Depuis son premier album, « Olde One Ascending » en 2016, VOKONIS semble en constante mutation. Après des débuts dans un Stoner Metal qui se sont prolongés vers des ambiances plus Doom, c’est dans une direction plus progressive et moins virulente que se projette aujourd’hui le quatuor suédois avec ce très bon « Odyssey », un voyage musical plein de surprises.
VOKONIS
« Odyssey »
(The Sign Records)
Après la Californie, la Suède est la seconde patrie du Stoner et ce n’est donc pas une surprise de voir VOKONIS sortir un aussi bon album. Il faut aussi dire que le groupe a connu quelques évolutions depuis « Grasping Time » (2019) pour son plus grand bien d’ailleurs. Musicalement, les Scandinaves ont encore peaufiné leur jeu, qui met beaucoup plus l’accent sur le côté progressif de son style.
« Odyssey » voit le batteur Peter Ottoson prendre vraiment du volume et guider le groupe. VOKONIS accueille aussi aux claviers (définitivement, espérons-le) Per Wiberg qui officie chez Spiritual Beggars et Kamchatka après avoir quitté Opeth il y a dix ans. Il se fond parfaitement dans ce nouvel album en appuyant de manière assez discrète, mais efficace, les morceaux (« Hollow Waters », « Through The Depths »).
Profond et puissant, ce quatrième opus voit aussi son bassiste Jonte Johansson prendre plus de responsabilité au chant dans un style épuré et plus mélodique. Le quatuor n’a en revanche rien perdu de son intensité et les riffs tranchants et l’agressivité vocale de Simon Ohlsson maintiennent la percussion et le côté massif de VOKONIS (« Blackened Wings », « Rebellion » et le génial morceau-titre). Un album complet et créatif.
Mur du son ou grand écran : HIGH ON WHEELS ne s’est pas longtemps posé la question et, entre deux répliques emblématiques de films vintage et crasseux, balance son Desert/Stoner Rock qui s’écoule avec exubérance sur ce « Fuzzmovies » addictif, fuzz, Psych et compact. Le trio français s’impose avec force et non sans humour.
HIGH ON WHEELS
« Fuzzmovies »
(Klonosphere)
Quelque part entre le Desert de Mojave et une trajectoire spatiale improbable, HIGH ON WHEELS disperse son Desert très Fuzz et Stoner depuis 2014. Après une démo et surtout un premier album remarqué, le trio français se projette dans un univers cinématographique estampillé Grindhouse, dans lequel « Fuzzmovies » occupe une place de choix.
Entrecoupés de samples de films de séries B et surtout Z, ainsi que de nanars iconiques, « Fuzzmovies » nous saute à la gorge tout en promettant de magnifiques envolées psychédéliques (« Blind Your Mind », « Hitman Le Cobra »). Plein d’humour, groovy et Psych, HIGH ON WHEELS balance des riffs bien épais sur des rythmiques lourdes et virevoltantes. Et le voyage ne fait que commencer.
Vocalement aussi, le trio s’amuse en se répondant dans un esprit très 70’s, qui laisse transparaître des influences évidentes issues de la source Desert/Stoner Rock et qui contribuent à peser et à alimenter le combo avec irrévérence et virtuosité. Car derrière un registre massif et puissant, HIGH ON WHEELS envahit l’espace sonore avec dextérité et créativité (« Last Page », « Thrill Under My Wheels », « In My Head »). Ebouriffant !
Oser s’appeler STÖNER lorsqu’on se revendique du style du même nom, cela requiert une certaine assurance et surtout une expérience et un talent irréprochables. Et cette légitimité, on la retrouve évidemment chez ces deux monuments et fondateurs du Stoner Rock, Brant Bjork et Nick Oliveri. Nouveau projet, nouveaux morceaux et une énergie et une créativité intacte montrent toute la classe de ce duo haut de gamme.
« Live In The Mojave Desert Vol.4 »
STÖNER
(Heavy Psych Sounds Records)
Ce volume 4 est sans doute le plus attendu de la série des « Live In The Mojave Desert ». Il n’y a aucune trace discographique de ce nouveau combo, mais ce line-up en forme de retrouvailles va titiller les fans les plus fervents de Stoner Rock. Alors quoi de plus normal que d’appeler une formation qui regroupe les grands Brant Bjork et Nick Oliveri : STÖNER ? Une évidence qu’ils incarnent tous les deux.
