un moyen très naturel et aussi imprévu pour nous distinguer des formations traditionnelles de Rock Sudiste. Pour nous, l’important est de rester les meilleurs amis du monde, en étant attentifs à ce que personne ne viennent s’immiscer dans le groupe.
– Tout en affichant un style très moderne et ancré dans son temps, vous reprenez aussi « Midnight Rider » du Allman Brothers Band. C’est une manière de leur rendre hommage et finalement de rappeler où sont vos racines musicales ?
Oui, « Midnight Rider » est résolument un hommage au Allman Brothers Band. Cela dit, c’est également et simplement le désir de reprendre une bonne chanson. A nos yeux, c’était le meilleur compromis et le pont idéal.
– Après une période où le Southern Rock a peu fait parler de lui et a livré assez peu de nouvelles productions, on assiste à un superbe revival avec des groupes comme Blackberry Smoke, Whiskey Myers, Robert Jon & The Wreck et vous-même, bien sûr. Comment l’expliquez-vous ? Il y a eu une certaine nostalgie chez les fans ?
Je pense que c’est naturellement le juste retour des choses et d’un genre. Mais tout cela s’est produit sur une assez longue période. Le socle de fans a également évolué et s’est vraiment agrandi. Finalement, nous sommes vraiment arrivés au bon moment pour aider à faire avancer cette culture et cette musique.
– Enfin, pouvoir prendre la route et remonter sur scène doit aussi vous ravir ! L’attente n’a pas été trop longue ?
Pouvoir reprendre la route a été quelque chose de formidable ! C’est là où nous nous sentons le mieux et c’est là que nous voulons être ! Fédérer le plus de monde à notre musique et passer un bon moment avec nos fans est vraiment la vie que nous aimons.
L’album, « Can We Get A Witness”, de THE GEORGIA THUNDERBOLTS est disponible depuis le 15 octobre chez Mascot Records.
Affronter les épreuves semble magnifier MASTODON et avec « Hushed And Grim », c’est à une véritable épopée musicale que nous convie le quatuor américain. Grâce à deux décennies de stabilité dans son line-up, le groupe évolue dans une dynamique exceptionnelle et livre un double-album monumental et massif avec un aspect très intime et universel : la marque des grands. Progressif, Metal et Rock, ce huitième opus traverse le temps et les styles.
MASTODON
« Hushed and Grim »
(Reprise Records)
Bien malin qui pourrait définir cette nouvelle réalisation de MASTODON, voire en faire une chronique en réussissant à faire le tour de manière précise de ce magistral double-album, qui se pose comme un chef d’œuvre. D’une richesse inouïe et d’une incroyable densité, « Hushed And Grim » brille par la créativité du quatuor qui se propulse avec talent dans des sonorités Metal et Rock, Progressives et Stoner avec un soupçon de Psych savamment dosé.
Avec David Bottrill (Tool, King Crimson, Rush) aux manettes, MASTODON distille 15 morceaux lumineux que la mélancolie et parfois la noirceur ne parviennent pas à atténuer. Certes, « Hushed And Grim » est marqué par la perte du manageur du groupe, Nick John, et pourtant le combo de Georgie a rarement semblé aussi serein et fertile, et dans un style qui englobe habillement une matière Rock et Metal colossale.
Ce huitième album, s’il nécessite un grand nombre d’écoutes pour en saisir toutes les subtilités et les composantes, est réellement captivant pour vite devenir addictif. Musclé sur « The Crux », « Pushing The Tids » ou « Savage Lands », MASTODON est carrément stellaire sur « Dagger » et « Had It All ». D’une cohérence qui peut s’assimiler à un concept-album, « Hushed And Grim » renferme des perles musicales incroyables (« Gigantium »). Indispensable.