Les deux musiciens ont fondé Kyuss avant de se retrouver au sein de Mondo Generator et de se lancer chacun dans des projets aussi multiples que devenus mythiques : Fu Manchu, The Bros, Queens OF The Stone Age et des expériences personnelles toujours novatrices et inspirées. Alors quand on incarne un style à ce point-là, la création ensemble de l’entité STÖNER sonne comme quelque chose de naturel et même de légitime.
C’est sous la forme d’un trio (dont je n’ai pas trouvé le nom du batteur), que les deux légendes proposent un set très brut sur des titres joués pied au plancher, radicaux et incarnant parfaitement l’esprit premier du style (« Rad Stays Rad », « Own Yer Blues », « Nothin’ », « Evil Never Dies », « Tribe/Fly Girl »). Un volume 4 qui tient toutes ses promesses avec un STÖNER qu’on espère vite retrouver sur disque et sur scène.
Le festival organisé par le label italien Heavy Psych Sounds Records dans le désert de Mojave en Californie se poursuit avec un troisième groupe pour le moment moins connu que ceux des autres volumes, mais dont on va entendre parler tant son style et ses morceaux sont saisissants. SPIRIT MOTHER prend un relief surprenant dans ce décor incroyable, grâce notamment à un violon captivant.
« Live In The Mojave Desert Vol.3 »
SPIRIT MOTHER
(Heavy Psych Sounds Records)
L’immersion au cœur du désert de Mojave en Californie se poursuit avec SPIRIT MOTHER, qui s’approprie aussi ce lieu chargé d’énergie et d’ondes mystiques. Le groupe de Long Beach joue autant sur le côté progressif et Psych du Stoner pour en faire un style envoûtant, porté par un line-up original que l’on rencontre assez peu dans ce registre. Il n’en fallait pas plus pour que cette ambiance très spéciale apporte au groupe une nouvelle dimension.
Composé d’Armand Lance (basse, chant), SJ (violon, chant), Sean McCormick (guitare) et de Landon Cisneros (batterie), SPIRIT MOTHER a sorti son premier album, « Cadets », en mars 2020 et celui-ci n’a pas manqué de taper dans l’œil des fans du Stoner Psych et du Fuzz Prog du quatuor californien. Cette série de concerts orchestrée par HPS est donc le moment rêvé pour le combo de confirmer par une prestation hypnotique son grand talent.
Dans ce cadre incroyable, le violon de SJ, présent sur tous les titres, prend une dimension incroyable, porté par l’environnement et sa réverbération naturelle. SPIRIT MOTHER hypnotise avec des morceaux progressifs, aériens et entraînants (« Ether », « Go Better », « Premonitions », « Dead Cells », « Black Sheep » ou encore « Space Cadets » et « Heathens »). Aussi habité que sa musique, le quatuor californien nous prend par la main pour un voyage musical transcendant.
Formé en 2017 à Patras en Grèce, le quatuor MATHER n’a eu d’autre choix que de sortir son premier album, « This Is The Underground », au début du premier confinement général l’an dernier. Une malédiction que le groupe a décidé de conjurer et vu la qualité de ce très bon opus, c’est presque même une évidence. Entre Heavy Psych et Rock Progressif très Stoner, les Hellènes livrent une superbe prestation.
MATHER
« This Is The Underground »
(Independant/Violence In The Veins)
Sorti il y a tout juste un an, autant dire à la pire période, ce premier album de MATHER était un peu (beaucoup) passé à travers le feu des projecteurs et c’est très intelligemment que le label indépendant Violence In The Veins le ressort en CD et en vinyle avec une attention toute particulière pour ce dernier pressage. Première production des Grecs, « This Is The Underground » montre une maturité et une production très matures et irréprochables.
Evoluant dans un registre Rock Progressif aux contours Heavy Psych et même Desert Rock, MATHER sait se faire très aérien et planant, tout en martelant de gros riffs Heavy très appuyés. La clarté du chant et la grande qualité de sa rythmique basse/batterie donnent aux grecs une originalité accentuée par des harmonies aussi démoniaques qu’envoûtantes. Ponctué par de courts interludes (« On », « Give In »), l’album propose surtout de longs morceaux.
Au fil de l’album, le jeu du quatuor s’épaissit pour des dimensions où le groove se mêle aux passages atmosphériques, presque Space Rock, porté par un son au relief saisissant. Elargissant son spectre au Stoner et au Desert Rock, tout en restant très Progressif, MATHER s’étale en longue sur des morceaux de plus en plus envoûtants (« A Night To Remember, aday to Forget », « Sympathy For The Gods », « Co-Lapse », « Engine »). Créatif et solide !
YAWNING SONS est une entité transatlantique née de la rencontre entre les Anglais de Sons Of Alpha Centauri (SOAC) et les Américains de Yawning Man. Dans un Desert Rock progressif devenu mythique, le groupe est une évasion musicale sans pareil entre longs jams et fulgurances Rock très instrumentales. Pour la sortie du très attendu deuxième album (après 12 ans !), c’est le britannique Nick Hannon, bassiste de SOAC et pilier du groupe, qui nous en dit un peu plus sur le génial « Sky Island ». Rencontre…
– J’aimerais tout d’abord que tu reviennes sur la création de YAWNING SONS. Comment vous êtes-vous rencontrés et qu’est-ce qui vous avait poussé à enregistrer « Ceremony To The Sunset » à l’époque ?
Avec SOAC, nous travaillions sur notre deuxième album et Gary (Arce de Yawning Man) venait de sortir l’album « Dark Tooth Encounter », ou du moins les démos, et j’ai été complètement époustouflé. Nous l’avons contacté pour lui demander s’il serait intéressé pour s’impliquer sur le deuxième album de SOAC à l’époque. Il est venu en Angleterre et tout est devenu évident à son arrivée, tant l’alchimie musicale était phénoménale et complètement organique. YAWNING SONS était né.
– 12 ans séparent les deux albums. Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant d’enregistrer « Sky Island » ? Ce sont vos emplois du temps respectifs qui ont compliqué les choses ?
Oui, Gary a été très occupé avec Yawning Man. Ils tournent autant qu’ils le peuvent et lorsque nous avons travaillé ensemble pour la première fois, seuls « Rock Formations » et le EP « Pot Head » étaient sortis. Depuis, ils ont sorti quatre albums, plusieurs live et entrepris de nombreuses tournées. De notre côté, nous avons travaillé sur de nombreuses versions en collaboration avec Karma to Burn, et ensuite un deuxième album, puis un album-concept avec Justin Broadrick. Alors oui, nous étions très occupés chacun de notre côté.
– Maintenant qu’on a un point de comparaison entre les deux albums, je trouve que « Sky Island » sonne très américain, alors que « Ceremony To The Sunset » avait une sonorité très anglaise…
Je suis heureux qu’il y ait cette perception de contraste. Après ce grand laps de temps, il n’aurait pas été judicieux, ni utile de livrer un second « Ceremony To The Sunset ». Chaque album doit avoir sa propre identité et le groupe ne pourrait pas survivre s’il était purement enraciné sur un seul album après tant d’années. C’est bien qu’il y ait ce contraste pour créer un certain équilibre.
– « Sky Island » est aussi moins instrumental que le précédent. C’était une envie commune d’avoir plus de chant et donc aussi du texte ? D’ailleurs, par qui sont-ils écrits ?
Avec deux groupes entièrement instrumentaux, pouvoir travailler avec des chanteurs est passionnant ! Les paroles sont écrites par eux-mêmes, et elles captent toujours des vibrations vraiment cool dans les morceaux, ce qui les rend tout à fait uniques.
– Est-ce qu’avec YAWNING SONS, tu t’autorises des choses que tu ne fais pas avec SOAC ?
Absolument. Nous avons tendance à explorer davantage de thèmes précis dans YAWNING SONS et à les poursuivre jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment organiques pour serpenter doucement d’une ambiance à une autre. C’est un processus progressif très naturel. La façon dont les deux guitares et la basse se lient est tout à fait unique et nous pousse à des performances différentes que nous ne ferions pas autrement dans nos groupes respectifs, je pense.
– Vous avez enregistré « Sky Island » à Joshua Tree et il en ressort d’ailleurs une atmosphère très particulière. Dans quelles conditions cela s’est-il passé et quels souvenirs gardez-vous de la conception de ce nouvel album ?
Ce fût un moment très agréable. Nous avions prévu que Bill Stinson soit à la batterie pour l’album, mais nous étions si loin dans le désert qu’il s’est perdu ! Du coup, nous avons demandé à Clive (notre producteur) s’il connaissait quelqu’un de la région qui savait exactement où nous étions et qui pouvait aussi jouer de la batterie. Et c’est Kyle (Hanson) qui s’y est collé et qui a rendu vraiment rendu l’album spécial. Gary (Arce) venait de rentrer de tournée et avait de très bonnes idées. Sur laligne de basse de ce qui est devenu « Shadows and Echoes », tout s’est parfaitement imbriqué. C’est ça aussi YAWNING SONS.
– Sur ce nouvel album, il ressort une couleur sonore étonnante, une ambiance musicale profonde et pleine de relief. C’est le son que vous souhaitiez donner à YAWNING SONS dès le début ?
La profondeur du son et l’ambiance sont plus définies sur ce deuxième album. Tant que cela reste organique et planant, alors c’est cool. Les retours et les critiques ont été incroyables, et nous avons travaillé dur pour capturer cette atmosphère rare, mais constante, en sachant que l’ambiance est la chose la plus importante.
– Est-ce que vous suivez vos carrières respectives, et quel regard portez-vous sur vos derniers albums à savoir « Continuum » pour SOAC et « Macedonian Lines » pour Yawning Man ?
Eh bien, je ne peux parler que pour SOAC, même si bien sûr je suis un grand fan de mes frères de Yawning Man. Pour moi, « Continuum » a été un grand pas en avant pour SOAC. Nous avons réuni un Rock Ambiant et Progressif dans un voyage instrumental. Nous avons vraiment apprécié de pouvoir faire les choses vraiment librement et sans contrainte. Il est imprévisible, enfin j’espère ! Je ne pense vraiment pas que nous ayons un style immédiatement identifiable.
– Pour conclure, une question s’impose : considérez-vous toujours, et tous, YAWNING SONS comme un side-project ou un groupe à part entière ?
Ce deuxième album contribue certainement à élargir l’horizon de ce qu’est YAWNING SONS. Ce n’est plus seulement une simple idée ou un projet : c’est un groupe. Cependant, c’est un concept rare et précieux et j’espère que les astres s’aligneront à nouveau un jour …
L’excellent « Sky Island » est disponible depuis le 26 mars chez Ripple Music.
C’est dans les grands espaces canadiens que HEAVY TRIP, qui porte bien son nom, est allé puiser l’inspiration pour livrer un Stoner Heavy et Doom de haute volée. Dès son premier album, le trio se fait aussi hypnotique que fracassant et laisse place à toute sorte de rêveries malgré l’épaisseur de son jeu. Une grosse, grosse claque !
HEAVY TRIP
« Heavy Trip »
(Burning World Records)
En livrant un premier album de cette trempe, HEAVY TRIP met tout de suite les choses au clair. Ça joue et en bons Canadiens, ça envoie du bois. Le trio de Vancouver propose un opus éponyme en forme de gigantesque jam, où la lourde rythmique combine avec une basse groove et des guitares flamboyantes. Entièrement instrumentaux, les quatre longs morceaux sont aussi Acid que Psych.
Grasse et aérienne, la déferlante de riffs s’abat massivement dès les premières notes de « Lunar Throne » que HEAVY TRIP réussit parfaitement à faire monter en puissance avec une assurance qui fait vite oublier qu’il ne s’agit que de sa première réalisation. La production très organique de l’ensemble invite au voyage et on se laisse perdre dans les interminables et transcendants solos (« Mind Leaf »).
Peu à peu, l’esprit s’envole et les pensées vont se nicher dans les montagnes de la côte de la province de la Colombie-Britannique, où HEAVY TRIP a façonné son Stoner Psych aux frontières du Doom et du Heavy (« Treespinner »). Mélodique et addictif, le trio est plus que généreux en riffs hallucinatoires et la rythmique métronomique prend des allures de marteau-pilon sur « Hand Of Shroomr », le coup de grâce.
Deuxième escale dans le désert de Mojave en Californie avec des maîtres en matière de Stoner Rock : NEBULA. De retour depuis quelques années maintenant, le trio américain continue d’ensorceler avec ce son puissant et si distinctif et sa prestation, comme toujours très aboutie, se consume dans l’atmosphère si particulière de ce lieu unique.
« Live In The Mojave Desert Vol.2 »
NEBULA
(Heavy Psych Sounds Records)
Avec seulement cinq albums en 20 ans, NEBULA s’est élevé au rang de groupe mythique du Stoner Rock. Incontournable et restant une référence pour les générations qui ont suivi, le trio californien avait pourtant fait une ‘pause indéterminée’ de 2006 à 2019, soit une période plus longue que leur activité-même. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour alimenter la légende du trio déjà forgée par un style unique.
S’il ne reste aujourd’hui de la mouture originelle qu’Eddie Glass (ex-Fu Manchu) à la guitare et au chant, NEBULA reste un combo majeur, ce qu’on avait d’ailleurs déjà pu constater sur le très bon « Holy Shit » paru en 2019 peu après sa reformation. Et les Américains semblent bien décidés à rester aux affaires comme en témoigne ce très bon concert enregistré en octobre 2020 dans le désert de Mojave.
On retrouve donc Tom Davies (basse) et Michael Amster (batterie) aux côtés de Glass pour un set envoûtant et toujours aussi pêchu et aérien : le propre du nébuleux trio. Réputé pour ces prestations hypnotiques, NEBULA s’approprie cette atmosphère désertique d’entrée de jeu avec l’excellent « To The Center ». Et les riffs massifs fuzzent de toute part sur un rythme effréné (« Giant », « Wall Of Confusion », « Messiah »). Les Californiens rayonnent !
Les fans de Stoner sous toutes ses formes vont se régaler des cinq volumes extraits des prestations live enregistrées au cœur du désert de Mojave en Californie. Avant Nebula, Spirit Mother, Mountain Tamer et Stöner (la surprise !), c’est le trio Acid Psych EARTHLESS qui allume la mèche pour un concert éclatant de puissance. Le trip commence…
« Live In The Mojave Desert vol.1 »
EARTHLESS
(Heavy Psych Sounds Records)
En manque cruel de concert, Stoned And Dusted, California Desert Wizard Association et l’excellent label Heavy Psych Sounds Records ont décidé d’investir le désert de Mojave en Californie pour y proposer un festival inédit, sans public, mais superbement bien filmé et dorénavant disponible en cinq volumes. Et parmi ces prestations hors-normes, c’est le trio EARTHLESS qui ouvre les hostilités dans une atmosphère démentielle.
Formé il y a 20 ans à San Diego, c’est en voisin que le groupe, qui n’a d’ailleurs jamais connu de changement de line-up, est venu déverser son Stoner Rock Psych instrumental. Et en guise de concert, c’est une jam endiablée à laquelle se sont livrés les Américains. Petite particularité de ce volume 1, EARTHLESS ne joue que trois titres, mais propose la plus longue prestation du coffret !
Les morceaux joués dans le désert de Mojave sont incroyables et rentre-dedans comme rarement. Galvanisé, le combo présente « Violence Of The Red Sea » (extrait de l’album « From The Age » – 2013), « Sonic Prayer » (extrait de « Rhythms From A Cosmic Sky » – 2007) et l’énormissime « Lost In The Cold Sun » et ses 37 minutes (extrait de « Sonic Prayer » – 2005). Et EARTHLESS en arrive à renverser les imposants rochers alentour.
Malgré un très bon premier album sorti l’an dernier aux premiers jours du confinement, STONUS a tenu à garder la tête haute et, faute de pouvoir arpenter les scènes, les Chypriotes se sont attelés à la création d’un nouvel EP, « Séance », histoire de conjurer le sort et de faire vivre son Stoner Rock Heavy Blues.
STONUS
« Séance »
(Electric Valley Records)
Il y a un an, les Chypriotes sortaient leur premier album, « Aphasia », et devaient à ce moment-là partir en tournée. Confiné comme tout le monde, le quintet a vu ses espoirs s’envoler sans pouvoir défendre cet opus très prometteur et très bien réalisé. Dans un registre Stoner Rock fougueux où se mélangent des sonorités Heavy et Bluesy, STONUS avait pourtant déjà convaincu.
Avec enthousiasme, le combo s’est rassemblé, s’est concentré sur lui-même et a entamé l’écriture de ce nouvel EP, « Séance » (en français dans le texte). Conçus comme une séance de méditation ou de quête spirituelle, ces trois titres n’en sont pas moins percutants et terriblement vigoureux. Toujours aussi mélodique, le style de STONUS est aussi solaire que solide.
Créé autour de sentiments de frustration, de solitude et d’isolement, c’est pourtant un cri d’espoir que clament les Chypriotes. Dès « Evil Woman », on retrouve l’impact massif du combo et ses riffs épais. Le son brut et gras révèle de l’authenticité de STONUS, qui fait feu de toute part (« Messianism », « El Rata »). Reste à savoir quand est-ce que les îliens pourront déferler à nouveau sur scène.